Feuille de Vignes Un Terroir, des Savoirs, une Histoire - Quincy
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Feuille de Vignes Un Terroir, des Savoirs, une Histoire... Numéro 11-Janvier 20 20 Qui n’a jamais pensé, en accrochant le calendrier Sommaire d’une nouvelle année que le temps passait trop vite? Un dernier retour sur image, on souffle un P.2-Dominique Plez nous livre instant…puis on ouvre en toute hâte un nouvel ses secrets de caricaturiste. agenda ! On griffonne les rendez-vous qu’on ne voudrait manquer, rituels et traditions, quelques sages résolutions et autant de vœux pieux. Telle une bouffée d’air, on prend date ! On mise sur le retour du printemps pour voir éclore les tapis de fleurs, véritables festivals chromatiques sur les places des villages. Crédules, on fêtera la Chandeleur en faisant sauter les crêpes un louis d’or dans la main. Contre « bonne fortune » on fera « bon cœur » et à défaut de chance, on choisira l’humour ! Témoins passionnés, lavandières et bouilleurs de cru enjolivent d’anec- dotes truculentes les vieux métiers et les boutiques aujourd’hui méta- morphosées. La nostalgie n’est pas de mise, ou si peu ! Paradoxe du P.3-Les commerces d'antan. temps, les mairies bouillonnent déjà de projets nouveaux. « Quincy va Quincy débute la série. la vie ! » dit-on ici ! Une fois encore parions sur le bonheur et la santé. De tout cœur, em- P.4-Les moulins de Massay. brassons cette année nouvelle ! Bonne et heureuse année à tous ! P.5-Jean Martin et son alam- bic. Sylvie Rouzé, présidente des Amis de la Villa Quincy P.6-Les Floriades de l'Arnon, l'innovation comme moteur. Patrimoine : M. Lejard nous ra- Zoom : Les Floriades de l'Arnon P.7-Crêpes en aumonières. conte les moulins (Page 4). (Page 6). P.8-Le programme 2020 des Amis de la Villa Quincy. Feuille de Vignes Numéro 11 Janvier-Février-Mars 2020 Pour s'abonner à Feuille de Vignes: amisdelavillaquincy@gmail.com Facebook Tel : 06.03.81.53.19 Histoire : Les commerces d'au- Cuisine : Noël se prolonge avec Photos SR-DP-AJ-LD-Pixabay-ML trefois à Quincy (Page 3). une recette au chocolat (Page 7).
PORTRAIT 2-Feuille de Vignes-Janvier 2020 LURY : Dominique Plez a cotoyé les plus grands artistes en tant que maquilleur mais c'est aussi un caricaturiste de talent. n'ont pas de structure de visage , ils sont très mous. Ce sont des anguilles… Quand ils commencent à sourire ce ne sont plus les mêmes personnages. C'est une façon de cacher leur personnalité, leur attitude. Idem pour les acteurs qui ne sont pas tout à fait eux même lors des tournages, il est difficile de capter leur âme. Le métier de maquilleur m’ a beaucoup appris dans le domaine de la caricature car on sait comment arquer un sourcil, allon- ger un visage tout en se basant sur les rapports existants dans un visage. » « Une caricature réussie est une caricature qui plait. » En 2010, Dominique Plez croque les politiques du canton et du Cher. L'initiative est sympathique mais pas forcé- ment du goût de tout le monde ! « Une caricature réussie, c’est une caricature qui plait » sourit-il. Une bonne caricature c’est aussi l’art de ne pas se faire re- pérer. Assis dans un coin au bistrot, à l’écart lors d’un concert, il faut saisir l’âme de la personne et la retrans- crire. Pour cela Dominique Plez croque sur le vif, à l’abri du regard de la « cible. » « Les prémisses peuvent se PROJET : une série d’envergure nationale avec des faire sur place et la finalisation à la maison mais je pré- textes accompagnant les caricatures. Les cibles : F de fère quand même tout croquer d’un coup. » 80 % des Rugy, C. Duflot, Y. Brossat, E. Philippe entre autres. personnes ne se reconnaissent pas et 80% des per- D essinateur, peintre, calligraphe, chef maquilleur, Dominique Plez a travaillé aux côtés de nom- breuses stars du cinéma, de la télévision et du sonnes reconnaissent les personnes qui ne se recon- naissent pas ! C’est plutôt drôle ! Cela s’explique par l’effet miroir : on ne se voit pas comme on est réelle- ment, un travail d’introspection est nécessaire, ce qui théâtre. La caricature fait aussi partie de ses talents. n’est pas forcement évident ! Dominique Plez redoute Dominique Plez a commencé la caricature et les por- l’instant où le « croqué » se rend compte : « l’attitude traits, avant le cinéma, en 1971 à l’âge de 15 ans : se fige, certains se crispent, et il est moins facile de « Mon grand père, facteur à Lury, écrivait des chan- « choper » leur âme. C'est pareil pour une caricature sons et les illustrait à l’aquarelle. Lors des périodes de d’après photos, ca marche moyennement. Une âme c’est répit dans les tranchées, il réalisait, en dessin technique, aussi un corps, des jambes courtes, des bassins larges, la vue éclatée d'une grenade. Du côté maternel, ma- des troncs tout petits. Il faut vraiment avoir l’œil, analy- man dessinait et mon grand père fabriquait des mando- ser les rapports physiques. » Mais c’est autant le plaisir lines. » Alors bon sang ne saurait mentir ! de la rencontre, du contact, la réaction des personnes Pas fan de l’école, Dominique Plez s’oriente vers l’ Ecole caricaturées que Dominique Plez revendique. Et de par des Arts Appliqués. « Une des plus grandes écoles d’art son métier les rencontres ont été multiples. Fin obser- sinon la plus grande. Rentré sur concours, je ne suis pas vateur et caricaturiste malicieux, Dominique Plez s’est arrivé premier, je dois l’avouer, parce que j’étais autodi- aussi attaqué aux artistes et aux techniciens. Parmi eux : dacte. J’y suis resté 7 ans. » Dominique Plez choisit la Christian Clavier, Jean Yanne, Gérard Depardieu, Michel spécialité « polychromie dans l’architecture mais il étudie Galabru, Jean Reno, John Malkovitch. En tout pas moins également la calligraphie, le vitrail, la composition, le nu de 4000 caricatures dont une centaine de Reuillois. « Je feminin, beaucoup de technique, la chimie, l’ histoire de croque tout ! Mais il faut savoir apprécier jusqu’où aller. l’art, la laque ancienne, la fresque, la perspective. Mais à Mon professeur disait : la caricature c’est du « portrait l’époque pas d’ordinateur. « On partait d’un texte, un charge ». Pas du portrait, pas de la caricature. La charge truc de fou ! » Mais contrairement à ce que l’on peut c’est l’âme. Le portrait ne doit pas être réaliste mais penser l’hérédité artistique ne suffit pas. « Tout cela se assez puissant pour être reconnu, sans déborder sur travaille, il y a des règles. Il faut surtout voir l’objet fini. l’excessif. Et cela demande un entrainement journalier, Si on ne voit pas l’objet fini, un visage par exemple, ce deux mois sans caricature on se sait plus comment tenir sera beaucoup plus difficile. Il ne s’agit pas seulement un crayon ! Mais c’est un plaisir et ça permet surtout le d’un gros nez ou de lèvres particulières. Il faut d’abord contact avec les gens, ça aide à tisser les liens. » considérer l’ensemble. Balladur et Hollande sont des ca- ricatures ambulantes mais ils sont très durs à faire. Ils
HISTOIRE 3-Feuille de Vignes-Janvier 2020 SERIE : Retour sur les anciens commerces du début du siècle aujourd'hui disparus. Quincy débute la série. F euille de Vignes remonte le temps en faisant un petit état des lieux (non exhaustif !) des anciens commerces ou métiers établis à Quincy. Croix d’Or (4/6 Grande rue) et en face, le Café de l’Union , (Hôtel-café de La Boule d’Or auparavant) qui devint le Café- Tabac du Centre (ci-dessous). La boucherie située 2 route de Reuilly était précédemment Le Café de l’espérance. Maréchalerie/forge/quincaillerie : Celle de la route de Mehun fut remplacée par une boucherie (voir boucherie). Place Misère, étaient installées une forge, une quincaillerie et un maréchal ferrant. La forge fut tenue respectivement par Raymond Duret, Raymond Rapin. Elle fut fermée partiellement au milieu des années 70. Mr Baudoin, forgeron à Vierzon, passait deux fois par semaine. La quincaillerie ferma longtemps après. Distillateurs ambulants : tenues par des cultivateurs-vigne- rons, Robert Bidault et Henri Sirot entre autres. Garage : Le premier était tenu par Mr Agnessens au 12 route de Reuilly. Route de Mehun-sur-Yèvre, se sont succédés Mr Bastard, Mr Birmbaum, Mr Mouilet puis Mr Moreau. Tonnelier : il y en a eu 3 qui étaient également vignerons : Marcel Rapin (son atelier était situé route de Mehun), Gérald Rapi et, Philippe Richoux. Au bord du Cher, la guinguette Le Tivoli accueillait les dan- seurs. Plus pittoresque à Cornancay, le Tourlourou servait café, Sabotier : Maurice Rapin (frère du forgeron) travaillait au 5 rue bière et limonade (ci-dessous). du Foyer rural et Arthur Duret au 21 Grande rue. Coiffeur : Situé rue du Poinçon et tenu par les époux Deschâtres. Le bâtiment fut transformé en deux logements. Blanchisseuses/Couturières ravaudeuses : travaillaient à do- micile. Les blanchisseuses lavaient le linge au ruisseau. Cer- taines faisaient de la confection à domicile. Boulangerie : il y a eu au moins deux boulangeries. Une située dans le batîment à droite de la vitrine du café des époux Cal- vet (ci-dessus), vitrine qui était occupée par une épicerie. L’autre boulangerie était située route de Reuilly. Epicerie : route de Reuilly, l’épicerie Bigonneau a été reprise en 64 par les époux Loiseau. Trransformée en logement puis en salon de coiffure. Une superette (en face du foyer rural) a rem- placé l’épicerie Loiseau en 1972. Une huilerie était installée Grande rue. En face de la place le Café de la Croix Blanche, aujourd’hui tenu par les époux Calvet, était autrefois un hôtel-café-restau- Boucherie : au 2 de la route de Reuilly se tenait une bouche- rant-salle de bal. Plusieurs propriétaires s’y sont succédé (ci- rie installée en 1942. Tenue par Mr Piery de 1942 à 1946 puis dessus) A l’endroit du bar-tabac actuel il y avait une épicerie- café qui faisait occasionnellement restaurant. Route de Mehun par les époux Simaulin jusqu’en 1958. Les époux Simaulin dé- se tenait un relais de poste, le Relais du point du jour. Le res- ménagent la boucherie et s’installent à la place du maréchal taurant Le Firmament a ouvert en 1967 route de Brinay, ferrant situé route de Mehun. La boucherie Noël leur succéde- l' Auberge des Bruniers dans les années 70, route de Lury. ra début des années 60. Nous nous sommes intéressés aux commerces du début du siècle jusqu’aux an- nées 70. A noter que dans l’ouvrage de Francois de Lannoy et à une époque donnée (1ère GM), l'auteur spécifié que, outre les travailleurs de la terre, on Cafés-hôtels-restaurants : de nombreux établissements trouve de nombreux métiers du bâtiment, 1 épicerie, 2 boulangers, 2 bouchers, étaient établis dans le village. Le premier situé route de Reuilly 2 aubergistes et des artisans : 5 tonneliers, 4 vanniers (vigne), 3 sabotiers, 3 ma- réchaux-ferrant, 3 menuisiers, 3 cantonniers, 1 charron, 1 forgeron, 1 scieur en était un café-bal. Plus loin au 7, la Coopérative-café de la long, 1 cordonnier, 3 porcelainiers, 1 coiffeur et 1 horloger. Ref : Les poilus de Quincy, Francois De Lannoy, éditions Lamarque.
PATRIMOINE 4-Feuille de Vignes-Janvier 2020 MASSAY : Michel Lejard a retracé dans un ouvrage l'histoire des mou- lins de la commune. Le dernier a cessé de fonctionner en 1 940. documents attestent qu’en 1733 ils étaient tous déla- brés. Le moulin de St Paixant : il existait déjà au 15ème siècle ( document « Molendium Sancti Paxanti » 1459). Un bail le mentionne en 1618, un autre en 1659. Aujourd’hui c’est une maison d’habitation. Le moulin de Dady : on le mentionne en 1481. Alimenté par l’Herbon il bénéficiait également d’un bras de la rivière La Merlaine qui prenait naissance dans l’Arnon en amont du moulin de Chevilly ce qui suscitait quelques « guerres » entre moulins, celui de Chevilly barrant la rivière pour empêcher celui de Dady de fonctionner. Un bras de rivière, « la rivière Neuve » fut P Moulin : celui de St Paixent est toujours visible. creusé partant de Chéry afin d’alimenter Dady. assionné d’histoire et de patrimoine, Michel Le- Félix Ragot (1884-1956) est le dernier meunier à avoir jard a réuni ses souvenirs et compulsé des cen- exercé à Dady entre 1910 et 1940. Michel Lejard a taines d’archives évoquant les divers moulins dénombré pas moins de 21 meuniers ayant exercé entre construits sur la commune. De ses recherches est né 1740 et 1940. Trois familles ont marqué l’histoire de ce un livre « Les Moulins de Massay » qu’il nous invite moulin : les Poigny (1824 à 1850), les Chailloux (1854 à à parcourir. 1904) et les Ragot (1910 à 1940) qui à eux seuls représentent plus d’un siècle de meunerie. Selon les historiens, les premiers moulins à eau ap- paraissent, en France, au 4ème siècle. C’est au 9ème Le moulin de Chavannes : « Molendinum de cheve- siècle que les premiers moulins banaux sont construits gne » c’est ainsi qu’était nommé le moulin sur des écrits par le clergé et les seigneurs, seuls juridiquement par- de 1201. D’abord équipé d’une roue, on y ajouta une lant, à posséder les cours d’eau et disposant des fonds deuxième (notifiée en 1823). Son fonctionnement fut suffisants à la construction des moulins. arrêté en 1895. Eirik Labonne, propriétaire du moulin en Les meuniers étaient locataires et s’acquittaient d’une 1938, envisagea de le transformer en usine hydro- redevance en espèces ou en nature (grain, farine, électrique. volailles, poissons) plus ou moins élevée suivant l’importance du moulin. Le meunier signait un bail de 3, Le moulin de la motte d’Hyors : il date de plusieurs 6 ou 9 ans et devait également entretenir le moulin. centaines d’années. Moulin d’usage privé, il fonctionnait A Massay les paysans, dépendant du monastère, de- encore en 1880. Il ne faisait pas de farine pour une vaient faire moudre le grain au moulin et s’acquitter clientèle mais probablement pour les habitants de la d’une redevance : le ban. Le plus souvent ils payaient en ferme et le personnel du château situé à coté. nature. La nuit du 4 août 1789 fait voler en éclats tous les privilèges féodaux. Les paysans et les meuniers les Le moulin de Tardy : le moulin de St Paixant n’étant plus aisés peuvent ainsi acheter leur propre moulin. plus en état de fonctionner depuis longtemps, Armand Les meuniers avaient une importance réelle dans un Tardy, menuisier, décide en 1847 de construire un moulin village car ils étaient au centre de la vie sociale, le pain sur la rive opposée du moulin de St Paixant. Mais étant la base de l’alimentation. La disparition des petits construit sans autorisation le moulin n’est exploité que 5 moulins au profit des meuneries industrielles s’explique ans avec maints problèmes à la clé. Il ne reste que par la diversification de l’alimentation et par la di- quelques vestiges du bâtiment. minution de la consommation de pain. En 1800 la consommation était de 1kg/jour/personne, en 1900 de Le Moulin Neuf : déjà mentionné en 1214 dans des 600 grammes pour tomber de nos jours à 130 gram- écrits. En 1497 il était alimenté par la Merline ( plus tard mes. Merlaine). Les guerres entre meuniers le privèrent d’eau. Plusieurs variantes de moulins existaient : des moulins à Bien que la rivière Neuve fut creusée pour remédier aux eau à alimentation par le haut (godets) ou par le bas problèmes, le moulin était déjà en ruine à la fin des ( le courant entraînait la roue) ou encore des moulins à travaux. vent. Tout dépendait de la situation géographique et de la proximité de cours d’eau. Au 11ème siècle on estime Assailly (Sailly aujourd'hui) : comptait le Grand moulin à 50 000 le nombre de moulins en France, nombre qui de Court et le petit moulin de Court. Le grand Moulin est monté jusqu’à 75000 au 16ème siècle. A l’abolition était situé sur l’Arnon à coté du village de Sailly. Un des privilèges, on en dénombrait jusqu’à 100.000 ! En document d’arrentement le date à 1478. Le dernier 1809, on dénombre 629 moulins à eau dans le Cher. document l’évoquant date de 1735. Quant au petit A Massay on trouve trace de moulins à roue verticale. moulin on trouve trace de son existence en 1663 mais le On en recense pas moins de huit construits à diverses peu d’intérêt de ce moulin porte à croire qu’il a disparu époques. Concernant la période de fonctionnement des avant la fin du 17ème siècle. moulins, il est probable que ceux de St Paixant, de Moulin Neuf et d’Assailly remontent au 17ème siècle. Source : Michel Lejard, " Les moulins de Massay. " Quant aux moulins de Chavannes et de Dady, des
SOUVENIRS 5-Feuille de Vignes-Janvier 2020 CERBOIS : Jean Martin se souvient de son dernier alambic. Retour en arrière, anecdotes garanties ! vier. Mais Jean Martin, avec la mul- avec précision l’heure de décharge- tiplication des petits alambics, ment, le nom du client, la quantité étend son territoire et va même etc. Le soir pour transporter la s’installer à Bourges. Durant 4 mois goutte, il fallait aller chercher un de novembre à mars, Jean accueille acquis à rendre à la buraliste. De les clients. « J’ai appris seul en re- toutes ces années, Jean Martin a gardant mon père. C’était pas rien ! gardé quelques souvenirs, mais ceux Tous les matins à se lever à 4h30, il avec les douaniers restent très pré- fallait allumer la chaudière par tous sents ! « Ils m’en ont fait voir de les temps. J’ai eu froid ! » Au fil du toutes les couleurs, et souvent ! Ils temps, l’alambic s’équipe d’un petit arrivaient à trois : un sautait sur le chapiteau pour améliorer le confort, livre, l’autre dans les fûts et le 3ème deux ouvriers aident Jean. « Les là où ça pissait ! Mais ca ne m’em- Jean Martin : pendant 18 ans il a clients apportaient la marchandise, pêchait pas de travailler ! Ils cher- du marc dans les premiers temps chaient à me prendre ! On avait le L sillonné le canton avec son alambic. puis à la fin on ne faisait plus que droit de distiller 20 litres de goutte, 'alambic de Jean Martin a versé des prunes ou des poires et de au-dessus on avait des droits à sa dernière larme en 1988 à l’alcool vinique pour l’état. » payer. Les douaniers s'étonnaient l’heure de la retraite de son pro- qu'il n'y ait toujours que 20 litres ! priétaire. Retour sur cette époque Une vingtaine de marmites par « Parce que les clients ne veulent où l’alambic tournait 4 mois du- jour que 20 litres ! » répondait Jean rant l'hiver. malicieux. « Une autre fois, ils ins- L’alambic de Jean Martin fait désor- « Pour faire de l’alcool, on mettait pectaient mes fûts, ils voulaient ab- mais partie de l’histoire de la famille. les fruits avec les noyaux dans des solument que mes fûts de 100 litres Ses parents, agriculteurs, possé- grandes marmites et on chauffait en fassent 105 ! Ils ont pris la me- daient, comme la plupart des agri- par le dessous. La vapeur d’alcool, la sure du fût, l’épaisseur du bois et ils culteurs de l’époque, quelques pieds première à sortir, passait dans un ont fait les calculs ! » de vigne en plus des terres à culti- serpentin, transformée en alcool. On Aujourd'hui Jean Martin se souvient ver. En 1928, ils achètent l’alam- plongeait un alcoomètre. Quand avec bonheur des petites histoires bic à la naissance de leur fils Jean. c’était un bon alcool, ca « pissait » à qui ont émaillé sa vie, de l'alambic « Mon père allait de village en vil- 80°, puis ça finissait à 20°. Je cou- « aux cuivres rouges » de son père lage avec son alambic à vapeur. pais alors et je renvoyais l’eau sur qu'il a remplacé par un plus récent Dans tous les petits pays, on se ser- l’autre marmite. Je faisais une ving- lui-même vendu en 1988. Avec cet vait d'un petit chaudron appelé taine de marmites de 100 litres par alambic c'est 1000 clients que Jean « feu nu ». Deux chauffes étaient jour. » Installé à Quincy à la sortie a cédé ! Racheté par des habitants nécessaires par jour, alimentées avec du village, Jean Martin accueillait de Sandillon (45), on retrouve du bois de bouleau. Il se déplaçait les clients notamment venus de Me- l'alambic aujourd'hui 2 jours à jusqu’à Preuilly, Quincy, Lury, Cer- hun-sur-Yèvre. Un registre consignait Preuilly en saison. bois. » « Pendant la guerre 39-45 il fallait un laisser passer pour rejoindre Me- hun-sur–Yevre en zone occupée. Mon père partait avec l'alambic, tiré par des chevaux , et y restait la se- maine. Il logeait soit chez le particu- lier soit à l'Hôtel du Lion d'or à Mehun-sur-Yèvre et rentrait à vélo le samedi. A l’aller tout se passait bien, au retour c’était plus compliqué ! Ensuite il s'est acheté une auto. » En 1970 Jean hérite de l'alambic. « L’alambic m’appartenait sous le contrôle des « indirects. » Quand la campagne était finie, les douaniers venaient sceller l’alambic en mettant un robinet. » A l'époque de son père l'alambic tournait deux mois en hiver de la Toussaint à début jan- ALAMBIC : Jean Martin distillait durant 4 mois pour plus de mille clients.
ZOOM 6-Feuille de Vignes-Janvier 2020 LURY : Lucie Guillemain a repris les rênes des Floriades de l'Arnon, entre- prise créée par son père Jean-Sylvain Guillemain. et qui offre des avantages écolo- giques notamment, sa culture ne nécessitant ni pesticides ni engrais. » Une démarche écologique appliquée également aux tapis et recharges, biodégradables ou recyclables grâce à l’amidon de maïs. Outre les mairies et communautés de communes, les Floriades de l'Ar- non approvisionnent 45% du parc Disney mais aussi le Louvre, le châ- teau de Chaumont-sur-Loire depuis plus de 10 ans. Les collectivités re- présentent 95% des commandes. Il faut dire que la diversité des tapis proposés - tapis de sol, vivaces, ta- pis champêtre, couvre sol, tapis de toiture, tapis de graminées- est in- Transmission : Lucie et son père Jean-Sylvain qui a d'autres projets nova- téressante. Des produits « prêts à teurs en tête. poser », véritable atout gain de L temps et qui ne nécessitent aucun ucie Guillemain dirige désor- Lucie Guillemain a pris progressive- engrais -déjà incorporé- ni de dés- mais l'entreprise créée par son ment ses marques. Dès 2008 elle herbage (à 95%). Chaque année en père. Mais ce dernier reste très est conseillère en fleurissement et mai, 80.000 tapis sortent du site présent aux cotés de sa fille. s’occupe de la partie technico- avec une augmentation nette des commerciale. . Recharges Toutes Tailles qui sédui- Paul Guillemain avait déjà tout du sent à la fois les communes et les pionnier quand, dans les années 50, De 15 personnes à 40 en forte particuliers car adaptables à chaque il se démarque en innovant dans période. contenant. Ainsi ce sont des dizai- l’équipement agricole et dans le nes de patrons qui sont stockés traitement des cultures. Il participa Quinze personnes travaillent sur le dans les ateliers de couture pour ré- aux essais de l’entreprise Merlin qui site de trois hectares de serres mais pondre rapidement aux demandes. contribua à l’évolution du machi- le nombre de salariés peut grimper Autres avantages : le peu d’entretien nisme agricole. Quand Jean Sylvain jusqu’à 40 en pleine période. demandé et une libération lente de Guillemain perd son père en 1985, il « L’entreprise propose 750 variantes l’engrais suivant la température et a 28 ans. L’arrêt de la ferme de ses de fleurs et coloris différents, les an- l’humidité qui n’engendrent aucune parents à Lazenay en 1991 le nuelles étant les plus demandées. » perte dans le sol. Une innovation contraint à se réinventer. En 1991 il technologique à saluer en ces temps choisit lui aussi la voie de l’innova- d'enjeux environnementaux. tion avec la culture des semences porte-graines et se lance dans le gazon de placage. En 1992 il acquiert un demi-hectare d’Aoc . Reuilly. Il développe parallèlement le tapis de fleurs à partir de 1993. En 1994 il dépose le brevet. De tâton- nements en tests, Jean Sylvain Guillemain modifie le procédé, achète une machine pour coudre Serre : les recharges sont stockées en ses tapis. Naissent alors le THM, le attente d'être acheminées. Tapis Horticole Modulaire et la RTT, L’environnement étant aussi au cœur la Recharge Toutes Tailles. Un virage des préoccupations de l’entreprise, professionnel qui ne laisse pas à celle-ci a su s’adapter aux nouvelles Recharge : prête à poser, sans prépa- Jean Sylvain Guillemain le temps de exigences écologiques : « Nous ration, ni ajout d'engrais et quasiment pas de désherbage. s’occuper des terres qu’il confie à avons choisi de privilégier le une entreprise tierce. Les brevets miscanthus incorporé dans les tapis Floriades de l'Arnon sont déposés, il est d’ailleurs le seul à hauteur de 30%. Broyé il sert aussi Lieu-dit Palleau en France à disposer du brevet de en paillage. C’est une culture neutre, 18120 Lury sur Arnon recharge. Aux côtés de ses parents, qui ne nuit pas aux autres cultures Tel : 02.48.52.99.10
PRATIQUE 7-Feuille de Vignes-Janvier 2020 On a encore la tête aux festivités de Noël. S' il vous reste encore un peu de place pour fondre de plaisir, cette recette est faite pour vous ! Aumonières de crêpes au chocolat Pour 4 personnes Préparation : 40 min + 1 heure de repos Cuisson : 30 min Ingrédients : 125 gr de farine, 2 œufs + 1 jaune, 40 cl de lait, 1 c à s d'huile, 40 gr de beurre, 1 c à s de sucre, 1 pincée de sel, 2 bananes mûres, 1 c à s de jus de citron, 40 gr de raisins secs, 2 c à s de rhum, 25 cl de crème liquide, 150 gr de chocolat amer, 4 boules de glace à la vanille, 1 petit bouquet de menthe, des lacets bonbons de Dessert : pour les fondus de chocolat ! couleurs différentes. - Dans un saladier, mélanger la farine, le sucre et le sel, creuser en fontaine. Ajouter l'huile, les œufs et le jaune. Amalgamer l'ensemble au fouet en ajoutant le lait par petites quantités. Entreposer la pâte au frais 1 heure. - Laver les raisins à l'eau tiède. Les égoutter, les mettre dans un bol et arroser de 2 c à s d'eau tiède et du rhum. Laisser macérer 1 heure. - Préparer la sauce au chocolat : dans une casserole, porter 20 cl de crème à ébullition. Hors du feu, ajouter le chocolat râpé grossièrement et laisser fondre avant de le lisser avec une spatule. - Eplucher les bananes et les couper en rondelles, citronner et faire revenir dans 20 gr de beurre chaud pendant 5 min. Les laisser en attente dans la poêle. - Dans une autre poêle beurrée, faire cuire 4 grandes crêpes, empiler celles-ci, couvertes, sur une assiette posée sur une casserole d'eau chaude. - Pour servir, étaler les crêpes bien à plat. Garnir de rondelles de bananes et de raisins égouttés. Déposer dessus une boule de glace puis fermer les crêpes en forme d'aumônière et nouer avec les lacets bonbons. - Napper 4 assiettes d'une couche de sauce au chocolat. Consteller celles-ci de petites touches faites avec le reste de crème et étirer les avec une pointe de couteau. - Disposer les aumônières sur chaque assiette, décorer de feuilles de menthe et servir le reste de sauce en saucière. Les origines de la Chandeleur Début février les jours augmentent et le soleil se fait plus présent. Cela laisse présager le retour d'un temps plus favorable pour les travaux agricoles. Dans les temps anciens cette arrivée était fêtée par des processions aux flambeaux dans l les champs et les villages durant la première dizaine de février. Les Romains re- prirent cette fête, les Lupercales, vers le 10 février. C'était aussi l'occasion de confectionner des galettes et des crêpes quand l'état des stocks le permettait. Dès la fin de l’empire romain au 4ème siècle, le pape Gélase Ier remplaça le vieux rite païen des Lupercales, rite de la lumière hérité des Romains, par une fête reli- Présentation de Jésus au temple, Andrea gieuse, la fête de la Chandeleur. D'après l'évangile, la tradition juive voulait que le Mantegna, 1 465. premier enfant mâle de chaque famille soit présenté au Temple de Jérusalem 40 jours après la naissance. C'est ainsi que Jésus fut présenté au temple, 40 jours après Noël, vers le 2 février. L'église institua donc la fête et fixa la date au 2 février. Il y avait bénédiction de chandelles et de cierges. Les chandelles, candela en latin, donnent leur nom à la Chandeleur. Les galettes ou crêpes avaient la forme ronde pour rappeler le disque solaire. Ces traditions ont perduré jusqu'à nos jours : la première crêpe confectionnée devait être gardée et conservée au dessus d'une armoire pour se préserver des mauvaises conditions climatiques toute l'année. Il fallait faire sauter la première crêpe en tenant une pièce (un louis d'or pour les plus riches) dans la main gauche pour éloigner la misère. On pouvait également conserver une chandelle ou un cierge béni pour favoriser l'arrivée de la lumière ce qui amenerait la prospérité.
SORTIES-EXPOSITIONS-JEUX 8-Feuille de Vignes-Janvier 2020 P ro g ra m m e d e s Am i s d e l a Vi l l a Qu i n c y 2 0 2 0 Mercredi 8 janvier : Assemblée générale des Amis de la Villa Quincy, 18 h 30, salle des associatio ns. Samedi 6 mars : paëlla des Amis de la Villa Quincy, foyer rural Quincy Vendredi 27 mars : ouverture de la Villa Quincy. Présentation du millésime et conférence « Le cépage sauvignon » par Jean Tatin et Mr Bourdenave, 18 h 30. Vendredi 3 avril-3 mai : expo peinture Françoise Emeret. Vernissage le 3/4, 18 h 30. Vendredi 24 avril : concert avec Trois fois rien (violon, accordéon, piano), 20 h 30. Dimanche 26 avril : marche accompagnée d'un vigneron, 9 heures départ Villa Quincy, 2 euros Vendredi 8 mai-1 juin : exposition caricatures, conférence « Art de la caricature » avec Dominique Plez. Inauguration le 8 mai, 18 h 30. Vendredi 1 5 mai : lecture poésie Alphonse Daudet avec Jean-Michel Hautin , 20 h 30. Vendredi 5 juin : inauguration expo photo, Michèle Thevenin , 18 h 30. Dimanche 21 juin : apéro musical Fête de la musique, 11 heures. Vendredi 26 juin-30 août : exposition Rabolio et Métal Spirit. Inauguration le 26 juin, 18 h 30. Dimanche 5 juillet : marche pique nique ( à confirmer), 9 heures . Vendredi 4 septembre-4 novembre : exposition peinture Muriel Cayet, conférence « l'Arthérapie », inauguration le 4 septembre, 18 h 30. Samedi 12 septembre : « Dictée des Amis du vin » Bernadette Craco, 18 h 30 Vendredi 9 octobre : conférence « Les Abeilles » avec Franck Durand , 20 heures. Dimanche 11 octobre : marche en vignes accompagnée d'un vigneron, 9 heures, départ Villa Quincy, 2 euros. Samedi 1 7 octobre : concert. Vendredi 6 novembre-31 décembre : exposition peinture, association Genouilly en pastel , inauguration le 6 novembre, 18 h 30. Vendredi 20 novembre : soirée Beaujolais nouveau, 18 h 30. Vendredi 11 décembre : conférence avec Alexis Guillon , 18 h 30. Dictons Le saviez-vous ? J anvier : Qui n'a jamais entendu dire qu'être 13 à table portait Si janvier ne prend son manteau, malheur ? Malheur aux bois, aux moissons, aux coteaux. Cette superstition d'être 13 à table a une origine reli- gieuse. Elle fait écho à la Cène, le dernier repas de Jésus. Il avait alors réuni les 12 apôtres à sa table ce qui portait Février : le nombre à 13 personnes. Judas le 13ème apôtre à La neige de février vaut du fumier. s’asseoir trahit Jésus qui fut le lendemain, Vendredi saint, jugé et crucifié. De nos jours la superstition perdure. M ars : Dans certaines compagnies aériennes il n’y a pas de ran- De gaieté, vigneron, vide vingt fois ton verre, gée 1 3, dans certains hôtels pas de chambre n° 1 3 ou de Lorsque les pluies de mars inonderont la terre. 1 3ème étage. Parfois des rues n’ont pas de n° 1 3. La peur du nombre 1 3 est appelée triskaïdékaphobie, du grec treiskaideka (treize) et de phobos (peur). Bonne et heureuse année 2020 ! Rendez-vous en avril 2020 pour le prochain numéro !
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