Etat des lieux et perspectives de la Culture a Jette - Note de l'Echevin de la Culture - Mounir Laarissi
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Etat des lieux et perspectives de la Culture a Jette Note de l’Echevin de la Culture 2017 Mounir Laarissi
Le mot de l’échevin 3 Introduction 6 PARTIE I : L’organisation de la compétence culturelle à Bruxelles 7 1.1 Les différentes entités compétentes en matière culturelle sur le sol bruxellois 8 1.2 Les propositions des acteurs culturels bruxellois 10 1.3 La déclaration de politique du gouvernement de la FWB 2014-2019 : quels objectifs culturels ? 12 Conclusion de la Partie I 14 PARTIE II : Étude démographique et socio-économique de jette 15 2.1 Informations générales sur la commune de Jette 15 2.2 Analyse démographique de Jette 17 2.3 Etude socio-économique 22 Conclusion de la Partie II 26 PARTIE III : Etat des lieux de l’offre culturelle à Jette 27 1 Finance et budget 27 2. Bref aperçu de la vie culturelle Jettoise 31 3.1 Le Centre Culturel de Jette 33 3.2 La Bibliothèque de Jette 36 3.3 L’Académie de Jette 39 3.4 Le Service Culture de la commune 41 Conclusion de la Partie III 44 PARTIE IV : Horizon de la politique culturelle jettoise 46 1. Rencontre entre offre culturelle et demande, dans le contexte institutionnel 46 2. Politique Culturelle 47 Axe de développement 1 : Ecole et culture 47 Priorité 1.1 : Renforcer le lien entre école et culture 47 Axe de développement 2 : la culture pour tous les âges 48 Priorité 2.1 : Développer des activités culturelles pour les enfants, les adolescents et les jeunes adultes 49 Priorité 2.2 : Développer des activités culturelles pour les familles, en prenant en compte les spécificités propres aux familles monoparentales 50 Priorité 2.3 : Promouvoir les événements culturels pour les personnes âgées, en mettant l’accent sur les projets intergénérationnels Axe de développement 3 : culture et cohésion sociale 51 Priorité 3.1 : Promouvoir une offre culturelle mobile, en partenariat avec les associations sociales 51 Priorité 3.2 : S’assurer que la diversité soit reflétée dans les propositions culturelles 52 Priorité 3.3 : Continuer à améliorer l’accès à la culture 52 Axe de développement 4 : organisation communale de la culture 54 Priorité 4.1 : Infrastructures 54 Priorité 4.2 : Favoriser les collaborations transversales entre associations 55 Priorité 4.3 : Développer l’utilisation du numérique dans le cadre de la culture 56 Priorité 4.4 : Instaurer un cadre en matière de gouvernance 57 Conclusion 58
Jette, le 5 Août 2017 Le mot de l’Echevin L’être humain ne peut vivre seul, et la culture n’est finalement que le reflet de ce constat. Depuis la nuit des temps, les sociétés humaines ont effectivement toujours développé des règles et des pratiques communes, afin de pouvoir vivre ensemble. Au-delà de cette dimension collective, la culture permet également aux hommes et aux femmes de s’élever et de se réaliser. Elle représente dès lors un vecteur essentiel d’émancipation et de développement des individus et des groupes sociaux. Alors que, dans le langage courant, la culture fait référence au patrimoine universel d’œuvres de l’esprit (comme le cinéma, la littérature, la sculpture, la peinture, la musique, …), au sens sociologique du terme, elle s’étend aux autres dimensions de la société. Ainsi, selon la définition qu’en donne l’UNESCO1, «la culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.» Dès lors, à l’heure actuelle où notre modèle de société est remis en question et où cette notion même de vivre ensemble se fragilise, il est crucial de mettre la culture au centre des préoccupations, et plus particulièrement ce rôle social qu’elle revêt. Je suis effectivement convaincu que les pratiques culturelles peuvent apporter de nombreuses réponses à ces questionnements fondamentaux, grâce à leur faculté de faire émerger les identités et de les faire se rencontrer. Mais cela passera nécessairement par une amélioration continue de l’organisation de la compétence culturelle et de sa coordination à tous les niveaux de pouvoir. Au niveau local, je pense que le rôle de la commune dans le domaine culturel est surtout celui de facilitateur, de catalyseur de la pratique culturelle, d’interface. L’autorité locale doit créer les conditions d’émergence de l’action culturelle, en mettant en place les outils et les ressources qui peuvent servir à tous les acteurs dans un souci permanent de pluralisme. Afin que la culture soit aussi un vecteur de cohésion et d’inclusion sociale, la commune doit promouvoir des partenariats avec le CPAS, la Croix-Rouge, les logements sociaux, les maisons médicales, les maisons de quartier, … Elle doit également favoriser la collaboration avec les écoles, nombreuses sur le territoire de Jette, en vue de créer des liens entre la culture et la totalité de l’enseignement primaire et secondaire. 1 Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 3
Les défis démographiques à venir seront également importants. En effet Jette devrait compter 57.000 habitants en 2025. Cela implique d’adapter les infrastructures en conséquence, pour pouvoir accueillir ce public de plus en plus nombreux. De manière générale, il faudra continuer de veiller à ce que l’offre culturelle reflète la diversité qui caractérise la commune de Jette, que ce soit en matière de genre, d’âge, d’origine, de nationalité, de religion, de milieu socio-professionnel, de handicap, etc. Tous ces efforts en matière culturelle devront toutefois être réalisés dans un cadre de gouvernance à la fois clair et transparent. Ce cadre doit effectivement définir clairement le rôle de chacun des acteurs et mettre en place des règles permettant d’administrer la culture de façon juste, éthique et efficace. Le présent document s’inscrit dans cette démarche et cette vision de la culture. Son objectif est, comme nous le verrons, de tracer les grandes lignes directrices d’une politique culturelle efficace et adaptée à la commune de Jette sur un horizon de long terme. Il est le fruit de discussions et d’échanges avec les acteurs culturels de la commune, mais aussi de réflexions personnelles. Dès lors, j’invite tous les intervenants du monde culturel jettois à se réunir et à collaborer autour de ce beau projet. Je suis convaincu que, par le biais de la culture, nous pouvons, ensemble, contribuer significativement et positivement au développement de notre chère commune. Je vous souhaite une agréable lecture, Mounir Laarissi, Echevin de la Culture à Jette 4
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Introduction Ce dossier a pour but d’établir un état des lieux de la culture à Jette afin d’en dégager les grands axes de politique culturelle. La démarche que nous avons décidé de suivre est structurée en trois niveaux. Nous commencerons par nous intéresser au contexte institutionnel dans lequel la compétence culturelle est organisée en Belgique. Cela nous permettra de bien resituer les responsabilités ainsi que les attributions de chaque entité de la complexe structure de l’Etat Belge, en particulier celles qui sont compétentes sur le territoire de la Région Bruxelloise. Le rôle des communes en la matière sera détaillé. Ensuite, nous nous concentrerons sur les caractéristiques socio-démographiques de la commune de Jette. Cette seconde partie dressera ainsi le profil de la population jettoise, étape essentielle pour pouvoir déterminer une politique culturelle ciblée et adéquate. Nous verrons d’ailleurs à ce sujet que le nombre d’habitants est en forte croissance depuis les années nonante et que la commune ne cesse de se rajeunir depuis lors. La troisième section du présent document se penchera sur l’offre culturelle telle qu’elle existe pour l’instant à Jette. Après une présentation des finances communales en matière culturelle, nous dresserons un état des lieux des acteurs et des évèments culturels qui animent la vie de la commune. Une attention particulière sera portée aux principaux représentants que sont le Centre Culturel, la Bibliothèque, l’Académie, ainsi que le Service Culture de la commune. Au terme de cette troisième partie, nous disposerons d’une vue globale de la vie culturelle jettoise. Nous aurons effectivement abordé les caractéristiques des « producteurs » de culture, des « consommateurs » ainsi que de l’environnement dans lequel offre et demande se rencontrent. Nous serons dès lors à même de réaliser la synthèse des objectifs et caractéristiques de chacun de ces éléments participant au microcosme culturel dans une quatrième et dernière partie. Sur base de cette synthèse et de tous les éléments d’analyse de ce dossier culturel, nous définirons les grands axes de politique culturelle pour la commune de Jette. 6
PARTIE I : L’organisation de la compétence culturelle à Bruxelles La complexité du système institutionnel belge n’est pas un fait nouveau, et cette réalité est d’autant plus prégnante sur le territoire bruxellois que de nombreux niveaux de pouvoir y exercent des compétences qui leur sont propres. Communauté flamande Communauté française Communauté germanophone Bruxelles Et la compétence culturelle n’échappe pas à cette règle. En effet, on peut dénombrer à Bruxelles, en tout et pour tout, 25 entités différentes qui disposent de certaines attributions en matière culturelle : • 4 entités unicommunautaires : Communauté Communauté Commission Commission française flamande communautaire communautaire française flamande (COCOF) (Vlaamse Gemeenschapcommissie) • 2 entités bicommunautaires : Etat fédéral Commission communautaire commune (COCOM) • 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale Anderlecht Auderghem Berchem- Ville Etterbeek Evere Forest Sainte-Agathe de Bruxelles Ganshoren Ixelles Jette Koekelberg Molenbeek- Saint-Gilles Saint-Josse- Saint-Jean ten-Noode Schaerbeek Uccle Watermael- Woluwe-Saint- Woluwe-Saint- Boitsfort Lambert Pierre 7
On pourrait également mentionner le soutien possible de la Région bruxelloise, qui est responsable de « l’image de Bruxelles » et de son « rayonnement international », bien que la culture ne soit pas explicitement l’une de ses compétences. Cet imbroglio institutionnel a déjà suscité de nombreuses réactions et tentatives de simplification par les différents acteurs culturels. Nous mentionnerons à ce sujet des initiatives telles que « le Plan culturel pour Bruxelles » qui a été proposé au monde politique en 2009 par le Réseau des Arts Bruxellois (RAB) et le Brussels Kunstenoverleg (BKO) ou encore la concertation « Bouger les lignes » lancée par la Ministre Joëlle Milquet en 2015, et continuée par la Ministre Alda Greoli. Nous nous attarderons également sur les objectifs en matière culturelle tels que repris dans la déclaration politique du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2014-2019. Le but de la présente section est de détailler comment la compétence culturelle est organisée et répartie sur le sol bruxellois, en vue de mieux comprendre le cadre dans lequel évoluent les communes en la matière, et en particulier Jette, mais aussi pour identifier des leviers d’actions sur lesquels jouer pour mener des politiques culturelles locales efficaces. 1.1 Les différentes entités compétentes en matière culturelle sur le sol bruxellois Compétences des Communautés française et flamande Les deux grandes Communautés, française et flamande, ont été créées, en même temps que les Régions, par la réforme de 1970 qui transforme petit à petit la Belgique en Etat fédéral. Les compétences initiales de ces Communautés étaient essentiellement culturelles, mais vont être élargies par les réformes d’Etat de 1980, 1988-1989 et 2014 aux compétences en matière d’enseignement, d’emploi des langues et des matières dites « personnalisables » qui comprennent, d’une part, la politique de santé (médecine préventive et curative) et, d'autre part, l'aide aux personnes (la protection de la jeunesse, l'aide sociale, l'aide aux familles, l'accueil des immigrés, ...). En vertu de l’article 127, § 2, de la Constitution, les communautés sont compétentes à l’égard des institutions établies dans la région bilingue de Bruxelles-Capitale, qui se rattachent exclusivement à l'une ou l'autre Communauté en raison de leurs activités. C’est dès lors la nature des activités développées par une institution qui va constituer un lien de rattachement exclusif à l’une de ces deux communautés2. Le système qui en résulte est donc relativement complexe, mais possède l’avantage d’offrir au public une très grande diversité culturelle et de leur laisser la liberté du choix de leurs pratiques culturelles. Ainsi, une personne pourra répartir différentes parties de son existence socio-culturelle au sein des deux Communautés3. Compétences des Commissions communautaires Les Commissions communautaires francophone (COCOF), flamande (VGC) et commune (COCOM) ont été instituées par la loi spéciale de 1989 afin de définir le mode d’intervention des Communautés française et flamande dans la région bilingue de Bruxelles. Ce sont ces commissions qui permettent, notamment, d’assurer la présence de la Communauté flamande, minoritaire sur le sol bruxellois, de garantir la prise en compte des Bruxellois francophones dans les politiques de la Communauté française - ces derniers représentant environ 25% des francophones de Belgique - et qui permet également la gestion des institutions bilingues. 2 La VRT, par exemple, relève des décrets de la Communauté flamande alors que la RTBF va quant à elle être soumise à ceux de la Communauté française. 3 Un individu pourra choisir en effet de placer, par exemple, ses enfants dans une école francophone tout en l’inscrivant dans une académie flamande de musique. 8
La COCOF et la VGC sont toutes deux sous tutelle de leur communauté respective, à savoir respectivement la Communauté française et flamande, ce qui signifie qu’elles peuvent intervenir en tant que pouvoir organisateur dans les matières communautaires, qu’elles soient culturelles, sociales, liées à la santé ou encore l’enseignement. En outre, la Communauté française a transféré en 1993 certaines compétences communautaires à la COCOF, comme le tourisme ou encore la formation professionnelle, de telle sorte que la COCOF agit en ces matières en tant qu’entité fédérée autonome. La COCOM, quant à elle, dispose du pouvoir de régler conjointement les matières culturelles bicommunautaires et peut donc ainsi prendre l’initiative, en tant que pouvoir organisateur, de créer, de gérer ou de subventionner des institutions dont les activités sont destinées à l’ensemble des bruxellois, sans distinction communautaire. Compétences de l’Etat Fédéral L’Etat fédéral, pour sa part, est compétent en matière culturelle pour adopter notamment les normes qui régissent directement les personnes à Bruxelles et est également responsable des institutions qui ne relèvent d’aucune communauté. Ces compétences culturelles résiduelles s’observent dans les autres Etats fédéraux, et se comprennent pour des projets d’envergure internationale et pour promouvoir les relations culturelles avec l’étranger. Ainsi, le Théâtre royal de la Monnaie, l’Orchestre National de Belgique et Bozar tombent tous sous les compétences de l’Etat fédéral, tout comme les institutions scientifiques telles que les musées royaux ou encore la bibliothèque royale. Compétences des communes Dernier acteur dans la myriade des entités compétentes en matière culturelle sur le sol bruxellois, la commune exerce en réalité une double fonction : • Tout d’abord, la commune est un pouvoir local subordonné : elle est donc chargée de l’exécution de certaines décisions prises par les différentes entités belges (que ce soit le fédéral, les communautés ou encore les régions) • Ensuite, elle constitue une entité politique décentralisée : elle peut donc prendre des initiatives dans les matières qui ne sont pas exclues de sa compétence par la Constitution, la loi, le décret ou l’ordonnance. Les communes exercent ainsi certaines missions obligatoires, identiques pour chaque commune bruxelloise, comme : Le maintien de l’ordre La gestion des voiries La planification La tenue des registres L’enseignement primaire de l’état-civil La tenue des registres La délivrance des permis de la population d’urbanisme 9
A côté de ces attributions obligatoires, les communes peuvent également remplir les missions facultatives suivantes : La culture La planification Les activités socio-culturelles L’emploi L’urbanisme La sécurité incendie Le logement Le sport La mobilité La cohésion sociale En matière culturelle particulièrement, la commune est un élément important pour le développement culturel local, et elle exerce à ce titre un soutien indispensable aux activités culturelles, essentiellement sous la forme de mise à disposition d’infrastructures et de subventions. Elle peut en effet mettre des infrastructures telles que les bibliothèques, les académies au service de différentes activités, que ces dernières soient déjà existantes ou devant être construites pour l’occasion. Ensuite, de nombreuses communes, et Jette en fait partie, octroient directement des subventions aux différentes associations culturelles. 1.2 Les propositions des acteurs culturels bruxellois Comme nous l’avons déjà mentionné dans l’introduction de cette partie, l’imbroglio institutionnel dans lequel évolue la compétence culturelle à Bruxelles a déjà suscité de nombreuses réactions et tentatives de simplification par les différents acteurs de terrain. Il est essentiel pour le monde politique d’écouter les différents appels qui proviennent du terrain, et ceux-ci sont légion en ce qui concerne la culture. On peut mentionner à cet effet « le Plan culturel pour Bruxelles » qui a été proposé au monde politique en 2009 par le Réseau des Arts Bruxellois (RAB) et le Brussels Kunstenoverleg (BKO) ou encore la concertation « Bouger les lignes » lancée par la Ministre Joëlle Milquet en 2015, et continuée par la ministre Alda Greoli. Il sera intéressant de garder à l’esprit ces propositions émanant de la base et de voir dans quelle mesure ces dernières peuvent être prises en compte au niveau local lors de l’élaboration de la politique culturelle pour la commune de Jette. Plan Culturel pour Bruxelles4 Le plan culturel pour Bruxelles, présenté en 2009 par le RAB/BKO , consiste en un ensemble de 34 propositions concrètes qui ont été développées et étudiées pendant plus de deux ans par cent vingt acteurs culturels bruxellois. Ces propositions se déclinent autour de 5 thématiques propres au développement de la culture à Bruxelles : la cohérence l'organisation la diversité le rôle de la gestion le rayonnement territoriale et l'accès des artistes de la culture culturel des activités à la culture dans la ville et de la promotion de Bruxelles culturelles de celle-ci 4 Les 34 propositions peuvent être consultées à l’adresse suivante : http://rabbko.be/fr/publication/cultuurplan-voor-brussel 10
Ces mesures s’adressent à trois différents niveaux d’intervenants : certaines peuvent être déployées par les acteurs culturels bruxellois eux-mêmes, d’autres nécessitent l’implication et la collaboration du RAB/BKO5, les dernières enfin requièrent l’intervention des pouvoirs politiques et publics distincts. La commune de Jette, en particulier, peut apporter sa pierre à l’édifice de cet ambitieux plan culturel et jouer un rôle dans la mise en œuvre concrète de certaines des mesures proposées. A commencer par celles qui concernent le rayonnement international de Bruxelles au travers de divers ambassadeurs bruxellois célèbres à l’étranger. Effectivement, Jette a la chance d’être la commune dans laquelle René Magritte a vécu 24 ans, de 1930 à 1954, rue Esseghem. Il est important que la commune continue à développer la tenue d’événements en relation avec le peintre, tels que « L’année Magritte », afin de contribuer au rayonnement international de Bruxelles et de situer la commune de Jette sur la carte du monde ! D’autres mesures sur lesquelles la commune peut avoir une influence relèvent de la gestion des horaires des activités culturelles à Bruxelles. Elles peuvent en effet tenter de remédier au fait que l’offre culturelle estivale est maigre comparée au reste de l’année ou encore que les infrastructures culturelles ferment leurs portes relativement tôt. Jette pourrait ainsi, par exemple, mettre en place un grand festival pour les jeunes durant la période estivale, afin d’intensifier l’offre culturelle à ce moment de l’année pour répondre à la première demande. L’opportunité d’étendre les heures d’ouverture des musées et autres lieux culturels peut également être analysée et proposée. Enfin, on peut également souligner les enjeux au niveau de la gestion communale qui sont évoqués dans ce plan culturel. Les communes y sont effectivement saluées pour leur action de proximité et les iniatives locales dont elles font preuve (les activités culturelles dans l’espace public, l’intégration sociale, les projets socioculturels de quartier, …). Mais les acteurs culturels interrogés ont remarqué que, souvent, l’impact de ces actions locales dépassaient le territoire communal, et, de plus, ne tenaient pas toujours compte des infrastructures et des activités culturelles existantes. Selon eux, une meilleure collaboration des communes avec la Région permettrait une meilleure intégration des décisions culturelles dans le contexte urbain. Ils appellent aussi à un réel partenariat entre les communes et les acteurs culturels afin d’utiliser de manière plus efficace les moyens existants. A ce titre, nous pouvons déjà annoncer la mise sur pied d’une coordination de la culture réunissant une fois par mois, à l’heure actuelle, les représentants des principaux acteurs culturels jettois, à savoir : la Bibliothèque, le centre culturel, l’académie ainsi que le service culture communal et l’échevin de la culture. Bouger les lignes Plus récemment, nous pouvons également mentionner l’initiative « Bouger les Lignes » qui est une consultation des acteurs culturels lancée en 2015 par Joëlle Milquet, alors Ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en collaboration avec l’Observatoire des Politiques culturelles et l’Administration Générale de la Culture, avec le soutien de PointCulture et dont le but est de mettre en place la politique culturelle du XXIème siècle. 5 Réseau des Arts à Bruxelles / Brussels Kunstenoverleg 11
Alda Greoli, qui succède à Joëlle Milquet au poste de Ministre de la Culture de la FWB, a reçu au début de l’année 2017 les recommandations des groupes de réflexion (appelés « Coupoles ») qui étaient au nombre de 6, à savoir : Artistes au centre : Alliance Plan culturel Démocratie Entrepreneuriat Nouvelle présenter un plan de Culture-École : numérique : et diversité culturel : Gouvernance : soutien aux artistes. présenter un présenter un plan culturelles : développer de tracer les lignes programme complet culturel numérique présenter une nouveaux outils de d’une nouvelle « culture dans l’école intégré avec les nouvelle stratégie : soutien au gouvernance des » et « école dans la initiatives des autres d’accès aux droits déploiement culturel politiques culture ». niveaux de pouvoir, culturels des tout en évitant les culturelles. dont la ligne de nouveaux publics et dérives d’une démarcation est des publics éloignés marchandisation de basée sur les de la culture ; de la culture. contenus. promotion de la diversité culturelle liée à la diversité interculturelle de la population. A nouveau, toutes ces recommandations sont autant de sources d’inspiration dont il peut être judicieux de s’inspirer, afin que la politique culturelle au sein de la commune de Jette suive une direction semblable à celle qui est insufflée à plus haut niveau, afin qu’elle trouve écho dans le reste du monde culturel bruxellois. Et la commune de Jette a l’ambition de jouer un rôle dans ces différents sujets en proposant, notamment, des innovations au niveau du lien entre culture et numérique, en mettant l’accent sur l’importance de la culture au sein de l’enseignement ou encore en démocratisant encore plus avant l’accès à la culture, en touchant particulièrement les publics éloignés de la culture et en offrant une offre diversifiée, afin que tout un chacun puisse s’y retrouver et se sentir à la maison. 1.3 La déclaration de politique du gouvernement de la FWB 2014-2019 : quels objectifs culturels ? Nous allons clôturer cette partie en se penchant un instant sur les objectifs que la FWB s’est donné en matière culturelle, tels que décrits dans la déclaration de politique du gouvernement. Ceci toujours dans le but de comprendre l’environnement dans lequel s’inscrit aujourd’hui une politique culturelle communale, et afin d’identifier les courants susceptibles d’être les plus porteurs et les plus efficaces. Ces objectifs se déclinent autour de 4 grands axes : 1 Soutenir la création Le gouvernement s’engage en effet à accompagner les artistes dans leur processus de création, et plus particulièrement • Créer un cadastre de l’emploi dans le secteur artistique ; • Favoriser l’accompagnement et l’encadrement des artistes (notamment dans les disciplines émergentes) ; • Soutenir des initiatives (salons, festival, sites internet) en vue de susciter des rencontres entre les créateurs, les industries culturelles et créatives et les bailleurs de fonds éventuels ; • Favoriser les résidences d’artistes ; • Promouvoir les financements complémentaires via St’art, le crowdfunding, le micro-crédit, le mécénat ou encore le sponsoring. 12
2 Renforcer l’accès à la culture Améliorer l’accès à la culture passe d’abord, selon le gouvernement, par un renforcement de l’accès à la culture à l’école, afin que chaque élève puisse acquérir une capacité d’expression artistique. Pour ce faire le gouvernement souhaite, entre autres, : • Procéder à une évaluation des mécanismes existants (tels que le dispositif « culture/école » ou le programme « spectacle à l’école ») ; • Encourager les synergies entre les établissements scolaires et le monde culturel (musées, bibliothèques, centres culturels, artistes, académies, …) ; • Intégrer une dimension pédagogique et éducative auprès de chaque acteur culturel reconnu en FWB (programmation spécifique pour les enfants, tarifs spécifiques, support pédagogique, …). Le gouvernement compte également mettre en place différentes mesures afin de faciliter encore plus qu’avant l’accès à la culture pour tous les publics, et notamment : • Soutenir les artistes « amateurs » ; • Évaluer les dispositifs visant à favoriser l’accès à l’offre culturelle (article 27, …) ; • Maintenir et cibler les politiques de tarifs réduits envers certains publics (revenus limités, familles, …) ; • Favoriser la médiation culturelle en intensifiant les collaborations entre opérateurs culturels et acteurs sociaux ; • Valoriser et renforcer l’éducation permanente ; • Soutenir et développer les mécanismes facilitant l’accès aux personnes atteintes d’un handicap • Etablir une collaboration entre les secteurs concernés par le monde littéraire et de l’édition (enseignement, petite enfance, alphabétisation, nouvelles technologies, culture). 3 Assurer une meilleure diffusion et une plus grande valorisation de la culture et du patrimoine Le gouvernement propose diverses mesures pour améliorer la diffusion de la culture et du patrimoine, notamment de : • Soutenir les lieux de diffusion des disciplines artistiques ; • Assurer une place à la diffusion des initiatives locales (théâtre amateur, groupes musicaux, projets d’académie, …) ; • Mettre en place des réseaux de lieux de diffusion et y impliquer les centres culturels ; • Repenser le système de tournées « Arts et vie » ; • Promouvoir les disciplines émergentes (arts forains, du cirque et de la rue, arts plastiques et visuels, arts numériques et technologiques, arts urbains). Pour ce qui est de la valorisation et de la préservation du patrimoine, les mesures suivantes sont mises en avant : • Soutenir les initiatives de numérisation ; • Augmenter la visibilité des collections publiques, par exemple via la mise en place d’expositions itinérantes. 4 Poursuivre l’optimisation de la gouvernance culturelle Le gouvernement désire rendre la transparence des interventions publiques parfaite et optimiser le fonctionnement des différents mécanismes institutionnels qui interviennent dans le monde culturel. 13
Conclusion de la Partie I Cette première partie nous a permis de mieux cerner comment la compétence culturelle est organisée à Bruxelles, les revendications principales qui émanent du terrain et enfin d’examiner les objectifs culturels de la déclaration de politique de gouvernement de la FWB 2014-2019. L’analyse et la recoupe de ces différentes informations nous inspire déjà une série de principes et d’objectifs généraux en matière de politique culturelle communale qui sont empreints d’actualité, qui sont en phase avec les grandes tendances en matière culturelle à Bruxelles et qui sont dès lors les plus susceptibles de porter leurs fruits dans les années à venir. Renforcer le lien existant Développer la culture numérique entre école et culture Démocratiser l’accès à la culture Contribuer au rayonnement pour dynamiser le tissu social international de Bruxelles Accentuer la collaboration avec Améliorer la transparence et entre les acteurs culturels locaux de la gouvernance culturelle 14
PARTIE II : Etude démographique et socio-économique de Jette Après avoir étudié le fonctionnement et l’organisation de la culture au sein de la Région Bruxelles Capitale, nous allons maintenant nous intéresser de plus près à la commune de Jette et à ses caractéristiques propres. Dans un premier temps, nous allons nous pencher sur les caractéristiques générales de la commune pour ensuite passer à une analyse démographique et socio-économique plus approfondie. 2.1 Informations générales sur la commune de Jette Jette est une commune de 5 km², soit 3% du territoire régional, qui est située au nord-ouest de la Région bruxelloise. Ses communes limitrophes sont : • à l’est : la Ville de Bruxelles (Laeken) • au sud : Koekelberg et Molenbeek-Saint-Jean • au sud-ouest : Ganshoren • à l’ouest : Asse (région flamande) • au nord : Wemmel (région flamande). 3 2 1 5 4 6 7 8 Figure 1 : Carte de Jette (reprise du rapport extrait du rapport « Zoom sur Jette », IBSA & Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles (Edition 2016). La commune compte huit6 quartiers7 : 1 Bois du Laerbeek – Poelbos 5 Houba 2 Heymbosch – Az-Jette 6 Jette Centre 3 Heysel 7 Woeste 4 Parc Baudouin – Dielegembos 8 Basilique 6 Il est à noter que cinq de ces quartiers s’étendent sur plusieurs communes. C’est le cas des quartiers Jette-centre et Bois du laerbeek-Poelbos (avec Ganshoren), Basilique (avec Ganshoren et Koekelberg), Houba et Heysel (avec la Ville de Bruxelles). 7 Ces « quartiers » sont définis par le Monitoring des Quartiers et correspondent à une somme de secteurs statistiques spatialement contigus regroupés en fonction de leurs caractéristiques sociodémographiques et physiques. Pour plus d’information, voir www.monitoringdesquartiers.brussels. 15
Jette accueille sur son territoire deux sites multifonctionnels importants, à savoir le Heysel-Brugmann et le campus universitaire de l’UZ Brussel. Les espaces verts sont également très étendus à Jette puisque 1km² de la surface communale (soit 20%) est constituée de parcs et de bois comme, par exemple, le bois du Laerbeek, le Parc Baudouin, le bois de Dielegem, ... La densité de population est de 10 058 habitants par km² et est plus élevée dans le sud de la commune (Jette-Centre, Woeste et une partie du quartier Basilique). C’est en effet la partie sud de la commune qui a été la première à s’urbaniser petit à petit vers la fin du 19ème siècle, autour du noyau villageois historique formé par l’ancienne église paroissiale Saint-Pierre et la Place Reine Astrid (dite aussi place du Miroir). Cet ancien noyau villageois constitue d’ailleurs encore un centre commercial local important. Figure 2 - Densité de population par secteur statistique (au 1er janvier 2013) Le nord de la commune, quant à lui, est occupé par de nombreux espaces verts et par les quartiers Heymbosch – AZ Jette ainsi qu’une partie des quartiers Heysel et Houba. Cette partie de la commune a longtemps conservé son caractère rural puisque cette partie de Jette n’a commencé son urbanisation qu’à partir de 1950. On peut encore mentionner la construction du quartier « Les Jardins de Jette » au début des années 1990 à proximité immédiate du ring, entre l’hôpital universitaire Ziekenhuis Brussel (UZ Brussel) et l’avenue de l’exposition universelle. C’est notamment ce quartier qui a permis la relance de la croissance de la population jettoise dans le courant des années 1990 comme nous le verrons lorsque nous traiterons des aspects démographiques de la commune plus bas. En matière de logements sociaux, on note qu’ils sont légèrement moins nombreux à Jette (6 logements sociaux pour 100 habitants), que dans le reste de la Région bruxelloise (7 logements sociaux pour 100 habitants). Ces logements sociaux sont essentiellement situés à l’est de la commune, et notamment à Esseghem (quartier Woeste) et Brugmann (quartier Houba). 16
Les écoles primaires sont nombreuses et assez bien réparties sur tout le territoire. En tout, Jette compte 4309 élèves scolarisés dans l’enseignement primaire. Selon une étude de l’IGEAT, Jette serait d’ailleurs une commune très attractive pour son enseignement puisque des enfants venant d’autres communes sont scolarisés à Jette. Il y a une école secondaire officielle, l’Athénée royal de Jette mais aussi plusieurs écoles secondaires libres qui attirent un public conséquent issu des communes avoisinantes : le collège Saint-Pierre et le centre scolaire du Sacré-Cœur. On peut encore mentionner une école de promotion sociale qui offre essentiellement des cours de langue et d’habillement. Il y aura donc lieu de conserver à l’esprit ces différentes caractéristiques de la commune de Jette lors de l’établissement de la politique culturelle. 2.2 Analyse démographique de Jette Zoom sur la population jettoise d’aujourd’hui Evolution démographique de Jette jusqu’à aujourd’hui La population jettoise atteint les 50.724 habitants au 1er janvier 2015, soit environ 4% de la population de la Région bruxelloise qui pointe à 1.175.173 habitants à la même date. Cette croissance démographique à Jette a débuté vers 1860 pour culminer à plus de 40 000 habitants dans les années 1970. Cette population a ensuite diminué et vieilli jusque au début des années 1990, de telle sorte que Jette était la 5ème commune la plus vieille de Belgique en 1991 (sur 589 communes). La croissance de la population a ensuite connu un nouvel essor dans les années 90 grâce à un afflux d’habitants, principalement d’origines marocaine, congolaise, roumaine et polonaise (Van Hamme et al., 2016). On peut mentionner ici que le développement du nouveau quartier « les Jardins de Jette » à proximité de l’UZ Brussel a largement contribué à ce nouvel élan démographique. Cette augmentation de citoyens jettois a continué de plus belle entre 2005 et 2015, années durant lesquelles leur nombre a cru au rythme impressionnant de 20%, soit plus vite que la croissance au niveau de la Région. Cette arrivée massive de nouveaux jeunes habitants depuis les années 90 a eu pour majeure conséquence un rajeunissement de la population : les personnes âgées arrivent à l’âge de décès pendant que de nouvelles populations plus jeunes s’établissent à Jette. Ce rajeunissement est très important, comme en témoigne le classement des communes les plus vieillies de Belgique, dans lequel Jette est passé de la 5ème position en 1991, à la 564ème position en 2015 (sur 589 communes). C’est donc aujourd’hui la 25ème commune la plus jeune de Belgique. Structure de la population par âge Jette Région bruxelloise Tranche d'âge Nombre % Tranche d'âge Nombre % 0-17 ans 12.013 24% 0-17 ans 267.922 23% 18-64ans 30.940 61% 18-64ans 751.915 64% 65 et + 7.771 15% 65 et + 155.336 13% Total 50.724 100% Total 1.175.173 100% Figure 3 - Ventilation de la population par groupe d'âge au 1er Janvier 2015 (Source : IBSA) 17
Le tableau de la figure 3 fournit un premier aperçu global sur la composition de la population jettoise. On y constate notamment que la tranche d’âge la plus représentée est évidemment la population active qui a entre 18 et 64 ans. Celle-ci est légèrement sous-représentée à Jette comparé à la Région bruxelloise, avec 61% contre 64% au niveau régional). Les seniors et les jeunes jettois sont pour leur part surreprésentés à Jette, comparé à la Région. On peut observer sur la pyramide des âges, représentée à la figure 4, que Jette connaît effectivement une légère surreprésentation des personnes âgées (principalement des femmes) et des jeunes enfants (de moins de 10 ans) comparativement à la région. Cette pyramide des âges confirme également que la population active est, quant à elle, proportionnellement moins nombreuse à Jette que dans la région bruxelloise, surtout chez les hommes de 20 à 50 ans et les femmes de 20 à 35 ans. 295 et + Hommes Région bruxelloise 90-94 ans Hommes Jette 85-89 ans 80-84 ans Femmes Région bruxelloise 75-79 ans Femmes Jette 70-74 ans 65-69 ans 60-64 ans 55-59 ans 50-54 ans 45-49 ans 40-44 ans 35-39 ans 30-34 ans 25-29 ans 20-24 ans 15-19 ans 10-14 ans 5-9 ans 0-4 ans 5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5 Figure 4 - Pyramide des âges pour 100 habitants à Jette et en Région bruxelloise au 1er Janvier 2015. Graphique extrait du rapport « Zoom sur Jette », IBSA & Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles (Edition 2016) Structure de la population par genre En terme de structure par sexe, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à Jette, comme dans le reste de la Région Bruxelloise d’ailleurs. Il y a en effet environ 90 hommes pour 100 femmes à Jette, alors que ce rapport de masculinité passe à 95 hommes pour 100 femmes au niveau de la région. Cela s’explique principalement par le fait que l’espérance de vie des femmes est plus importante que celle des hommes. Il sera intéressant de garder ce chiffre à l’esprit, étant donné que les consommations culturelles peuvent différer d’un genre à l’autre. Jette Région bruxelloise Age moyen total 38.3 37.4 Age moyen hommes 36.3 36.1 Age moyen femmes 40.0 38.6 Rapport de masculinité 89.8 95.1 Figure 5 - Structure par sexe de la population jettoise au 1er Janvier 2015 18
Structure de la population par composition des ménages La composition des ménages privés jettois est détaillée et comparée à celle de la Région bruxelloise à la figure 6. Au 1er janvier 2015, Jette compte 21.749 ménages privés dont 40% sont des personnes isolées, ce qui est inférieur à la proportion observée au niveau régional (47% d’isolés). Les couples avec (27%) et sans enfants (17%) sont, pour leur part, surreprésentés à Jette comparativement à la Région bruxelloise (avec respectivement 24% et 15%). Enfin, les familles monoparentales représentent 13% de la composition des ménages, et il est à noter que 87% de ces parents isolés sont des femmes. Jette Région bruxelloise Autres Autres 705 = 3% 17.130 = 3% Familles monoparentales Familles monoparentales 2.812 = 13% 62.690 = 12% Personne isolée Personne isolée 8.609 = 40% 252.404 = 46% Couples sans enfants Couples sans enfants 3.761 = 17% 82.157 = 15% Couples avec enfants Couples avec enfants 5.862 = 27% 128.289 = 24% Figure 6 - Nombre de ménages privés selon le type de ménage, 1er janvier 2015 (Source : IBSA) Structure de la population par nationalité Comme déjà énoncé plus haut, Jette est une commune diverse et multiculturelle. Il est intéressant de noter que Jette est l’une des cinq communes bruxelloises comptant le moins de ressortissants étrangers. En effet, 78% des Jettois disposent de la nationalité belge au 1er janvier 2015, comparé à 66% pour l’entièreté de la Région. La figure 5 illustre la répartition de la population étrangère par groupe de nationalités au 1er janvier 2015 . On constate que 61% des habitants d’origine étrangère proviennent de l’Union Européenne, 13% d’Afrique du Nord et 9% d’Afrique Subsaharienne. Reste de l’OCDE 0.4% Amérique latine 2% Autres 9% Afrique Subsaharienne 9% UE-15 (sans la Belgique) 33% Afrique du Nord 13% Turquie 2% Reste de l’Europe 4% UE-13 (nouveaux Etats Membres) 40% Figure 5 - Répartition de la population étrangère par groupe de nationalités au 1er janvier 2015 19
La figure 6 reprend quant à elle les 10 nationalités étrangères les plus représentées à Jette au 1er janvier 2015. Le top 3 est constitué des nationalités roumaines, marocaine et polonaises. Cette diversité est une richesse pour la commune et il est essentiel que la politique culturelle soit implémentée de telle sorte à toucher chaque citoyen, quelle que soit son origine. Ce rassemblement de cultures diverses constitue autant de leviers d’actions qui peuvent être utilisés pour développer le vivre ensemble et l’ouverture à l’autre au sein de la commune. 9. Pays Bas 247 8. Portugal 10. Arménie 403 224 7. République Démocratique du Congo 1. Roumanie 466 1.794 6. Espagne 700 2. Maroc 1.244 5. Italie 816 4. France 3. Pologne 1.085 1.127 Figure 6 - Ressortissants des 10 nationalités étrangères les plus représentées à Jette au 1er janvier 2015 Projection démographique de la commune de Jette de 2015 à 2025 Nous avons effectué plus haut l’étude démographique de la population jettoise telle qu’elle existe aujourd’hui, mais il est également primordial de s’intéresser aux évolutions futures de ces indicateurs démographiques afin de pouvoir les prendre en compte dans la mise au point de la politique culturelle sur le territoire jettois. Pour ce faire, nous baserons notre analyse sur le rapport « Projections démographiques communales bruxelloises 2015-2025 » publié dans les cahiers de l’IBSA, Octobre 2016 , qui nous indique que, selon les projections démographiques du Bureau Fédéral du Plan et Statistics Belgium, la région de Bruxelles-Capitale va connaître une croissance de sa population de plus de 100 000 individus entre 2015 et 2025. Parmi les 19 communes bruxelloises, Jette fait partie du groupe de tête des entités qui connaîtront une croissance de leur population de plus de 12% sur les 10 années à venir. 8 Un exemplaire de ce document peut être trouvé sous format électronique à l’adresse suivante : http://ibsa.brussels/fichiers/publications/cahiers-de-libsa/cahiers_ibsa_n_6_octobre_2016 20
Evolution de la structure par âge Entre 2015 et 2025, la commune de Jette se caractérise par une croissance Age (années) Jette démographique nettement plus importante (+13 %) que celle de l’ensemble de la Région (+8,6 %) et 80 passe de 50.724 à plus de 57.300 habitants, soit une croissance absolue de plus de 6 500 Jettois. 60 La commune n’aura jamais été aussi peuplée. Bien que très importante, cette évolution est toutefois plus modérée que celle enregistrée entre 40 2005 et 2015 (+20 %), tout à fait exceptionnelle. 20 0 Nombre 400 200 0 200 400 Au niveau de la pyramide des âges, la population jettoise devrait continuer à rajeunir à l’horizon 2025, principalement via la croissance importante des adolescents (entre 12 et 17 ans), qui devrait atteindre 3% par an, ce qui est vraiment considérable, et celle de la petite enfance (0 à 2 ans) de 2.2% par an. Les autres catégories d’âge vont également croître, mais dans une moindre mesure que les deux catégories ci-dessus. On peut également noter que la tranche de plus de 80 ans est la seule à diminuer sur l’horizon 2015-2025 considéré, ce qui témoigne à nouveau du rajeunissement de la population jettoise. Jette 2015 2015-2020 2020 2020-2025 2025 0-2 ans 2406 266 11% 2972 259 10% 2931 3-5 ans 2328 128 5% 2456 367 15% 2823 6-11 ans 4061 354 9% 4415 322 7% 4767 12-17 ans 3218 511 16% 3729 468 13% 4197 18-29 ans 7856 664 8% 8520 396 5% 8916 30-44 ans 11676 385 3% 12061 413 3% 12474 45-64 ans 11408 915 8% 12323 623 5% 12946 65-79 ans 5101 221 4% 5322 488 9% 5810 80 ans et + 2670 -133 -5% 2537 -48 -2% 2489 Total 50724 3311 7% 54035 3287 6% 57322 Evolution de la structure par genre Au cours des dix années à venir, le nombre d’hommes va augmenter plus rapidement que le nombre de femmes, ce qui se traduit par une hausse du rapport de masculinité (tableau 3), qui atteint 0,96 en 2020 et près de 0,97 en 2025. Cela s’explique par le rajeunissement progressif de la population et la recomposition démographique de celle-ci via les migrations internationales, qui, mécaniquement, tendent plutôt à augmenter la proportion d’hommes. 21
Communes 2015 2020 2025 Anderlecht 98.3 99.7 100.4 Auderghem 90.3 91.2 91.9 Berchem-Sainte-Agathe 92.7 93.9 94.7 Bruxelles 103.9 104.5 105.1 Etterbeek 90.4 91.3 91.6 Evere 88.8 90.7 92.9 Forest 92.9 93.5 93.8 Ganshoren 88.2 90.1 91.0 Ixelles 95.2 95.5 95.0 Jette 89.8 90.6 91.0 Koekelberg 98.3 99.5 100.4 Molenbeek-Saint-Jean 98.9 100.0 100.6 Saint-Gilles 101.1 101.7 101.3 Saint-Josse-ten-Noode 106.7 107.8 108.2 Schaerbeek 97.8 99.1 99.3 Uccle 85.4 85.9 85.8 Watermael-Boitsfort 85.9 86.0 85.9 Woluwe-Saint-Lambert 84.4 85.3 85.6 Woluwe-Saint-Pierre 87.5 89.0 89.3 Région de Bruxelles-Capitale 95.1 96.1 96.6 2.3 Etude socio-économique Jette est une commune dont la population est majoritairement constituée de classes moyennes. Les revenus moyens sont supérieurs à ceux de la Région dans son ensemble et varient relativement peu sur tout le territoire de la commune, ce qui se traduit par un indice de Gini9 relativement faible (0,42) comparé à la moyenne des communes de la Région bruxelloise (0,46). Emploi Les indicateurs en termes d’emploi sont meilleurs à Jette que dans le reste de la Région, pour toutes les tranches d’âge, aussi bien pour les hommes que pour les femmes10. 69% de la population active (15-64 ans) sont actifs sur le marché de l’emploi (contre 62% pour la Région). On peut toutefois observer à ce sujet qu’il existe une certaine disparité dans la commune, le taux d’activité étant moins élevé au sud qu’au nord. Le taux de chômage, quant à lui, est de 20%, ce qui est assez élevé, bien qu’inférieur à celui de la Région. Ce taux de chômage touche essentiellement les jeunes étant donné qu’un jeune sur trois est sans emploi. Les mêmes disparités en terme de chômage sont observées entre le sud et le nord de la commune. 9 Le coefficient de Gini est une mesure statistique de la dispersion d'une distribution dans une population donnée, développée par le statisticien italien Corrado Gini. Le coefficient de Gini est un nombre variant de 0 à 1, où 0 signifie l'égalité parfaite et 1 signifie une inégalité parfaite (par exemple un seul salarié dispose de tous les revenus et les autres n'ont aucun revenu) 10 Les femmes observant des taux de chômage plus important 22
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