Interview : Yves Christophe, Computer Scientist à l'Institut d'Aéronomie Spatiale de Belgique - Par Zozor

 
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Interview : Yves Christophe, Computer Scientist à l'Institut d'Aéronomie Spatiale de Belgique - Par Zozor
Interview : Yves
Christophe, Computer
 Scientist à l'Institut
d'Aéronomie Spatiale
     de Belgique
                                 Par Zozor

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Dernière mise à jour le 9/12/2011
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                                                                                                         Sommaire
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Interview : Yves Christophe, Computer Scientist à l'Institut d'Aéronomie Spatiale de Belgique ......... 3
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               Interview : Yves Christophe, Computer Scientist à
                l'Institut d'Aéronomie Spatiale de Belgique

                Par                 Zozor

                Mise à jour : 09/12/2011
                Difficulté : Facile

                              Yves Christophe, membre du Site du Zéro sous le pseudonyme de sophiaphile, est Computer
                              Scientist à l'Institut d'Aéronomie Spatiale de Belgique.

                              Il nous parle aujourd'hui de son métier.

                              Interview
       Citation : Le Site du Zéro
  Bonjour Yves. Peux-tu nous expliquer ce qu'est l'Institut d'Aéronomie Spatiale de Belgique et quel est son rôle ?

Yves Christophe - L’Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique est un établissement scientifique de l’Etat belge, actif dans la
recherche sur les aspects physico-chimiques de l’atmosphère terrestre, mais aussi martienne ou vénusienne... Les activités sont
assez vastes ; cela va de la conception et la réalisation d’instruments de mesure au sol ou embarqués à bord d’engins spatiaux,
l’étude et la modélisation des phénomènes dans les diverses couches de l’atmosphère (la troposphère, la stratosphère, etc...), à
la mise à disposition des acteurs de l’industrie spatiale de modèles de calcul qui leur permettent de concevoir leurs appareillages,
ou à celle des décideurs d’analyses et de prévisions liées à la composition chimique de l’atmosphère dont on connaît
l’importance sur les grands enjeux actuels comme les changements climatiques, la couche d’ozone, etc...
L’institut travaille bien sûr en collaboration au sein de nombreux projets européens et internationaux.

                                             Évolution du trou de la couche d'ozone

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       Citation : Le Site du Zéro
  Quel est ton poste et quelles sont tes responsabilités au sein de l'institut ?

Yves Christophe - Le personnel de l’institut compte à peu près 150 membres, dont environ 80 scientifiques, aux côtés desquels
on trouve une cinquantaine d’ingénieurs et d’informaticiens. Parmi ceux-ci, je suis un Computer Scientist rattaché au
département chemical weather, dont l’objet est l’analyse globale de la composition de la stratosphère. Pour cela nous utilisons
des modèles informatiques, des systèmes d’assimilation de données, où les simulations des processus sont combinées à des
observations par des satellites, afin de fournir l’analyse la plus fiable possible de l’état chimique de la stratosphère. Ce sont de
gros programmes écrits essentiellement en FORTRAN, avec des modules développés par différentes équipes, et qui tournent sur
des supercalculateurs. Il y a encore les programmes de pré-traitement de données (conversion de format, changement de
référentiel, filtrage, validation) et de post-traitement de données (conversion de format, extraction, présentation et mise en forme
des résultats). Dans ce cadre mon rôle consiste à maintenir et améliorer le code, notamment la parallélisation, la résilience aux
erreurs, à permettre la migration vers des architectures différentes, et à développer des procédures opérationnelles et des outils
de pré-traitement et post-traitement.

                                               Yves Christophe devant son ordinateur

       Citation : Le Site du Zéro
  En tant que Computer Scientist, quelle est ta journée type de travail ?

Yves Christophe - Nous produisons des cartes de la composition chimique stratosphérique issue d’un modèle qui tourne de
manière opérationnelle tous les jours. Alors, en arrivant, en triant mon courriel, je jette un coup d’œil pour vérifier que les
données d’entrée préparées par le centre météorologique européen et la NASA sont bien arrivées, que le cycle peut démarrer.
Puis je commence à travailler sur le code. Mais c’est clairement un travail d’équipe, et nous avons de fréquentes discussions.
Bien souvent aussi je donne avec plaisir à l’un ou l’autre collègue scientifique un petit conseil informatique, un coup de pouce
pour écrire un script, un bout de code à réutiliser...

       Citation : Le Site du Zéro
  Quel a été ton parcours avant de devenir Computer Scientist ?

Yves Christophe - C’est un peu long... Si ma formation initiale est ingénieur en énergie nucléaire, je n’ai jamais exercé dans ce
secteur. Ceci dit, des ingénieurs dans le domaine nucléaire, il en faudra, car ces foutues centrales, il faudra les démanteler, et tous
ces déchets, il faudra les gérer, … mais c’est un autre débat.
À l’époque, on est début des années ‘80, il existait en Belgique un service militaire obligatoire, et en tant qu’objecteur de
conscience, j’ai rejoint un département de recherche de la faculté des sciences appliquées de la Vrije Universiteit Brussel, qui
travaillait en collaboration avec l’hôpital universitaire sur des sujets liés à l’électrocardiologie. Et puis j’y suis resté pendant une
vingtaine d’années où j’ai travaillé sur divers sujets, imagerie médicale, traitement d’images... pour finir par devenir
administrateur système.
Puis j’ai été sysadmin chez le fournisseur de réseau du secteur de la recherche en Belgique.
Depuis quatre ans je suis Computer Scientist à l’IASB.

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       Citation : Le Site du Zéro
  Quelles recommandations donnerais-tu aux lycéens et aux étudiants qui souhaitent devenir Computer Scientist,
  particulièrement dans le domaine de l'aéronomie spatiale ?

Yves Christophe - L’aéronomie spatiale peut se voir comme un domaine qui regroupe les compétences de diverses disciplines de
l’ingénierie, de la physique et de la chimie. On retrouvera plus facilement des physiciens ou des ingénieurs mordus
d’informatique dans ce genre de fonction. Ce sont donc d’abord les filières d’étude qui mènent à ces métiers que je
recommanderais.
Je ne connais pas les détails des études supérieures en France, universités versus hautes écoles, etc.. tout ceci varie un peu d’un
pays à l’autre.
Mais il faut se rendre compte que dans tous les instituts de recherche, les chercheurs sont le plus souvent engagés dans le
cadre de projets, et le plus souvent avec des financements à durée limitée, et que l’on parle ici surtout de diplômés ayant un
doctorat ou qui s’engagent à l’obtenir, et ceux qui sont passés par là savent que décrocher une thèse de doctorat exige pas mal
d’efforts et de persévérance. Ce qui implique que si vous voulez rapidement gagner très bien votre vie, ou si vous rêvez d’un
emploi stable, ou si vous pensez travailler en mesurant vos efforts... mieux vaut envisager autre chose !
Il y a aussi des aspects plus spécifiquement orientés vers les technologies de l’information. Certaines de nos activités de
recherche font appel à des techniques de modélisation assez gourmandes en ressources (puissance de calcul, taille des données
en mémoire). Nous avons donc besoin de spécialistes en HPC, pour optimiser l’usage des ressources en fonction du fait que les
supercalculateurs sont souvent partagés entre plusieurs projets et plusieurs unités de recherche, et qu’il peut aussi exister des
contraintes opérationnelles liées aux projets qui sont engagés à fournir des données en quasi temps réel.
Enfin, par essence, la recherche est exploratoire et à moins de s’étioler elle doit pouvoir s’ouvrir sur des approches nouvelles.
C’est pourquoi des spécialistes dans d’autres disciplines, des mathématiciens par exemple, sont parfois les bienvenus pour
étoffer une équipe.

       Citation : Le Site du Zéro
  Enfin, quels conseils donnerais-tu aux personnes en recherche d’un emploi ?

Yves Christophe - Voilà une question bien plus difficile. Il ne faut pas se leurrer, la société se complexifie, on attend tout à la fois
plus de polyvalence et des capacités plus pointues, la connaissance des langues étrangères... Dans ce contexte, un mot d'ordre :
rester curieux, s’informer, apprendre.
L’emploi stable devient aussi de plus en plus caduc ; si autrefois la grosse boîte ou l’administration étaient à peu près gage de
stabilité, ce sera de moins en moins le cas ; et donc il faut se préparer au changement, ne pas le vivre comme une épreuve, mais
comme une opportunité.
D’une façon générale, avant de postuler pour un emploi, se renseigner sur son futur employeur, ses domaines d’activités, ses
stratégies, sa structure... et rédiger une lettre de motivation et son CV en tenant compte de cela.
Et si on décroche un entretien, s’y préparer en anticipant les questions, en sachant que dire pour mettre en avant ses qualités.
Ne jamais tricher, ni fanfaronner, mais être convaincant ; et pour être convaincant, mieux vaut être convaincu. Ne pas hésiter à
poser des questions.

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