Allaitement Auteures - inspq

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                                      Allaitement
                                              Auteures
                                          Marie-Josée Santerre,
                                      consultante en lactation IBCLC et
                                            infirmière clinicienne

                                               Cécile Fortin,
                                       consultante en lactation IBCLC

        Illustration: Sophie Casson

                                                     Date de création : Octobre 2011
                                                                         Mise à jour :
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©Gouvernement du Québec (2014)
Table des matières
Au sujet de l’allaitement
   Définir l’allaitement
   Les lignes directrices nationales et internationales en matière d’allaitement
   L’allaitement : une norme biologique
   L’évolution de la norme sociale
   Quelques chiffres

Facteurs qui influencent la décision d’allaiter

Effets de l’allaitement sur la santé
   Pourquoi est-ce important d’allaiter?
   Pourquoi allaiter exclusivement et le plus longtemps possible?

Promouvoir et soutenir l’allaitement : ce qu’il faut savoir
   Le rôle des professionnels de la santé et des services sociaux
   L’importance du père dans l’allaitement
   Les stratégies de promotion de l’allaitement
   L’apprentissage de l’allaitement
   Cibler le bon moment durant la période prénatale pour aborder l’allaitement
   La place de l’information sur les préparations commerciales pour nourrissons

Précautions dans certaines situations

Diriger vers des ressources
Messages clés à transmettre aux futurs parents
Ressources et liens

Lexique

Références
Annexes

                                                                                   1
Au sujet de l’allaitement
 Définir l’allaitement
  L’allaitement se définit d’un point de vue biologique par l’enfant qui est nourri avec le lait
  produit naturellement par les seins de sa mère. L’allaitement est mondialement reconnu
  comme le mode d’alimentation optimal des nourrissons. Une grande diversité au regard
  de la pratique de l’allaitement est notée en fonction de la culture dans laquelle les
  familles vivent.

  Afin de permettre une prise de décision éclairée à propos de l’allaitement, cette fiche aborde
  l’information à transmettre en période prénatale.

 Les lignes directrices nationales et internationales en
 matière d’allaitement
  Au Québec, les lignes directrices ministérielles en matière d’allaitement vont de pair avec
  celles de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’UNICEF :

  L’allaitement exclusif durant les six premiers mois de vie de l’enfant et la poursuite de
  l’allaitement jusqu’à deux ans et au-delà avec ajout d’aliments complémentaires1.

  L’allaitement exclusif signifie que le bébé ne reçoit que du lait humain (au sein ou exprimé).
  Les vitamines, les minéraux et la majorité des médicaments n’interfèrent pas avec le
  caractère exclusif de l’allaitement2.

  Le bébé n’est plus considéré exclusivement comme allaité dès qu’il reçoit d’autres liquides
  (lait de vache, de chèvre, de soya, préparations commerciales pour nourrissons, eau, jus,
  tisane) ou des aliments2.

 L’allaitement : une norme biologique
  L’allaitement est un mécanisme biologique qui permet à l’humain (comme à tout mammifère)
  de nourrir son bébé en produisant un lait spécialement adapté aux besoins de celui-ci. Le
  bébé humain est vulnérable à sa naissance et a besoin de soins constants pendant
  plusieurs mois. L’allaitement ainsi que le geste d’allaiter (contact peau à peau, portage)
  permettent de répondre à ses besoins de nutrition, de proximité, de chaleur et de sécurité.

  Lors de la grossesse, le corps de la femme sécrète des hormones qui entraînent le
  développement de la glande mammaire. Le sein se prépare à fabriquer du lait pour le bébé
  à venir et produit du colostrum à partir de la 16e semaine de grossesse environ.

  À la suite de l’accouchement, la chute d’hormones provoquée par le décollement du
  placenta déclenche une augmentation rapide de la production de lait, appelée montée
  laiteuse. La production de lait se maintient ensuite aussi longtemps que le sein est stimulé et

                                                                                               3
que le lait est prélevé. Lorsque cette stimulation cesse, la glande mammaire retombe en
    « dormance » jusqu’à la prochaine grossesse3.

    Un lait unique
    Le lait maternel est constitué de plus de 200 composantes qui agissent en synergie et qui se
    modifient constamment en fonction de l’âge et des besoins particuliers du bébé3. Il fournit
    ainsi au bébé tout ce dont il a besoin pour se développer de façon optimale.

    Plus précisément, le lait maternel contient toutes les composantes nécessaires pour :
       répondre aux besoins nutritifs du bébé (p. ex. : lactose comme carburant pour le
        cerveau, acides gras à longue chaîne pour le développement des neurones et de la
        vision, etc.);
       fournir une protection immunitaire au bébé : Le nourrisson naît avec un système
        immunitaire immature qui ne peut fabriquer certains anticorps avant plusieurs mois. Le
        lait maternel contient des anticorps, des globules blancs et d’autres composantes
        bioactives qui tapissent les muqueuses intestinales et respiratoires du bébé et l’aident à
        lutter contre les infections. Cette protection immunitaire se poursuit pendant toute la
        durée de l’allaitement.

    Pour de plus amples renseignements sur la composition du lait maternel, consulter le guide
    Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans, p. 142-143; il présente un tableau
    (non exhaustif) comparant les ingrédients du lait maternel et ceux des préparations
    commerciales pour nourrissons.

    L’évolution de la norme sociale
    L’histoire montre que les bébés n’ont pas toujours pu être nourris au sein de leur mère. En
    effet, très souvent, les femmes décédaient en couches, étaient malades ou avaient une
    lactation insuffisante. Le recours à une nourrice, alors privilégié, fut longtemps la seule
    option permettant la survie de l’enfant.

    L’utilisation des laits d’animaux domestiqués était peu sûre et réservée aux situations où les
    nourrices n’étaient pas disponibles. La mortalité infantile était beaucoup plus élevée chez les
    bébés ainsi nourris au lait d’animaux. Ils souffraient d’une malnutrition causée par un lait à la
    composition mal adaptée à leurs besoins et d’infections liées à la mauvaise conservation du
    lait et à l’entretien déficient des biberons3.

    De l’allaitement à l’utilisation du biberon
    Au fil des ans, l’utilisation du biberon pour nourrir les bébés est devenue moins risquée. La
    distribution de lait de vache modifié mis en conserve et le développement de biberons et de
    tétines plus faciles d’entretien ont contribué aux modifications des pratiques en matière
    d’alimentation du bébé4.

4
De plus, les grands changements sociétaux comme l’industrialisation, la médicalisation de la
     naissance, le marketing, la contraception, l’arrivée des femmes sur le marché du travail sont
     autant de facteurs qui ont influencé la norme sociale4. Toutefois, aucune étude n’a été faite
     à ce jour pour vérifier l’innocuité de l’utilisation à grande échelle de substituts du lait
     maternel chez les bébés.

     Le retour à l’allaitement
     L’avancement des connaissances, de la science et de la technologie a permis à la
     communauté scientifique de faire de nouveaux constats. Dans les pays en voie de
     développement, le passage de l’allaitement maternel à l’alimentation artificielle a eu des
     effets désastreux sur la santé des enfants, comme en témoignent les taux de mortalité, de
     morbidité et de malnutrition infantiles plus élevés chez les enfants nourris au biberon que
     chez ceux qui sont allaités3.

     Petit à petit, les études ont révélé que l’abandon de l’allaitement maternel a également eu
     des répercussions sur la santé des enfants et des femmes dans les pays industrialisés5, 6
     (voir la section Effets de l’allaitement sur la santé). C’est pourquoi la promotion, le soutien et
     la protection de l’allaitement sont redevenus une priorité mondiale de santé publique.

    Quelques chiffres
     Au cours des dernières décennies, les taux d’allaitement ont grandement augmenté
     au Québec :
        Le taux d’allaitement totala est passé de 57 % (1994-1995) à 71 % (1998-1999)7; le taux
         de démarrage de l’allaitement a également augmenté au fil des ans. En 2006-2007,
         environ 87 % des femmes ont commencé l’allaitement8, comparativement à 11 % à la fin
         des années 19607.

     Cependant, bien que les taux d’allaitement soient élevés, beaucoup de femmes cessent
     d’allaiter au cours des premières semaines de vie de l’enfant. L’abandon est deux fois plus
     élevé dans le premier mois qu’à tout autre moment. On observe également une baisse du
     taux d’allaitement exclusif au cours des mois suivant la naissance du bébé9.

     Le tableau 1 présente les taux d’allaitement total et exclusif au Québec au cours des six
     premiers mois suivant la naissance de l’enfant.

a
    Ce taux représente le pourcentage d’enfants âgés de moins de deux ans dont la mère a déclaré avoir allaité,
    indépendamment de la durée.

                                                                                                             5
Tableau 1
                                          Taux d’allaitement au Québec

                                                                  10                                                   9
                              Taux d’allaitement 1998-1999                       Taux d’allaitement2005-2006

         Périodes                 Total                  Exclusif                   Total                   Exclusif
                                        b                                                                          c
Naissance                        72 %                       ND                     85 %**                    52 %

1 semaine                         67 %                     56 %                     80 %                      51 %

1 mois                            59 %                     41 %                     73 %                      44 %

2 mois                            53 %                     34 %                     67 %                      35 %

3 mois                            47 %                     18 %                     62 %                      28 %

4 mois                            41 %                      6%                      56 %                      20 %

5 mois                             ND                       ND                      51 %                      10 %

6 mois                             ND                       ND                      47 %                      3%

Note : Le taux d’allaitement total représente le pourcentage de bébés ayant reçu du lait maternel pour une durée déterminée,
qu’ils aient reçu ou non d’autres formes de liquides ou de solides en complément à leur alimentation. Le taux d’allaitement
exclusif représente le pourcentage de bébés ayant été allaités de manière exclusive pour une durée déterminée.

ND = non disponible.

     Par ailleurs, les taux d’allaitement au Québec sont plus faibles que ceux de l’ouest du
     Canada et ceux des pays scandinaves. Par exemple :
          Le taux d’allaitement exclusif au Québec est plus bas qu’en Colombie-Britannique (48 %
           contre 61 % à 3 mois; 10 % contre 19 % à 6 mois)8;
          Le taux d’allaitement exclusif pendant le séjour au service de maternité est plus bas
           au Québec (52 % en 2006) que dans les pays scandinaves, comme la Suède (98 %
           en 2000) et la Norvège (94 % en 1998)11, 12.

     Il a été documenté que le fait que l’enfant reçoive des suppléments de préparations
     commerciales pour nourrissons en centre hospitalier est l’un des facteurs les plus importants
     qui prédisent l’arrêt précoce de l’allaitement13. Au Québec, de tels suppléments sont utilisés
     dans 39 % des allaitements9, malgré le fait qu’il existe peu de raisons médicales de le
     faire14.

b
    = Immédiatement à la naissance de l’enfant.
c
    = Pendant le séjour au centre hospitalier ou à la maison de naissance.

6
Facteurs qui influencent la décision d’allaiter
     Malgré les lignes directrices en matière d’allaitement, les recherches indiquent que
     beaucoup de femmes au Québec et dans divers pays ont des difficultés à les suivre, en
     particulier en ce qui concerne l’allaitement exclusif durant les six premiers mois de vie de
     l’enfant15. Des études se sont penchées sur les facteurs qui peuvent influencer la décision
     d’allaiter ou la durée de l’allaitement chez les femmes.

     Le modèle écologique16 permet de classifier ces facteurs selon différents niveaux
     d’influence. Ces facteurs peuvent interagir pour faciliter l’allaitement ou, à l’inverse, pour
     faire obstacle à celui-ci.

     Pour une femme, la décision d’allaiter est souvent prise au sein d’un contexte plus large, en
     fonction de ses relations interpersonnelles, de la communauté dans laquelle elle vit ou des
     normes présentes dans son environnement socioculturel17.

     Le tableau 2 montre les différents facteurs qui peuvent influencer la décision d’allaiter ou la
     poursuite de l’allaitement. Ces multiples facteurs devraient donc idéalement être considérés
     dans le cadre des interventions visant à promouvoir l’allaitement.

                                                    Tableau 2
               Facteurs qui influencent le début ou la durée de l’allaitement

                       Influences positives sur l’allaitement              Influences négatives sur l’allaitement

Facteurs individuels                                               18
                           Intention d’allaiter durant la grossesse .         Perception d’inconfort physique ou de
                                                                                                                18
                                                                               douleurs associée à l’allaitement .
                          Connaissances sur les bénéfices
                           de l’allaitement et croyance en
                                                                              Manque d’information prénatale
                                                                                                15
                           ces bénéfices
                                          19, 15                               sur l’allaitement .
                                                                              Croyance dans le fait que le lait maternel
                          Fort sentiment d’efficacité personnelle en          est insuffisant pour nourrir le bébé
                                                                                                                    19, 21, 20
                                                                                                                               .
                                       20, 15, 18
                           allaitement            . (Pour savoir comment
                           favoriser le sentiment d’efficacité                Introduction de préparations
                           personnelle en allaitement chez la                  commerciales pour nourrissons durant les
                                                                                                                  18
                           femme, consulter l’annexe 2.)                       premiers jours suivant la naissance .
                                                                              Introduction d’une tétine ou d’une sucette
                          Expérience antérieure positive
                                                                               durant les premiers mois post-partum .
                                                                                                                     15
                                        15
                           d’allaitement .
                                                                              Introduction d’aliments solides avant l’âge
                          Âge plus avancé (p. ex. : plus de                             15
                                                                               de 6 mois .
                                   9, 18
                           25 ans)       .
                                                                              Tabagisme
                                                                                            15, 18
                                                                                                     .
                          Niveau de scolarité ou de revenu plus              Problèmes de santé chez la mère
                                 9, 18
                           élevé       .                                       (p. ex. : infections, dépression, trouble
                                                                                          20, 15
                                                                               anxieux)          .
                          Partenaire présent dans sa vie à la
                           naissance du bébé .
                                              9
                                                                              Problèmes de santé chez le bébé
                                                                               (p. ex. : coliques, problèmes respiratoires,
                          Immigration récente ou courte durée de                               20
                                                                               hospitalisation) .
                                            18
                           résidence au pays .

                                                                                                                             7
Tableau 2 (suite)
                 Facteurs qui influencent le début ou la durée de l’allaitement

                       Influences positives sur l’allaitement            Influences négatives sur l’allaitement

Facteurs
interpersonnels          Soutien du conjoint
                                                20, 18
                                                         .                  Information et recommandations
                                                                             incohérentes, inexactes ou inadéquates
                         Soutien du réseau social de la mère ,
                                                                    18
                                                                             au sujet de l’allaitement de la part de
                          provenant en particulier de la grand-mère          l’entourage ou des professionnels .
                                                                                                                 18

                          maternelle ou d’une femme dans
                          l’entourage qui a vécu une expérience
                          positive d’allaitement et qui lui sert de
                                  22, 15, 18
                          modèle             .

                         Soutien des professionnels de la santé
                                                 23, 22, 18
                          et des services sociaux          .

Facteurs dans la
communauté               Procédures et pratiques utilisées dans            Retour au travail
                                                                                                 19, 23, 18
                                                                                                          .
                          les hôpitaux ou les maisons de
                          naissance (p. ex. : protocole IAB,                Nature du travail (p. ex. : horaire non
                          contact peau à peau, cohabitation                  flexible, nombre élevé d’heures de
                                                                                     22
                          24 heures par jour)
                                              23, 20
                                                     .                       travail) .

                         Accès à des ressources (p. ex. :                  Environnement de travail défavorable à
                          organismes, groupes d’entraide,                    la mise en place de l’allaitement (p. ex. :
                          consultantes en lactation)
                                                     23, 22, 20
                                                                .            attitude négative de l’employeur ou des
                                                                                        23, 22
                                                                             collègues)        .

Facteurs
socioculturels           Orientations gouvernementales et                  Valeurs véhiculées dans la société
                                                                                                               17
                          politiques publiques favorables à                  (p. ex. : sexualisation des seins) .
                          l’allaitement (p. ex. : congé de maternité
                          payé, droit d’allaiter en public)
                                                            23, 17
                                                                   .        Surreprésentation de l’utilisation du
                                                                             biberon par les médias, alors que le geste
                                                                             d’allaiter ou les bénéfices de l’allaitement
                                                                                                     24
                                                                             sont rarement illustrés .

8
Effets de l’allaitement sur la santé
     Pourquoi est-ce important d’allaiter?
     Plusieurs effets bénéfiques de l’allaitement sur la santé de la mère et sur celle de l’enfant
     sont rapportés dans la littérature. Les études ne permettent pas toujours de différencier,
     d’une part, les effets du lait maternel, et d’autre part, ceux du geste d’allaiter. S’ajoutant aux
     propriétés du lait maternel, l’allaitement est un geste maintes fois répétéd qui assure des
     contacts physiques et des interactions entre la mère et son bébé.

     Les effets pour lesquels les preuves sont concluantes et font consensus dans les revues
     systématiques d’envergure sont les suivants :

     Effets sur la mère
     Réduction du risque du :
        cancer des ovaires6, 25;
        cancer du sein6, 25, 70;
        diabète de type 2 26, 25.

     Effets sur l’enfant
     Réduction du risque de :
        otite moyenne aiguë6, 25;
        gastro-entérite6, 25;
        infection respiratoire des voies inférieures6, 25;
        cancer infantile (par ex., leucémie)6, 25;
        diabète de type 16;
        diabète de type 2 à l’âge adulte5, 6, 25;
        syndrome de mort subite du nourrisson6, 25, 26, 27;
        entérocolite nécrosante (seulement chez les bébés prématurés)6, 25.

     Certains auteurs mentionnent d’autres avantages de l’allaitement, tels que4, 28 :
        une sécurité alimentaire pour le nourrisson, peu importe la situation ou le lieu où la mère
         se trouve;
        la disponibilité constante d’un lait de conservation facile et optimale;
        une réduction des déchets et de l’empreinte carbone;
        une diminution de la quantité de soins médicaux pour le bébé (p. ex. : consultations chez
         le médecin, nuits d’hospitalisation)10;
        une baisse de l’absentéisme maternel au travail.

d
    Environ 1500 tétées pour 6 mois d’allaitement exclusif à 8 tétées par jour.

                                                                                                     9
Pourquoi allaiter exclusivement et le plus longtemps
     possible?
     Les effets bénéfiques de l’allaitement sur la santé de la mère et sur celle de l’enfant sont
     associés à l’exclusivité et à la durée de l’allaitement2. En d’autres mots, les effets sont dose-
     dépendants, c’est-à-dire qu’ils sont en fonction de la quantité de lait maternel reçu par
     l’enfant29, 30, 31, 32 et de la durée de l’allaitement31.

     Ainsi, un allaitement exclusif pendant les six premiers mois et se poursuivant jusqu’à
     deux ans avec l’ajout d’aliments complémentaires offre le plus de bénéfices à la mère et à
     l’enfant. Toutefois, un allaitement plus court ou partiel offre plus de bénéfices qu’une
     absence totale d’allaitement.

     L’alimentation avec des préparations commerciales pour nourrissons (PCN) n’équivaut pas
     à l’allaitement maternel et est associée à certains risques.

     Les PCN ne contiennent pas les mêmes ingrédients que le lait maternel. Celui-ci a une
     composition unique, puisqu’il contient de multiples ingrédients présents naturellement chez
     l’être humain. Les PCN ne peuvent reproduire toutes ces composantes avec la même
     qualité (p. ex. : acides aminés, acides gras). De plus, certaines composantes ne peuvent
     pas être reproduites artificiellement et ne sont pas présentes dans les PCN
     (p. ex. : enzymes, anticorps).

     L’alimentation avec les PCN peut donc rendre le bébé plus vulnérable à certaines maladies,
     infections ou allergies2, 28. Pour de plus amples renseignements sur les différences entre les
     compositions des PCN et du lait maternel, consulter la section Un lait unique de cette fiche
     et le guide Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans, p. 142-143.

     Enfin, mentionnons que l’utilisation des PCN peut aussi être associée à des erreurs de
     fabrication (p. ex. : erreurs d’ingrédients, de mesure, d’étiquetage), à la contamination
     chimique ou bactérienne, à des erreurs de dilution ou à une conservation inadéquate28, 1.

10
Promouvoir et soutenir l’allaitement : ce qu’il faut
savoir
 Le rôle des professionnels de la santé et des services
 sociaux
  Le message des professionnels de la santé et des services sociaux peut influencer
  grandement la décision des futurs parents en ce qui concerne l’allaitement. Par exemple, il
  est démontré que les femmes ont plus tendance à commencer et à poursuivre l’allaitement
  si leur médecin les soutient et les encourage à le faire33, 34.

  Par ailleurs, il a été documenté que la neutralité du professionnel par rapport à l’allaitement
  est souvent interprétée par les femmes comme une attitude défavorable à l’allaitement. De
  plus, celles qui perçoivent que les professionnels ont une attitude neutre par rapport à
  l’allaitement sont plus susceptibles d’arrêter d’allaiter après environ six semaines 35.

  Lors de la période périnatale, le rôle du professionnel est donc :
      de recommander aux futurs parents l’allaitement, fait selon les lignes directrices
       nationales et internationales en matière d’allaitement;
      de leur fournir une information exacte et crédible sur le plan scientifique afin de leur
       permettre de prendre une décision éclairée en fonction de leur situation;
      d’être réceptif et respectueux du contexte et du vécu de chaque famille;
      d’offrir un soutien, particulièrement en début d’allaitement, puisque l’abandon est élevé
       pendant le premier mois.

     Voici les associations ou organismes canadiens ayant pris position pour la promotion,
     le soutien et la protection de l’allaitement :
           Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (1998)
           Collège des médecins du Québec (2000)
           Ministère de la Santé et des Services sociaux (2001)
           Association des pharmaciens du Canada (2001)
           Ordre professionnel des diététistes du Québec (2002)
           Regroupement Les sages-femmes du Québec (2002)
           Collège des médecins de famille du Canada (2004)
           Ordre des diététistes du Canada (2004)
           Ordre professionnel des hygiénistes dentaires du Québec (2004)
           Santé Canada (2004)
           Société canadienne de pédiatrie (2004)
           Ordre des pharmaciens du Québec (2005)

                                                                                              11
L’importance du père dans l’allaitement
     De nombreuses études démontrent que le père influence grandement la décision de la
     femme d’allaiter et de poursuivre l’allaitement. Lorsque celui-ci est favorable à l’allaitement,
     la femme a près de 80 % de chances de commencer l’allaitement10. L’attitude du père serait
     plus déterminante que celle des professionnels de la santé36.

     Par ailleurs, la perception de l’attitude du conjoint à propos de l’allaitement influencerait
     davantage la femme enceinte que l’attitude réelle de celui-ci. De façon générale, les femmes
     ont tendance à percevoir leur conjoint comme étant moins favorable qu’il ne l’est en réalité37.
     Elles ont dix fois plus de chances de commencer l’allaitement si elles perçoivent une attitude
     positive chez leur conjoint que si elles croient qu’il est ambivalent ou qu’il préfère
     le biberon38.

     Ainsi, il semble être pertinent d’inclure le futur père dans l’apprentissage de l’allaitement 39.
     Une étude démontre que les mères dont le conjoint a reçu de l’information sur les façons
     de surmonter les difficultés liées à l’allaitement présentaient des taux d’allaitement exclusif
     plus élevés à six mois, comparativement aux mères dont le conjoint n’a pas reçu
     cette information40.

     Pour plus de détails sur l’expérience du père lors de l’allaitement, consulter la fiche
     Adaptation à la parentalité.

     Les stratégies de promotion de l’allaitement
     Différentes stratégies, d’efficacité variable, permettent d’augmenter le taux de démarrage ou
     la durée de l’allaitement.

     Les stratégies efficaces
        Programme de l’Initiative des amis des bébés (IAB) de l’OMS41, 42, 43, 44, 45, 46, 13. Ce
         programme englobe les pratiques jugées les meilleures par la littérature scientifique et
         constitue la principale stratégie retenue par le ministère de la Santé et des Services
         sociaux (MSSS) pour favoriser l’allaitement au Québec2 (voir l’annexe 1).
        Approches qui combinent documentation, rencontres (individuelles ou de groupe) et
         soutien par les pairs42.
        Interventions pour favoriser le sentiment d’efficacité personnelle en allaitement 47,   48
                                                                                                      (voir
         l’annexe 2).
        Communication avec des femmes ayant allaité (p. ex. : communications téléphoniques,
         présence des organismes communautaires dans les rencontres d’information prénatale
         régulières)42, 49, 50.
        Rencontres de groupe pour les femmes qui prévoient allaiter et rencontres individuelles
         chez les femmes qui ne prévoient pas allaiter49.
        Présence du père favorisée dans les rencontres40.
        Ateliers pratiques sur la mise au sein (intervention prometteuse)51.

12
Les stratégies inefficaces
   Distribution d’un document (p. ex. : brochure, manuel) sur l’allaitement sans autre forme
    d’intervention (p. ex. : counselling, discussion)42, 50.

Les stratégies nuisibles
   Préparation des mamelons pendant la grossesse ou port de boucliers de Woolwich pour
    les mamelons plats ou invaginés52.
   Distribution d’échantillons ou de matériel éducatif (p. ex. : DVD, brochure) produits par
    les fabricants de préparations commerciales pour nourrissons53.

L’apprentissage de l’allaitement
Si produire du lait est naturel pour le sein, le geste d’allaiter semble moins naturel pour
plusieurs femmes. En effet, comme pour tout nouveau geste, l’allaitement nécessite un
apprentissage, un certain nombre d’essais et d’erreurs ainsi que de nombreux ajustements
dans les débuts de sa pratique. Les experts en allaitement estiment que de quatre à
six semaines environ seraient souvent nécessaires pour qu’une mère se sente à l’aise
dans la pratique de l’allaitement.

En conséquence, il est important de préparer les futurs parents à l’allaitement et de leur
présenter de façon réaliste les difficultés possibles en début d’allaitement ainsi que les
moyens pour les surmonter. Par exemple, plusieurs futurs parents ne savent pas qu’il est
fréquent que le bébé manifeste des besoins intenses de téter (particulièrement durant le
deuxième jour de vie), que le contact peau à peau aide le bébé à téter, etc. Soulignons
aussi que le soutien de l’entourage s’avère particulièrement utile durant les premières
semaines postnatales pour conserver la confiance de la mère dans sa capacité à allaiter.

Pour plus de renseignements sur les conditions qui favorisent le succès de l’allaitement
(proposées par le programme de l’Initiative des amis des bébés), consulter l’annexe 2 de
cette fiche.

Pour plus de renseignements sur l’apprentissage de l’allaitement ainsi que sur les difficultés
d’allaitement et leurs solutions, consulter le guide Mieux vivre avec notre enfant de
la grossesse à deux ans, p. 358-439. On y retrouve notamment l’information sur différents
moyens pour favoriser un bon démarrage de l’allaitement, tels que le contact peau à peau à
la naissance, une première tétée dans l’heure qui suit la naissance, la cohabitation jour et
nuit avec le bébé, l’allaitement à la demande, les positions confortables et la prise du sein.

                                                                                           13
Cibler le bon moment durant la période prénatale pour
     aborder l’allaitement
     Il existe peu de données scientifiques permettant de déterminer le moment optimal pour
     aborder le sujet de l’allaitement en prénatal. En s’appuyant sur les lignes directrices du
     programme de l’Initiative des amis des bébés, de l’Academy of Breastfeeding Medicine
     (2009) et du National Institute for Health and Clinical Excellence (2008), une catégorisation
     des éléments à aborder en fonction du trimestre de grossesse est proposée.

     La majorité des femmes ont déjà réfléchi sur le sujet et ont même décidé avant la grossesse
     si elles allaiteront ou non leur enfant. Plus la décision d’allaiter est prise tôt (pendant la
     grossesse ou avant), plus elle favorise l’allaitement10. C’est pour cette raison qu’il est
     proposé d’aborder l’importance de l’allaitement sur le plan de la santé et de donner
     l’information concernant les lignes directrices nationales et internationales dès le premier
     trimestre de grossesse.

     Au premier trimestre :
        Aborder les lignes directrices et les bénéfices de l’allaitement pour la mère et le bébé;
        Aborder les obstacles, les contraintes et les préoccupations possibles comme le manque
         de confiance ou de soutien, la gêne d’allaiter en public, l’alimentation de la mère pendant
         l’allaitement, les soins aux bébés, la peur d’avoir mal aux mamelons, les conséquences
         sur le couple;
        Poser des questions ouvertes pour explorer les croyances et les connaissances du
         couple, et faire du recadrage le cas échéant;
        Inclure le futur père et les proches dans la démarche.

     Au deuxième trimestre :
        Encourager la femme à trouver des modèles de femmes qui ont allaité avec succès dans
         son entourage (membres de la famille, amies, collègues);
        Encourager les futurs parents à assister à un cours portant sur l’allaitement ou à
         participer à un groupe de soutien en allaitement, en leur fournissant une liste des
         ressources disponibles;
        Inviter les futurs parents à prendre connaissance des sections sur l’allaitement du guide
         Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans et vérifier au rendez-vous
         suivant s’ils ont des questions. S’ils ne semblent pas intéressés par le guide ou capables
         de le lire, aborder les thèmes sur la gestion de l’allaitement : l’importance de l’allaitement
         exclusif, le principe d’offre et de demande, la façon de savoir si le bébé boit assez de lait,
         l’importance d’une bonne prise du sein.

     Au troisième trimestre :
        Aborder le déroulement de l’allaitement et du post-partum immédiat (contact peau à
         peau, première tétée, allaitement à la demande, importance d’éviter les suppléments
         [sauf s’ils sont médicalement indiqués], implication du père, etc.);

14
   Encourager de nouveau les futurs parents à prendre contact avec un groupe d’entraide
    en allaitement (si ce n’est déjà fait);
   S’assurer que les futurs parents ont un réseau de soutien adéquat pour le post-partum.

Une autre façon de déterminer le bon moment pour discuter de l’allaitement en prénatal est
de recourir au modèle transthéorique24. Ce modèle, d’abord développé pour la cessation de
la consommation de tabac ou de drogues, permet d’individualiser l’approche en orientant les
thèmes et la façon de les aborder en fonction du stade de changement de comportement de
la personne55, 56.

La décision d’allaiter pourrait être comparée à d’autres changements de comportement en
santé. Bien qu’il existe peu de preuves scientifiques permettant de savoir si ce modèle est
applicable à l’allaitement, il est actuellement utilisé dans certaines régions du Québec et
pourrait être considéré comme une solution intéressante.

La place de l’information sur les préparations
commerciales pour nourrissons
Le programme de l’Initiative des amis des bébés suggère de donner de l’information sur les
préparations commerciales pour nourrissons (PCN) de façon individuelle aux futurs parents
qui le désirent57.

Durant la période prénatale, il est important que les femmes enceintes prennent confiance
en leur capacité à allaiter leur bébé. Parler de PCN dans un contexte de groupe peut nuire à
cette confiance et sous-entendre qu’il est probable que la majorité des femmes auront
besoin d’utiliser des PCN pendant leur allaitement. De même, les discussions en groupe,
comparativement à celles en individuel, peuvent davantage contribuer à normaliser la
pratique de l’alimentation au biberon58.

Cependant, il est important de s’assurer que tous les futurs parents reçoivent de
l’information adéquate sur l’alimentation de leur nourrisson ainsi qu’un soutien qui répond à
leurs besoins particuliers57.

Une information donnée individuellement répondra mieux aux besoins des parents qui
savent déjà durant la période prénatale qu’ils utiliseront des PCN. Ils devront être
renseignés adéquatement sur une utilisation sécuritaire de ces produits en fonction du type
de PCN qu’ils utiliseront (poudre, liquide concentré ou formule prête à servir) 58.
Le professionnel pourra faire un enseignement personnalisé au moment opportun en
prénatal, en postnatal immédiat ou plus tard selon le besoin. Ceci peut se faire à la
maternité ou à la maison de naissance, lors de la visite à domicile postnatale ou lors des
cliniques de vaccination.

Dans le cas où des parents souhaitent s’informer des PCN lors d’une rencontre de groupe,
les professionnels sont encouragés à répondre brièvement à leurs questions. Si la
discussion se prolonge, ils peuvent leur proposer d’y répondre individuellement à la fin de la
rencontre ou les référer au guide Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans

                                                                                           15
(p. 342-350 et 440-453), qui est disponible en tout temps comme référence sur ce sujet pour
     les parents.

     Pour plus de renseignements sur l’information à communiquer individuellement sur les PCN,
     voir la section Ressources et liens utiles.

16
Précautions dans certaines situations
  De façon générale, il y a peu de situations où l’allaitement n’est pas recommandé14. La
  majorité des maladies ou des conditions maternelles n’ont pas d’effet néfaste sur la qualité
  du lait maternel qui peut être donné au bébé. Dans la mesure où la mère ne peut allaiter de
  façon exclusive ou que le bébé ne peut téter, celui-ci pourra être nourri, au moins
  partiellement, de lait maternel exprimé.

  Dans presque toutes les classes de médicaments, on peut trouver des médicaments qui
  sont sécuritaires pendant l’allaitement. Si la mère doit commencer ou continuer à prendre
  une médication pendant l’allaitement, elle pourra discuter des effets possibles avec le
  médecin ou le pharmacien. Ceux-ci peuvent contacter le Centre IMAGe du CHU Sainte-
  Justine pour avoir accès à des sources d’information fiables et à jour (voir la section
  Ressources et liens utiles).

  La consommation d’alcool ou de tabac n’est pas une contre-indication à l’allaitement, mais
  on doit s’assurer de suivre certaines précautions. Pour de plus amples renseignements,
  consulter les fiches Alcool et Tabac.

  Certaines situations exceptionnelles sont cependant incompatibles avec l’allaitement, par
  exemple la consommation de drogues par la mère (voir la fiche Drogues), le VIH/sida chez
  la mère ou la galactosémie chez l’enfant14.

  Enfin, notons que certaines situations, sans empêcher l’allaitement, peuvent rendre
  l’allaitement au sein plus difficile, demander un aménagement particulier (p. ex. : exprimer
  son lait pour le donner à son bébé qui a une fente palatine) ou encore requérir l’ajout
  temporaire ou permanent de préparations commerciales pour nourrissons.

  Lorsque l’allaitement demande des aménagements ou qu’il représente un défi particulier,
  certaines femmes peuvent faire le choix de ne pas allaiter (p. ex. : grossesses multiples,
  problèmes de santé mentale, antécédent d’agressions sexuelles). La décision revient à la
  femme, et le professionnel doit la respecter.

                                                                                           17
NOTE : Banques et échanges de lait
     On entend de plus en plus parler de banques de lait maternel. Il est important de savoir qu’il
     existe des différences majeures entre des banques de lait gérées par une organisation de
     santé et l’échange informel de lait d’une mère à une autre ou via Internet.
     Une banque de lait officielle est gérée selon des critères stricts de sélection de donneuses
     ainsi qu’au niveau de la manipulation et la conservation du lait. Ce lait est destiné aux bébés
     les plus vulnérables, par exemple les bébés prématurés, dont les mères ne peuvent fournir
     suffisamment de leur propre lait. Des offres d’achat et de vente de lait maternel se trouvent
     présentement sur Internet. Ces transactions commerciales ne sont pas contrôlées
     (provenance, manipulation, entreposage, etc.) et peuvent comporter des risques. Ces
     risques demeurent présents pour l’utilisation du lait d’une autre femme, même s’il s’agit du
     lait offert par une amie. Ce choix doit être analysé prudemment.
     Pour plus de renseignements sur les risques associés à l’utilisation de lait maternel acheté
     sur Internet ou d’une autre personne, consulter le site de Santé Canada :
     http://www.canadiensensante.gc.ca/recall-alert-rappel-avis/hc-sc/2010/13461a-fra.php.

18
Diriger vers des ressources
  Certaines femmes enceintes peuvent présenter un risque particulier de rencontrer des
  difficultés liées à l’allaitement (risque dû par exemple à une contre-indication médicale, à un
  handicap physique tel qu’une déficience visuelle, à une chirurgie mammaire, à des difficultés
  lors d’un allaitement antérieur) et avoir besoin d’un soutien accru.

  Les professionnels sont encouragés à les diriger vers des ressources spécialisées, où une
  évaluation et un suivi appropriés pourront leur être offerts (voir la section Ressources et
  liens utiles).

                                                                                              19
Messages clés à transmettre aux futurs parents
 Voici les principaux messages de santé à transmettre à tous les futurs parents, selon un
 consensus basé sur la recherche scientifique et la pratique professionnelle. Il est à noter
 que cette section ne constitue pas un résumé de la fiche.

 Les messages sont formulés de façon à s’adresser directement aux futurs parents, que
 ce soit lors d’un suivi individuel ou lors d’une rencontre prénatale de groupe. Ils sont
 précédés d’un porte-voix et suivis d’une explication plus détaillée. En cliquant sur les mots
 soulignés dans le texte, vous serez dirigé vers la section de la fiche complète qui traite de
 ce thème.

  Le lait que vous produisez est fait spécialement pour nourrir votre
  bébé. C’est le seul lait parfaitement adapté pour lui.
 Votre lait est composé de plus de 200 ingrédients qui évoluent en fonction de l’âge et des
 besoins particuliers de votre bébé. Ce lait fournit tout ce dont il a besoin pour se nourrir, être
 protégé de certaines maladies et infections et assurer son bon développement.

  L’allaitement, ça s’apprend.
 Les débuts de l’allaitement ne sont pas toujours faciles pour les nouveaux parents. Même
 s’il est naturel pour le sein de produire du lait, le geste d’allaiter représente un
 apprentissage. Près de quatre à six semaines peuvent être nécessaires pour se sentir à
 l’aise. C’est normal que cela demande du temps et des efforts.
 Il existe des moyens pour faciliter le démarrage de l’allaitement. Avant l’arrivée du bébé,
 vous pouvez vous préparer à l’allaitement. Le guide Mieux vivre avec notre enfant de la
 grossesse à deux ans regroupe l’information utile et présente différentes stratégies pour
 bien démarrer l’allaitement (p. ex. : le contact peau à peau à la naissance, les positions
 d’allaitement et la prise du sein, etc.). Le soutien de votre conjoint est important durant
 cette période.

  Il est fortement recommandé de faire un allaitement exclusif durant
  les six premiers mois de vie de l’enfant et de le poursuivre jusqu’à
  deux ans et au-delà avec ajout d’aliments complémentaires.
 Au Canada, comme partout dans le monde, les organismes de santé recommandent
 fortement que les bébés soient nourris uniquement de lait maternel (sans d’autres liquides)
 pendant leurs six premiers mois. Après cette période, vous pourrez continuer à allaiter votre
 bébé jusqu’à ce qu’il ait atteint l’âge de deux ans ou plus, tout en lui permettant de découvrir
 de nouveaux aliments.
 Il est important d’allaiter, car cela augmente les chances que votre bébé et vous soyez en
 bonne santé. Plus l’enfant reçoit une grande quantité de lait et plus il est allaité longtemps,
 plus il y a de bénéfices pour la santé. C’est pourquoi il est recommandé d’allaiter le plus
 longtemps possible, mais il est mieux d’allaiter un peu que pas du tout.

                                                                                                21
Nous vous encourageons à demander de l’aide si vous avez des
     préoccupations au sujet de l’allaitement.
     Si vous avez des préoccupations, des inquiétudes ou que vous vivez des difficultés lors de
     l’allaitement, nous vous encourageons à demander l’aide de ressources spécialisées
     en allaitement. De nombreux parents font appel à ces ressources pour obtenir du soutien et
     des conseils afin de surmonter des difficultés. Nous pouvons vous aider dans
     cette démarche.

22
Ressources et liens intéressants
Les adresses, noms d’organismes ou documents mentionnés dans cette section ont retenu
l’attention des différents partenaires ayant collaboré à la rédaction de cette fiche en raison de
leur pertinence. Toutefois, il ne s’agit nullement d’une liste exhaustive et les contenus qui y sont
développés n’engagent ni la responsabilité des différents partenaires ni celle de l’Institut national
de santé publique du Québec.

Pour plus d’information sur l’allaitement
Ministère de la Santé et des Services sociaux
Le site du Ministère fournit de l’information sur l’Initiative des amis des bébés.
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/initiative-amis-des-bebes.php

Une guide de formation y est disponible en ligne. Ce guide fait partie d’une trousse qui a été
diffusée aux agences puis aux formateurs régionaux et locaux. Lors des démarches
d’implantation de l’IAB, tout établissement doit permettre à son personnel de développer les
compétences nécessaires à la transformation de l’environnement de soins afin de le rendre
conforme à celui-ci. Pour obtenir de l’information au sujet des activités de formation en
allaitement en région, les professionnels doivent prendre contact avec la personne responsable
de la formation dans son propre établissement sinon auprès de son agence régionale de santé
et de services sociaux.
http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2008/formation_allaitement.pdf

L’allaitement maternel : concepts fondamentaux. Document d’auto-apprentissage.
L’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario (AIIAO) et le Projet des lignes
directrices sur les pratiques exemplaires en soins infirmiers ont permis le développement de ce
document d’auto-apprentissage. Ce module d’autoformation présente les concepts de base
nécessaires à la promotion et au soutien de l’allaitement : http://rnao.ca/sites/rnao-
ca/files/storage/related/2482_168_ModuleAuto-apprentisageAllaitment_Final_Copy.pdf

Pour soutenir les parents lors de l’allaitement
Guide Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans
Sections La préparation à l’arrivée de bébé (p.122-126) et L’alimentation (p. 270 et suivantes) :
www.inspq.qc.ca/mieuxvivre

Ministère de la Santé et des Services sociaux
Le site du Ministère fournit une liste des ressources d’aide en allaitement :
www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/nutrition/index.php?aid=25

                                                                                                  23
Aide-mémoire pour les mères qui allaitent

Les mères peuvent consulter en ligne cet aide-mémoire en version française, anglaise et langue
des signes québécoises. Il est aussi disponible dans une version en texte électronique (fichier
RTF et PDF). L’aide-mémoire peut être consulté dans le Guide Mieux vivre avec notre enfant de
la grossesse à deux ans dans la section « Alimentation ».
http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/publication.nsf/fb143c75e0c27b69852566aa0064b0
1c/2de015d3a3186465852570cb0071cf5f?OpenDocument

Ligue La Leche
Cette organisation, présente dans plus de 60 pays, a pour mission d’aider les mères à allaiter
leur bébé en offrant entre autres des services de soutien téléphonique et des rencontres
d’information : www.allaitement.ca

Fédération québécoise Nourri-Source
Ce réseau québécois d’entraide en allaitement maternel est constitué des organismes Nourri-
Source, dont la mission principale est le soutien à l’allaitement. Ces organismes offrent des
services de jumelage avec des marraines et des parrains d’allaitement, du soutien téléphonique,
des haltes-allaitement et des séances d’information prénatale : www.nourri-source.org

Association québécoise des consultantes en lactation diplômées de l'IBLCE (AQC)
Cet organisme regroupe des IBCLCs (International Board Certified Lactation Consultants -
Consultantes en lactation certifiées par l’IBLCE). Ces professionnelles ont les compétences et
les connaissances indispensables pour apporter une aide de qualité aux bébés et aux mères
dans le domaine de l’allaitement et un soutien aux autres intervenants de la santé. Elles
travaillent dans les hôpitaux, les CSSS, les organismes communautaires, les pharmacies, les
cliniques spécialisées en allaitement, les cliniques privées, et font également des visites à
domicile.
www.ibclc.qc.ca

Newman Breastfeeding Clinic and Institute (NBCI)
Les sites Internet suivants offrent de l’information sur l’allaitement et de l’aide pour les
problèmes liés à l’allaitement. Des séquences vidéo, des livres et des DVD (en version
française) sont également disponibles : http://www.breastfeedinginc.ca/

Pour des questions sur l’allaitement et ses effets sur la santé
Info-Santé 811
Ce service de consultation téléphonique permet de joindre un professionnel de la santé en cas
de problème non urgent. Le service est accessible 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Il
fournit une liste à jour des contre-indications à l’allaitement.

Centers for Disease Control and Prevention (CDC)
Ce site offre une liste à jour des contre-indications à l’allaitement (en anglais) :
www.cdc.gov/breastfeeding/disease/index.htm

24
Centre IMAGe
Ce centre d’information québécois est destiné aux professionnels de la santé et offre des
renseignements sur les médicaments pendant la grossesse et l’allaitement : 514 345-2333 ou
image.chu-sainte-justine.org

Motherisk
Cet organisme fournit de l’information et répond aux questions du public et des professionnels
sur les médicaments pendant la grossesse et l’allaitement : 1 877 439-2744 (service en français
offert) ou www.motherisk.org/prof/breastfeeding.jsp (site en anglais).

United States National Library of Medicine (Toxnet/Lactmed)
Ce site offre de l’information sur les médicaments pendant l’allaitement (en anglais) :
www.toxnet.nlm.nih.gov/cgi-bin/sis/htmlgen?LACT

L’allaitement et les produits en vente libre : un guide pour la mère et son enfant
Ce livre d’Ema Ferreira a été publié aux éditions du CHU Sainte-Justine en 2009.

Pour des idées d’activités de groupe en prénatal
Santé Canada
Cet organisme nous offre le Guide pratique pour la protection, la promotion et le soutien de
l’allaitement dans les projets communautaires : www.phac-aspc.gc.ca/hp-ps/dca-
dea/publications/workbook-manuel/pdf/workbook-manuel-fra.pdf

Pour plus de détails sur l’information à transmettre de façon
individuelle sur les préparations commerciales pour nourrissons
(PCN)
Guide Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans
(p. 342-350 et 440-453), www.inspq.qc.ca/mieuxvivre

Organisation mondiale de la Santé
L’OMS a publié des directives relatives à la préparation, à la conservation et la manipulation
dans de bonnes conditions des préparations en poudre pour nourrissons :
www.who.int/foodsafety/publications/micro/pif_guidelines_fr.pdf

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