L'Ain aime le Salon de l'agriculture
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L’Ain aime le Salon de l’agriculture 10 ans de souvenirs, de produits, de producteurs, de récompenses Les producteurs, leurs animaux et les produits font la richesse du département de l’Ain. Photos Progrès/Jean-Pierre BALFIN/Sara CHERROUDA/Laurent THEVENOT 246399900
2 L'AIN, 10 ANS DE SALON Jeudi 4 mars 2021 Rétrospective édito Retour sur 10 ans de présence Fiérté aindinoise de l’Ain au Salon de l’agriculture Producteurs et visiteurs Repères sont privés de Salon de l’agriculture cette année ■ Les 14 produits AOP, AOC, Jean-Didier Derhy, directeur des en raison de la pandémie. IGP et Label Rouge de l’Ain éditions de l’Ain et du Jura du Le département de l’Ain y 7 produits d’Appellation Progrès. Photo Progrès/DR a ses habitudes depuis de d’origine protègée nombreuses années. Re- Le comté, le bleu de Gex, le La 58e édition du Salon de tour sur 10 ans de salon. beurre de Bresse, la crème de l’agriculture de Paris aurait dû Bresse, le morbier, la volaille être lancée le samedi 27 février p roducteurs, éleveurs, agriculteurs n’ont pas pu se réunir cette année à de Bresse, la dinde de Bresse 3 produits d’Appellation d’origine contrôlée 2021, porte de Versailles à Pa- ris. La manifestation devait ac- cueillir plus de 600 000 visi- Paris. Impossible pour les Les vins du Bugey, les vins de teurs, jusqu’au 7 mars. En professionnels de l’Ain, de Seyssel, la Roussette du Bu- raison de la pandémie de Co- faire découvrir aux centai- gey vid-19, le Salon de l’agriculture nes de milliers de visiteurs, 3 produits d’Indication géo- 2021 est annulé pour la premiè- les bons produits du dépar- graphique protégée re fois depuis sa création en tement. Les volailles fermières, les 1964. Depuis le début de cette vins coteaux de l’Ain, la fine grande célébration de l’agricul- L’Ain, terre de du Bugey et le marc du Bugey ture, l’Ain est venu présenter ses gastronomie 1 produit Label Rouge produits à la France entière. Au Ce rendez-vous est pour- Les cuisiniers de l’Ain Nicolas Morelle et Marc Jocquel La volaille fermière fil des années, notre départe- tant, pour eux, un rendez- aux fourneaux en 2017. Photo Progrès/Marc DAZY ment s’est imposé comme le vous incontournable de- rendez-vous incontournable puis de nombreuses l’Ain est une terre de gas- chent bien des mets dernières années de pré- de notre savoir-faire. Le Progrès années. Au fil des ans, sur tronomie et de gourmandi- d’exception. Les fromages sence sur le Salon de l’agri- a décidé de revenir sur les 10 le salon, l’Ain a gagné en se. Ses volailles restent le (bleu de Gex, comté…), les culture, les producteurs de dernières années de présence surface (2014), obtenu un produit emblématique vins du Bugey, la crème, le l’Ain ont transmis le mes- aindinoise à Paris pour rendre espace dédié pour exposer (seule volaille à disposer beurre, les poissons… On sage. Rétrospective de 10 hommage aux agriculteurs de ses produits (2015) et a d’une Appellation d’Origi- peut faire un repas entier ans de producteurs, de l’Ain. Nous serons au rendez- ouvert un restaurant ne) mais derrières les célè- avec les appellations ain- produits et de récompen- vous pour l’édition 2022. (2017). Il faut dire que bres pattes bleues se ca- dinoises. Durant ces dix ses. Conseil Départemental Crédit Mutuel du Sud-Est « Le label Saveurs de l’Ain représente « A l’écoute de nos sociétaires » l’excellence gastronomique » Vincenette Dewas, respon- sable marché agricole au Crédit Mutuel du Sud-Est. Jean Deguerry, président ailleurs, les élus départe- Quelle est l’implantation du du Conseil Départemental. ment aux et consulaires Crédit Mutuel du Sud-Est continuent à instruire les dans l’Ain ? Créé il y a cinq ans par le demandes d’adhésion au « Bien ancrée sur l’Ain, la Conseil Départemental, label. » Fédération du Crédit Mutuel que représente aujour- du Sud-Est compte 16 Vincenette Dewas. Photo d’hui le label Saveurs de Comment se manifeste points de vente répartis sur Crédit Mutuel du Sud-Est le territoire. Nous sommes l’Ain ? actuellement le soutien du également implantés sur le « Ce label représente l’ex- département à l’agricultu- Sud Saône-et-Loire, le Rhône, la Loire, la Haute-Loire et le cellence gastronomique de re de l’Ain ? Nord-Isère. À travers nos Caisses locales et nos Chargés notre terroir, si bien que la « Depuis le début de la d’Affaires spécialisés, nous cultivons une grande proximi- notoriété de notre départe- crise sanitaire, le départe- té avec notre clientèle agricole que nous accompagnons ment est liée à l’évocation ment soutient les produc- au quotidien ». Quels sont vos liens avec le monde agricole ? qualit ative que suggère teurs aindinois. En « Notre développement sur ce marché se base sur nos “Saveurs de l’Ain”. Rappe- juin 2020, il a acheté plus valeurs mutualistes, d’innovation et de savoir-faire. Nous lons que ce label s’applique de 2 500 volailles de Bres- construisons une relation de confiance avec nos clients à 14 produits agroalimen- se, servies dans les collèges grâce à l’expertise de nos Chargés d’Affaires et l’implica- taires, — fromages, produits de l’Ain, pour aider cette tion de nos élus bénévoles. Nous accueillons au sein de laitiers, vins, volailles —, filière AOP et pour accom- nos conseils d’administration des représentants du monde agricole. Nous siégeons à la commission départementale tous relevant d’appella- pagner la banque alimen- d’orientation de l’agriculture (CDOA) et nous développons tions d’origine : AOC, AOP taire dans son approvision- des partenariats avec les acteurs de ce marché (fédération et IGP de l’Ain. C’est aussi Jean Deguerry. Photo Conseil nement local. L’opération a des CUMA de l’Ain, CIVB, Charte installation des Jeunes un bonus commercial qui départemental été renouvelée en novem- Agriculteurs). » identifie les producteurs, bre. Pour les filières sensi- Apportez-vous un soutien particulier aux agriculteurs les restaurants et les com- porte pas trop préjudice car bles, le Département a créé dans cette période de pandémie ? « Notre banque est à l’écoute de ses sociétaires et de leurs merces de bouche. » les filières agroalimentai- un fonds d’aide, avec le difficultés qu’elles soient liées aux événements climati- res ont su s’adapter. Par concours de la Chambre ques ou à la pandémie. Nous accompagnons, par exemple, Comment le faire vivre exemple, les concours des d’agriculture. Le réseau les vignerons très impactés par la crise sanitaire, dans le en cette période de pandé- Glorieuses de Bresse, ont AGRILOCAL a été renfor- développement de dispositif de vente à distance grâce à mie ? adopté le format de “Mar- cé pour conforter les pro- nos outils de paiement en ligne. » « La crise sanitaire ne lui ch é s d’e x c e p t i o n ”. P a r ductions locales. » W0102 - V0
Jeudi 4 mars 2021 L'AIN, 10 ANS DE SALON 3 10 ans de producteurs 2016 Gaëtan Richard, l’agriculteur des montagnes La date était marquée sur son standard. « Le comté, ça sem- agenda depuis longtemps. Gaë- blait plus compliqué. Quand il tan Richard est à Paris, au Sa- fait sec, l’herbe ne pousse pas lon de l’agriculture. Mais avant bien, quand il pleut beaucoup, d’y aller, il a dû finir la traite de c’est vite un marécage. » Gaë- ses bovins avec son frère. Deux tan a donc opté pour une pro- heures de boulot, qu’il allait duction classique qui terminera doubler le soir. Au hameau de à Belley, en pavé d’affinois. Chemillieu, à Champagne-en- Valromey, le ciel était bas. La « Les points positifs : être chaîne des Alpes avait disparu son patron » sous un rideau de pluie. Gaëtan « La marge est plus faible, est arrivé ici avec ses parents et mais on a moins de contraintes son frère, du haut Doubs, il y a et techniquement c’est plus in- sept ans, pour monter le Gaec téressant. » Aujourd’hui, il ne (Groupement agricole d’exploi- regrette pas son choix. D’abord tation en commun) La Grand parce qu’il reste d’un naturel Vie. « On a visité sept ou huit optimiste. « On sait que c’est exploitations un peu partout et dur, on a connu la crise laitière, on a fait ce choix. » En rapport des améliorations et là on re- avec le coût du foncier et les tombe dedans, ce n’est pas mi- 250 hectares pour les 115 va- robolant, on tient parce qu’on ches montbéliardes et les 30 s’y est préparé. » Aussi, parce prim’holstein. « C’est ce qui que la force de cette agriculture Installé à Songieu, Gaëtan Richard est éleveur. Photo Progrès/LAURENT THEVENOT correspondait le mieux à ce de montagne, c’est un travail qu’on voulait faire. » À 750 mè- entre Cuma (Coopératives blanc, de pallier la rigueur hi- montagne ? « Non, même si montagne. On garde les points tres d’altitude, sur le plateau du d’utilisation de matériel agrico- vernale, en sachant aussi se dé- c’est peut-être un peu plus com- positifs, être son patron. On a la Retord, il a réfléchi pour savoir le). Ça lui permet, grâce à ses 20 brouiller avec des bouts de fi- pliqué et moins rentable qu’en chance d’être groupés, de pou- si le lait qu’il allait produire hectares de maïs ensilé, un mé- celles. Déconseillerait-il à un plaine. Mais c’est un peu com- voir parler de la crise entre devait finir en comté ou en lange de luzerne et de trèfle primo agriculteur de choisir la pensé par l’aide aux zones de nous. » 2019 2020 Julien Quinard, ambassadeur du Bugey Une première pour l’éleveur Vincent Guillermin Vincent Guillermin est installé à Courmangoux. Photo Progrès/Sara Julien Quinard, viticulteur à Massignieu, et son frère. Photo Progrès/Jean-Pierre BALFIN CHERROUDA Julien Quinard fait partie de ces c’est pour cela que les producteurs lancé cette marque. « Quand le Dé- Vincent Guillermin, éleveur la France et l’international », jeunes agriculteurs du Bugey, instal- doivent être présents sur le stand. » partement a voulu promouvoir les de volailles installé à Courman- analyse Vincent Guillermin. lé à Massignieu-de-Rives, qui ont Faire connaître l’appellation des produits, on s’est associé avec eux goux depuis 2016, participe L’Aindinois vit sa présence au fait le pari – gagné – du bio. Le Bu- vins du Bugey, il le dit, est un objectif sous ce nom. Ça permet d’avoir une pour la première fois au salon salon comme une concrétisa- gey, il se bat pour le faire connaître pas facile à atteindre. « Ça évolue vraie vitrine depuis trois ans à Paris en tant qu’exposant. Un ren- tion de son travail. Dans son au Salon, où il vient depuis vingt- dans le bon sens, mais c’est long. On par exemple. Ce n’est plus de la bri- dez-vous qu’il estime être indis- élevage, qui recense près de quatre ans. Il y est venu pour la pre- n’a pas de gros moyens. Quand on cole. » Au sein de la profession, il pensable à la bonne promotion 3 000 volailles, il souhaite met- mière fois comme stagiaire chez voyait le stand du Beaujolais, on trouve que l’ambiance est bonne. de la volaille bressane. « Il y a tre en avant le bien-être de ses Angelot, à 15 ans. Depuis, il n’a pas était ridicule. Mais aujourd’hui, ils « Il n’y a pas de concurrence entre deux événements qu’on ne doit poulets. « J’ai toujours travaillé raté une édition. « Oui, je suis un ont baissé la voilure, à cause du les trois bassins de production – Bel- pas sous-estimer. Le premier, dans l’aviculture et j’ai pioché vieux de la vieille, mais j’en ai jamais coût. » L’espace du département au ley, Montagnieu, Cerdon », expli- Les Glorieuses, se passe chez dans mes différentes expérien- fait le tour. » salon n’est pas un stade de foot, que celui qui était attendu au tour- nous et nous amène une clien- ces. » Ainsi, il a choisi d’instal- Le presque quadragénaire a donc mais permet à Saveurs de l’Ain nant quand il s’est lancé en pionnier tèle locale et frontalière. Le se- ler dans ses bâtiments des per- du recul sur l’événement. « Le salon d’exister. Et justement, à l’origine, dans le vin bio et dont le pari est cond, c’est le salon qui nous choirs permettant au poulet de n’a pas une dynamique de ventes, c’est la chambre d’agriculture qui a réussi aujourd’hui. met en relation avec le reste de profiter pleinement de l’espace. W0103 - V0
4 L'AIN, 10 ANS DE SALON Jeudi 4 mars 2021 10 ans de producteurs 2019 Romain Jacquiller : « Si la vache est bien, elle sera belle ! » À la ferme des Genets de Monta- la met comme dans du coton. On gnat, Romain Jacquiller présente lui donne à manger toutes les quatre Jipsy, montbéliarde de 4 ans et “star- heures. On la brosse tout le temps. laite” du Salon de l’agriculture. Le Si la vache est bien, elle sera belle. » dimanche 3 mars, elle défilera de- Un principe que ce paysan de 30 vant le jury du concours général. ans applique toute l’année. « Le Malgré l’excellence de la sélection, contact avec les animaux, les suivre, son éleveur veut y croire. « Ce n’est bien les connaître, faire évoluer sa pas la plus imposante, mais elle a de structure… » très grandes qualités de mamelles. C’est un critère important, comme « Je voulais être éleveur, comme l’allure ou les aplombs. Après, tout d’autres, pilote d’avion ou dépend comment elle se présentera pompier » sur le ring. » De ce point de vue, Jip- C’est pour toutes ces raisons qu’il sy peut se montrer parfois peau de a choisi ce métier, ou que ce métier vache. « Elle a son caractère, recon- l’a choisi. « Je me suis installé en naît Romain. Elle est dressée, assez 2013 hors cadre familial. Mon père douce. Mais ce n’est pas celle que était routier, ma mère assistante ma- l’on va caresser au milieu du trou- ternelle à Saint-Trivier-de-Courtes. peau. On ne l’emmène pas où l’on J’ai pris le goût de l’élevage chez des veut. » Adieu médaille si l’animal voisins. À 10 ans, je voulais être éle- est de mauvais poil. « Le concours, veur, comme d’autres, pilote Romain Jacquiller et la sélectionnée pour le Salon, Belette de race Montbéliarde au pied du Mont c’est un vrai suivi de Formule 1 ! On d’avion ou pompier. » July. Photo Progrès/Jean-Pierre BALFIN 2014 2017 Véronique Pacoud fait Christine Ménétrieux : « J’en découvrir ses poulardes suis à mon 31e salon » Véronique Pacoud est productrice Christine Ménétrieux, animatrice à la fé- des 4 AOC poulet, poularde, chapon et dération des coopératives laitières de l’Ain : dinde, dans le Gaec du Noget, à Illiat. « J’en suis à mon 31e salon ! Sur le stand de Dans le pavillon 7.2, elle est venue l’Ain, je présente les fromages AOP, plus le avec des poulets de Bresse mais aussi Suprême (le dernier né de Bresse Bleu), le des poulardes « originales ». « Je vou- clon de Drom et bien sûr, les AOP crème et lais faire découvrir la poularde roulée beurre de Bresse. Le salon a évolué, c’est aux Parisiens », explique-t-elle en mon- sûr, avec moins de petits producteurs… et trant son produit. « On la plie de sorte beaucoup de revendeurs ! Côté public, il y a que la bête ait une forme oblongue et peut-être moins de Parisiens qu’avant, les on l’emmaillote dans une toile de co- visiteurs viennent vraiment de toute la Fran- ton. Comme c’est très serré, cela fait ce. J’ai une cinquantaine de clients attitrés. Christine Ménétrieux. Photo Progrès/Marc rentrer la graisse dans la chair. Du Ils achètent du comté en priorité. J’en passe DAZY coup, on obtient une viande fondante, Véronique Pacoud. Photo Progrès/Céline bien une vingtaine de meules de quarante persillée. » Mais pour la cuisiner, il faut Bally kilos sur la semaine. Je devrais vendre aussi du genre : “Mais vous avez de la crème par prendre son temps. « Il nous faut 5 un millier de fromages faisselles, une spécia- ici ? Pourtant vous n’êtes pas en Norman- mois pour l’élever, il faut savoir l’ap- four froid et faire rôtir doucement en- lité que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Les die !” Les gens ne situent pas le 01. L’Ain en précier », précise cette passionnée. La tre 1 h 30 et 2 h en arrosant régulière- AOP crème et beurres de Bresse restent Rhône-Alpes : la Bresse, la Dombes, les con- recette : démailloter la bête, la placer à ment. encore méconnues. J’entends des réflexions treforts du Jura… Il faut tout expliquer. » Le Département au côté du secteur ©Jean-François Basset agricole fragilisé par la crise sanitaire EN 2021 700 000 EUROS POUR SOUTENIR LES FILIÈRES 246287600 FILIÈRE AVICOLE FILIÈRE VITICOLE FILIÈRE HÉLICICOLE 4 500 volailles seront achetées et mises 100 bénéficiaires 13 bénéficiaires à la disposition des cuisiniers de 35 collèges publics du Département. W0104 - V0
Jeudi 4 mars 2021 L'AIN, 10 ANS DE SALON 5 10 ans de produits 2015 Les AOC de l’Ain font leur beurre Les appellations d’origine promotion. Tout ça pour quoi, et à contrôlée valident la quali- quoi ça sert une AOC ? « À la té d’un produit, son histoi- reconnaissance de la qualité d’un re, son terroir et un savoir- produit, d’une histoire, d’un terroir faire. Encore faut-il le faire et d’un savoir-faire ». Encore faut- savoir et faire goûter l’ex- il le faire savoir. Ici débute une cellence. Crème et Beurre autre bataille. En trois ans, Crème de Bresse par exemple. et Beurre de Bresse ont gagné celle des régionales. Reste le plus diffici- B lanc de poulet de Bresse nap- pé de crème de la même origi- ne contrôlée. Faites glisser sur une le : s’imposer à l’échelon national. « On est prophète en notre pays », estime Thierry Molle. « Il faut dé- Roussette du Bugey. Au fromage, sormais que l’on s’étende hors de mariez comté, morbier et Pinot nos frontières. « Une AOC, il faut bugiste. Au dessert ? Servez donc que ça vive ! », note Christian Per- un Cerdon. Voilà le type de menu rat, agriculteur à Tossiat et instiga- AOC de A à Z, que peuvent dégus- teur de la démarche. ter les visiteurs du salon de l’agri- culture. Entre les neuf appella- Un stand juste pour la crème et Fabrication de beurre AOC à la coopérative de Foissiat. Photo Progrès/LAURENT THEVENOT tions de l’Ain, il y a de quoi le beurre « papillonner ». La petite dernière 27 millions de litres de lait sont « S’agissant d’un produit premium ne (la moitié) commencent à s’y cat de promotion Crème et Beurre s’appelle Crème et Beurre de Bres- transformés en 450 tonnes de qui coûte un peu plus cher, on a retrouver. Comme le consomma- de Bresse tient son propre stand se. Trois ans d’AOC depuis janvier, beurre, 600 de crème épaisse (la voulu segmenter AOC et non teur retrouve ses produits laitiers au Salon de l’agriculture. « Une huit mois d’AOP (Appellation basique) et 200 de crème semi- AOC. Aujourd’hui, ce sont les ven- préférés sur les marchés et dans les première. Avant, on était avec la d’Origine Protégée, l’identifica- épaisse (la crème des crèmes). tes AOC qui progressent le plus. supers et hypers de la région. Sous fédération des coopératives laitiè- tion européenne), et quinze ans de L’AOC reste dans un marché de En septembre 2014, on avait déjà des marques et packagings spécifi- res. Ce salon, c’est un investisse- combat pour obtenir « ce passe- niche, petit mais costaud. « On a réalisé tous les volumes de 2013 ». ques, chacune des trois laiteries ment ». « Quand on est sûr de son port », comme le qualifie Thierry vendu un peu moins au début », Plus contraints mais mieux rému- (Étrez, Foissiat, Varennes-Saint- produit, on commence par le faire Molle, président du syndicat de poursuit le président du syndicat. nérés, les 70 producteurs de la zo- Sauveur), fait son beurre. Le syndi- goûter », conclut le président. 2018 2014 Suprême de Bresse affiné et médaillé Un cerdon ou un pétillant ? Daniel Boccard est à la tête Présent pour la première fois au opératives laitières de l’Ain, y décè- d’une petite exploitation à Salon, c’est le petit dernier de la le des arômes de fruits. « La sou- Poncieux, dans l’Ain, où il produit un vin de cerdon fromagerie Bressor à Servas. Le che n’est pas la même », ajoute délicieux. Mais pas seule- Bresse bleu Suprême a tout juste Norbert Jaravel, président de la co- ment. Dans le pavillon un an. Une bleusaille comparé aux opérative. Mais la grande différen- « 7.2 », Juvénal Turpin, son 67 ans du bleu de Bresse « Vérita- ce tient dans l’emballage. Une cave représentant, fait aussi dé- guster un pétillant doux ble », ce fromage à pâte persillée d’affinage miniature, où le fromage étonnant. D’un côté, le cer- dérivé du gorgonzola. Ce qui n’a se fait à la demande, comme on don aux bulles fines et à la pas empêché le jeunot de décro- l’aime, ferme ou plus ou moins robe rose, fruité à souhait. Juvénal Turpin. Photo Progrès/ cher la médaille de bronze pour sa coulant. « On voulait se rappro- De l’autre, le pétillant. S’il Céline Bally est rosé, lui aussi, il suffit première participation au con- cher du Domaine de Bresse à la d’abord de regarder les bul- cours général. Le Suprême est plus coupe, explique Norbert Jaravel, les de plus près pour comprendre. Plus épaisses, elles crémeux, plus affiné que le canal mais en petites quantités pour aller explosent en bouche. Le nez, vert et floral, se confirme à la historique. Christine Ménétrieux, Le Suprême de Bresse. Photo chercher une clientèle plus jeune, dégustation. « Mais il reste quand même doux », précise Juvénal. animatrice de la fédération des co- Progrès/Sara CHERROUDA habituée aux produits à la pièce ». Laissez-vous envoûter par une nuée de papillons tropicaux NOUVEAUTÉ 2021 246287700 À Villars les Dombes (01) Réservations et infos sur : www.parcdesoiseaux.com W0105 - V0
6 L'AIN, 10 ANS DE SALON Jeudi 4 mars 2021 10 ans de produits 2015 2020 Les vins du Bugey Une bière… fièrement brassée en Bresse enchaînent les médailles Les vins du Bugey rencon- trent un franc succès sur le Salon de l’agriculture. Dimanche, ils ont obtenu trois médailles d’or, lors du prestigieux concours géné- ral. L’occasion pour les visiteurs de les découvrir. B ernard Rondeau aime vinifier son vin en utilisant la métho- de ancestrale. Ce viticulteur de Cornelle vient d’obtenir la mé- Au Salon de l’agriculture, Victor Blanc présente ses bières ainsi que sa daille d’Or pour son Bugey cer- limonade bio. Photo Progrès/Jean-Didier DERHY don rosé 2014. « Notre cerdon est un assemblage de gamay et de Il y a plus d’un an, cinq amis, l’eau et de la levure », ajoute Victor poulsard », explique le viticulteur. passionnés de bière ont décidé de Blanc. Pour l’instant, les produits Le département a également rem- créer La Bressane. « Nous vou- viennent de la Suisse voisine, mais porté trois autres médailles, dont lions une bière douce, qui puisse les brasseurs souhaitent une bière deux d’or pour ses vins du Bugey. Ce n’est pas la première fois que Bernard Rondeau obtient la plaire au plus grand nombre », ex- 100 % aindinoise. « Bientôt, nous On le voit, nos vins sont particu- médaille d’or pour ses vins. Photo Progrès/Philippe Juste plique Victor Blanc. Et d’installer aurons du houblon à Montracol. lièrement appréciés. Ils sont éla- la brasserie à Montagnat. Brasse- Nous avons également beaucoup borés par 177 vignerons du Bu- du Rhône. Ce vignoble rassemble célèbre gastronome français. En rie qui dispose d’un matériel mo- de céréales dans l’Ain, mais nous gey. une grande complexité de situa- effet, la diversité des cépages (ga- derne et efficace. n’avons pas de malterie. Mais, il tions géologiques et topographi- may, pinot noir, mondeuse, char- La brasserie contient une centri- semble qu’avec l’augmentation du Des vins « exquis et variés » ques. Après vingt-cinq ans de dé- donnay, aligoté, altesse, jacquière, fugeuse permettant de contrôler nombre de petits brasseurs dans la Le vignoble du Bugey est secret termination, les vins du Bugey ont pinot gris ainsi que mondeuse et précisément le niveau de clarifica- région, nous aurons bientôt une par sa taille puisqu’il couvre seu- obtenu, le 28 mai 2009, l’Appella- poulsard) dans le vignoble bugiste tion de la bière. L’embouteillage est malterie en Rhône-Alpes. » Au- lement 500 hectares répartis en tion d’origine contrôlée bugey et permet d’élaborer une large gam- réalisé par un prestataire et permet jourd’hui, les jeunes Aindinois pro- trois îlots de production. Le sec- l’Appellation d’origine contrôlée me. D’ailleurs, 50 % des vins pro- de traiter des formats de bouteille posent une bière blonde, une bière teur de Cerdon est situé sur de très roussette du Bugey. On dénombre duits sont des vins mousseux. variés, en refermentation ou en sa- blanche (avec du blé et aux saveurs fortes pentes exposées au sud à plusieurs appellations au sein de C’est une production ancienne turation au CO 2. « Nous souhai- fruitées), une bière rousse et une des altitudes parfois élevées (plus l’appellation d’origine contrôlée. puisque l’on « champagnise » des tions aussi que notre bière reste bière brune (aux arômes subtils de de 500 mètres). Celui de Monta- Le choix est donc large et tous les vins blancs du Bugey depuis plus accessible au plus grand nombre et cacao). Sur le Salon de l’agricultu- gnieu, le long de la rive droite du palais peuvent s’y retrouver. « Le de 100 ans. « Nous produisons nous voulions l’ancrer dans notre re, les brasseurs de La Bressane Rhône, se distingue par ses pentes Bugey, comme tous les grands aussi deux eaux-de-vie, le marc du territoire. » Et de l’appeler La Bres- ont présenté aux milliers de visi- abruptes plongeant vers le fleuve. pays de gueule est un pays de vins. Bugey, issu de raisins distillés, et sane avec, comme emblème, un teurs leurs produits ainsi qu’une Et enfin, le secteur de Belley, qui Ils sont exquis et variés, parcou- la fine du Bugey, obtenue à partir fier poulet de Bresse. « Pour faire limonade bio et peu sucrée débute des contreforts du massif rant toute la gamme, de l’or au de vins distillés », ajoute un viti- de la bière, il faut quatre ingré- La Campagnette. Une vraie réus- du Colombier jusqu’aux rivages rubis foncé », écrivait Curnonsky, culteur, fier de sa gnôle. dients : de l’orge, du houblon, de site. 2014 2019 Le fromage de clon faisait tourner N’oublions pas le bleu de Gex la tête au Moyen Âge et le mont d’or Il détient l’appellation AOC, Au Moyen Âge, il y avait « On a mis un an pour comme le comté, mais pour- du safran en Bresse. Nor- l’adapter aux techniques et tant, il n’a pas la même no- toriété. Le bleu de Gex, qui mal qu’un fromage soit con- aux exigences actuelles ». chevauche l’Ain et le Jura, fectionné avec cette épice : Sur le stand de l’Ain, dans est de loin le plus présent le fromage de clon. « Mais le pavillon 7.2, on peut dé- dans notre département. Et il a disparu », explique couvrir ce fromage éton- il mérite mieux que sa dis- Christine Ménétrieux, de la nant, aux côtés du bleu de crétion actuelle. « Quand on le fait découvrir dans les Fédération des coopérati- Gex, du comté, du beurre et salons, les gens sont sé- v e s l a i t i è r e s d e l ’A i n . autre crème de l’Ain. Sorte duits. C’est vraiment un pro- « Pourtant, on n’arrêtait de tome, le clon a un goût duit trop méconnu », expli- pas de tomber sur des écrits de miel qui vient soudain, que Bern qui fait également la promotion de tous les fro- qui en parlaient. Des prin- une fois en bouche. « C’est mages de l’arc Jurassien. Ce ces l’envoyaient au pape plutôt un fromage à fon- fromager à la retraite s’acti- Nicole, Virginie et Élise sur le pour se faire pardonner, dre : en fondue, ou avec des ve depuis treize ans au Sa- stand. Photo Progrès/Olivier LEROY Anne d’Autriche en raffo- escalopes de poulets, mais lon de l’agriculture et aime- lait… ». il faut en mettre très peu. rait faire passer le message. « Quand les gens font une raclette, qu’ils oublient les Il y a 10 ans, la plus petite On peut aussi en faire des produits de grandes surfaces. Les meilleures se font avec coopérative de l’Ain accep- copeaux avec un économe, le morbier et bien sûr le bleu de Gex. Le reste c’est du te de le refabriquer, à partir laisser à température am- carnaval. » Au moins, c’est clair. Mais le vrai coup de Bern de documents précis qui en Christine Ménétrieux. Photo biante et le servir en apéri- est dirigé vers le mont d’or qui « doit se manger froid ». détaillaient le processus. Progrès/Céline Bally tif ». C’est délicieux. W0106 - V0
Jeudi 4 mars 2021 L'AIN, 10 ANS DE SALON 7 10 ans de produits 2020 2020 La carpe de la Dombes, reine des étangs La tarte bressane en une bouchée Sébastien Trihan, créateur Le poisson de l’Ain au Salon de du Food truck fermier, a dé- l’agriculture, c’est une histoire déjà veloppé un dessert inno- vant qui reprend des sa- longue. Le syndicat de promotion veurs bien connues dans des poissons de la Dombes vient l’Ain. « J’ai choisi de retra- chaque année et propose une gam- vailler la tarte bressane. me de produits aux petits oignons. Avec mon pâtissier, on a De la soupe de poisson aux rillet- choisi de congeler une pré- paration à base de crème de tes de truite fumée en passant par Bresse et de la rouler dans le traditionnel filet de carpe. une pâte à brioche. » Le « C’est l’économie même du terri- tout est congelé à nouveau, toire, souligne Joël Raccurt, pisci- avant d’être frit quelques culteur à Saint-Georges-sur-Re- minutes. Les bouchées sont servies saupoudrées de su- non. C’est le charme du paysage, La carpe de Dombes dans tous ses états. Photo Progrès/Sara CHERROUDA cre et provoquent une ex- un atout touristique. » Au nombre plosion de saveurs. « C’est de 1100, les étangs s’étendent sur nées, la carpe se décline aujour- sommateurs, explique le piscicul- étonnant comme sensation une surface de 11 500 hectares. La d’hui en rillettes – la déclinaison au teur. Et cela passe par la proposi- et c’est inexplicable, il faut Sébastien Trihan, traiteur à le goûter pour compren- carpe partage les eaux avec le san- citron a reçu la médaille d’argent tion de produits innovants. » Son dre. » Comme l’a fait Geor- Bourg, a proposé sa version dre, le gardon, le brochet ou enco- du concours agricole – en quenel- exploitation commercialise depuis ges Blanc, qui a félicité le de la tarte bressane. Photo re la tanche. D’abord proposé en le, en terrine ou encore en lanières un an du saucisson à base de chair chef burgien. Progrès/Sara CHERROUDA filet pendant de nombreuses an- et cubes. « On doit attirer les con- de carpes dans un boyau de porc. « On a hâte de pouvoir retourner au salon 2018 de l’agriculture » Les volailles intriguent Cyril Degluaire, éleveur de vo- au sein de l’espace “Saveurs de lailles de Bresse à Saint-Cyr-sur- l’Ain” du Comité Départemen- Menthon, vice-président du Co- tal. Cinq ou six éleveurs s’inscri- mité interprofessionnel de la vent pour animer le stand pen- volaille de Bresse (CIVB). dant la durée du salon. Avec les représentants des autres filières Présentez-nous le Comité agricoles du département, nous interprofessionnel de la vo- formons une petite famille. C’est laille de Bresse. un moment exceptionnel de « Il réunit tous les acteurs de la convivialité. Nous sommes vrai- filière AOC/AOP volaille de ment très attristés par l’annula- Bresse, soit 145 éleveurs qui ins- tion du salon 2021. » tallent chaque année 840 000 Les volailles de Bresse et leurs pattes bleues. Photo Progrès/Sara poussins issus du centre de sélec- Quelle importance revêt le CHERROUDA tion de Béchanne de Saint- salon pour les autres membres Étienne-du-Bois, cinq abattoirs, de Saveurs de l’Ain ? La volaille AOP est présen- préféré les emmitoufler », des artisans bouchers et des res- « Les acteurs de toutes les filiè- te au salon, en bonne place, plaisante Nathalie Lanaro, taurateurs. » Cyril Degluaire. Photo Progrès/ res sont enthousiastes de pou- sur le stand de l’Ain. Ses qui représente l’éleveur de CIVB voir promouvoir notre agricultu- pattes bleues, son cou tou- Saint-Étienne-du-Bois, Que représente le salon de re, nos traditions, la jours recouvert du plumage Christophe Vuillot. Les pro- l’agriculture pour votre filiè- et de notre savoir-faire à des gens gastronomie de notre départe- blanc qui la caractérise et sa duits proposés à la vente re ? qui ne savent plus du tout ce que ment. Ils sont attachés à ce ren- crête interpellent plus d’un viennent aussi de Viriat « C’est la fête de l’agriculture. c’est. On peut répondre aux visi- dez-vous, ce grand rassemble- visiteur. « Ils se question- (Christian Chatard), d’Illiat Un moment privilégié de ren- teurs qui sont particulièrement ment qui permet de mieux nous nent davantage sur celles (Véronique Pacoud) ou en- contres et d’échanges qui nous curieux de connaître nos métho- connaître pour travailler ensem- qui sont roulées. Je leur dis core de Mézériat (Thierry permet de parler de notre métier des d’élevage. Le CIVB expose ble et créer un véritable réseau ». que, vu les températures, j’ai Desmaris). QUELLE QUE SOIT VOTRE ACTIVITÉ AGRICOLE, VOTRE BANQUE EST LÀ AVEC DES CONSEILLERS SPÉCIALISÉS. 246287800 © Fotolia. Caisse Fédérale de Crédit Mutuel et Caisses affiliées, société coopérative à forme de société anonyme au capital de 5 458 531 008 euros, 4 rue Frédéric-Guillaume Raiffeisen 67913 Strasbourg Cedex 9, RCS Strasbourg B 588 505 354. W0107 - V0
8 L'AIN, 10 ANS DE SALON Jeudi 4 mars 2021 10 ans de récompenses 2019 2020 Liphanie sur le podium Retour sur une médaille d’or en comté En 2018, la fruitière de Drom, la plus petite de l’Ain, avait créé la surpri- se en remportant la mé- daille d’or au concours général en comté. A urélie et Aurélien Perret n’ont pu monter au Salon de l’agri- culture cette année. Mais ils y ont leurs antennes. Car le couple qui est à la tête de la plus petite fruitiè- re de l’Ain, a créé la surprise en Photo Progrès/Sara CHERROUDA remportant la médaille d’or au La fromagerie de Drom existe depuis 1881 et est dirigée par Aurélie concours général agricole l’année et Aurélien Perret depuis 2013. Photo Progrès/Laurent THEVENOT Nouvelle médaille pour un élevage de l’Ain. La vache dernière. Hissant la réputation du Liphanie, de race simmental, a fait chavirer le jury, comté de l’Ain à la hauteur de sant. » Ils le disent, cette médaille sation d’un saucisson au comté. dans la matinée du mardi 25 février, et finit à la celui de nos voisins jurassiens. leur a apporté un petit plus. « On Enfin, nos fromagers continuent première place. Elle a concouru dans sa catégorie en Une première. s’en est rendu compte sur le mar- la production du clon, lancée par 2e section. Elle a été jugée sur sa morphologie, sa ché de Bourg. Les gens nous en leurs prédécesseurs. Ce fromage, couverture musculaire, ses aplombs, son aisance sur « Les gens voulaient le comté parlaient, voulaient le comté dans oublié pendant des siècles, a été le ring et le remplissage de sa mamelle. dans la meule qui avait gagné » la meule qui avait gagné. Ils réinventé grâce à un historien des La jeunette de 911 kg née en 2015, fait la fierté de Pour autant, nos trentenaires, ar- avaient du mal à comprendre, que archives qui en avait retrouvé la Claude Thievon déjà bien habitué au salon. « Je viens rivés dans la petite commune du ça ne peut pas être le même ». Ils recette. « Pour nous, c’est une ni- depuis 1987 et plusieurs de mes vaches ont déjà Revermont il y a six ans, gardent la l’expliquent, le comté qui partici- che. On n’en fait pas de gros volu- remporté des prix. Mais c’est le premier au niveau tête froide. « Ça nous a fait vrai- pera au salon 2020 est déjà en mes, parce qu’on doit gérer le national pour Liphanie, j’en suis très content. » ment plaisir. Mais c’est un résultat affinage pour 18 mois. Depuis, la stock. Mais des gens viennent ici L’éleveur gère une exploitation de 150 vaches. qu’on partage dans notre coopéra- fruitière qui écoule ses produits à pour s’en procurer et prennent tive, avec les cinq producteurs – Drom, mais aussi à Replonges et à d’autres produits. On va peut-être quatre à Drom, un à Lhuis – qui Saint-Bénigne, a aussi été saluée développer sa vente vers le Jura, nous fournissent et avec notre affi- par un prix d’excellence attribué car notre affineur l’a présenté à ses 2016 neur Juramonts (qui lui est du Ju- ra, N.D.L.R). Oui c’est valori- par Saveurs de l’Ain. Pour se diver- sifier, ils participent aussi à la réali- clients au repas de fin d’année, et depuis, on a des demandes. » Le roi du mouton de race Île-de-France est de Viriat 2018 Hester la battante de Saint-Cyr, médaillée Hester a fait des frayeurs à son éle- veur, avant de faire chavirer les ju- ges du concours général agricole, dans la catégorie 3e lactation. Etienne Morel, du Gaec (1) du même nom, a connu un ascenseur émo- tionnel, hier lundi. Il présentait trois prim’holstein dans trois caté- gories différentes, mais une seule était favorite. « J’ai placé beau- coup d’espoir en Hester. Si je suis Jean-Luc Berger est éleveur ovin. Photo Progrès/Olivier LEROY venu jusqu’à Paris, c’est surtout pour elle », confie-t-il. Dans la nuit, on lui a volé la plaque qui saluait la victoire Mais quand il se prépare à emme- d’un de ses moutons Île-de-France au plus haut niveau. ner la belle se faire coiffer, il remar- Mais Jean-Luc Berger, le bien nommé, est plus qu’heureux. « Quand je me suis lancé à Viriat, il y a trente-trois ans, que qu’elle boite. Sa patte arrière beaucoup de gens doutaient. » Pour celui qui élève égale- droite ne semble plus répondre. Il ment de la volaille fermière, quand il gagne, « c’est aussi reste moins d’une heure avant le Photo Progrès/Sara CHERROUDA pour que tous les éleveurs de l’Ain puissent dire : le début de la compétition sur le ring meilleur en Île-de-France est de chez nous. Ils ne sont pas du pavillon 4. « J’étais dévasté pour mon fils, souligne Dominique Morel, qui gère l’exploitation avec lui. Il a là, aujourd’hui, mais il faut parler d’eux. » Quand ce ne travaillé pendant deux mois avec elle. » Les chances de concourir s’éloignent pour Hester. À chacun de ses pas, sont pas des animaux des prés de la route de Marboz qui remportent le titre, c’est un bélier qui a d’abord grandi à dans les allées du salon, les visiteurs se désolent de la voir souffrir. Le vétérinaire et l’ostéopathe se relayent à Viriat. Sa recette ? « Le terrain drainé, la passion, l’abné- son chevet et tentent de la soulager. « Ça lui est venu d’un coup on ne peut même pas savoir ce qu’elle a », gation. » Et pour celui qui brille à Paris, ça rapporte quoi ? s’inquiète Étienne Morel. Le vétérinaire lui prescrit un anti-inflammatoire, combiné à de l’homéopathie, tandis « D’abord, c’est l’occasion de se confronter. Ça permet que l’ostéopathe lui masse la patte. En une heure, elle est passée de favorite, à exempte, avant de retrouver son d’asseoir ma notoriété et c’est important, parce que je lustre d’antan et de rejoindre ses coéquipières sur le ring. La belle s’est bien battue et a mis KO huit d’entre elles travaille beaucoup à l’export. » Jean-Luc élève aussi 300 brebis et c’est un peu grâce à ses plaques saluant ses pour se hisser à la 2e place. « Elle n’est pas la grande gagnante car le juge a bien vu qu’elle avait un problème à résultats qu’il peut signer des contrats d’une cinquantaine la patte », glisse Dominique Morel. Sans ça, Hester serait rentrée en reine à Saint-Cyr-sur-Menthon. de béliers par an avec des grosses structures du Sud de la France. (1) Gaec : Groupement agricole d’exploitation en commun W0108 - V0
Le Département au côté du secteur agricole fragilisé par la crise sanitaire EN 2021 700 000 EUROS POUR SOUTENIR LES FILIÈRES FILIÈRE VITICOLE 100 bénéficiaires FILIÈRE HÉLICICOLE 13 bénéficiaires FILIÈRE AVICOLE 4 500 volailles seront achetées et mises à la disposition des cuisiniers de 35 collèges publics du Département. ©Jean-François Basset www.ain.fr 245972400 W0109 - V0
10 L'AIN, 10 ANS DE SALON Jeudi 4 mars 2021 ça s’est passé en 2020 Les saveurs de l’Ain attirent les visiteurs Chaque année, le Départe- c’est un peu les César du ment et la Chambre de savoir faire français. Il l’agriculture de l’Ain orga- existe depuis 150 ans et nisent des actions de pro- récompense l’excellence motion des produits et dans toutes les catégories. savoir-faire aindinois sur Ronsard Bresse (de Saint- le plus grand marché des Jean-sur-Reyssouze) a ob- produits du terroir fran- tenu la médaille de bronze, dans la catégorie « décou- çais… pour le plus grand pe de volailles » pour ses bonheur des visiteurs. cuisses de poulet fermier F romages, produits lai- tiers, vins, volailles… Le terroir aindinois ne Label Rouge, la médaille d’argent pour la découpe de filets de poulet fermier compte pas moins de 14 Label Rouge et la médaille produits labellisés (AOP, d’or pour ses filets de pou- AOC, IGP et Label Rouge) let fermier Label Rouge pour plusieurs appella- (découpe). Les vins du Bu- tions. Leurs réputations gey ont également été ré- sont bien connues dans la compensés avec une mé- France entière. On peut le Le stand du département de l’Ain a attiré les foules. Photo Progrès/Sara CHERROUDA daille d’or, pour Sylvain constater dans les allées Bois (Bugey blanc char- du Salon de l’agriculture tion. Durant le salon, des Truck fermier, du restau- laille de Bresse avec glace donnay, cuvée le Grand où les milliers de visiteurs chefs de l’Ain vont présen- rant de Saint-Martin-du- au maïs, un risotto au com- Colombier millésime qui passent devant le stand ter, tous les jours, une res- Mont La Cour de Récré et té et à la crème de Bresse, 2019). Médaille d’or égale- de l’Ain semblent bien con- tauration avec les produits de L’auberge lentaise. Ces une tarte bressane à la crè- ment, pour le domaine Tri- naître notre gastronomie emblématiques du dépar- trois ambassadeurs vont me et au beurre de Bresse chon à Lhuis, pour son Bu- comme les grenouilles, les tement. Cette restauration cuisiner des plats origi- et proposer des bières loca- gey Brut AB millésime poissons de la Dombes, les sera de type « snacking ». naux à base de produits de les… 2016 et une médaille d’or quenelles sauce Nantua, Sur place ou à emporter, ce l’Ain comme les burgers de pour Nicolas Mazzuchelli, les tartes bressanes et ga- mode de restauration rapi- viande des pays de l’Ain, Déjà des médailles pour son Cerdon millési- lettes de Pérouges. Pour de permettra de faire dé- les goujonnettes de carpes Les Aindinois ont déjà re- me 2019. On le voit, les faire découvrir ces pro- couvrir l’ensemble des spé- de la Dombes à la farine de çu leurs premières mé- agriculteurs aindinois duits d’exceptions, rien ne cialités proposées par les gaude et à la sauce Nan- dailles au concours géné- brillent au Salon de l’agri- vaut une bonne dégusta- chefs cuisiniers du Food tua, une plancha de vo- ral agricole. Ce concours, culture. Le fast-food gastronomique s’invite Six médailles pour les produits laitiers sur le stand de l’Ain de l’Ain Après la Laiterie de Fois- Le stand de l’Ain s’étend sur une de récré (Saint-Martin-du-Mont). siat et la fromagerie The- centaine de mètres carrés et se Les recettes valorisent l’agriculture venet de Cormoz, c’est au compose d’une partie réservée aux locale sous la forme de “finger tour de la laiterie Le Coq filières, ainsi que d’une autre con- food”, comprendre « qui se mange d’Or, à Foissiat, de voir sacrée à la restauration. Pendant avec les doigts ». Et debout, puis- l’un de ses produits pri- trois ans, l’Ain au salon a rimé avec que les visiteurs ne trouvent plus la més au Salon de l’agricul- restaurant. En 2020, la donne configuration des années précé- ture de Paris. En effet, son change avec la proposition d’un dentes avec tables et couverts, mais beurre de Bresse AOP a service de snacking, géré par Sé- plutôt des mange-debout. « C’est bastien Trihan, du restaurant Nou- un challenge, on a fait un saut dans été récompensé d’une v’OT, à Bourg-en-Bresse. « Nous l’inconnu, avec l’objectif de mon- médaille d’argent, mer- avons développé notre concept de trer que le fast-food peut aussi être credi 26 février. food truck fermier, il y a quatre ans gastronomique et intéressant. » Plus tôt dans la semaine, dans le département, précise-t-il. une médaille d’or a été La chambre d’agriculture a souhai- Une gamme entre 5 et 10 € décernée à un produit bu- té notre présence au salon pour Il suffit de consulter la carte, dans Le risotto au comté a eu beaucoup de succès. Photo Progrès/Sara CHERROUDA giste : le yaourt nature montrer une autre façon de vendre une gamme de prix entre 5 et 10 €, produit au Gaec Les Per- la gastronomie locale. » Derrière le pour le comprendre : un burger mands, qui se pressent pour voir dées. Tout comme les desserts qui ce-neige, à Arandas. comptoir, les visiteurs trouvent une avec un steak Viande des Pays de l’attraction : le riz passe par une n’ont pas la cote : « On a tout pré- Ces distinctions portent à équipe de cinq personnes compo- l’Ain, des goujonnettes de carpe à meule de 35 kg avant d’être servi. paré nous-mêmes, ça peine à dé- six le nombre de produits sée de Sébastien Trihan, Benjamin la farine de gaude, de la volaille de Le burger avec une viande 100 % marrer contrairement aux plats laitiers de l’Ain primés de- et Hélène Martinetti, de L’Auberge Bresse à la plancha ou encore un aindinoise trouve aussi son public, chauds », souligne Benjamin Mar- puis l’ouverture de la plus lentaise, ainsi que Violaine Chalan- risotto au comté. Ce dernier a alors que les goujonnettes et la vo- tinetti. Il reste encore six jours, grande ferme de France. don et Damien Bobey, de La Cour d’ailleurs toute l’attention des gour- laille de Bresse sont moins deman- rien n’est perdu. 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