GNIP-GNOP QUI, QUOI ET POURQUOI ? Présentation de l'exposition - Nelly Maurel, juin 2021
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GNIP-GNOP QUI, QUOI ET POURQUOI ? Présentation de l’exposition - Nelly Maurel, juin 2021 Depuis l’invention du ping-pong, des célébrités, politiciens comme artistes (Georges Moustaki, Tom Cruise, Gerhard Schröder, David Bowie, Henry Miller, Les Beatles, Liz- Taylor, Walter Gropius, Frank Zappa, Mao Zedong, Fidel Castro, Peggy Lee, Yasser Ara- fat, Nancy Sinatra, Prince Charles, Barack Obama, Patrick Bruel, Paul Newman, Nicolas Sarkozy, Mao Tsé-Toung, Popeye, Lauren Bacall, Humphrey Bogart, Gene Kelly, Tom&- Jerry…etc) se montrent en photo au tennis de table. Il semble que cette pratique s’élève naturellement au rang de sport démocratique et donne l’air populaire. Peut-être parce qu’il ne coûte pas cher et n’exclut personne sur des critères physiques. Pas besoin d’être un athlète, mais le ping-pong nécessite des capacités mentales de stratège et du respect pour la fourberie : plus on dissimule son service, plus on brouille son effet, plus on déconcentre son adversaire, plus on gagne. Classé dans la catégorie des sports intenses, il permet de faire une dépense énergétique située entre 250 et 400 kcal/h, à l’instar de l’aérobic et du tennis, plus que pour le jogging ou la natation. Littéral ou pas, le renvoi/palindrome est le maître mot/motif du ping-pong dont le mouve- ment oscille entre au moins deux protagonistes après que l’un d’eux ait effectué un ser- vice, à table. Ping-pong, gnip-gnop, aller-retour, recto-verso, question-réponse, clair-obs- cur, coup-droit, revers, sens et contresens sont à l’honneur. Le coup gauche du coup droit est appelé revers, mais le revers de la médaille est appelé verso. Nous ne savons rien du signe du Recto dans le zodiaque. Retournements de situations, rêve ou réalité, action ou vérité, retour à l’envoyeur, pile ou face, flux et reflux, rebonds, double-sens, toi-même, GNIP-GNOP est une exposition collective à découvrir à la Fondation la Ruche-Seydoux. La proposition d’une exposition ayant pour sujet le ping-pong m’est venue en considérant le nombre de mes amis artistes qui pra- tiquaient ou avaient pratiqué «sérieusement» ce sport. Puis plus métaphoriquement que le travail de certains était une réaction au travail d’un autre. Ils assistent à quelque chose, un évènement ou un objet, et ont le réflexe du coup d’après, ils interprètent, rebondissent et en quelque sorte renvoient la balle, dans le champ visuel et/ou intellectuel. Jean-Louis Fleury, que je rencontre en septembre der- nier me parle du livre Ping-Pong de Jerome Charyn, dont il fut l’ami
et le coach quand ce dernier jouait à Paris avec Georges Moustaki. Ce livre retrace l’in- vention de ce sport, les évolutions de la balle comme de la raquette, les premiers cham- pionnats officiels, l’histoire de Marty Reis- man 1930-2012, surnommé l’Aiguille, cham- pion des États-Unis dans les 60’s et hustler réputé qui jouait pour des paris d’argent. Marty Reisman a défié des maharadjahs et des stars de cinéma partout sur la planète, gagnant assez pour devenir 3 fois millionnaire et perdant assez pour cesser 3 fois d’être millionnaire. Avant chaque match, il estimait la hauteur du filet avec un billet de 100 dollars. « J’ai construit une carrière autour d’un sport qui se joue normalement à la cave à côté du lave-linge. Une drôle de façon de vivre sa vie ». Il a mené une croisade contre les raquettes en mousse qu’il estimait trop rapides « Avant, il y avait un dialogue entre deux joueurs et même un enfant de 6 ans pouvait alors comprendre la différence entre l’attaque et la défense ». Il a écrit une autobiographie : « The Money Player ». À l’âge de 67 ans, il fut Champion des États-Unis de hardbat*. Les rebonds sont nombreux dans cette exposition. Jean-Michel Alberola propose un dessin qui déconstruit et recompose un tableau vu dans un musée. Pierre Alféri fait un safari polysémique. Romain Bernini se passe de raquette et présente l’image peinte d’un couple centré sur une balle bien gardée. Io Burgard et Chloé Dugit-Gros établissent un dialogue entre leurs sculptures en laine et plâtre. Malachi Farrell nous rappelle le renvoi des décisions politiques prises pendant la montée du Covid. Jean-Louis Fleury évoque le sport dont il fut champion départemental dans un film-conférence personnel sur le tennis de table avec la complicité de ses interlocuteurs, Manon, Jean-Philippe Gatien et Jerome Charyn. Jérémie Gindre a envoyé de Suisse une raquette taillée dans un arbre dans lequel il était en train de fabriquer des pagaies pour sa pirogue. Michel gouéry a fabriqué des raquettes aux formes anatomiques, en terre et en porcelaine texturées et gonflées comme des panses cuites. Le travail de Julius Koller, utilisant le tennis de table comme espace relationnel utopique dans les années 70 est présenté sous forme hardbat* sport apparenté au tennis de table des années 1930 à 1940, avant l’avènement des revêtements avec mousse. Le matériel utilisé est simple puisqu’il consiste en un bois de raquette (sans carbone ou autre matière fibreuse) où sont collés des revêtements en caoutchouc à picots courts sans mousse. Un fin tissu peut être ajouté entre le revêtement et le bois. Les revêtements doivent être identiques des 2 côtés de la raquette, de manière à ne pas tromper l’adversaire en tournant la raquette.
de documentation. Arnaud Labelle-Rojoux carbure au minimalisme avec un miroir au titre sérigraphié qui présente l’image que chacun se chargera de remplir. Nelly Maurel rassemble un mélange de styles directs et indirects choisis pour servir le langage et l’image et monter au filet. Camila Oliveira Fairclough présente deux cartons trouvés, duo de sonorités proportionnelles et analogiques au Ping-Pong. En peu de gestes, Hugo Pernet relie les rapports de la substance au titre du tableau Peinture, proposant une correspondance synesthésique entre les syllabes et les couleurs. David Renaud dispose un plateau zen qui réunit le jeu des éléments, la géométrie et la nature. Raphaëlle Ricol présente le tableau d’une partie impossible dans la nature mais possible en peinture par le truchement de ricochets. Florian de la Salle, ayant noté que les couleurs du plateau de jeu d’échecs (jeu qui vise à empêcher un roi de se déplacer) incluait au départ la cou- leur rouge, utilise la surface et les couleurs officielles de la raquette pour reconstruire un échiquier et ses pièces, puis trouve par hasard une photo de Julius Koller en jupe-échi- quier. Alain Séchas présente un dessin de la série Insta Tokyo qui nous parle de lévitation dans la partie. Enfin Mathieu Weiler juxtapose des sphères aux évocations multiples et aux significations éclectiques, de Dante et les cercles de l’enfer en passant par des trous jusqu’au cosmos en traversant un œil. LES PERFORMANCES Le soir du vernissage JEUDI 24 ALON, duo spécialisé dans les performances culinaires, propose des raquettes jouables en dégustation (composées de galettes de riz et de gelées de poivrons, framboise et sésame noir.) Le SAMEDI 26 à partir de 15h Théodora Marcadé et Capucine Baroni liront deux pièces de Nelly Maurel : Déversifier puis Le rouge et le noir, un éclairage statistique - d’environ 4 mn chacune. Pierre Ryngaerts fera tourner les tables avec une pièce conçue pour l’exposition : Ping- Pong Spirit, environ 15mn. Théodora Marcadé et Capucine Baroni joueront une adaptation de leur spectacle : Arrête, je vois la parole qui circule dans tes yeux, environ 30 mn.
Charlie Chaplin Juan Carlos Daniel Balavoine Mark Zuckerberg Yasser Arafat John Lennon Vladimir Putin
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