FRANÇAIS-PHILOSOPHIE - THÈME : LE TRAVAIL

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FRANÇAIS-PHILOSOPHIE - THÈME : LE TRAVAIL
2022-2023
Lycée Dhuoda – Nîmes
CPGE PT-SI
Mme L. BELLONE

            FRANÇAIS-PHILOSOPHIE

                 THÈME : LE TRAVAIL
FRANÇAIS-PHILOSOPHIE - THÈME : LE TRAVAIL
LE PROGRAMME DE FRANÇAIS-PHILOSOPHIE 2022-2023

   1) Les œuvres au programme cette année portent sur le thème du « Travail ». Elles
      sont au nombre de trois :

       -   Virgile Les Géorgiques, édition GF, traduction de Maurice Rat.
       -   Simone Weil La condition ouvrière, Folio Gallimard essais, 2002, n°409.
              A lire :
                  ➢ p. 49-76 et p. 205-351 (sans p. 77-204) « L’usine, le travail et les
                       machines
                  ➢ p. 389-397 « La condition ouvrière » et p. 418-434 « Condition
                       première d’un travail non servile »
       -   Michel Vinaver Par-dessus bord version hyper brève, Actes Sud collection Babel.
Procurez-vous les éditions indiquées afin de ne pas perdre du temps pendant l’année avec
les références de pages et surtout, pour Virgile, avec les différences de traductions.
   2) Travail préparatoire obligatoire :

           •   Lecture des trois œuvres en prenant des notes. Vous pouvez suivre dans le
               dossier le guide prévu à cet effet.
               Fiches à réaliser pour retenir l’essentiel de chaque œuvre, les citations
               intéressantes en rapport avec le thème, vos interprétations et remarques.
           •   Si possible, révision des cours de philosophie sur le thème du travail suivis
               en Terminale.
           •   Commencer à faire des liens entre les trois œuvres : ressemblances,
               nuances, oppositions.
           •   Réaliser une fiche par auteur : sélectionner les données importantes pour la
               compréhension, la contextualisation et la présentation de chaque œuvre.
           •   Etablir un répertoire philosophique sur les notions liées au thème.

      Ces travaux indispensables reflètent l’exigence attendue dès la rentrée en CPGE.
Ne vous inquiétez pas si certains textes vous semblent difficiles. Nous travaillerons
ensemble à leur analyse et interprétation.
      Les trois premiers mois de l’année, des vérifications de lecture seront proposées
chaque semaine selon un calendrier de relecture fourni dès le premier cours.
       Passez de bonnes vacances en alternant otium et negotium.
       Au plaisir de vous re-trouver à la rentrée,

                                                                              Lucie Bellone
FRANÇAIS-PHILOSOPHIE - THÈME : LE TRAVAIL
VIRGILE Les Géorgiques

        L’édition au programme propose une présentation et un dossier préparés par une
universitaire spécialiste en littérature latine sur la période considérée, le premier siècle av.
J.-C., Sylvie Laigneau-Fontaine. La lecture de ce dossier peut vous donner de précieuses
indications pour la compréhension de l’œuvre.
       L’œuvre appartient au genre poétique. Elle a une dimension didactique. A ne pas
oublier.

       À réaliser :
           ➢ Pour chaque livre, faire une fiche, en vous appuyant sur les résumés présents
             avant chaque livre dans l’édition indiquée. Y inscrire les passages que vous
             ne comprenez pas bien pour poser des questions à la rentrée, les extraits ou
             citations qui renvoient directement au thème et les recherches personnelles
             réalisées sur le contexte antique du travail agricole.

       Ci-dessous, vous trouverez une frise chronologique sur Virgile et son rapport à Octave-Auguste.
FRANÇAIS-PHILOSOPHIE - THÈME : LE TRAVAIL
FRANÇAIS-PHILOSOPHIE - THÈME : LE TRAVAIL
Simone WEIL La condition ouvrière
       Une notice biographique précisant à qui s’adresse Simone Weil dans ses lettres est
consultable p. 469-477.
      Un glossaire des termes techniques est proposé p. 478-482 de l’édition au
programme.
        La lecture des notes en fin d’ouvrage sont parfois utiles pour éclairer le propos de
la philosophe.

       À réaliser :
           ➢ Une fiche d’auteur sur Simone Weil.
           ➢ Une fiche sur la pensée de Marx concernant la condition ouvrière et le
             travail. Avoir des rudiments sur le communisme et ses variantes politiques
             peut être utile.
           ➢ Remplir le tableau ci-dessous pour commencer à réfléchir sur la structure
             de l’œuvre et son contenu.
La Condition ouvrière – STRUCTURE du corpus au programme

Partie           Pages    Sous-parties       Contenu                Citations à exploiter
L’usine, le       51-61   Trois lettres à
travail, les              Albertine
machines                  Thévenon

                          Lettre à
                 62-65
                          Nicolas
                          Lazarévitch

                 66-72    Lettre à
                          Simone Gibert

                 73-76    Lettre à Boris
                          Souvarine

                  205-    Un appel aux
                  211     ouvriers de
                          Rosières

                          Lettres à Victor
                  212-
                  251     Bernard

                  252-    Lettre à Boris
                  255     Souvarine à
                          propos de
                          Jacques Lafitte

                          Deux lettres à
                  256-    Jacques Lafitte
                  263

                  264-    La vie et la
                  281     grève des
                          ouvrières
                          métallos
                          (article)

                  282-    Lettres à
                  302     Auguste
                          Detoeuf

                          La
                  303-    rationalisation
                  326     (Conférence)

                  327-    Expérience de
                  351     la vie d’usine
                          (essai/article)
« Tout ce     388-   La condition
qu’on peut    397    ouvrière
faire                (article)
provisoirem
ent … »       418-   Condition
              434    première d’un
                     travail non
                     servile (article)
Michel Vinaver Par-dessus bord version hyper brève

      La préface et la postface « Attention-pièce en mouvements », p. 257-269, écrite par
Simon Chemama, sont porteuses d’informations indispensables. A lire en plus de la pièce
proprement dite, en prenant des notes sous la forme d’une fiche.
Attention ! La pièce n’est pas écrite selon les règles classiques théâtrales. Il n’y a pas de
ponctuation dans les répliques des personnages. Des chœurs apparaissent par moments,
sans crier gare. Ne passez pas par-dessus bord !

Fiches à réaliser :
    ➢ Une carte d’identité pour chaque personnage en relevant les indications données
      dans l’œuvre avec les références précises (page, citation)
    ➢ Une fiche-résumé par mouvement, avec références de pages. Citations que vous
      jugez intéressantes avec références de pages.
    ➢ La pièce et le travail : notions convoquées. Que veut montrer l’auteur sur le monde
      de l’entreprise ? Comment met-il en parallèle l’acte d’écrire et le monde
      professionnel ?

Ci-dessous vous trouverez une fiche sur les relations entre les personnages (document réalisé par votre
professeur) et l’organigramme de l’entreprise Ravoire et Dehaze (document du théâtre de la Colline).
ANNEXES
DOCUMENTS UTILES
Première approche des auteurs et des œuvres – séance réalisée en fin d’année avec les PTSI
                                         2021-2022

       VIRGILE

        Mosaïque de Virgile, Sousse (Tunisie), Musée du Bardo, Ier s. av. J.-C. – IIIe s. ap. J.-C.

                                             GEORGICA
                                              LIBER I

Quid faciat lætas segetes, quo sidere terram
Vertere, Mæcenas, ulmisque adjungere vites
Conveniat ; quæ cura boum, qui cultus habendo
Sit pecori, atque apibus quanta experientia parcis,
Hinc canere incipiam. Vos, o clarissima mundi
Lumina¹, labentem cælo quæ ducitis annum,
Liber, et alma Ceres, vestro si munere tellus
Chaoniam pingui glandem mutavit arista,
Poculaque inventis Acheloia² miscuit uvis ;
Et vos, agrestum præsentia numina³, Fauni,
Ferte simul, Faunique, pedem, Dryadesque puellæ :
Munera vestra cano.
Simone WEIL

                                   Trois lettres à Albertine Thévenon
[…]
                                                                                 [15-31 janvier 1935]
       Chère Albertine,
         Je profite des loisirs forcés que m’impose une légère maladie (début d’otite – ça n’est rien)
pour causer un peu avec toi. Sans ça, les semaines de travail, chaque effort en plus de ceux qui
me sont imposés me coûte. Mais ce n’est pas seulement ça qui me retient : c’est la multitude des
choses à dire – et l’impossibilité d’exprimer l’essentiel. Peut-être, plus tard, les mots justes me
viendront-ils : maintenant, il me semble qu’il me faudrait pour traduire ce qui importe un autre
langage. Cette expérience, qui correspond par bien des côtés à ce que j’attendais, en diffère quand
même par un abîme : c’est la réalité, non plus l’imagination. Elle a changé pour moi non pas telle
ou telle de mes idées (beaucoup ont été au contraire confirmées), mais infiniment plus, toute ma
perspective sur les choses, le sentiment même que j’ai de la vie. Je connaîtrai encore la joie, mais
il y a une certaine légèreté de cœur qui me restera, il me semble, toujours impossible. Mais assez
là-dessus : on dégrade l’inexprimable à vouloir l’exprimer.
         En ce qui concerne les choses exprimables, j’ai pas mal appris sur l’organisation d’une
entreprise. C’est inhumain : travail parcellaire - à la tâche – organisation purement
bureaucratique des rapports entre les divers éléments de l’entreprise, les différentes opérations du
travail. L’attention, privée d’objets dignes d’elle, est par contre contrainte à se concentrer seconde
par seconde sur un problème mesquin, toujours le même, avec des variantes : faire 50 pièces en 5
minutes au lieu de 6, ou quoi que ce soit de cet ordre. Grâce au ciel, il y a des tours de main à
acquérir, ce qui donne de temps à autre de l’intérêt à cette recherche de vitesse. Mais ce que je me
demande, c’est comment tout cela peut devenir humain : car si le travail parcellaire n’était pas à
la tâche, l’ennui qui s’en dégage annihilerait l’attention, occasionnerait une lenteur considérable
et des tas de loupés. Et si le travail n’était pas parcellaire… Mais je n’ai pas le temps de
développer tout cela par lettre. Seulement, quand je pense que les grrrands chefs bolcheviks
prétendaient créer une classe ouvrière libre et qu’aucun d’eux – Trotsky sûrement pas, Lénine je
ne crois pas non plus - n’avait sans doute mis le pied dans une usine et par suite n’avait la plus
faible idée des conditions réelles qui déterminent la servitude ou la liberté pour les ouvriers – la
politique m’apparaît comme une sinistre rigolade. […]
Michel VINAVER

                       Extrait de la préface de Par-dessus bord version hyper brève
          Le temps était venu d’une œuvre majeure, une œuvre libérée de toutes les précautions.
Une œuvre dans l’écriture de laquelle j’avancerais sans masque, sans défense, où je ne serais plus
divisé. J’allais jeter par-dessus bord toutes les convenances et règles qui font les bonnes pièces. La
pièce aurait pour nom, eh bien oui, Par-dessus bord. L’entreprise fabriquerait et vendrait un produit
un peu trivial, le PQ comme on le désigne familièrement. Son patron et propriétaire aurait deux
fils, l’un bien né, l’autre bâtard. Le bâtard serait résolu à se débarrasser de son père et de son
frère, par tous les moyens, pour rester seul à bord. L’épouse du bien-né, américaine, souhaiterait
ardemment que la collection lui revienne en temps voulu. Voilà. Quelques détails comme ça. Ah,
et la pièce compterait parmi ses personnages un certain Passemar (un nom qui avait avivé ma
sympathie et ma curiosité), retraité, habitant seul dans une lointaine banlieue, bricoleur à ses
heures dans la cave de son pavillon, et qui avait breveté une technique pour déposer une fine
couche de téflon sur les tranchants d’une lame de rasoir de sûreté afin d’en exalter la douceur.
        La pièce serait aussi un laboratoire de recherche ! Mais son domaine de recherche serait
l’innovation sur le plan de l’écriture ! Fin de la continuité. Fin de la ponctuation. Fin de la
distinction entre les genres. Fin de tous les interdits. Bouclages. Contrepoint Entrelacs.
Fulgurances. Répétitions / variations.

A voir :
Lien de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=ByYVXYLoPDY
(Entretien enregistré au théâtre de la Colline)
A écouter : entretiens sur France Culture réalisés il y a quelques années sur cinq épisodes. (si vous
êtes curieux)
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