Guide des vaccinations - Édition 2012

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Guide des vaccinations
Édition 2012

Direction générale de la santé
Comité technique des vaccinations
305

Le Calendrier
des vaccinations
et les recommandations
vaccinales 2011
selon l’avis du Haut Conseil
de la santé publique

308 l 1. Points-clés sur les nouvelles recommandations

308 l 2. Recommandations
308    l   2.1 Vaccination contre la coqueluche
310    l   2.2 Vaccination contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite
 311   l   2.3 Vaccination contre la fièvre jaune
 311   l   2.4 Vaccination contre les virus de la grippe saisonnière
312    l   2.5 Vaccination contre les infections invasives à
               Haemophilus influenzae de type b
313    l   2.6 Vaccination contre l’hépatite A
314    l   2.7 Vaccination contre l’hépatite B
318    l   2.8 Vaccination contre la leptospirose
318    l   2.9 Vaccination contre les infections invasives à
               méningocoque (IIM) de sérogroupe non B
320    l   2.10 Vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV)
320    l   2.11 Vaccination contre les infections invasives à pneumocoque
324    l   2.12 Vaccination contre la rage
325    l   2.13 Vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole
327    l   2.14 Vaccination contre la tuberculose
329    l   2.15 Vaccination contre la typhoïde
329    l   2.16 Vaccination contre la varicelle

332 l 3. Calendrier vaccinal 2011. Tableaux synoptiques
332 l 3.1 Tableau des vaccinations recommandées chez
          les enfants et les adolescents en 2011
306                                                               Guide des vaccinations

      336 l 3.2 Tableau des recommandations vaccinales chez les adultes en
                2011 (en dehors des vaccinations en milieu professionnel)
      338 l 3.3 Calendrier de rattrapage en 2011 des vaccinations
                recommandées de base pour les enfants à partir d’un
                an, les adolescents et les adultes jamais vaccinés
      340 l 3.4 Vaccinations en milieu professionnel. Tableau synoptique

      344 l 4. Informations générales

      344 l 5. Liste des avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) relatifs à
            la vaccination publiés depuis la parution du calendrier vaccinal 2010
307

Le Calendrier des vaccinations
et les recommandations vaccinales
2011 selon l’avis du Haut Conseil
de la santé publique

Ce chapitre reproduit in extenso le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 22 mars 2011 ;
n° 10-11 : p. 101-120. En ligne : http://www.invs.sante.fr/beh/2011/10_11/beh_10_11.pdf
[dernière consultation le 13/12/2011].
Depuis sa parution, les recommandations sanitaires pour les voyageurs ont été actuali-
sées : Recommandations sanitaires pour les voyageurs 2011. Bulletin épidémiologique hebdo-
madaire 2011 ; n° 18-19 : p. 205-228. En ligne : http://www.invs.sante.fr/beh/2011/18_19/
beh_18_19.pdf [dernière consultation le 13/12/2011].

Calendrier vaccinal : obligation légale et expertise
La loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, qui a créé le Haut Conseil de
la santé publique (HCSP), précise1 que « la politique de vaccination est élaborée par le ministre
chargé de la Santé qui fixe les conditions d’immunisation, énonce les recommandations néces-
saires et rend public le calendrier des vaccinations après avis du HCSP »2.
   Le Comité technique des vaccinations (CTV) qui regroupe des experts de différentes
disciplines (infectiologie, pédiatrie, microbiologie, immunologie, épidémiologie, santé
publique, médecine générale, économie de la santé, sociologie…), comité technique
permanent dépendant d’une des commissions spécialisées du HCSP, élabore une propo-
sition de calendrier vaccinal qui est ensuite validée par le Haut Conseil de la santé publique.
   Le calendrier vaccinal, qui fixe les vaccinations applicables aux personnes résidant en
France en fonction de leur âge, résume les recommandations vaccinales « générales ». Il
existe en outre des recommandations vaccinales « particulières » propres à des conditions
spéciales (risques accrus de complications, d’exposition ou de transmission) ou à des
expositions professionnelles. Ces recommandations sont présentées depuis 2009 vaccin
par vaccin.
   Les missions du CTV sont d’assurer la veille scientifique sur les évolutions et les perspec-

1. Article L. 3111-1 du Code de la santé publique.
2. Pour 2004-2008, des objectifs quantifiés relatifs aux vaccinations ont été annexés à la loi : — grippe : atteindre un taux de
couverture vaccinale d’au moins 75 % d’ici à 2008 dans tous les groupes à risque : • personnes souffrant d’une ALD (54 % en
2005-2006), • professionnels de santé (21 % en 2004), • personnes âgées de 65 ans et plus (63 % en 2005-2006) ; — maladies
à prévention vaccinale relevant de recommandations de vaccination en population générale : atteindre ou maintenir (selon les
maladies) un taux de couverture vaccinale d’au moins 95 % aux âges appropriés en 2008 (de 86 à 98 % en 2004).
308                                                                                              Guide des vaccinations

 tives en matière de vaccins, d’élaborer la stratégie vaccinale en fonction des données épidé-
 miologiques et d’études sur le rapport bénéfice-risque individuel et collectif et d’études
 médico-économiques relatives aux mesures envisagées, de proposer des adaptations en
 matière de recommandations et d’obligations vaccinales pour la mise à jour du calen-
 drier vaccinal3, 4. De plus, les recommandations des experts tiennent compte des orienta-
 tions générales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière d’élimination
 de certaines maladies, notamment des objectifs d’élimination de la rougeole en Europe et
 d’éradication de la poliomyélite dans le monde.

 3. Arrêté du 1er février 2011 relatif au Comité technique des vaccinations, publié au JO du 9 février 2011, qui abroge l’arrêté du
 18 septembre 2007.
 4. Entre deux parutions du calendrier vaccinal, les nouvelles recommandations sont consultables sur le site Internet du HCSP :
 http://www.hcsp.fr

   Les recommandations vaccinales liées à des voyages et séjours à l’étranger font l’objet
d’une publication spécifique dans le BEH « Recommandations sanitaires pour les voyageurs »
et ne sont pas incluses dans le calendrier vaccinal 2011.

1. POINTS-CLÉS SUR LES                                              mandations liées à la mise sur le marché
NOUVELLES RECOMMANDATIONS                                           d’un vaccin tétravalent ACYW135 conjugué
                                                                    (cf. paragraphe 2.9) ;
   Le calendrier vaccinal 2011 introduit de                         –– pour les infections à HPV : la fin de la
nouvelles recommandations qui concernent                            recommandation préférentielle du vaccin
les vaccinations contre la fièvre jaune, la                         quadrivalent par rapport au vaccin bivalent
grippe saisonnière, les infections invasives                        (cf. paragraphe 2.10) ;
à méningocoque, les infections à papilloma-                         –– pour la rougeole : la recommandation
virus humains (HPV) et la rougeole.                                 d’administrer deux doses de vaccin trivalent
   Les modifications concernent :                                   (rougeole, oreillons, rubéole) aux personnes
–– pour la fièvre jaune : un changement                             nées entre 1980 et 1991 au lieu d’une seule ;
de recommandation lié à l’allaitement (cf.                          l’extension des recommandations concer-
paragraphe 2.3) ;                                                   nant les professionnels de santé aux profes-
–– pour la grippe saisonnière : la liste des                        sionnels chargés de la petite enfance (cf.
personnes éligibles à la vaccination ; ces                          paragraphe 2.13).
recommandations, applicables pour la saison
2011-2012, pourraient être d’ici là modifiées                       2. RECOMMANDATIONS
en fonction du profil épidémique de la grippe
liée au virus A (H1N1) pdm09 et des popula-                         2.1 VACCINATION CONTRE
tions affectées par les formes graves ; en                          LA COQUELUCHE
revanche, les recommandations pour le
vaccin intradermique, destiné aux personnes                         Recommandations générales
âgées de 60 ans et plus, sont identiques à                            La vaccination contre la coqueluche est
celles des vaccins administrables par voie                          pratiquée avec le vaccin acellulaire combiné
intramusculaire (cf. paragraphe 2.4) ;                              à d’autres valences. La primovaccination
–– pour les infections invasives à méningo-                         des nourrissons comporte trois injections
coque de sérogroupe ACYW135 : les recom-                            à un mois d’intervalle suivies d’un rappel à
Calendrier vaccinal 2011                                                                                          309

16-18 mois. Compte tenu de la persistance                          la coqueluche au cours des dix dernières
d’une incidence élevée de cas de coqueluche                        années), selon les modalités suivantes :
observés chez de très jeunes nourrissons                           –– durant la grossesse pour le père, la fratrie
contaminés par des adolescents ou de jeunes                        et, le cas échéant, l’adulte en charge de
adultes, un rappel est recommandé, depuis                          la garde du nourrisson 6 pendant ses six
1998, entre l’âge de 11 et 13 ans et doit être                     premiers mois de vie ;
pratiqué en même temps que le troisième                            –– pour la mère en post-partum immédiat
rappel diphtérie, tétanos et poliomyélite à                        (l’allaitement ne constitue pas une contre-
concentration normale (DTCaPolio).                                 indication à la vaccination anticoquelu-
   Pour les enfants qui ont échappé à ce                           cheuse).
rappel à 11-13 ans, un rattrapage sera pratiqué                       Chez l’adulte, le délai minimal séparant
par l’administration d’un vaccin quadrivalent                      une vaccination dTPolio de l’administration
dTcaPolio5, à l’âge de 16- 18 ans.                                 du vaccin quadrivalent dTcaPolio peut être
   Pour les enfants qui ont reçu, hors recom-                      ramené à deux ans.
mandation, un rappel coquelucheux à
l’âge de 5-6 ans, le rappel coquelucheux de                        En milieu professionnel
11-13 ans sera différé et un vaccin quadri-                           La vaccination contre la coqueluche
valent dTcaPolio sera proposé à l’âge de                           est recommandée pour les personnels
16-18 ans.                                                         soignants dans leur ensemble, y compris
   En complément de la stratégie dite du                           dans les établissements d’hébergement pour
cocooning (cf. infra), un rattrapage coquelu-                      personnes âgées dépendantes (Ehpad) :
cheux avec le vaccin quadrivalent dTcaPolio                        vaccination par un vaccin quadrivalent
sera proposé chez l’adulte n’ayant pas reçu                        dTcaPolio à l’occasion d’un rappel décennal
de vaccination contre la coqueluche au cours                       dTPolio. Cette mesure s’applique aussi aux
des dix dernières années, notamment à l’occa-                      étudiants des filières médicales et paramé-
sion du rappel décennal diphtérie-tétanos-                         dicales.
poliomyélite de 26-28 ans.                                            Est également recommandé le rattra-
   En l’état actuel des connaissances, notam-                      page des professionnels en contact avec des
ment sur la durée de protection et la tolérance                    nourrissons trop jeunes pour avoir reçu trois
de doses répétées, il n’y a pas lieu d’adminis-                    doses de vaccin coquelucheux :
trer plus d’une dose de vaccin quadrivalent                        –– personnel médical et paramédical des
dTcaPolio chez l’adulte.                                           maternités, des services de néonatologie, de
                                                                   tout service de pédiatrie prenant en charge
Recommandations particulières                                      des nourrissons de moins de 6 mois ;
  La vaccination contre la coqueluche est                          –– personnel de la petite enfance.
également recommandée chez les adultes                                Pour l’ensemble de ces personnels, le délai
susceptibles de devenir parents dans les                           minimal séparant une vaccination dTPolio
mois ou années à venir (stratégie du cocoo-                        de l’administration du vaccin quadrivalent
ning) ainsi que, à l’occasion d’une grossesse,                     dTcaPolio peut être ramené à deux ans. En
la mise à jour des vaccinations pour les                           cas de survenue de cas groupés en collecti-
membres de l’entourage familial (enfant                            vité, ce délai peut être ramené à un mois (cf.
qui n’est pas à jour pour cette vaccination,
adulte qui n’a pas reçu de vaccination contre

5. Vaccin dTcaPolio : vaccin combiné diphtérie, tétanos, polio-
myélite et coqueluche avec des doses réduites d’anatoxine diph-    6. Ces adultes incluent aussi les grands-parents qui gardent
térique (d) et des doses réduites d’antigènes coquelucheux (ca).   occasionnellement leurs petits-enfants.
310                                                                                            Guide des vaccinations

rapport du HCSP relatif à la conduite à tenir                                Diphtérie, tétanos, poliomyélite
devant un ou plusieurs cas de coqueluche7).
                                                                      Schéma vaccinal
                                          Coqueluche                     Primovaccination avec un vaccin
                                                                      combiné : une dose à 2, 3 et 4 mois et
   Schéma vaccinal                                                    une dose de rappel à 16-18 mois.
   –– Primovaccination avec un vaccin                                    Rappels ultérieurs :
   combiné : une dose à 2, 3 et 4 mois et                             –– à 6 ans : une dose avec un vaccin
   une dose de rappel à 16-18 mois. Rappel                            DTPolio (en pratique avec le vaccin
   ultérieur à 11-13 ans (une dose avec un                            dTPolio, compte tenu de la pénurie
   vaccin DTCaPolio).                                                 durable en vaccin DTPolio) ;
   –– Rappel chez les adultes (une dose                               –– à 11-13 ans : une dose avec un vaccin
   avec un vaccin dTcaPolio) si projet                                DTCaPolio ;
   d’être parent, lors d’une grossesse                                –– à 16-18 ans : une dose avec un vaccin
   pour l’entourage familial, lors du rappel                          dTPolio ;
   décennal de 26-28 ans, en l’absence de                             –– à 26-28 ans : une dose de dTPolio,
   vaccination par la coqueluche depuis                               remplacée par une dose de dTcaPolio en
   dix ans.                                                           l’absence de vaccination par la coque-
      Remarque : en l’état actuel des                                 luche depuis dix ans ;
   connaissances, il n’y a pas lieu d’admi-                           –– puis une dose de dTPolio tous les
   nistrer plus d’une dose de vaccin quadri-                          dix ans.
   valent dTcaPolio chez l’adulte.

                                                                      Les rappels à partir de 16-18 ans et ceux de
2.2 VACCINATION CONTRE                                             l’adulte, tous les dix ans, sont recommandés
LA DIPHTÉRIE, LE TÉTANOS,                                          en utilisant un vaccin combiné tétanique,
LA POLIOMYÉLITE                                                    poliomyélitique et diphtérique (ce dernier à
                                                                   concentration réduite, dTPolio).
Recommandations générales                                             Le vaccin contenant une dose réduite
   La primovaccination qui comprend trois                          d’anatoxine diphtérique (dTP) peut être
injections espacées d’un mois à 2, 3 et 4 mois                     utilisé en cas de pénurie du vaccin combiné
suivies d’un rappel à l’âge de 16-18 mois                          contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyé-
est obligatoire. Les rappels jusqu’à l’âge                         lite (DTPolio), à partir de l’âge de 6 ans9.
de 13 ans sont obligatoires pour la polio-
myélite8. Les rappels contenant les compo-                         En milieu professionnel10
santes tétanique et diphtérique à concen-                            Rappel effectué tous les dix ans avec un
tration normale sont recommandés à 6 ans                           vaccin contenant une dose réduite d’ana-
(DTPolio), à 11-13 ans avec un vaccin conte-                       toxine diphtérique (dTP).
nant de plus la valence coqueluche acellulaire
(DTCaPolio).

7. Rapport daté du 5 septembre 2008, disponible sur le site        9. À ce jour, cette indication a une AMM provisoire.
internet du HCSP : http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/        10. Vaccinations obligatoires pour les professionnels de santé :
hcspr20080905_coqueluche.pdf                                       personnels visés par l’article L. 3111-4 du Code de la santé
8. Articles L. 3111-2 et 3 et R. 3111-2 et 3 du Code de la santé   publique (voir l’arrêté du 15 mars 1991 et les deux arrêtés du
publique.                                                          6 mars 2007).
Calendrier vaccinal 2011                                                                                          311

Risques chez les voyageurs                                         Recommandations générales
  Cf. Recommandations sanitaires pour les                            La vaccination contre la grippe est recom-
voyageurs 2010 ; BEH n° 21-22 du 1er juin 2010.                    mandée chaque année pour les personnes
                                                                   âgées de 65 ans et plus.
2.3 VACCINATION CONTRE
LA FIÈVRE JAUNE                                                    Recommandations particulières
                                                                      La vaccination est recommandée chez :
Recommandations particulières                                      –– les personnes, y compris les enfants à partir
   La vaccination contre la fièvre jaune11 est                     de l’âge de 6 mois et les femmes enceintes,
obligatoire pour les résidents du département                      atteintes des pathologies suivantes :
de la Guyane. Sauf en cas de situation épidé-                            • affections bronchopulmonaires
mique, chez les femmes qui allaitent, cette vacci-                    chroniques répondant aux critères de
nation doit être reportée tant que le nourrisson                      l’ALD 14 (asthme et BPCO),
allaité n’a pas atteint l’âge de 6 mois.                                 • insuffisances respiratoires chroniques
                                                                      obstructives ou restrictives quelle que soit
Risques chez les voyageurs                                            la cause, y compris les maladies neuro-
  Cf. Recommandations sanitaires pour les                             musculaires à risque de décompensation
voyageurs 2010 ; BEH n° 21-22 du 1er juin 2010.                       respiratoire, les malformations des voies
                                                                      aériennes supérieures ou inférieures, les
                                         Fièvre jaune                 malformations pulmonaires ou les malfor-
                                                                      mations de la cage thoracique,
   Schéma vaccinal                                                       • maladies respiratoires chro­niques ne
     Adultes et enfants âgés de 9 mois                                remplissant pas les critères de l’ALD mais
   et plus : une dose unique de 0,5 ml du                             susceptibles d’être aggravées ou décom-
   vaccin reconstitué.                                                pensées par une affection grippale, dont
     Durée de protection : dix ans                                    asthme, bronchite chronique, bronchiecta-
                                                                      sies, hyper-réactivité bronchique :
                                                                          • dysplasies broncho-pulmonaires13,
2.4 VACCINATION CONTRE LES                                                • mucoviscidose,
VIRUS DE LA GRIPPE SAISONNIÈRE                                            • cardiopathies congénitales cyano-
                                                                             gènes ou avec une HTAP et/ou une
   Les recommandations concernant le vaccin                                  insuffisance cardiaque,
contre les virus grippaux saisonniers peuvent                             • insuffisances cardiaques graves,
évoluer en fonction de données épidémiolo-                                • valvulopathies graves,
giques et ainsi faire l’objet de recommanda-                              • troubles du rythme graves justifiant
tions actualisées non incluses dans le calen-                                un traitement au long cours,
drier vaccinal12.                                                         • maladies des coronaires,
                                                                          • antécédents d’accident vasculaire
11. Il existe d’exceptionnels effets indésirables graves ; une
information est disponible sur le site de la société de médecine
                                                                             cérébral,
des voyages (En ligne : http://www.medecine-voyages.fr/down-              • formes graves des affections neurolo-
load.php5?id=34).
12. Ainsi, les données épidémiologiques observées lors de la
                                                                             giques et musculaires (dont myopa-
saison 2010-2011 (circulation active du virus A (H1N1) pdm09)
ont conduit le CTV/HCSP à actualiser en décembre 2010 ses
recommandations de septembre 2010 et à ajouter les femmes
enceintes et les personnes obèses à la liste des personnes éli-    13. Traitée au cours des six mois précédents par ventilation
gibles à la vaccination pour cette saison.                         mécanique et/ou oxygénothérapie prolongée et/ou traitement
En ligne : http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/                médicamenteux continu (corticoïdes, bronchodilatateurs, diu-
hcspa20101229_actuavacgrippe.pdf                                   rétiques).
312                                                                                  Guide des vaccinations

          thie, poliomyélite, myasthénie,                     l’industrie des voyages accompagnant les
          maladie de Charcot),                                groupes de voyageurs (guides).
        • paraplégies et tétraplégies avec
          atteinte diaphragmatique,                                                      Grippe saisonnière
        • néphropathies chroniques graves,
        • syndromes néphrotiques,                               Schéma vaccinal
        • drépanocytoses, homozygotes et                        –– Vaccins administrés par voie intra-
          doubles hétérozygotes S/C, thalasso                   musculaire :
          drépanocytose,                                                 Âge            Dose     Nombre de doses
        • diabètes de type 1 et de type 2,                       De 6 mois à 35 mois   0,25 ml        1 ou 2*
      • déficits immunitaires ­       p rimitifs                 De 3 à 8 ans          0,5 ml         1 ou 2*
   ou acquis (pathologies oncologiques                           À partir de 9 ans     0,5 ml            1
   et hématologiques, transplantations                          *2 doses à un mois d’intervalle en
   d’organe et de cellules souches hémato-                      primovaccination, 1 dose en rappel annuel.

   poïétiques, déficits immunitaires hérédi-                    –– Vaccin Intanza® 15 µg, administrable
   taires, maladies inflammatoires et/                          uniquement par voie intradermique,
   ou auto-immunes recevant un traite-                          à partir de l’âge de 60 ans : 1 dose de
   ment immunosuppresseur), excepté les                         0,1 ml.
   personnes qui reçoivent un traitement
   régulier par immunoglobulines ; personnes
   infectées par le VIH quel que soit leur âge                2.5 VACCINATION
   et leur statut immunovirologique ;                         CONTRE LES INFECTIONS
–– les personnes séjournant dans un établis-                  INVASIVES À HAEMOPHILUS
sement de soins de suite ainsi que dans un                    INFLUENZAE DE TYPE B
établissement médico-social d’hébergement
quel que soit leur âge ;                                      Recommandations générales
–– l’entourage14 familial des nourrissons de                     La vaccination qui comporte trois injec-
moins de 6 mois présentant des facteurs                       tions à un mois d’intervalle suivies d’un
de risque de grippe grave ainsi définis :                     rappel à 16-18 mois est recommandée pour
prématurés, notamment ceux porteurs de                        tous les enfants, en combinaison avec
séquelles à type de bronchodysplasie, et                      les vaccins diphtérique, tétanique, polio-
enfants atteints de cardiopathie congénitale,
de déficit immunitaire congénital, de patho-                                 Infections invasives à
logie pulmonaire, neurologique ou neuro-                           Haemophilus influenzae de type b
musculaire ou d’une affection longue durée
(cf. supra).                                                    Schéma vaccinal
                                                                   Vaccin combiné : une dose à 2, 3 et
En milieu professionnel                                         4 mois et une dose de rappel à 16-18 mois.
  Professionnels de santé et tout profes-                          Rattrapage pour les enfants non
sionnel en contact régulier et prolongé avec                    vaccinés par un vaccin monovalent ou
des personnes à risque de grippe sévère.                        combiné :
  Personnel navigant des bateaux de                             –– entre 6 et 12 mois : deux doses et un
croisière et des avions et personnel de                         rappel ;
                                                                –– au-delà de 12 mois et jusqu’à 5 ans :
14. La notion d’entourage comprend le milieu familial (per-
sonnes résidant sous le même toit), la nourrice et tous les
                                                                une seule dose.
contacts réguliers du nourrisson.
Calendrier vaccinal 2011                                                                                        313

myélitique et coquelucheux acellulaire ±                                                                Hépatite A
hépatite B. Un rattrapage vaccinal peut être
effectué jusqu’à l’âge de 5 ans.                                Schéma vaccinal
                                                                   Une injection
2.6 VACCINATION CONTRE                                             Rappel : six à douze mois plus tard.
L’HÉPATITE A                                                    Cette seconde dose peut être adminis-
                                                                trée jusqu’à trente-six mois ou cinq ans,
Recommandations particulières                                   selon la spécialité, après la première
   La vaccination contre l’hépatite A est                       injection. Durée de protection : cf. Guide
recommandée pour les :                                          des vaccinations 2008, page 224.
–– jeunes accueillis dans les établissements et
services pour l’enfance et la jeunesse handi-
capées ;                                                     tions précédentes n’est pas remplie, une
–– patients atteints de mucoviscidose et/                    sérologie préalable est fortement recom-
ou de pathologie hépatobiliaire chronique                    mandée, à la recherche d’anticorps totaux
susceptibles d’évoluer vers une hépatopa-                    témoins d’une immunité ancienne, à condi-
thie chronique (notamment dues au virus de                   tion que sa réalisation soit compatible avec
l’hépatite B, de l’hépatite C ou à une consom-               le délai de quatorze jours suivant l’apparition
mation excessive d’alcool) ;                                 des signes cliniques du cas ;
–– enfants, à partir de l’âge de un an, nés de               –– des communautés de vie en situation
familles dont l’un des membres (au moins)                    d’hygiène précaire16. La population exposée,
est originaire d’un pays de haute endémicité                 définie par l’investigation épidémiologique17,
et qui sont susceptibles d’y séjourner ;                     sera vaccinée dès l’apparition du premier cas
–– homosexuels masculins.                                    et dans un délai maximum de quatorze jours
   En présence d’un (ou de plusieurs) cas                    suivant l’apparition des signes cliniques de
d’hépatite A confirmé, en complément des                     ce cas, afin d’éviter une extension épidé-
mesures d’hygiène et de l’information des                    mique au sein de la communauté et une
sujets contacts, la vaccination est recom-                   diffusion hors de la communauté.
mandée dans :
–– l’entourage familial d’un patient atteint                 En milieu professionnel
d’hépatite A (ou de toute personne vivant                       La vaccination contre l’hépatite A est
sous le même toit que le cas), afin d’éviter                 recommandée pour les personnels exposés
une dissémination intrafamiliale 15. Il est                  professionnellement à un risque de contami-
recommandé de vacciner le plus tôt possible,                 nation18 :
sans examen sérologique préalable et dans                    –– s’occupant d’enfants n’ayant pas atteint
un délai maximum de 14 jours suivant                         l’âge de la propreté (par exemple personnels
l’apparition des signes cliniques du cas,                    des crèches, assistantes maternelles…) ;
les personnes n’ayant jamais été vaccinées
                                                             16. Définie notamment par l’absence de sanitaires individuels,
contre l’hépatite A, réunissant toutes les                   d’accès direct dans le domicile à l’eau potable et de tout-à-
conditions suivantes : nées après 1945, sans                 l’égout. Cette situation dans laquelle l’expérience montre que
                                                             l’amélioration des mesures d’hygiène sur le court terme est très
antécédent connu d’ictère et n’ayant pas                     difficilement réalisable, concerne en particulier les communau-
séjourné plus d’un an dans un pays de forte                  tés de gens du voyage.
                                                             17. Elle est menée par l’agence régionale de santé (ARS).
endémicité. Si l’une au moins des condi-                     18. En l’absence de risque majoré d’hépatite A et du fait de
                                                             l’existence de règles de manipulation des selles dans les labo-
                                                             ratoires d’analyses de biologie médicale, la vaccination contre
15. Pouvant entraîner notamment des formes potentiellement   l’hépatite A n’est pas recommandée pour les personnels y exer-
graves chez l’adulte.                                        çant une activité professionnelle.
314                                                                                      Guide des vaccinations

–– des structures collectives d’accueil pour                tation médicale ou de prévention. Dans ce
personnes handicapées ;                                     contexte, pour les adolescents de 11 à 15 ans
–– en charge de traitement des eaux usées ;                 révolus, un schéma simplifié à deux injec-
–– impliqués dans la préparation alimentaire                tions séparées de six mois peut être utilisé (cf.
en restauration collective.                                 schémas vaccinaux ci-dessous).
                                                               Pour les nourrissons dont les parents
Risques chez les voyageurs                                  préfèrent que la vaccination contre l’hépatite B
  Cf. Recommandations sanitaires pour les                   soit faite en même temps que les autres vaccins,
voyageurs 2010 ; BEH n° 21-22 du 1er juin 2010.             le vaccin combiné hexavalent contre la diphtérie,
                                                            le tétanos, la coqueluche (vaccin acellulaire), la
2.7 VACCINATION CONTRE                                      poliomyélite (vaccin inactivé), les infections à
L’HÉPATITE B                                                Haemophilus influenzae de type b et l’hépatite B
                                                            peut être utilisé. Il est alors recommandé l’utili-
   La politique de vaccination contre l’hépa-               sation du calendrier suivant (Tableau 1).
tite B en France repose sur deux stratégies :
–– l’identification et la vaccination des                   Recommandations particulières
personnes à risque élevé d’exposition ;                        Bien que déjà ciblées par les recomman-
–– et, dans la perspective de contrôle à plus               dations générales, les catégories d’enfants
long terme de l’hépatite B, la vaccination des              et adolescents suivantes sont exposées à un
nourrissons et le rattrapage des enfants et                 risque particulier qu’il convient de souligner :
adolescents jusqu’à l’âge de 15 ans révolus.                   a. enfants et adolescents accueillis dans
                                                            les services et institutions pour l’enfance et
Recommandations générales                                   la jeunesse handicapées ;
   Le HCSP/CTV recommande que la vaccina-                      b. enfants d’âge préscolaire accueillis en
tion contre l’hépatite B continue de s’appli-               collectivité.
quer en priorité à tous les nourrissons.                       Sont en outre concernés les :
   Il recommande aussi que le rattrapage de la                 c. nouveau-nés de mère porteuse de l’anti-
vaccination contre l’hépatite B soit poursuivi              gène HBs : la vaccination doit être pratiquée
chez les enfants et les adolescents jusqu’à l’âge           impérativement à la naissance 19, selon un
de 15 ans révolus. Tout enfant ou adolescent                19. Circulaire n°DGS/SD5C/DHOS/E2/2004/532 du
âgé de moins de 16 ans, non antérieurement                  10 novembre 2004 relative au dépistage obligatoire au cours
                                                            de la grossesse de l’antigène HBs du virus de l’hépatite B et à
vacciné, devrait se voir proposer la vaccination            la vaccination des nouveau-nés de femmes porteuses de l’anti-
contre l’hépatite B à l’occasion d’une consul-              gène du virus de l’hépatite B.

   TABLEAU 1

   Calendrier de vaccination contre l’hépatite B chez les nourrissons

            Âge            Vaccin                                          Valences
     Deux mois         Vaccin hexavalent   Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polio, infections à Haemophilus influenzae b,
                                           Hépatite B
     Trois mois        Vaccin pentavalent Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polio, infections à Haemophilus influenzae b
     Quatre mois       Vaccin hexavalent   Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polio, infections à Haemophilus influenzae b,
                                           Hépatite B
     Seize à           Vaccin hexavalent   Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polio, infections à Haemophilus influenzae b,
     dix‑huit mois                         Hépatite B
Calendrier vaccinal 2011                                                                                             315

schéma en trois injections et avec un vaccin                         médicaments dérivés du sang (hémophiles,
autre que HB Vax Pro® 5 µg 20, associée                              dialysés, insuffisants rénaux…) ;
à l’administration d’immunoglobulines                                   k. personnes candidates à une greffe
anti-HBs. Un schéma à 4 doses est recom-                             d’organe, de tissu ou de cellules ;
mandé pour les prématurés de moins de                                   l. personnes de l’entourage d’une personne
32 semaines ou de poids inférieur à 2 kg20.                          infectée par le virus de l’hépatite B ou porteur
   L’efficacité de ces mesures de prévention                         chronique de l’antigène HBs (personnes
doit être évaluée par la recherche de l’anti-                        vivant sous le même toit) ;
gène HBs et le titrage des anticorps anti-HBs,                          m. partenaires sexuels d’une personne
à partir de l’âge de 9 mois, et si possible un à                     infectée par le virus de l’hépatite B ou porteur
quatre mois après la dernière dose vaccinale20.                      chronique de l’antigène HBs ;
   d. enfants et adultes accueillis dans les                            n. personnes détenues qui peuvent
institutions psychiatriques ;                                        cumuler un certain nombre de facteurs
   e. personnes ayant des relations sexuelles                        d’exposition au virus de l’hépatite B.
avec des partenaires multiples ;                                        La pertinence d’un contrôle de l’immu-
   f. toxicomanes utilisant des drogues paren-                       nité pour les personnes vaccinées après l’âge
térales ;                                                            de 25 ans, en dehors des catégories i, j et k,
   g. voyageurs dans les pays de moyenne                             est à examiner au cas par cas en fonction de
ou de forte endémie (cf. infra Risques chez les                      l’intensité de l’exposition et de la présence de
voyageurs) ;                                                         facteurs de non-réponse à la vaccination.
   h. personnes amenées à résider en zones                              La pratique de rappels systématiques n’est
de moyenne ou de forte endémie ;                                     pas recommandée. Mais ceci ne s’applique
   i. personnes qui, dans le cadre d’acti-                           pas aux insuffisants rénaux chroniques
vités professionnelles ou bénévoles, sont                            dialysés et aux personnes immunodéprimées
susceptibles d’être en contact direct avec                           exposées au risque (après avis d’experts)
des patients et/ou d’être exposées au sang                           chez qui une sérologie annuelle est recom-
et autres produits biologiques, soit direc-                          mandée avec rappel dès que le taux d’anti-
tement (contact direct, projections), soit                           corps descend au-dessous du seuil protec-
indirectement (manipulation et transport                             teur, quel que soit l’âge.
de dispositifs médicaux, de prélèvements
biologiques, de linge, de déchets), [à titre                         En milieu professionnel
indicatif et non limitatif sont concernés : les                         L’article L. 3111-4 du Code de la santé
professionnels de santé libéraux, les secou-                         publique (CSP) rend obligatoire la vaccina-
ristes, les gardiens de prison, les éboueurs,                        tion contre l’hépatite B pour les personnes
les égoutiers, les policiers, les tatoueurs21…] ;                    exerçant une activité professionnelle les
   j. personnes susceptibles de recevoir des                         exposant à des risques de contamination
transfusions massives et/ou itératives ou des                        dans un établissement ou organisme de
                                                                     soins ou de prévention, public ou privé dont
20. Avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France
(section maladies transmissibles) relatif à la vaccination des
                                                                     la liste est précisée par l’arrêté du 15 mars
nouveau-nés de mère porteuse du virus de l’hépatite B, du            199122.
23 juin 2006.
21. Avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France du
15 septembre 2000 concernant les règles de prophylaxie des
infections pour la pratique « d’actes corporels » sans caractère
médical avec effraction cutanée (tatouage, piercing, dermogra-
phie, épilation par électrolyse, rasage) et avis du Haut Conseil
de la santé publique du 5 juillet 2007 sur le projet de décret       22. Cet arrêté a été modifié par l’arrêté du 29 mars 2005 qui
fixant les règles d’hygiène et de salubrité à respecter lors de la   complète la liste des autres établissements et organismes par
pratique du tatouage par effraction cutanée et du ­perçage.          les mots « services d’incendie et de secours ».
316                                                                                             Guide des vaccinations

   Les deux arrêtés du 6 mars 200723 visent                             Le second, relatif aux conditions
à protéger ces personnels mais également à                           d’immunisation23,25 des personnes visées à
protéger les patients vis-à-vis de la transmis-                      l’article L. 3111-4 du CSP et abrogeant l’arrêté
sion de ce virus par un soignant qui en serait                       du 26 avril 1999, indique que :
porteur chronique.                                                   I. les personnes visées à l’article L. 3111-4
   Le premier, relatif à la liste des élèves                         sont considérées comme immunisées contre
et étudiants des professions médicales                               l’hépatite B si au moins l’une des conditions
et pharmaceutiques et des autres profes-                             suivantes est remplie :
sions de santé, dresse la liste des études qui                             • présentation d’une attestation
imposent une obligation vaccinale pour les                              médicale ou d’un carnet de vaccination
étudiants. Cette liste est la suivante :                                prouvant que la vaccination contre l’hépa-
–– professions médicales et pharmaceu-                                  tite B a été menée à son terme selon le
tiques : médecin ; chirurgien-dentiste ;                                schéma recommandé26 ;
pharmacien ; sage-femme ;                                                  • vaccination avant l’âge de 13 ans,
–– autres professions de santé : infirmier ;                            pour les médecins, chirurgiens-dentistes,
infirmier spécialisé ; masseur kinésithéra-                             sages-femmes, infirmiers, pharmaciens,
peute ; pédicure podologue ; manipulateur                               techniciens en analyses biomédicales ;
d’électroradiologie médicale ; aide-soignant ;                             • vaccination avant l’âge de 25 ans,
ambulancier ; auxiliaire de puériculture ;                              pour les aides-soignants, ambulanciers,
technicien en analyses biomédicales.                                    auxiliaires de puériculture, manipulateurs
   Il n’y a plus d’obligation vaccinale contre                          d’électroradiologie médicale, masseurs
l’hépatite B, la diphtérie, le tétanos et la                            kinésithérapeutes, pédicures-podologues ;
poliomyélite à l’entrée dans les filières                                  • présentation d’une attestation
de formation pour les audioprothésistes,                                médicale prouvant que la vaccination
ergothérapeutes, orthophonistes, orthop-                                contre l’hépatite B a été menée à son terme
tistes, psychomotriciens. Il n’en demeure                               et d’un résultat, même ancien, indiquant
pas moins que les personnes exerçant ces                                que les anticorps anti-HBs étaient présents
professions peuvent être soumises à l’obli-                             à un titre supérieur à 100 mUI/ml27 ;
gation vaccinale lorsqu’elles les exercent                                 • présentation d’une attestation
dans l’un des établissements dans lequel                                médicale prouvant que la vaccination
le personnel exposé doit être vacciné si le                             contre l’hépatite B a été menée à son
médecin du travail évalue que l’exposition de                           terme et de résultats prouvant que, si des
cette personne au risque le justifie24.

23. Arrêté du 6 mars 2007 relatif à la liste des élèves et étu-      25. Par ailleurs, une contre-indication à la vaccination contre
diants des professions médicales et pharmaceutiques et des           l’hépatite B correspond de fait à une inaptitude à une orien-
autres professions de santé, pris en application de l’article        tation vers des professions médicales ou paramédicales dans
L. 3111-4 du Code de la santé publique, et arrêté du 6 mars 2007     la mesure où il n’existe pas de poste de travail de soignant qui
fixant les conditions d’immunisation des personnes visées à          pourrait être considéré comme n’étant pas à risque d’exposi-
l’article L. 3111-4 du CSP, parus au JO n° 68 du 21 mars 2007.       tion, sauf s’il s’agit d’un poste exclusivement administratif. Le
24. Il convient de rappeler qu’il est impossible de déroger à        fait est qu’au cours de leur formation, tous ces futurs profes-
l’obligation vaccinale contre l’hépatite B. En effet cette obliga-   sionnels sont amenés à effectuer des stages les mettant dans
tion vaccinale se justifie à la fois pour protéger les soignants     différentes situations professionnelles, dont la plupart à risque
et futurs soignants, en raison des contacts possibles avec des       d’exposition aux agents biologiques et au virus de l’hépatite B.
sujets susceptibles d’être porteurs du virus, en particulier dans    (Circulaire n°DGS/SD5C/2007/164 du 16 avril 2007).
les établissements de santé, et aussi pour protéger les patients     26. Le schéma à 4 doses recommandé antérieurement
d’une contamination soignant-soigné. Toutefois, un simple            convient aussi.
stage d’observation dans un établissement de santé ou médico-        27. En cas de présence conjointe d’anticorps anti-HBc avec
social ne doit pas donner lieu à la vaccination obligatoire contre   des anticorps anti-HBs qui témoignent d’une infection VHB
l’hépatite B.                                                        ancienne, la vaccination est inutile.
Calendrier vaccinal 2011                                                                                                    317

                                                                                                                    Hépatite B

   Schémas vaccinaux
      En population générale : un schéma préférentiel en trois injections, qui respecte un
   intervalle d’au moins un mois entre la première et la deuxième injection, et un intervalle
   compris entre cinq et douze mois entre la deuxième et la troisième injection, est recom-
   mandé (par exemple schéma 0, 1, 6 mois).
      Au-delà des trois injections de ce schéma initial, les rappels systématiques de vaccin
   contre l’hépatite B ne restent recommandés que dans des situations particulières.
      Pour les adolescents âgés de 11 à 15 ans révolus, non antérieurement vaccinés, la vacci-
   nation est réalisée en suivant :
   –– soit le schéma classique à trois doses (cf. ci-dessus) ;
   –– soit un schéma à deux doses, avec un des deux vaccins ayant l’AMM pour cette indica-
   tion (Engerix B® 20 µg1 ou vaccin Genhevac B® Pasteur 20 µg) en respectant un inter-
   valle de six mois entre les deux doses, et en l’absence de risque élevé2 d’infection par le
   virus de l’hépatite B dans les six mois qui séparent les deux injections.
      Pour les nouveau-nés de mère porteuse de l’antigène HBs, la vaccination doit être prati-
   quée impérativement à la naissance3, selon un schéma en trois injections (une dose à 0, 1
   et 6 mois) et avec un vaccin autre que HB Vax Pro® 5 µg4, la première dose étant associée
   à l’administration d’immunoglobulines anti-HBs.
      Un schéma à quatre doses (une dose à 0, 1, 2 et 6 mois) est recommandé pour les
   prématurés de moins de 32 semaines ou de poids inférieur à 2 kg.
      Pour certains cas particuliers, un schéma adapté, incluant trois doses à un mois d’inter-
   valle et une quatrième dose un an plus tard, peut être proposé lorsque l’immunité doit
   être rapidement acquise (étudiants non vaccinés des filières médicales et paramédicales,
   départ imminent pour un séjour prolongé en zone de moyenne ou de forte endémie).

   1. Le vaccin Engerix B® 10 µg n’est pas adapté au schéma vaccinal à 2 doses.
   2. Pour les adolescents, il s’agit en particulier de ceux qui sont accueillis dans les services et institutions pour l’enfance et la
   jeunesse handicapées, ou dans les institutions psychiatriques, exposés à des relations sexuelles avec des partenaires mul-
   tiples, toxicomanes utilisant des drogues parentérales, voyageurs ou résidents dans des pays de moyenne ou de forte endé-
   mie (après évaluation des risques), susceptibles de recevoir des transfusions massives ou itératives, dans l’entourage d’un
   sujet infecté par le virus de l’hépatite B (famille vivant sous le même toit) ou des partenaires sexuels d’un sujet infecté par
   le virus de l’hépatite B.
   3. Circulaire n°DGS/SD5C/DHOS/E2/2004/532 du 10 novembre 2004 relative au dépistage obligatoire au cours de la gros-
   sesse de l’antigène HBs du virus de l’hépatite B et à la vaccination des nouveau-nés de femmes porteuses de l’antigène du
   virus de l’hépatite B.
   4. Avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France (section maladies transmissibles) relatif à la vaccination des nou-
   veau-nés de mère porteuse du virus de l’hépatite B, du 23 juin 2006.

   anticorps anti-HBs28 sont présents à une                            II. si aucune des conditions ci-dessus n’est
   concentration comprise entre 10 mUI/ml                              remplie et si le titre des anticorps anti-HBs
   et 100 mUI/ml, l’antigène HBs est simulta-                          dans le sérum est inférieur à 10 mUI/ml, les
   nément indétectable par des méthodes de                             mesures à mettre en œuvre sont subordon-
   sensibilité actuellement acceptées.                                 nées au résultat de la recherche de l’antigène
                                                                       HBs :
                                                                             • lorsque l’antigène HBs n’est pas
28. En cas de taux d’anticorps anti-HBs compris entre 10 et 100
mUI/ml et après avoir éliminé la présence de l’antigène HBs, la
                                                                          détectable dans le sérum, la vaccination
personne est considérée comme immunisée.                                  doit être faite, ou reprise, jusqu’à détection
318                                                                                             Guide des vaccinations

   d’anticorps anti-HBs dans le sérum, sans                         nelle30 exposant spécifiquement au risque de
   dépasser six injections (soit trois doses                        contact fréquent avec des lieux infestés par
   additionnelles à la primo-vaccination).                          les rongeurs, telle qu’elle peut se présenter
   L’absence de réponse à la vaccination n’est                      dans les cadres suivants :
   définie que par un dosage du taux d’anti-                        –– curage et/ou entretien de canaux, étangs,
   corps un à deux mois après la sixième injec-                     lacs, rivières, voies navigables, berges ;
   tion. Dans le cas où la personne aurait déjà                     –– activités liées à la pisciculture en eaux
   reçu six doses ou plus sans dosage d’anti-                       douces ;
   corps (schéma ancien avec primo-vaccina-                         –– travail dans les égouts, dans certains
   tion et plusieurs rappels à cinq ans d’inter-                    postes exposés des stations d’épuration ;
   valle), l’indication d’une dose de rappel                        –– certaines activités spécifiques en eaux
   supplémentaire, suivie un à deux mois                            douces pratiquées par les pêcheurs profes-
   après d’une nouvelle recherche d’anti-                           sionnels, plongeurs professionnels, gardes-
   corps, peut être posée par le médecin. En                        pêche ;
   l’absence de réponse à la vaccination, les                       –– certaines activités spécifiques aux
   postulants ou les professionnels peuvent                         COM-ROM (ex DOM-TOM).
   être admis ou maintenus en poste, sans
   limitation d’activité mais ils doivent être                                                               Leptospirose
   soumis à une surveillance annuelle29 des
   marqueurs sériques du virus de l’hépatite                           Schéma vaccinal
   B (antigène HBs et anticorps anti-HBs) ;                               Deux injections à quinze jours d’inter-
      • si l’antigène HBs est détecté dans                             valle, un rappel quatre à six mois plus
   le sérum, il n’y a pas lieu de procéder à la                        tard puis tous les deux ans, si l’exposi-
   vaccination.                                                        tion persiste.

Risques chez les voyageurs
  Cf. Recommandations sanitaires pour les                           2.9 VACCINATION CONTRE
voyageurs 2010 ; BEH n° 21-22 du 1er juin 2010.                     LES INFECTIONS INVASIVES
                                                                    À MÉNINGOCOQUE (IIM) DE
2.8 VACCINATION CONTRE                                              SÉROGROUPE NON B
LA LEPTOSPIROSE
                                                                    Recommandations générales
En milieu professionnel                                               La vaccination systématique avec une seule
   La vaccination est proposée par le médecin                       dose de vaccin méningococcique C conjugué
du travail, au cas par cas, après évalua-                           est recommandée chez tous les nourrissons
tion individualisée du risque. La vaccina-                          âgés de 12 à 24 mois.
tion sera proposée, après s’être assuré de                            Durant la période initiale de mise en place
la mise en œuvre des mesures de protec-                             de cette stratégie et en attendant son impact
tion générales et individuelles et après infor-                     optimal par la création d’une immunité de
mation sur la maladie, les comportements à
risque et sur l’efficacité relative du vaccin, aux                  30. Avis du CSHPF du 18 mars 2005 relatif aux recomman-
personnes exerçant une activité profession-                         dations pour la prévention de la leptospirose en cas d’acti-
                                                                    vité professionnelle à risque. Voir aussi le rapport : « Nouvelles
                                                                    recommandations relatives à la prévention du risque chez les
                                                                    personnes exposées à la leptospirose » (CSHPF, 18 mars 2005),
                                                                    consultable sur. Le site internet du ministère chargé de la Santé
29. Pour les professions pratiquant des actes invasifs telles que   En ligne : http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/cshpf/a_
définies dans l’avis du CSHPF du 27 juin et 7 novembre 2003.        mt_300905_lepto.pdf
Calendrier vaccinal 2011                                                                                 319

groupe, l’extension de cette vaccination systé-                                     IIM de sérogroupe non B
matique jusqu’à l’âge de 24 ans révolus est
aussi recommandée avec un vaccin ménin-                               Vaccins disponibles et
gococcique C monovalent selon le même                                 schémas vaccinaux
schéma vaccinal à une dose.                                           Vaccins méningococciques conjugués :
                                                                      –– monovalent C :
Recommandations particulières                                              • nourrissons âgés de 2 à 11 mois
   La vaccination est recommandée par un                                 révolus : deux doses de 0,5 ml à au
vaccin tétravalent conjugué ACYW13531 préfé-                             moins deux mois d’intervalle et un
rentiellement au vaccin tétravalent non                                  rappel au cours de la deuxième année
conjugué, chez les personnes âgées de 2 ans                              de vie en respectant un intervalle d’au
et plus, souffrant de déficit en fraction termi-                         moins six mois après la deuxième
nale du complément, recevant un traitement                               dose,
anti-C5A, porteurs d’un déficit en proper-                                 • enfants à partir de l’âge de 1 an,
dine ou ayant une asplénie anatomique ou                                 adolescents et adultes : une injection
fonctionnelle. Si le sujet a reçu antérieure-                            unique de 0,5 ml.
ment un vaccin polyosidique non conjugué,                             –– tétravalent ACYW135, à partir de l’âge
un délai minimum de trois ans est recom-                              de 11 ans (sauf risque particulier : cf.
mandé avant de le vacciner avec le vaccin                             supra) : une injection unique d’une dose
tétravalent conjugué.                                                 de 0,5 ml.
                                                                      Vaccins méningococciques non conjugués,
Recommandations autour d’un cas d’IIM                                 à partir de l’âge de 2 ans seulement :
  La vaccination est recommandée pour les                             –– bivalent A et C : une injection d’une
sujets contacts d’un cas d’IIM de sérogroupe                          dose de 0,5 ml ; durée de protection de
A, C, Y, ou W135 pour lesquels un vaccin                              trois ans. Il peut être utilisé à partir de
existe, dans les conditions prévues par l’ins-                        l’âge de 6 mois pour la protection contre
truction du 27 janvier 201132. D’une manière                          le méningocoque A.
générale, l’utilisation des vaccins conjugués                         –– tétravalent ACYW135 : une injection
doit être privilégiée : vaccin conjugué ménin-                        d’une dose de 0,5 ml ; durée de protec-
gococcique C monovalent en cas d’IIM due                              tion de trois ans.
au sérogroupe C, vaccin tétravalent conjugué
ACYW135 en cas d’IIM liée aux sérogroupes
A, Y, W135 chez les sujets âgés de 11 ans et                        cas d’IIM, se reporter au guide pratique sur
plus. La vaccination doit être alors réalisée au                    la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas
plus tard dans les dix jours après le dernier                       d’infection invasive à méningocoque32 (fiche
contact avec le cas index. Pour la réalisation                      n° 8) mis à jour en janvier 2011.
de cette vaccination des sujets contacts d’un
                                                                    Risques chez les voyageurs
31. En accord avec l’avis de l’Afssaps en date du 4 novembre
2010 sur la vaccination des enfants de 2 à 11 ans présentant
                                                                      Cf. Recommandations sanitaires pour les
des facteurs de risque d’infections invasives à méningocoque.       voyageurs 2010 ; BEH n° 21-22 du 1er juin 2010.
En ligne : http://www.afssaps.fr/Infos-de-securite/Mises-au-
point/Vaccination-des-enfants-de-2-a-11-ans-presentant-des-
facteurs-de-risque-d-infections-invasives-a-meningocoque
32. Instruction n° DGS/RI1/2011/33 du 27 janvier 2011 rela-
tive à la prophylaxie des infections invasives à méningocoque.
(Disponible sur le site internet du ministère chargé de la Santé,
dans le dossier Méningite : En ligne : http://www.sante.gouv.fr/
meningite-informations-a-destination-des-professionnels-de-
sante.html)
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