"H24, 24h dans la vie d'une femme", une série contre les violences faites aux femmes
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Publié le 14 novembre 2021(Mise à jour le 14/11) Par Cathy Gerig “H24, 24h dans la vie d’une femme”, une série contre les violences faites aux femmes “H24, 24h dans la vie d’une femme”, la série militante diffusée par Arte raconte 24 histoires inspirées de faits réels, jouées par 24 comédiennes et écrites par autant d’écrivaines. Son but : susciter l’interrogation et pousser au dialogue autour de la thématique des violences faites aux femmes. Les épisodes de la série H24, 24h dans la vie d’une femme sont courts, mais percutants. Un peu comme les 24 situations inspirées de faits réels et portées à l’écran par les documentaristes Nathalie Masduraud et Valérie Urrea. Elles vont de la remarque sexiste au féminicide, en passant par les codes vestimentaires sexistes ou bien encore l’emprise, qui fait mal à l’âme et au cœur. Jouées par 24 comédiennes, dont Camille Cottin, Diane Kruger, ou bien encore Anaïs Demoustier, les histoires ont été écrites par 24 auteurs. Christiane Taubira, ex- garde des Sceaux, Lola Lafon et Lydie Salvayre ont, par exemple, prêté leur plume à la série. En se plaçant du point de vue d’une victime de violences ou d’un de leur proche,
elles ont rédigé un monologue. Elles ont aussi décidé de reverser leurs droits à la Fondation des femmes, qui agit pour faire respecter les droits de celles-ci. Pour autant, les femmes mises en scène dans la série diffusée sur Arte ne sont pas présentées comme des victimes. Elles trouvent le courage de réagir, de se rebeller. Parfois, elles parviennent même à faire mordre la poussière à leur agresseur. Une série à mettre entre toutes les mains Fortes, elles appellent comme la série à la résistance, à ne pas se laisser faire. Touchantes, émouvantes, forçant au respect, elles représentent toutes les femmes : une collègue, votre meilleure amie, votre mère, la petite lycéenne du bout de la rue ou votre voisine allemande ou anglaise. Parce que toutes les femmes peuvent être confrontées à ces situations de la vie quotidienne que l’on rêverait de voir disparaître. Une série à mettre entre toutes les mains, pour que les choses changent enfin. À regarder sur arte.tv H24, 24h dans la vie d’une femme.
Publié le 3 novembre 2021(Mise à jour le 3/11) Par Rédaction Réforme avec AFP Inégalité salariale : les femmes “travaillent gratuitement” depuis mercredi 3 novembre Depuis ce mercredi 3 novembre à 9h22, les femmes travaillent gratuitement, dénonce le collectif féministe “Les Glorieuses”, qui interpelle les candidats à la présidentielle pour établir une égalité salariale entre les femmes et les hommes. Les femmes commencent, mercredi à 9h22, à “travailler gratuitement” du fait des inégalités salariales persistantes, selon la lettre d’information féministe “Les Glorieuses”, qui lance un appel aux candidats à la présidentielle pour résorber cet écart. Cette date et cette heure symboliques ont été calculées, comme chaque année depuis 2015, à partir de statistiques européennes sur l’écart de salaire entre les femmes et les hommes en France. Cette année, la différence atteint 16,5%, contre 15,5% l’an dernier, avec une date déterminée alors au 4 novembre à 16h16. “L’inégalité salariale se creuse”, déplore dans un communiqué l’économiste Rebecca Amsellem, fondatrice des “Glorieuses“, pour qui “des mesures concrètes doivent être mises en place dès aujourd’hui afin d’éviter d’attendre 2234 pour voir naître l’égalité salariale”. Dans une série de propositions, soumises aux candidats à l’élection présidentielle de 2022, “Les Glorieuses” demandent que l’accès des entreprises aux subventions et marchés publics soit conditionné à des progrès en la matière.
“L’égalité coûte de l’argent” Il importe également de “revaloriser les salaires des emplois où les femmes sont les plus nombreuses”, par exemple les infirmières et les sages-femmes, insistent “Les Glorieuses”, qui plaident par ailleurs pour que le congé paternité dure aussi longtemps que le congé maternité. “Oui, l’égalité coûte de l’argent”, a observé Rebecca Amsellem, mais “il en va de même pour sauver l’industrie aéronautique. Et c’est un choix que le gouvernement est en mesure de faire pour ses citoyens et citoyennes”. Pour sensibiliser les internautes aux inégalités salariales, “Les Glorieuses” ont diffusé le hashtag #3Novembre9h22 sur les réseaux sociaux. Sous ce mot clé, la CFDT a demandé sur Twitter et dans un communiqué “la revalorisation effective des métiers majoritairement occupés par des femmes”, évoquant les emplois dits “de la deuxième ligne”. “Les femmes ne peuvent pas être les égales des hommes à 75%. L’égalité, c’est 100%!“, a fait valoir le premier syndicat français. Des personnalités politiques ont également pris la parole sur Twitter, comme Valérie Pécresse, qui espère représenter la droite à la présidentielle. La présidente de la région Île-de-France a remercié les Glorieuses de “nous rappeler que le chemin de l’égalité réelle est encore long”. Mercredi vers 9h22, les députées Paula Forteza et Albane Gaillot présenteront quant à elles un “budget de la dernière chance pour faire enfin avancer l’égalité femmes-hommes”.
Publié le 23 octobre 2021(Mise à jour le 8/11) Par Sophie Esposito Le Peuple Loup : une fable irlandaise écologique flamboyante Le peuple loup est une ode à la liberté et à l’imaginaire, au pouvoir de la nature et des femmes que nous propose Tomm Moore dans son éblouissant dernier film d’animation. Tomm Moore puise la magie de ses histoires dans le folklore celte et les superstitions ancestrales de sa culture irlandaise. Après Brendan et le Secret de Kells (2009) et Le chant de la mer (2014), Le Peuple Loup est le troisième volet d’un magnifique triptyque sur l’adaptation de légendes et de contes irlandais, une trilogie qui interroge subtilement les liens entre l’homme et son environnement. L’histoire se passe à Kilkenny, où le cinéaste a passé son enfance et fondé son studio d’animation Cartoon Saloon. Mais c’est un voyage dans le XVIIe siècle rural auquel nous sommes conviés, au temps où les Anglais cherchaient à « civiliser » l’Irlande, en s’appuyant sur la religion catholique. Motivée par l’idée que « tout ce qui ne peut s’apprivoiser doit être éliminé », l’armée de Cromwell (représenté par l’affreux Lord Protector) cherche à exterminer les loups qui incarnent symboliquement le caractère indomptable du pays. Une héroïne citadine et orpheline de mère Nous découvrons Robyn, jeune anglaise de 11 ans, une citadine orpheline de mère qui rêve d’aider son père, grand chasseur de loup, dont la mission est d’éradiquer la dernière meute qui rôde dans la forêt environnante. Un peu comme l’héroïne de Rebelle, Robyn aime l’aventure, la chasse, et refuse son destin de
petite fille bien comme il faut (qui doit travailler aux tâches ménagères et se consacrer à la prière). Tout bascule lorsque Robyn rencontre Mebh, une petite fille-garou d’abord étrange et farouche. Cette irrésistible et attachante rouquine, qui se transforme en louve lorsqu’elle s’assoupit, nous fait immanquablement penser à la princesse Mononoké (Miyazaki) défendant sa forêt. La rencontre avec cette nouvelle amie l’interroge : qui sont les vrais prédateurs ? Les hommes prêts à brûler la nature ou la meute qui protège le bois ancestral contre l’expansion de la ville ? Le Peuple loup bouleverse par son inventivité S’il reprend une plastique 2D traditionnelle, Le Peuple loup nous bouleverse par son inventivité et sa liberté formelle. Le film est une pure merveille visuelle pleine de trouvailles et d’audace : traits atypiques, décors singuliers, mosaïques, enluminures, flamboyantes éclaboussures de peinture, cadrage circulaire ou split screen (écran divisé) qui apportent réellement quelque chose au récit. La modification du format d’images et des perspectives visuelles habituelles amène le spectateur à sortir des schémas traditionnels afin d’adopter le point de vue des loups. Le tout sur une splendide partition musicale signée Bruno Coulais. Courrez voir ce petit bijou d’animation qui raconte les dommages collatéraux provoqués par la volonté des hommes de contrôler les éléments. Avec de très beaux personnages, cohérents, humains, sensibles et justes, il incite à dépasser la peur de l’inconnu, la peur de l’autre, et à aller au-delà des apparences… suggérant que c’est en acceptant notre dualité, notre part sauvage, que nous deviendrons entièrement libres. À méditer en famille, sans hésitation ! Sophie Esposito Le Peuple loup de Tomm Moore (1h43), à partir de 8 ans.
Publié le 13 août 2021(Mise à jour le 6/09) Par Sophie Nouaille Les anti-féministes se réveillent en Corée du Sud En réaction à un féminisme souvent radical, la Corée du Sud est actuellement traversé par un courant contraire anti-féministe qui demande la suppression du ministère de l’Égalité des sexes et de la politique des quotas dont les hommes seraient les victimes. La douzième puissance économique mondiale, leader dans le secteur des nouvelles technologies, demeure une société profondément patriarcale et peu respectueuse des droits des femmes. Ces dernières années, le phénomène #Metoo a contribué à libérer la parole des femmes. Elles n’hésitent plus à manifester pour réclamer la légalisation de l’avortement et à dénoncer des phénomènes tels que les images pornographiques tournées en caméras cachées. Les militantes les plus radicales ont juré de ne jamais se marier, de n’avoir ni enfants ni relations sexuelles avec des hommes, tandis que certaines postent des vidéos où elles détruisent leur maquillage pour dénoncer le diktat de la beauté.
Un mouvement anti-féministe actif Mais depuis quelques mois, c’est un phénomène inverse qui envahit internet et les réseaux sociaux. Des personnes appartenant à des mouvements anti- féministes, souvent de droite, s’en sont récemment pris à An San, 20 ans, la triple championne olympique Sud-Coréenne en tir à l’arc lors des JO de Tokyo. Ils ont moqué ses cheveux courts, n’hésitant pas à lui demander de rendre ses médailles et de présenter ses excuses. Depuis sa création en février, la chaîne YouTube créée par un de ces mouvements, compte plus de 300.000 abonnés. Récemment, ils ont exigé des excuses de la part d’entreprises – et même d’un ministère – qui, dans le cadre d’une campagne publicitaire, avaient utilisé, comme les “féministes radicales et misandres”, des images moquant avec deux doigts la taille d’un petit pénis. Un retour en arrière délibéré Les principaux responsables politiques conservateurs – notamment deux candidats à la présidence – se sont emparés de ce mouvement anti-féministe pour réclamer la suppression du ministère de l’Égalité des sexes. Ils l’accusent notamment d'”aggraver” les tensions sociales du pays. Le député Ha Tae-keung, candidat à la présidence pour le parti conservateur Pouvoir au peuple (PPP) appelle à sa suppression pour réduire “l’énorme coût social causé par les divergences autour des questions de genre”. A plusieurs reprises, Lee Jun-seok, 36 ans, à la tête du PPP, s’est opposé à la mise en place de quotas pour favoriser l’accès des femmes à des postes, tout en demandant la suppression du ministère de l’Égalité des sexes. M. Lee, dont la rhétorique est souvent comparée à celle du président américain Donald Trump, estime que les jeunes femmes ne sont plus victimes de discriminations sur le plan éducatif ni sur le marché du travail en début de carrière. Les hommes coréens victimes du féminisme ? Au sein de la population masculine la plus jeune, des voix s’élèvent pour dénoncer le service militaire obligatoire de près de deux ans, qui retarde leur entrée dans la vie active alors que les femmes en sont exemptées. “Nous assistons à un retour de
bâton contre toutes les avancées obtenues par les mouvements féministes en Corée au cours des dernières années”, estime Sharon Yoon, professeur d’études coréenne à l’Université Notre Dame aux Etats-Unis. Jinsook Kim, chercheuse à l’Université de Pennsylvanie, estime que les responsables politiques exploitent le ressentiment des hommes frustrés pour tenter de s’assurer de leurs votes. Aujourd’hui, a-t-elle ajouté, “certains de ces hommes se considèrent comme des victimes du féminisme”, notamment en raison de la discrimination positive. Cette réaction s’inscrit dans un contexte d’inégalités sociales croissantes et de flambée des prix du logement, qui rendent l’achat d’une maison très difficile pour de nombreux Coréens. Oh Jae-ho, de l’Institut de recherche de Gyeonggi, estime que la part des femmes sur le marché du travail a augmenté au cours des dernières décennies, alors que le service militaire demeure réservé aux hommes. “Ils ont le sentiment qu’on leur demande injustement de compenser les privilèges sexistes dont ont bénéficié les hommes de l’ancienne génération”. Au sein des pays de l’OCDE, la Corée du Sud est le pays où l’écart salarial entre les deux sexes est le plus élevé. La militante des droits des femmes Ahn So-jung estime que les politiciens “nient l’existence d’une discrimination institutionnelle à l’égard des femmes”. De son côté, Chung Young-ai, à la tête du ministère de l’Egalité des sexes, défend son bilan, estimant les droits des femmes ont progressé “grâce à notre ministère”. Sophie Nouaille avec AFP
Publié le 1 juillet 2021(Mise à jour le 1/07) Par Sophie Esposito Cinéma : “Sœurs”, un appel à l’union des femmes Avec Sœurs, Yamina Benguigui propose une première fiction personnelle et maladroite sur la place des femmes issues de l’immigration, sur leurs luttes, leurs droits, leurs revendications et leur double appartenance. Zorah (Isabelle Adjani), Djamila (Rachida Brakni) et Norah (Maïwenn) sont trois sœurs. Issues de l’immigration algérienne, elles vivent en France et affrontent les traumatismes du passé en apprenant par leur mère que leur père pourrait mourir sans donner des nouvelles de leur petit frère qu’il a enlevé trente ans plus tôt. Interrompant leurs activités, elles débarquent dans un Alger en pleine ébullition. Jusqu’ici documentariste, Yamina Benguigui passe à la fiction avec ce sujet très autobiographique. Elle filme des femmes puissantes, des comédiennes qui renouent avec leur histoire enfouie, dans une tragi-comédie confuse et décevante – malgré l’ôde à la solidarité féminine, sans laquelle un futur libéré de l’ordre patriarcal est impossible. Sœurs de Yamina Benguigui, en salle le 30 juin (1 h 35).
Publié le 29 avril 2021(Mise à jour le 29/04) Par Sophie Esposito 4e saison de “La Servante écarlate” : à Gilead, la guerre est déclarée ! La saison 4 de La Servante écarlate revient sur OCS Max le 29 avril. L’heure est à la révolte, menée par une figure sacrificielle avide de vengeance. Une quête destructrice ? Adaptant The Handmaid’s Tale, le best-seller de Margaret Atwood écrit en 1985, Bruce Miller crée en 2017 une série TV au succès considérable. Multi-primé, manifeste politique et social pendant l’ère Trump et #MeToo, La Servante écarlate est devenu un symbole mondial du combat féministe. Une république théocratique et phallocratique Dans un futur proche ravagé par la pollution et l’infertilité, un coup d’État des fondamentalistes religieux impose une théocratie militaire : la République de Gilead. Les règles sont strictes, intolérantes envers les minorités, ultra-
répressives. Les hommes sont au pouvoir, les femmes sont dévalorisées et asservies. Les Épouses dirigent les maisons que les Marthas entretiennent et les Servantes, fertiles, reconnaissables à leur austère tunique rouge sang et à leur coiffe qui les empêche de regarder autour d’elles, assurent la reproduction. Elles sont endoctrinées pour accepter les étapes dévolues à leur fonction de mères porteuses : viol, grossesse, rapt d’enfant… Dans ce régime au rigorisme moral terrifiant caché sous une ritualisation du quotidien (langage, cérémonies), on suit le parcours de June Osborne. Arrachée à sa petite fille et à son mari, qui s’est réfugié au Canada, June est condamnée à vivre comme Servante des époux Waterford dans une relation triangulaire complexe, entre alliances feintes et répulsion. En apparence obéissante, c’est une héroïne indignée dont la voix-off intérieure et les flash-back nous révèlent les souvenirs (la chute de la démocratie américaine) et la lutte acharnée contre Gilead. Ode à l’émancipation Virtuose, la mise en scène emprunte au monde médiéval (codes vestimentaires, mœurs) avec une esthétique au fort impact visuel, symbolique et émotionnel (couleurs, géométrie, gros plans, ralentis, musique). Le récit ausculte les personnages féminins, leurs attitudes face à ce régime patriarcal totalitaire qui nie leur intimité, leur individualité. Peut-on survivre sans collaborer ? Rester humain malgré la peur, la culpabilité ou la mauvaise conscience ? Comment résister ? Célébrant l’amour maternel sans y réduire l’identité féminine, la série exalte la diversité, la sororité, l’émancipation et le désir impossible à endiguer. Face à la cruauté de Gilead, la révolte devient collective. La conspiration étend ses ramifications dans toutes les castes et s’organise autour de June, impressionnante Elisabeth Moss, leader de la rébellion, jusqu’à l’international ? La Servante écarlate, saison 4, série créée par Bruce Miller, le 29 avril sur OCS Max, 10×50 min. Lisez l’article sur “La servante écarlate”, une dystopie religieuse critique du fondamentalisme chrétien
Publié le 15 avril 2021(Mise à jour le 15/04) Par Isabelle Wagner Roman : un combat pour la liberté Avec L’amour au temps des éléphants, publié aux éditions Belfond, Ariane Bois signe son septième roman. En 1916 dans le Tennessee, une éléphante est pendue. Son tort ? Avoir piétiné un homme qui l’a maltraitée. Ce terrible spectacle va durablement marquer les trois héros du roman. Arabella, étudiante infirmière, en rébellion contre son adventiste du septième jour de père. Kid, un pauvre clarinettiste noir poursuivi par le Ku Klux Klan. Jeremy, un journaliste mondain. Un an plus tard, en 1917, le trio se retrouve incidemment sur les champs de bataille de la Marne. L’une soigne les blessés, l’autre s’est engagé dans les bataillons de soldats noirs qui introduisirent le jazz en France. Le dernier travaille comme reporter de guerre. Après l’armistice, aucun n’a oublié le martyre de l’éléphante. Ils profitent de la vie artistique parisienne dans des lieux mythiques et fomentent un projet délirant : enlever un éléphant pour lui rendre sa liberté en Afrique. Un voyage épique les mène de Marseille à Djibouti puis au Kenya ; on se retrouve alors dans une atmosphère proche de La Ferme africaine de Karen Blixen, ayant inspiré le film Out of Africa. Partie d’un fait divers réel, la romancière tisse une fiction enlevée,
traitant à la fois du racisme, de la guerre, du colonialisme, de l’émancipation des femmes et de la maltraitance animale. Dans cette folle aventure rythmée par la musique, on croise aussi bien Hemingway que Joséphine Baker. Une lecture distrayante en période de confinement. Ariane Bois, L’amour au temps des éléphants, Belfond, 2021, 252 p., 19 €. Roman : “Des diables et des saints”, amitié et résilience Roman : “Lunch-box”, fascinant fait divers Roman : l’héritage de Miguel Bonnefoy Roman : les mots de Sylvie Germain sur la crise Publié le 22 février 2021(Mise à jour le 22/02) Par Raphaël Georgy
Les éclaireuses, grandes oubliées de l’aventure du scoutisme Le 22 février est la journée mondiale du scoutisme et du guidisme. L’année 2021 accueille aussi le centenaire de la naissance de la Fédération française des Éclaireuses. Le projet des Astrales propose de sensibiliser les membres des mouvements scouts en mettant en valeur la contribution des femmes à l’histoire du scoutisme. Si vous jetez un coup d’œil à la fiche Wikipédia des scouts célèbres, vous serez peut-être étonnés car son contenu est en pleine évolution. Depuis quelques mois, une équipe de bénévoles s’affaire en coulisse pour écrire des fiches biographiques, vérifier des informations, documenter des parcours et compléter les lacunes concernant des femmes passées par le scoutisme, en vue du centenaire de la naissance de la Fédération française des Éclaireuses. « À chaque fois que je faisais des recherches sur le scoutisme, je tombais toujours sur des figures masculines, raconte Maud Réveillé, 34 ans, engagée chez les Éclaireuses et Éclaireurs de France, membre du groupe de travail sur les questions de genre et de sexualité dans ce mouvement. Je me suis dit : Essayons d’y remédier. » Voilà comment est né le projet des « Astrales », du nom de cette lampe qui éclaire sans faire d’ombre. Il réunit une dizaine de rédactrices (et quelques rédacteurs) motivées issus des mouvements héritiers de la FFE. « Le cœur du projet est un travail de recherche et de reconstitution des parcours, car nous voulons laisser des traces au-delà de l’événement du centenaire, en améliorant la visibilité de ces femmes », confie Maud Réveillé. Avec pour objectif d’atteindre les 100 portraits d’ici à la fin de cette année. Avant le démarrage du projet, la page Wikipedia des scouts célèbres comptait 10 femmes (soit 10 % du contenu). Aujourd’hui, elles sont 30 (soit 23 %). Le scoutisme, un outil d’émancipation Dans le cadre de ce projet indépendant, des initiatives ont aussi été proposées pour que ce centenaire ne passe pas inaperçu au sein des mouvements. Les Éclaireurs laïcs (EEdF) et les unionistes (EEUdF) ont chacun consacré leur calendrier 2021 à douze femmes passées par le scoutisme. Plusieurs groupes
locaux et grands rassemblements régionaux se sont aussi approprié le sujet pour apporter aux jeunes des connaissances sur cette histoire et réfléchir à l’égalité entre les sexes aujourd’hui. Une façon de transmettre l’héritage des Éclaireuses de la FFE. « L’histoire a abouti à la mixité des mouvements scouts, et c’est une bonne chose. L’idéal doit être la mixité, mais la FFE a permis l’émancipation des femmes par la non mixité, souligne Maud Réveillé. Ce qu’elles n’auraient peut-être pas pu faire si le mouvement avait été mixte. Les espaces non mixtes, de manière ponctuelle, restent un outil d’émancipation. » Raphaël Georgy Aller plus loin Si vous voulez découvrir l’histoire de la Fédération française des Eclaireuses, des portraits de ces femmes passées par le scoutisme féminin, des activités pour les jeunes, suivez le projet des Astrales Publié le 10 décembre 2020(Mise à jour le 21/12) Par Laure Salamon
Roman ado : “L’année de grâce”, solidarité entre filles L’Année de grâce (Casterman), roman jeunesse de Kim Liggett, nous plonge dans une terrible lutte pour la vie et la liberté d’adolescentes livrées à elles-mêmes en pleine forêt. Une dystopie trépidante et féministe. Toutes les jeunes filles de 16 ans doivent partir vivre ensemble leur année de grâce dans un lieu reculé de la forêt. Autour de leur camp rôdent des braconniers, prêts à tout pour les tuer. Comment vont-elles survivre ? Tierney, l’héroïne pleine de fougue et motivée par une grande soif de liberté, mise sur la solidarité. Mais ce n’est pas du tout le but de sa rivale, Kiersten. L’Année de grâce entraîne le lecteur dans des aventures passionnantes. Le livre est un savoureux mélange de La Servante écarlate de Margaret Atwood, dystopie dans une société très religieuse maintenant les femmes dans des rôles inférieurs, et de Sa Majesté des mouches de William Golding, dans lequel des adolescents s’entretuent sur une île. Un très beau roman à partir de 13 ans. L’Année de grâce, Kim Liggett, Casterman, 528 p., 19,99 €. Publié le 4 décembre 2020(Mise à jour le 4/12) Par Laure Salamon
Podcast : le centenaire des Éclaireuses sur les ondes À l’approche du centenaire de la Fédération française des Éclaireuses (FFE), l’émission Ça s’dit scout, qui met en valeur le parcours de femmes passées par le scoutisme, est disponible sur Fréquence protestante. L’année 2021 marquera le centenaire de la FFE, créée en 1921. La FFE n’existant plus concrètement, le projet du collectif les Astrales vise à faire connaître son histoire et le parcours de femmes remarquables passées par le scoutisme. L’émission de novembre des Éclaireuses et Éclaireurs unionistes de France, ça s’dit scout, donnait d’abord la parole à Maud Réveillé, à l’origine de ce projet. « Quand on parle des scouts célèbres, on parle surtout des hommes. Sur Wikipedia, parmi les scouts célèbres, on compte seulement 10 femmes pour 91 hommes. » Le projet a pour but de présenter des femmes peu connues, méconnues ou très connues passées par le scoutisme. L’émission offre aussi le témoignages d’anciennes éclaireuses ou guides : Adrienne Charmet, militante des libertés numériques, Aude Bernheim, chercheuse en génétique, Zoé de Soyres, écoféministe, Sophie Sacquin-Mora, chercheuse en biochimie et Léonore Moncond’huy, maire de Poitiers. Ça s’dit scout, émission des EEUdF, à réécouter sur Fréquence protestante.
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