L'accompagnement de la personne autiste en France - LES CAHIERS DU CCAH
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SOMMAIRE Une définition de l’autisme 4 La politique sociale de l’autisme en France 5 Diagnostic des troubles autistiques 6 Les différentes prises en charges 8 Quelle scolarité pour les enfants ? 10 Le quotidien d’un adulte en établissement 12 L’accès à l’emploi : quelles opportunités ? 13 Conclusion 14 2
INTRODUCTION « L’accompagnement de la personne autiste De ces courants de pensées sont nées en France » ouvre une nouvelle collection différentes approches de prises en char- d’ouvrages : « Les cahiers du CCAH ». ge spécifiques, les deux principales étant l’approche psychanalytique et l’approche Pour sa première édition, le CCAH a sou- éducative. Les secteurs sanitaire, scolaire haité présenter, à travers les établisse- et médico-social sont restés longtemps ments qu’il a soutenus, la vie quotidienne cloisonnés. Actuellement, cette sectori- d’un enfant ou d’un adulte atteint d’autis- sation tend à s’amenuiser et la prise en me ou de troubles envahissants du déve- charge peut être assurée par les différents loppement (TED) et les différents acteurs secteurs et ce, en complémentarité. que lui et sa famille sont amenés à rencon- trer, du dépistage de l’autisme à l’accom- Aujourd’hui en France, l’accompagnement pagnement du vieillissement. des enfants et des adultes autistes est en pleine évolution. La mobilisation des La problématique de l’autisme a été dé- associations permet depuis plus de vingt crite pour la première fois en 1943 par le ans de sensibiliser les pouvoirs publics et psychiatre américain Léo Kanner1. Depuis, ainsi de faire évoluer l’accompagnement plusieurs disciplines ont tenté de répondre et la prise en charge. Un retard important à la prise en charge des personnes attein- est à rattraper2, notamment du fait de la tes d’autisme ou de TED : la psychanalyse, prégnance de l’approche psychanalytique les sciences cognitives ou la génétique ont jusqu’à récemment ; mais la volonté des exploré le domaine avec plus ou moins de familles, des acteurs associatifs et insti- succès. Historiquement, deux courants de tutionnels permet peu à peu de combler pensée se sont développés dans le domai- les manques et d’apporter des réponses ne de la recherche : en accord avec le projet de vie de chacun. > Appréhender l’autisme comme un L’autisme est ainsi devenu un problème ensemble de troubles à forte composante majeur de santé publique. génétique dus à des dysfonctionnements du cerveau, > Considérer les troubles autistiques comme des troubles d’origine psychique. 1/ Pour plus d’informations sur l’historique de l’autisme : L’autisme, où en est-on aujourd’hui ?, Edition UNAPEI, UNAPEI, ARAPI 2007. 2/ En décembre 2007 le Comité européen des Droits sociaux a de nouveau averti la France sur la situation des personnes handicapées et notamment les personnes atteintes d’autisme. 3
Une définition de l’autisme // Un consensus international permet aujourd’hui de donner une définition commune de l’autisme : « L’autisme est un trouble envahissant du développement caractérisé par un développement anormal ou déficient, manifesté avant l’âge de trois ans, avec une per- turbation caractéristique du fonctionnement dans chacun des trois domaines suivants : interactions sociales réciproques, communication, comportements au caractère restreint et répétitif ».3 Les caractéristiques de l’autisme sont variables. Les manifestations peu- vent aller du mutisme partiel ou total jusqu’à l’écholalie, de l’hyperactivité à l’hypoactivité, de l’agressivité à l’auto- mutilation, voire de l’insensibilité à la douleur. Ces syndromes peuvent aussi être associés à des mouvements stéréotypés, des problèmes métaboli- ques et des difficultés à s’adapter aux changements de l’environnement. Les signes apparaissent généralement avant l’âge de trois ans, et parfois dès la naissance dans les cas sévères. On note environ 6 cas pour 1 000 personnes avec une fréquence plus élevée chez les hommes (4 garçons pour 1 fille) mais la prévalence est plus élevée quand d’autres troubles proches de l’autisme s’y associent, comme le syndrome d’Asperger4. Les origines de cette pathologie et les mécanismes biologiques, génétiques, psychiatriques pouvant être respon- sables de l’autisme sont à ce jour en- L’AUTISME core méconnus et aucun traitement EN CHIFFRE n’a fait la preuve de son efficacité. 300 000 à 500 000 personnes en France La grande diversité des troubles du dont 60 000 à 100 000 enfants âgés de 3 à 15 ans spectre autistique demande des ac- 5 000 à 8 000 nouveau-nés par an, soit compagnements variés. Toutes auront besoin d’un diagnostic et d’une évalua- 1 naissance sur 166 tion, d’un accompagnement éducatif, 4 garçons touchés pour 1 fille rééducatif et social et/ou de soins mé- 8 000 places en établissements dicaux spécialisés. 3 500 enfants et adultes accueillis dans des établissements belges 3/ OMS – classification internationale des maladies, 10e édition. 4/ Syndrome d’Asperger : trouble du développement situé dans la partie haute du spectre autistique. 4 Ses caractéristiques les plus marquantes sont les passions hors-normes dans leur type et leur intensité (« intérêts spéciaux »), relatives par exemple aux sciences et à l’informatique. La personne peut devenir experte d’un domaine restreint.
La politique sociale de l’autisme en France // La loi du 30 juin 1975 a posé les pre- bilisation associative, l’Assemblée 2 830 places en établissements et mières bases d’une prise en charge Nationale vote en première lecture services spécifiquement dédiées des personnes handicapées. Malgré la loi «Chossy» reconnaissant un aux enfants et adultes autistes. cela, les personnes atteintes d’autis- statut de personne handicapée aux Le plan 2008-2010 doit apporter me souffrent depuis longtemps de populations atteintes d’autisme. des réponses à la fois qualitati- discrimination. Dans les années En juin 2007, le pédopsychiatre ves et quantitatives, notamment 1990, suite aux mouvements as- Amaria Baghdadli, à la demande du en termes de formation des pro- sociatifs menés par les parents, la ministère de la Santé et des Solida- fessionnels accompagnants et ministre des affaires sociales, de rités et de la Direction Générale de d’emploi des personnes autistes. la santé et de la ville, Simone Veil, l’Action Sociale rédige un rapport commande un état des lieux con- intitulé « Interventions éducatives, firmant : pédagogiques et thérapeutiques > des diagnostics trop tardifs, proposées dans l’autisme ». Ce > l’errance des familles sans prise rapport propose un état des lieux en charge, actuel de l’autisme, et est complété CAMSP : Centre d’Action Médico- > la situation indigne de la prise en par une enquête de terrain pilote Sociale Précoce charge des adultes. menée en Languedoc-Roussillon. CATTP : Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel Enfin, le 16 mai 2008, le nou- CLIS : CLasse d’Intégration Différents travaux s’engagent alors veau Plan Autisme 2008-2010 a Scolaire CMP : Centre Médico- pour conduire à l’élaboration de la été présenté par la ministre de Psychologique circulaire « Veil » du 27 avril 1995 la Santé et la secrétaire d’Etat CMPP : Centre Médico- Psycho-Pédagogique proposant un plan d’action pour à la Solidarité chargée des per- CRA : Centre de Ressources cinq ans afin d’améliorer la prise sonnes handicapées : il fait suite Autisme ESAT : Etablissement et Service en charge des personnes autistes. au plan 2005-2007 qui a notam- d’Aide par le Travail ment permis la création des Cen- IMP : Institut Médico- Pédagogique Le 26 février 1996, grâce à la mo- tres de Ressources Autisme et de IMPRO : Institut Médico- PROfessionnel MAS : Maison d’Accueil Spécialisée UPI : Unité Pédagogique L’ORGANISATION DU SECTEUR EN FRANCE d’Intégration Autisme PHASE DE DIAGNOSTIC CRA Hôpital PHASE D’ACCUEIL ET D’ACCOMPAGNEMENT Sanitaire Ecole Médico-social CMP Intégration CMPP ou CAMSP CATTP IMP ou IMPRO Hôpital de jour CLIS ou UPI ESAT - Foyer de vie - MAS 5
LES CENTRES DE RESSOURCES AUTISME (CRA) Diagnostic Issus du plan autisme 2005-2007, les Centres de Ressources Autisme (CRA) sont actuellement au nombre de 25. des troubles L’ensemble des CRA s’est fédéré en Association Nationale des Centres de Ressources Autisme (ANCRA), afin de partager et Selon le Dr Nadia Chabanne, recouper les informations relatives au secteur sur l’ensemble psychiatre à l’Hôpital Robert Debré du territoire. à Paris, « il apparaît aujourd’hui clairement qu’une intervention très Leurs missions5 : précoce est à même de favoriser le > L’accueil et le conseil aux personnes autistes et à leur famille, développement des capacités de > L’appui à la réalisation de bilans approfondis, communication et d’interaction > L’organisation de l’information pour les professionnels et les des enfants atteints, et de favo- familles, riser une insertion de qualité dans > La formation et le conseil aux professionnels, la vie sociale, qu’elle soit scolaire, > La recherche, > L’animation des réseaux régionaux. familiale ou professionnelle ». Les CRA n’assurent donc pas directement de soins mais par- Diagnostiquer l’autisme n’est pas ticipent au dépistage et interviennent en articulation avec les aisé : plusieurs évaluations et dispositifs médico-sociaux et de soins concernés. observations sont parfois néces- 5/ Missions définies par la circulaire interministérielle n° 2005-124 du 8 mars 2005 saires pour identifier la présence relative à la politique de prise en charge des personnes atteintes d’autisme et de troubles envahissants du développement (TED) d’un autisme. DIAGNOSTIQUER L’AUTISME Plan Autisme 2008-2010 : DÈS LE PLUS JEUNE ÂGE LES PRINCIPALES MESURES Auparavant les enfants atteints d’autisme n’étaient souvent dia- Amélioration de l’offre de places en établissements et en gnostiqués qu’au moment de l’en- services : 187 millions d’euros mobilisés trée à l’école primaire. Aujourd’hui, > Création de 4 100 places le dépistage se fait plus précoce- - 1 500 places dans les établissements pour enfants, ment, généralement vers l’âge de - 600 en SESSAD (Service d’Education Spécial et de Soins à 2 ou 3 ans, mais statistiquement le Domicile), diagnostic est généralement posé - 2 000 en MAS et FAM. vers l’âge de six ans. Il est conseillé > Développement de SAMSAH (Service d’Accompagnement de ne pas attendre la confirmation Médico-Social pour Adultes Handicapés) et de l’accueil tempo- de l’autisme pour mettre en place raire. des actions éducatives, rééduca- tives et thérapeutiques. En effet, Développement d’un dispositif d’annonce du diagnostic amé- la précocité du diagnostic puis de liorant l’orientation, le conseil et l’accompagnement des fa- l’accompagnement de l’enfant est milles. primordiale pour son développe- ment futur : de récents travaux Expérimentation de solutions nouvelles pour favoriser l’appren- montrent « des gains substantiels tissage et l’emploi des personnes autistes. sur les plans du développement cognitif et du langage lorsque les Développement et renforcement de la formation des profes- programmes éducatifs sont [...] dé- sionnels des secteurs sanitaire, médico-social, éducatif (pro- butés précocement ».6 fessionnels de santé, enseignants, auxiliaires de vie scolaire, équipes pluridisciplinaires des MDPH...). DES SIGNES PERMETTANT DE SUSPECTER UN TROUBLE AUTISTIQUE Développement de la recherche et élaboration par un comité Des difficultés pour accrocher le 6 d’experts d’un corpus commun de connaissances. regard d’autrui, l’absence de ba-
autistiques // billage et de gestes tels que le d’évaluation et d’orientation qui réalisé par l’équipe pluridiscipli- pointage à 12 mois, l’absence de ont pour mission d’améliorer la naire formée d’un CAMSP (Centre production de mots vers l’âge de précocité du dépistage et du dia- d’Action Médico-Sociale Précoce), 16 mois, puis de combinaisons de gnostic. Ces pôles, rattachés aux d’un CMPP (Centre Médico-Psycho- deux mots spontanées à 24 mois, Centres de Ressources Autisme et Pédagogique) ou encore par des toute perte de compétence d’ordre animés par un pédopsychiatre par- services de pédiatrie, de psychopé- social ou linguistique quel que soit ticipant à une équipe pluridiscipli- diatrie ou des cabinets libéraux. l’âge sont autant de signes d’alerte naire spécialisée dans le domaine de développement d’un autisme ou de l’autisme, coordonnent les bi- de TED. lans complémentaires nécessaires au diagnostic différentiel et réali- QUI ASSURE LE DIAGNOSTIC sent l’évaluation. EN FRANCE ? 6/ Troubles mentaux - Dépistage et prévention Il existe des pôles de diagnostic, Le diagnostic peut également être chez l’enfant et l’adolescent , INSERM, 2002 ///////////////////////////////////////////////// Pour un dépistage et un diagnostic précoces : l’exemple du CRA Nord Pas-de-Calais Les familles qui manifestent une demande de dépistage auprès du CRA Nord Pas-de-Calais sont reçues dans un premier temps à l’unité CRA NORD PAS-DE-CALAIS d’accompagnement et d’information, composée notamment d’une psychologue, d’une éduca- Olivier Masson, trice et d’une assistante sociale (ces personnes directeur ressources pouvant servir de « fil rouge » tout du CRA Nord au long du dépistage, et après si besoin). Elles Pas-de-Calais peuvent également solliciter directement l’unité d’évaluation diagnostique qui propose une con- sultation pour les très jeunes enfants (moins de diagnostic. Les bilans sont expliqués et remis à 3 ans). la famille. Pour une évaluation diagnostique à partir de 3 ans, une demande conjointe de la famille et de Pour le directeur Olivier Masson, il s’agit de professionnels engagés dans la prise en charge « dégager les grands champs du possible ». de l’enfant est nécessaire, pour conjuguer les Cette position d’information et de neutralité est savoirs de chacun et articuler les résultats dans partagée par l’ensemble des Centres Ressour- le projet d’accompagnement de l’enfant ou ado- ces. Il n’est donc pas question de se substituer lescent. aux rôles des professionnels ni d’indiquer quel Des consultations et tests sont organisés par type de prise en charge est nécessaire. l’équipe pluridisciplinaire (médicale, paramédi- En revanche, le rôle informatif joue à plein sa cale, éducative et pédagogique). fonction pour permettre un éclaircissement de Ils portent sur les différents aspects du dévelop- ces différentes prises en charge vis-à-vis des pement (psycho sensori-moteur, communication, usagers et de leurs proches. Cette information aptitudes intellectuelles et aux apprentissages, est également nécessaire pour les profession- aspects psychologiques, troubles du compor- nels, des MDPH notamment, qui décident de tement, etc.) et permettent alors d’émettre un l’orientation. 7
Les différentes prises en charge // ASSOCIATION LES PAPILLONS BLANCS DE PARIS Plusieurs stratégies éduca- tives et de communication sont aujourd’hui utilisées en //////////////////////////////////////////////////////////////////// France pour favoriser le déve- loppement de l’enfant ou de En 2005, le CAMSP Les Papillons l’adulte présentant un syndro- Blancs de Paris Nord géré par l’APEI me autistique. Ces stratégies 75 et situé dans le 18e arrondissement étant multiples, nous avons de Paris a ouvert ses portes et participe fait le choix de présenter ici depuis au dépistage de l’autisme chez les les plus répandues. jeunes enfants. Ce CAMSP qui accueille des enfants âgés de 0 à 6 ans n’est pas à proprement parler un centre de dépistage et de diagnostic de l’autisme mais plutôt un lieu de repérage pour les enfants présen- tant des retards de développement ou des handicaps avérés tels que les troubles envahissants du développement. Habituellement, les enfants sont accueillis au CAMSP car ils sont porteurs d’un handicap autre (moteur, intellectuel...) mais auquel s’ajoutent parfois des TED, pouvant aller jusqu’à l’autisme. S’il y a alors suspicion de ces troubles par l’équipe pluridisciplinaire, l’enfant et sa famille sont généralement orientés vers un Centre Médico-Psychologique ou un Centre Médico-Psycho-Pédagogique. Il est en effet préférable de ne pas attendre l’avancée en âge de D.R. l’enfant pour l’orienter vers ce type de structures. Par ailleurs, le CAMSP envisage de rejoindre le Réseau Autisme Paris Nord, ce qui lui permettra de travailler en étroite collaboration avec les services spécialisés dans l’accompagnement et la prise en charge des troubles autistiques. Ce réseau, mis en place en 2008, rassemble des professionnels exerçant dans le nord de Paris et qui ont une philosophie du soin commune : le soin porté à une personne autiste doit impérative- ment conjuguer à la fois les connaissances des secteurs cognitifs, éducatifs et psychanalytiques. Le CAMSP Les Papillons Blancs, partageant cette philosophie de l’accompagnement, participe ainsi activement à l’amélioration de l’orientation et de la prise en charge des jeunes enfants atteints d’autisme ou de TED. Le CCAH a aidé financièrement le CAMSP à sa création. 8
LE PROGRAMME TEACCH LE PECS TREATMENT AND EDUCATION OF AUTISTIC PICTURE EXCHANGE AND RELATED COMMUNICATION HANDICAPPED CHILDREN7 COMMUNICATION SYSTEM9 Développée dans les années 70 par Après une évaluation complète de Développé aux Etats-Unis par un le Professeur Schopler, psychologue l’individu, un projet individualisé basé orthophoniste et un psychologue à l’Université de Cahpel Hill en Caro- sur ses difficultés relationnelles et de dans les années 1990, le PECS est line du Nord, cette méthode consiste communication, mais aussi centré sur un système de communication par à mettre en place un environnement lui-même, sur ses besoins, ses forces échange d’images, constituant une visuellement structuré afin de favori- et ses intérêts, est élaboré. alternative lorsque le langage verbal ser la compréhension de cet environ- L’accent est également mis sur la col- ne peut être acquis. nement par la personne autiste. La laboration avec les parents, partenai- La personne remet à son interlocu- conséquence immédiate est l’augmen- res essentiels pour identifier les be- teur l’image, le pictogramme ou la tation de son autonomie puisqu’elle soins de leur enfant et poursuivre les photo de l’objet qu’elle désire obte- comprend mieux ce qui l’entoure et ce apprentissages des exercices sociaux, nir, le support utilisé étant adapté qu’on peut attendre d’elle. cognitifs ou de communication. aux capacités d’accès au symbo- lisme de chacun (logos, objets, photos...). Ainsi, devoir faire la dé- marche de donner une image à LA STRATÉGIE ABA quelqu’un incite la personne à ap- APPLIED BEHAVIOR ANALYSIS8 prendre à initier une communication avec autrui. Créée dans les années 60 par Ivar toute autre approche, notamment Lovaas, psychologue à l’Université celle liée au soin et permet de tra- Comme la méthode ABA, le PECS de Washington, cette approche vailler sur des comportements fa- fait partie des méthodes comporte- éducative est basée sur une ana- vorisant le développement comme mentales puisqu’elle utilise des tech- lyse, une observation directe du l’apprentissage de la parole, de la niques de renforcement positif : un comportement et applique les communication, l’autonomie dans système de récompense augmente principes comportementalistes en la vie quotidienne ainsi que sur les l’occurrence des comportements association avec une sollicitation comportements inappropriés (auto- souhaités. Le PECS permet ainsi de intensive. Cette stratégie exclut mutilation, cri, frappe). travailler sur le développement de la communication et sur la relation sociale. LE MAKATON Il existe une multitude de prati- ques, plus ou moins accompa- Créé par une orthophoniste britan- me de communication très com- gnées de compétences théori- nique en 1972, le Makaton permet, plet et structuré, ce qui permet à ques. Les méthodes présentées aux personnes ayant des difficultés celui qui l’utilise de développer une ci-dessus ne sont évidemment d’apprentissage, de communiquer. communication orale de base et pas les seules existantes mais Cette méthode peut ainsi être uti- éventuellement, si cela est possible, peut-être les plus répandues. Il lisée avec des personnes autistes. des compétences à l’écrit. Pour ce faut noter qu’elles peuvent être Elle utilise la parole, associée au faire, le Makaton associe un voca- complémentaires. Enfin, quelle geste, à l’expression faciale, au con- bulaire de base composé de mots que soit la stratégie adoptée, son tact oculaire et au langage du corps. fonctionnels à un ensemble de utilisation doit être initiée par des Le Makaton constitue un program- signes et de pictogrammes. professionnels formés. 7/ Programme pour le traitement et l’éducation d’enfants autistes ou ayant des handicaps de la communication 8/ Analyse appliquée du comportement 9/ Système de communication d’échange d’images 9
Quelle scolarité pour les enfants ? // La scolarisation est un problème majeur pour les enfants atteints d’autisme et de TED. De façon empirique, on estime qu’une bonne connaissance scolaire pour un adulte se situe au niveau du CM2 voire de la sixième. Cela ne tient pas compte des personnes déve- loppant le syndrome d’Asperger, partie haute du spectre autistique. Pour l’accès à la scolarité on distin- larisés (6-16 ans), l’enseignement gue deux grands axes : se fait dans la grande majorité > l’accueil en milieu ordinaire, en des cas au sein d’établissements Classe d’Intégration Scolaire (CLIS) médico-sociaux : seuls 10 % des et en Unité Pédagogique d’Intégra- enfants d’âge scolaire bénéficient tion (UPI), d’une intégration scolaire ou d’une > l’accueil en institution spécialisée formation professionnelle en mi- (IME, hôpitaux de jour...). lieu ordinaire alors que 28 % des enfants porteurs d’un handicap Selon le rapport de la DREES10 pu- autre que l’autisme le sont. blié en 2005, les enfants autistes sont rarement scolarisés : « 64 % Notons toutefois que pour les en- d’entre eux n’ont accès à aucune fants de moins de 6 ans, l’accueil forme d’apprentissage scolaire ». au sein d’une école de quartier est Pour les enfants en âge d’être sco- presque aussi fréquent que pour les autres enfants accueillis au sein de structures médico-sociales. C’est à partir de l’âge de 6 ans et L’importance d’une formation spécifique des surtout après 10 ans que la scola- professionnels pour Autisme France risation devient moins fréquente, plus difficile pour l’enfant autiste Selon Mireille Lemahieu, prési- sonnes atteintes de syndrome que pour les autres enfants handi- dente de l’association Autisme autistique, leur famille et les pro- capés. France, « il est illusoire de favo- fessionnels à l’échec et à l’épui- riser l’insertion à l’école et de sement ». L’ÉCOLE ORDINAIRE créer des structures nouvelles permettant d’accompagner les La loi du 11 février 2005 a renforcé enfants et les adultes si l’on n’ap- l’obligation d’accueil par l’Educa- porte pas aux professionnels tion Nationale des enfants atteints chargés de la prise en charge d’un handicap ; aujourd’hui de plus éducative (éducateurs, profes- en plus d’enfants autistes sont ac- seurs des écoles, enseignants ASSOCIATION AUTISME FRANCE cueillis dans leur école de quartier. du secondaire, auxiliaires de Pour réussir leur intégration sco- vie scolaire, auxiliaires de vie,...) Mireille Lemahieu, laire, l’école doit mettre en place une réelle formation telle qu’elle se pratique dans d’autres pays présidente de divers dispositifs permettant à l’association européens. Faute d’un accès des l’enfant autiste de se sentir ac- Autisme professionnels à une formation France adaptée, on condamne les per- 10/ Les enfants et adolescents souffrant d’autisme ou de syndromes apparentés pris en charge par les 10 établissements et services médico-sociaux, DREES, 2005
cueilli, de s’intégrer et se déve- mum) accueillant uniquement des moyens mis en œuvre. Dans ces lopper. Aussi, pour seconder les élèves atteints d’un même handi- structures, la prise en charge est professeurs, des Auxiliaires de Vie cap mais située au sein de l’école. plus justement adaptée aux capa- Scolaire (AVS) sont mis à disposi- Quand il s’agit d’une CLIS TED, elle cités des enfants et adolescents tion. L’AVS a pour mission de se n’accueille pas plus de 6 enfants en accueillis. centrer sur l’enfant handicapé, de même temps. L’accueil est proposé jusqu’à l’âge faire le lien avec les autres élèves, Les UPI, quant à elles, reproduisent de 20 ans. De 14 à 20 ans, les ado- les parents et le corps professo- le schéma organisationnel des CLIS lescents autistes reçoivent notam- ral. Il permet ainsi à l’enseignant mais pour l’intégration scolaire des ment une formation professionnel- de s’occuper de cet élève sans adolescents handicapés dans l’en- le qui les prépare ainsi au monde toutefois délaisser le reste de sa seignement secondaire (collège et du travail en milieu ordinaire ou au classe. Cependant deux problèmes lycée). sein d’un Etablissement et Service peuvent se poser : un temps de d’Aide par le Travail (ESAT). présence souvent irrégulier et LA SCOLARITÉ SPÉCIALISÉE Enfin, des IME travaillent avec parfois une formation inadaptée à De nombreux enfants autistes l’Education Nationale pour amé- l’enfant dont il a la charge. sont accueillis au sein d’Instituts nager des temps d’accueil et d’ac- A l’école primaire, la CLIS consti- Médico-Educatifs (IME) : l’accom- compagnement au sein d’écoles tue une alternative à l’intégration pagnement des élèves s’appuie primaires ou dans l’enseignement individuelle : il s’agit d’une classe sur la pluridisciplinarité et la com- secondaire. à effectif réduit (12 élèves maxi- plémentarité des équipes et des L’IME Cour de Venise de Sésame Autisme 75 situé à Paris : ASSOCIATION AUTISME 75 CENTRE ILE-DE-FRANCE un exemple de partenariat entre le milieu spécialisé et l’Education Nationale //////////////////////////////////////////////////////////////////// Pour Laurence Melloul-Piou, la directrice de cet IME rement des élèves de l’IME ; ainsi, chaque semaine, qui accueille des jeunes de 12 à 18 ans, l’apprentis- François, 12 ans, est accueilli deux demi-journées en sage scolaire doit être individualisé : « chacun de ces milieu scolaire ordinaire. Il est accompagné par une jeunes a une histoire, une trajectoire ». C’est pour- professionnelle de l’IME, qui permet par sa présence quoi, pour elle, « l’alternance et la mise en commun de faire le lien avec les autres élèves et de pouvoir des moyens peuvent tirer vers le haut ». informer, former l’enseignant sans se substituer à Concrètement, deux types d’initiatives sont dévelop- lui. pés au sein de son établissement : > le travail scolaire à raison de 2 à 3 demi-journées L’ambition de la directrice, soutenue par l’association par semaine, en groupe restreint de six enfants gestionnaire Autisme 75 Centre Ile-de-France, est de maximum avec les éducateurs et une enseignante, développer ce type de partenariat avec d’autres éta- à travers l’accès au multimédia, l’apprentissage de blissements scolaires implantés à Paris. la lecture, relayé par des activités artistiques (musi- que, théâtre, arts plastiques...), de loisirs et sportives le reste de la semaine, Ouvert depuis la rentrée scolaire 2008, l’IME Cour > un partenariat avec l’Education Nationale : des de Venise a été soutenu financièrement par le écoles et collèges de quartiers accueillent réguliè- CCAH. 11
Le quotidien d’un adulte en établissement // La plupart des personnes autistes ne Depuis 2005 le Foyer peuvent vivre de manière autonome d’Accueil Médicalisé à l’âge adulte. En 2007, selon Autis- Le Volcan, de l’association me France11, 15 % à 20 % vivaient de Haute-Loire Avenir, expérimente manière plus ou moins autonome, à ce nouveau concept d’accueil à condition de disposer d’un soutien Yssingeaux en Haute-Loire adéquat tout au long de la vie alors que seuls 5 % d’entre eux étaient Depuis trois ans, le FAM Le Volcan expérimente le susceptibles de l’être en 1996. nouveau concept de petites unités de vie : organisé en deux maisons accueillant chacun huit jeunes adul- L’objectif commun de ces adultes est de tes, cet établissement fait tout pour gommer l’aspect développer une autonomie puis de la institutionnel du lieu. Les résidents participent ainsi conserver. Ainsi, pour les personnes vi- à l’ensemble des tâches ménagères et à l’entretien vant en établissement, que ce soit en de la maison et du jardin. Les repas du matin, du soir foyer de vie, en FAM ou en MAS, le travail et des week-ends sont pris sur le lieu de vie et sont préparés par les résidents avec l’aide de leurs ac- d’accompagnement est souvent axé sur compagnateurs. La journée, ils participent sur un l’acquisition de l’autonomie dans les actes autre site à des activités favorisant à la fois l’autono- de la vie quotidienne. Désormais, afin que mie, l’apprentissage mais aussi la détente, le loisir : l’adulte autiste trouve ses repères et ait par exemple, ils réalisent un journal, font des arts le sentiment de vivre « comme à la plastiques, mais s’occupent également de l’élevage maison », une nouvelle organisation des chèvres, réalisent des travaux pour une entre- des lieux en petite unité de vie voit prise, font de la menuiserie ou pratiquent l’équitation le jour. Le développement de ce type dans le centre équestre se trouvant à proximité. Fort de ces trois années d’existence, une troisième de logements adaptés a été prévu maison est en cours de réhabilitation pour accueillir, dans la mise en œuvre du plan Autis- courant 2009, cinq nouveaux jeunes adultes ayant me 2008-2010 : le plan prévoit de acquis une certaine autonomie. « promouvoir des modèles d’habitat adap- té et de logement accompagné, insérés dans une offre de service diversifiée et En 2005 puis en 2008, le CCAH a soutenu la créa- ouverts sur la communauté » et d’« ex- tion et le développement du FAM Le Volcan. périmenter des logements adaptés, s’ins- pirant du modèle de logements groupés avec service intégré. ». A l’heure actuelle, on observe un déve- loppement de ce type d’établissements médico-sociaux. Les résidents vivent en petit nombre dans des unités de vie dis- tinctes et participent aux tâches de la vie quotidienne, à des activités de loisirs ou professionnelles. Cela est possible grâce ASSOCIATION HAUTE-LOIRE AVENIR au soutien de professionnels formés à la problématique de l’autisme qui les accom- pagnent dans la réalisation de leur projet de vie. 12 11/ Le Livre Blanc de l’Autisme, Autisme France, 2008 ////////////////////////////////////////////////////////////////
L’accès à l’emploi : quelles opportunités ? // peut suivre différents stages pour assurer sa formation et évaluer Sans préparation préalable, l’inser- mettre l’émergence de ce type le type de poste le mieux adapté. tion professionnelle en milieu ordi- d’accompagnement personnalisé Par la suite, elle est accompagnée naire est souvent difficile du fait de favorisant l’accès à l’emploi or- à temps plein au sein de l’entre- la particularité du syndrome autisti- dinaire. Mais des associations prise qui l’embauche : le job coach, que mais aussi de la méconnaissance telles qu’Autisme France, avec l’ap- formé à la fois à la problématique par les employeurs de ce handicap pui de l’APAJH ont d’ores et déjà de l’autisme et à l’accompagnement et des potentialités des personnes. commencé à mettre en place un dans l’emploi, est présent sur le lieu De ce fait, l’accès à l’emploi ordinaire accompagnement personnalisé à de travail pendant quelques semai- ne concerne que peu de personnes travers le job coaching. nes pour former la personne, l’aider aujourd’hui en France. dans ses relations avec ses collègues Cependant, des partenariats se géné- LE JOB COACHING : UN ACCOMPAGNE- mais aussi expliquer aux autres sala- ralisent entre les acteurs de l’emploi MENT INDIVIDUALISÉ POUR UN ACCÈS À riés comment travailler avec elle. et de la formation, l’Education Natio- L’EMPLOI ORDINAIRE Dans un second temps, la durée nale et le médico-social afin de for- Le job coaching consiste à accom- de l’accompagnement sur le lieu mer les jeunes autistes, leur proposer pagner de manière personnalisée de travail est réduite : le job coach des stages les préparant au travail un adulte autiste dans sa recher- vient passer quelques heures par en milieu ordinaire. Ce type d’expé- che d’emploi puis dans son travail semaine avec le salarié, selon ses rimentation se fait particulièrement en milieu ordinaire, en collabora- besoins, ceux de l’employeur et dans le secteur de l’artisanat. tion avec l’employeur. joue alors un rôle de médiateur. Ce Le plan 2008-2010 devrait per- Avant de travailler, la personne soutien se poursuit sur la durée et est garant de la réussite de l’inser- tion professionnelle des personnes Le Foyer d’hébergement La Maison Sésame atteintes d’autisme12. de Sésame Autisme 44, situé à Bouguenais en Loire-Atlantique : une solution d’accueil adaptée Par ailleurs, lorsque le travail en aux besoins des adultes travaillant en ESAT. milieu ordinaire n’est pas possible, l’orientation en ESAT ou en entre- Afin de renforcer et consolider l’accès à l’emploi pour les adultes at- prise adaptée peut se révéler plus teints d’autisme, l’association Sésame Autisme 44 propose d’une part pertinente. Mais peu de personnes une formation continue au sein de l’ESAT La Montagne (formation à la sont accueillies en ESAT, l’accom- restauration et à la pâtisserie, entretien d’espaces verts, conditionne- pagnement n’étant pas toujours ment) et d’autre part un hébergement individualisé au sein du Foyer « La Maison Sésame ». Les travailleurs de l’ESAT acquièrent ainsi des adapté à ce public et la collabo- compétences professionnelles en fonction de leur capacité mais aussi ration avec des travailleurs por- une autonomie dans la vie quotidienne. teurs d’un handicap autre, parfois Ce projet est parti du constat que le manque de formation et de difficile. soutien adaptés est une des causes principales des difficultés d’insertion 12/ Pour plus d’informations sur l’expérimentation des personnes autistes sur le marché du travail, les rendant ainsi dépendan- du job coaching en France : Article paru dans la re- vue Autisme France, novembre 2007 : « Formation tes du soutien de leur famille sur le long terme, indépendamment de leur professionnelle / Accompagnement dans l’emploi : aptitude ou non au travail. Ainsi la conception originale de ce foyer d’héber- EMAAF, le service d’emploi accompagné de l’asso- ciation Emploi Accompagné Autisme France Limou- gement favorise l’insertion sociale et l’indépendance : un espace « héberge- sin et de l’APAJH 87 ». ment accompagné » sous la forme d’une maison pour 6 personnes, divisée en studios individuels, accueille depuis octobre 2008 les travailleurs les plus autonomes, les autres résidant au sein d’un second espace où l’accompa- ASSOCIATION SÉSAME AUTISME 44 gnement est plus proche et adapté aux besoins de chacun. Ce foyer d’hébergement a reçu le soutien financier du CCAH en 2008. ////////////////////////////////////////////////////// 13
CONCLUSION Scolarisation, accès à la formation et à l’em- les bouleversements suscités par tout chan- ploi, accès aux loisirs, formation des profes- gement, il est donc nécessaire de développer sionnels, accompagnement des familles..., l’accueil temporaire, la création de structures tous les aspects de la vie quotidienne sont de transition ainsi que des structures d’héber- à prendre en compte pour un meilleur ac- gement pour les adultes autistes vieillissants. compagnement des enfants et des adultes L’accompagnement au sein de ces établisse- atteints d’autisme ou de troubles envahis- ments devra alors être assuré par du person- sants du développement. nel formé spécifiquement à la problématique de l’autisme et du vieillissement. Mais une attention particulière doit être Parmi les 2 000 places qui doivent être créées portée sur les adultes vieillissants : dans son pour les adultes suite à l’annonce du plan rapport 2007, le Docteur Baghdadli annonce autisme, il apparaît indispensable qu’une part que « des efforts sont faits à propos du dia- soit consacrée aux adultes vieillissants. gnostic et des prises en charge précoces, sans prendre suffisamment en compte l’évo- Par ailleurs, le 8 octobre 2008, une première lution nécessaire de ces prises en charge circulaire relative au plan autisme est parue à long terme, à l’âge adulte ou dans les si- fixant ainsi les axes et les mesures à enga- tuations de vieillissement ». Alors, pour ces ger immédiatement pour sa bonne mise en adultes vieillissants, comment vivre à la mai- œuvre. Ainsi, chaque région doit désigner un son sans l’assistance d’une autre personne, coordonnateur pour le suivi et la mise en œu- sachant que les parents sont eux-mêmes âgés vre du plan sur son territoire. Une méthode et les professionnels souvent peu formés à la d’animation, de mise en œuvre et de suivi du problématique de l’autisme ? Comment accep- plan autisme dans les régions devrait être dé- ter de vivre dans une nouvelle structure quand finie prochainement pour une application dès votre foyer d’accueil ne peut plus vous accueillir, 2009. sachant que tout changement d’habitude et de repère est très perturbant ? Comment trouver Les acteurs associatifs restent attentifs et un lieu de vie tenant compte des spécificités vigilants quant à la mise en œuvre concrète de votre handicap ? Aujourd’hui, il existe très de ce plan et surtout sont en attente de résul- peu de structures en mesure d’accueillir ces tats significatifs. personnes avec une prise en charge spécifi- que. Après une vie en établissement, le retour En parallèle, le CCAH poursuit sa mission d’ac- dans la famille auprès de parents vieillissants, compagnement en direction des associations ou une admission en hôpital psychiatrique, pour développer des solutions d’accueil et constituent souvent les seules solutions d’accompagnement des personnes atteintes d’accueil, non satisfaisantes et source d’an- d’autisme, avec comme toujours pour objectif goisse. Et lorsqu’une solution peut être trou- premier l’amélioration de leur insertion socia- vée au sein d’un établissement, l’accueil se fait le et de leur vie quotidienne. généralement dans l’urgence. Pour minimiser 14
LE CCAH TIENT À REMERCIER POUR LEUR PARTICIPATION À L’ÉLABORATION DE CE DOCUMENT : Marc BECART, président de Sésame autisme 44 Jean-Jacques ESCALLE, président de Haute-Loire Avenir (43) Marie-Christine FARAUT, directrice du CAMSP Les Papillons blancs Paris Nord (75) Catherine GHIDAOUI, directrice du Foyer La Maison Sésame, Sésame Autisme (44) Jean-Jacques HESSIG, secrétaire général de Sésame Autisme France et vice-président d’Autisme 75 Mireille LEMAHIEU, présidente d’Autisme France Olivier MASSON, directeur du CRA Nord Pas-de-Calais Laurence MELLOUL – PIOU, directrice de l’IME Cour de Venise de Paris (75) Valérie MONTREYNAUD, Réseau Autisme Paris Nord Melle RASSRAY, chef de service au CAAP de Vouneuil-Sous-Biard, Autisme France (86) Geneviève REBOUL, directrice du CRA des Pays de la Loire Marie-Christine VIEIRA, coordinatrice nationale de l’Association Volontaires pour les Autistes Coordonnatrice : Karine Reverte (CCAH) Rédactrice : Claire Dupuy (CCAH) 15
L’accompagnement des personnes autistes est aujourd’hui en France en pleine évolution. Un retard important est en effet à rattraper afin d’offrir aux personnes, accueil, hébergement, accompagnement, accès à l’école ou à l’emploi. L’engagement des associations, des person- nes et des familles, et la prise de conscience des pouvoirs publics de la singularité du syndro- me autistique, ont ainsi permis d’aboutir à la mise en œuvre du plan autisme 2008-2010. Depuis sa création, le CCAH soutient la création de structures et de services permettant l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation de handicap. Près de 1 300 établissements et services ont ainsi été aidés financièrement. Cette collection des « Cahiers du CCAH », destinée à tous celles et ceux qui souhaitent mieux appréhender le secteur du handicap, propose de dresser un panorama de cette variété d’expériences exemplaires, leur positionnement dans le contexte législatif actuel, et les efforts à poursuivre pour l’insertion pleine et entière des personnes handicapées dans la société. Document téléchargeable sur www.ccah.fr
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