Love, Murray Schisgal - Dossier de Français
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MME LEROUX Love, Murray Schisgal Dossier de Français Marion GOBET – Marion MAUTREF – Anna VERSTRAETE PS6
Dossier de Français Love, Murray Schisgal I/Présentation de la pièce A/ Biographie et bibliographie de l'auteur Murray Schisgal est né le 25 novembre 1926 à New York, dans le quartier de Brooklyn. C'est l'auteur de nombreuses pièces de théâtre et scénarios, mais il est aussi producteur et acteur, et vit actuellement à New York. A l'âge de 18 ans, et ce jusqu'à ses 20 ans, il fait partie de la Marine Nationale Américaine. Puis il s'intéresse à la musique, et devient musicien jazz. Trois ans plus tard, encore indécis quant à son avenir, il se lance dans des études de droit, et exerce en tant qu'avocat puis professeur de droit, poste qu'il gardera de 1953 à 1959. Ce n'est qu'en 1960 (à 44 ans) qu'il commence à écrire certaines pièces de théâtre. Conte toute attente, elles ont un retentissement international, qui commence avec Les Dactylos et Le Tigre en 1960. Il écrit par la suite Love en 1963, Fragments et Les Chinois en 1969, Twice around the park en 1983, Le Regard en 2002, et de nombreuses autres pièces. Toutes ont été publiées dans un magazine bimensuel français: l'Avant-scène Théâtre. Ces œuvres sont révélées au public en France grâce à Laurent Terzieff, qui met en scène plusieurs d'entre elles. Ses représentations sont données à partir de 1963 au Théâtre de Lutèce, au Vieux Colombier, et au Théâtre Montparnasse,… D'autres metteurs en scène reconnaissent Schisgal comme un grand auteur, par exemple Mike Nichols, qui monte Love à Broadway. Peu à peu, Schisgal s'expérimente dans le domaine du cinéma. Il adapte Le Tigre en 1967. Il commence alors à collaborer avec Dustin Hoffman. Il participe à la réalisation d'autres films, comme Daktilografi en 1965, Sunday Father en 1969 ou Le Choix d'une vie en 1999. Il est également acteur dans son propre film Tootsie en 1982. Il reçoit ainsi différentes récompenses dont: - le Vernon Rice Award, le Outer Circle Award et le Saturday Review Critics Poll Award pour The Tiger et The Typists en 1963, - le Tony Award de la meilleure pièce, et du meilleur auteur pour Love en 1967, - neuf nominations aux Oscars et meilleur scénario adapté au British Academy Film Award pour Tootsie en 1982, - un Emmy Award pour son film The Devil's arithmetic, - de nombreuses autres nominations. B/ La pièce Love (Luv en Américain) est une pièce de théâtre écrite en 1963. C'est un vaudeville, une comédie légère fondée sur des comiques de situation. Elle met en scène uniquement trois personnages: Harry Berlin, Milt et Ellen Manville. Elle est composée de deux actes. Le premier a lieu un soir, sur le pont de Brooklyn. Milt parvient à reconnaître un vieil ami, Harry. Ce dernier est debout sur le parapet, et se tient prêt à sauter pour se donner la mort. Milt l'en empêche, et tente d'entretenir un discussion avec son ancien camarade de classe. Ils en viennent à parler d'amour, qui pourrait être une forme certaine de réconfort pour Harry. Vient alors l'idée à Milt de lui offrir sa femme Ellen, pour laquelle il n'éprouve plus d'amour et souhaite divorcer. Ils complotent et trouvent un plan, qui fonctionne immédiatement: Harry, pour briser sa solitude, séduit Ellen, qui demande le divorce avec Milt, et celui-ci se marie avec Linda, la femme dont il est amoureux depuis peu. Le deuxième acte se tient dix ans plus tard, même lieu, même personnages. Ce sont, tout d'abord, Milt et Ellen qui entrent en scène. Ils dialoguent à propos de leur vie conjugale: Milt s'est vu délaissé après le départ de Linda, et souhaite finir sa vie avec sa première femme, Ellen. Quant à elle, elle n'éprouve plus de sentiments pour Harry. Les rôles s'inversent par rapport à l'acte 1: après complot, Harry passe par dessus le parapet et on retrouve le couple initial. Page 2
Dossier de Français Love, Murray Schisgal II/ Réalisation de l'affiche et explication Nous avons réalisé notre affiche sur ordinateur, en choisissant certains éléments qui nous ont semblé importants lors de notre lecture et interprétation du texte. Tout d'abord, le fond est une photo du pont des Amoureux à Paris. Il nous a paru logique de choisir ce pont, emblème de l'amour, thème éponyme et omniprésent dans la pièce. Il pourrait nous être fait une remarque: le résumé indique qu'il s'agit du pont de Brooklyn, à New York. Cependant, Schisgal nous présente des personnages et un thème que l'on pourrait qualifier de banals. Harry est totalement perdu et cherche désespérément quelque chose auquel il pourrait rattacher sa vie, Milt est indécis quand à l'amour et regrette successivement ses deux mariages, Ellen est en quête d'amour et de féminité, choses que ne lui accorde pas son mari. Quant au thème, il est courant, et fait l'objet de nombreuses œuvres quelques soient les époques. Cette pièce est donc universelle, et n'importe qui pourrait s'y identifier. C'est pour cela qu'il ne nous a pas paru incorrect de choisir un pont non en Amérique mais à l'étranger. Nous avons choisi de transformer l'image en noir et blanc, laissant uniquement la lumière du lampadaire en couleur. En effet, cela pourrait être une source de lumière dans la vie quelque peu sinistre des trois personnages. En outre, il est précisé dans les premières didascalies que la pièce se déroule à la tombée de la nuit et non le jour. L'image du couple apparaît au centre. Nous avons choisi d'en confondre les contours avec le ciel sombre. On ne perçoit pas les détails des visages. Ce couple peut donc être n'importe qui: Ellen et Milt, Ellen et Harry ou encore Linda et Milt. Il nous a semblé important de souligner l'aspect instable de l'amour exprimé tout au long de la pièce, et le désordre amoureux. C'est pour cela que l'image paraît comme une ombre projetée, qui pourrait, à tout moment, disparaître ou devenir réalité. Enfin, il a fallu choisir la couleur du texte: nous avons hésité entre rose et rouge, symboliques de l'amour. Au final, nous avons choisi le rouge, car il représente aussi le sang, sujet qui revient à plusieurs reprises dans la pièce, notamment lorsque les 3 personnages projettent de se suicider ou de tuer leur conjoint. De plus, le rouge ressort mieux que le rose par-dessus le noir (n'oublions pas que le but d'une affiche est qu'elle se voie). Le titre est écrit en gros, et les informations générales en plus petit. Page 3
Dossier de Français Love, Murray Schisgal III/ Réalisation du décor et explication L'auteur donne tous les éléments du décor au début de la pièce : « Temps : de nos jours. Le soir. Lieu : un pont. Le parapet du pont coupe l'arrière plan : à gauche il est interrompu par une alcôve semblable à une sorte de petite boîte, puis continue ; en saillie, et se perdant en vue sur la droite un épais rouleau rouge d'où partent des câbles descendant à intervalles réguliers pour aboutir au parapet. Placés dos à dos, deux bancs de lattes de bois, dont l'un face au public. Plus loin, toujours à droite, un vieux lampadaire de fonte, il est allumé. Sur la gauche, en avant, une boîte à sable, ne dépassant pas les dimensions de trois cagots à oranges posés côte à côte. Plus loin à gauche, en avant, une corbeille à ordures en treillis métallique comme on en voit dans les jardins publics. » Ainsi les personnages évoluent entre le banc, le lampadaire et le parapet. La boîte à sable n'est présente qu'en tant qu'objet symbolique d'un parc, et n'est utilisée que lorsque Harry lance des couteaux qui semblent se planter dans le sable. Nous avons dessiné un banc où l'on peut s'asseoir des deux côtés, montrant la dualité des personnages : leur côté sinistre et leur côté romantique. Page 4
Dossier de Français Love, Murray Schisgal IV/ Proposition d'éclairage et de musique 1/ Eclairage 1er acte : Harry seul sur scène: flash illuminant toute la scène lorsqu'il est debout sur le parapet, prêt à sauter, douche de lumière sur lui et reste de la scène sombre. Milt arrive : la lumière de la douche " s'étale " peu à peu en s’affaiblissant jusqu'à recouvrir tout la scène d'une lueur faible, les lampadaires sont éteints et c'est le soir. Ellen arrive : les lampadaires s'allument légèrement car la nuit tombe. Focalisation sur Milt et Ellen, à droite de la scène, un projecteur les éclaire momentanément pendant qu'ils parlent de leur vie conjugale. Harry est accoudé au bord du pont, et aucune lumière n'est fixée sur lui. La scène retrouve sa faible lueur lorsque Milt présente Ellen à Harry, mais les lampadaires sont tout de même un peu plus lumineux. Quand Milt s’éclipse, Harry et Ellen se retrouvent seuls, la lumière reste identique. Quand ils commencent à parler d'amour, la lumière s'intensifie, et vire au rouge lorsqu'ils chantent. On remarque donc que la lumière joue en fonction de l'état d'esprit d'Harry. Quand il est déprimé, la lumière est pâle, tandis que quand il découvre l'amour, la lumière est vive. Au 2ème acte, une douche de lumière semblable à celle du 1 er acte éclaire Ellen assise seule sur le banc. Quand Milt arrivent, les lampadaires s'allument légèrement et la douche disparaît créant une scène homogène au niveau des lumières. Les lampadaires s'allument progressivement et une ambiance rouge s'installe au fur et à mesure. On peut répéter l'éclair du début au moment où Milt tombe, puis où Harry se jette à l'eau et enfin quand il se suspend au lampadaire à la fin de la pièce. La pièce termine donc avec la même lumière (l'éclair) qu'au départ, car la situation des personnages est identique : Ellen et Milt sont amoureux et Harry veut en finir avec sa vie. 2/Musique Acte 1, premières pages : " SOS d'un terrien en détresse " de Daniel Balavoine, réinterprétée par Grégory Lemarchal Cette chanson pourrait être interprétée comme le mal être d'Harry, lorsqu'il décide de se jeter par dessus le parapet au début de la pièce. Les paroles résument les 15 dernières années de sa vie, où il n'a vécu que des échecs. " j'ai jamais eu les pieds sur Terre ", " j'suis mal dans ma peau ", " si jamais c'était plus beau, plus beau vu d'en haut ", " voici le SOS d'un terrien en détresse ", " au grand loto de l'univers, j'ai pas tiré l'bon numéro ". On peut rapprocher ces paroles avec la réplique d'Harry : "Désillusions. Désespoir. Déchéance. Toute la série. J'ai reçu tout ça en pleine gueule. " Ce moment de désespoir est opposé avec sa rencontre coup de foudre avec Ellen, lors du complot de Milt au milieu du 1 er acte (pages 59 à 60). On pourrait imaginer la chanson " Ti amo " de Umberto Tozzi. Cet air évoque une première rencontre. Ellen et Harry commence à chanter, et se déclarent leur amour : " oh Hélène, je crois que je vous aime ! ", " comme il est doux d'aimer quelqu'un comme vous " Acte 2, pages 83 à 86: "Still loving you" du groupe Scorpions. Cette chanson date de 1984, et Love a été écrit en 1963. On se situe donc 20 années plus tard, mais les paroles de la musique correspondent parfaitement au passage. De plus, les paroles se rapportent exactement au passage : après leurs diverses aventures amoureuses, Milt et Ellen se Page 5
Dossier de Français Love, Murray Schisgal retrouvent, et Milt réalise que la seule femme de sa vie est et a toujours été Ellen. Nous avons établi un tableau de correspondance entre les paroles de la chanson et les répliques de la pièce. Paroles de la chanson Traduction française Réplique correspondante I'm still loving you. Je t'aime encore. Oh je t'ai toujours aimé! If we'd go again… Si nous recommencions… Si tu me donnais une nouvelle chance... The things that killed our Ce qui a détruit notre amour. Tu m'as forcée à épouser Harry. love. Baby, try to trust in my love Chérie, essaye de croire à Ne ferme pas la porte sur moi. again. nouveau en mon amour. This can't be the end. Ca ne peut pas être la fin. - C'est fini. - Je ne peux rien dire, rien faire? Page 6
Dossier de Français Love, Murray Schisgal V/ Réalisation des costumes et explication Les costumes sont indiqués dans les didascalies au début de chaque acte. Nous avons choisi de conserver ces indications de l'auteur. En effet, elles sont très détaillées, et on comprend que Schisgal souhaitait représenter exactement ainsi les personnages. Nous avons dessiné les costumes du 1 er acte. 1er acte : Milt Manville : en complet brun de bonne coupe anglaise, chemise rose, cravate et pochette jaune vif, gros boutons de manchette, chaussures de daim marron. Harry Berlin : grand, flasque, vêtements froissés et mal taillés : veste élimée de velours côtelée vert, chemise d'usage, sans col, d'un bleu passé, pas de cravate, un très ample pantalon retenu à la taille par une ficelle, des savates de tennis d'un blanc douteux. Ellen Manville : manteau de vison, une jupe, une blouse de la même couleur, un sac et des chaussures en crocodile, un foulard noir sur la tête, des lunettes de soleil, rouleau de papier. Milt Manville Harry Berlin Ellen Manville Page 7
Dossier de Français Love, Murray Schisgal 2ème acte : Milt Manville : une veste de sport mouchetée marron et jaune vif, avec une chemise jaune, une cravate olive, un pantalon de tergal marron, des chaussures marron, une casquette à visière marron. Harry Berlin : vieux pardessus de ratine à col de velours, les cheveux en désordre, pas rasé, canne. Ellen Manville : un manteau de cuir noir, une chemise noire, et un pull-over noir à col roulé, un fuseau noir et des bottes noires assez basses, un large collier de cuivre, de larges boucles d'oreilles de cuivre pendante et queue de cheval. Dans le premier acte, on constate donc que Milt Manville est habillé de manière plutôt luxueuse, dans un costume très soigné, et ce grâce à sa femme Ellen qui s'occupe bien de la maison et de lui, afin qu'il soit présentable. Ellen porte des vêtements élégants et également coûteux, payés grâce à son mari qui a un bon travail. Ils représentent un couple qui fonctionne bien, où chacun a sa place et son rôle. Harry quant à lui, porte des vêtements vieux, élimés, usés, trop portés. Son costume est représentatif de sa condition sociale : il n'a pas de travail, il vit pauvrement, mais surtout il est malheureux, rien pour lui ne marche. Il est seul, ne connait pas l'amour, n'a pas de femme pour s'occuper de lui. Dans le deuxième acte, les vêtements ont complètement changé, ce qui montre que le mode de vie des personnages aussi. Milt est mal habillé, sa classe sociale semble avoir totalement basculé. Son costume est très sale, lorsque Ellen donne un coup dedans, un nuage de poussière s'en échappe. Ceci montre que Linda est une femme qui ne s'occupait pas de son mari, elle n'entretenait pas bien la maison, ne lavait pas ses vêtements. Maintenant que Linda a quitté Milt, la situation est pire : son apparence est déplorable. Ellen n'est pas soignée non plus, elle n'a plus rien de son élégance de l'acte 1, elle a désormais une allure de femme débordée, qui doit tout faire chez elle puisque son mari ne l'aide en rien et ne travaille pas non plus. Harry est tout aussi mal habillé. En outre, il marche avec une canne, ce qui montre qu'en quelques mois à peine, il a beaucoup vieilli. Dans cet acte, on peut observer grâce aux costumes combien les personnages ont changé. Aucun des deux nouveaux couples qui se sont formés (Milt-Linda et Ellen-Harry) ne fonctionne correctement. Les membres de chaque couple ne sont donc pas faits pour vivre ensemble, et s'en trouvent très malheureux, même si dans le premier acte tous se disaient amoureux. Page 8
Dossier de Français Love, Murray Schisgal V/ Interprétation personnelle 1/ Marion Gobet Peu après avoir commencé à lire Love de Murray Schisgal, j'ai remarqué qu'elle ne ressemblait à aucune autre œuvre que j'avais déjà lue. J'ai eu du mal à accrocher au départ, du fait de l'originalité de l'écriture du texte et des répliques. J'ai donc du relire trois fois les premières pages avant de pouvoir m'insérer dans l'univers créé par Schisgal. Pour mieux comprendre ses intentions, j'ai essayé de me mettre dans la peau des personnages, et de déchiffrer leur comportement. Au fur et à mesure, j'ai totalement accroché à l'histoire et j'avais hâte de connaître chaque réaction du trio. J'ai trouvé le thème et le scénario quelque peu banals : trois jeunes américains, indécis quant à leur situation, cherchent quelqu'un à qui se raccrocher, et découvrent ou expérimentent les différents aspects de l'amour : le bonheur de pouvoir se confier à quelqu'un, mais aussi le malheur d'une rupture conjugale. Ce qui fait que j'ai apprécié le livre est certainement la manière novatrice dont se sert l'auteur pour traiter d'un thème des plus communs. Il rend les personnages drôles, amusants et inattendus. La pièce, tout en étant comique et tragique à la fois, s'inscrit également dans un registre satirique, qui touche directement le lecteur, même s'il n'a pas vécu à l'époque de parution du livre. Elle est universelle et atemporelle. La situation est affligeante et risible, presque caricaturée, mais elle fait réfléchir le lecteur sur la décadence des relations humaines. On remarque que Schisgal a longuement réfléchi à la mise en scène de sa pièce : chaque détail, que ce soit le pont, les costumes ou même la poubelle, est décrit dans des didascalies. Il n'offre pas réellement de choix de mise en scène, mais cela fait partie de sa vision moderne du théâtre. Il souhaite que l'on interprète son œuvre comme il l'avait imaginé. J'ai donc beaucoup aimé ce livre, de par la facilité de sa lecture, son originalité ainsi que sa vision amusante et nouvelle d'un thème ordinaire. 2/ Marion Mautref Lors de la lecture des premières pages de Love de Murray Schisgal, j’ai directement été prise dans l’histoire. La didascalie d’introduction étant plutôt longue et très précise, on est directement plongé dans un univers défini et un lieu précisément choisi. Les personnages sont définis uniquement par leurs costumes ce que laisse tout de même une liberté au lecteur permettant ainsi de s’identifier aux différents personnages. Après la didascalie, l’histoire commence in medias res : le lecteur arrive au moment de la rencontre des deux amis d’avant qui ne s’étaient pas vu depuis 15 ans. On apprend ensuite a l’aide de retour dans le passé à connaître les personnages d’il y a 15 ans et leurs différences avec les personnages actuels. Cette pièce m’a quelque peu intrigué par le choix de l’auteur de mette en scène uniquement trois personnages qui sont tous "principaux". Il se forme donc un triangle amoureux entre Harry, Milt et Ellen. Ce triangle à la particularité d’être unique en son genre puisqu’il est créé par Milt, époux de Ellen, forçant son ami Harry a rencontré sa femme. De plus le triangle évolue en plaçant Ellen dans une position instable entre les deux amis, qui eux, savent approximativement ce qu’ils font. Cette œuvre est également constituée de seulement deux actes, distingué temporellement mais qui sont en quelque sorte symétrique. En effet, au début on trouve Harry qui veut tenter de se suicider et Milt et Ellen, mari et femme. À la fin, la situation n’a que peut changé et les personnages peu évolué. Pour conclure, Love est une pièce unique en son genre mais qui présente un thème banal : l’amour. De plus les personnages permettent une identification rapide et les nombreuses Page 9
Dossier de Français Love, Murray Schisgal descriptions introduisent un cadre restreint, simple à imaginer. Ce qui m’a plus dans cette œuvre est la précision de l’auteur et la facilité à rentrer dans l’histoire de cette pièce a la fois comique par ses caractères et ses répétitions et à la fois tragique par une fin qui finit mal pour Harry. De plus l’auteur utilise un langage simple à comprendre et accessible a tous. Ce qui m’a déplu dans cette pièce est la non évolution de la situation initiale, également finale. Cette œuvre a en quelque sorte fait une boucle avec une action principale prenant juste un personnage différent mais avec toujours la même situation : Ellen amoureuse. De plus l’étrangeté des trois caractères présents m’a quelque peu perturbé : au début de la pièce, Milt et Harry font en quelque sorte un « combat » pour savoir lequel des deux a vécu les pires 15 dernières années. Puis qui présenterait sa femme à un ami pour pouvoir divorcer ? Certains points de cette pièce ne sont pas assimilables pour moi. 3/ Anna Verstraete Love de Murray Schisgal, est une œuvre que j'ai apprécié lire, et ce pour de multiples raisons. Tout d'abord, c'est une pièce mi-comique, mi-tragique, pleine de surprises et de retournements de situations inattendus. Les personnages sont changeants dans leurs humeurs, parfois presque lunatiques... Dans le premier acte, les deux amis d'enfance se retrouvent après 15 ans de séparation la pièce commence donc dans une situation qui se prête à une ambiance joyeuse de retrouvailles, cependant dès les premières pages je me suis aperçue que la scène prenait de plus en plus des nuances tragiques : au départ, les deux personnages semblent heureux, Milt Manville fait le récit de sa vie idyllique à Harry, qui l'écoute patiemment. C'est lorsque vient le tour de Harry de raconter ce qu'il lui est advenu depuis leur séparation que la pièce entre dans le registre tragique : l'homme a enchainé les malheurs depuis qu'il est sorti de l'université. A la fin de son récit consternant, Milt à sn tour raconte à Harry que malgré sa vie qui semble le ravir à première vue, il est malheureux, car amoureux d'une dame autre que sa femme. Cependant, dans ce récit dramatique et plein de regrets, des détails saugrenus et comiques ressortent, et font que le lecteur est perdu, ne sait plus que penser si ce n'est que les personnages sont fous ; en effet, pour Haary par exemple, le premier « drame » qui lui soit arrivé est qu'en sortant de l'université, un chien est venu uriner sur son bas de pantalon, chose dérangeante certes, mais normalement sans gravité majeure, et qui l'a pourtant fait tomber dans une suite de malheurs et catastrophes. Love est ainsi truffé de détails absurdes qui amusent le lecteur, mais surtout le plongent dans une surprise et un ahurissement passagers. L'un des plus importants retournements de la pièce est sans aucun doute l'idée surprenante de Milt qui décide de présenter Harry à sa propre femme Ellen afin que ces deux derniers tombent amoureux. Un homme qui offre de son plein gré sa femme à son ami, quoi de plus ahurissant ? Au cours de la lecture de la pièce, j'ai donc pu découvrir à chaque page des nouvelles choses sur les personnages, qui apportent des informations sur leur caractère et leur identité profonde. D'autre part, j'ai aimé cette lecture car il s'agissait d'une pièce très légère et agréable à lire, amusante, presque un vaudeville. D'un autre côté et de manière implicite, cette œuvre est la critique d'une société dans laquelle les hommes vivent malheureux, qu'ils soient riches, mariés, avec une vie « parfaite » ou presque, ou qu'ils soient pauvres, seuls et perdus. L'écriture est moderne, ainsi que la mise en scène, qui m'a d'ailleurs surpris, tant les didascalies sont nombreuses et précises : l'auteur semble avoir pensé à chaque détail de mise en scène, de décor et de costumes, et les a précisés dans ses didascalies, qui permettent non seulement a metteur en scène de monter la pièce, mais également au simple lecteur de s'imaginer de manière très précises les personnages et l'action. Page 10
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