LIVRE VERT DU SUPPORTERISME : QUELLES PISTES EXPLOITER POUR L'ASSE ?

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Collectif “Tous Unis pour les Verts !” – décembre 2013

                       LIVRE VERT DU SUPPORTERISME : QUELLES PISTES
                                          EXPLOITER POUR L’ASSE ?

INTRODUCTION : DU NATIONAL AU LOCAL

En 2010 est remis à la Ministre des Sports de l’époque, Mme Rama YADE, un très officiel Livre Vert
du Supporterisme, dont l’objectif initial était de préluder à une réorientation de la politique
française de gestion des supporters, essentiellement tournée vers la répression des
comportements contraires à la loi. Coordonné par trois sociologues spécialistes de la question1, il a
permis de brosser un état des lieux précis et pragmatique de la situation française, a analysé les
méthodes et les résultats de quatre pays voisins en la matière (Angleterre, Allemagne, Belgique et
Italie) et dressé une liste de recommandations pour « renforcer l'action répressive par des
dispositifs préventifs afin de constituer une politique globale de gestion du supporterisme »2.

Ce rapport n’a jusqu’à présent eu qu’un impact très limité sur les politiques publiques. Le collectif
« Tous Unis pour les Verts » le regrette d’autant plus qu’il se reconnaît dans la philosophie globale
de cette contribution éclairée à une problématique de plus en plus saillante.

Si ce Livre Vert revêt une portée nationale, il nous semble une inspiration de tout premier ordre
pour le contexte stéphanois, à trois titres :
     une étude des politiques répressives, concluant à leur inefficacité si elles ne sont pas
        accompagnées de mesures complémentaires de dialogue et de responsabilisation des
        supporters ;
     la reconnaissance, au-delà des préjugés, de l’existence de plusieurs modes de
        supporterisme, qu’il est nécessaire de faire coexister dans les stades ;
     la mise en avant de solutions concrètes et dont la mise-en-œuvre peut s’envisager à court
        et moyen termes.

1
    Nicolas HOURCADE, Ludovic LESTRELIN et Patrick MIGNON.
2
    Sauf mention contraire, toutes les citations sont extraites du Livre Vert du Supporterisme.
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I : LE TOUT REPRESSIF : INEFFICACE ET CONTRE-PRODUCTIF

A : Un constat de dimension européenne

Au-delà des divergences visibles et profondes tant en termes de méthode que de résultats
obtenus par les pays européens étudiés, le Livre Vert met en évidence une constante : la
répression seule ne règle rien. Par exemple, pour ce qui concerne l’Angleterre, souvent désignée
comme modèle en matière de lutte contre le hooliganisme, le Livre Vert conclut : « les principaux
progrès dans la pacification des stades n'ont pas eu lieu pendant la période de guerre au
hooliganisme, mais quand une politique globale de gestion du supportérisme a été mise en
place après Hillsborough3 » (p 69). L’Italie apparaît de fait comme un contre-exemple caricatural :
en poussant le tout répressif à un paroxysme inédit (mobilisation de l’armée, mise-en-place de
cartes d’identité du supporter obligatoires pour se déplacer…), elle n’a réussi qu’à affaiblir les
groupes Ultras historiques, et favorisé l’apparition de bandes violentes et non canalisables. Le tout
pour un coût exorbitant, du point de vue financier, mais aussi pour ce qui concerne les libertés
publiques.

B : Temps, pragmatisme, valorisation, responsabilisation : mots-clés pour l’efficacité

A l’inverse, le Livre Vert met en évidence un certain nombre de facteurs, plus ou moins développés
selon les pays, qui ont permis d’aboutir à des avancées certaines. Sans idéaliser leurs effets, ces
présupposés apparaissent comme des bases nécessaires de toute action qui vise réellement à
réduire les débordements de supporters :

       Savoir se donner du temps : entre le drame du Heysel et la loi « football », treize ans se
        sont écoulés, permettant à la Belgique de définir une politique et des méthodes mûries et
        choisies en connaissance de cause, avec l’appui de chercheurs indépendants. En
        Angleterre, le Rapport Taylor consécutif au drame d’Hillsborough a initié une politique du
        long terme qui a porté ses fruits.

       Privilégier le pragmatisme : on ne peut obtenir des résultats qu’en sortant des idéologies
        et des idées reçues (par exemple : « une personne violente est un hooligan et n’est pas un
        vrai supporter »), par l’analyse empirique de la réalité. Ainsi, en Allemagne, selon les
        contextes locaux et le degré de dangerosité des matches, l’alcool peut être autorisé dans
        les stades.

       Valoriser les actions positives des supporters : la part la plus spectaculaire des actions
        menées par les groupes de supporters tiennent à l’ambiance qu’elles créent dans le stade.
        Il ne s’agit cependant que de la masse émergée d’un ensemble très large, qui va de la mise
        en place de déplacements à de l’action caritative, en passant par des évènements
        créateurs de lien social. Ces activités, bien entendu, ne sont pas que le fait des groupes
        Ultras. Afin de les valoriser, des dispositifs ont été imaginés : Fan Projekte (Allemagne), Fan
        coaching (Belgique), Progetto Ultra (Italie, sans le soutien des pouvoirs publics). D’essence

3
    Dans ce stade, périrent 96 personnes lors d’un mouvement de foule en 1989.
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        et d’objectif très divers, toutes ces initiatives se retrouvent sur un plan : encourager les
        supporters à s'engager et développer des activités dans un cadre légal.
        La valorisation passe également par l’injonction faite aux médias d’éviter tout
        sensationnalisme, besoin explicitement formulé en Allemagne.

     Responsabiliser les supporters : l’une des principales conclusions du rapport Taylor déjà
      cité, est d’affirmer que les associations de supporters doivent être considérées comme des
      partenaires à part entière des clubs et des pouvoirs publics. Cette position de partenaires
      sans ambigüité encourage à leur responsabilisation, éminemment contributrice à un cercle
      vertueux : « la structuration et l'organisation des milieux supportéristes apparaissent
      fondamentales » (p97)

C : La situation stéphanoise : arrêter l’emballement avant de perdre le contrôle

En France, les pouvoirs publics font pour le moment le choix du tout répressif en invoquant le
hooliganisme à tort et à travers, et font pression sur les clubs pour les embrigader dans cette
démarche. Or le Livre Vert remarque que les lois anti-hooligans ont le plus souvent été créées
suite à des problèmes observés à Paris, alors qu’ « il est erroné d'extrapoler la situation
parisienne à l'ensemble du territoire » (p45)

Ainsi, il apparaît évident que le hooliganisme en tant que tel est un phénomène négligeable à
Saint-Etienne. Lorsque des infractions à la loi sont observées (utilisation de fumigènes
principalement, violences ponctuelles) elles sont le fait soit d’individus isolés, soit de supporters
Ultras, et pas de bandes de Hooligans.

Nous développerons en deuxième partie la distinction fondamentale entre Ultras et Hooligans.
Néanmoins, dans la lignée du Livre Vert, il nous faut constater que les groupes Ultras sont de
manière générale confrontées à deux tendances contradictoires : l’institutionnalisation (et donc le
renforcement des rapports avec les clubs et « l’assagissement ») et la radicalisation (qui entraîne
la montée des violences).

A Saint-Etienne, les deux groupes Ultras, créés en 1991 et 1992, ont au fil du temps plutôt suivi la
voie de l’institutionnalisation et de la normalisation des rapports avec le club. Ainsi, les incidents
notables sur la décennie 2000-10 peuvent se compter sur les doigts de la main. Néanmoins, la
montée très récente de la répression, vécue comme injuste et exagérée, les conduit en ce
moment à revenir en arrière, et choisir la voie de la radicalisation. Les violences observées à Nice
sont un indice inquiétant, et doivent appeler à remettre en question les actions répressives
sévères et collectives4 qui, au lieu de sanctionner de façon adaptée des individus, poussent des
collectifs entiers à se rebeller et chercher dans des moyens illégaux des possibilités de défense.

4
  Fermetures de tribunes, méthodes de fouille très poussées à l’entrée du stade (certains témoignages parlent de
fouille jusque dans les soutiens-gorges du public féminin), interdiction de porter des écharpes aux couleurs d’un
groupe de supporter… Cet arsenal disproportionné n’est essentiellement mobilisé qu’à cause de l’utilisation de
fumigènes par un nombre réduit de personnes.
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Ainsi, un assainissement de la situation autour de l’ASSE passera certainement par deux principes
fondamentaux :

     « Traiter les faits d'une manière proportionnelle à leur gravité, tant dans la politique
      répressive que dans le traitement médiatique » (p. 52)
       En négociant avec les supporters, comme le recommande également le rapport « Faut-il
        avoir peur des supporters ? » présenté en 2007 à la Commission des Affaires Culturelles du
        Sénat.

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II : SORTIR DES CLICHES : DIFFERENTS TYPES DE SUPPORTERS, DIFFERENTES
PRATIQUES , DIFFERENTES DEMANDES

Le Livre Vert du Supporterisme prend la peine de replacer dans une perspective historique
l’évolution des manières de soutenir un club. Il met ainsi en évidence la transformation du
« spectateur » en « supporter », avec l’apparition du concept de « Douzième homme ». L’exemple
choisi pour illustrer cette évolution profonde nous concerne directement : il s’agit du Chaudron, et
du Peuple Vert, qu’il est grand temps de reconnaître dans sa diversité.

A : En finir avec la confusion Ultra/Hooligan

Le collectif « Tous Unis pour les Verts » ne se revendique pas de la mouvance Ultra, et son
objectif n’est pas la défense particulière de cette forme de supporterisme. Néanmoins,
l’importance du mouvement Ultra, fortement implanté à Saint-Etienne, ainsi que l’association
systématique aux débordements qu’en font les institutions et les médias, justifie une attention
particulière au « dossier Ultras ».

D’abord, leur importance dans le stade n’est pas contestable, à Saint-Etienne comme ailleurs : le
Livre Vert rappelle cette déclaration de 2003 de Gérard Rousselot, alors président de la
commission de sécurité et d'animation des stades de la LFP : « Aujourd'hui, à 85%, ce sont les
groupes Ultras qui font vivre les stades ». Or, cette animation est un enjeu stratégique de premier
ordre : « L'ambiance est devenue fondamentale pour les joueurs et les dirigeants, parce qu'elle
aide l'équipe, parce qu'elle attire en elle-même une partie du public et aussi parce qu'elle prouve
que ce spectacle est tellement passionnant qu'il mérite d'être vendu cher aux sponsors et aux
télévisions » (p37). On peut même aller plus loin : lors du match nul 0-0 concédé par l’ASSE face à
Bordeaux le 3/05/13, la plupart des représentants du club ont regretté dans les médias la grève
des encouragements décidée ce jour-là, et l’ont désignée comme une explication de l’incapacité
de l’équipe à remporter la victoire.

Les implications liées au maintien ou non d’un mouvement Ultra vivant et dynamique autour de
l’ASSE vont donc au-delà de la simple question de la lutte contre le hooliganisme. Il est d’ailleurs
nécessaire de bien différencier Ultras et Hooligans, à la suite du Livre Vert qui recommande
d’envisager le mouvement Ultra comme « une véritable pratique sociale, qui mérite d'être
analysée sans préjugés »(p10). Ultras et Hooligans divergent sur au moins trois points essentiels :

     Le rapport à la violence : là où des Hooligans revendiqueront la violence comme un but en
      soi, les Ultras adoptent une attitude nuancée, où la violence n’est ni rejetée dans tous les
      cas, ni acceptée sans réserve.

     La structuration : qui a côtoyé un jour un groupe Ultra aura sans doute remarqué qu’il
      s’agit d’une structure hiérarchisée, appuyée sur une existence juridique, avec un noyau dur
      qui prend les décisions que tous les sympathisants doivent ensuite respecter. Des
      personnes sont explicitement désignées aux postes-clés, et doivent être écoutées. A
      l’inverse, une bande de Hooligans sera le plus souvent informelle, ce qui est un vrai

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        problème : « les violences les plus radicales sont l'œuvre d'individus et de groupes
        n'opérant pas sous une forme associative » (p10).

     Les attentes individuelles des membres constituant les groupes : un Hooligan est le plus
      souvent à la recherche d’émotions fortes, qu’il obtient dans le recours à la violence. Des
      études sociologiques relèvent à l’inverse que l’Ultra entre en général dans le mouvement à
      un âge intermédiaire entre l’adolescence et l’âge adulte, par volonté de servir une cause
      qui le transcende. Le parcours de la personne dans le groupe joue un rôle de rite de
      passage vers le monde adulte.

B : Différents publics, différents espaces dans le stade

A propos des différentes categories de publics, le Livre Vert établit la typologie suivante :

     les supporters classiques : assis et calmes, avec des poussées d’encouragement en cours de
      match, n'hésitant pas à siffler en cas de mécontentement
     les supporters officiels ou traditionnels : ils revendiquent une loyauté pour le club quelles
      que soient les circonstances, et leur volonté principale est d’aider
     les supporters autonomes : ils affirment leur indépendance par rapport au club malgré leur
      soutien à l’équipe (cette catégorie englobe bien sûr les Ultras)
     les Hooligans

Cette typologie n’épuise pas la diversité de la réalité. Elle permet néanmoins de conclure au
besoin d’adapter le stade en fonction des demandes de chaque type de supporters qui, hormis les
Hooligans, ont toute légitimité pour investir les stades. Le Livre vert recommande ainsi de créer
plusieurs espaces différenciés, en fonction des pratiques des différents types de public : « les
stades reçoivent des publics divers : il convient donc de proposer une offre variée » (p25).
Lorsqu’on l’applique au cas stéphanois, ce zonage existe de fait à Geoffroy Guichard. Par exemple :
     les kops pour les supporters Ultras et tous ceux qui veulent vivre le match à la manière des
       Ultras (debout, en chantant, etc.)
     les tribunes latérales (Henri Point, Pierre Faurand) pour les personnes préférant un
       meilleur confort dans la vision du match
     les loges, adaptées aux besoins des officiels ou d’un public cherchant à utiliser le stade
       comme lieu de rencontres professionnelles, seul espace où l’alcool est autorisé
     Et d’autres : la zone réservée aux supporters adverses, celle aux personnes handicapées,
       etc.

En dehors des néophytes, chacun connait cette répartition spontanée, et peut donc choisir son
positionnement dans le stade en fonction de ses propres attentes. Cette configuration, issue de
l’usage, apparait comme une base qu’il faut défendre et consolider, d’autant que tout supporter
des Verts a un jour vécu ce moment exceptionnel où toutes les tribunes, malgré leurs différences,
entrent en résonance et donnent au Chaudron (mais aussi au Stade de France, pour la finale de la
Coupe de la Ligue 2013) une puissance émotionnelle qu’il est difficile d’exprimer par des mots.
Cette situation devrait se pérenniser, puisque la rénovation du stade Geoffroy Guichard en vue de
l’Euro 2016 inclut notamment un développement significatif des places dites « populaires ».

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De ce qui précède, on peut conclure qu’au-delà des incidents récents, le contexte stéphanois est
un terreau qui peut s’avérer fertile : groupes Ultras ayant fait l’expérience de
l’institutionnalisation ; stade spontanément organisé pour faciliter la cohabitation des différents
styles de supporters. C’est sur cette base que l’ASSE pourra capitaliser et conserver son rôle de
précurseur en France dans la place réservée au public comme force vive et moteur de ses succès
futurs.

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III : AGIR CONCRÈTEMENT , ET AVEC DISCERNEMENT

Le Livre Vert avance explicitement un certain nombre de mesures concrètes, dont certaines sont
applicables à un niveau local.

A : Des idées qui entrent en résonance avec nos propositions

Le collectif « Tous Unis pour les Verts » propose deux mesures en particulier.

 la création d’une instance consultative, une sorte de "conseil des supporters" qui donnerait à
la direction de l’ASSE son avis sur les sujets liés aux rapports club/supporters, en commençant par
les sujets liés à la sécurité, avant éventuellement de l’élargir à des questions plus larges (modalités
de billetterie, décalage des matches par exemple).

Le Livre Vert envisage ce type de structure plutôt au niveau national. Néanmoins, il évoque au
niveau local des actions qui préfigurent l’établissement d’un tel organe :
     des réunions semestrielles entre représentants des groupes de supporters et la direction
        du club, sur tous les sujets pertinents
     l’élection par les supporters d’un ou plusieurs représentants, associés au club dans des
        formes qui restent à déterminer
     l’association systématique des groupes de supporters aux réunions de préparation des
        matches

 la rédaction co-construite d’une chartes des droits et des devoirs, encadrant clairement les
relations entre club et supporters dans et en dehors de l’enceinte du stade.

Le livre Vert est très précis sur le sujet :
      Etablissement d’une convention tripartite entre supporters, clubs et collectivités (en tant
        que distributeurs de subventions, propriétaires de stades et possibles médiateurs)
      Adoption, au sein de chaque association de supporters, d’un règlement intérieur, afin de
        renforcer l’engagement à respecter les préconisations de la charte ; ce respect étant
        également indispensable du point de vue des autres signataires
      En échange, clubs et collectivités, voire l’Etat, doivent s’engager à fournir toute aide
        administrative et juridique dont pourraient nécessiter les associations.

En ce qui concerne les manquements aux obligations définies par la charte, le Livre Vert
recommande de :
    considérer que les associations de supporters sont soumises à des obligations de moyens
      et non de résultats – c’est-à-dire qu’à moins qu’un manquement grave ne soit dûment
      observé, les sanctions doivent tomber sur les individus, et pas sur les groupes
    déterminer une grille d’avertissements graduels avant sanctions
    développer autant que possible le recours à des sanctions éducatives comme alternative
      aux interdictions de stade, amendes personnelles, peines de prison, etc.

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B – D’autres pistes, qui méritent réflexion

Le collectif « Tous Unis pour les Verts » considère que des avancées notables sur les points
précédents formeraient déjà une amélioration significative de la situation. Pour autant, parmi les
autres propositions du Livre Vert, on peut en relever d’autres qu’il serait souhaitable d’étudier en
vue d’une possible expérimentation à l’échelle stéphanoise :

     Favoriser l'interconnaissance entre les supporters et les personnels chargés de les encadrer
      lors des matches (stadiers, policiers, agents de sociétés de sécurité privées, CRS) :
      formations communes ; adaptation du principe des spotters5 utilisés en Angleterre,
      Allemagne et Belgique.

     Clarifier les règles : définir précisément ce que le club et ses supporters entendent par les
      concepts « hooliganisme » et « liberté d’expression », afin que leurs limites soient
      partagées sans ambigüité ; préciser ensemble la liste des objets autorisés et interdits ;
      « étudier les conditions d'organisation, dans le cadre légal, de spectacles pyrotechniques
      par les associations de supporters » (p119) ; institutionnaliser (si besoin) le zonage du stade
      selon les usages des différents types de supporters.

     Valoriser le rôle social des associations : communication par le club sur les actions
      caritatives ou créatrices de lien social menées par les associations de supporters ;
      construction de partenariats ad hoc club/supporters ; rencontres régulières
      (semestrielles ?) entre les associations de supporters, les joueurs et le staff technique.

5
 « Ces policiers en civil accompagnent les supporters durant les matches de compétition. Ils créent une interaction
personnalisée. Ils sont connus par l’ensemble du groupe et connaissent individuellement chaque membre du noyau
dur, la richesse du contact étant facilitée par leurs affinités avec le domaine footballistique. Ils assurent une mission
de renseignements et n’interviennent jamais dans les actions de répression directe », in Comeron, M. (1992). Sécurité
et violence dans les stades de football. Revue de Droit Pénal et de Criminologie, n°9-10, 829-850.
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CONCLUSION : FAIRE BOUGER LES LIGNES !

Avec cette tentative d’exploitation du Livre Vert du Supporterisme, le collectif « Tous Unis pour les
Verts » souhaite apporter des idées pour instaurer un dialogue durable et constructif entre l’ASSE
et ses supporters.

Nous pensons que, si les différents protagonistes arrivent à dépasser les tensions récentes, le
terrain stéphanois est particulièrement propice à l’apparition d’un partenariat renforcé entre
l’ASSE et ses supporters : la présence ancienne d’un public particulièrement actif pour son équipe,
l’existence d’associations de supporters reconnues et dynamiques, le besoin et la demande
identifiés de trouver ensemble des solutions face aux obligations et aux sanctions toujours plus
exagérées, de la LFP notamment, sont autant de facteurs favorables à une sortie de la crise par le
haut, c’est-à-dire par le consensus et la production de solutions partagées.

                                                                                     Allez les Verts !

                                                                Le Collectif Tous Unis Pour les Verts

Le collectif « Tous Unis pour les Verts » est créé en novembre 2013 à l’initiative de supporters de
l’ASSE, indépendants de tout autre association de supporters. Il ambitionne :
- de créer un nouvel espace de discussion, où la voix de chaque supporter des Verts qui le souhaite
peut s’exprimer
- apporter au club une expertise technique, juridique et sociologique pour lui permettre de se
défendre face aux attaques incessantes des instances du football

Il s’efforce de rester ouvert à toutes les bonnes volontés et toutes les compétences. Il existe trois
possibilités de s’impliquer, selon la disponibilité et la motivation de chacun :
- signer la pétition « Sortir l'ASSE de la crise grâce à ses supporters » :
https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/sortir-l-asse-de-la-crise-gr%C3%A2ce-%C3%A0-ses-
supporters-tous-unis-pour-les-verts

- s’inscrire à la liste de diffusion qui relaie les principales informations quant aux travaux du
collectif (demande à l’adresse tousunispourlesverts@gmail.com )

- s’investir dans les travaux en rejoignant le forum du collectif (demande à l’adresse
tousunispourlesverts@gmail.com )

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