Durée du confinement, réouverture et considérations sur les variants préoccupants du virus de la COVID-19

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ANALYSE ENVIRONNEMENTALE
Durée du confinement, réouverture et
considérations sur les variants préoccupants du
virus de la COVID-19
29 janvier 2021

Principales constatations
    •   Selon les données probantes dont on dispose actuellement, les confinements de longue durée
        (p. ex., de 42 à 60 jours) semblent plus efficaces pour diminuer le nombre de personnes
        atteintes de la maladie à coronavirus de 2019 (COVID-19) que les interventions de plus courte
        durée.

    •   Le taux de reproduction du virus et l’incidence de l’infection doivent demeurer faibles (avant la
        réouverture) pour assurer une reprise des activités réussie après un confinement. Voici
        quelques stratégies couramment utilisées pour réduire au minimum le risque de résurgence du
        virus à la reprise des activités : distanciation sociale, test de dépistage, recherche des contacts et
        isolement, soutien des personnes à risque et levée graduelle (et non immédiate) des mesures de
        confinement.

    •   Devant l’émergence de variants préoccupants (acronyme anglais utilisé VOC, pour variants of
        concern) plus contagieux et possiblement plus souvent mortels dans tous les groupes d’âge (p.
        ex., lignée B.1.1.7, aussi appelée VOC 202012/01, 20I/501Y.V1 ou variant du Royaume-Uni), il
        faut envisager des seuils de décision plus rapides et stricts au moment d’assouplir ou de
        renforcer les mesures de santé publique qui auraient auparavant été appliquées aux souches
        non mutantes de la COVID-19. Pour ce faire, on recommande l’adoption d’une stratégie de
        prévention axée sur le maintien d’un faible taux d’infection.

    •   Lorsque le variant VOC 202012/01 a été identifié pour la première fois, le Danemark avait déjà
        instauré un confinement partiel, tandis que l’Irlande et l’Angleterre avaient entamé la levée de
        certaines mesures de confinement. Après la découverte du variant VOC 202012/01 (aussi appelé
        lignée B.1.1.7, 20I/501Y.V1 ou variant du Royaume-Uni), l’Angleterre, l’Irlande et le Danemark
        ont mis en place les mesures suivantes de confinement national : enseignement en ligne;
        fermeture des commerces non essentiels; fermeture des restaurants et des bars; limites plus
        strictes concernant les rassemblements.

          •   L’Angleterre a signalé sa plus importante hausse de cas quotidiens de COVID-19 (moyenne
              calculée sur sept jours) le 4 janvier 2021. Elle rapporte cependant une baisse de l’incidence
              des nouveaux cas de COVID-19 depuis l’instauration d’un confinement national le
              5 janvier 2021. La prévalence du variant VOC 202012/01 demeure élevée en Angleterre.

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•   L’Irlande a déclaré une augmentation significative du nombre de cas quotidiens après un
              assouplissement des restrictions (mesures de niveau 3) le 1er décembre 2020. Des mesures
              modifiées de niveau 5 ont été adoptées afin de contrer les flambées de cas au quotidien,
              mais la transmission de l’infection n’a pu être réduite avant l’instauration de mesures
              exhaustives de niveau 5 (les plus strictes mises en place par l’Irlande durant la pandémie) à
              la fin du mois de décembre.

          •   Le Danemark a rapporté des diminutions du nombre de cas de COVID-19 au cours du
              premier confinement partiel en vigueur le 7 décembre 2020, puis une incidence accrue de
              l’infection lorsque le variant VOC 202012/01 a été identifié pour la première fois. Le
              Danemark connaît cependant une baisse du nombre de nouveaux cas de COVID-19 depuis
              la suspension des vols en provenance du Royaume-Uni et l’adoption de mesures de
              confinement national le 5 janvier 2021.

          •   L’Angleterre, l’Irlande et le Danemark ont institué l’enseignement en ligne et incorporé à
              leurs plans de fermeture des écoles ou d’apprentissage à distance des accommodements
              pour les enfants et les élèves vulnérables.

But et portée
Le cadre d’intervention provincial de l’Ontario, intitulé Garder l’Ontario en sécurité et ouvert, se trouve
en veilleuse depuis le décret ordonnant de rester à domicile et la déclaration de l’état d’urgence, qui
prenaient fin le 9 février 2021.1 Étant donné l’émergence de variants du virus de la maladie à
coronavirus 2019 (COVID-19), Santé publique Ontario (PHO) a entrepris de résumer les données
probantes concernant la durée des périodes de confinement et l’assouplissement des restrictions, dans
le contexte de l’évolution des variants préoccupants (VOC) et de la vaccination précoce de certains
groupes à risque élevé.

Afin d’orienter l’examen des mesures de santé publique, ce document résume les données probantes
liées aux éléments suivants :

    •   efficacité des durées variées du confinement et considérations concernant l’assouplissement
        des restrictions (travaux revus par des pairs);

    •   réponses de certains pays, provinces et territoires visant à contrôler la transmission de la COVID-
        19 pendant l’émergence du variant VOC 202012/01 (littérature grise);

    •   adoption de stratégies de gestion de la pandémie de COVID-19 en mettant l’accent sur les
        stratégies de prévention visant à restreindre la transmission communautaire (littérature grise).

Généralités et contexte ontarien
L’examen continu des données concernant l’augmentation et la distribution exponentielles du variant
préoccupant (VOC) 202012/01 partout en Angleterre met en lumière la possibilité d’une transmissibilité
beaucoup plus grande.2 Selon de nouvelles analyses des données récentes, la souche du variant pourrait
être associée à un risque accru de mortalité, comparativement aux souches non mutantes.3 Certains
pays ont été appelés à prendre des mesures préventives pour rester en phase avec la situation
évolutive.4 De plus, il est reconnu que les mesures de santé publique rigoureuses sont difficiles à
appliquer dans les communautés et que la prévention pourrait s’avérer une approche plus appropriée.5

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L’Ontario a annoncé un confinement à l’échelle provinciale le 26 décembre 2020.6 Comme l’infection
continuait de se propager à un rythme alarmant, l’Ontario a émis un décret ordonnant de rester à
domicile le 14 janvier 2021.7 Les mesures devant prendre fin le 20 janvier 2021 ont été prolongées pour
une période supplémentaire de 30 jours, soit jusqu’au 19 février 2021, afin de préserver la capacité du
système de santé et de protéger les populations vulnérables.8

Détecté dans plusieurs communautés de l’Ontario, le variant VOC 202012/01 a entraîné une importante
éclosion dans un foyer de soins de longue durée.9 Le variant ayant été dépisté chez des personnes
n’ayant pas d’antécédents de voyage, on soupçonne la transmission communautaire.

Outre les risques associés aux variants préoccupants du virus de la COVID-19 et l’impossibilité de
vacciner dans l’immédiat d’autres populations que les groupes prioritaires comme le personnel des
foyers de soins de longue durée et les travailleurs de première ligne du secteur de la santé, l’Ontario
devra aussi faire face aux prochains mois de temps froid qui oblige la population à demeurer à l’intérieur
et accroît d’autant plus les risques de transmission de la COVID-19.10 La province pourrait voir une
résurgence du virus, qui grèvera le système de santé à capacité réduite, ainsi que les répercussions
additionnelles découlant des variants préoccupants.

Méthodologie
Pour effectuer un examen ciblé des données probantes, les Services de bibliothèque de SPO ont procédé
à une recherche dans la base de données MEDLINE les 25 et 26 janvier 2021. La recherche a porté sur
les termes suivants, sans s’y limiter : COVID-19, mesure coupe-circuit, confinement, quarantaine,
fermetures, infections, décès, efficacité. La stratégie complète de recherche peut être obtenue sur
demande. L’examen comprenait des articles rédigés en anglais et revus par des pairs qui portaient sur
les données probantes au sujet de la durée optimale des confinements et des éléments à envisager au
moment de la réouverture après le confinement. Étaient exclus les éditoriaux, lettres, points de vue et
articles de journaux. Un seul évaluateur a effectué la sélection des titres, résumés scientifiques et textes
intégraux, puis a extrait les données.

Une brève analyse territoriale traitait de la documentation sur les mesures de confinement et le
contexte épidémiologique mis en place après l’émergence des VOC identifiés dans certains pays
(Angleterre, Irlande et Danemark). Les documents ont été obtenus à l’issue de recherches en ligne
menées les 27 et 28 janvier 2021 dans les politiques récentes, les reportages, les sites Web
gouvernementaux, les dossiers de presse et les rapports officiels. Comme la fermeture des écoles faisait
de nouveau partie des mesures de santé publique des trois pays, l’analyse s’est intéressée à la possibilité
que cette mesure ait permis d’atténuer certaines conséquences négatives, du point de vue de la santé
publique.

Le présent compte rendu résume les résultats d’une analyse rapide des stratégies employées pour
diminuer la prévalence communautaire de la COVID-19 depuis l’émergence de variants préoccupants.
Les stratégies décrites comprennent The Canadian Shield (bouclier canadien), le modèle de Melbourne
(réduction à quasi zéro du nombre de cas de COVID-19) et l’approche « COVID Zero ». On résume
également la stratégie actuellement utilisée par les provinces et territoires, dont l’Ontario, soit
l’atténuation continue de la COVID. Les résumés sont basés sur un examen ciblé de deux rapports qui
sont parus en décembre 2020 et qui présentent différentes façons d’abaisser la transmission
communautaire de la COVID-19, selon les expériences réussies de territoires de compétence
internationaux ou canadiens.11,12

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Constatations
Examen ciblé des données probantes
La recherche documentaire a repéré 374 articles, dont 18 ont été retenus et décrits ci-après. Cinq
articles se sont penchés sur la durée des confinements, 11 sur la réouverture après le confinement et
deux sur la vaccination. Il est important de noter que les données probantes sur les variants
préoccupants et les mesures de santé publique en sont encore au stade embryonnaire, et ne sont pas
prises en compte dans la documentation examinée ci-après.

DURÉE DES CONFINEMENTS
Les données concernant tout particulièrement la durée des confinements sont limitées. Cinq articles
portaient sur la durée des confinements dans le cadre d’études de modélisation. La majorité des études
(n=3) ont observé que les confinements prolongés (c.-à-d., entre 42 et 60 jours) étaient plus efficaces
pour réduire le nombre de cas de COVID-19 que les confinements de courte durée.13-15 Par contre, une
étude a constaté que des périodes de confinement de 14 et de 21 jours étaient suffisantes pour abaisser
le nombre de cas, mais que les confinements dépassant 42 jours n’entraînaient pas d’amélioration
mesurable.16 Une étude comparant les confinements de courte et de longue durée est arrivée à des
conclusions équivoques.17

    •   Ray et al. ont effectué une étude de modélisation qui comparait les effets de différentes durées
        hypothétiques de confinement sur la baisse du nombre de cas actifs et de nouvelles infections
        en Inde.13 Ils ont conclu qu’un confinement prolongé durant entre 42 et 56 jours était
        préférable à un confinement plus court de 21 à 28 jours si l’on souhaitait « aplatir la courbe »
        de façon significative. Selon les auteurs, l’application de mesures répressives après la fin du
        confinement aurait également des avantages supplémentaires (sur le plan de la baisse du
        nombre de cas). Dans le même ordre d’idées, une étude internationale de modélisation menée
        par Chowdhury et al. a constaté qu’un cycle alterné de 50 jours de confinement, suivi de
        30 jours d’assouplissement des restrictions, pourrait s’avérer une stratégie efficace en vue de
        réduire le nombre de cas, de décès et d’admissions aux soins intensifs associés à la COVID-
        19.14 Cette stratégie permettrait d’abaisser à 0,5 le taux de reproduction et de maintenir la
        demande de soins intensifs sous la capacité nationale de tous les pays. Elle aurait pour effet de
        prolonger la durée de la pandémie (plus de 18 mois dans tous les pays étudiés), mais aussi de
        diminuer considérablement le nombre de décès pendant cette période. Les chercheurs du
        groupe Global Dynamic Interventions ont cependant ajouté que cette stratégie devrait
        s’accompagner de mesures efficaces de dépistage, d’isolement des personnes infectées, de
        recherche des contacts et de protection des personnes vulnérables.

    •   Ibarra-Vega a mené une étude de modélisation qui comparait trois scénarios de confinement :
        A) un confinement prolongé (60 jours); B) deux confinements de 30 jours, suivi de 30 jours de
        confinement « intelligent » (c.-à-d., reprise des activités avec engagement à réduire ses contacts
        quotidiens d’au moins 50 %); C) un confinement initial de 40 jours, suivi de 30 jours de
        confinement « intelligent » (c.-à-d., engagement à restreindre jusqu’à 40 % les contacts
        normaux du quotidien).15 Après les périodes de confinement, les contacts devaient être réduits
        de 50 % afin de prévenir les infections futures et de permettre un retour graduel aux activités
        normales. Selon leur modélisation, les auteurs recommandent une période initiale de

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confinement prolongé, puis un retour graduel aux activités normales en contrôlant ses
        contacts sociaux de manière à ne conserver, à la fin de cette période, que 40 % au maximum
        des contacts établis avant la quarantaine.

    •   Une étude de modélisation effectuée en Inde par Ambikapathy et al. a comparé la transmission
        de la COVID-19 dans le pays pendant des confinements de 4, 14, 21, 42 et 60 jours.16 Ils ont
        observé que ce modèle permettait de prédire des réductions marquées du nombre de cas lors
        des confinements de 14 et de 21 jours; les périodes de confinement de plus de 42 jours
        n’entraînaient pas d’amélioration mesurable.

    •   Caulkins et al. ont mené une étude de modélisation de différents modèles de confinement qui
        recherchaient l’équilibre entre les avantages pour la santé et la survie de l’économie.17 Ils ont
        conclu qu’une stratégie à deux volets pourrait être optimale. Elle combinerait l’éradication (c.-à-
        d., les confinements prolongés qui réduisent considérablement les effets néfastes sur la santé,
        mais aussi l’activité économique) et « l’aplatissement de la courbe » (c.-à-d., les confinements
        plus courts qui diminuent le nombre maximal de personnes infectées pour préserver le plus
        possible la capacité des soins de santé, sans pour autant nuire à l’activité économique). Les
        auteurs n’ont pu déterminer si un confinement de courte ou de longue durée était préférable.

RÉOUVERTURE APRÈS LE CONFINEMENT
Onze articles (un examen de la portée et 10 études de modélisation) portaient sur les stratégies de
sortie de crise et de réouverture après un confinement. Voici quelques stratégies couramment utilisées
pour aider à atténuer les risques associés à la réouverture : distanciation sociale;18-23 dépistage;21,24
recherche des contacts et isolement;20,24 protection des personnes vulnérables;18 déconfinement
graduel (et non immédiat).25,26 Il est à noter que le taux de reproduction du virus et l’incidence de
l’infection doivent demeurer faibles (avant la réouverture) pour réussir la reprise des activités après
un confinement.25

DISTANCIATION SOCIALE, DÉPISTAGE, RECHERCHE DES CONTACTS, ISOLEMENT
    •   D’Angelo et al. ont mené un examen de la portée qui résumait la documentation sur les
        stratégies de déconfinement – en particulier la réouverture des écoles et le retour au travail –
        durant la pandémie de COVID-19 ou un autre type de pandémie.24 Remarque : Ils ont exclu les
        études portant sur une épidémie ou une pandémie s’il y avait déjà un vaccin ou une immunité
        collective. Les auteurs affirment que les stratégies de maintien de la distanciation sociale, de
        dépistage à grande échelle, de recherche des contacts et d’isolement ont facilité le
        déconfinement. Ils soulignent toutefois que chaque stratégie doit être basée sur la situation
        épidémiologique particulière et les circonstances locales de chaque territoire concerné.

    •   Hoertel et al. ont effectué une étude de modélisation épidémiologique afin d’examiner les
        répercussions potentielles des mesures post-quarantaine – dont la distanciation sociale, le port
        du masque et la protection des personnes les plus vulnérables aux formes graves de la COVID-19
        – sur l’incidence et la mortalité cumulatives de la maladie et l’occupation des lits dans les unités
        de soins intensifs en France.18 Ils concluent que, si les confinements étaient parvenus à contenir
        la transmission de la COVID-19, ils ne préviendraient probablement pas une remontée des cas
        post-confinement, peu importe leur durée. S’ils se sont montrés efficaces pour ralentir
        l’épidémie et réduire le nombre décès, la distanciation sociale et le port du masque ne
        suffiraient pas à prévenir la surcharge des unités de soins intensifs et un second confinement.
        Par contre, lorsque la distanciation sociale et le port du masque étaient jumelés à la

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protection des personnes vulnérables, il était possible d’abaisser l’incidence cumulative de la
        COVID 19, de prévenir des décès et de conserver un nombre adéquat de lits aux soins intensifs
        afin d’éviter un second confinement.

    •   Di Domenico et al. ont proposé différentes stratégies de déconfinement en Île-de-France et ont
        estimé leur efficacité à l’aide de la modélisation.20 Ils ont simulé plusieurs types et durées de
        distanciation sociale, y compris des stratégies progressives et ciblées et des mesures de
        dépistage à grande échelle. Selon leurs conclusions, la levée du confinement sans stratégie
        entraînerait une nouvelle vague d’infections qui surchargerait le système de santé. Cependant,
        le recours à des formes intensives de distanciation sociale, couplé à des mesures exhaustives
        de recherche et d’isolement des cas, permettrait un déconfinement partiel sans faire exploser
        la demande et la capacité du système de santé.

    •   Gupta et al. se sont servis de la modélisation afin de simuler des scénarios de déconfinement et
        de dépistage accru en Inde. Ils ont constaté qu’il fallait intensifier les autres mesures barrières
        pendant le déconfinement.21 Par exemple, les auteurs signalent que, comparativement aux
        mesures très restrictives de distanciation sociale, les mesures plus souples de distanciation
        sociale couplées à l’intensification du dépistage donnaient lieu à des niveaux similaires de
        contrôle de l’épidémie.

    •   Liu et al. ont modélisé la propagation de la COVID-19 en fonction de diverses stratégies de
        réouverture à l’aide de données provenant des États-Unis.22 Ils ont estimé l’incidence des
        nouveaux cas de COVID-19 selon des scénarios à niveaux variés de distanciation sociale. Les
        chercheurs ont observé que l’élimination de la distanciation sociale ferait exploser le nombre
        de cas de COVID-19. Ils suggèrent donc de conserver des niveaux raisonnablement élevés de
        distanciation sociale pendant la reprise de l’activité économique.

    •   Sun et al. ont effectué une étude de modélisation en surfaces paramétriques dans la province de
        Hubei, en Chine.19 Ils se sont penchés sur deux scénarios : 1) modification des taux de contact de
        chaque surface paramétrique à différents moments; 2) déconfinement à différents moments au
        Hubei avec taux de contact variés. Selon leurs conclusions, les interventions strictes (p. ex.,
        maintenir des taux de contact relativement faibles) mises en place après le retour au travail
        auraient peu d’impact sur l’épidémie dans la province de Hubei, et l’augmentation des taux de
        contact après le retour au travail pourrait déclencher une nouvelle éclosion. Ils insistent sur la
        nécessité de maintenir les interventions strictes visant à garder les taux de contact à un
        niveau relativement faible si l’on veut éviter une seconde éclosion après le retour au travail ou
        le déconfinement dans la province de Hubei.

RÉOUVERTURE GRADUELLE OU IMMÉDIATE
    •   Mégarbane et al. ont mené une étude de modélisation qui examinait l’efficacité du confinement
        contre la progression de l’épidémie de SRAS-CoV-2 dans neuf pays (Nouvelle-Zélande, France,
        Espagne, Allemagne, Pays-Bas, Italie, Royaume-Uni, Suède et États-Unis).25 Ils ont constaté que
        les pays ayant ordonné rapidement un confinement suivi d’un déconfinement graduel étaient
        parvenus à diminuer rapidement le nombre de personnes atteintes de la COVID-19 et à
        accélérer la reprise, comparativement aux pays ayant institué un déconfinement immédiat qui
        s’est soldé par un plateau prolongé d’infections à la COVID-19, des taux de reproduction élevés
        (4,9 et 4,4 respectivement) et une période de reprise interminable. Les chercheurs ont conclu
        qu’un déconfinement graduel permettrait de raccourcir la durée de la pandémie de COVID-19.

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Selon les auteurs, il reste toutefois à déterminer quels seraient les effets d’une telle mesure sur
        le recours aux soins de santé, la demande de soins médicaux et le nombre de décès.

    •   Rawson et al. ont procédé à une étude de modélisation qui portait sur l’efficacité de deux
        stratégies potentielles de déconfinement auprès de la population du Royaume-Uni.26 Les
        auteurs concluent que, pour prévenir la transmission récurrente de la COVID-19, l’adoption
        d’une stratégie graduelle de déconfinement (p. ex., fin de la quarantaine de la population à
        l’aide de multiples étapes d’assouplissement) est préférable à une « stratégie de
        déconfinement immédiat » (p. ex., déconfinement s’appliquant à toute la population en même
        temps, mais pouvant être réinstauré au besoin). Plus précisément, les auteurs suggèrent de
        déconfiner environ la moitié de la population de deux à quatre semaines après la fin du pic
        d’infection initial, puis d’attendre encore trois ou quatre mois (en prévision d’un second pic)
        avant de déconfiner toute la population. Ils ajoutent qu’il ne faut pas mettre fin au
        confinement tant que le nombre de nouveaux cas confirmés chaque jour n’a pas atteint un
        seuil suffisamment bas.

AUTRES CONSIDÉRATIONS
    •   Le chercheur D.H. Glass a modélisé différents niveaux de déconfinement/réouverture dans six
        pays (France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis).27 Ses résultats
        démontrent qu’un assouplissement de 50 % des mesures de confinement pourrait entraîner
        d’importantes deuxièmes vagues dans tous les pays étudiés si des mesures additionnelles
        n’étaient pas mises en place. En revanche, un assouplissement de 25 % des mesures de
        confinement pourrait ralentir la diminution du nombre de cas dans tous les pays, sauf aux
        États-Unis, qui connaîtraient une deuxième vague.

    •   Marziano et al. se sont servis de la modélisation afin d’estimer les répercussions de différentes
        stratégies de déconfinement sur la santé en Italie.28 Selon leurs constatations, si la reprise des
        activités de certains secteurs et la réouverture des établissements d’enseignement préscolaire
        et primaire ont eu une faible influence sur la transmissibilité de la maladie, la réouverture des
        écoles secondaires s’est soldée par une hausse marquée du fardeau imposé par la maladie. Les
        auteurs insistent également sur deux conditions essentielles à une réouverture réussie : 1) un
        faible taux de reproduction du virus; 2) une faible incidence de l’infection.

VACCINS
    •   Deux études de modélisation (en contextes américain et sud-africain) se sont penchées sur
        différents scénarios de confinement et de vaccination. Selon les articles, la vaccination
        (couverture vaccinale de 75 % ou plus) ne parvient pas, à elle seule, à contrôler la transmission
        de l’infection à la COVID-19. Les auteurs concluent qu’il est primordial de combiner la
        vaccination avec, par exemple, des mesures de distanciation sociale, la restriction des
        rassemblements et le port du masque, surtout pour favoriser la réduction des contacts et
        diminuer le fardeau imposé au système de santé.29,30

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Analyse territoriale
MESURES COMMUNAUTAIRES DE SANTÉ PUBLIQUE ET VARIANTS
PRÉOCCUPANTS
En réaction à l’identification du variant VOC 202012/01 du SRAS-CoV-2, des pays et territoires
appliquent maintenant des mesures restrictives de santé publique. L’Angleterre, l’Irlande et le
Danemark font partie des pays qui ont mis en place de telles mesures en réponse à l’identification et à la
propagation du variant VOC 202012/01.

ANGLETERRE
Identification des variants préoccupants

Le 14 décembre 2020, le variant VOC 202012/01 du SRAS-CoV-2 a été identifié pour la première fois au
Royaume-Uni, puis une analyse rétrospective a révélé sa présence dans des échantillons remontant au
20 septembre 2020.31 Lors de la toute première détection de ce variant, le cadre d’intervention de
l’Angleterre contre la COVID-19 (mis en place de 2 décembre 2020) ne prévoyait pas la fermeture des
écoles, des commerces de détail et des services de soins personnels, ni de couvre-feu. Le télétravail était
encouragé, les rassemblements demeuraient limités (maximum de six personnes), et les résidents des
zones d’alerte maximale ne pouvaient sortir de leur localité que pour des motifs essentiels.32 Ce cadre a
suivi une période de confinement national en Angleterre, en vigueur du 5 novembre au
2 décembre 2020.33

Mesures communautaires de santé publique

Le 5 janvier 2021, l’Angleterre a instauré des mesures de confinement en réponse à une recrudescence
des cas de COVID-19 et à une incidence accrue du variant VOC 202012/01 du SRAS-CoV-2. Ces mesures
de confinement sont décrites au Tableau 1 de l’Annexe A. À la différence des mesures prises au
moment de l’identification du variant VOC 202012/01, la totalité des cours (primaire, secondaire,
éducation des adultes) ont été donnés à distance ou en ligne.

Conformément aux nouvelles restrictions mises en place le 5 janvier 2021, les écoles ont dû offrir les
cours en ligne à tous les élèves, à l’exception des enfants vulnérables et des enfants des travailleurs
essentiels, qui étaient autorisés à assister aux cours en présentiel.34 Le 27 janvier 2021, le premier
ministre de l’Angleterre a annoncé que l’enseignement en présentiel ne reprendrait pas avant le
8 mars 2021, au plus tôt, pour la majorité des élèves.35

Contexte épidémiologique

Les dates clés correspondant à des changements de la situation épidémiologique sont fournies ci-après,
ainsi que les modifications apportées aux mesures de santé publique ou de confinement à ces dates ou
peu après. La moyenne mobile sur 7 jours du nombre de personnes ayant obtenu au moins un résultat
positif au test dépistage de la COVID-19 sur 100 000 habitants a augmenté depuis l’identification, le
14 décembre 2020, du variant VOC 202012/01 du SRAS-CoV-2 :36

    •   2 décembre 2020 : 150,5 cas pour 100 000 habitants (le confinement national d’une durée d’un
        mois a été levé le 2 décembre 2020 en Angleterre)

    •   14 décembre 2020 : 242,2 cas pour 100 000 habitants (identification officielle du variant VOC
        202012/01)

Durée du confinement, réouverture et considérations sur les variants préoccupants du virus de la COVID-19   8
•   5 janvier 2021 : 654,5 cas pour 100 000 habitants (instauration de mesures de confinement
        national – le 4 janvier 2021, le taux d’infection avait atteint un sommet depuis le début de la
        pandémie, soit 680,4 cas pour 100 000 habitants)

    •   23 janvier 2021 : 373,2 cas pour 100 000 habitants (données actuelles, après trois semaines de
        confinement national)

Le pourcentage de tests positifs compatibles avec le variant VOC 202012/01 a augmenté rapidement
depuis décembre et a dépassé le pourcentage estimatif de positivité des autres souches/variants.37 Voici
le pourcentage de tests positifs compatibles avec le nouveau variant (gènes ORF1ab et N), selon les
écouvillons nasaux et pharyngés :

    •   Du 28 décembre 2020 au 2 janvier 2021 : 61 % de tests positifs pour les gènes ORF1ab et N.37

    •   Du 11 au 17 janvier 2021: 60 % de tests positifs pour les gènes ORF1ab et N.38

IRLANDE
Identification des variants préoccupants

Le début de novembre correspond à la toute première identification rétrospective du variant VOC
202012/01 (aussi appelé B.1.1.7 ou 501Y.V1) en Irlande, mais jusqu’à la fin de décembre 2020, il ne
représentait pas une proportion importante des souches en circulation.39 Entre les dernières semaines
de décembre 2020 et la première semaine de janvier 2021, la prévalence du variant VOC 202012/01 a
connu une hausse, passant de 8,6 % à 45,7 %.

Des cas sporadiques du variant B.1.351 (Afrique du Sud) ont été détectés en Irlande : 3 cas le
7 janvier 2021 et 6 cas supplémentaires le 25 janvier 2021).40 Il n’y a eu aucun signalement du variant
P.1 (Brésil) en Irlande.41

Mesures communautaires de santé publique

Les modifications apportées par l’Irlande aux niveaux de restriction (Annexe A, Tableau 2) découlaient
des taux d’infection au SRAS-CoV-2 en général; rien n’indique que des mesures additionnelles ont été
prises en réaction à l’incidence accrue du variant VOC 202012/01 au sein de la population. Les autorités
ont cependant reconnu que le variant VOC 202012/01 était responsable d’un nombre important de cas
et que, en raison de sa très grande transmissibilité, il fait probablement partie des facteurs
prédominants qui expliquent les taux d’infection en Irlande.42-44 Au moment de la publication de ce
rapport, l’Irlande avait reconduit ses mesures les plus strictes depuis le début de la pandémie mondiale
(mesures de niveau 5), notamment la fermeture de toutes les écoles, sauf quelques exceptions.45 Il était
jusqu’alors considéré acceptable de garder les écoles ouvertes, puisque les établissements ayant des
mesures adéquates de santé publique étaient jugés sécuritaires pour le personnel et les élèves.40,46 Par
conséquent, il n’est pas possible de départager les répercussions de la fermeture des écoles des effets
globaux du confinement sur les taux de nouvelles infections au SRAS-CoV-2.

Entre le 1er et le 21 décembre 2020, des mesures modifiées de niveau 3 étaient appliquées en Irlande.47
En raison de la hausse des taux d’infection et à l’approche de la saison des Fêtes, les autorités ont décidé
de passer à des mesures modifiées de confinement de niveau 5.48 Comme ces mesures n’ont pas réussi à
contrer la hausse des taux d’infection, l’Irlande a adopté, le 30 décembre 2020, les mesures exhaustives
de confinement de niveau 5, puis a prolongé leur application jusqu’au 5 mars 2021, à tout le

Durée du confinement, réouverture et considérations sur les variants préoccupants du virus de la COVID-19   9
moins.43,49,50 Les mesures exhaustives de niveau 5 ont réussi à diminuer rapidement le nombre de cas au
quotidien au cours des quatre dernières semaines de leur application, le confinement ayant permis
d’atteindre un plateau une semaine après son entrée en vigueur.

Les voyages internationaux à destination et en provenance du Royaume-Uni et de l’Afrique du Sud ont
fait l’objet de restrictions pendant la saison des Fêtes, mais trop tard, semble-t-il, pour prévenir la
circulation du variant VOC 202012/01 dans la communauté.51,52 On a depuis modifié ces restrictions et
imposé une quarantaine obligatoire dans un établissement désigné pour tous les voyageurs en
provenance du Brésil et de l’Afrique du Sud, les pays d’origine de deux autres variants préoccupants, soit
le P.1 (501Y.V3) et le B.1.351 (501Y.V2), respectivement. Il est obligatoire de présenter un test négatif
de réaction en chaîne de la polymérase (PCR) dans les 72 heures avant le départ pour voyager en Irlande
et à l’arrivée de n’importe quelle destination internationale, de remplir un formulaire de localisation du
passager et de rester en isolement à la maison en restreignant les déplacements pendant 14 jours.51,53
Comme il y a moins de mesures en place, les déplacements à destination et en provenance de l’Irlande
du Nord soulèvent des préoccupations.54

Contexte épidémiologique

Les dates clés correspondant à des changements à la situation épidémiologique (moyenne sur sept jours
des nouveaux cas de COVID-19 pour 100 000 habitants) sont fournies ci-après, ainsi que les
modifications apportées aux mesures de santé publique ou de confinement à ces dates ou peu après.55

    •   1er décembre 2020 : 5,4 cas pour 100 000 habitants (date d’assouplissement des restrictions au
        niveau 3)

    •   17 décembre 2020 : 7,1 cas pour 100 000 habitants (environ deux semaines après
        l’assouplissement des mesures au niveau 3, les premières hausses des taux d’infection au
        variant VOC 202012/01 en Irlande, et une semaine avant l’instauration des mesures de
        niveau 5)

    •   25 décembre 2020 : 16,9 cas pour 100 000 habitants (deuxième journée comptant plus de
        1 000 nouveaux cas par jour, moins d’une semaine avant l’instauration des mesures exhaustives
        de niveau 5)

    •   1er janvier 2021 : 27,2 cas pour 100 000 habitants (première journée après l’instauration des
        restrictions exhaustives de niveau 5)

    •   8 janvier 2021 : 122,5 cas pour 100 000 habitants (pic de nouveaux cas au quotidien, environ
        une semaine après l’instauration des restrictions exhaustives de niveau 5)

    •   15 janvier 2021 : 88,7 cas pour 100 000 habitants (une semaine après le pic de nouveaux cas au
        quotidien, environ deux semaines après l’instauration des restrictions exhaustives de
        niveau 5)

    •   26 janvier 2021 : 37,6 cas pour 100 000 habitants (données actuelles)

En date du 21 janvier 2020, baisse du Rt, s’établissant entre 0,5 et 0,856

DANEMARK
Identification des variants préoccupants

Durée du confinement, réouverture et considérations sur les variants préoccupants du virus de la COVID-19   10
Le State Serum Institute (l’autorité responsable des maladies infectieuses au Danemark) a déterminé le
nombre de cas initial présentant le variant VOC 202012/01 en testant à nouveau les échantillons
obtenus entre le 14 novembre et le 14 décembre 2010.57 Les données de séquençage fournies par le
Danemark à GISAID EpiCoV avaient décelé dans les échantillons recueillis pendant la 53e semaine de
2020 une proportion de 2,84 % du variant VOC 202012/01, similaire à celle de la 45e semaine de 2020 au
Royaume-Uni (2,78 %).58

Selon les études de modélisation du Danemark, on s’attend à ce que le variant VOC 202012/01 devienne
la souche dominante du virus en circulation à la mi-février 2021. Le Danemark rapporte une
transmission communautaire importante de ce variant, puisque la majorité des cas les plus récents ne
sont pas associés à des voyages.58

Mesures communautaires de santé publique

Le 21 décembre 2020, le Danemark a suspendu tous les vols en provenance du Royaume-Uni en réaction
à l’identification du variant VOC 202012/01.59 Les mesures restrictives mises en place entre le
7 décembre 2021 et le 3 janvier 2021 ont été prolongées jusqu’au 17 janvier 2021. Ces mesures
comprenaient : les cours en ligne aux élèves de cinquième année et plus, la fermeture des commerces
non essentiels (p. ex., centres commerciaux, salons de coiffure, tailleurs) et la fermeture des bars et
restaurants (à l’exception des repas à emporter).60,61 Ces mesures ont fait place à un confinement
national plus restrictif le 5 janvier 2021.

Le 5 janvier 2021, le Danemark a imposé de nouvelles mesures de confinement visant à freiner la
propagation rapide d’un nouveau variant du coronavirus, jugé plus contagieux. Les mesures nationales
sont en vigueur jusqu’au 28 février 2021, mais certaines d’entre elles devaient prendre fin le
7 février 2021.62,63 Le Tableau 3 de l’Annexe A décrit ces mesures en détail.

Le confinement national prévoit de limiter les rassemblements à cinq personnes (auparavant limités à
10 personnes), d’instaurer une distanciation physique de deux mètres dans tous les endroits publics (y
compris les magasins) et de passer à l’enseignement en ligne de tous les cours, quel que soit le niveau
d’études.62 Ces mesures font suite au confinement annoncé en décembre 2020, qui comprenait la
fermeture des bars, des restaurants, des commerces non essentiels, ainsi que l’enseignement en ligne
pour les niveaux secondaire et universitaire.64

Contexte épidémiologique

La moyenne mobile sur 7 jours du nombre de nouveaux cas confirmés de COVID-19 pour
100 000 habitants au Danemark a atteint un sommet lorsque le variant VOC 202012/01 a été
officiellement identifié. L’incidence diminue graduellement depuis le 5 janvier 2021, lors de la mise en
place des mesures de confinement national.

Les dates clés correspondant à des changements à la situation épidémiologique (moyenne sur sept jours
des nouveaux cas de COVID-19 pour 100 000 habitants) sont fournies ci-après, ainsi que les
modifications apportées aux mesures de santé publique ou de confinement à ces dates ou peu après.65

    •   7 décembre 2020 : 30 nouveaux cas pour 100 000 habitants (avant l’identification du variant
        VOC 202012/01; instauration d’un confinement partiel au Danemark)

    •   14 décembre 2020 : 50,6 nouveaux cas pour 100 000 habitants (une semaine après
        l’instauration du confinement partiel; identification officielle du variant VOC 202012/01)

Durée du confinement, réouverture et considérations sur les variants préoccupants du virus de la COVID-19   11
•   21 décembre 2020 : 60,9 nouveaux cas pour 100 000 habitants (deux semaines après
        l’instauration du confinement partiel; suspension de tous les vols en provenance du Royaume-
        Uni en raison de l’identification et de la prévalence du variant VOC 202012/01)

    •   28 décembre 2020 : 45,0 nouveaux cas pour 100 000 habitants (trois semaines après
        l’instauration du confinement partiel)

    •   5 janvier 2021 : 35,4 nouveaux cas pour 100 000 habitants (entrée en vigueur de nouvelles
        mesures de confinement national)

    •   11 janvier 2021 : 29,5 nouveaux cas pour 100 000 habitants (une semaine après l’entrée en
        vigueur des nouvelles mesures de confinement national)

    •   18 janvier 2021 : 17,6 nouveaux cas pour 100 000 habitants (deux semaines après l’entrée en
        vigueur des nouvelles mesures de confinement national)

    •   25 janvier 2021 : 13,3 nouveaux cas pour 100 000 habitants (données actuelles, après trois
        semaines de confinement national)

À la fin de décembre, le State Serum Institute a déclaré avoir de nouveau analysé des tests de dépistage
de la COVID-19 effectués entre le 14 novembre et le 18 décembre 2020. Il a découvert que, selon les
nouvelles analyses de près de 14 % des échantillons, 0,4 % des infections étaient compatibles avec le
génome du variant VOC 202012/01.57 La lignée B.1.1.7 (aussi appelée VOC 202012/01) a été détectée
chez 632 habitants du Danemark entre le 14 novembre 2020 et le 20 janvier 2021.66

SOUTIEN DES ENFANTS VULNÉRABLES DURANT LA FERMETURE DES ÉCOLES
En janvier 2021, l’Angleterre, l’Irlande et le Danemark ont adopté l’enseignement en ligne dans le but de
contrôler la transmission de la COVID-19 durant l’émergence du variant VOC 202012/01 du SRAS-CoV-2.
Les plans de fermeture des écoles de ces pays prévoient des accommodements pour les enfants et les
étudiants vulnérables. Pour obtenir des détails sur les approches utilisées afin d’atténuer les
répercussions de la fermeture des écoles, consulter l’Annexe B.

    •   Le 5 janvier 2021, l’Angleterre a présenté un plan exhaustif visant à autoriser les élèves
        vulnérables et les enfants des travailleurs essentiels à reprendre l’enseignement en présentiel
        pendant la période de confinement. Le ministère de l’Éducation de l’Angleterre a fourni une
        définition précise des concepts d’enfants vulnérables et de travailleurs essentiels (voir
        l’Annexe B). Certaines mesures de soutien sont toujours offertes aux élèves qui fréquentent les
        écoles durant cette période (p. ex., distribution de repas gratuits).67,68

    •   Le 11 janvier 2021, l’Irlande a adopté l’enseignement en ligne pour tous les élèves, y compris les
        enfants et jeunes vulnérables, et leur procure du soutien pendant cette période (p. ex.,
        programmes de repas, ressources d’apprentissage à l’intention des parents d’élèves ayant des
        besoins particuliers). Des services de garderie sont offerts aux travailleurs essentiels.69,70

    •   Pendant le confinement national en vigueur actuellement au Danemark, les élèves des écoles
        primaires et secondaires sont passés à l’enseignement virtuel. Le pays avait initialement gardé
        les écoles ouvertes pour les enfants de moins de 11 ans, mais a ordonné le 5 janvier 2021 la
        fermeture des écoles au profit de l’enseignement virtuel. Bien que la page Web du Danemark

Durée du confinement, réouverture et considérations sur les variants préoccupants du virus de la COVID-19   12
sur la COVID-19 indique que les élèves vulnérables ne font pas partie du plan d’enseignement
        virtuel, elle ne précise pas si ces élèves ont accès à l’enseignement en présentiel.71

STRATÉGIES POUR RÉDUIRE LA PRÉVALENCE DE LA COVID-19
Afin de réduire au minimum la prévalence de la COVID-19, plusieurs pays ont adopté des stratégies
efficaces qui pourraient s’avérer utiles contre les variants émergents.4 L’un des principes directeurs du
Plan d’action pour une défense paneuropéenne contre les nouveaux variants du SRAS-CoV-2 vise à
« réduire le nombre de cas le plus rapidement possible, car cela présente de grands avantages pour la
santé, la société et l’économie ». L’approche proposée pour l’Europe a comme principe premier
l’établissement d’objectifs pour maintenir un faible nombre de cas et l’adoption d’une stratégie de
prévention claire, soutenue par la motivation et la participation du public. Cette approche est pertinente
pour l’Ontario, étant donné l’amélioration graduelle de son portrait épidémiologique.72

Une initiative appelée « Canadien Shield » (bouclier canadien) et pertinente au contexte ontarien a
récemment été proposée par le COVID Strategic Choices Group, un groupe de travail multidisciplinaire
qui réunit des spécialistes de différents secteurs (dont l’épidémiologie, la santé publique, les politiques
gouvernementales, l’économie et les affaires) et régions du Canada.73 Comme cette approche est axée
sur la prévention dans une perspective canadienne, la présente analyse examine la documentation
publiée à ce sujet. Canadian Shield est une stratégie pancanadienne qui s’inspire en grande partie du
succès de la ville de Melbourne, en Australie, et vise à réduire la transmission communautaire à moins
d’un nouveau cas quotidien pour un million d’habitants ou à moins de 40 nouveaux cas par jour dans
l’ensemble du Canada. Elle repose sur le principe que la transmission du virus de la COVID-19 ne pourra
être freinée que lorsque les vaccins seront largement accessibles.12

L’Annexe C résume les stratégies axées sur la faible prévalence communautaire de la COVID-19, soit
l’approche Canadian Shield, le modèle de Melbourne (réduction à quasi zéro du nombre de cas de
COVID-19) et l’approche « COVID Zero ». Cette annexe décrit la démarche des provinces et territoires
comme l’Ontario, baptisée « stratégie d’atténuation continue de la COVID-19 ». L’Annexe C aborde
également les buts ou objectifs des stratégies, les cibles épidémiologiques, les composantes, le rôle de la
vaccination, la géographie, et l’incidence sur la santé et l’économie. Les stratégies ont été proposées et
précisées avant l’émergence des variants préoccupants, dont le variant VOC 202012/01 du SRAS-CoV-2.

Références
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Imprimeur de la Reine pour l'Ontario; 2020. Disponible à : https://www.publichealthontario.ca/-
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4. Priesemann V, Balling R, Brinkmann MM, Ciesek S, Czypionka T, Eckerle I, et al. Plan d’action pour une
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London, UK: Guardian News & Media Limited; 2020 [2021 Jan 29]. Disponible à :
https://www.theguardian.com/commentisfree/2020/oct/10/continual-local-lockdowns-answer-covid-
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6. Gouvernement de l'Ontario. L'Ontario annonce le confinement à l'échelle provinciale pour freiner la
propagation de la COVID-19 et sauver des vies [En ligne]. Toronto, ON: Imprimeur de la Reine pour
l’Ontario; 2020 [2021 Jan 29]. Disponible à : https://news.ontario.ca/fr/release/59796/lontario-
annonce-le-confinement-a-lechelle-provinciale-pour-freiner-la-propagation-de-la-covid-19-et.

7. Gouvernement de l'Ontario. L'Ontario déclare une deuxième situation d'urgence provinciale pour
faire face à la crise de la COVID-19 et sauver des vies [En ligne]. Toronto, ON: Imprimeur de la Reine
pour l’Ontario; 2021 [2021 Jan 29]. Disponible à : https://news.ontario.ca/fr/release/59925/ontario-
declare-une-deuxieme-situation-durgence-provinciale-pour-faire-face-a-la-crise-de-la-covid-1.

8. Gouvernement de l’Ontario. L'Ontario proroge les décrets pris en vertu de la Loi de 2020 sur la
réouverture de l'Ontario [En ligne]. Toronto, ON: Imprimeur de la Reine pour l’Ontario; 2021 [2021 Jan
29]. Disponible à : https://news.ontario.ca/fr/release/59979/lontario-proroge-les-decrets-pris-en-vertu-
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9. Phillips, K. Only 3 residents at Roberta Place in Barrie, Ont., not infected with COVID-19 as death toll
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10. Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé (Santé publique Ontario). Review of
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Strategic Choices Group; 2020 Dec 30 [cité le 28 janv. 2021]. Disponible à :
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13. Ray D, Salvatore M, Bhattacharyya R, Wang L, Du J, Mohammed S, et al. Predictions, role of
interventions and effects of a historic national lockdown in India's response to the COVID-19 pandemic:

Durée du confinement, réouverture et considérations sur les variants préoccupants du virus de la COVID-19   14
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