L'Agriculture en France et en Europe à l'horizon 2025 - Présentation des interventions
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L’Agriculture en France et en Europe à l’horizon 2025 Présentation des interventions 3 MAI 2017 A BORDEAUX 33è CONGRÈS ANNUEL
SOMMAIRE Le mot des Présidents Page 4 « Retrouver la compétitivité de la ferme France » Edito par Jean-Guy VALETTE Page 5 « L’agriculture en France et en Europe en 2025…. » Noëlie AUSSEL Pages 6/7 « L’Agriculture de précision et développement des productions agricoles » Gilbert GRENIER Pages 8/9 « Le développement de l’agriculture numérique : enjeux et perspectives » Arnold PUECH D’ALISSAC Pages 10/11 « Les facteurs qui influencent la PAC après 2020 » Yves MADRE Pages 12/13 « Ambition économique et environnementale au cœur de la future PAC post 2020 » Éric SADIN Pages 14/15 « Environnement numérique contemporain et responsabilité individuelle et collective » Les chiffres du NACA Page 16 Vert l’avenir Page 17 Les Partenaires Pages 18/19 3
Le mot des Présidents Gérard PIVETEAU Jean-Claude LAMY Jean- Michel BODIN Retrouver la compétitivité de la ferme France Réfléchir ensemble sur la place de l’agriculture en 2025 c’est à la fois faire un bilan des 20 der- nières années, mais c’est surtout se projeter dans ce futur proche… Le temps agricole est celui d’une campagne, qui prend en compte les saisons, les variations de température et de pluviométrie variable par définitions d’une année sur l’autre. Mais le temps économique au niveau de nos entreprises est plus long. En effet, la décision de construire un silo, d’installer une ligne de fabrication nécessite le temps long des études techniques, finan- cières, administratives…et nous devons tenir compte du temps des amortissements… Nous sommes donc confrontés parallèlement à des évolutions où le numérique accélère tout, tant dans l’information constamment renouvelée que dans la masse de données qui ne cesse d’augmenter. Mais d’abord, où en sommes-nous aujourd’hui dans nos activités ? L’agriculture française représente : • environ 13 % des emplois français • un excédent commercial régulier de 10 milliards • une production diversifiée, de qualité • une place prépondérante en Europe et dans le Monde • une capacité d’innovation importante. Mais, nous constatons de façon récurrente : • un recul des exportations alors que la croissance se fait à l’étranger plutôt qu’en France • une baisse de la compétitivité de nos produits à l’export • une augmentation constante des normes administratives • une demande sociétale pour plus d’environnement parfois déconnectée de la réalité du contexte de production. Pour nos entreprises, tous ces éléments vont de pair avec des structures qui se concentrent et augmentent de taille – toutes les entreprises, les exploitations agricoles, les firmes amont, les sociétés à l’aval ainsi que notre secteur qui n’échappe pas à cette règle. Nous notons aussi le renforcement de structures agricoles qui confient les travaux à des entrepreneurs afin de pouvoir maitriser le foncier. Dans le même temps, chaque acteur est plus attentif à la régularité de ses performances écono- miques en fonction des différents aléas qui peuvent impacter le résultat économique, que ce soit aléa climatique et/ou plus grande volatilité des prix. De plus, les nouvelles technologies, l’agri- culture connectée, les technologies issues du numérique, l’économie collaborative sont autant d’évolutions que nous devons regarder avec attention. Nos entreprises ont toujours su conjuguer l’expertise dans différents métiers, apporter un conseil adapté aux différentes situations des agriculteurs, avec la proximité qui nous caractérisent. Les années qui s’ouvrent devant nous seront celles où notre capacité d’adaptation sera au centre des actions pour répondre aux exigences du développement durable pour assurer la pérennité de notre secteur… avec une agriculture compétitive qui retrouve sa place de leader européen… 4
Edito Par Jean-Guy VALETTE Directeur du Négoce Agricole Centre Atlantique « L’agriculture en France et en Europe en 2025…. » Quels sont les principaux facteurs qui impacteront le plus l’évolution de l’agriculture d’ici 2025 ? De nombreuses réflexions sont menées au sein des différentes organisations impliquées direc- tement ou non dans l’économie agricole. La synthèse serait difficile, alors prenons le parti, de retenir les éléments les plus impactants. La révolution numérique Le regard sur les 25 dernières années se porte inévitablement sur la révolution numérique. Au-delà des impacts sur la vie de tout citoyen et/ou consommateur, les technologies de l’infor- mation ont envahi nos vies. Nous pouvons, notamment, citer quelques étapes : • 1994 : système satellitaire numérique • 2000 : radio satellitaire • 2007 : lancement de l’i phone • 2010 : arrivée des tablettes • 2016 : internet des objets, économie collaborative - Airbnb, Uber…, et développement des GAFAM – Google/Amazon/Facebook/Apple/Microsoft, avec des capitalisations de plusieurs dizaines de milliards en quelques années… L’agriculture n’a pas échappé à cette révolution numérique qui se traduit dans tous les domaines avec des équipements qui se généralisent – à la parcelle- sur le tracteur –sur les outils de traite- ments ou d’épandage d’engrais-…mais aussi pour les animaux avec les robots de traite, distribu- teurs de concentrés, d’enregistrements de données de tous ordres…pour nos équipes, avec les OAD – Outils d’Aide à la Décision…et des informations de marché en temps réel… Ces développements posent naturellement la question de l’appropriation, de la formation des utilisateurs, mais aussi la mise en relation entre les acteurs d’amont et d’aval de l’exploitation agricole, le traitement des données, leur analyse et leur exploitation… La mise à disposition, la propriété, le traitement et l’utilisation des données –Big data- sont déjà de véritables enjeux qui seront affaire de contrats à étudier et à mettre en place ! La poursuite de la PAC et L’Europe… L’entrée en vigueur de la nouvelle PAC en 2015 s’est effectuée dans un environnement mondial chahuté et pour la France, une année 2016 globalement difficile pour les acteurs : exploitants agricoles mais également pour tout l’environnement amont et aval. L’évolution de toutes les agricultures ne peut pas se faire sans la prise en compte de la grande variabilité des prix et surtout de leur plus grande volatilité. Nous devons aussi intégrer les évolu- tions de la demande mondiale et, les progrès de nouveaux pays entrant en concurrence directe avec les producteurs français… La nouvelle PAC post 2020 va devoir analyser les points d’accroche pour l’agriculture française, en particulier. La recherche de mécanismes qui ne s’appuient pas uniquement sur le verdis- sement est un axe de travail fondamental. La prise en compte des dispositifs de soutien des agriculteurs dans plusieurs pays et la nécessaire sécurité alimentaire qui rime souvent avec paix sociale dans de nombreuses nations sont des éléments à ne pas oublier.... Parallèlement, le BREXIT va, sur la période post mars 2019, poser de nouvelles modalités d’organisation que nous ne pourrons pas négliger. Il est aujourd’hui acquis que les réflexions engagées pour la future PAC doivent déboucher sur des dispositifs plus simples dans la compréhension, plus souples à mettre en œuvre. Cette approche doit pa- rallèlement redonner la place prépondérante que l’agriculture avait précédemment. 5
« L’agriculture de précision et développement des productions agricoles » Par Noëlie AUSSEL Responsable produits agriculture de précision et protection des cultures chez John Deere. Les mutations du monde agricole ces dernières années n’ont pas laissé indifférents les ac- teurs de la filière, à commencer par les agriculteurs qui se penchent de plus en plus vers les solutions d’agriculture de précision et de développement des productions agricoles. En tant que constructeur de machinisme agricole, John Deere a proposé très tôt des sys- tèmes visant à optimiser l’application d’intrants, à exploiter au mieux le potentiel des ma- tériels puis, face aux évolutions des technologies et des besoins, de nouvelles solutions connectées ont vu le jour. La gamme agriculture de précision chez John Deere s’est développée dès le début des an- nées 2000 avec, dans un premier temps, l’apparition du guidage et de l’autoguidage. Cette nouvelle technologie est mise en avant non seulement pour son intérêt économique via l’op- timisation des passages d’outils mais également pour son intérêt agronomique lorsqu’elle est couplée à des signaux de correction précis. Rapidement, plusieurs équipements et so- lutions d’agriculture de précision sont venus compléter la gamme pour répondre aux évolu- tions des techniques culturales. Des capteurs sont embarqués sur les machines, les outils sont équipés de contrôle de sections ou capables de moduler les doses. Ainsi, selon le niveau d’équipement, il est possible de contrôler les apports d’intrants (quelle dose dois-je appliquer ? à quel endroit ?), de documenter son intervention (quelle dose ai-je appliqué ? à quel endroit ?) et de cartographier son rendement. Autrement-dit, grâce aux nouvelles technologies les exploitants agricoles passent de l’échelle interparcellaire, qui réduit à une vision d’ensemble, à une échelle intraparcellaire, permettant de s’adapter à l’hétérogénéité des sols et de générer des données précises, riches d’information pour une analyse agronomique poussée. Les données collectées peuvent être stockées et visualisées sur une interface web, MyJohnDeere.com, dont un volet spécifique, le Centre des opérations, offre aux utilisateurs la possibilité de comparer les cartes entre elles, d’éditer des rapports ou encore de partager ces données avec les partenaires de leur choix. Vers la maitrise de la logistique Or, l’agriculture de précision ne se résume pas seulement à la notion de gestion des intrants puisqu’elle s’étend aujourd’hui à l’optimisation des performances des machines et de la logistique comme la réduction des temps morts. C’est pourquoi, depuis plusieurs années maintenant, John Deere propose d’équiper les automoteurs de solutions télématiques. L’in- troduction de boîtiers transférant les données machine vers l’interface web, MyJohnDeere. com, vise à améliorer la proactivité des ateliers et à accompagner les utilisateurs dans leur quête d’optimisation. 6
La maîtrise de la logistique est devenue un point clef pour bon nombres de structures qui, du fait de leur évolution, élargissent l’optimisation à la gestion de l’exploitation. Des ap- plications mobiles permettent aujourd’hui à un responsable de définir des travaux, de les associer à des chauffeurs, des machines et des pratiques culturales. Grâce à un système de navigation agricole intégrant les voies rurales, les chauffeurs pourront adapter leurs trajets en fonction de leur véhicule et des outils attelés. Le partage des données A l’heure de la numérisation des données et de la « machine connectée », il est aujourd’hui possible de « connecter ses parcelles », de « connecter ses machines » et de « connecter ses chauffeurs » pour toujours repousser les limites de l’optimisation. La collecte de données, propriété des utilisateurs, prend tout son sens lorsqu’elle est valorisée. Les interactions entre exploitant agricole ou chef d’entreprise et les autres acteurs de la filière agricole sont de plus en plus étroites et donnent naissance à des partenariats. Tout comme une conces- sion peut accompagner son client dans le suivi de son parc matériel, un conseiller agrono- mique a la possibilité d’apporter une vision objective aux données générées et collectées par un agriculteur. Le partage des données est indéniablement un moyen d’optimiser le développement des pratiques agricoles puisqu’il permet de faire interagir l’ensemble des intervenants et ouvre le champ des possibles. 7
« Le développement de l’agriculture numérique : enjeux et perspectives » Par Gilbert GRENIER Professeur de Machinisme et Agriculture Numérique à Bordeaux Sciences Agro. Co-responsable de la spécialisation AgroTIC, Expert pour l’AFNOR et l’ISO sur la normalisation de l’électronique en agriculture. Conseiller Technologique pour le SIMA La révolution du Numérique en agriculture est souvent vue sous l’angle des avancées techno- logiques. Mais le principal apport du Numérique consiste en une «Révolution Agronomique», révolution à la fois dans les outils, les concepts, les méthodes et aussi les connaissances agronomiques. Le changement fondamental est un changement dans les approches agronomiques : d’une part on peut - enfin - tenir compte de la variabilité spatiale et de la variabilité temporelle des paramètres agronomiques de base (sol, climat, plante). Et d’autre part, on pilote de façon de plus en plus fine les opérations culturales grâce à des approches novatrices basées sur le tryptique «Mesure/Décision/Action». Ces approches sont plus précises que celles basées sur la méthode des bilans, et elles apportent une dimension temporelle et dynamique à ce pilotage fin. On passe ainsi de l’Agriculture Raisonnée, qui s’appuie sur relativement peu d’informations, à de l’Agriculture Mesurée pour laquelle on dispose d’un volume d’information considérable (on passe de quelques informations par hectare à quelques milliers voire mil- lions d’informations par hectare). Ce changement s’appuie sur 3 domaines qui sont permis par les technologies du Numérique : • les outils de mesure : capteurs, réseaux de capteurs et objets connectés, outils de télé détection (du drone au satellite), et de proxidétection (capteurs embarqués sur véhicules ou portés à la main par l’utilisateur), • les outils de transfert, de stockage et d’analyse des données : Internet et téléphonie mobile, Cloud, Systèmes d’Information Géographique, Outils d’Aide à la Décision, … • les outils de mise en œuvre d’actions de plus en plus précises. Ces outils per- mettent d’effectuer des applications uniformes (une dose pour l’ensemble de la parcelle) et/ou des actions modulées (différentes doses selon les zones délimitées au sein de la par- celle). Mais ces outils sont aussi de plus en plus précis dans l’exécution de leur travail, avec un retour d’informations vers l’utilisateur (cartographie des actions réalisées). Et le cœur du fonctionnement de ces outils repose à la fois sur l’Isobus pour les transferts d’informations, et sur l’électrique pour plus de réactivité et de précision dans les actions. A ces 3 mousquetaires «Mesure/Décision/Action», se rajoute un quatrième qui est le «Big Data». Derrière ce mot barbare il faut voir la possibilité de collecter des données années après années, et de pouvoir analyser ces données afin de gagner en expertise et en connais- sances agronomiques nouvelles. Il y a un potentiel énorme de connaissances nouvelles à découvrir par le fait d’obtenir des données tout au long du cycle cultural, depuis l’avant-se- mis jusqu’à la récolte. 8
Mais tous ces changements en impliquent d’autres, tant au niveau économique qu’au niveau organisationnel et dans les relations entre acteurs. Un des aspects essentiels est que les agriculteurs deviennent les producteurs d’informations à caractère agronomique, et qu’ils vont avoir de plus en plus besoin d’experts agronomiques aptes à les aider dans l’analyse de données complexes et hétérogènes, et pour des prises de décision de plus en plus pointues. Le processus de prise de décision ne peut plus être le même selon que l’on dispose de quelques données par parcelle, ou de quelques milliers voire millions de données pour la même parcelle. L’agriculteur aura besoin d’experts capables de préparer les données (enlever ou corriger les données aberrantes), passer de données individuelles à des cartes (interpolation des données et définition de zones), et pour ensuite donner du sens agronomique à des cartes qui, pour le profane, ne seraient sans cela que des cartes avec de jolies couleurs. Les conseillers agronomiques devront avoir des compétences nouvelles, aussi bien en ma- tière de maîtrise d’outils informatiques (en particulier les SIG et les OAD), mais aussi en géostatistiques et traitement de données spatialisées. Ce sont des nouveaux métiers qui sont en train d’émerger. Par contre, les conseillers n’auront plus à mettre en place des essais en micro-parcelles. D’une part ces essais leur prennent trop de temps et d’autre part les résultats de ces es- sais ne sont pas facilement transposables à des situations plus contrastées. A l’avenir, ces conseillers auront à «superviser» des réseaux d’agriculteurs-expérimentateurs qui feront des essais en grandes parcelles, et qui auront besoin d’une aide pour l’organisation de ces es- sais et, surtout, pour l’interprétation des résultats. Le Numérique est une opportunité pour changer la façon de faire de l’Agronomie et aussi de l’Economie : à l’avenir les agriculteurs feront toutes sortes de cartes (cartes des sols, cartes des semis, cartes de végétation, cartes de besoin en azote, cartes de rendement,…). Mais l’on oublie un type de cartes, très utilisé aux USA, et qui est certainement celui qui aurait le plus d’impact sur la réflexion agronomique : les «profitability maps» (cartes de marge nette des cultures). Car au final, le Numérique est surtout un moyen de faire mieux en termes de production agricole et de maintenir la rentabilité des exploitations agricoles. 9
« Les principaux facteurs qui influencent la PAC après 2020 » Par Arnold PUECH D’ALISSAC Membre du CESE – Comité Economique et Social Européen, Agriculteur, Élu professionnel FNSEA, Chambre Régionale d’Agriculture Normandie. Pendant un demi-siècle, la politique agricole commune (PAC) a contribué à la construction de l’Union européenne. Aujourd’hui, un retour aux sources devrait permettre d’élaborer une nouvelle vision à long terme de la PAC, qui donnerait des orientations claires et concrètes non seulement aux agriculteurs, mais aussi à des millions de citoyens. Le Comité n’a eu de cesse de répéter que la future PAC doit défendre le modèle agricole européen, fondé sur les principes de souveraineté alimentaire, de durabilité et d’adaptation aux besoins réels des citoyens européens, qu’ils soient agriculteurs, ouvriers agricoles ou consommateurs. Le CESE se réjouit des premières discussions et réflexions sur l’avenir de la PAC après 2020. Tandis que les objectifs de la PAC, tels qu’ils sont définis dans le traité depuis 1957, et les nouveaux enjeux auxquels elle est confrontée n’ont jamais été aussi pertinents, il est extrê- mement important de procéder à une analyse approfondie de la PAC actuelle et des résul- tats de sa réforme précédente. Le présent avis a pour but d’avancer quelques suggestions et de participer à la réflexion sur l’avenir de la PAC. Premièrement, eu égard à la complexité de la PAC et aux difficultés rencontrées pour mettre en œuvre la dernière réforme, les agriculteurs ont besoin de stabilité politique et d’une vision à long terme de la politique agricole. Plusieurs années seront inévitablement nécessaires, en particulier dans le cadre du traité de Lisbonne, pour réfléchir, partager des objectifs, débattre des enjeux et trouver des solutions. Par conséquent, les institutions européennes devraient convenir sans tarder de prolonger la durée de la PAC actuelle d’au moins deux ans. La PAC devrait accorder davantage d’attention à l’installation des jeunes et des nouveaux agriculteurs et agricultrices, non seulement au moyen d’outils spécifiques, mais aussi grâce à une réelle stabilité de la politique. En effet, une stabilité accrue est nécessaire pour que les agricul- teurs puissent investir pour plusieurs décennies et relever le défi du renouvellement des générations. La future PAC devrait prendre en compte, d’une part, la diversité des modèles agricoles et spécificités régionales, et de l’autre, la diversité de ses objectifs : économiques, sociaux et environnementaux. La production alimentaire et l’agriculture revêtent une importance majeure et font partie intégrante de la culture de chaque nation dans le monde. Une poli- tique alimentaire européenne devrait être fondée sur des denrées alimentaires saines et de qualité et créer des synergies avec la PAC. La PAC devrait avoir pour principe essentiel de maintenir l’agriculture vivante et durable dans toutes les régions de l’UE. 10
La première priorité de la prochaine réforme de la PAC devrait être la simplification. La mise en œuvre de la PAC doit être plus souple, et des systèmes de contrôle et de sanction plus rai- sonnables doivent être élaborés. Il est de la plus haute importance de veiller à ce que les agriculteurs perçoivent les paiements en temps utile. Étant donné que la PAC est une politique impliquant une intervention directe au niveau euro- péen et que le délitement de la préférence communautaire entraîne une baisse des prix à la production, la future politique agricole doit être en mesure de relever tous les défis auxquels elle est confrontée, y compris les perturbations du marché. Il importe dès lors de réorienter le cadre poli- tique pour relever tous ces nouveaux défis et fournir les outils adéquats au niveau européen. En 2017, la Commission européenne poursuivra ses travaux et procédera à une vaste consultation sur la simplification et la modernisation de la PAC. Il importe que la société civile européenne participe activement à ce processus. Le CESE devrait instituer un groupe d’étude chargé de le suivre et d’y contribuer. 11
« Ambition économique et environnementale au cœur de la future PAC post 2020 » Par Yves MADRE co-fondateur FARM EUROPE Farm Europe a présenté le rapport final de l’édition 2016 du Global Food Forum aux institu- tions européennes, dans le contexte de la consultation publique sur l’avenir de la Politique agricole commune lancée par la Commission européenne. Le rapport développe une série de recommandations clefs pour bâtir une agriculture perfor- mante à la fois sur le plan économique et environnemental. Renforcer les outils de gestion des risques, dès 2017 Toute nouvelle stratégie pour des filières agroalimentaires résilientes doit intégrer un fait : plus que jamais, l’agriculture est confrontée aux perturbations croissantes du climat et des marchés. Pour le bénéfice de l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire de l’UE, la PAC doit mettre à disposition un ensemble d’outils efficaces de gestion des risques pour renforcer la résilience de l’ensemble des modèles agricoles européens. Cela ne sera pas obtenu au moyen d’un seul instrument, mais à travers la mise en place d’une palette d’outils complémentaires proposés aux agriculteurs, en plaçant ceux-ci au cœur des décisions en fonction de leur situation et de leurs besoins. Dans chaque État membre, les agriculteurs devraient être libres d’opter pour des dispositifs d’assurances et / ou des fonds mutuels conçus au regard des défis qu’ils doivent relever et aux besoins qui en découlent. Bâtir un « new deal » au sein de la chaine alimentaire Le manque de coopération au sein de la chaîne alimentaire de l’UE compromet la capacité du secteur à faire face aux défis posés par la mondialisation et les investissements. Un “new deal” doit d’abord réaffirmer la prééminence de la PAC sur les règles générales de concur- rence. Ce principe doit être la base d’action pour les autorités nationales de la concurrence. La transparence au sein de la chaine doit être améliorée, notamment en ce qui concerne les prix et les volumes au niveau de la première transformation et au stade du consomma- teur final. Les relations contractuelles doivent être encouragées sur la base de règles plus claires, permettant des négociations de contrats collectifs au niveau des organisations de producteurs ou des groupes d’organisations de producteurs. Ces approches doivent être considérées en tenant compte du fait que les marchés perti- nents des principaux produits agricoles sont plus souvent à l’échelle européenne que natio- nale ou régionale. Durabilité environnementale : se focaliser sur les résultats Les progrès technologiques dans le secteur agricole créent de nouvelles opportunités pour les politiques environnementales et de durabilité au niveau européen. L’enjeu pour l’Union européenne serait alors de passer d’une politique normative à une poli- tique véritablement axée sur les résultats qui serait cohérente avec les critères de « verdisse- ment » actuels et fondée sur la volonté des agriculteurs eux-mêmes, les producteurs pouvant opter pour l’application de mesures telles que demandées par les politiques existantes ou une approche axée sur les résultats. 12
Durabilité économique : se focaliser sur l’investissement L’ambition de maintenir un secteur agroalimentaire dynamique sur l’ensemble de l’UE doit se transformer en réalité. Au cours des dix dernières années, la compétitivité effective du secteur agricole de l’UE a diminué. L’Europe ne doit pas limiter ses actions à un ensemble d’initiatives visant à accompagner le ralentissement de son secteur agricole ni accepter de limiter son ambition à une agriculture de conservation des zones les plus fragiles. Au contraire, le cadre politique européen doit se concentrer sur le lancement de stratégies économiques dynamiques et ciblées pour relan- cer les investissements dans l’ensemble de la chaîne alimentaire de l’UE. Nutrition et santé : retrouver la confiance La chaine alimentaire européenne est confrontée au défi de trouver une relation harmo- nieuse et positive entre nutrition et santé. Pour y parvenir, un certain nombre d’obstacles doivent être levés : une stratégie claire et commune de la part des acteurs de la chaine alimentaire (agriculture, industrie, commerce) devrait être définie. De plus, un dialogue avec la Société Civile devrait être encouragé afin de bâtir un nouveau consensus et d’aller au-delà des positions idéologiques. L’absence de débat entre acteurs publics et privés sur les questions de nutrition et de santé est inacceptable. Brexit et commerce : se focaliser sur les intérêts de l’UE La plupart des Etats membres de l’UE ont des intérêts commerciaux substantiels sur le mar- ché britannique dans le secteur agro-alimentaire. Quel que soit le résultat des négociations entre l’UE et le Royaume-Uni, tant l’évolution des politiques internes britanniques que les stratégies commerciales divergentes entre les deux, vont mener, à moyen et long terme à des changements pour le secteur agro-alimentaire européen. Ceux-ci ne devraient pas être sous-estimés, et ce, d’autant plus compte tenu de l’engage- ment clair des nouveaux dirigeants britanniques à faire du Royaume-Uni « la plus grande économie ouverte du monde ». Cette stratégie va rendre difficile un accord de libre échange complet entre l’UE et le Royaume-Uni. En ce qui concerne l’agenda commercial global de l’UE, le Brexit est l’occasion de revoir la fa- çon d’accorder les mandats de négociation à la Commission européenne, et de relancer une politique commerciale européenne sur la base d’une nouvelle méthode de gouvernance, plus transparente et plus acceptable pour la société civile. 13
« Environnement numérique contemporain et responsabilité individuelle et collective » Par Éric SADIN Écrivain et philosophe. Intervenant régulier à Sciences Po Paris, Professeur à l’Ecole supérieure d’art de Toulon Certains ont pensé que la période de l’avènement de l’informatique personnelle pouvait être porteuse des mêmes valeurs d’autonomie individuelle et d’émancipation sociale et politique que celles des années 1960 … C’est à cette époque que se constitua tout un imaginaire autour ce qui fut alors nommé «cyberculture». Elle aspirait à de nouvelles formes de créativité grâce aux pouvoirs offerts par les machines informatiques alors très embryonnaires. L’avènement de l’Internet laissa entrevoir la réalisation du « village global ». Plus tard, l’avènement de l’Internet laissa entrevoir la réalisation du «village global» prophéti- sé au cours des mêmes années 1960 par Marshall McLuhan. Le protocole rendant possible des communications entre personnes au mépris des distances physiques à des coûts mar- ginaux, autant qu’un accès à des corpus de tous ordres. Dimensions qui ont contribué à le parer de vertus supposées offrir un surcroît d’autonomie aux individus. Mais très vite, au moment de sa soudaine généralisation, vers le milieu des années 1990, il a été massivement investi par le régime privé. Qui l’a d’abord exploité comme un nouveau canal de vente de biens et de services, en inaugurant les «magasins en ligne». Ensuite par l’exposition de bannières publicitaires, alors très rudimentaires. Un peu plus tard est apparu un modèle inédit, fondé sur le suivi des navigations et la constitution de gigantesques bases de données à caractère personnel, dont Google devint l’acteur majeur. Ces trois axes n’ont cessé de se sophistiquer au cours des années 2000 et ont définitive- ment assis la domination des puissances économiques sur le monde numérique. Une industrie de la vie… Aujourd’hui, nous entrons dans une nouvelle étape de la numérisation progressive du monde. Celle de la dissémination tous azimuts de capteurs. À terme, toutes les surfaces sont appelées à être connectées: corps, domiciles, véhicules, environnements urbains et professionnels… Cette architecture technologique entraînant un témoignage intégral de nos comportements permettant à l’économie du numérique de s’adosser à tous les instants de l’existence, de n’être exclue d’aucun domaine, et d’instaurer une «industrie de la vie» cherchant à tirer profit du moindre de nos gestes. 14
La start-up, c’est la nouvelle utopie économique et sociale de notre temps. N’importe qui, à partir d’une «idée», en s’entourant de codeurs et en levant des fonds grâce aux capital-risqueurs, peut désormais se croire maître de sa vie, «œuvrer au bien de l’huma- nité», tout en rêvant de «devenir milliardaire». Plus largement, le technolibéralisme a institué des méthodes managériales laissant croire que chacun peut librement s’épanouir. Les responsables politiques se situent aux avant- postes de cette «silicolonisation du monde», éprouvant la terreur de «rater le train de l’his- toire», convaincus que le soutien, sous toutes les formes, à l’industrie du numérique, va résoudre les difficultés économiques autant que nombres des problèmes de la société. De son côté, le Conseil national du numérique œuvre à faciliter le développement tous azi- muts de l’économie de la donnée, ne se souciant que des seuls enjeux économiques dans un mépris coupable à l’égard de toutes les incidences civilisationnelles. On peut toujours prophétiser sans grand risque sur des perspectives à trente ans. Pour ma part, ce que je relève, c’est qu’aujourd’hui l’industrie du numérique s’est engagée dans une conquête intégrale de la vie et qu’elle entend façonner de part en part la société, que ce soient la forme de notre intimité domestique, le monde du travail, l’organisation urbaine, l’éducation, la santé… La silicolonisation du monde institue à terme une marchandisation intégrale de la vie autant qu’une organisation automatisée de la société. La société, dans sa grande majorité, témoigne d’une regrettable passivité. Quant à la classe politique, elle est comme pétrifiée par une fascination sans borne. C’est à toutes les forces de société civile de faire œuvre de politique. La nature de la technique est en train de muter. Celle qui émerge actuellement ne consiste plus à répondre à de seules tâches fonctionnelles mais à assurer une mission organisa- tionnelle. Il s’agit là d’une rupture majeure. C’est le rôle désormais dévolu à l’intelligence artificielle, celui de gérer «au mieux» les affaires humaines. Ce n’est pas la race humaine qui est en danger, mais bien la figure humaine, en tant que dotée de la faculté de jugement et de celle d’agir librement et en conscience. Extraits entretien LE FIGARO Publié le 06/01/2017 15
Les Chiffres du NACA 16
► Promouvoir les démarches de bonnes pratiques agricoles… ► Favoriser la diffusion des innovations techniques et technologiques ► Conjuguer agronomie et environnement avec responsabilité sociétale et environnementale ► Accompagner les Techniciens Conseils du négoce agricole ► Valoriser la relation de proximité et de confiance des négociants avec leurs clients agriculteurs. Retrouvez-nous sur : @vert_lavenir vertlavenirsur : www.vert-lavenir.com Retrouvez-nous 17
Les Partenaires 18
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UNE STRUCTURE AU SERVICE DES NÉGOCIANTS AGRICOLES 19 Départements et 3 Régions 28 EURE ET LOIR 45 LOIRET 41 Orléans LOIR ET CHER 37 INDRE ET LOIRE 18 CHER 36 85 79 INDRE VENDEE DEUX 86 SEVRES VIENNE Poitiers 17 87 23 CHARENTE HAUTE CREUSE MARITIME VIENNE 16 CHARENTE Limoges 19 CORRÈZE 24 DORDOGNE 33 GIRONDE Bordeaux 47 LOT ET GARONNE 40 NÉGOCE AGRICOLE LANDES CENTRE-ATLANTIQUE Les Ruralies – CS 80004 79231 PRAHECQ Cedex 64 PYRENEES Tél : 05 49 75 69 30 ATLANTIQUES email : info@gsnaca.fr @gs_naca www.negoce-centre-atlantique.com
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