EOLIENNES FLOTTANTES DU GOLFE DU LION - Mémoire en réponse des Maîtres d'Ouvrages LEFGL et RTE à l'avis de l'autorité environnementale
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EOLIENNES FLOTTANTES DU GOLFE DU LION Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrages LEFGL et RTE à l'avis de l'autorité environnementale MARS 2019
Sommaire Préambule relatif à l’élaboration du mémoire en réponse des maîtres d’ouvrage à l’avis de l’Ae .................................................................................................1 Préambule relatif à l’élaboration de l’avis ...............................................................1 Synthèse de l’avis .....................................................................................................1 Observation 1 ............................................................................................... 1 1 - Contexte, présentation du projet et enjeux environnementaux ............................................ 3 1.1 Contexte et périmètre du projet .......................................... 3 1.2 Présentation du projet et des aménagements projetés ...... 3 1.3 Procédures relatives au projet ............................................ 3 1.4 Principaux enjeux environnementaux du projet relevés par l’Ae...................................................................................... 4 2 - Analyse de l’étude d’impact ............................. 5 2.1 Etat initial ............................................................................ 5 2.1.1 - Géomorphologie .............................................................................................5 2.1.2 - Milieux aquatiques .........................................................................................5 2.1.3 - Milieux naturels ..............................................................................................5 Observation 2 ............................................................................................... 5 Observation 3 ............................................................................................... 7 Observation 4 ............................................................................................... 8 Observation 5 ............................................................................................. 10 Observation 6 ............................................................................................. 12 2.1.4 - Paysage ......................................................................................................... 12 2.1.5 - Contamination des sédiments .................................................................... 13 2.1.6 - Acoustique sous-marine.............................................................................. 13 Observation 7 ............................................................................................. 13 2.2 Analyse de la recherche de variantes et du choix du parti retenu ............................................................................... 14 2.2.1 - Pour la ferme pilote ...................................................................................... 14 Observation 8 ............................................................................................. 14 Eoliennes Flottantes du Golfe du Lion - Étude d’impact sur l’environnement au titre de l’article R.122-5 II 1 du code de l’environnement
2.2.2 - Pour le raccordement................................................................................... 16 Observation 9 ............................................................................................. 16 2.3 Analyse des incidences du projet ..................................... 17 2.3.1 - Incidences sur la morphologie du fond marin ........................................... 17 2.3.2 - Incidences sur l’hydrographie et la qualité des eaux continentales........ 17 2.3.3 - Contamination du milieu.............................................................................. 18 2.3.4 - Milieux naturels ............................................................................................ 18 Observation 10 ........................................................................................... 18 Observation 11 ........................................................................................... 20 Observation 12 ........................................................................................... 21 2.3.5 - Émissions de gaz à effet de serre ............................................................... 23 2.3.6 - Impacts sur la pêche .................................................................................... 23 2.3.7 - Impacts cumulés .......................................................................................... 23 2.4 Mesures d’évitement, de réduction et de compensation de ces incidences .................................................................. 23 Observation 13 ........................................................................................... 23 Observation 14 ........................................................................................... 26 Observation 15 ........................................................................................... 27 2.5 Evaluation des incidences Natura 2000 ........................... 29 Observation 16 ........................................................................................... 29 Observation 17 ........................................................................................... 30 2.6 Mesures de suivi et d’accompagnement du projet ........... 31 Observation 18 ........................................................................................... 31 2.6.1 - Suivi de l’efficacité des mesures ERC ........................................................ 35 2.6.2 - Suivi pour l’acquisition de connaissances ................................................ 35 2.6.3 - Mesures d’accompagnement ...................................................................... 35 Observation 19 ........................................................................................... 36 Observation 20 ........................................................................................... 36 2.7 Résumé Non Technique ................................................... 37 Observation 21 ........................................................................................... 37 Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE
Préambule relatif à l’élaboration du mémoire en réponse des maîtres d’ouvrage à l’avis de l’Ae Dans le cadre de l’instruction du projet de ferme pilote des Eoliennes Flottantes du Golfe du Lion et son raccordement électrique, l’Autorité environnementale, désignée Ae, a émis un avis délibéré le 19 décembre 2018 (avis N°Ae : 2018-94). Cet avis est commun aux maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE. Dans le présent mémoire en réponse, les maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE répondent ensemble et de manière précise et complète en l’état actuel des connaissances à l’avis émis par l’Ae. Le document reprend la présentation de l’avis de l’Ae et pour chaque chapitre sont précisés : • L’observation qui reprend dans un encadré la phrase extraite de l’avis de l’Ae ; • Les compléments et précisions qui sont les réponses apportées par EFGL ou RTE aux observations qui les concernent ou de façon conjointe lorsque lesdites observations les concernent tous les deux. Préambule relatif à l’élaboration de l’avis Ce chapitre figure en page 2 de l’avis Ce chapitre n’appelle pas de compléments et précisions de la part des maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE. Synthèse de l’avis Ce chapitre figure en page 3 de l’avis OBSERVATION 1 L'étude d'impact est complète et d’excellente facture. Elle se lit facilement malgré son volume. Afin d’éviter l’émission de métaux lourds dans l’environnement, le maître d'ouvrage a choisi de remplacer les anodes sacrificielles en métal oxydable par la technologie des courants imposés. L'Ae souligne l'importance de l'effort de développement des connaissances sur les populations d'oiseaux marins et migrateurs terrestres que les fermes pilotes devraient permettre et qui sera nécessaire pour le passage éventuel à l'échelle industrielle. L’Ae recommande principalement : • De justifier l’absence de qualification d’un enjeu fort pour les passereaux migrateurs ; • De développer sans délai un programme de recherche pour compléter la connaissance encore lacunaire et fournir des bases solides aux études d’impacts des parcs éoliens opérationnels et de placer ce programme sous la responsabilité de l’État et d’un conseil scientifique indépendant. Cette observation concerne les maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE. COMPLEMENTS ET PRECISIONS A L’OBSERVATION 1 : Les maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE se félicitent que la qualité de l’étude d’impact et que la démarche d’exemplarité environnementale, concertée avec le Parc Naturel Marin du golfe du Lion, soient reconnues par l’Ae. Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 1 à l’avis de l’Autorité Environnementale
La première principale recommandation formulée concerne particulièrement le maître d’ouvrage LEFGL. Ses réponses sont apportées ci-après, à la suite des observations 4 et 12. La seconde, également formulée par l’Ae aux trois autres porteurs des projets pilotes éoliens flottants, s’adresse avant tout à l‘Etat. LEFGL détaille sa position à la suite des observations 19 et 20 Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 2 à l’avis de l’Autorité Environnementale
1 - Contexte, présentation du projet et enjeux environnementaux 1.1 Contexte et périmètre du projet Ce chapitre figure en pages 5 et 6 de l’avis Ce chapitre n’appelle pas de compléments et précisions de la part des maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE. 1.2 Présentation du projet et des aménagements projetés Ce chapitre figure en pages 6 à 10 de l’avis Ce chapitre n’appelle pas de compléments et précisions de la part des maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE. 1.3 Procédures relatives au projet Ce chapitre figure en page 10 de l’avis Dans son avis, l’Ae évoque le fait que le projet soit soumis à plusieurs autorisations dont : • Approbation de projet d’ouvrage (Articles R. 323-26 et R. 323-40 du code de l’énergie) ; • Autorisation au titre de l’article R. 244-1 du code de l’aviation civile pour la seule ferme éolienne. Le maître d’ouvrage LEFGL précise que sa demande d’Approbation du projet d’ouvrage (APO) a été retirée le 23 janvier 2019, soit depuis l’émission de cet avis. En effet, à la suite de la publication de la loi pour un Etat au Service d’une Société de Confiance (ESSOC) le 10 août 2018, l’article L323-11 du code de l’Energie prévoit désormais une APO pour les seules lignes électriques aériennes dont le niveau de tension est supérieur à 50 kV. En outre, la publication, le 17 décembre 2018, du décret n°2018-1160 a modifié l’article L.323-11 du code de l'énergie et supprimé l’APO pour les lignes souterraines et les postes des réseaux publics et des câbles privés. Pour ce qui concerne l’Autorisation au titre de l’article R244-1 du code de l’aviation civile, il ressort de l’article L. 181-2 du code de l’environnement que l’autorisation environnementale vaut autorisation au titre de l’article L. 6352-1 du code des transports et donc de l’article R. 244-1 du code de l’aviation civile. Le projet EFGL est ainsi soumis aux autorisations suivantes : Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 3 à l’avis de l’Autorité Environnementale
• Autorisation environnementale valant autorisation au titre des articles L. 214-3 et suivants du code de l’environnement (CE), absence d’opposition au titre des incidences Natura 2000 (L. 414-4 CE et suivants) et dérogation au titre de la protection des espèces (L. 411-2 CE) et de l’article L. 6352-1 du code des transports pour la ferme pilote et le raccordement électrique ; • Concession du domaine public maritime (Article L. 2124-1 et suivants du code général de la propriété des personnes publiques) pour la ferme pilote et le raccordement électrique ; • Déclaration d’utilité publique pour le raccordement électrique (Article L. 323-3 du code de l’énergie). 1.4 Principaux enjeux environnementaux du projet relevés par l’Ae Ce chapitre figure en pages 10 et 11 de l’avis Ce chapitre n’appelle pas de compléments et précisions de la part des maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE. Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 4 à l’avis de l’Autorité Environnementale
2 - Analyse de l’étude d’impact 2.1 Etat initial 2.1.1 - Géomorphologie Ce chapitre figure en page 11 de l’avis Ce chapitre n’appelle pas de compléments et précisions de la part des maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE. 2.1.2 - Milieux aquatiques Ce chapitre figure en page 11 de l’avis Ce chapitre n’appelle pas de compléments et précisions de la part des maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE. 2.1.3 - Milieux naturels Ce chapitre figure en pages 12 à 16 de l’avis OBSERVATION 2 Habitat et espèces : L’étude d’impact relève bien le niveau d’enjeu fort lié à la présence de cymodocées sur le trajet de la ligne de raccordement sous-marine. En revanche, elle qualifie de moyen l’enjeu lié à la présence de la biocénose des fonds détritiques envasés, qui est un habitat majeur du golfe de Lion d’après le plan d’action pour le milieu marin. L’Ae observe que cet habitat et l’ensemble des habitats à enjeu pourront constituer un enjeu fort si la décision d’installer des parcs éoliens industriels était confirmée. Il sera important d’assurer un suivi de ces milieux afin d’acquérir le retour d’expérience indispensable pour être en mesure de qualifier les impacts des futurs parcs. Cette observation concerne les maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE. Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 5 à l’avis de l’Autorité Environnementale
COMPLEMENTS ET PRECISIONS A L’OBSERVATION 2 : Comme souligné dans la remarque, l’enjeu fort associé à la présence de cymodocées sur le trajet du câble de raccordement sous-marin a clairement été identifié dans le cadre de l’étude d’impact. Cet habitat a par conséquent fait l’objet d’une attention particulière et de nombreuses mesures de réduction des impacts, de suivi et d’accompagnement, ont par conséquent été prévues : mesure de réduction R23 de définition d’un tracé de moindre impact sur la base des campagnes avant travaux de délimitation précise de l’herbier (mesure d’accompagnement A6), mesure R24 visant à favoriser la recolonisation rapide de l’herbier par le rebouchage de la tranchée d’ensouillage après le passage de l’engin et de remise en place les rhizomes dérangés, ou encore, étude de la dynamique de l’herbier à cymodocées (vitalité, qualité de l’écosystème, fonctionnalités de l’herbier…) sur un cycle annuel (mesure d’accompagnement A7). L’ensemble de ces mesures sont présentées au chapitre 8 de l’étude d’impact du raccordement. Une mesure de suivi sera également dédiée à ce milieu (mesure SC6) avec la mise en œuvre d’un suivi de l’évolution de l’herbier après travaux (vitalité, croissance au niveau du câble sous-marin, recouvrement, recolonisation…) dont les résultats seront présentés au comité de suivi. L’ensemble de ces connaissances seront mises à disposition de toutes les structures intéressées (PNMGL, GIS Posidonie…). Concernant les enjeux liés aux biocénoses de fonds détritiques envasés (DE, code EUNIS : A5.38, code MNHN : IV.2.1), qui font plus précisément l’objet de l’observation 2, la présence avérée de cet habitat est remise en question : L’aire d’étude de la ferme pilote serait, d’après la bibliographie, uniquement constituée de vases terrigènes côtières (VTC, code EUNIS : A5.39, code MNHN : IV1.1), comme indiqué dans le chapitre 4.2.3.1.1 du Tome 2 de l’étude d’impact, sur la Carte 35 : Habitats benthiques de l’aire d’étude éloignée (typologie EUNIS – données CARTHAM). Pourtant, la présence possible de cet habitat a été signalée lors des inspections vidéo-tractées. En effet, le référentiel EUNIS, utilisé pour la classification des habitats benthiques, mentionne l’absence d’épifaune dans les biocénoses méditerranéennes des vases terrigènes côtières (tableau 61 du chapitre 4.2.3.1.1 du Tome 2 de l’étude d’impact) : « Le sédiment est toujours constitué de vase pure, plus ou moins argileux, ayant la plupart du temps une origine fluviale. De gros débris peuvent se déposer mais sont vite recouverts, de sorte qu’aucune épifaune ne peut se développer ». La présence d’espèces érigées (spirographes, hydraire, pennatules) ayant été observée par le passage caméra sur le transect réalisé sur la zone de la ferme pilote, il a été proposé de s’orienter vers l’habitat des fonds détritiques envasés (A5.38) pour expliquer la présence de ces espèces. Or, il a été découvert que la définition de l’habitat « Biocénoses méditerranéennes des vases terrigènes côtières » du MNHN (Habitat IV.1.1) mentionne quant à lui la possibilité de présence d’espèce érigées : « À l’origine, il avait été admis l’existence de deux biocénoses, l’une des vases molles, à sédimentation rapide, renfermant jusqu’à 90% de pélites ; dominée par des espèces appartenant à l’endofaune ou à l’épifaune des substrats meubles, l’autre, des vases gluantes , où la sédimentation était beaucoup plus lente et la teneur en pélites plus faible, avec une forte présence d’espèces sessiles, érigées ». Ainsi, selon cette définition, les observations réalisées dans la zone de la ferme pilote ne sont pas en contradiction avec la présence d’un habitat de vases terrigènes côtières, tel que cartographié. En outre, les fiches descriptives des habitats considérés (VTC et DE) mentionnent bien les possibilités de confusion entre ces deux habitats proches. Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 6 à l’avis de l’Autorité Environnementale
Il est donc probable que l’habitat présent au niveau de la zone de la ferme pilote soit bien uniquement des VTC, en cohérence avec les données bibliographiques existantes, et présentant dans ce cas un enjeu faible. Enfin, un suivi des habitats benthiques est prévu dans le cadre de l’étude d’impact. La mesure SC3 permettra ainsi d’apprécier l’évolution des habitats benthiques et des peuplements associés au sein de la ferme pilote, sur la base d’un suivi réalisé selon un protocole BACI et d’observations visuelles (caméra tractée). A cette occasion, il pourrait être fait appel à un spécialiste des fonds meubles de Méditerranée afin de statuer sur la classification de l’habitat à retenir, les ambiguïtés dans la définition de l’habitat « Biocénoses méditerranéennes des vases terrigènes côtières » entre les référentiels EUNIS et MNHN ne permettant pas de déterminer de façon incontestable l’habitat effectivement observé. Dans tous les cas, l’ensemble de ces études permettront de parfaire la connaissance encore lacunaire des enjeux et impacts liés aux biocénoses et leur classification, dans le golfe du Lion, conformément aux objectifs d’un tel projet pilote. En toutes hypothèses, cette question sera à nouveau étudiée à l’avenir en cas de développement industriel de champs éoliens futurs. OBSERVATION 3 Chiroptères : • Les enjeux ont été qualifiés de moyens pour plusieurs espèces de chauves-souris à terre, dont la présence au voisinage du site est avérée et dont les capacités migratrices sont connues. Le dossier souligne la faiblesse des connaissances sur la présence en mer des chiroptères. L’Ae retient qu’il conviendra d’améliorer les connaissances sur les migrations de chauves-souris dans le cadre des fermes éoliennes expérimentales en cours d’installation en Méditerranée, d’autant plus que les chiroptères en mer n’ont pas fait l’objet d’inventaires spécifiques (ceux-ci ne sont pas détaillés dans la partie « méthodes » du dossier). Des technologies type radar sont de nature à fournir des informations sur ces chiroptères ainsi que sur l'avifaune migratrice nocturne. • La méthodologie du calcul des niveaux d'enjeu présentée dans le dossier pour les chiroptères en mer révèle qu'un enjeu régional de conservation maximal couplé à une absence de données sur ces espèces conclut à un niveau d'enjeu modéré. Pour l’Ae, cette estimation du niveau d’enjeu semble contradictoire avec l'affirmation du dossier selon laquelle « en cas d'incertitude, une hypothèse conservatrice est systématiquement considérée de manière à ne pas minimiser les impacts probables du projet » et devrait, à ce titre, être réévaluée. Cette observation concerne particulièrement le maître d’ouvrage LEFGL. COMPLEMENTS ET PRECISIONS A L’OBSERVATION 3 : L’analyse des enjeux liés aux chiroptères en mer se base sur l’ensemble de la bibliographie disponible. Les incertitudes sur la fréquentation du site et sur les routes migratoires sont prises en compte dans la méthodologie notamment dans l’évaluation de la probabilité de contact en mer. Le niveau d’enjeu de chaque espèce de chiroptères est en effet évalué sur la base de deux critères (cf. tableau 104 du chapitre 4.2.3.6 du Tome 2 de l’étude d’impact) : activité attendue en mer (données bibliographiques et dire d’expert, tableaux 101 à 103 du chapitre 4.2.3.6 du Tome 2 de l’étude d’impact) et enjeu de conservation au niveau régional défini par la DREAL Occitanie. Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 7 à l’avis de l’Autorité Environnementale
Par ailleurs, rappelons que le milieu marin n’est pas un habitat de prédilection pour l’alimentation des chiroptères. Enfin, l’affirmation « en cas d'incertitude, une hypothèse conservatrice est systématiquement considérée de manière à ne pas minimiser les impacts probables du projet » porte de fait sur l’évaluation des impacts et non sur la définition des enjeux. Les modalités de suivi retenues par le maître d’ouvrage LEFGL sont définies dans la mesure SC15 (voir chapitre 8.7.2.15 du Tome 4 de l’étude d’impact) dédiée à l’amélioration des connaissances sur les activités de chauve-souris en transit au sein de la ferme pilote et plus largement sur les activités migratoires en Méditerranée. Elles consistent en la mise en place sur un flotteur d’enregistreurs automatiques d’ultrasons pendant la première année d’exploitation avec analyse associée. Les résultats seront présentés au Comité de suivi. De plus, les chiroptères pourraient également, en fonction de la capacité de détection des systèmes de caméras, être suivis dans le cadre du suivi de l’avifaune, notamment par l’intermédiaire de la mesure SC10 (voir chapitre 8.7.2.10 du Tome 4 de l’étude d’impact) consistant en un suivi par caméras diurnes et nocturnes (thermiques) au cours des deux premières années d’exploitation. L’ensemble de ces études permettront de parfaire la connaissance encore lacunaire des enjeux et impacts liés aux chiroptères en mer, dans le golfe du Lion, conformément aux objectifs d’un tel projet pilote. OBSERVATION 4 Avifaune : • Le dossier souligne la migration de nombreux passereaux, deux milliards d’individus en Méditerranée (surtout la nuit donc difficilement observables) sans couloir défini. L’enjeu pour ces espèces pourrait être élevé ; l’attention de l’Ae ayant été attirée par les chercheurs du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de l’université de Montpellier et du CNRS sur la méconnaissance du comportement des migrateurs et sur le risque potentiel de renforcer les mortalités d’espèces dont les effectifs sont, pour d’autres raisons, en fort déclin en Europe. • L’Ae recommande de vérifier l’absence de qualification d’un enjeu fort pour les passereaux migrateurs et de le requalifier le cas échéant. Cette observation concerne particulièrement le maître d’ouvrage LEFGL. COMPLEMENTS ET PRECISIONS A L’OBSERVATION 4 : Les estimations les plus récentes évaluent le nombre de passereaux et assimilés (i.e. en incluant notamment le Torcol fourmilier, le Rollier d’Europe, la Huppe fasciée, les guêpiers, les martinets, les engoulevents, le Coucou gris, la Tourterelle des bois et la Caille des blés) migrant chaque année du Paléarctique à l’Afrique à un effectif compris entre 1,52 et 2,91 milliards d’individus (Hahn et al., 20091). 16 espèces cumulent 73% de cet effectif total qui traversent la Méditerranée chaque année : Pouillot fitis, Pipit des arbres, Pouillot véloce, Hirondelle rustique, Gobemouche gris, Fauvette des jardins, Fauvette grisette, Hirondelle de fenêtre, Gobemouche noir, Rougequeue noir, Pouillot siffleur, Fauvette à tête noire, Traquet motteux, Bergeronnette printanière, Alouette calandrelle, Rossignol philomèle (voir graphique suivant issu de Hahn et al., 2009). A l’échelle de leurs aires de distribution, ces 16 espèces sont considérées comme en préoccupation mineure par l’UICN (IUCN Redlist, 2019). 1 Hahn, Steffen & Bauer, Silke & Liechti, Felix. (2009). The natural link between Europe and Africa – 2.1 billion birds on migration. Oikos. 118. 624 - 626. 10.1111/j.1600-0706.2008.17309.x. Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 8 à l’avis de l’Autorité Environnementale
Les 16 espèces de migrateurs longue-distance traversant la Méditerranée et le désert du Sahara, représentant 73% de l’effectif de l’ensemble des passereaux et assimilés en migration postnuptiale. La longueur des barres indique les nombres d’adultes, des jeunes, et d’adultes non-reproducteurs par espèce ; les barres d’erreur indiquent les effectifs minima et maxima. Les astérisques concernent les espèces possédant des populations partiellement migratrices. Par ailleurs, la migration nocturne est connue pour être diffuse (répartition des migrateurs sur un large front, Bruderer and Liechti, 19982), bien qu’elle puisse toutefois se concentrer au niveau de sites minimisant les grandes traversées marines, notamment lorsque les réserves de graisse des oiseaux deviennent faibles (Nilsson et al., 20143). La zone de projet n’est pas située dans ce type de configuration et elle occupe une faible emprise. Les 4 éoliennes représentent en effet un linéaire de seulement 2,25 km de long qui est à mettre en perspective avec les 3 700 km de linéaire qui relient le Paléarctique à l’Afrique (de Gibraltar aux côtes méditerranéennes orientales. Les suivis par radar montrent aussi que les migrateurs nocturnes volent à plus haute altitude que les migrateurs diurnes. Les hauteurs de vol peuvent être particulièrement importantes lorsqu’ils migrent au- dessus de la mer, comme le montre la détection d’oiseaux jusqu’à 6 500 mètres d’altitude au-dessus des Baléares (Bruderer, 19994). Les premiers résultats de suivis d’individus équipés de balises avec mesure d’altitude vont dans le sens de cette hypothèse, puisqu’au cours de leur migration entre la Scandinavie et l’Afrique, la Rousserolle turdoïde et la Pie-grièche écorcheur suivies ont volé au plus haut lors de leur traversée de la Méditerranée, atteignant des altitudes de plus de 3500 mètres (Sjoberg et al., 20185). Les hauteurs de vol restent toutefois dépendantes des conditions météorologiques, notamment de la force et de la direction du vent, et sont plus faibles à proximité des côtes et notamment au printemps lorsque les oiseaux terminent leur traversée de la Méditerranée. Les passereaux sont des espèces qui méritent effectivement une attention particulière étant donné le déclin de leurs populations. Le niveau d’enjeu défini comme moyen est un niveau qui intègre bien cette importance, au regard de la taille réduite de l’aire d’étude immédiate du projet et de l’importante répartition spatiale de la migration nocturne (à l’échelle de la Méditerranée et en altitude). Ce niveau d’enjeu est par ailleurs bien supérieur à ce qui est habituellement évalué pour les projets de parcs éoliens terrestres, qui ne traitent que peu ou pas de cette composante de l’avifaune, alors que le flux de migrateurs concerné peut être similaire. 2 Bruderer, Bruno & Liechti, Felix. (1999). Bird migration across the Mediterranean. Proc Int Ornithol Congr. 22. 1983-1999. 3 Cecilia Nilsson, Johan Bäckman, Thomas Alerstam; Are flight paths of nocturnal songbird migrants influenced by local coastlines at a peninsula?, Current Zoology, Volume 60, Issue 5, 1 October 2014, Pages 660–669 4 Bruderer, B. (1999) Three decades of tracking radar studies on bird migration in Europe and the Middle East. 5 Sjöberg, Sissel & Pedersen, Lykke & Malmiga, Gintaras & Alerstam, Thomas & Hansson, Bengt & Hasselquist, Dennis & Thorup, Kasper & Tøttrup, Anders & Andersson, Arne & Bäckman, Johan. (2018). Barometer logging reveals new dimensions of individual songbird migration. Journal of Avian Biology. 49. 10.1111/jav.01821. Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 9 à l’avis de l’Autorité Environnementale
OBSERVATION 5 Mammifères marins et tortues marines : • Les enjeux sont estimés par le dossier comme faibles à forts pour les mammifères marins (fort pour le Grand dauphin et modéré pour le Rorqual commun et le Cachalot) et faibles pour la Tortue caouanne. Contrairement aux mammifères marins, aux chiroptères en mer, ainsi que pour l'avifaune marine, et contrairement à ce que précise le dossier, le tableau de détail du calcul des niveaux d'enjeu sur l'aire d'étude n'est pas présenté en annexe du dossier concernant les tortues. • De même, la justification du niveau d'enjeu retenu dans l'étude d'impact mobilise le bilan des expertises réalisées de mars à juillet 2017 et ne tient pas compte des observations réalisées ultérieurement (exemple d'observation du Dauphin bleu et blanc réalisé par bateau le 24 janvier 2018). • L'Ae recommande de mieux justifier le niveau d'enjeu retenu, ou de le revoir, pour la Tortue caouanne dans le dossier, et, plus généralement, d'actualiser le tableau des niveaux d'enjeux des mammifères marins et tortues marines sur l'aire d'étude datant de 2017 dans l'étude d'impact sur la base des observations décrites en annexe du dossier. Cette observation concerne les maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE. COMPLEMENTS ET PRECISIONS A L’OBSERVATION 5 : Le calcul du niveau d’enjeu de la tortue caouanne est bien présenté en annexe 7 de l’étude d’impact (Détail des calculs des niveaux d’enjeu pour la faune marine), dans le tableau « Calcul des niveaux d’enjeu pour les mammifères marins et les tortues marines », et reporté ci-dessous. Importance de Evolution Enjeu patrimonial Niveau d'enjeu à Mammifères marins l'Aire d'étude (3) Milieu biologique 3 critères (9) immédiate (3) (3) Grand Dauphin 3 3 2 8 Rorqual commun 3 1 3 7 Cachalot 3 1 3 7 Dauphin bleu et blanc 2 1 2 5 Dauphin commun 2 1 2 5 Tortue caouanne 1 2 2 5 Baleine à bec de cuvier 1 1 2 4 Dauphin de Risso 1 1 2 4 Globicéphale noir 1 1 2 4 Dans la mesure où les niveaux d’enjeux n’ont pas été modifiés, le tableau justifiant le niveau d’enjeu (Tableau 100 : « Niveaux d’enjeu des mammifères marins et tortues marines sur l’aire d’étude », Chapitre 4.2.3.5.2 du Tome 2 de l’étude d’impact), notamment pour la tortue caouanne, n’a pas été mis à jour lors de l’actualisation des résultats d’inventaire. Pour répondre à cette demande, le tableau en question, actualisé cette fois-ci, figure ci-dessous. En plus des valeurs d’IKA (Indice Kilométrique d’Abondance) actualisées, le nombre total d’individus ainsi que le nombre d’observations distinctes ont aussi été ajoutés. Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 10 à l’avis de l’Autorité Environnementale
A noter que l’unique observation en bateau du dauphin bleu et blanc a eu lieu hors transect, l’IKA correspondant n’est donc pas calculable. Il est néanmoins possible de dire qu’il est strictement inférieur à celui de n’importe quelle espèce ayant été observée en effort. Les abondances actualisées sont donc très semblables aux précédentes estimations. Ces nouveaux chiffres ne remettent pas en cause les résultats de l’évaluation du niveau d’enjeu6. ENJEU Bilan des expertises réalisées NIVEAU ESPECES PATRIMONIAL (mars 2017 à mars 2018) D’ENJEU IKA Bateau : 0, 044 Ind/km (55 Ind en 5 obs) Grand Dauphin IKA Avion : 0,057 Ind/km (370 Ind en 51 obs, Fort Fort Tursiops truncatus + 8 ind de delphinidés indéterminés) Espèce principale sur le plateau IKA Bateau : Pas d’obs. Rorqual commun IKA Avion : 0,001 Ind/km (4 Ind en 4 obs) Fort Plus abondante à des bathymétries > 100 m Moyen Balaenoptera physalus AEI Faible occasionnellement fréquenté au printemps Cachalot Fort / Moyen Physeter macrocephalus IKA Bateau : 2 Ind en 1 obs hors transect Dauphin bleu et blanc IKA Avion : 0,014 Ind/km (93 Ind en 15 obs) Moyen Faible Stenella coeruleoalba Plus abondante à des bathymétries > 100 m AEI peu ou pas fréquentée Dauphin commun Moyen / Faible Delphinus delphis IKA Bateau : 0,001 Ind/km (1 Ind) Tortue caouanne IKA Avion : 0.001 Ind/km (6 Ind en 6 Obs) Faible En attribuant les observations de tortues Faible Caretta caretta indéterminées à cette espèce. AEI peu fréquentée Baleine à bec de cuvier Faible / Faible Ziphius cavirostris Dauphin de Risso IKA Bateau : Pas d’obs. Faible Faible Grampus griseus IKA Avion : 0,001 Ind/km (6 Ind en 1 obs) Globicéphale noir Faible / Faible Globicephala melas Tableau 100 : Niveaux d’enjeu des mammifères marins et tortues marines sur l’aire d’étude (Source : Biotope, 2017 - Chapitre 4.2.3.5.2 du Tome 2 de l’étude d’impact) 6 Non seulement les résultats sont très proches mais l’évaluation telle que présentée dans l’étude d’impact prenait déjà en compte l’ensemble des données disponibles. Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 11 à l’avis de l’Autorité Environnementale
OBSERVATION 6 Milieu naturels terrestres : La partie terrestre du raccordement électrique a fait l’objet d’inventaires menés d’avril à juillet 2017, soit des périodes relativement favorables pour la réalisation des inventaires au vu du cycle de vie et des périodes d’activité des principaux groupes faunistiques terrestres. Ces inventaires ne couvrent cependant pas une année calendaire, et de ce fait, notamment pour la flore, l’avifaune et les amphibiens, pourraient s’avérer incomplets. Cette observation concerne particulièrement le maître d’ouvrage RTE. COMPLEMENTS ET PRECISIONS A L’OBSERVATION 6 : L’aire d’étude pour le raccordement en milieu terrestre s’inscrit dans un contexte majoritairement urbain. Les dates de passages sur le terrain ont été définies au regard des sensibilités pressenties, de la bibliographie disponible et des contraintes météorologiques qui influencent les périodes d’activité et d’expression des espèces de la flore et de la faune. L’ensemble des groupes a été prospecté aux périodes les plus favorables à leur observation (période de reproduction). Flore : Prospections réalisées sur la flore précoce (début avril), flore printanière (fin avril) et flore tardive (début juin et début juillet), complétées par des sorties ciblées sur la flore dunaire (recherche notamment de l’Euphorbe peplis) en juillet. La période hivernale n’est pas une période favorable pour l’observation de ce groupe. Amphibiens : Repérage diurne et nocturne en phase de reproduction fin mars. Compte tenu de l’absence d’activité de ce groupe en hiver, des prospections réalisées sur cette période n’apporteraient aucune information supplémentaire pour ce groupe. Avifaune terrestre : Inventaire d’oiseaux nocturnes crépusculaires (fin avril), et deux passages pour les oiseaux nicheurs en période reproduction (mai et juin). En l’absence de potentialité d’accueil pour les espèces hivernantes patrimoniales (sur la base des habitats présents - milieu urbain - et sur des données bibliographiques), aucune prospection hivernale n’a été jugée nécessaire. Pour les autres groupes non cités (insectes, reptiles, chiroptères, autres mammifères), la logique est la même : la période hivernale n’est pas une période d’activités des espèces et une prospection en hiver n’apporterait aucun élément d’information supplémentaire. Aussi, les inventaires réalisés permettent d’avoir la meilleure vision possible des enjeux naturalistes associés au site en couvrant les périodes d’activité et d’expression des principaux groupes. 2.1.4 - Paysage Ce chapitre figure en page 16 de l’avis Ce chapitre n’appelle pas de compléments et précisions de la part des maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE. Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 12 à l’avis de l’Autorité Environnementale
2.1.5 - Contamination des sédiments Ce chapitre figure en pages 16 et 17 de l’avis Ce chapitre n’appelle pas de compléments et précisions de la part des maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE. 2.1.6 - Acoustique sous-marine Ce chapitre figure en page 17 de l’avis OBSERVATION 7 Le dossier précise, dans la partie « méthodes », les seuils d’audibilité ou de sensibilité des mammifères marins, tortues et poissons issus de la littérature scientifique. Cependant, le dossier ne précise pas les dates de présence de ces espèces au niveau de la zone d’étude, ce qui permettrait de mieux justifier que l’état initial acoustique réalisé entre août et septembre est bien susceptible d’être représentatif concernant les espèces ciblées. Cette observation concerne les maîtres d’ouvrage LEFGL et RTE. COMPLEMENTS ET PRECISIONS A L’OBSERVATION 7 : Les mesures acoustiques in-situ qui ont été réalisées à la fin de l’été étaient destinées à caractériser le niveau de bruit ambiant de la zone d’étude (donnée d’entrée du modèle de propagation acoustique) et non à dresser un état initial mammifères marins (assuré par l’expertise bibliographique ainsi que par les campagnes avion et bateau). Aucun sifflement ou clic de cétacés n’a d’ailleurs été détecté pendant les 33 jours d’enregistrement. En effet, compte tenu de la bande d’émission des sifflements de dauphins bleu et blanc et grands dauphins (cétacés moyennes fréquences ; 5 kHz-25 kHz), du niveau de bruit ambiant de la zone d’étude dans cette bande d’émission et du niveau de source moyen des dauphins bleu et blanc et grands dauphins (130 dB re 1uPa@1m), la distance de détection maximum de l’hydrophone pour les cétacés moyennes fréquences est de l’ordre de 300 m. Cette distance augmente à environ 1 km pour les cétacés basses fréquences (tel que le Rorqual commun). Ce faible rayon de détection des sons des individus limite donc la représentativité d’un état initial basé uniquement sur des mesures acoustiques. De plus, le bruit ambiant de la zone d’étude est dominé par un important trafic maritime et ce toute l’année (pas de forte variabilité saisonnière). Le bruit généré par ce trafic maritime est susceptible de masquer les signaux émis par les cétacés et les impulsions des organismes benthiques. Les espèces de mammifères marins sont présentes toute l’année, excepté le Rorqual commun qui n’est présent qu’au printemps. Même si des mesures acoustiques avaient été effectuées au printemps, étant donné le rayon de détection faible et le trafic maritime important, il est très probable qu’aucun rorqual commun n’aurait été détecté. La détermination des dates de présence des espèces ciblées est l’un des objets de l’état initial dans sa globalité et concerne donc aussi bien l’état initial acoustique, que l’analyse bibliographique et les inventaires par transects bateau et avion. Or, à cette échelle d’analyse, les inventaires réalisés couvrent une année complète, chaque saison étant l’objet de plusieurs passages en avion et en bateau (cf. le tableau 352 « Inventaires de terrain : Dates de prospection en milieu marin » dans le chapitre 13.6.9.3.3 du Tome 5 de l’étude d’impact). Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 13 à l’avis de l’Autorité Environnementale
En conclusion, le maitre d’ouvrage confirme que l’échantillonnage est représentatif de l’ensemble du cycle biologique et à même de répondre aux besoins de l’étude d’impact. 2.2 Analyse de la recherche de variantes et du choix du parti retenu 2.2.1 - Pour la ferme pilote Ce chapitre figure en pages 17 et 18 de l’avis. OBSERVATION 8 Concernant les variantes d’implantation de la ferme d’éoliennes, sur la base d’un certain nombre de critères présentés (usages de la pêche, sécurité maritime, enjeux touristiques et paysagers, régimes de vents, éloignement des côtes, etc.), le dossier détaille les quatre variantes étudiées. Le critère environnemental, sur la sous-zone propice étudiée, n’est pas discriminant pour les variantes proposées. Les variantes font l’objet d’une analyse multicritères, quantifiée pour certains critères (distance à la côte, longueur du raccordement, superficie de la zone de concession). Cependant, cette quantification n’est pas systématique pour les variantes, et les arguments permettant de qualifier si le critère est ou non favorable ne permettent pas toujours de comparer de manière précise les variantes. Ainsi, par exemple, le surcoût d’un éloignement plus important de la côte, réduisant l'impact paysager, et de pertes d’énergie en ligne n’est chiffré que pour les variantes défavorables sans qu’il soit possible d’estimer le coût des pertes en ligne pour la solution la plus favorable. Enfin, concernant la présentation de la variante retenue, il est mentionné que « l’orientation préférentielle des couloirs de migration de l’avifaune [a eu un] rôle majeur dans la définition des variantes d’implantation ». Pourtant, ce paramètre n’apparaît pas dans la comparaison des variantes comme critère permettant de discriminer les variantes entres elles. L'Ae recommande de mieux préciser, dans l'analyse des variantes, les paramètres environnementaux pris en compte, et notamment comment « l'orientation préférentielle des couloirs de migration de l'avifaune » a permis de définir les variantes proposées ; elle recommande également de présenter les paramètres quantitatifs de manière comparable entre les variantes étudiées, afin de mieux comprendre les raisons des choix effectués. Cette observation concerne particulièrement le maître d’ouvrage LEFGL. COMPLEMENTS ET PRECISIONS A L’OBSERVATION 8 : Il convient tout d’abord de rappeler que la zone retenue dans l’Appel à Projets EolFlo pour l’implantation d’une ferme pilote au large de Leucate-Le Barcarès a été déterminée par l’Etat à la suite d’une action de concertation et de planification, à l’échelle de la façade méditerranéenne, ayant impliqué de nombreuses parties prenantes en 2014 et 2015. Les enjeux environnementaux ont été particulièrement étudiés, aux côtés des enjeux techniques, réglementaires et socio-économiques spécifiques à chaque territoire. Par ailleurs, conformément au cahier des charges de l’Appel à Projets, LEFGL a strictement localisé son projet au sein de cette zone préalablement définie comme propice, et donc de moindre impact, par l’Etat. Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 14 à l’avis de l’Autorité Environnementale
La zone d’études est donc déjà une zone de moindre impact. Par la suite, LEFGL a entamé une concertation plus approfondie, en parallèle de l’acquisition de données de site qui ont permis d’affiner le choix de la localisation la plus opportune. De même, le raccordement électrique a fait l’objet d’une concertation « Fontaine » afin de déterminer son fuseau de moindre impact. Parmi les parties prenantes particulièrement consultées pour localiser la ferme pilote, on peut citer le Parc Naturel Marin du golfe du Lion et le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins d’Occitanie. Ainsi, ces travaux ont permis de définir une zone d’emplacement préférentiel des éoliennes d’une surface d’environ 45 km² à l’intérieur de l’enveloppe de 150 km² qui avait été initialement définie comme zone propice pour l’appel à projets. Cette zone de 45 km² de moindre impact définie à l’issue de l’ensemble de ces travaux, présente une homogénéité globale tant des habitats, que de l’occupation par l’avifaune et les mammifères marins, expliquant pourquoi les critères environnementaux n’ont plus été mis en avant dans la synthèse de choix des variantes entre elles, toutes étant localisées dans ladite zone. Néanmoins, chacune des variantes étudiées favorise, en l’état des connaissances, l’alignement des éoliennes dans le sens préférentiel des migrations avifaunistiques. De fait, dès le début des réflexions de LEFGL pour déterminer une orientation de l’implantation optimum, la prise en compte du sens des migrations de l’avifaune a été considérée, au même titre que l’orientation du vent et la pratique des activités de pêche. Cependant, contrairement à ces dernières, il n’est pas possible de définir une orientation précise des migrations sur site au point que le choix d’une des variantes envisagées plutôt qu’une autre puisse avoir une incidence sur ces mêmes migrations. En effet : • La migration des oiseaux marins est majoritairement parallèle à la côte sur le plateau du golfe du Lion ; au niveau du projet, la direction principale de migration est donc plutôt nord-nord- est/sud-sud-ouest ; • La migration des oiseaux terrestres diurnes est principalement orientée nord-est/sud-ouest, notamment pour les individus qui sont poussés en mer lors d’épisodes de forte tramontane, ou pour les individus qui coupent le golfe du Lion entre les côtes héraultaises et les côtes des Pyrénées-Orientales, ou à plus grande échelle entre les côtes provençales et les côtes catalanes. C’est la raison pour laquelle ce critère n’apparaît pas dans le tableau de comparaison des variantes. Ce critère n’a donc pas permis de retenir une variante au profit d’une autre, mais il a eu un rôle central, comme le précise LEFGL dans l’étude d’impact, dans la définition de chaque variante proposée. Concernant enfin la quantification du surcoût de l’éloignement, LEFGL fait effectivement savoir dans le chapitre 12.4.2.2.2 « Variante 2 – Recherche du plus faible impact paysager » du Tome 5 de l’étude d’impact que l’impact économique lié aux pertes en ligne et aux coûts d’exploitation associé à cette variante, la plus éloignée de la côte (entre 17,6 et 19 km de la côte), est de 14 M€ par rapport à la variante 1 qui vise à la recherche d’un optimum technico-économique (éoliennes comprises entre 14 et 17 km de la côte). Ce, montant additionnel est de nature à mettre en péril à la réalisation du projet. La variante 3 qui vise à la recherche d’un compromis entre l’optimum technico-économique (avec notamment les éoliennes perpendiculaires aux vents dominants) et l’impact paysager représente quant à elle un surcoût de l’ordre de 7 M€ par rapport à la variante 1. La variante 4 dite « pêche » correspondent à un éloignement des éoliennes à la côte similaire, compris entre 16 et 17,5 km, mais avec un écartement des éoliennes plus important du fait de l’alignement des Mémoire en réponse des Maîtres d’Ouvrage LEFGL et RTE 15 à l’avis de l’Autorité Environnementale
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