IIIIL ÉTAIT UNE FOIS EURO Disney - Avant même le commencement
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IL ÉTAIT UNE FOIS… EURODisney I. Avant même le commencement… par Kevin H. Le 12 avril 1992, Euro Disney Resort ouvrait fièrement ses portes, les yeux du monde entier - et plus encore de l’Europe - rivés sur lui : 150 hectares de concentré de divertissement, fruit d’années de négociations et de collaborations entre l’État et The Walt Disney Company. Le plus grand complexe touristique en Europe était né. L’histoire a voulu que l’inauguration du resort1 ait lieu le 12 avril 1992 ; ce même jour, le président de la République française, François Mitterand, tenait alors une conférence de presse sur l’Europe et le traité de Maastricht - qui entrera en vigueur quelques mois plus tard. Paradoxalement, alors que l’Europe des 12 cherche à s’affirmer une identité, le géant américain du divertissement s’implante sur ses propres terres, à 32 kilomètres à l’est de Paris. D’ailleurs, Mr. Mitterand ne paraissait pas particulièrement enjoué par le projet, il répondit même à un journaliste qui lui demandait pourquoi il n’assistait pas à l’inauguration du parc que « ce n’était pas sa tasse de thé », ce qui surprit Michael Eisner. Ce jour-ci, en effet, seul le ministre au Commerce extérieur représenta l’ État français durant l’ouverture. C’est pourtant sous les deux mandats présidentielles de François Mitterand que se déroulèrent les négociations et la réalisation de ce qui sera le plus ambitieux projets de développements qu’ait connu la France à la fin du XXième siècle. Des prémices du projet à la négociation L’origine et le développement du projet. – Le projet Euro Disney commence véritablement quelques semaines après l’arrivée de Michael Eisner et Frank Wells à la tête de The Walt Disney Company. Un groupe de dirigeants leur soumettent l’idée de la construction d’un parc à thèmes Disney en Europe. Quelques années auparavant, Tokyo Disneyland ouvrait ses portes au public nippon et accueillit près de 10 millions de visiteurs dès la première année. Si la preuve était faite que Disneyland pouvait s’exporter, le marché européen n’en devint que davantage attrayant. En réalité, l’idée d’implanter un parc Disney en Europe était bien antérieure. En 1976, Card Walker soumit ce projet et multiplia les contacts en Grande-Bretagne, en France et même en Israël. Sans succès. La Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Région (la DATAR) - organisme d’état français chargé de planifier Michael Eisner, Frank Wells, l’aménagement du territoire – envoya même à Disney une fin de Jim Cora et Dick Nunis non-recevoir, en 1976. Pourtant, malgré ce premier refus, un groupe 1 Complexe touristique -1- 1
d’entreprises françaises continuera d’étudier les conditions de venue d’un tel projet en France. A cette époque, le climat méditerranéen du triangle Montpellier-Avignon-Marseille avait davantage la faveur des investisseurs. C’est en 1984 qu’Édith Cresson, alors ministre du Commerce extérieur, suggéra le site de Marne-la-vallée aux exécutifs du projet : Dick Nunis, président de la branche Parks and resorts de The Walt Disney Company et Jim Cora, qui venait de superviser la création de Tokyo Disneyland. Au début de l’année 1985, Carl G. Bongino, vice-président de Walt Disney Productions, remit au premier ministre un dossier précisant les intentions de The Walt Disney Company, désignant deux autres sites potentiels sur le territoire français, au cas où le projet d’implantation à Marne-la-Vallée échouerait : un en Ardèche et un dans le Var (près de Toulon). Dès lors, un groupe de travail informel, sans aucune existence légale, est créé réunissant secrètement des représentant de l’ État, de la Région et du Département Seine-et-Marne : Gérard Mestrallet, de la banque Indosuez, Patrick Subremon, du ministère du Tourisme, Jean-Noël Chapalut, haut-fonctionnaire en charge des villes nouvelles, Michèle Dayries et le chef de cabinet du président du RPR du Conseil Régional Île-de-France. Le choix du futur site. – En mars 1985, Nunis et Cora jetèrent définitivement leur dévolu sur trois sites : deux en Espagne et un en France. Les deux sites espagnols se situaient en bordure méditerranéene, l’un près d’Alicante, l’autre près de Barcelone, dont le discours des autorités catalanes sur l’extension de l’offre touristique de la région séduit la paire Nunis-Cora. La première impression de Jim Cora sur le site de Marne-La-Vallée n’était pas très enthousiaste, comme l’explique Michael Eisner dans son ouvrage Work in progress2. Sa première visite se fit en effet en voiture et l’horizon envahi de champs de maïs ne l’aida pas à apprécier le lieu à sa juste valeur. Ce n’est que le lendemain, après un survol en hélicoptère, qu’il se rendit compte de l’extraordinaire potentiel du site, de par sa grandeur, sa proximité de Paris et de l’autoroute A4. Bien que les sites espagnols partaient favoris - en partie grâce à leur localisation, leur climat et la motivation des autorités locales - quelques points faibles commencèrent à surgir. Tout d’abord, la Catalogne, région pourtant touristique, n’attire les touristes qu’en saison estivale, ce qui aurait freiné l’exploitation du parc (les premières études estimaient le nombre de visiteurs pour la première année à 6 millions ; insuffisant) ; mais Michael Eisner reçut surtout des lettres de menaces d’indépendantistes basques et catalans ayant eu écho du projet. Michael Eisner avait de toutes façons déjà un penchant pour la candidature parisienne. Sa situation géographique et l’image de la capitale française, sa culture du tourisme rendait le projet plus attractif tandis que des études préliminaires chiffrèrent à 10 millions, puis 12 ou encore 16 millions de visiteurs dès la première année (les objectifs seront revus à la baisse en 1987, tablant sur 11 millions de visiteurs). Néanmoins, le climat de la région - 110 jours de pluie par an - et la distance séparant le site au ligne de transport francilien constituaient des obstacles à la candidature. Quelques années plus tôt , Tokyo Disneyland prouva qu’un climat humide et rude l’hiver n’entravait en rien l’exploitation du parc ; de plus, les négociations avec les autorités françaises réglèrent rapidement la problématique du Localisation des sites potentiels d’EuroDisney transport. Les négociations Disney–État français. – Les négociations commencèrent en effet dès 1985, sous la tutelle de Laurent Fabius, alors premier ministre français. Le 18 décembre 1985, à 18h05, est signé une lettre d’intention, un protocole d’accord pour l’implantation et l’exploitation d’Euro Disneyland, par Laurent Fabius – premier ministre -, Édith Cresson – ministre -, Michel Giraud – président du Conseil régional d’Île-de-France -, Michael Eisner et Dick Nunis. Bien que non définitif, cet accord fixe les 2 Eisner, Michael & Schwartz, Tony. Work in progress. New York. Random house editions. 1998 -2- 2
grandes conditions de développement d’Euro Disney Resort. Parallèlement, à la question du transport, l’Etat promit ainsi un terrain de près de 1 943 hectares pour le développement du resort ainsi qu’un prêt de 400 millions de dollars à un taux réduit. Une délégation interministérielle, dirigée par Christian Cardon, fut créée afin de défendre les intérêts de l’État français tandis que The Walt Disney Company nomma Joe Shapiro pour mener les tractations, largement supervisées par Frank Wells. Bien qu’initialement prévues avant les élections législatives de 1986, les négociations aboutirent le mardi 24 mars 1987 à 9h30, par la signature de la Convention pour la création et l’exploitation d’Euro Disneyland en France, à l’Hôtel Matignon dans le bureau du premier ministre d’alors, Jacques Chirac. La Convention pour la création et l’exploitation d’Euro Disneyland Lors de la signature de la Convention pour la création et l’exploitation d’Euro Disneyland en France, l’État français est représenté par son premier ministre, M. Jacques Chirac, et par le ministre de l’Équipement, du Logement, de l’Aménagement du Territoire et des Transports, M. Pierre Méhaignerie ; la région Île-de-France par M. Michel Giraud, président du Conseil régional ; le département de Seine- et-Marne par le président du Conseil général, M. Paul Séramy 3 ; la Régie Autonomes des Transports Parisiens (RATP) par le président de son conseil d’administration, M. Paul Reverdy et l’Etablissement public d’aménagement de la ville nouvelle de Marne-la-vallée par M. Paul Reverdy. Enfin, de son côté, The Walt Disney Company est représentée par M. Michael Eisner, Chairman of the Board and Chief Executive Officier. La Convention est un long document juridique de 400 pages –la Convention en elle-même occupe 173 pages et les 23 annexes se partagent les 227 pages restants-, régissant toutes les conditions de création, de développement et d’exploitation d’Euro Disney Resort et répartissant les rôles entre The Walt Disney Company et ses filiales, et l’État français. Elle comporte six titres et un préambule, dont nous allons parcourir les points importants. Préambule. – Le préambule établit que « Disney a décidé de créer et de faire assurer l’exploitation en Europe d’un parc à thèmes ouvert au public, de conception et de dimension similaire et de qualité équivalente à celles des parcs existants, et une zone importante de développement en périphérie du parc dont l’aménagement et l’équipement constitueront le complément des activités récréatives et commerciales du par cet qui pourra notamment comprendre un second parc à thèmes ». Il est également précisé que la réalisation des obligations précisées dans la Convention seront soumise à l’équilibre financier global. Du côté français, les principaux points mentionnés sont la construction d’échangeurs autoroutiers sur l’A4 ainsi que l’extension du Réseau Express Régional existant (RER) jusqu’au site propre. Titre I. – Le titre I de la Convention comporte un certain nombre de clauses générales, a commencé par la définition de termes post-mentionnés : par exemple jour d’ouverture, programme général d’aménagement, phase d’aménagement, etc. Le concept de « société pivot de droit français » est également introduit comme « un instrument essentiel de la réalisation et de l’exploitation du projet » - il s’agit notamment d’EuroDisney SCA. Il est également précisé les conditions sous lesquelles cette société pivot se substituera à The Walt Disney Company (constitution du capital, engagement de prêt, signature de conventions relatives aux licences, brevets et droits d’auteur ainsi que sur la gestion du projet). 3 Farouche partisan de l’implantation d’Euro Disney Resort dans son département, il décèdera malheuresement en février 1992, deux mois avant l’ouverture du parc. Aujourd’hui, l’avenue reliant l’Esplanade et longeant le Disney Village porte son nom en son honneur (Avenue Paul Séramy). -3- 3
Extraits : Article 2 - Intervention de Disney Garantie financière. Le jour de la signature, Disney dépose 100 millions de francs sur un compte bancaire bloqué. Disney déposera à nouveau 100 millions de francs au bout d'un an, 50 millions de francs au bout de deux ans, ou à défaut une garantie de Walt Disney Company ou une lettre de crédit bancaire pour ces montants. Article 3 - Substitution de Disney La société The Walt Disney Company peut céder, dès la signature de la convention, l'ensemble de ses droits, obligations et responsabilité à une filiale dont elle détient la majorité du capital. Titre II. – Le Titre II, nommé « Réalisation du projet », met en avant les normes de qualités requises, au moins équivalentes à celle des parcs déjà existants. De plus, devront être pris en compte lors de la conception et la réalisation du parc la thématique du patrimoine culturels et historiques français mais aussi européen4. Il est également préciser l’utilisation des langues à l’intérieur du parc : si l’anglais et d’autres langues européennes peuvent être utilisées, le français doit rester la langue prédominante dans la signalisation, les consignes de sécurité, etc. Néanmoins, « Il est entendu cependant que les noms en langue anglaise des attractions célèbres ne nécessiteront pas de traduction », comme ce sera le cas pour Big Thunder Mountain, Phantom Manor, Space Mountain : De la Terre à la Lune, ou, plus tard, Rock’n’roller coaster starring Aerosmith au parc Walt Disney Studios. Enfin, cet article exige la création d’au moins une attraction « mettant en scène les civilisations française et européenne » qui sera une attraction de type « Circle vision – 360 degrés ». Dans les faits, cela se traduira par l’ouverture dès 1992 de l’attraction Le Visionarium à Discoveryland qui proposera aux visiteurs un voyage à travers le temps en compagnie de Jules Verne. Cette attraction fermera définitivement ses portes le 6 septembre 2004 afin d’être remplacée en 2006 par Buzz lightyear : Laser blast. Néanmoins, on peut également citer les attractions Space Mountain : De la Terre à la Lune et Les Mystères du Nautilus, (Discoveryland), inspiré de roman de l’écrivain français Jules Verne.5 Extraits : Article 6 - Normes de qualité et adaptation culturelle Le parc sera conçu, réalisé, entretenu et exploité selon des normes de qualité au moins équivalentes à celles des Parcs existants. Afin de permettre au public étranger de mieux connaître la France, la société Pivot prendra en compte, lors de la conception et de la réalisation du Parc, les thèmes du patrimoine et de l'héritage culturels et historiques français et européens. A cet effet, en plus des attractions classiques, le Parc comprendra, soit une attraction, soit à la discrétion de la société Pivot seule, plusieurs attractions mettant en scène les civilisations française et européenne, dont le thème sera choisi par la société Pivot après consultation de personnalités indépendantes, françaises et autres. Cette attraction ou ces attractions sera (ou seront) une attraction "Circle Vision - 360 degrés", ou d'un autre type. L'une au moins de ces attractions, tout comme certaines autres parties du Parc sélectionnées par la société Pivot, diffusera de la musique française. La langue française sera utilisée de façon prédominante à l'intérieur du Parc, plus particulièrement pour la signalisation. Les textes en langue française pourront être complétés par une ou plusieurs versions en d'autres langues. Il est entendu cependant que 4 voir le dossier « Europeanizing the Magic Kingdom » sur Disney Magic Interactive 5 voir note (3) -4- 4
les noms en langue anglaise des attractions célèbres ne nécessiteront pas de traduction. La langue utilisée dans les attractions sera le français, étant entendu que d'autres langues pourront également être utilisées. Titre III. – Le titre III énonce les obligations de l’État français, de la région Île-de-France, du département Seine-et-Marne, notamment en terme d’accessibilité du site : prolongement de la ligne A du Réseau Express Régional (RER), construction d’une gare ferroviaire et routière à proximité du site propre (moins de 150 mètres des guichets du parc), création d’un échangeur autoroutier sur l’A4, ainsi que les conditions d’exploitation de ceux-ci. Extraits : Article 11 - Extension du RER-TGV L'Etat et la Région s'engagent à financer, à faire construire, achever et mettre en service normal, par la RATP, pour le jour d'ouverture, les équipements publics suivants et à faire assurer leur exploitation pendant trente ans : • Une extension de la ligne A du RER depuis la gare de Torcy jusqu'au parc. • Une gare terminale, distante de 150 mètres au maximum des guichets d'entrée du parc. Garantie de recettes. Pendant cinq ans à compter du jour d'ouverture, si le trafic réel constaté à la gare terminale du RER est inférieur de 25% au niveau prévu de 9 130 000 voyages aller simple par an, la société devra verser à la RATP une indemnité forfaitaire compensatoire pour insuffisance de trafic. [...] Au cas où le trafic annuel excèderait de 25% le nombre de 9 130 000, la RATP affecterait, pendant 5 ans, à la promotion du projet 4 francs par voyage aller simple, pour chaque voyage excédant de 25% ce nombre de 9 130 000. Article 12 - Echangeurs autoroutiers L'Etat et la Région s'engagent à ce que deux échangeurs autoroutiers soient achevés et mis en service normal au plus tard au jour de l'ouverture.Si un deuxième parc est réalisé, l'Etat et la Région feront en sorte que soit construit un nouvel échangeur plus à l'ouest. Titre IV. – Le titre IV de la Convention traite du « Programme, Aménagement, et Cession de Terrains » . Sont ainsi fixés les objectifs de développement du resort, de même que les droits et conditions d’acquisitions des terrains commercialisés par l’Établissement Public d’Aménagement (EPA) - 600 hectares développées fin 1997 et 1250 hectares fin 2007. Par ailleurs, The Walt Disney Company, retenant l’expérience du premier parc Disneyland à Anaheim, Californie, pose des conditions d’harmonisations de développements sur les terrains aux alentours du resort. Ainsi, cela empêche un urbanisme sauvage et non maîtrisé ou quelqu’autres activités concurrentes ou nuisant à l’activité d’Euro Disney Resort ; ce qui empêche, par exemple, les hôtels à bas prix (type Formule 1) de s’implanter aux alentours du resort. Extraits : Article 15 - Aménagement de l'emprise et déroulement des phases d'aménagement -5- 5
La superficie de l'emprise est de 1945 hectares. [..] Les objectifs minimums à atteindre en terme d'aménagement sont les suivants : • 600 hectares au 31 décembre 1997. • 1250 hectares au 31 décembre 2007. Si ces objectifs ne sont pas atteints, la société pivot perdra une partie de ses droits sur un tiers en 1997, deux tiers en 2007 de la différence entre l'objectif fixé et le total des surfaces incluses dans le programme détaillé. [...] Dans ce cas, la société pivot déterminera quels terrains redeviendront librement commercialisables par l'EPA. Ceux-ci devront constituer un ou plusieurs blocs homogènes. [...] Cas particulier : non réalisation de la deuxième attraction majeure. Si au premier janvier 2011, la société pivot n'a pas engagé les travaux correspondant à la réalisation d'une extension majeure du parc ou d'une seconde attraction majeure (parc à thème) susceptible d'attirer chaque année des millions de visiteurs supplémentaires, l'EPA pourra commercialiser les terrains affectés au deuxième Parc, non utilisés, en les proposant à un tiers ou la société pivot. Dans ce cas, le prix de vente proposé à la société pivot sera égal au plus bas des deux termes suivants : • Le prix offert par le tiers s'il existe; • 4 fois le prix du terrain tel que défini à l'article 16 ou 5 fois ce prix, si Disney a, à cette date passé contrat pour aménager ou donner une licence d'exploitation d'un autre parc à thème en Europe d'une capacité égale de moitié ou plus à celle du parc. Article 17 - Harmonisation du développement aux alentours du projet Terrains situés au Nord de la RN 34 dans le secteur IV Sur ces terrains, et jusqu'au 30 juin 2000, la réalisation par l'EPA de programmes entrant dans le cadre défini ci-dessous fera l'objet d'une concertation entre l'EPA et la société pivot et sera soumise à l'accord préalable et express de cette dernière [...] : • Campings-caravanings 4 étoiles (toutes implantations sauf celle des bords de Marne à Chessy, limitée à 200 emplacements); • Campings-caravanings 1, 2 et 3 étoiles : toute implantation au delà d'un contingent global de 300 places; • Parcs de loisirs payants, d'une surface hors parking de plus de deux hectares; • Tous hôtels au delà d'un contingent global de 150 chambres; • Tout équipement sportif dont la fréquentation n'est pas principalement scolaire ou locale. A compter du premier juillet 2000, et jusqu'à l'expiration de la convention, aucun des terrains propriété de l'Etat ou de ses établissements et situés dans la zone concernée ne sera vendu à des tiers pour la construction d'hôtels 4 étoiles de plus de 50 chambres ou pour la réalisation de parcs de loisirs payants d'une surface supérieure à 10 hectares. Terrains situés au sud de la RN 34 dans le secteur IV hors de l'emprise Le château de Chessy, la ferme de Chessy et la ferme du donjon à Bailly peuvent recevoir des équipements sportifs, récréatifs ou culturels ne dépassant pas respectivement 5000 m2, 9000 m2 et 6000 M2 hors oeuvre. En dehors de ces trois opérations, l'EPA et la société pivot devront se concerter, et la société pivot donner son accord express et préalable pour la réalisation de : • Tout camping-caravaning; • Tout parc de loisirs payant d'une surface hors parking de plus de deux hectares; • Tout hôtel au delà d'un contingent de 300 chambres comprenant un hôtel 4 étoiles de 100 chambres lié à la réalisation du golf de Chessy Montévrain; -6- 6
• Tout équipement sportif dont la fréquentation n'est pas principalement scolaire ou locale. Titre V. – Les éléments financiers sont mentionnés dans le titre V. Les conditions financières, ardemment défendu par Joe Shapiro et The Walt Disney Company se retrouvent au final extrêmement favorables pour la société. Ainsi, The Walt Disney Company a obtenu un prêt de 3,85 milliards de francs en prêt à conditions particulières, à des taux inférieurs à ceux du marché. Pour cela, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) a exigé de l’État une compensation d’un milliard de francs pour la durée du prêt, financé directement par le budget du ministère de l’Économie et des Finances. Titre VI. - Le titre VI fait état de l’insertion économique du projet. Ainsi, il est prévu que la société pivot fasse appel à des entrepreneurs et fournisseurs français et européens (plus précisément de la Communauté Économique Européenne - CEE) pour la réalisation du parc et son approvisionnement futur, à hauteur de certains objectifs : • Ingénierie et architecture : 60% ; • Construction ou fabrication d’équipement pour les attractions : 80% ; • Construction des bâtiments du parc : 90% ; • Approvisionnement du parc (restauration principalement, merchandising mis à part) : 90% ; • Réalisations périphériques : 90% A la suite, la Convention fixe un ensemble de règles juridiques références en cas de litiges entre The Walt Disney Company, la société pivot et l’État français, comme le droit applicable ou la primauté de la version française de la Convention sur la version anglaise en cas de « divergence de fond ». D’avis partagés, la Convention est le symbole du perfectionnisme Disney. Aucun des détails n’a été laissé au hasard et chaque point a été ardemment défendu, ce qui a permit de nombreux avantages de la part de l’État français et de la région Île-de-France, parfois au détriment de ces derniers. Toutefois, les perspectives offertes avec l’installation d’EuroDisney, en terme de tourisme ou d’emploi ont justement permis à The Walt Disney Company de durcir les négociations. Bâtir la magie Un peu plus d’un an après la signature de la Convention pour la création et l’exploitation d’Euro Disneyland en France, le premier coup de pioche fût donné, en août 1988, le temps pour EPAFrance de racheter et viabiliser les terrains. S’en suivirent trois ans et demi de travaux colossaux, la réalisation d’infrastructures de transport, mais aussi de l’ensemble d’Euro Disney Resort (rebaptisé Disneyland Resort Paris le 1er octobre 1994), incluant le parc, le Festival Disney (renommé Disney Village depuis) mais aussi les six hôtels à thèmes du site et le Davy Crockett Ranch. Le 5 octobre 1989, un milliard de dollars d’actions EuroDisney furent mises sur le marché à la Bourse de Paris (près de 5 millions de francs), à raison de 13 dollars l’action (64 francs). Pour l’occasion, Michael Eisner se déplaça pour discourir. Dans Work in progress6, il raconte comment, confiant, il se rendit à la Bourse, conduit dans sa voiture par Mickey Mouse en personne. Il faut croire que sa présence n’était pas la bienvenue quand une pluie de projectiles s’abattit sur lui au moment d’entamer son speech. Malgré cela, l’action gagna 20% à la fermeture pour terminer à 16 dollars (78 francs) -sa 6 voir note (1) -7- 7
valeur atteignit 30 dollars à son apogée (148 francs). En quelques jours, 86 millions d’actions ont ainsi été écoulées et le titre s’échangera dès le 6 novembre à la bourse de Londres et Bruxelles (jusqu’en 2005). Le 12 avril 1992, Euro Disney Resort ouvrait officiellement ses portes au public. Une pléiade d’invités célèbres défila ce jour-ci sur Main Street tandis qu’un ballet de limousines circulait aux portes du parc. Au même moment, les caméras de l’Europe entière étaient braquées sur ce qui sera l’événement de l’année, un spectacle haut en couleur incluant notamment des prestations lives d’Anne Messon, de Cher ou de Tina Turner. Rendant un ultime hommage à Walt Disney, Roy Disney, visiblement ému, prononça le discours historique de son oncle, trente-huit ans auparavant lors de l’ouverture de Disneyland : « To all who comes in this happy place… Welcome. […] ». Pour cloturer la soirée en bonne et due forme, Michael Eisner, accompagné de Bob Fitzpatrick –président d’EuroDisney- et de Roy Disney, coupa le fameux ruban rouge, fruit de huit ans de tractations, inaugurant ainsi le plus grand complexe touristique d’Europe qui a acceuilli à ce jour plus de 150 millions de visiteurs. Kevin H. , Administrateur de Disney Magic Interactive Pour approfondir… • Anthony, Léonard. Splendeurs et misères des petits actionnaires: La Bourse, Eurotunnel et Eurodisney. Paris. Robert Laffont. 1999 • Eisner, Michael & Schwartz, Tony. Work in progress. New York. Random house editions. 1998 • Lainsbury, Andrew. Once upon an american dream : The story of Euro Disneyland. Lawrence, Kansa. University Press of Kansas. 2000 • Lanquar, Robert. L’empire Disney. Paris. PUF. « Que sais-je ? ». 1997 • Roffat, Sébastien. Disney et la France. Paris. L’harmattan. 2007 L’intégralité de ce dossier a été rédigé par Kevin H. pour Disney Magic ; en vue d’une diffusion libre et gratuite sur ce même site. Pour toute utilisation et/ou diffusion, merci de contacter l’auteur à l’adresse suivante : burne@disneymagicinteractive.com ; et d’en citer la source, par respect pour son travail. -8- 8
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