Installation du Haut Conseil à l'Égalité pour son troisième mandat
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Direction générale de la cohésion sociale Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes Veille de l’actualité – 16 septembre 2019 Installation du Haut Conseil à l’Égalité pour son troisième mandat Le 10 septembre, Marlène SCHIAPPA, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, a installé le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCE) pour son troisième mandat (2019-2021), sous la présidence de Brigitte GRÉSY. Dans un communiqué diffusé le 10 septembre, le HCE souligne que ce troisième mandat « permettra de poursuivre et d’amplifier la dynamique de travail engagée par Danielle BOUSQUET, lors des deux précédents mandats. Composé d’un nouveau collectif engagé, enthousiaste et pleinement mobilisé sur les sujets de l’égalité entre les femmes et les hommes, le HCE sera au rendez-vous de l’actualité des droits des femmes ». Le HCE indique qu’il prendra « toute sa part dans le Grenelle des violences conjugales et construira, dans une démarche collective, un ensemble d’indicateurs pour mesurer, et interroger l’efficacité des dispositifs mis en place pour les femmes victimes de violences, depuis la libération du récit et l’accès aux droits, la mise en sécurité, l’accompagnement pendant le parcours judiciaire, jusqu’à la sortie effective et durable de l’emprise ». Le HCE montre également le « même engagement déterminé » pour la défense des droits sexuels et reproductifs des femmes, pour faire décroitre toutes les manifestations du sexisme dans la société, ou pour travailler à la mise en place d’une parité, non seulement de représentations, mais aussi de partage effectif du pouvoir. Il accompagnera la mise en place d’une « diplomatie féministe », et sera entièrement mobilisé à l’occasion des 25 ans de la conférence mondiale sur les femmes de Pékin. Il évaluera également la stratégie internationale de la France en matière d’égalité femmes-hommes (2018-2022), et émettra des avis sur les lois susceptibles de renforcer les droits des femmes. La présidente du HCE, Brigitte GRÉSY, a notamment déclaré : « Ce mandat est impérieux ; il nous commande d’obtenir des victoires et d’en demander les moyens. » Retrouver le communiqué et le discours de Brigitte GRÉSY. Action gouvernementale GRENELLE – Marlène SCHIAPPA, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations a reçu le 5 septembre pendant plusieurs heures toutes les familles et proches de victimes de féminicides et de violences conjugales qui en avaient fait la demande, en présence d’Ernestine RONAI, responsable de l’Observatoire départemental de Seine-Saint-Denis des violences envers les femmes, d’Edouard DURAND, juge pour enfants au Tribunal de grande instance de Bobigny, et de l’administration. Les 12 groupes de travail thématiques du Grenelle ont été définis dès le 3 septembre (Violences intrafamiliales ; Accueil au commissariat-brigade de gendarmerie ; Education-prévention ; Outre-mer ; Santé ; Handicap ; Travail ; Coopération 115–3919 ; Justice ; Violences psychologiques et emprise ; Violences post séparation ; Violences économiques.). Notons que Marlène SCHIAPPA rencontrera la presse afin de faire un point d’étape sur le Grenelle des violences conjugales le mercredi 18 septembre. Il y sera notamment question de la composition et des feuilles de route des groupes de travail, dont elle a réuni les responsables le 12 septembre. Retrouvez sur notre site la carte des Grenelles organisés dans toute la France. Veille de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 2019/09/16 - 1
ORDONNANCE DE PROTECTION – Après l’enquête portant sur les décisions rendues en matière d’ordonnance de protection par les juges aux affaires familiales au cours de l’année 2016 (« Les décisions d’ordonnance de protection prononcées en 2016 », Infostat Justice # 171, septembre 2019), un « Guide pratique de l’ordonnance de protection » a été rédigé par la Direction des affaires civiles et du Sceau pour accompagner la promotion de cette mesure judiciaire. Ce guide pratique s’adresse à tous les acteurs concernés par la lutte contre les violences au sein du couple, afin d’améliorer l’orientation des victimes en amont de la procédure judiciaire. Il a pour objectif de mieux faire connaître le dispositif de l’ordonnance de protection, d’apporter des solutions à des difficultés régulièrement rencontrées sur le terrain (notamment par l’intermédiaire d’une boite à outils, d’exemples de bonnes pratiques territoriales) et d’inviter à une plus large utilisation de ce dispositif civil. Signalons également une plaquette d’information à destination des victimes réalisée conjointement par les ministères de la Justice et de l’Intérieur à l’occasion du Grenelle : « Victimes de violences conjugales, que faire ? » Parlement LÉGITIME DÉFENSE – Une proposition de loi visant à instaurer une circonstance de légitime défense pour violences conjugales, a été déposée le 11 septembre à l’Assemblée nationale par Marine BRENIER. L’opinion publique a été sensibilisée à cette problématique avec « l’affaire Sauvage » en 2012. Cette proposition de loi a pour dispositif un article unique, qui vise à intégrer un nouvel alinéa à l’article 122-5 du code pénal, traitant d’une légitime défense spécifique accordée seulement aux personnes ayant subi des violences conjugales répétées et un syndrome post-traumatique évident, prouvé par un expert. Études et statistiques VIOLENCES SEXUELLES – La Santé en action n °448 (publiée par Santé publique France, juin 2019) est titré « Prévention des violences sexuelles : comment agir ? » En France, 800 000 personnes sont chaque année victimes de violences sexuelles. Ce numéro mobilise une vingtaine d’experts et présente un état des connaissances et des pratiques sur les modalités de prévention des violences sexuelles. Les violences constituent un déterminant majeur de santé, de nombreuses enquêtes ont mis en évidence des liens étroits entre l’expérience des violences sexuelles et, ultérieurement, des problèmes de santé physique, mentale et sexuelle. Ce dossier central présente en particulier les interventions probantes – telles qu’identifiées par la littérature scientifique – pour prévenir les violences sexuelles, ainsi que les recommandations des experts réunis dans le cadre d’une audition publique. TRAVAILLEUSES – Santé & Travail n° 107 (Union de groupe mutualiste, juillet 2019) consacre son dossier aux « Femmes. Des travailleurs pas comme les autres ». Selon le résumé, « Depuis le mouvement #MeToo, c’est la place des femmes dans la société et le monde du travail qui est questionnée. Et pas seulement du point de vue de leurs rémunérations ou des violences qu’elles subissent. Les rôles et attributs qui leur sont dévolus par les représentations sociales, leurs prétendues « qualités naturelles », ce qu’on appelle le genre, tout cela détermine encore les métiers qu’elles occupent, les tâches qui leur sont confiées, les contraintes qu’elles subissent sur leur lieu de travail (…) Conduire une analyse genrée des risques est donc indispensable pour améliorer la prévention. Au bénéfice aussi bien des femmes que des hommes. » Veille de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 2019/09/16 - 2
Agenda LUNDI 16 SEPTEMBRE – À places égales, association experte dans la mise en œuvre des marches exploratoires, pour la liberté et la tranquillité des femmes dans l’espace public, et la mairie de Paris organisent une rencontre intitulée « Regard sur les Marches exploratoires. La participation des habitantes » pour présenter les résultats des marches exploratoires de femmes réalisées en France (à Paris, en Ile-de-France et ailleurs encore). Ce sera aussi l’occasion de vivre vous-même une marche de nuit dans les rues de la ville (sous réserve) avec des « marcheuses » parisiennes et franciliennes. JUSQU’AU DIMANCHE 22 SEPTEMBRE – Pour fêter les journées du Matrimoine, le « Festival Femmes ordinaires extraordinaires » vous invite à cinq journées d'art vivant et d'histoire(s) avec des artistes, des associations, des compagnies, et des structures locales qui sortent le grand jeu pour célébrer l'héritage culturel des femmes. JEUDI 19 SEPTEMBRE – Se tiendra la première rencontre nationale #NousToutes depuis la rentrée. Objectif de la réunion : préparer la marche du samedi 23 novembre, à Paris ! il n'y a plus de places pour assister sur place à la réunion mais elle sera retransmise en direct sur la page Facebook de NousToutes jeudi 19, à 19h30. MARDI 8 OCTOBRE – Le Laboratoire de l’Égalité organise un « Rendez-vous de l'égalité » sur le thème « Femmes et précarité », avec la participation de Christelle DUBOS, secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, et Olivier NOBLECOURT, délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes. L’évènement est organisé avec le Service des droits des femmes et de l’égalité. LUNDI 14 OCTOBRE – « Comment intégrer l'égalité femmes-hommes dans le cycle budgétaire ? » Le Centre Hubertine Auclert propose une rencontre à destination des élu.e.s et agent.e.s territoriales pour les aider à mettre en place une approche intégrée de l’égalité femmes-hommes dans leur budget : une approche fondamentale pour développer l'égalité femmes-hommes sur les territoires. LUNDI 14 OCTOBRE – L’Association nationale des études féministes (ANEF), en collaboration avec la Cité du Genre-USPC organise une rencontre sur le thème « Relire Colette Guillaumin et Nicole-Claude Mathieu. Catégorisations de sexe et de race ». Pour lire (ou relire) aujourd’hui ces deux pionnières du féminisme matérialiste en France, l’ANEF a invité trois chercheuses spécialistes de ces auteures. Associations TRANSPORTS – Osez le Féminisme ! lance une campagne contre les violences sexistes dans les transports en commun : #WagonSansCouillon. « Nous refusons que le harcèlement masculin et les violences sexistes fassent partie intégrante de nos trajets. Nous revendiquons le droit de toutes les filles et les femmes à utiliser les transports en commun en sécurité, et nous voulons que l'ouverture nocturne des métros profite à toutes les femmes ! », écrit l’association. Pour commencer cette campagne, l’association lance une enquête, pour mesurer la prévalence des violences sexistes dans l’espace public, et l’utilisation et l’efficacité des dispositifs d’urgence mis à la disposition des usagères. Veille de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 2019/09/16 - 3
RÈGLES – Le collectif Georgette Sand fait sa rentrée « Violences, précarité menstruelle : changeons les règles ! » Au delà des réflexions en marge du Grenelle contre les violences conjugales, en particulier sur la formation des personnels de la Justice ou de la Police, le collectif rappelle ses propositions faites au secrétariat d'État en charge des droits des femmes pour des évolutions économiques, écologiques et éducatives sur le sujet. Georgette Sand sera auditionnée à l'Assemblée nationale sur les questions liées à la précarité menstruelle. ENTREPRISES – Fort de deux programmes européens contre les violences faites aux femmes, dont le dernier a permis le lancement d’un réseau européen d’entreprises engagées, couplé avec son réseau engagé sur le territoire, la Fondation FACE (veilles des 27 mars 2012 et 25 juillet 2016) publie une tribune sur le site des Échos (« Toutes les entreprises peuvent lutter contre les violences conjugales. Agissons maintenant ! », signée de Gérard MESTRALLET et Laurence DRAKE, président et déléguée générale de la fondation) pour toucher directement les employeurs. ANDRH – Liaisons sociales dévoile le 16 septembre « Les pistes de l'ANDRH sur l'égalité salariale » : « Et si le présentéisme masculin expliquait en partie les inégalités de salaires entre hommes et femmes ? » C'est ce qu'avance Jean-Paul CHARLEZ, le président de l'ANDRH. « Étant souvent les derniers à quitter leur bureau, les hommes auraient, selon lui, davantage d'occasions de se faire remarquer et, donc, de décrocher des promotions… ». ANNIVERSAIRE – L'Association Res Femina (La République au Féminin) très engagée sur le sujet de la place des femmes dans la cité fête ses dix ans ce mois-ci ! 10 ans déjà c'est une belle preuve de longévité ! À l'origine du G20 des Femmes et du Rallye de la République, ses actions en faveur d'une citoyenneté active sont récompensées. Res Femina s'est vu remettre le prix de l'initiative républicaine par la Société Générale et vient d'obtenir la reconnaissance de la Fondation pour la Co-construction du bien commun dans la catégorie « Artisan du bien commun » pour la promotion 2020, lors de son Conseil scientifique du 12 juin dernier. Forte de tous ces encouragements Res Femina a missionné une jeune équipe projet pour travailler à la réalisation de « Res Femina sans frontière ». À suivre. IRAN – « Honte à la FIFA et aux dirigeants sportifs : ils portent la responsabilité de la mort de Sahar Khodayari ! ». Dans un communiqué du 12 septembre, la Ligue du droit international des femmes (LDIF) condamne la FIFA et la Confédération asiatique de football après la mort de la jeune supportrice de football iranienne, Sahar KHODAYARI, qui s’est immolée par le feu. La LDIF explique que la jeune femme, surnommée « Blue Girl » en raison de la couleur de son équipe favorite, « a pris sa décision en apprenant que le Tribunal Révolutionnaire allait la condamner à deux ans de prison pour « s’être livrée à un acte délictueux en étant apparue en public sans hijab » et pour « avoir insulté des agents publics ». « La mort choquante d'une supportrice de football qui s'était immolée par le feu révèle au grand jour les conséquences du mépris témoigné aux droits des femmes », souligne de son côté Amnesty International le 10 septembre. MAROC – Dans un communiqué du 9 septembre titré « Solidarité avec Hajar Raissouni : Le Planning exige sa libération immédiate ! », le Planning Familial s’indigne de l’arrestation de Hajar RAISSOUNI, journaliste marocaine « arrêtée à Rabat dans des conditions scandaleuses en même temps que son fiancé et que le médecin chez qui elle s’était rendue ». Accusée d’avortement illégal, et de relations sexuelles hors mariage, elle a été emprisonnée dans l’attente de son procès. Veille de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 2019/09/16 - 4
Publications CARRIÈRE – À signaler la sortie chez De Boeck d’un ouvrage de Fran HAUSER : Le Mythe de la gentille fille. Pas besoin d’être une emmerdeuse pour faire carrière. « Un ouvrage plein de fraîcheur et de franchise pour les femmes qui ont de l'ambition et sont à la recherche de conseils avisés pour donner un tournant décisif à leur carrière, sans perdre leur authenticité », résume la maison d’édition. « Dans Le mythe de la « gentille fille », Fran HAUSER déconstruit la perception négative de la gentillesse, avec laquelle sont aux prises de nombreuses femmes dans le monde professionnel. Si elles sont gentilles, elles sont considérées comme faibles et inefficaces, mais si elles sont fermes, on les traite de pimbêches. Elle prouve que les femmes ne doivent pas sacrifier leurs valeurs, ni cacher leur véritable personnalité, pour réussir leur carrière. Partageant une foule d’anecdotes personnelles et de stratégies éprouvées, elle révèle comment se revendiquer « sympa » et éviter les stéréotypes réactionnaires de ce que devrait être un leader fort ». MAGAZINES – Jetons un coup d’œil sur la traditionnelle livraison des magazines féministes de cette rentrée : Casse-Rôles (# 9 - août-octobre) revient sur le combat des femmes de service du groupe Elior : « La lutte des femmes, c’est classe ! » ; Clara Magazine célèbre le mouvement des survivantes de viols et de violences sexuelles en République démocratique du Congo (# 174 – juillet-août), et annonce le premier film de Caroline FOUREST, Sœurs d’armes, sur la « sororité et la résistance des femmes kurdes » (# 175 septembre) ; nos amies belges d’Axelle s’alertent de la montée de l’extrême droite, « une ombre brune sur les droits des femmes » (# 221 septembre), et, dans un numéro hors-série (juillet-août), se penchent sur l’écologie et le féminisme (lire également page 6) : « Sauver la planète : les femmes aux manettes » ; deux numéros de Femmes ici et ailleurs nous font voyager à travers le monde tout en explorant les grandes thématiques du féminisme (# 32 juillet août et # 33 septembre). Enfin, la revue Recherches féministes (volume 32, numéro 1, 2019) est titrée « Femmes et pouvoir érotique », avec des thèmes variés comme le « capital » ou le « pouvoir érotique », le « travail du sexe », « âgisme et sexisme », etc. Veille de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 2019/09/16 - 5
Culture THÉÂTRE – L’année dernière, Le Théâtre du Soleil accueillait le diptyque, « Au-delà des ténèbres » (veille du 14 septembre 2018), deux spectacles écrits et mis en scène par Simon ABKARIAN (Compagnie des 5 Roues) : Le Dernier Jour du jeûne et L’Envol des cigognes, honorés par le Syndicat de la critique du Prix de la meilleure création d’une pièce en langue française. Le Théâtre du Soleil renouvelle, cette année, son association avec Simon ABKARIAN, à l’occasion de sa nouvelle création : Électre des bas-fonds (La sortie du texte est prévue le 11 septembre, chez Actes-Sud). Dans cette nouvelle pièce, à partir d’un personnage féminin exemplaire, autour de la figure d’Électre, Simon ABKARIAN met en scène un chœur exclusivement féminin dans son spectacle. 14 comédiennes sont réunies sur le plateau. Retrouver la présentation sur le site du Théâtre du Soleil. Débats FÉMINISME & ANTIFÉMINISME – « L'intersectionnalité, ou quand écolos, féministes et antiracistes se déchirent », Le Figaro a publié sur son site, le 26 août, une tribune de la philosophe Anne-Sophie CHAZAUD sur la question de l’articulation entre féminisme et écologie ou « le piège de l’intersectionnalité ». Elle estime qu’à vouloir défendre toutes les minorités en même temps, « la gauche communautariste finit par se décomposer ». Sous le titre « Écologie et féminisme, les deux combats au cœur de la lutte anticapitaliste », L'Humanité du 26 août, plus optimiste, rend compte des débats du « contre G7 » : « Contre le patriarcat et pour la justice climatique et sociale : le contre-G7 qui s'est conclu ce week-end atteste de la montée en puissance de problématiques devenues incontournables ». Mais l’antiféminisme ne faiblit pas. Bien au contraire, selon certaines observatrices de notre société. Sous le titre « " Le féminisme, ce cancer " : comment la mobilisation antiféministe s'organise », l’hebdomadaire belge Le Vif-L’Express publiait le 22 août dernier une enquête sur le masculinisme. « Elles se distillent. Dans des livres, sur les réseaux sociaux, dans des associations, dans des conseils de drague... Les convictions masculinistes seraient même de plus en plus audibles, contrecoup de #MeToo. Pour certains hommes, le féminisme a pris le pouvoir et les femmes trop de place. La leur. D'où leur revendication : laissez-nous vous dominer. » En France, Causeur est un propagateur de ces « convictions », publiant des articles comme « Beyoncé est-elle féministe ? : j’ai survécu à une réunion d’Osez le féminisme », « Nadia Daam : sa vie, sa chatte et ses leçons de morale », ou « Angèle, balance ton féminisme de bazar ! » (Oups ! nous n’avons toujours pas évoqué dans notre Veille la chanson d’Angèle sur le sexisme, Balance ton quoi, voir en dernière page). Signalons à cette occasion l’article de L’Humanité dimanche du 4 avril 2019 : « Des antiféminismes sans cesse renouvelés »… L’hebdomadaire rendait compte de l’ouvrage dirigé par Christine BARD, Mélissa BLAIS et Francis DUPUIS-DÉRI, Antiféminismes et masculinismes d'hier et d'aujourd'hui (PUF). « Aussi ancienne que les luttes féministes, l’opposition à l’émancipation des femmes est loin de n’être que le reliquat d’un passé révolu : l’antiféminisme contemporain reste vivace et pluriel », indique le résumé de la maison d’édition. « En analysant diverses expressions de l’antiféminisme depuis le XIXe siècle, les contributions à cet ouvrage démontrent la vitalité historique de ce combat et mettent en évidence ses points de contact avec l’homophobie et le racisme : l’intersectionnalité des haines. L’ensemble constitue une réponse inédite en même temps qu’un appel à la vigilance ». Veille de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 2019/09/16 - 6
Revue de presse FÉMINICIDE – « Ce mot qui embarrasse les magistrats », Le Monde du 24 août indique que la procureure d’Auch a évoqué un « probable féminicide suivi d’un suicide » après la mort d’un couple, fin août. « Le terme reste très rarement employé par les magistrats », note le quotidien, qui rappelle que le mot « féminicide » n’existe pas dans le dictionnaire Larousse, et qu’il est défini dans le Petit Robert seulement depuis 2015, avec la notice suivante : « Meurtre d’une femme en raison de son sexe ». La question de l’existence juridique du terme « féminicide » fait en effet débat. Si le mot est au cœur du Grenelle des violences conjugales, le Huffington Post pointe, le 5 septembre, son inexistence juridique (« Pourquoi on a tant de mal avec le mot "féminicide" »). Certaines associations demandent à ce que cela change, comme l’ont fait des familles de proches et de victimes le 19 juillet dans une tribune pour France info (veille du 22 août). Sous le titre « Féminicide. Elle s’appelait Salomé, elle avait 21 ans », Libération du 9 septembre consacre une enquête à la jeune femme tuée dans la nuit du 30 août. « Médiatisée comme la centième femme tuée par un conjoint ou un ex en 2019, cette enfant du vieux Grasse restera pour ses proches celle qui aimait le rap et les îles de Lérins », explique « Libé ». L’éditorialiste de Sud Radio Elisabeth LÉVY s’est opposée le 2 septembre à l’emploi du terme « féminicide », affirmant que les chiffres sur le sujet seraient mensongers. « Les Décodeurs » du Monde reviennent sur ses propos « Le terme « féminicide » est-il « trompeur » ? » Signalons encore sur ce sujet deux tribunes publiées par Le Monde du 13 septembre. « Le droit pénal doit définir clairement le féminicide », estime l’avocat Pierre FARGE. Il défend l’inscription de cette infraction dans la loi afin de permettre une meilleure prise en compte de la spécificité des crimes visant les femmes. Mais pour Céline PARISOT, présidente de l’Union syndicale des magistrats, « Le principe d’égalité devant la loi s’oppose à ce que les crimes soient genrés ». Selon elle, « l’introduction du terme « féminicide » dans le code pénal nuirait à la clarté du droit et donc à son efficacité ». Nous avions rapporté dans cette veille le combat de Jean-Michel BOUVIER, le père de l’une des deux jeunes femmes violées et assassinées en 2011 en Argentine, pour que le crime de « féminicide » soit reconnu par la loi française (veille des 25 octobre 2011 et 7 avril 2014). Le terme tend à se répandre dans le droit pénal en Amérique latine. Plusieurs pays l’ont adopté (veilles des 6 décembre 2011 et 29 mars 2013). L’Italie a également adopté une loi contre le « féminicide » (veille du 26 août 2013). En France, la Commission générale de terminologie et de néologie a publié un avis au Journal officiel du 16 septembre 2014 (veille du 19 septembre 2014) pour inscrire dans le vocabulaire du droit et des sciences humaines le terme « féminicide » (« homicide d'une femme, d'une jeune fille ou d'une enfant en raison de son sexe »). Cette inscription répondait en partie au combat de Jean-Michel BOUVIER et répondait à une demande des associations féministes (veille du 22 avril 2014). Osez le féminisme ! organisait sa campagne contre les féminicides quelques mois plus tard (veilles des 22 avril, 19 septembre, 30 novembre et 23 décembre 2014). GRENELLE – Le Grenelle des violences conjugales est un sujet qui a bénéficié d’une médiatisation très soutenue. Comme nous le signalons dans notre dernière veille (6 septembre), l’annonce des mesures par Édouard PHILIPPE a suscité deux approches médiatiques : des mesures qui vont dans le bon sens mais qui suscitent néanmoins déception et scepticisme. L’immersion d’Emmanuel MACRON au siège du 3919 a été fortement médiatisée ainsi que la « surchauffe » de la plateforme téléphonique. Signalons également Le Monde du 6 septembre qui voit « les forces de l’ordre face à leurs responsabilités » ou la tribune publiée par Le Figaro le 4 septembre : « L’hôpital n’est pas un commissariat de police ! » dans laquelle le professeur Frédéric ADNET, directeur d’un service d’urgences, salue les initiatives en la matière et encourage l’implication des médecins, mais s’interroge sur l’application concrète du dépôt de plainte au sein de l’hôpital. Veille de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 2019/09/16 - 7
ÉMANCIPATION – Sous le titre « Vers une nouvelle loi pour la parité professionnelle », Le Monde du 13 septembre rappelle qu’un projet de loi en faveur de l’émancipation économique des femmes devrait voir le jour en 2020 (veille du 6 septembre), et propose un tour d’horizon des pistes envisageables : nouveaux quotas dans les entreprises, mesures pour faciliter la reprise d’activité après la maternité, accès au crédit pour les entrepreneuses, accès aux carrières scientifiques et techniques, ou encore la place des femmes dans les directions d’entreprise… LEADERSHIP – Gisèle SZCZYGLAK (photo), coach de dirigeants et experte du leadership et des questions de diversité, signe une tribune titrée « Égalité professionnelle : le leadership a-t-il un genre ? » dans Les Échos du 29 août. Selon elle, « dans la sphère professionnelle, les inégalités salariales, l'absence quantitative de femmes dans la gouvernance des organisations, l'absence de mixité des métiers due à une orientation professionnelle encore trop liée au genre relèvent d'une conception stéréotypée et dichotomique des hommes et des femmes ». BIOÉTHIQUE – « PMA pour toutes les femmes : la Manif pour tous peut-elle remobiliser ses troupes de 2013 contre la loi de bioéthique ? », s’interroge France Info le 10 septembre. Selon le site d’information, « regroupés dans une vingtaine d'associations, les anti-PMA espèrent initier un important mouvement opposé au projet du gouvernement. Pourtant, la situation de 2019 est très loin d'être celle de 2013. » (Rappelons qu’une manifestation est prévue le dimanche 6 octobre (veilles des 22 août et 6 septembre). Le 11 septembre, France Info souligne qu’à droite, « la perspective de l'ouverture de la PMA à toutes les femmes ne passe pas » (Hommes « évincés », méconnaissance de « l'intérêt de l'enfant » ou encore « effet domino » inéluctable vers la « légalisation de la GPA »…) La radio a également recueilli les témoignages d'enfants de femmes homosexuelles nés d'une procréation médicalement assistée : « On n'a pas attendu la loi de bioéthique pour exister : conçus par PMA, des enfants de mères lesbiennes témoignent » RELIGION – « À Paris, deux femmes imams dirigent une prière mixte », annonce Le Monde du 9 septembre. En effet, une soixante de fidèles des deux sexes ont prié ensemble le 7 septembre. « Dans un lieu tenu secret, à Paris, face à une assemblée composée d’une soixantaine de fidèles, Eva JANADIN et Anne-Sophie MONSINAY, âgées de 30 ans et 29 ans, ont dirigé la première prière mixte de la mosquée itinérante qu’elles ont créée. Les deux imams veulent proposer un modèle alternatif au conservatisme religieux qui, selon elles, prédomine », raconte le quotidien. MAROC – « Celui qui ne tabasse pas sa femme n'est pas un homme », BFM TV indique le 10 septembre qu’un chanteur marocain a fait l'apologie des violences conjugales en juin dernier à la télévision. Les propos du chanteur marocain Adil MILOUDI, incitant aux violences conjugales dans une émission de télévision, viennent de refaire surface sur les réseaux sociaux, explique la télévision. Puisque nous n’avons pas évoqué dans ces pages la chanson d’Angèle sur le sexisme, Balance ton quoi, voici le lien, pour celles et ceux qui l’auraient éventuellement raté ! Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) - Service des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes Veille réalisée avec les outils de la Délégation à l’information et la communication des ministères sociaux (DICOM) - Photos © DR Veille de l’actualité - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 2019/09/16 - 8
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