Futurs énergétiques 2050 - Bilan de la Phase I Synthèse et enseignements issus de la consultation publique - RTE

 
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Futurs
énergétiques
2050
Bilan de la Phase I

Synthèse et enseignements
issus de la consultation publique

                                    RÉSUMÉ EXÉCUTIF
Futurs
énergétiques
    2050
    Bilan de la Phase I

   Synthèse et enseignements
issus de la consultation publique

      RÉSUMÉ EXÉCUTIF
RÉSUMÉ EXÉCUTIF

« Futurs énergétiques 2050 » : pourquoi, quand, comment ?

Dans le cadre de ses missions légales (Bilan                L’étude consiste, en premier lieu, en un travail
prévisionnel) et en réponse à une saisine du                technique d’une ampleur inédite, qui nécessite un
Gouvernement, RTE a lancé en 2019 une large                 très lourd effort de simulation et de calcul pour
étude sur l’évolution du système électrique intitu-         caractériser de manière rigoureuse l’ensemble
lée « Futurs énergétiques 2050 ».                           des systèmes électriques permettant d’atteindre
                                                            la neutralité carbone en 2050. Le dispositif de
Ce travail intervient à un moment clé du débat              concertation est complété d’un conseil scienti-
public sur l’énergie et le climat, au cours duquel se       fique qui sera amené à fournir un avis indépen-
décident les stratégies nécessaires pour sortir des         dant sur les travaux réalisés dans la phase II.
énergies fossiles, atteindre la neutralité carbone
en 2050 et ainsi respecter l’objectif fixé lors de la       Elle implique également une démarche inédite
COP 21 à Paris. Cela implique une transformation            en matière de concertation : les scénarios sont
profonde de l’économie et des bouleversements               élaborés au grand jour, tous les paramètres de
dans le secteur des transports, de l’industrie et           l’étude sont discutés, tracés et débattus dans des
du bâtiment aujourd’hui encore très dépendants              groupes de travail et dans le cadre d’une instance
du pétrole, du charbon et du gaz d’origine fos-             plénière de concertation, selon une méthode
sile. Cette transformation doit être menée à bien           ouverte et transparente visant à ce que chaque
en seulement trois décennies et même accélérer              partie intéressée puisse s’exprimer et être enten-
de manière substantielle d’ici 2030. Elle modifiera         due. Le planning de l’étude a notamment évolué
les logiques industrielles, mobilisera des capi-            pour prendre en compte les remarques et enrichir
taux considérables, aura des implications sociales          le dispositif en intégrant de nombreux scénarios
importantes et entrera en résonance voire en                et variantes qui n’étaient pas initialement prévus.
conflit avec d’autres objectifs environnementaux.
                                                            La phase I de l’étude, consacrée au cadrage des
Différentes options sont sur la table pour y parve-         objectifs, des méthodes et des hypothèses, s’est
nir. Elles présentent des points communs (baisse            achevée au premier trimestre 2021. Elle a été
de la consommation d’énergie, augmentation                  ponctuée d’une large consultation publique, qui
de la part de l’électricité, recours aux énergies           a suscité des réponses bien au-delà du cercle des
renouvelables) mais également des différences               « parties prenantes expertes » habituellement
importantes (rythme d’évolution et la structure             concernées par ce genre d’exercices : concrète-
de la consommation, part de l’industrie, avenir             ment, près de 4 000 organisations et particuliers
du nucléaire, rôle de l’hydrogène, etc.). L’étude           ont participé, à travers des contributions spéci-
« Futurs énergétiques 2050 » répond au besoin               fiques très détaillées, lettres ouvertes, pétitions
de les documenter en décrivant les modifications            et cyberactions.
sur le plan technique, chiffrant les coûts associés,
dégageant les conséquences environnementales                Le présent document en présente un bilan
au sens large et explicitant les impacts sur les            résumé, public et préliminaire, alors que s’ouvre la
modes de vie.                                               phase II de l’étude qui durera jusqu’à l’automne.

                                                        4
Résumé exécutif

 Figure 1   La séquence globale de l’étude

   2019                            2020                                                           2021

                Phase I : cadrage de l’étude                                               Phase II : échanges sur
              et caractérisation des scénarios                                           les résultats et finalisation

   Depuis mi-2019                            27 janvier 2021                        8 juin 2021                  Automne 2021

     Cadrage des
      scénarios                              Publication du
   de production et                                                                Synthèse des                   Publication
                                            rapport RTE-AIE
    consommation                                                                  enseignements                  des principaux
                                          sur la faisabilité technique                  de la
                                            d’un système à haute                                                   résultats
     Concertation                                                                  consultation
                                              proportion en EnR                                                    de l’étude
   sur les objectifs,                                                               publique et
    les hypothèses                              Lancement de                      finalisation de                    Futurs
    et les scénarios                           la consultation                      la phase de                   énergétiques
      (6 réunions                                publique sur                         cadrage                         2050
       plénières,                               les scénarios
    plus de 30 GT)

                        Une évaluation des scénarios en selon quatre axes

    1                                                                    2
        Technique                                                            Économique

    •D
      escription complète du système                                    • Coût complet pour la collectivité
     (production – réseau – consommation),                               •A
                                                                           nalyses de sensibilité aux différents paramètres,
     en énergie et en puissance, en 2030, 40, 50, 60                      notamment coût du capital
    •P
      rojections avec les scénarios RCP 4.5 et 8.5                      •V
                                                                           olet spécifique sur la faculté de chaque scénario
     du GIEC et analyse de résilience avec stress-test                    à intégrer des perspectives de relocalisation/
     climatiques (canicule – sécheresse – grand froid –                   réindustrialisation
     absence de vent en Europe continentale)

    3                                                                    4
        Environnemental                                                      Sociétal

      mpreinte carbone le long de la trajectoire,
    •E                                                                   •D
                                                                           escription exhaustive des implications sur
     en intégrant le cycle de vie des matériels                           les modes de vie et conditions de validité des
    •«
      Bilan matières » pour chaque scénario                              scénarios (télétravail vs. mobilité, consommation
     (en lien avec enjeu de criticité)                                    d’électricité, niveau de sobriété souhaité vs. requis,
                                                                          niveau de flexibilité des usages)
    • Occupation des sols (réseau + production)
                                                                                 ATTENTION : Le travail des Futurs
    • Volume de déchets et polluants                                            énergétiques 2050 consiste à être explicite
                                                                                 sur ces dimensions, non à se prononcer
                                                                                 sur leur réalisme ou leur désirabilité

BILAN DE LA PHASE I de l’étude « futurs énergétiques 2050 » I Synthèse et enseignements issus de la consultation publique                  5
Un cadre de référence stabilisé

La consultation publique permet de dégager un                 remplacer les énergies fossiles (charbon,
socle largement partagé sur la plupart des élé-               pétrole et gaz naturel) sur de très nombreux
ments de cadrage de l’étude :                                 usages, sans préjudice de l’inflexion très impor-
                                                              tante attendue sur la biomasse et sur les vec-
1.	L’objet d’étude est la neutralité carbone en              teurs qui l’utilisent (chaleur, gaz vert). Au-delà
   2050. Par construction, tous les scénarios                 des débats d’experts sur les trajectoires pré-
   doivent atteindre cet objectif, et des trajec-             cises, les besoins d’électrification rapide dans
   toires cohérentes doivent être articulées pour             le secteur des transports, ainsi que dans l’in-
   y parvenir, en prévoyant qu’une partie impor-              dustrie et le bâtiment, sont clairs. De même,
   tante de l’effort doit être réalisé dès la décen-          il est certain que cette électricité bas-carbone
   nie 2020-2030. La méthode proposée par RTE                 sera assurée par des énergies renouvelables
   consiste ainsi à préciser des trajectoires détail-         dans des proportions bien plus importantes
   lées et pas uniquement un éclairage sur l’an-              qu’aujourd’hui, même en cas de relance du
   née 2050.                                                  nucléaire, car les réacteurs actuels devront à
                                                              terme être arrêtés pour des raisons d’âge et
2.	L’analyse du système électrique doit être com-            qu’il n’apparaît pas possible de les remplacer
   plète, systématique, et décrire de manière                 au rythme (exceptionnel selon les standards
   exhaustive les scénarios envisageables. Elle               internationaux) auquel ils ont été construits.
   repose sur une grille d’analyse en « 4 cadrans »           Ceci se traduit, dans les scénarios centraux
   qui est désormais validée : étude technique, chif-         présentés à l’étude, par une part des éner-
   frage économique, analyse environnementale,                gies renouvelables comprise entre 50 et
   description des impacts sur les modes de vie.              100 % de la production nationale d’élec-
                                                              tricité en 2050.
3.	Le changement climatique est une réalité ; il
    se poursuivra quoiqu’il arrive au cours des pro-        5.	
                                                              À l’origine un thème d’étude parmi d’autres,
    chaines années et affectera les infrastructures           la question de la réindustrialisation et
    énergétiques qui seront exploitées. Ceci plaide           des fuites de carbone s’est imposée comme
    pour qu’un volet « adaptation au changement               un enjeu central du travail en cours. Depuis
    climatique » soit ajouté au volet « atténuation           30 ans, la France est parvenue à réduire ses
    du changement climatique ». Ainsi, pour la pre-           émissions de gaz à effet de serre mais, dans le
    mière fois, l’analyse prospective des scé-                même temps, son empreinte carbone n’a pas
    narios s’accompagnera d’une analyse de                    diminué : ce paradoxe s’explique par la désin-
    résilience aux chocs climatiques, fondée                  dustrialisation du pays et un recours croissant
    sur des scénarios contrastés du GIEC.                     aux produits manufacturés importés, dans un
                                                              contexte d’augmentation de la consommation.
4.	
  Les scénarios à l’étude partagent des traits                Bien que l’empreinte carbone ait également
  communs, conformes à tous les exercices                     été orientée à la baisse sur la dernière dizaine
  internationaux cherchant à décrire les moyens               d’années, les produits manufacturés importés
  d’atteindre la neutralité carbone : ils impliquent          ont toujours une intensité carbone nettement
  de diminuer la consommation d’énergie                       plus importante que s’ils avaient été produit
  totale, d’accroître la part de l’électricité                en France et pèsent dans l’empreinte carbone
  dans la consommation d’énergie finale.                      du pays. Ce phéno­  mène est contre-productif
  Pour atteindre la neutralité carbone, le recours            du point de vue climatique alors que la France
  à l’électricité doit en effet se développer pour            bénéficie d’une électricité bas-carbone et

                                                        6
Résumé exécutif

   affiche sur ce terrain l’une des meilleures per-                  atypique à l’échelle internationale – a permis
   formances au monde (au même niveau de pays                        une production d’électricité compétitive et
   comme la Norvège ou la Suède en Europe).                          une performance CO2 exceptionnelle, qui
   Pour renseigner sur les liens entre émissions                     n’est égalée dans le monde que par des
   en France, émissions importées et coûts                           pays ou régions disposant de ressources
   d’appro­visionnement en électricité, RTE a pro-                   hydrauliques uniques (Norvège, Suède,
   posé de construire une variante et un dispositif                  Islande, Québec). Cependant, les réacteurs ont
   d’analyse spécifique. Les scénarios vertueux                      été mis en service pour la plupart entre la fin
   du point de vue de la maîtrise de l’empreinte                     des années 1970 et le début des années 1990.
   carbone du pays imposent une reconstruc-                          Même si l’échéance de leur fin d’exploitation
   tion de l’appareil productif autour de solu-                      peut être discutée en fonction du programme
   tions bas-carbone, dès les prochains cycles                       de prolongation de la durée de fonctionnement
   d’investissement, et ceci nécessite que l’élec-                   des réacteurs et des décisions de l’Autorité de
   tricité bas-carbone soit compétitive par rapport                  sûreté nucléaire, il n’en reste pas moins que
   aux alternatives carbonées proposées hors de                      ces réacteurs devront être massivement
   France.                                                           fermés entre 2030 et 2060, pour des rai-
                                                                     sons industrielles et non politiques. En
6.	Parmi les livrables de l’étude « Futurs énergé-                  retenant une période d’étude longue, l’étude
   tiques 2050 » figurent des variantes spécifiques                  «Futurs énergétiques 2050 » se confronte
   sur la consommation d’électricité. Au-delà des                    résolument à cette problématique et au rem-
   travaux sur la réindustrialisation, deux variantes                placement du système actuel par un nouveau
   (« sobriété » et « hydrogène + ») apparaissent                    système de production, d’acheminement et de
   particulièrement attendues. D’une part, une                       consommation d’électricité.
   plus grande sobriété dans les modes de vie
   et de consommation permet de relâcher la                       8.	Pour cela, RTE a proposé d’emblée un choix
   pression sur le rythme nécessaire de déve-                        méthodologique clair, articulé autour de la dis-
   loppement des énergies bas-carbone : cela                         tinction entre deux familles de scénarios selon
   élargit ainsi la gamme des options techniques                     que les nouveaux investissements dans le
   et le degré d’effort nécessaire pour atteindre                    parc se portent uniquement sur les énergies
   la neutralité carbone. Les implications sur les                   renouvelables (scénarios M) ou sur un mix bas-­
   modes de vie seront explicités et probléma­tisés                  carbone, c’est-à-dire une combinaison d’éner-
   à l’issue d’ateliers dédiés. D’autre part, certains               gies renouvelables et de nouveaux réacteurs
   acteurs fondent de nombreux espoirs dans                          nucléaires (scénarios N). Cette représenta-
   la perspective d’une révolution dans l’usage                      tion met ainsi l’accent sur l’importance de la
   de l’hydrogène, notamment dans l’indus-                           décision de relance ou non d’un parc électro-
   trie (sidérurgie verte) ou la mobilité lourde.                    nucléaire, qui engagera le pays sur le temps
   La variante « hydrogène + » permettra d’en                        long et résultera d’un choix politique ayant
   approfondir les conditions concrètes de mise en                   des implications techniques, économiques et
   œuvre, que ce soit via le maintien du principe                    sociétales très larges. Cette méthode apparaît
   d’une production domestique ou l’import via les                   très largement confortée par la phase I de la
   grands réseaux de gaz.                                            concertation. Elle conduit à décrire deux types
                                                                     de systèmes électriques différents de celui
7.	L’évolution des modes de production d’électri-                   d’aujourd’hui, qui nécessitent tous les deux
   cité en France constitue une question centrale                    sur des investissements massifs. Cependant,
   de l’analyse. Le parc de production d’électricité                 il ne doit pas s’agir de l’unique clé de lec-
   français repose aujourd’hui en large partie sur                   ture des scénarios, une distinction trop
   des réacteurs nucléaires de seconde génération.                   forte entre scénarios M et N masquant
   Cette infrastructure de production – totalement                   les proximités techniques (forte part des

BILAN DE LA PHASE I de l’étude « futurs énergétiques 2050 » I Synthèse et enseignements issus de la consultation publique           7
énergies renouvelables variables) ou écono-             nombreux scénarios supposent une prolonga-
  miques (prépondérance des investissements               tion de la durée de vie d’une partie du parc
  sur les coûts de fonctionnement) entre certains         nucléaire actuel alors que cette prolongation
  scénarios.                                              au-delà de 50 ans et a fortiori de 60 ans n’est
                                                          pas acquise à ce jour. Ceci invite à ne pas
9.	Les conditions de réussite des scénarios              se contenter d’une analyse « statique »
   sont différentes et portent sur de nom-                des scénarios, mais à identifier les jalons
   breux aspects qui sont par nature incer-               décisionnels clés qui les caractérisent, les
   tains (contexte social et macroéconomique,             leviers de correction en cas de non-réali-
   degré de maîtrise technologique des différents         sation de certaines de leurs hypothèses,
   maillons de la chaîne, etc.). Ainsi, la perspec-       et ainsi les décisions les plus pertinentes
   tive d’un système électrique composé à 100 %           pour l’atteinte de la neutralité carbone.
   d’énergies renouvelables implique le fran-             À ce titre, les conséquences sur l’atteinte des
   chissement de barrières technologiques et la           objectifs publics d’un non-respect des rythmes
   maîtrise de solutions non encore testées en            d’installation des différentes filières ou d’un
   grandeur réelle. Les scénarios N comportant            écart par rapport aux projections de référence
   du nouveau nucléaire, quant à eux, nécessitent         sur la consommation d’électricité feront partie
   de construire de nouveaux réacteurs nucléaires         intégrante des analyses, via une approche de
   rapidement et à des coûts maîtrisés, et de             type moindres regrets par exemple.

                                                      8
Résumé exécutif

De nombreuses évolutions à l’issue
de la consultation publique

La consultation publique conduit RTE à faire évo-                    une diminution des émissions de gaz à effet de
luer – souvent par l’ajout de nouvelles variantes ou                 serre de 40 % par rapport à 1990. Or les États
thèmes d’étude – le dispositif initial comme suit :                  européens sont en train d’adopter une trajec-
                                                                     toire renforcée en 2030, avec un objectif de
1.	Le point de départ de l’étude est la straté-                     -55 % des émissions nettes au niveau européen
    gie nationale bas-carbone (SNBC) adoptée                         qui devra être décliné par pays mais conduira
    par la France en 2020. Celle-ci partage de                       nécessairement à un relèvement de l’ambi-
    nombreux points communs avec les straté-                         tion pour la France. Dès lors, la faculté des
    gies d’atteinte de la neutralité carbone adop-                   différents scénarios testés dans l’étude à
    tée récemment par plusieurs pays en Europe.                      permettre une accélération et à atteindre
    Néanmoins, de nombreux répondants pro-                           un objectif climatique plus ambitieux en
    posent des cadrages différents, soit qu’ils                      2030 fera l’objet d’une analyse détaillée,
    contestent certains choix de la SNBC, soit                       notamment par le biais de variantes et ana-
    qu’ils semblent les ignorer. La SNBC a été éla-                  lyses de sensibilité dédiées.
    borée entre 2017 et 2020 ; elle a été complé-
    tée par plusieurs lois, par un plan de relance                3. La consultation publique a montré que plusieurs
    de l’économie dans le cadre de la pandémie                        répondants regrettaient que l’étude – ou plus
    de la COVID ; elle a été publiée alors que                        probablement son traitement médiatique –
    les questions énergétiques soulevaient de                         accorde une place trop importante au volet
    vifs débats de société (mouvement des gilets                      « production d’électricité », au détriment des
    jaunes contre la fiscalité carbone, convention                    enjeux sur la consommation qui sont pourtant
    citoyenne sur le climat) ; elle a été suivie                      tout aussi cruciaux. L’étude comprend bien
    d’un approfondissement de la réflexion au                         un volet dédié à l’estimation de l’évolution
    niveau européen se traduisant par la volonté                      de la consommation d’électricité à long
    d’accroître l’ambition de réduction des émis-                     terme : ce volet sera ainsi renforcé, et
    sions à l’horizon 2030 (projet du Green New                       comprendra une trajectoire de référence
    Deal) ; elle a, enfin, vocation à être actua-                     ainsi que cinq variantes : réindustrialisation
    lisée dès 2023. Dès lors, l’étude « Futurs                        forte, sobriété, hydrogène +, efficacité énergé-
    énergétiques 2050 » reposera sur un                               tique dégradée, électrification +/─, ainsi que
    cadrage général (trajectoires de réfé-                            de nombreux tests de sensibilité.
    rence, variantes et analyses de sensibi-
    lité) reposant sur la SNBC et intégrant                       4.	Les scénarios prévoyant à terme un sys-
    les enseignements des travaux complé-                            tème 100 % EnR (« scénarios M ») seront
    mentaires menés depuis sa parution, et                           au nombre de trois. Ils permettent de tes-
    notamment les travaux de l’Agence interna-                       ter une sortie du nucléaire en 2050 (M0) ou
    tionale de l’énergie, de la Commission euro-                     en 2060 (M1 et M23). Leur logique consiste
    péenne, et du Haut conseil pour le climat.                       en une répartition diffuse des installations de
                                                                     production avec déploiement massif du solaire
2. L’étude présentera une trajectoire d’accélé-                     (M1) ou alors sur l’idée d’une massification
    ration de la décarbonation de l’économie                         du déploiement des énergies renouvelables
    dès 2030. En effet, la trajectoire d’atteinte de                 autour de grands parcs (éolien en mer, à terre,
    la neutralité carbone de la France passe pour                    et solaire photovoltaïque) (M0 et M23).
    le moment par un jalon 2030 correspondant à

BILAN DE LA PHASE I de l’étude « futurs énergétiques 2050 » I Synthèse et enseignements issus de la consultation publique           9
5. Les scénarios « EnR + nucléaire » (scé-                                           prolongeant le rythme du programme Nouveau
    narios N) seront également au nombre                                              Nucléaire Français présenté par EDF à l’État,
    de trois. Les scénarios N1 et N2 diffèrent par                                    tandis que N2 adopte le rythme maximal pré-
    le rythme de construction de nouveaux réac-                                       senté par la filière. Le scénario N03 a pour sa
    teurs nucléaires de troisième génération :                                        part été largement réécrit autour de l’idée d’un
    N1 présente un « réinvestissement minimal »                                       système électrique fondé durablement sur le

  Figure 2                         Résumé des principaux ajustements des scénarios d’étude à l’issue de la consultation publique

                                         Janvier 2021                                                           Juin 2021
                                     Cadre d’étude soumis                                                Cadre d’étude intégrant
                                       à la consultation                                              les retours de la consultation

                                                              M2
                                        M0                                                                                      M0
                                                          EnR bouquet
   Scénarios de mix électrique

                                 100 % EnR en 2050                                                                       100 % EnR en 2050
                                                          économique                                    M23
                                                                                                     EnR grands
                                         M1                    M3                                      parcs                     M1
                                    EnR (dont PV)       Énergies marines                                                   EnR répartition
                                  répartis en diffus       renforcées           Passage de                                     diffuse
                                                                              8 à 6 scénarios
                                         N1                   N0                  de mix                                         N1
                                  EnR + programme        Déclassement                                                     EnR + programme
                                 nouveau nucléaire 1    nucléaire ralenti                               N03              nouveau nucléaire 1
                                                                                                        50 %
                                                                                                    EnR-nucléaire
                                         N2                   N3                                      en 2050                    N2
                                  EnR + programme        50 % nucléaire                                                   EnR + programme
                                 nouveau nucléaire 2        en 2050                                                      nouveau nucléaire 2

                                                                                Description            Sortie très rapide du nucléaire
                                                                               de nouvelles
                                                                              configurations
                                                                            sortant du cadrage            Moratoire sur les EnR et
                                                                             initial de l’étude         part très élevée du nucléaire

                                                                                                          Trajectoire de référence
                                                                                                            inspirée de la SNBC
                                                                               Renforcement
                                                                             des analyses sur
Trajectoires de
consommation

                                        Trajectoire de référence             la consommation            Variante
                                           basée sur la SNBC                                                                   Variante
                                                                                                   réindustrialisation
                                                                                                                             hydrogène +
                                                                                                         forte

                                        Analyses de sensibilité
                                          sur des rythmes de                                                              Variante efficacité
                                       consommation +/- élevés                                     Variante sobriété         énergétique
                                                                                                                               réduite

                                                                                                         Variante électrification +/-

                                                                              10
Résumé exécutif

   nucléaire. N03 permet d’atteindre 50 % pour                       (et notamment l’éolien) d’autre part. Au titre
   la part du nucléaire en 2050 en misant (i) sur                    de l’engagement pris dans le cadre de la
   une trajectoire de fermetures plus lente sur                      concertation, RTE étudiera ces configu-
   la période 2025-2035, (ii) sur la prolongation                    rations alternatives et décrira les enjeux
   de quelques réacteurs au-delà de 60 ans, et                       qu’elles soulèvent notamment en ce qui
   (iii) sur d’autres filières que l’EPR 2, comme                    concerne le respect de la trajectoire clima-
   les SMR (petits réacteurs modulaires ou Small                     tique de la France. Les analyses techniques
   Modular Reactors).                                                menées à l’issue de la consultation montrent
                                                                     que ces configurations alternatives présentent,
6.	La consultation publique a confirmé le                           à des degrés divers, une ou plusieurs incompa-
   caractère extrêmement clivé et passion-                           tibilités en particulier par rapport à l’objectif de
    nel du débat sur le nucléaire et les éner-                       réduction des émissions à l’horizon 2030.
    gies renouvelables. Les contributions de
    citoyens reçues dans le cadre de la concer-                   7.	RTE a, enfin, pris en compte un grand
    tation consistent, en grand nombre, en des                        nombre de remarques et demandes
    demandes d’ajouts de scénarios qui s’éloignent                    d’études complémentaires : ajustement des
    du cadrage initial : des scénarios de sortie                      hypothèses sur le PIB et la population, usages
    rapide du nucléaire (entre « tout de suite » et                   prospectifs de l’hydrogène, coût des différentes
   « d’ici 2030 ») d’une part, des scénarios repo-                    technologies, intégration d’une variante des
    sant sur le maintien du statu quo actuel et/                      scénarios M intégrant un déclassement plus
    ou de moratoire sur le développement des EnR                      lent des réacteurs nucléaires, etc.

BILAN DE LA PHASE I de l’étude « futurs énergétiques 2050 » I Synthèse et enseignements issus de la consultation publique          11
Des points de débat qui demeurent très vifs

La consultation publique permet également de               réacteurs actuels ainsi que sur les réacteurs de
mettre l’accent sur des points d’incompréhension           troisième génération (en intégrant des SMR).
ou de non-consensus forts :
                                                         3.	La gestion de la variabilité de l’éolien et du
1.	La SNBC est la trajectoire de référence pour la          solaire demeure un sujet essentiel de diver-
   France, permettant de décliner l’engagement              gence d’appréciations. Les questions des par-
   du pays à atteindre l’objectif de neutralité car-        ties prenantes portent ainsi régulièrement sur
   bone d’ici 2050. Or ses principales caracté-             l’illustration du fonctionnement du système
   ristiques apparaissent mal connues, que                  dans des situations météorologiques spé-
   ce soit celles qui la rapprochent des autres             cifiques. Pour bien appréhender les consé-
   stratégies nationales d’atteinte de la neutralité        quences des différents scénarios en matière
   carbone (part de l’électricité dans la consom-           de sécurité d’approvisionnement électrique,
   mation finale en nette hausse, part majoritaire          RTE rappelle qu’il présentera, pour les diffé-
   des énergies renouvelables, développement                rents scénarios, non seulement une analyse
   de l’utilisation de la biomasse) ou celles qui lui       de risque probabiliste en lien avec le critère
   sont propres (recherche d’une forte indépen-             public de sécurité d’approvisionnement défini
   dance énergétique, recours modéré au vecteur             dans le code de l’énergie, mais également
   hydrogène, importance du biogaz). De nom-                une analyse approfondie et une illustra-
   breuses remarques reçues durant la consulta-             tion du fonctionnement du système dans
   tion ne portent ainsi non pas sur les travaux de         certaines situations extrêmes (logique de
   RTE, mais sur le cadrage de la SNBC.                     « stress-tests »).

2.	
  La lecture de la « part de la production               4.	L’appariement des variantes de consomma-
  française » projetée en 2050 pour chaque                   tion et des scénarios de production soulève
  filière de production a suscité de très nom-               un débat méthodologique. Contrairement au
  breuses réactions. Celles-ci apparaissent                  Bilan prévisionnel publié en 2017, RTE propose
  très largement conditionnées par le débat                  de présenter l’ensemble des scénarios par rap-
  politique institué par la loi de 2015, puis                port à la même trajectoire de consommation
  par sa révision de 2019, sur la part du nucléaire          (trajectoire de référence), dans la mesure où il
  dans le mix. Ainsi, plusieurs répondants ont               s’agit de la meilleure façon de pouvoir comparer
  interprété le chiffre de 50 % pour la part du              les options de mix. Certains acteurs proposent
  nucléaire dans la production d’électricité en              une logique différente, où chaque scénario cor-
  2050 comme une contrainte de nature poli-                  respond à une « histoire ». Sans méconnaître
  tique. Or ce chiffre résultait bien d’une analyse          l’importance du raisonnement par scénario et
  technique : en intégrant les contraintes sur               de construction d’univers cohérents, les appa-
  la durée de vie du parc existant, les rythmes              riements alternatifs proposés ne vont pas de
  maximaux de renouvellement du parc nucléaire               soi. À titre d’exemple, rien n’impose que les
  par la construction de nouveaux réacteurs de               scénarios de sortie du nucléaire en 2050 doivent
  troisième génération ainsi que l’effort d’électri-         par essence se combiner avec plus de sobriété,
  fication nécessaire pour atteindre la neutralité           ou que la volonté de promouvoir une réindus-
  carbone, une part du nucléaire l’ordre de 50 %             trialisation du pays implique a priori un scénario
  de la production d’électricité en 2050 apparaît            reposant plus largement sur le nucléaire. C’est
  comme un maximum. L’atteindre nécessiterait                la raison pour laquelle RTE maintiendra le dis-
  de mobiliser l’ensemble des moyens mention-                positif initial, qui pourra être complété par des
  nés dans le scénario N03 sur la durée de vie des           analyses croisées.

                                                    12
Résumé exécutif

Un dispositif d’étude complété

L’adaptation du dispositif d’étude aux demandes                      publication d’un rapport de synthèse, puis d’un
issues de la concertation et de la consultation                      rapport détaillé. Elle sera poursuivie par des
publique conduit à des conséquences pratiques                        études complémentaires au cours de l’an-
pour la phase II.                                                    née 2022.

1.	RTE va simuler davantage de variantes                         3.	Le dispositif de concertation, qui a fait ses
   qu’initialement envisagé. Indépendamment                          preuves, est complété d’un conseil scienti-
   du temps de calcul et de partage dans les ins-                    fique qui fournira un avis indépendant sur
    tances de concertation, ceci soulève des enjeux                  les travaux réalisés dans la phase II de
    en matière de restitution des résultats.                         l’étude. Le comité est composé de différentes
                                                                     disciplines universitaires (macroéconomie,
2.	Il n’est pas envisageable de délivrer l’ensemble                 économie de l’énergie et de l’environnement,
    des scénarios, variantes et analyses de sensi-                   philosophie, climatologie, architecture). Le
    bilité en un seul document. La phase II sera                     compte-rendu de ses travaux sera rendu public
    achevée à l’automne et donnera lieu à la                         en même temps que celui des études.

 Figure 3   Processus de concertation

    Une instance
                                                                      Une consultation
     plénière de
                                                                         publique
    concertation
                                                                        sur les différents
       Commission
                                                                      éléments de cadrage
  Perspectives Système
                                                                         et hypothèses
    et Réseau (CPSR)                    9 groupes                                                           Un Conseil
                                        de travail                                                         scientifique
                                       techniques
                                                                                                       composé de spécialistes
                                     réunissant experts                                                 reconnus représentant
                                    et parties prenantes                                                      des champs
                                        intéressées                                                       disciplinaires variés
      5 réunions                                                    Consultation menée
       plénières                                                  du 27 janvier au 5 mars 2021
   depuis le lancement                                            4 000 réponses reçues
       de l’étude                                                (contributions institutionnelles,
                                                                   collectives et personnelles
                                                                           très variées)
                               Une trentaine de réunions                                              Plusieurs réunions
                                   tenues depuis fin 2019                                                thématiques
                                Participants : énergéticiens,                                            tenues et prévues
                               ONG, organisations syndicales,                                             depuis avril 2021
                               organisations professionnelles,
                                  chercheurs, think-tanks…

BILAN DE LA PHASE I de l’étude « futurs énergétiques 2050 » I Synthèse et enseignements issus de la consultation publique          13
LES TRAJECTOIRES DE CONSOMMATION*
À L’HORIZON 2050 - VERSION JUIN 2021
                                                                   CADRE DE RÉFÉRENCE

                                                                     CONSO
                              RÉFÉRENCE                                                                                 ÉVOLUTION
                                                                    EN 2050**

  Trajectoire combinant électrification progressive                                       Consommation d’électricité dans la trajectoire de référence
  d’usages aujourd’hui dépendants des énergies
  fossiles et progrès d’efficacité énergétique,                                        700                                                                    Les ordres de
                                                                                                                                                              grandeurs des
  selon les orientations générales de la                                               600                                                                 principaux secteurs
  SNBC. La trajectoire repose sur un cadrage                           ~               500
  macroéconomique réajusté (hypothèse de
  croissance à 1,3 % à partir de 2030 et scénario                     645              400
                                                                                                                                                                  180 TWh
  fécondité basse de l’INSEE) et tient compte                         TWh              300
                                                                                                                                                                  135 TWh
  des effets escomptés du plan de relance et des                    (y compris
                                                                                       200                                                                        110 TWh
  politiques publiques sectorielles (RE 2020 et                     production
  réforme du DPE dans le secteur du bâtiment,                        d’hydro-          100                                                                        100 TWh
  stratégie hydrogène, etc.). La trajectoire intègre                   gène)
  un effort de réindustrialisation caractérisé par                                       0                                                                        50 TWh
                                                                                         2019              2030                2040                2050
  un maintien de la part de l’industrie dans le PIB
  à son niveau actuel ou des phénomènes comme                                                 Résidentiel   Tertiaire   Transport     Industrie   Agriculture
                                                                                              Branche énergie   Électrolyse
  l’effet rebond dans les logements rénovés.

                                                                               LES VARIANTES

                                                                                                                       CONSO                     COMPARAISON
                                                     HYPOTHÈSES
                                                                                                                       2050**               par rapport à la référence

                                                                                                                                                                ––
                      Les habitudes de vie évoluent dans le sens d’une plus grande sobriété
                      des usages et des consommations (moins de déplacements individuels
                                                                                                                     Entre                                      ––
     Sobriété

                      au profit des mobilités douces et des transports en commun, moindre                            550 et                                      –
                      consommation de biens manufacturés, économie du partage, etc.),                                 600
                      occasionnant une diminution générale des besoins énergétiques,                                                                            ––
                      et donc également électriques.                                                                  TWh
                                                                                                                                                                 –

                      Sans revenir à son niveau du début des années 1990, la part de                                                                            +++
 lisation forte
 Réindustria-

                      l’industrie manufacturière dans le PIB s’infléchit de manière forte pour                       Entre                                       =
                      atteindre 12-13 % en 2050. Le scénario modélise un investissement dans
                      les secteurs technologiques de pointe et stratégiques, ainsi que de la
                                                                                                                      700                                        +
                      prise en compte de possibles relocalisations de productions fortement                          et 750
                                                                                                                                                                 =
                      émettrices à l’étranger dans l’optique de réduire l’empreinte carbone de                        TWh
                      la consommation française.                                                                                                                 +

                                                                                                                                                                 +
 Efficacité énergé-
  tique dégradée

                      Les hypothèses de progrès de l’efficacité énergétique des matériels
                      électriques généralement retenues ne se matérialisent pas, ou
                                                                                                                     Entre                                      ++
                      s’accompagnent de phénomènes de surconsommation au-delà de ce qui                               700                                        +
                      est prévu dans la trajectoire de référence. Cela se traduit par un rythme                      et 730
                      de rénovations plus lent mais également par des équipements moins                                                                          +
                      performants dans l’électroménager, les moteurs ou encore l’industrie.                           TWh
                                                                                                                                                                 +

                                                                                                                                                      ––                 +
 Électrification

                      La part de l’électricité dans la consommation finale s’accroît de manière
                      plus ou moins forte par rapport à la SNBC. Certains usages basculent plus
                                                                                                                     Entre                            –                  +
                      rapidement ou fortement vers l’électricité (scénario d’adoption très rapide                     580
      +/-

                                                                                                                                                      –
                      du véhicule électrique et d’électrification de certaines catégories de poids                   et 720
                      lourds), ou d’autres moins (par exemple dans l’industrie dans le cas où                                                          –               ++
                      l’électricité ne parvient pas à être compétitive)                                               TWh
                                                                                                                                                       –                 +

                      Une « révolution hydrogène » se produit, avec notamment un fort                                                                            =
     Hydrogène +

                      développement de ce vecteur dans l’industrie (sidérurgie verte), la                            Entre                                       =
                      mobilité lourde ou le transport aérien. La consommation d’hydrogène
                                                                                                                      680
                      est portée à plus de 120 TWh en 2050, contre de l’ordre de 50 TWh                                                                         =
                      dans la trajectoire de référence. L’approvisionnement en hydrogène                             et 770
                                                                                                                                                                 =
                      nécessite alors de mobiliser plus d’électrolyse en France ou de trouver                         TWh
                      d’autres modes d’approvisionnement.                                                                                                       +++

* Trajectoires construites à partir des orientations de la SNBC   ** Valeurs provisoires à ce stade des simulations, amenées à évoluer à la suite du bouclage en flexibilités

                                                                                        14
LES SCÉNARIOS DE MIX DE PRODUCTION*
                               À L’HORIZON 2050 - VERSION JUIN 2021
                                                                                                          CAPACITÉS INSTALLÉES EN 2050 (EN GW)**

                                                                               RÉPARTITION DE
                                               NARRATIF                        LA PRODUCTION
                                                                                  EN 2050**
                                                                                                       Solaire        Éolien       Éolien   Nucléaire    Nouveau
                                                                                                                     terrestre     en mer   historique   nucléaire
          100 % EnR en 2050

                               Sortie du nucléaire complète en 2050.                 9%
                                                                                             21%        ~               ~
                               La fermeture des réacteurs nucléaires                                                                 ~
                               existants est accélérée dès 2030, et les                                208             74
  M0

                               rythmes d’installation du photovoltaïque,                               GW              GW           62         /            /
                                                                               36%
                               de l’éolien et des énergies marines sont                      31%        (soit          (soit        GW
                               poussés au maximum.                                                      x21)            x4)

                               Système 100 % EnR en 2060 articulé                    9%
                                                                                                        ~               ~
     EnR répartition

                                                                                           13%
                               autour de la recherche d’une répartition
                               diffuse d’installations renouvelables                                   200             58            ~
                                                                                                                                              16
        diffuse

                                                                                                 17%
 M1

                               – majoritairement solaires – de petite                                  GW              GW           45                      /
                               taille sur le territoire. Cet essor repose      35%                                                            GW
                                                                                                       (soit           (soit        GW
                               sur une mobilisation systématique des                        23%        x20)            x3,5)
                               collectivités et acteurs locaux.

                               Massification du développement des
          EnR grands parcs

                               renouvelables via de grands parcs éoliens             9%    13%          ~               ~
                               sur terre et en mer et de grandes centrales                                                           ~
                                                                                                       125             72                     16
  M23

                               solaires. La minimisation des coûts est                           21%
                                                                               23%
                                                                                                       GW              GW           60                      /
                               systématiquement recherchée et conduit                                                                         GW
                               à cibler les technologies et les zones                                  (soit           (soit        GW
                               bénéficiant des meilleurs rendements et                 31%             x12)             x4)
                               permettant des économies d’échelle.

                               Un programme « minimal » de
     nouveau nucléaire 1
      EnR + programme

                               construction de nouveaux réacteurs de                 9%    14%          ~               ~
                               troisième génération est lancé, mais                                                                  ~                    13
                                                                                                       110             55                     16
                               le remplacement du parc existant et             20%               13%
                                                                                                                                    45                    GW
 N1

                               l’électrification repose en majorité sur                                GW              GW                     GW          (soit
                               les EnR. Les nouveaux réacteurs sont                          17%        (soit          (soit        GW                   8 EPR)
                               développés sur des sites existants à raison           24%                x11)           x3,3)
                               d’une paire tous les 5 ans à partir de 2035.

                               Lancement d’un programme plus
     nouveau nucléaire 2
      EnR + programme

                               conséquent et rapide de construction               10%      14%          ~               ~
                               de nouveaux réacteurs nucléaires, à                                                                   ~                    23
                                                                               16%                     85              50                     16
                               raison d’une paire tous les 3 ans environ
                                                                                                                                    35                    GW
 N2

                               à partir de 2035 avec montée en charge
                                                                                                 24%
                                                                                                       GW              GW                     GW          (soit
                               progressive. Le développement des énergies       19%
                                                                                                       (soit           (soit        GW                   14 EPR)
                               renouvelables se poursuit et représente                     15%         x8,5)           x2,9)
                               deux tiers de l’électricité produite en 2050.
     50 % EnR - nucléaire en

                               Mix de production reposant à part égale
                               sur les renouvelables et le nucléaire                                                                                      ~28
                               à l’horizon 2050. Fonctionnement
                                                                                  10%
                                                                                             22%        ~               ~                                 GW
                               étendu des réacteurs actuels tant               13%                     70              43            ~
                                                                                                                                              24           (soit
 N03

             2050

                               qu’ils respectent les normes de sûreté,                                 GW              GW           22                   ~14 EPR
                               construction de nouveaux réacteurs selon        12%                                                            GW
                                                                                             28%
                                                                                                        (soit          (soit        GW                       +
                               un rythme volontariste avec diversification        13%                    x7)           x2,5)                             quelques
                               des technologies de troisième génération                                                                                   SMR)
                               (EPR 2 + SMR).
  Hypothèses
  communes

                                                                                                                        Flexibilités
                                                                                                                                              Bioénergie dédiée
                                                                                          Thermique              (batteries, effacements,
                                 Hydraulique             Hydrolien + EMR                                                                       à la production
                                                                                                                  power-to-X-to-power)
                                                                                 Selon résultats                                                 d’électricité
                                 ~29 GW              Entre 0 et 3 GW              simulations                    Selon résultats
                                                                                                                  simulations                    ~2 GW

* Scénarios compatibles avec la SNBC   ** Valeurs provisoires à ce stade des simulations, amenées à évoluer à la suite du bouclage en flexibilités

BILAN DE LA PHASE I de l’étude « futurs énergétiques 2050 » I Synthèse et enseignements issus de la consultation publique                                            15
ANNEXE 1 :
                           ATTRIBUTIONS ET MEMBRES
                            DU CONSEIL SCIENTIFIQUE

Afin d’assurer la pertinence des analyses et de la méthodologie utilisée, RTE a mis en place un conseil scien-
tifique en accompagnement de la réalisation des études et de la concertation.

Le conseil scientifique a pour mission de vérifier la qualité et la rigueur scientifique des études et d’apporter
une prise de recul sur les résultats obtenus et leurs conditions de validité. Il est ainsi sollicité pour avis sur
la méthodologie d’analyse, les modèles et données utilisés, ou encore pour discuter les résultats à plusieurs
reprises au cours de l’année 2021.

Les travaux et avis du conseil scientifique seront rendus publics à l’occasion de la publication de l’étude
« Futurs énergétiques 2050 ».

Le conseil scientifique est composé de sept membres, représentant plusieurs disciplines :

Laurence BOONE                    Économiste en chef de l’OCDE

Pierre CAYE	Philosophe, directeur de recherche au CNRS,
             directeur du Centre Jean Pépin (ENS-CNRS-PSL)

Jean-Michel GLACHANT	Économiste, directeur de la Florence School of Regulation
                      à l’Institut universitaire européen de Florence

Christian GOLLIER	Économiste, directeur général de Toulouse School of Economics

Jan-Horst KEPPLER	Économiste, professeur à l’Université Paris-Dauphine,
                   directeur scientifique de la Chaire European Electricity Markets

Dominique ROUILLARD	Architecte, professeure à l’École Nationale Supérieure d’Architecture
                     Paris-Malaquais, directrice du Laboratoire Infrastructure Architecture,
                     Territoire (LIAT)

Robert VAUTARD	Climatologue, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace,
                coordinating lead author pour le 6e rapport du GIEC

                                                       16
Annexes

                                                 ANNEXE 2 :
                        ORGANISATIONS AYANT PARTICIPÉ
                         À LA CONSULTATION PUBLIQUE

Liste des organisations ayant répondu à la consultation publique sur les hypothèses et le cadrage de l’étude
« Futurs énergétiques 2050 » :

uu   350.org                                uu   ERG                                   uu   Office français
uu   4D                                     uu   FNAU                                       de la biodiversité

uu   Académie des technologies              uu   FNE
                                                                                       uu   Orano

uu   Ademe                                  uu   FNE-Haute provence
                                                                                       uu   Oxfam France

uu   AFG                                    uu   FNE-Languedoc
                                                                                       uu   PNC France

uu   Agir pour l’environnement              uu   FNH
                                                                                       uu   REFEDD

uu   Alofa Tuvalu                           uu   Force ouvrière
                                                                                       uu   Réseau Action Climat

uu   Alternatiba                            uu   France Énergie Éolienne
                                                                                       uu   Réseau Sortir du nucléaire

uu   Aquind                                 uu   France Hydrogène
                                                                                       uu   Sauvons le climat

uu   Arclès                                 uu   France territoire solaire
                                                                                       uu   Secours Catholique-Caritas
                                                                                            France
uu   Boralex                                uu   FUB
                                                                                       uu   Syndicat des énergies
uu   CARE France                            uu   GIFEN                                      renouvelables
uu   CCFD – Terre Solidaire                 uu   Global Chance                         uu   SFEN
uu   CEA                                    uu   GRDF                                  uu   Sortir du nucléaire Bugey
uu   Cérémé                                 uu   Greenpeace                            uu   The Shift Project
uu   CFE-CGC                                uu   GRTGaz                                uu   TNE Occitanie Environnement
uu   CGT                                    uu   Hespul                                uu   Total
uu   CLER                                   uu   IED                                   uu   UARGA
uu   EDF                                    uu   IESF                                  uu   UNIDEN
uu   Enedis                                 uu   JPG Conseil                           uu   Virage Énergie
uu   Énergie Partagée                       uu   Les Amis de la Terre                  uu   Voix du nucléaire
uu   Energy pool                            uu   LPO                                   uu   Voltalis
uu   Enerplan                               uu   Luciole                               uu   WECF
uu   Engie                                  uu   négaWatt                              uu   WWF
uu   Équilibre des énergies                 uu   Notre affaire à tous                  uu   Zero Waste France

Cette liste ne comprend pas les contributions émises à titre individuel ni les signataires des lettres ouvertes,
pétitions et cyberactions. Toutes les contributions reçues ont toutefois bien été prises en compte dans le
processus de consultation publique et sont publiées sur le site de RTE (les contributions individuelles étant
anonymisées).

BILAN DE LA PHASE I de l’étude « futurs énergétiques 2050 » I Synthèse et enseignements issus de la consultation publique   17
ANNEXE 3 :
                    ORGANISATIONS AYANT PARTICIPÉ
                    AUX RÉUNIONS DE CONCERTATION

Liste des organisations ayant participé aux réunions de la Commission perspectives système et réseau et
aux différents groupes de travail sur l’étude « Futurs énergétiques 2050 » :

uu Académie des technologies        uu Direction générale du trésor    uu NovaJoule
uu Acajoo Advisory                  uu Dreev                           uu Orano
uu ADEME                            uu EDF                             uu PFA
uu AFG                              uu ELE                             uu Planète Oui
uu Agence des participations        uu Enedis                          uu PNC-France
   de l’État                        uu Energy Pool                     uu PSA
uu Agora Energiewende               uu Enerhy                          uu Région Pays de la Loire
uu Alpiq                            uu Enerplan                        uu Renault
uu AlterGrids                       uu Enertrag                        uu Renault Trucks
uu Arcadia                          uu Engie                           uu RES
uu Arcelor Mittal                   uu Eqinov                          uu Réseau Action Climat
uu Arkema                           uu Équilibre des énergies          uu Sauvons le climat
uu Artelys                          uu Exeltium                        uu Sciences Po
uu Autorité de sûreté nucléaire     uu Flexcity Energy                 uu Syndicat des énergies
uu ATEE                             uu FNE                                renouvelables
uu AVAIRX                           uu FNH                             uu SFEN
uu AVERE-France                     uu FO Énergie et Mines             uu SHEM
uu BCM Energy                       uu France énergie éolienne         uu Solstyce
uu Boralex                          uu France Hydrogène                uu Solvay
uu Bouygues Énergie Services        uu France Stratégie                uu SUD-Énergie
uu Bulane                           uu France Territoire Solaire       uu SystemX
uu Callendar Climate Intelligence   uu Gazel Energie                   uu Teréga
uu CEA                              uu GÉRÉDIS                         uu Tesla
uu Centrale-Supélec                 uu GIMELEC                         uu The Shift Project
uu Centre O.I.E.                    uu GRDF                            uu Total Direct Energie
uu Cérémé                           uu Greenpeace                      uu UFE
uu Ceren                            uu GRTgaz                          uu UFR SEGMI
uu CFDT                             uu H2V Industry                    uu UMR Pacte
uu CFE Énergies                     uu Haut-Commissariat au plan       uu UNIDEN
uu CGT                              uu Haya Energy                     uu Union TLF
uu CIRED                            uu Hespul                          uu Université Grenoble Alpes
uu CLER                             uu Iddri                           uu Université Nantes
uu CNR                              uu IED                             uu URM Metz
uu Collectif Paysages               uu IESF                            uu Vattenfall
   de l’après-pétrole               uu Institut Jacques Delors         uu Virage Énergie
uu Commissariat général             uu Institut Pierre-Simon Laplace   uu Virta
   au développement durable         uu Institut Rousseau               uu Voltalis
uu Compass Lexecon                  uu IRSEM                           uu Watt & Well
uu Conseil général de l’économie    uu LPO                             uu WISE-Paris
uu CRE                              uu Météo-France                    uu WWF
uu Direction générale               uu négaWatt                        uu Ykems
   de l’énergie et du climat        uu Next Energy Consumer

                                                   18
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