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en
eglise-nordroannais.fr
Trimestriel - n°96 – Eté 2020
Saint-Joseph - Sainte-Marthe - Saint-Nicolas
Journal des paroisses du Nord Roannais
Prix au n° : 5 €
DOSSIER
Ce minuscule virus
qui nous bouscule
Nos métiers PAGE 16
Lauriane,
esthéticienne.
Mission papier
Une idée originale
pour créer du lien
en milieu scolaire.
PAGE 5
2 Solidarité
en Équipe– Eté 2020
Mobilisation COLLECTE DU DENIER DE L’ÉGLISE 2020
du Secours catholique Le diocèse de Lyon
de Charlieu a besoin de vous !
L
Mardi 17 mars, c’était la Saint-Patrick, e lancement de
synonyme de festivités dans de nombreux pays la collecte du
dont la France… Mais c’était sans compter sur Denier a lieu
habituellement
l’arrivée du Covid-19 et de ses conséquences, aux Rameaux, mais
à savoir début du confinement pour une durée à cause du confine-
indéterminée. ment et de l’impossi-
bilité de célébrer des
messes, ce lancement
a été reporté au week-
end des 13 et 14 juin.
Ce report a conduit
à un retard impor-
tant au niveau de la
collecte. Nous avons
donc d’autant plus
besoin de votre sou-
tien !
C’est en effet vous,
et uniquement vous,
qui faites vivre les per-
sonnes missionnées au
service de notre Église
diocésaine : prêtres en
C
activité ou à la retraite,
e que nous étions heu- d’hygiène dans les supermar- laïcs salariés du dio-
reux avant (sans nous chés locaux. cèse, séminaristes… place un prélèvement automa-
en rendre compte), Un protocole a été établi En effet, le diocèse de Lyon tique. Ces actions permettront
une nouvelle période pour que nous puissions livrer ne reçoit aucune subvention, ni au diocèse de mieux gérer sa
se présentait en nous appor- ces tickets service au domicile de l’État ni du Vatican. Votre trésorerie et de faire de nom-
tant un lot de contraintes des bénéficiaires en toute sécu- soutien est donc indispensable breuses économies !
auxquelles nous ne pensions rité sanitaire et en règle avec pour le partage de la Bonne
même pas… les forces de l’ordre. Les auto- Nouvelle, l’attention aux plus En savoir plus
Tout s’arrêtait, et comme risations étaient envoyées par fragiles, la célébration de nos sur le Denier ?
tout le monde, l’équipe du Se- mail par la présidente dépar- sacrements ! Nous avons be- Toutes les informations
cours catholique se posait mille tementale à chaque livraison. soin de vous, dès aujourd’hui. pour mieux comprendre l’im-
questions au sujet des plus dé- Cette organisation a très Si vous êtes déjà donateur, portance du Denier sont dis-
munis que nous aidons toute bien fonctionné et perdure en- nous tenons à vous remercier ponibles dans le tract mis à
l’année. La direction natio- core à ce jour en attendant la ré- encore une fois de tout cœur votre disposition au fond de
nale nous a de suite demandé ouverture de nos permanences pour votre fidélité si précieuse. nos églises. N’hésitez pas à
de fermer nos locaux et d’ar- et la distribution de l’aide ali- Peut-être avez-vous l’habi- prendre ce tract et à le trans-
rêter nos activités, y compris mentaire qui pourraient se tude de nous apporter votre mettre à vos voisins ou vos
les plus essentielles, à savoir concrétiser rapidement. Du- soutien en fin d’année ? Pour proches pour les sensibiliser
l’accueil convivial et l’aide ali- rant cette période inédite, les 2020, nous vous invitons à à cette collecte particulière.
mentaire. liens ont été très forts entre les anticiper votre participation
S’en est suivie une longue bénévoles et les personnes ac- ou, mieux encore, à mettre en Diocèse de Lyon
réflexion de la part de nos di- cueillies, de nombreux appels
rigeants : comment continuer téléphoniques ont eu lieu pour
à aider les personnes fragiles maintenir un contact entre tous.
dans le contexte actuel ? Il fal-
lait trouver une solution pour
L’équipe des bénévoles est
restée soudée et attend avec im-
Toutes nos excuses !
aider en limitant les contacts patience de reprendre les acti- Le n°95 n’a pas pu être imprimé en raison des mesures de
au maximum. La décision a vités avec toutes les personnes confinement.
été prise de faire parvenir aux désirant faire un bout de che- Veuillez nous excuser.
bénéficiaires des aides, des tic- min avec elle. Toutefois vous pouvez lire la version numérique sur le site :
kets service permettant d’ache- René Carret https://eglise-nordroannais.fr/journal-en-equipe/
ter des produits alimentaires et
Informations
en Équipe– Eté 2020 3
Sommaire
Solidarité p2
Mobilisation
du Secours catholique de Charlieu
Collecte du Denier de l’Église 2020
Éditorial p3 Père Clément
Merci de tout cœur
Merci de tout cœur
et bonne route
Culture p4
et bonne route
À lire...
Parlez-nous de votre métier p5
T
Lauriane, esthéticienne
Initiatives p 6-7 oute chose a une fin. Ma mission parmi vous touche à sa fin.
École privée La Source à Vougy Aussi, avant de vous quitter, je voudrais vous dire au revoir
à travers ce petit mot.
Dossier p 8-16
Un rappel, tout d’abord. Pendant cette période d’état d’urgence
Covid-19 : Ce minuscule virus
sanitaire, et même après, soyons prudents, mais en même temps,
qui nous bouscule
restons positifs. Essayons de développer ce que nous avons vécu de
La vie de nos paroisses p 17-21 beau et de bien durant cette crise sanitaire, et poursuivons ce qui
Messes d’action de grâce nous a semblé positif dans la gestion de notre quotidien en revenant
pour les prêtres qui nous quittent à l’essentiel. Faisons tout pour que le monde d’après la pandémie soit
Nos prêtres : départs et arrivées meilleur que celui d’avant.
Accueillir, une priorité Avant de partir, je voudrais demander pardon à toutes les personnes
À-Dieu, père Amédée Bousson que j’ai pu blesser, choquer, scandaliser, décevoir le temps que nous
Horaires des messes étions ensemble. Et j’implore votre indulgence pour mes défauts,
Carnet de famille p 22-23 mes faiblesses, mes manquements.
Le père Camille Biellmann Surtout, j’aimerais exprimer ici toutes mes reconnaissances et
a rejoint le Père... tous mes remerciements à vous tous, sans exception, pour vos
Méditation p 24 engagements, vos prises de responsabilités, vos soutiens, votre aide
« Le Matin, sème ton grain » pour la bonne marche de nos paroisses. Nous vivons concrètement
ainsi ce qu’a dit saint Irénée lorsqu’il affirme : « La gloire de Dieu
c’est l’homme vivant, et la vie de l’homme c’est la vision de Dieu. »
Nos engagements et nos prises de responsabilités sont pour nous les
meilleures façons d’être témoins auprès de nos frères de l’amour de
Dieu pour tous les hommes. Un grand merci, en particulier, pour le
soutien que vous apportez à notre journal car ce journal a besoin de
votre soutien financier.
Au milieu de vous, comme le serviteur inutile, j’ai essayé de ne pas
faire écran pour que vous puissiez mieux connaître le Père, le Fils et
l’Esprit afin de mieux les aimer, et, par la suite, pour mieux aimer le
prochain. En effet, comme Dieu lui-même, ce Dieu amour qui ne veut
que notre bien et notre bonheur, c’est l’Amour qui résume la Bonne
Nouvelle que Jésus est venu nous apporter.
Pour ma part, je ne pourrais pas vous quitter sans vous dire que j’étais
un prêtre heureux parmi vous, et je vous en remercie infiniment.
Aussi merci de tout cœur, au revoir et bonne route avec les nouveaux
prêtres ! Vous serez toujours présents dans mon cœur et dans ma
prière. Priez aussi pour moi.
en
Équipe
Directeur de publication : J.F. Ballandras • Rédacteur en chef : Michèle Falt
Réalisation : Bayard Service - Centre-Alpes - Grand Sud - Savoie Technolac - CS 20308 - 73377 Le Bourget-du-Lac cedex
bse-centre-alpes@bayard-service.com - www.bayard-service.com
Secrétaire de rédaction et mise en page : Francis Poncet – Conception graphique : Nadège Landré – Fabrication : Caroline Boretti
Régie publicitaire : Bayard Service - Tél. 04 79 26 28 21
Imprimeur : Imprimerie du Pont de Claix - 38640 Claix – Dépôt légal : à parution – ISSN : 1953-3756
Photo de couverture : © Yves Bergeron – Crédit photos © en Équipe (sauf mention contraire)
4 Culture
en Équipe– Eté 2020
Un livre
à lire
« Étés anglais
La saga des Cazalet » EN PRÉPARATION
Tome 1 « Vivre ensemble et grandir »
Elizabeth Jane Howard
Ce livre est une œuvre collective réalisée sous le couvert de l’association ami-
Éditions de la Table Ronde cale des anciens élèves de Ressins. L’école, devenue lycée général, technolo-
24 € gique et professionnel agricole bien connu dans la région, fête ses 100 ans en
2020. Un moment idéal pour raconter son histoire.
Bienvenue dans la bourgeoisie anglaise Volontairement, la parole est presque entièrement donnée aux anciens et
d’avant-guerre représentée par la famille aux élèves actuels. Avec leurs mots, leur sensibilité, ils parlent de ce qu’ils
Cazalet. Ce pavé de 600 pages relate ont vécu, de leur ressenti face à des événements ou à des situations qui
deux étés, 1937 et 1938, vécus dans une les ont marqués. Dans ce vaste espace de liberté qui caractérise Ressins,
maison de famille par trois générations. ils évoquent les études, l’encadrement, le travail de la terre, les soins aux
Les grands-parents, le Brig et la Duche, animaux, la prise de responsabilité, le sport, les loisirs et soirées culturelles,
qui accueillent leurs trois fils et leurs les rencontres, l’amitié… C’est-à-dire tout ce qui contribue à la construction
épouses accompagnés d’une ribambelle de l’homme.
de petits-enfants et de leurs domestiques Et, avec le recul des années, les anciens mesurent l’impact de cette formation
respectifs. Au fil des pages, à mesure que qui a parfois fortement orienté leur vie.
les paysages du Sussex se révèlent, les De quoi passer du frivole au sérieux, du banal au cocasse, de l’inquiétude à
non-dits, les faux-semblants, les ambi- l’angoisse, mais aussi du sourire aux éclats de rire.
valences se dévoilent. Elizabeth Jane Yves Bergeron
Howard soigne les portraits et les his-
toires de chacun, qu’ils soient maîtres ou À paraître en octobre 2020
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Nos annonceurs nous parlent de leur métier
en Équipe– Eté 2020 5
Allier beauté, détente, bien-être…
Un objectif, une passion qui ne sont jamais démentis. Depuis l’âge de 16 ans, Lauriane souhaitait
être esthéticienne. Son projet a abouti et de belle façon. Aujourd’hui, elle exerce dans des locaux
tout neufs, bien aménagés, avec parking attenant, dans la Zac de Chauffailles. De quoi apporter
encore plus de sérénité à la clientèle.
Se lancer
Les formations s’enchaînent : d’abord un
CAP esthétique, cosmétique, puis un Brevet
professionnel en alternance à Lyon, avec une
spécialité « onglerie ». La qualité de son travail
est vite reconnue, et son employeur l’embauche
dès la fin de ses études. Au bout de trois ans, elle
a envie de revenir au pays, et rachète un institut
de beauté à Chauffailles. « C’est une étape pour
réaliser mon projet d’installation dans des locaux
neufs, permettant d’offrir davantage de services à Lauriane
la clientèle : SPA, jacuzzi, sauna, chaise longue (à droite) et
pour la relaxation, bronzage… », explique-t-elle. Estelle vous
accueillent.
Depuis 2016, la clientèle a suivi et s’est étoffée.
Une employée, Estelle, et une stagiaire l’accom-
pagnent dans son activité.
Des soins adaptés à chacun
Outre les services déjà évoqués, épilation,
manucure, « onglerie » (ongles rallongés, mo-
tifs de décoration), soins du visage, gommage,
massage, détente… complètent l’éventail des
interventions.
« Chaque personne a une peau différente, il
faut connaître ses habitudes, ses attentes, pour « Bien entendu, il y a le lités. Le lycée professionnel
donner les conseils et utiliser les produits les plus maquillage pour les grands ou l’alternance en CFA per-
appropriés. On entre vite dans l’intimité des per- moments de la vie, fêtes de fa- mettent d’accéder aux forma-
sonnes, et il faut faire preuve de psychologie… Ce mille, mariage… Dans ces cir- tions évoquées.
qui, évidemment n’a pas été enseigné au cours de constances, encore moins de Lauriane ne le cache pas :
Les soins
nos études », confie Lauriane. des ongles
droit à l’erreur. Il faut mettre « On s’attache davantage à cer-
tout son talent pour une sa- tains clients, et l’échange peut
tisfaction totale du client », aller jusqu’à la confidence… »
complète Eliane. Comme partout, chaque
Et si tout cela vous fait rêver année, Lauriane se fixe des
Mesdames, sachez que l’insti- temps de formation pour dé-
tut de beauté est également ou- couvrir de nouveaux produits,
vert aux hommes ! de nouvelles techniques, et ré-
fléchir à de nouveaux projets.
Avis aux candidats
Le métier d’esthéticienne Se sentir
fait rêver nombre de jeunes bien à l’Institut
filles, mais il y a de fortes exi- Lauriane l’exprime avec sen-
gences. « Attention, les soins ce sibilité : « C’est un moment pri-
n’est pas pour soi, et en stage, on vilégié de détente de relaxation,
ne peut pas se contenter d’obser- de remise en forme. »
ver et de se faire plaisir », pré- Se sentir bien, oui, mais il
vient Lauriane. Elle ajoute : y a quand même des limites.
« Calme, patience, précision, per- Lauriane rapporte cette anec-
fectionnisme, aimer le contact, dote d’une cliente qui a failli
Contact être autonome, avoir de l’initia- accoucher dans l’Institut. Il n’y
Institut de beauté SPA, Lauriane esthétique tive. » On peut se former à dif- a pas d’âge pour accueillir un
Zac la Bruyère – 71170 Chauffailles – Tél. 03 85 26 11 66 férents niveaux : CAP d’abord client… mais tout de même !
Le professionnalisme pour la satisfaction des clients
dans un cadre de calme et de repos permettant de mettre à distance en deux ans, Bac pro ensuite,
préoccupations et soucis. BTS dans différentes spécia- Yves Bergeron
6 Initiatives
en Équipe– Eté 2020
ÉCOLE PRIVÉE LA SOURCE À VOUGY
Des enseignantes et des familles…
dans le confinement
Nous avons rencontré Sandrine Carré, directrice de l’école libre « La Source », de Vougy, et chargée
des CE1 aux CM2, ainsi que Charlène Petrucci, présidente de l’Association des parents d’élèves de
l’enseignement libre (l’Apel) de cette même école.
O
Charlène Petrucci
céane Dumont a en charge la lait les familles pour faire le point et ré- (à gauche)
et Sandrine Carré
maternelle, secondée par une pondre aux questions des parents. Cette
assistante maternelle CP, Ma- première phase s’est mieux passée que le
dame Gomès. déconfinement qui a suivi fin mai, les pa-
Sandrine Carré nous indique en pré- rents et écoliers étaient plus détendus.
ambule que, cette année, nous avions En effet, la période de « déconfine-
trente-deux élèves inscrits, et l’an pro- ment » a été plus difficile pour tous, ensei-
chain, ils seront normalement au moins gnantes, assistante maternelle et familles.
quarante, avec un gros effectif en classe de Il a fallu d’abord mettre en place les me-
maternelles/CP, suite à de nombreuses de- sures d’hygiène et distanciation, organi-
mandes et inscriptions chez les petits. C’est ser les déplacements. Pour les repas, il a
très positif pour la pérennité de l’école… été jugé préférable de garder les enfants à
l’école alors qu’en temps normal, ils vont
Comment s’est passé à la cantine municipale. Des plateaux-re-
le confinement ? pas étaient donc livrés par le prestataire Les enseignantes peinent à suivre le
Pour Charlène Petrucci, nous avons du lycée de Ressins. programme prévu, elles font du coup par
mis en place l’école à distance, les ensei- Une quinzaine d’écoliers, dont les fa- coup… Aussi se concentrent-elles sur les
gnantes envoyant chaque fin de semaine milles étaient volontaires, sont venus. Cette « fondamentaux » (français, math). Elles
le travail à faire pour la semaine à venir, partie a été plus difficile à gérer, la di- sentent que certains écoliers décrochent,
par mail ou téléphone, ce qui permettait rectrice faisant au mieux pour concilier les parents peinent à suivre. Au moment de
aux parents de mieux s’organiser. Chaque les consignes officielles souvent contra- notre entretien, on arrive à la fin du confi-
famille s’adaptait pour aider leurs enfants, dictoires, avec en plus des changements nement… Elles n’auront ensuite plus que
alternant étude de matières et petits tra- inopinés dans leur application. Les en- deux semaines de « retour à la normale »
vaux plus ludiques (cuisine, dessins…). seignantes étaient obligées de changer en avant les grandes vacances.
La directrice a utilisé la vidéo avec permanence leurs pratiques. Sandrine Carré évoque enfin la grande
deux enfants. Chaque semaine, elle appe- Cela ne manquait pas d’avoir des réper- fatigue de ses collègues et enseignantes des
cussions sur les écoliers qui vivaient une écoles des villages voisins, en raison de la
ambiance de stress malgré la bonne volon- charge inédite qui leur a été imposée pen-
té de tous. Ils ne bougent pas, ils peinent à dant cette période, accentuée par le sen-
Date de rentrée se concentrer, à faire des exercices même timent de ne pas pouvoir faire mieux et
ludiques. Pour les plus grands surtout, ils d’avoir à « gérer l’ingérable ». Elles aussi
La rentrée des classes 2020/2021
ne retrouvent pas tous leurs copains et ont ont été « en première ligne » selon l’ex-
aura lieu le mardi 1er septembre
de la peine à comprendre la situation. Les pression désormais consacrée. Elles ap-
à 8 h 30.
journées sont longues. précieront alors de « tout laisser tomber »
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Initiatives
en Équipe– Eté 2020 7
(ordinateur, relance des parents, règle-
ments, distanciation…) en prenant de
« vraies vacances en famille » afin de re-
partir dans le chantier de préparation de
la future année.
Enseignantes et parents apprécieront La dernière
d’accueillir un effectif d’écoliers en très assemblée
générale de
sensible augmentation, gage de pérenni-
l’Apel de Vougy.
té pour la suite de l’école. Comme les an- Charlène Petrucci
nées précédentes, le thème de vie scolaire est la 2e à gauche
sera certainement dans la lignée des pré- et Sandrine Carré
cédentes : le « vivre ensemble ». à gauche du
Charlène Petrucci évoque ensuite la Bernard Georges,
vie de l’Apel de l’école à laquelle adhèrent au centre.
dix-neuf familles sur les vingt-cinq en
soulignant leur engagement et leur par-
ticipation aux activités et projets de l’as- jours un grand moment festif, car, sor- sables déterminés et engagés dans leurs
sociation, les non adhérents y participant tant de la traditionnelle photo de groupe fonctions d’éducateurs et de représentants
également très volontiers. Son but est de et avec la complicité de la photographe, des familles dont le soutien est précieux
cultiver entre familles des liens d’amitié et ils se font tirer le portrait seuls, ou avec surtout en ces périodes de crise inédites.
d’échanges avec leurs enseignantes et de leurs copains ou en fratrie dans des dé- Nous leur souhaitons de poursuivre à l’ave-
soutien à leur école. C’est ainsi qu’elles or- cors originaux dont la projection ulté- nir leur mission pédagogique dans un en-
ganisent chaque année plusieurs activités rieure leur cause une grande hilarité. vironnement plus stable et plus serein.
destinées à recueillir des ressources pour • En juin, a lieu la traditionnelle kermesse Michel Prost
financer les activités périscolaires (sorties, de l’école qui est un vrai spectacle se te-
visites, échanges avec d’autres écoles…). nant l’après-midi dans la salle ERA du
Plus d’information et inscription
Cette année a bien évidemment été très bourg, avec chants, danses, musiques
des élèves :
perturbée par le confinement. préparés dans les semaines précédentes Ecole La Source - Tel. 04 77 65 35 42
Toutefois, elles ont pu organiser en à partir des vacances de printemps. La mail : ecolepriveelasource0187@orange.fr
novembre dernier une tombola en prévi- fête se poursuit en soirée par un buffet
sion de Noël avec des lots confectionnés festif sur place auquel participent en gé-
par les écoliers (petits objets, dessins…). néral plus de cent convives. Note
Toutes les familles ont participé à la pré-
paration et surtout au tirage des lots au
Ces événements seront bien entendu
au nouveau programme de la prochaine
sur les Apel
cours d’une fête vécue comme un grand année scolaire. Les Apel ont été créées il
moment d’échanges et de rencontre festive. Enfin, l’organisme de gestion de l’en- y a plus de 80 ans par des
En janvier, a eu lieu une vente de piz- seignement catholique (l’Ogec) a pour parents d’élèves désireux
zas avec le concours d’un artisan local et mission de gérer les finances de l’école d’être associés à la vie des établissements
en mars, une vente de brioches en porte (encaissement des cotisations et aides scolaires de leurs enfants.
à porte dans le bourg, avec un stand au diverses et règlement des charges). Son Chaque jour, ce sont des milliers de bénévoles
centre partagé avec une association amie. président, Bernard Georges, et les quatre qui collaborent activement aux projets éducatifs
Les autres manifestations suivantes membres assument leur mission au fil du des établissements. L’Apel s’engage pour l’avenir
n’ont pas pu avoir lieu en raison de la pan- temps. Il a fallu en urgence acheter le ma- de 2 millions d’enfants, dont les parents ont
démie. Il s’agissait de : tériel et fournitures de mises aux normes choisi librement un établissement scolaire et son
• La chasse aux œufs de Pâques sur le ter- sanitaires et de distanciation pour la pé- projet éducatif.
rain de football avec le Sou des Écoles riode de confinement. Une aide de la com-
à laquelle devaient participer les élèves mune permet de compléter les ressources Pour plus d’informations :
des deux écoles. venant des familles. https://apelnationale.tumblr.com
• En mai, les photos de classes qui sont tou- Nous avons rencontré des respon-
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8
dossier Dossier : Covid-19
en Équipe– Eté 2020
Ce minuscule virus
qui nous bouscule
Et après ? Et maintenant ?
Durant la période de confinement, nous avons beaucoup entendu parler du monde d’après, certains espérant
qu’il serait différent et enrichi par ce que nous avions vécu au cours de cette période inédite, d’autres craignant qu’il n’en soit
qu’une pâle copie.
Allons-nous vivre maintenant nous aura-t-il libérés ? Quelle révolution copernicienne, quel
comme « avant » ? renversement de la représentation du monde va-t-on voir ad-
Qu’avons-nous appris de ce moment hors du temps, où nous venir ? À moins que la révolution ne soit intérieure et ne pro-
avons pu à la fois prendre le temps tout en étant parfois précipi- duise des effets visibles qu’à l’échelle locale ?
tés à certains moments, suspendus aux annonces ou aux nou- Nous vous proposons un panorama, non exhaustif, de ce qui
velles mesures ? a été vécu durant ces deux mois, comment ont vécu ici quatre
Alors que tout s’était arrêté, tout s’est soudainement accé- générations, là des professeurs et leurs élèves, ailleurs des pro-
léré. Et si nous prenions le temps de relire ce confinement, de ducteurs et des consommateurs, dans nos villages équipes mu-
prendre du recul avant de repartir tête baissée ? nicipales et administrés…
Il y avait eu le Printemps de Prague (en 1968) et les Prin- Loïc Michaud
temps arabes il y a près de 10 ans. Et le printemps 2020, de quoi
C’est quoi, ce virus ?
D
epuis le mois de mars, ça n’a pas Ça m’a cloué. Mais j’ai demandé pour-
arrêté, le Covid-19 par ci, le co- quoi ce petit truc était si méchant ? Papa,
ronavirus par là. J’ai même rete- qui a réponse à tout, m’a expliqué qu’il
nu les noms. C’est dire ! Au dé- rentrait dans nos cellules et les détruisait
but, ce que j’ai surtout remarqué, c’est pour se multiplier, un peu comme si un
qu’on n’allait plus à l’école. C’était cool ! petit monstre rentrait dans notre maison,
Sauf que, très vite, la maîtresse a trouvé cassait tout, fabriquait d’autres monstres
le truc pour nous donner du travail par avec les matériaux et nous laissait mourir
internet. C’était moins drôle, et puis, je sous les décombres. Mais c’est que papa
m’ennuyais de ne plus voir mes copains, m’a donné froid dans le dos ! Heureuse-
Denis, Albert, et les autres… ment, il a ajouté qu’on ne savait pas pour-
Comme je suis curieux, j’ai demandé à quoi les enfants ne laissaient guère rentrer
papa ce que c’était ce virus. Il m’a d’abord ce virus dans leurs cellules. Ouf ! J’ai été
dit que c’était très petit. Oui, mais j’ai de un peu soulagé. pas suivre maman, je me suis appliqué à
bons yeux que j’ai répondu. Si je regarde Maman a ajouté que, pour se protéger, faire de beaux dessins pour elle. Elle était
de bien près, je ne vais pas le voir ? Ça il ne fallait pas être trop près des autres et très contente, d’autant qu’il y en avait un
ne risque pas, m’a répondu papa. Et il a porter un masque. C’est comme ça qu’elle à afficher sur sa porte avec
ajouté : tiens regarde cet avion tout petit allait voir régulièrement « mamie gâteau » cette inscription « Interdit
dans le ciel. Mettons qu’il soit à 10 000 m pour lui porter des provisions. Ah non, au virus ». Non mais, on l’au-
d’altitude, en comparaison avec le virus, ne me dites pas que vous ne connaissez ra ce virus !
il faudrait que tu puisses voir d’ici, une pas « mamie gâteau » depuis le temps que
tête d’épingle de 2 mm dans cet avion. je vous en parle ! Comme je ne pouvais Le petit Éloi
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Dossier : Covid-19
en Équipe– Eté 2020 9
Vivre le confinement
à la Ferme de Ressins
E
n tant qu’enseignante, cette déci-
sion m’a déstabilisée. Comment
allais-je pouvoir transmettre tout
ce que j’avais prévu de faire avec
mes étudiants et vérifier leur compré-
hension des notions abordées, sans leur
présence physique, sans avoir le résul-
tat de leurs travaux devant mes yeux ?
Allaient-ils travailler ? Allais-je réussir
à produire des activités enrichissantes
qui leur donnent envie de s’engager afin
qu’ils ne perdent pas le temps précieux
nécessaire à leur montée en compé-
dossier
tences ?… Que de questions auxquelles
je crois tous les enseignants ont dû faire
face de manière individuelle en réinter-
rogeant ses pratiques pédagogiques, ses
objectifs avec son public de jeunes, mais
aussi de manière collective. Nous avons
tous eu besoin de partager et d’échanger
autour d’une nouvelle façon d’éduquer et
d’instruire nos élèves à distance. Le lien L’essentiel était pour tous de conti- personnels techniques car, si nous nous
social sur les forums et les réseaux ont nuer à poursuivre le soin des animaux croisions sur le même lieu de travail, je
remplacé les discussions à la pause-café. et la fourniture du magasin, dont les de- connaissais trop peu les missions, tâches
Le lendemain même du discours sur mandes de vente augmentaient avec la prise et responsabilités de chacun.
la fermeture des écoles, ce qui m’a le plus de conscience du public du bien-fondé de Enfin, personnellement, j’ai aussi beau-
préoccupée a été la question de la capa- l’approvisionnement par le circuit court. coup aimé me remettre dans un proces-
cité de la ferme de Ressins à poursuivre Beaucoup d’enseignants et de personnel sus d’apprentissage complet : découvrir
son activité en l’absence des huit élèves de d’éducation ont ainsi découvert le métier les tâches, leurs utilités, trouver les bons
garde… Depuis 100 ans, l’exploitation de d’éleveur dans sa réalité la plus physique, gestes, écouter les conseils, s’organiser, se
Ressins n’a fonctionné qu’avec des élèves mais toujours avec un vrai appétit d’ap- tromper, recommencer, etc. Cette immer-
présents au sein des ateliers et elle est di- prendre à connaître la vie de l’autre, la joie sion m’aura permis de me rapprocher « à
mensionnée pour une équipe technique d’être utile et de contribuer à un processus distance » de ce que vivent mes élèves et
composée d’élèves 365 jours par an. Com- de production, dans un outil qui définit m’amènera sans doute à davantage de com-
ment allait-on faire ? l’identité particulière d’un lycée agricole. préhension et d’indulgence envers eux.
Alors, pour pallier cette absence, le Les techniciens ont tous fait preuve Je conseillerais cette expérience très en-
directeur M. Franck Roussier a lancé un d’une grande gentillesse et ont déployé richissante à tous les enseignants et per-
appel aux personnels volontaires : ensei- des trésors de pédagogie pour guider et sonnels administratifs et notamment les
gnants, auxiliaires de vie scolaire et sur- conseiller ces apprentis d’un autre genre nouveaux embauchés car la connaissance
veillants, à s’engager dans le travail à la sans jamais les juger. Cette attitude très de la ferme et de ses travaux me semble
ferme dans les différents ateliers aux côtés positive aura sans doute un impact fort importante pour accéder à la connaissance
des huit personnels techniques. De nom- sur la cohésion de l’ensemble de l’équipe globale du site et de « l’esprit » de Ressins.
breuses personnes ont répondu à l’appel à Ressins à l’avenir.
en se rendant disponibles une demi-jour- En tant qu’enseignante, j’ai trouvé très Carole Février
née, une journée, ou bien quelques jours utile de me mettre « à la place de » l’élève
de suite. Ainsi, pendant les deux premières durant sa semaine de garde qui doit jon- Avec sa bonne humeur habituelle et
semaines et lors du déconfinement, avant gler entre les travaux agricoles réalisés à son sens de l’engagement, Frédéric
le retour des élèves, de 5 h 45 à 18 h 30, l’aube, puis les cours du matin, les tra- Valois, professeur d’Histoire-
personnels techniciens et non techniciens vaux agricoles de l’après-midi et enfin les Géographie n’a pas hésité à mettre
se sont serré les coudes (à défaut de pou- études du soir afin de rattraper les heures la main à la pâte et à braver les ovins
voir se serrer les mains) dans les ateliers de cours de l’après-midi. J’ai apprécié aussi (voir photo de couverture).
des petits et gros ruminants et des porcs. de pouvoir connaître l’emploi du temps des
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dossier Dossier : Covid-19
en Équipe– Eté 2020
« Terre Nouvelle », terre d’accueil !
« Terre Nouvelle », l’exploitation maraîchère de Coraline et Romain, porte bien son nom tant elle
fut une nouvelle terre pour le couple, heureux de pouvoir être sur ce site unique depuis cinq ans,
et en ce temps de confinement, un lieu nouveau pour bon nombre consommateurs du pays de
Charlieu et du Roannais.
À
l’annonce de la suppression line avait communiqué en amont pour
des marchés, ils ont essayé de essayer de rejoindre les habitués connus
s’organiser et de communi- bien souvent seulement de visage ou
quer sur la création d’un nou- de prénom. Réglementation d’hygiène
veau créneau sur leur exploitation, le mise en œuvre, sens de circulation, en-
samedi en plus du lundi déjà instauré trée et sortie distinctes tout était prêt
depuis la rentrée. pour accueillir le samedi.
Le premier vendredi du confine- Ils ont ouvert leur cour de ferme
ment, Romain a passé son après-midi à leurs voisins de marché. « Tout
à répondre au téléphone pour rassurer s’est fait naturellement, nous avions
les personnes qui se demandaient com- de la place. » Ferme de la Roenne
ment s’approvisionner alors que Cora- (« Jeannot ») et Ferme des Tragolins
L’entraide est naturelle
Ce samedi 13 juin, il règne une joyeuse et sympathique Jeannot et Coraline dégustent avec le café un morceau de
ambiance, malgré le temps maussade. gâteau apporté par Flore. L’entraide est naturelle : un jour
Les habitués se reconnaissent et se saluent, l’échange c’est Coraline qui aide à arrimer les barnums alors que le
avec les producteurs est détendu. Certains découvrent de vent se met à souffler, un autre c’est Jean-Rémi, qui change
nouveaux produits, d’autres récupèrent leur commande d’étal l’espace d’un moment pour donner un coup de main
hebdomadaire. à Aurélien, alors que la file d’attente s’allonge devant les
Coraline et Romain, maraîchers bio accueillent dans leur cagots de cerises et abricots. Le soutien s’exprime même
cour de ferme plusieurs autres agriculteurs de la région, avec d’autres producteurs absents : sur deux stands on peut
habitués du marché de Charlieu. Aux légumes produits en trouver de la farine cultivée par les Herbes Folles à Nandax.
« Terre Nouvelle » par les hôtes mablyrots, les heureux Ce samedi, c’est le dernier marché pour Flore. À la suite du
consommateurs peuvent ajouter des fromages, volailles, confinement et de la suppression du marché de Charlieu,
fruits du Pilat et les pains façonnés par Pascaline et Jean- elle a développé d’autres lieux de vente et se recentre
Rémi de la Ferme des Tragolins, paysans-boulangers géographiquement. Désormais c’est seulement au marché
installés depuis un an à Boyer. La solidarité entre agriculteurs du lundi de Marcigny et au Martsi mensuel de Saint-Julien de
s’exprime en actes. Grâce à l’accueil à Mably, les quatre autres Jonzy qu’elle se rendra avec ses fromages de brebis et chèvre
producteurs ont pu continuer à avoir un débouché pour leurs et autres produits laitiers. C’est une des conséquences de ces
productions pour la plus grande joie des consommateurs deux mois et sa production n’est plus suffisante pour fournir
qui viennent en nombre s’approvisionner en produits frais jusqu’à Charlieu.
et locaux. Et l’on perçoit la joyeuse fraternité paysanne,
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Dossier
en Équipe– Eté 2020 11
Pascaline et Jean-Rémi, habitués
du marché du lundi soir, ont été Du pain 100 % local
à la Ferme des Tragolins
rejoints par la Ferme de la Cure
(Flore) et le Gaec des Vergers de la
Châtaigneraie (Denis et Aurélien).
Coraline se réjouit : « Tout s’est
bien passé, les gens ont joué le jeu très touchés de trouver un accompagnement
des règles sanitaires et de distancia- pour des travaux spécifiques auprès d’entre-
tion et tout le monde était content. prises soucieuses de la qualité de leur travail.
Nous avons même reçu des félicita- S’ils se sont rencontrés dans une ferme lai-
tions et des propositions d’aide pour tière associative, Pascaline et Jean-Rémi ont
venir nous prêter main-forte pour choisi pour leur projet commun la produc-
la cueillette. » tion bovine et la boulange paysanne, deux
Cependant, le marché de Char- domaines complémentaires. Pascaline avec
lieu leur « manque » et ils ont hâte sa formation de fromagère, maîtrisait déjà la
de pouvoir y revenir pour retrou- fermentation, la passerelle avec le pain a été
ver cette ambiance unique : « Nous plus simple. Jean-Rémi a suivi une forma-
sommes très attachés au marché de tion dans l’élevage et pour devenir paysan-
Charlieu. C’est une entité à faire boulanger. Dans le sillon d’Hervé et Babette,
dossier
vivre, ce marché a une âme. » ils ont continué de cultiver du blé de varié-
tés anciennes (dont une est prisée par les in-
Qu’est-ce qui vous a marqué tolérants au gluten). Ils ont apporté un plus
durant ce confinement ? avec la boulange. Les différents pains sont fa-
S
« J’ai été étonné que la nature çonnés à partir de farine de leurs blés et pour
reprenne très vite ses droits, nous i vous connaissez la situation de leur 30 % de celui de Sylvie et Laurent, des herbes
sommes peu de chose dans l’équa- quartier à Boyer et le patois de ces folles, offrant un produit 100 % local.
tion générale. C’est la conscience de collines, vous comprendrez pour- Cette diversification leur a permis de
notre fragilité. » (Romain) quoi Pascaline et Jean-Rémi ont bap- rester sereins au début de la crise et d’évi-
« C’est une chance de faire le tisé ainsi leur ferme en prenant la suite de ter l’angoisse qu’ont connue certains de voir
métier qu’on aime. C’est important Babette et Hervé Ricca. C’est d’ailleurs en leur cave à fromages se remplir sans trouver
d’être bien là où on vit. » (Coraline) échangeant avec la « mémoire » du quar- de débouchés.
tier, le frère de Babette, qu’ils ont découvert L’accueil chez Romain et Coraline leur
Et après ? que « tragolins » désignaient les pentes en a ouvert des perspectives avec de nouvelles
« On espère que les question- patois boyerot. opportunités.
nements autour des habitudes de Cette insertion dans le paysage et leur Leur objectif est de réussir à trouver un
consommation et de style de vie vont implantation réussie, ils la doivent à leurs équilibre (ils savent qu’une installation se véri-
se poursuivre, que l’importance de prédécesseurs : « Ce sont eux qui ont pris le fie sur le temps long) et de favoriser plus tard
consommer sain, bio et local va être risque de faire du bio et de la vente directe il l’installation d’autres jeunes. Ils sont convain-
une prise de conscience durable au y a 20 ans. » « Nous avons été très bien ac- cus que l’agriculture paysanne peut nourrir.
moins pour une partie. » cueillis par le réseau de transformation locale Ils s’interrogent : comment ne pas appauvrir
et bio. » Ils ont pu bénéficier de ce réseau. Ils la terre et la rendre aussi fertile que lorsqu’ils
Que chacun continue à faire ont tissé des liens avec Michel, boyerot éga- sont arrivés ? À tout juste 30 ans, ils ont déjà
sa part du colibri. lement, avec qui ils échangent du matériel et le souci de transmettre.
Loïc Michaud se prêtent main-forte. Ils ont également été Loïc Michaud
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dossier Dossier : Covid-19
en Équipe– Eté 2020
Confinement :
un apprentissage non prévu
Noémie, Aurélie, Lucas, Florian, Dylan, Anne sont en formation « Certificat de spécialisation
production, transformation commercialisation de produits fermiers » à la suite d’un Bac pro ou
d’un BTS. Leur statut d’apprenti fait qu’ils ont continué de travailler chez leur employeur pendant
une grande partie du confinement. Ils témoignent...
Ne pas perdre les productions
Tous dans des exploitations de productions
animales, le premier objectif a été de ne pas
perdre, lait, viande, volailles… Aurélie : « Très
vite, nous avons réorienté, au moins en par-
tie, la production fromagère. La fabrication de
tomes, à la durée de conservation plus longue, a
permis d’étaler l’écoulement. » Dylan, dans une
exploitation à dominante porcs, vaches allai-
tantes : « Tout d’un coup, le marché habituel s’ef-
fondre. Pour parer au plus pressé, nous mettons
sous vide. » Noémie, également en production
viande explique : « Il faut jongler avec les im-
pératifs d’abattage et d’enlèvement des carcasses
fixés sur rendez-vous, pour éviter les contacts. »
De nouveaux modes particulièrement prudente à
Explorer de nouveaux marchés de relation l’occasion de mes retours en fa-
Le téléphone, les contacts n’ont pas tardé et de contacts mille en raison de personnes à
pour trouver des solutions. Aurélie explique : Anne note : « Nous avons risque dans mon entourage. »
« Très vite nous avons pu compter sur la mise à enregistré une augmentation
disposition d’un espace chez l’épicier du village, et sensible de la vente directe à la Quelles leçons
bénéficier de l’enseigne « Biocoop » de Lyon. Un ferme avec des commandes plus tirent-ils de ce vécu
partenariat avec un autre producteur de fromages importantes. La livraison à do- Unanimement, ils pointent
a complété utilement le dispositif. » micile pour des personnes âgées a la nécessité de ne pas mettre
Lucas note : « La vente à la ferme, sur les été aussi une belle expérience. » « tous ses œufs dans le même
marchés, en GMS et grossistes, a plutôt bien Lucas estime de son côté : « La panier ». L’expérience est assez
fonctionné. » L’employeur de Florian, habitué à vente des produits directement concluante et sera sûrement au
fournir des restaurants, cantines, s’est retrouvé à la ferme ou en GMS a connu cœur de la réflexion quand ils
du jour au lendemain sans débouchés. « Par le une belle croissance. » mettront en place leur propre
biais d’un magasin de producteurs, les marchés, Volonté accélérée d’une activité professionnelle. Ne pas
la préparation de commandes livrées, un éven- consommation de proximi- être dépendant d’un nombre
tail plus large de produits proposés, le problème té, meilleure qualité des pro- limité de productions et de
a pu être en grande partie résolu, mais non sans duits expliquent probablement débouchés s’imposera certai-
mal. » Pour Anne : « La perte de livraison en ce constat. Qu’en sera-t-il pour nement.
restauration a nécessité très vite de se réorien- l’avenir ? En tout cas, Auré- Mais jeunesse oblige, Noé-
ter sur du fromage et de rechercher de nouveaux lie confie : « J’ai apprécié de mie exprime à haute voix ce que
clients pour lesquels nous avons fait de la livrai- connaître davantage de per- pensent tous ses camarades :
son à domicile. » sonnes du voisinage et de créer « Qu’est-ce que c’est agréable de
des liens. » se retrouver. On ne se rend pas
Réorganiser le travail compte combien c’est important
Les jeunes pointent beaucoup de réactivité, Pandémie d’être ensemble. » Et elle ajoute :
de compréhension de la part des employeurs et et confinement « C’est fou ce que j’ai fait des éco-
des employés, de volonté de s’en sortir collecti- Finalement, ils en parlent nomies pendant les week-ends
vement. « Ça n’a pas été simple, surtout la pre- peu. Les masques, mesures de confinement sans les copains,
mière semaine », confie Dylan. Noémie ajoute : d’hygiène, ils connaissent déjà mais je compte bien rattraper
« J’ai dû composer avec la décision de mon em- dans la pratique de la transfor- le temps perdu ! »
ployeur de privilégier l’emploi de son salarié ha- mation agroalimentaire. Cela
bituel. Heureusement, j’ai pu m’organiser avec n’a pas changé grand-chose. Recueilli par Yves Bergeron
ma famille. » Seule, Anne ajoute : « J’ai étéVous pouvez aussi lire
