Etude des effets cumulés du projet éolien de Courcellas
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Volet paysage et patrimoine de l’étude d’impact sur l’environnement du projet éolien de Courcellas (87) Janvier 2021
2021
Etude des effets cumulés
du projet éolien de Courcellas
Département : Haute-Vienne (87)
Communes : Blond et Bellac
Maître d’ouvrage :
SAS Ferme éolienne de Courcellas
Contact
Aurélien SAULIERES, chef de projets
ABO Wind
2 rue Libre Echange
31506 TOULOUSE Cedex 5
Tél : +33 (0)5.34.31.89.66
Réalisation de l’étude
Porteur de projet : ABO Wind / Bureau d’études : ENCIS Environnement
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Volet paysage et patrimoine de l’étude d’impact sur l’environnement du projet éolien de Courcellas (87) 2021
1. Etude des saturations visuelles
Porteur de projet : ABO Wind / Bureau d’études : ENCIS Environnement
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Préambule
La société ABO Wind, opérateur/producteur français d’énergie renouvelable, en partenariat
avec SEC87, a initié le projet éolien de Courcellas sur les communes de Blond et de Bellac dans le
département de la Haute-Vienne (87).
Suite à la réalisation du volet paysager de l’étude d’impact sur l’environnement, le bureau d’études
ENCIS Environnement a été missionné en janvier 2021 par le maître d’ouvrage pour réaliser une étude
complémentaire des effets cumulés suite à l’émission d’un nouvel avis de la MRAe le 17 décembre 2020.
Cette étude complémentaire vient compléter le dossier de l’étude d’impact sur l’environnement
et la santé publique en date de décembre 2013 et retrace la démarche employée par les paysagistes et
cartographes du bureau d’études pour analyser les effets cumulés et les effets de saturations visuelles
dans le paysage induits par la présence de projets et parcs existants ou approuvés. Cette analyse
précise permettra au lecteur de comprendre les effets du futur parc éolien dans le contexte éolien du
territoire environnant les communes de Bellac et de Blond. Elle est réalisée depuis cinq points d’analyse
situés depuis des lieux de vie d’importance sur le territoire et proches du projet de Courcellas, ainsi que
depuis des axes routiers fréquentés des aires d’étude intermédiaire et rapprochée.
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1.1 Méthodologie détaillée 1.1.1.2 Détail de la méthode d’analyse des saturations visuelles
Le contexte éolien dense et les paysages ouverts dans certaines régions impliquent une analyse
approfondie des éventuelles saturations visuelles engendrées par les différents parcs éoliens existants ou
1.1.1.1 Les effets cumulés
projets éoliens proches de la zone du projet à l’étude.
Le développement actuel des projets éoliens implique des projets parfois proches les uns des autres
Les effets d’accumulation du parc éolien projeté avec les parcs éoliens existants ou projets éoliens connus
c’est pourquoi les effets cumulés et les inter-visibilités avec les parcs existants et les projets existants ou
mais non encore construits doivent être évalués depuis des points de vue sélectionnés par un paysagiste au
approuvés doivent être étudiés. D’après le code de l’environnement, une analyse des effets cumulés du
regard de leurs enjeux de perceptions et de positionnement des éoliennes. Elle devra ainsi prioritairement
projet avec les projets existants ou approuvés est réalisée en conformité avec l’article R. 122-5 du Code de
porter sur des lieux critiques au regard des conditions d’exposition (habitat, sites touristiques,…).
l’Environnement. Elle prend en compte les projets qui :
La méthode développée ici est inspirée du «Guide relatif à l’élaboration des études d’impacts des
– ont fait l’objet d’une étude d’incidence environnementale au titre de l’article R. 181-14 et d’une enquête
projets de parcs éoliens terrestres» mis à jour en 2016. Cette étude sera réalisée par ENCIS Environnement
publique ;
dans le chapitre évaluant les impacts potentiels du projet. Cette méthode se distingue de la méthodologie «
– ont fait l’objet d’une évaluation environnementale au titre du présent code et pour lesquels un avis de
Éoliennes et risques de saturation visuelle - Conclusions de trois études de cas en Beauce (DIREN Centre,
l’autorité environnementale compétente a été rendu public.
2007) », qui du fait d’un certain nombre de limites (typologie de paysage différente entre autres), apparait
Sont exclus les projets ayant fait l’objet d’un arrêté mentionnant un délai devenu caduc, ceux dont la
difficilement applicable au territoire d’accueil du projet de Courcellas.
décision d’autorisation est devenue caduque, dont l’enquête publique n’est plus valable ainsi que ceux qui
Cette évaluation permettra d’apprécier le risque de saturation visuelle depuis les points de vue sensibles
ont été officiellement abandonnés par le maître d’ouvrage. »
et le risque d’encerclement des villages par les éoliennes, en fonction à la fois de la densité et des distances
Le but de ce chapitre est donc de se projeter dans le futur et de prendre en compte les projets
d’éloignement des projets entre eux.
existants ou approuvés mais non construits.
Le terme de saturation visuelle appliqué à l’éolien dans un paysage indique que l’on a atteint le degré
Les impacts cumulés sont déterminés à partir de l’évaluation de la combinaison des effets d’au moins
au-delà duquel la présence de l’éolien dans ce paysage s’impose dans tous les champs de vision. Ce
deux projets différents. Ils sont jugés non nuls à partir du moment où l’interaction des deux effets crée un
degré est spécifique à chaque territoire et il est fonction de ses qualités paysagères et patrimoniales et de la
nouvel effet. En ce qui concerne le paysage, l’analyse des photomontages montrera comment le parc éolien
densité de son habitat.
à l’étude s’inscrit par rapport aux autres projets existants ou approuvés, notamment les parcs éoliens, en
La notion d’encerclement permet quant à elle d’évaluer les effets de la densification éolienne plus
termes de concordance paysagère et de respiration / saturation.
spécifiquement sur les lieux de vie (analyse des ouvertures visuelles depuis les villages, prise en compte
Par exemple, l’effet cumulé n’est donc pas l’effet du parc éolien « A » ajouté à l’effet du parc « B », mais
des masques, etc.).
l’effet créé par le nouvel ensemble « C ».
Une analyse cartographique reprenant les parcs existants ou projets éoliens visibles dans un rayon de
Si le parc « A » s’inscrit de façon harmonieuse avec le parc « B », l’impact est très faible ou faible.
10 à 15 km (en cas de panorama dégagé et lointain) depuis ces lieux de vie permettra de déterminer l’angle
Si les deux parcs ne sont pas cohérents et / ou si on constate un effet de saturation, l’impact est plus
occupé par des éoliennes pouvant être perceptibles sur l’horizon, leur prégnance en fonction de la distance
modéré, ou fort.
et l’amplitude des panoramas sans éolienne. L’analyse de terrain permettra de prendre en compte la réalité
La liste des projets existants ou approuvés est dressée selon des critères de distances au projet et
de la configuration bâtie et végétale induisant des masques. Elle permettra aussi d’analyser les situations
selon les caractéristiques des ouvrages recensés. Les effets cumulés avec les ouvrages et infrastructures
d’approche du village et depuis l’intérieur du village (place centrale, routes principales, etc.).
importantes de plus de 20 m de hauteur seront étudiés à l’échelle de l’aire d’étude éloignée car ils peuvent
présenter des interactions et des covisibilités avec le projet à l’étude. Les effets cumulés avec les projets
L’évaluation des effets de la densification éolienne pourra utilement être basée sur les indices suivants :
existants ou approuvés de faible envergure et inférieurs à 20 m de hauteur seront limités à l’aire d’étude
- Indice d’occupation de l’horizon :
rapprochée.
Il s’agit de la somme des angles de l’horizon interceptés par les éoliennes perceptibles de parcs existants
et de projets éoliens, depuis un point de vue pris comme centre, prenant en compte les obstacles pérennes
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comme le relief ou le bâti dense des centre-bourgs. Cette hypothèse ne reflète pas la visibilité réelle des analyse cartographique et de terrain prenant en compte la configuration réelle (présence de masques : haies,
éoliennes depuis le point de vue, mais elle permet d’évaluer l’effet de saturation visuelle des horizons dans bâtiments, etc.).
le grand paysage, ainsi que l’effet d’encerclement. L’angle intercepté n’est pas l’encombrement physique des
pales, mais toute l’étendue d’un parc éolien (ou d’un groupe cohérent d’éoliennes) sur l’horizon, mesurée sur La distance qui sépare l’observateur des éoliennes tient un rôle important dans la présence visuelle des
une carte. Cette évaluation doit pondérer les éoliennes en fonction de leur distance par rapport au point de éoliennes. Une éolienne de 180 m de hauteur distante de 2 km apparaît avec un angle vertical de 5,1°. Cet
vue et / ou de l’angle vertical qu’elles occupent depuis ce point de vue (hauteur apparente). angle est de 2,1° à 5 km et de 1° à 10 km (elle apparaît 5 fois plus petite). Cette variation de la perception en
Dans l’analyse proposée, une carte montre les éoliennes présentes dans un rayon de 10 km à 15 km fonction de la distance n‘est pas prise en compte dans les calculs. Ainsi, deux points d’analyse peuvent avoir
(en cas de visibilités lointaines) autour du point étudié. Les éoliennes apparaissant en rouge sont masquées des indices proches mais des réalités très différentes.
par le relief ou les autres masques existants (bâti, végétation, etc.), celles en vert ne le sont pas.
Depuis un point de vue, la saturation des horizons par un nombre donné d’éoliennes peut fortement Méthodologie du choix des points d’analyse :
varier selon l’orientation des parcs. Ce facteur de réduction de l’impact pour le cadre de vie des riverains doit Le positionnement du point d’où est réalisée l’analyse doit permettre de restituer une certaine réalité
être pris en compte dans l’élaboration des projets. dans les résultats du calcul. Un seul point ne permet pas de refléter l’exposition globale d’un village aux parcs
Il faut noter que ne sont pas pris en compte les doubles comptes, c’est-à-dire que deux parcs superposés éoliens environnants, certaines habitations pouvant être plus exposées que d’autres à un projet.
l’un à l’autre n’entraînent pas une somme de leur angle respectif. Le nombre total d’éoliennes est par contre L’objectif étant d’étudier la contribution du projet éolien à l’étude sur l’occupation des horizons, les points
retenu pour le calcul suivant. d’analyse choisis ici sont donc positionnés dans les secteurs les plus exposés à ce projet. Cette identification
est préalablement faite à partir de la carte de la zone d’influence visuelle du projet et de visites de terrain.
- Indice de densité sur les horizons occupés : La présence de masques ponctuels non pris en compte dans les calculs de la Zone d’Influence Visuelle
On parle ici du ratio du nombre d’éoliennes présentes par angle d’horizon occupé. (haies, arbres isolés, bâti, etc.) peut limiter voire empêcher toute perception du projet depuis certains secteurs.
Pour un secteur d’angle donné, l’impact visuel peut-être majoré par la densité d’éoliennes présentes. Le centre de village n’est donc pas retenu de manière systématique comme point d’analyse car il peut être
Il est important de souligner que cet indice doit être lu en complément de l’indice d’occupation de isolé visuellement du projet alors que des zones périphériques, des quartiers spécifiques ou des hameaux y
l’horizon. Considéré de manière isolée, un fort indice de densité n’est pas nécessairement alarmant, si cette sont plus exposés.
densité exprime le regroupement des machines sur un faible secteur d’angle d’horizon.
Ainsi, il paraît moins impactant d’augmenter cet indice plutôt que celui d’occupation de l’horizon.
- Indice d’espace de respiration :
Il s’agit du plus grand angle continu sans éolienne visible.
Il paraît important que chaque lieu dispose « d’espace de respiration » sans éolienne visible, pour éviter
un effet de saturation et maintenir la variété des paysages. Cet espace de respiration constitue un indicateur
complémentaire de celui de l’occupation de l’horizon. L’interprétation des résultats obtenus à partir du calcul
de cet indice ne doit pas se limiter au champ de vision humain (qui correspond à un angle de 50° environ),
mais prendre en considération un angle plus large pour tenir compte de la mobilité du regard.
L’ensemble de ces indices doit ensuite être pris en compte par le paysagiste au regard de son analyse
de terrain. Ces modélisations théoriques doivent donc bien être replacées dans le contexte paysager local.
Il est indispensable d’approfondir la question des saturations visuelles pour voir si elle est avérée par une
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1.2 Étude des effets cumulés et saturations visuelles de-la-Pile sur la commune de Bellac, le projet de Courcellas augmente l’indice d’occupation des horizons
de 25,5°, avec un angle d’occupation horizontale du parc de 13,5°. Il modifie ainsi le plus grand angle de
1.2.1.1 Étude des indicateurs de saturation visuelle et d’encerclement éolien depuis les villes / respiration (sans éolienne), passant de 281,1° à l’état initial à 255,6° avec le projet.
bourgs principaux et les axes routiers d’importance de l’aire d’étude intermédiaire Visibilités in situ
Les éoliennes s’inscrivent dans un paysage où s’imbriquent cultures, bocage et boisements. Les Les masques de la végétation des jardins ainsi que des boisements aux alentours masquent et filtrent
structures végétales accompagnent visuellement le projet en créant des plans successifs. En l’absence de toutefois en partie les visibilités. Les autres projets connus sont dissimulés par le relief et les constructions
premier plan toutefois, en vue rapprochée, le contraste entre les éoliennes et les motifs qui composent le du bourg.
paysage peut être fort, notamment avec les boisements ou le bâti. Depuis les points de vue étudiés dans la phase d’impacts (depuis la place Carnot et depuis le cimetière
Le projet éolien est implanté à l’écart des vallées. Les éoliennes ne se trouvent pas en rebord et ne de Bellac), les masques bâtis empêchent presque toute perception sur les autres parcs et projets éoliens
provoquent pas d’effet de surplomb ou de dominance par rapport à ces dernières. environnants. Seul le projet de Courcellas ainsi qu’une infime partie du projet du parc éolien de La Croix-de-
Le caractère linéaire de l’implantation permet une meilleure lisibilité depuis les lieux de vie proches et la-Pile seraient perceptibles.
les routes.
Bien que l’angle de respiration suite au projet diminue, l’absence de visibilité sur les parcs situés à l’est
Perceptions du projet depuis Bellac et au nord du territoire étudié induit un impact négligeable du projet en terme de saturation visuelle.
Choix du point d’analyse
Bellac est le principal lieu de vie de l’aire d’étude intermédiaire, avec 3 780 habitants (chiffres INSEE
EVALUATION DU RISQUE DE SATURATION VISUELLE ET D’ENCERCLEMENT
2018). Le projet est situé à 4,5 km au sud-est du centre-bourg. Les franges ouest et est de la ville se situent Point d’analyse situé à Bellac - distance au projet : 5 129 m
sur des hauteurs du relief qui permettent des vues fréquentes, ponctuellement dégagées mais la plupart du Nombre d’éoliennes Indice d’occupation Indice de densité sur les horizons
visibles des horizons occupés Indice de
temps partielles sur le projet de Courcellas. Des vues ponctuelles et très partielles sont également recensées
respiration
depuis le centre bourg, comme vu dans le chapitre 6.2.6 de l’évaluation des impacts sur le paysage et le Entre 5 Entre 0 et 12 Plus grand
Entre 5 Entre 0 et Entre 0 Entre 5
Entre 0 et et 12 km km (B+B’/ angle sans
patrimoine. Les masques bâtis et arborés sont nombreux sur l’ensemble du bourg de Bellac et limitent les et 12 km 5 km (A en et 5 km et 12 km
5 km (B) (A’ en (A+A’)) AVEC éolienne
(B’) degrés) (B/A) (B’/(A’))
degrés) double compte
vues à la moitié supérieure de quelques éoliennes.
Le point d’analyse choisi est situé depuis les quartiers périphériques à l’ouest de Bellac, depuis lesquels Etat initial 5 10 39,5 19,7 0,13 0,51 0,25 281,1
le tissu urbain moins dense permet de percevoir le projet de Courcellas ainsi que quelques projets autorisés
Contribution
proches, tels que le parc éolien de La Croix-de-la-Pile (Bellac), le parc éolien de La Forge (Val d’Issoire), ainsi du projet à
que le parc en fonctionnement des Landes (Saint-Bonnet-de-Bellac). l’ensemble
0 5 0 +13,5 / / / -25,5
de la
saturation
visuelle
Évaluation des indices
Depuis le point d’analyse, le projet du parc de La Lande occupe un angle visuel théorique réduit de Etat avec le
5 15 39,5 33,2 0,13 0,45 0,28 255,6
projet
5,1°, ainsi que le parc des Landes de 9,5°. Les autres projets de parcs occupent des angles théoriques
modérés à importants, de 10,2° pour le projet de La Forge, 15,9° pour le projet du Champ du Bos et de 38,5° Tableau 1 : Évaluation du risque de saturation visuelle et d’encerclement.
pour le projet de La Croix-de-la-Pile. Les espaces de respiration entre ces parcs sont assez variés, allant de
97,7° entre les projets du Champ du Bos et de La Lande à 20,2° entre le parc des Landes et le projet de La
Forge. Les angles théoriques des projets de La Forge et de La Croix-de-la-Pile se superposent presque, avec
un espace visuel de seulement 0,4°. Situé relativement proche et dans le prolongement du projet de La Croix-
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Ancien angle de
respiration :
281,1°
Nouvel angle de
respiration :
255,6°
Zones de visibilités ponctuelles du projet depuis
les rues de Bellac
Carte 2 : Localisation du point d’analyse depuis le contournement à l’ouest de Bellac.
Carte 1 : Saturation visuelle depuis Bellac.
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