L'Ain aime le Salon de l'agriculture

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L'Ain aime le Salon de l'agriculture
L’Ain aime le Salon
             de l’agriculture
10 ans de souvenirs, de produits, de producteurs, de récompenses

Les producteurs, leurs animaux et les produits font la richesse du département de l’Ain. Photos Progrès/Jean-Pierre BALFIN/Sara CHERROUDA/Laurent
THEVENOT

                                                                                                                                             246399900
L'Ain aime le Salon de l'agriculture
2      L'AIN, 10 ANS DE SALON                                                                                                                       Jeudi 4 mars 2021

 Rétrospective
                                                                                                                                          édito
Retour sur 10 ans de présence                                                                                                            Fiérté aindinoise

de l’Ain au Salon de l’agriculture
Producteurs et visiteurs                                                                               Repères
sont privés de Salon de
l’agriculture cette année                                                                              ■ Les 14 produits AOP, AOC,       Jean-Didier Derhy, directeur des
en raison de la pandémie.                                                                              IGP et Label Rouge de l’Ain       éditions de l’Ain et du Jura du
Le département de l’Ain y                                                                              7 produits d’Appellation          Progrès. Photo Progrès/DR
a ses habitudes depuis de                                                                              d’origine protègée
nombreuses années. Re-                                                                                 Le comté, le bleu de Gex, le        La 58e édition du Salon de
tour sur 10 ans de salon.                                                                              beurre de Bresse, la crème de     l’agriculture de Paris aurait dû
                                                                                                       Bresse, le morbier, la volaille   être lancée le samedi 27 février

p    roducteurs, éleveurs,
     agriculteurs n’ont pas
pu se réunir cette année à
                                                                                                       de Bresse, la dinde de Bresse
                                                                                                       3 produits d’Appellation
                                                                                                       d’origine contrôlée
                                                                                                                                         2021, porte de Versailles à Pa-
                                                                                                                                         ris. La manifestation devait ac-
                                                                                                                                         cueillir plus de 600 000 visi-
Paris. Impossible pour les                                                                             Les vins du Bugey, les vins de    teurs, jusqu’au 7 mars. En
professionnels de l’Ain, de                                                                            Seyssel, la Roussette du Bu-      raison de la pandémie de Co-
faire découvrir aux centai-                                                                            gey                               vid-19, le Salon de l’agriculture
nes de milliers de visiteurs,                                                                          3 produits d’Indication géo-      2021 est annulé pour la premiè-
les bons produits du dépar-                                                                            graphique protégée                re fois depuis sa création en
tement.                                                                                                Les volailles fermières, les      1964. Depuis le début de cette
                                                                                                       vins coteaux de l’Ain, la fine    grande célébration de l’agricul-
L’Ain, terre de                                                                                        du Bugey et le marc du Bugey      ture, l’Ain est venu présenter ses
gastronomie                                                                                            1 produit Label Rouge             produits à la France entière. Au
  Ce rendez-vous est pour-      Les cuisiniers de l’Ain Nicolas Morelle et Marc Jocquel                La volaille fermière              fil des années, notre départe-
tant, pour eux, un rendez-      aux fourneaux en 2017. Photo Progrès/Marc DAZY                                                           ment s’est imposé comme le
vous incontournable de-                                                                                                                  rendez-vous incontournable
puis de nombreuses              l’Ain est une terre de gas-           chent bien des mets             dernières années de pré-           de notre savoir-faire. Le Progrès
années. Au fil des ans, sur     tronomie et de gourmandi-             d’exception. Les fromages       sence sur le Salon de l’agri-      a décidé de revenir sur les 10
le salon, l’Ain a gagné en      se. Ses volailles restent le          (bleu de Gex, comté…), les      culture, les producteurs de        dernières années de présence
surface (2014), obtenu un       produit emblématique                  vins du Bugey, la crème, le     l’Ain ont transmis le mes-         aindinoise à Paris pour rendre
espace dédié pour exposer       (seule volaille à disposer            beurre, les poissons… On        sage. Rétrospective de 10          hommage aux agriculteurs de
ses produits (2015) et a        d’une Appellation d’Origi-            peut faire un repas entier      ans de producteurs, de             l’Ain. Nous serons au rendez-
ouvert un restaurant            ne) mais derrières les célè-          avec les appellations ain-      produits et de récompen-           vous pour l’édition 2022.
(2017). Il faut dire que        bres pattes bleues se ca-             dinoises. Durant ces dix        ses.

 Conseil Départemental
                                                                                                       Crédit Mutuel du Sud-Est
« Le label Saveurs de l’Ain représente                                                                 « A l’écoute de nos sociétaires »
l’excellence gastronomique »                                                                           Vincenette Dewas, respon-
                                                                                                       sable marché agricole au
                                                                                                       Crédit Mutuel du Sud-Est.
 Jean Deguerry, président                                             ailleurs, les élus départe-      Quelle est l’implantation du
du Conseil Départemental.                                             ment aux et consulaires          Crédit Mutuel du Sud-Est
                                                                      continuent à instruire les       dans l’Ain ?
  Créé il y a cinq ans par le                                         demandes d’adhésion au           « Bien ancrée sur l’Ain, la
Conseil Départemental,                                                label. »                         Fédération du Crédit Mutuel
que représente aujour-                                                                                 du Sud-Est compte 16 Vincenette Dewas. Photo
d’hui le label Saveurs de                                               Comment se manifeste
                                                                                                       points de vente répartis sur Crédit Mutuel du Sud-Est
                                                                                                       le territoire. Nous sommes
l’Ain ?                                                               actuellement le soutien du       également implantés sur le
  « Ce label représente l’ex-                                         département à l’agricultu-       Sud Saône-et-Loire, le Rhône, la Loire, la Haute-Loire et le
cellence gastronomique de                                             re de l’Ain ?                    Nord-Isère. À travers nos Caisses locales et nos Chargés
notre terroir, si bien que la                                           « Depuis le début de la        d’Affaires spécialisés, nous cultivons une grande proximi-
notoriété de notre départe-                                           crise sanitaire, le départe-     té avec notre clientèle agricole que nous accompagnons
ment est liée à l’évocation                                           ment soutient les produc-        au quotidien ».
                                                                                                       Quels sont vos liens avec le monde agricole ?
qualit ative que suggère                                              teurs aindinois. En              « Notre développement sur ce marché se base sur nos
“Saveurs de l’Ain”. Rappe-                                            juin 2020, il a acheté plus      valeurs mutualistes, d’innovation et de savoir-faire. Nous
lons que ce label s’applique                                          de 2 500 volailles de Bres-      construisons une relation de confiance avec nos clients
à 14 produits agroalimen-                                             se, servies dans les collèges    grâce à l’expertise de nos Chargés d’Affaires et l’implica-
taires, — fromages, produits                                          de l’Ain, pour aider cette       tion de nos élus bénévoles. Nous accueillons au sein de
laitiers, vins, volailles —,                                          filière AOP et pour accom-       nos conseils d’administration des représentants du monde
                                                                                                       agricole. Nous siégeons à la commission départementale
tous relevant d’appella-                                              pagner la banque alimen-         d’orientation de l’agriculture (CDOA) et nous développons
tions d’origine : AOC, AOP                                            taire dans son approvision-      des partenariats avec les acteurs de ce marché (fédération
et IGP de l’Ain. C’est aussi    Jean Deguerry. Photo Conseil          nement local. L’opération a      des CUMA de l’Ain, CIVB, Charte installation des Jeunes
un bonus commercial qui         départemental                         été renouvelée en novem-         Agriculteurs). »
identifie les producteurs,                                            bre. Pour les filières sensi-    Apportez-vous un soutien particulier aux agriculteurs
les restaurants et les com-     porte pas trop préjudice car          bles, le Département a créé      dans cette période de pandémie ?
                                                                                                       « Notre banque est à l’écoute de ses sociétaires et de leurs
merces de bouche. »             les filières agroalimentai-           un fonds d’aide, avec le         difficultés qu’elles soient liées aux événements climati-
                                res ont su s’adapter. Par             concours de la Chambre           ques ou à la pandémie. Nous accompagnons, par exemple,
 Comment le faire vivre         exemple, les concours des             d’agriculture. Le réseau         les vignerons très impactés par la crise sanitaire, dans le
en cette période de pandé-      Glorieuses de Bresse, ont             AGRILOCAL a été renfor-          développement de dispositif de vente à distance grâce à
mie ?                           adopté le format de “Mar-             cé pour conforter les pro-       nos outils de paiement en ligne. »
 « La crise sanitaire ne lui    ch é s d’e x c e p t i o n ”. P a r   ductions locales. »

                                                                                                                                                                      W0102 - V0
L'Ain aime le Salon de l'agriculture
Jeudi 4 mars 2021                                                                                                          L'AIN, 10 ANS DE SALON                                                 3

10 ans de producteurs
  2016

Gaëtan Richard, l’agriculteur des montagnes
  La date était marquée sur son            standard. « Le comté, ça sem-
agenda depuis longtemps. Gaë-              blait plus compliqué. Quand il
tan Richard est à Paris, au Sa-            fait sec, l’herbe ne pousse pas
lon de l’agriculture. Mais avant           bien, quand il pleut beaucoup,
d’y aller, il a dû finir la traite de      c’est vite un marécage. » Gaë-
ses bovins avec son frère. Deux            tan a donc opté pour une pro-
heures de boulot, qu’il allait             duction classique qui terminera
doubler le soir. Au hameau de              à Belley, en pavé d’affinois.
Chemillieu, à Champagne-en-
Valromey, le ciel était bas. La            « Les points positifs : être
chaîne des Alpes avait disparu             son patron »
sous un rideau de pluie. Gaëtan              « La marge est plus faible,
est arrivé ici avec ses parents et         mais on a moins de contraintes
son frère, du haut Doubs, il y a           et techniquement c’est plus in-
sept ans, pour monter le Gaec              téressant. » Aujourd’hui, il ne
(Groupement agricole d’exploi-             regrette pas son choix. D’abord
tation en commun) La Grand                 parce qu’il reste d’un naturel
Vie. « On a visité sept ou huit            optimiste. « On sait que c’est
exploitations un peu partout et            dur, on a connu la crise laitière,
on a fait ce choix. » En rapport           des améliorations et là on re-
avec le coût du foncier et les             tombe dedans, ce n’est pas mi-
250 hectares pour les 115 va-              robolant, on tient parce qu’on
ches montbéliardes et les 30               s’y est préparé. » Aussi, parce
prim’holstein. « C’est ce qui              que la force de cette agriculture           Installé à Songieu, Gaëtan Richard est éleveur. Photo Progrès/LAURENT THEVENOT
correspondait le mieux à ce                de montagne, c’est un travail
qu’on voulait faire. » À 750 mè-           entre Cuma (Coopératives                    blanc, de pallier la rigueur hi-         montagne ? « Non, même si            montagne. On garde les points
tres d’altitude, sur le plateau du         d’utilisation de matériel agrico-           vernale, en sachant aussi se dé-         c’est peut-être un peu plus com-     positifs, être son patron. On a la
Retord, il a réfléchi pour savoir          le). Ça lui permet, grâce à ses 20          brouiller avec des bouts de fi-          pliqué et moins rentable qu’en       chance d’être groupés, de pou-
si le lait qu’il allait produire           hectares de maïs ensilé, un mé-             celles. Déconseillerait-il à un          plaine. Mais c’est un peu com-       voir parler de la crise entre
devait finir en comté ou en                lange de luzerne et de trèfle               primo agriculteur de choisir la          pensé par l’aide aux zones de        nous. »

  2019                                                                                                                           2020

      Julien Quinard, ambassadeur du Bugey                                                                                      Une première pour
                                                                                                                                l’éleveur Vincent Guillermin

                                                                                                                                Vincent Guillermin est installé à Courmangoux. Photo Progrès/Sara
Julien Quinard, viticulteur à Massignieu, et son frère. Photo Progrès/Jean-Pierre BALFIN                                        CHERROUDA

  Julien Quinard fait partie de ces        c’est pour cela que les producteurs         lancé cette marque. « Quand le Dé-         Vincent Guillermin, éleveur        la France et l’international »,
jeunes agriculteurs du Bugey, instal-      doivent être présents sur le stand. »       partement a voulu promouvoir les         de volailles installé à Courman-     analyse Vincent Guillermin.
lé à Massignieu-de-Rives, qui ont          Faire connaître l’appellation des           produits, on s’est associé avec eux      goux depuis 2016, participe            L’Aindinois vit sa présence au
fait le pari – gagné – du bio. Le Bu-      vins du Bugey, il le dit, est un objectif   sous ce nom. Ça permet d’avoir une       pour la première fois au salon       salon comme une concrétisa-
gey, il se bat pour le faire connaître     pas facile à atteindre. « Ça évolue         vraie vitrine depuis trois ans à Paris   en tant qu’exposant. Un ren-         tion de son travail. Dans son
au Salon, où il vient depuis vingt-        dans le bon sens, mais c’est long. On       par exemple. Ce n’est plus de la bri-    dez-vous qu’il estime être indis-    élevage, qui recense près de
quatre ans. Il y est venu pour la pre-     n’a pas de gros moyens. Quand on            cole. » Au sein de la profession, il     pensable à la bonne promotion        3 000 volailles, il souhaite met-
mière fois comme stagiaire chez            voyait le stand du Beaujolais, on           trouve que l’ambiance est bonne.         de la volaille bressane. « Il y a    tre en avant le bien-être de ses
Angelot, à 15 ans. Depuis, il n’a pas      était ridicule. Mais aujourd’hui, ils       « Il n’y a pas de concurrence entre      deux événements qu’on ne doit        poulets. « J’ai toujours travaillé
raté une édition. « Oui, je suis un        ont baissé la voilure, à cause du           les trois bassins de production – Bel-   pas sous-estimer. Le premier,        dans l’aviculture et j’ai pioché
vieux de la vieille, mais j’en ai jamais   coût. » L’espace du département au          ley, Montagnieu, Cerdon », expli-        Les Glorieuses, se passe chez        dans mes différentes expérien-
fait le tour. »                            salon n’est pas un stade de foot,           que celui qui était attendu au tour-     nous et nous amène une clien-        ces. » Ainsi, il a choisi d’instal-
  Le presque quadragénaire a donc          mais permet à Saveurs de l’Ain              nant quand il s’est lancé en pionnier    tèle locale et frontalière. Le se-   ler dans ses bâtiments des per-
du recul sur l’événement. « Le salon       d’exister. Et justement, à l’origine,       dans le vin bio et dont le pari est      cond, c’est le salon qui nous        choirs permettant au poulet de
n’a pas une dynamique de ventes,           c’est la chambre d’agriculture qui a        réussi aujourd’hui.                      met en relation avec le reste de     profiter pleinement de l’espace.

W0103 - V0
L'Ain aime le Salon de l'agriculture
4     L'AIN, 10 ANS DE SALON                                                                                                                                  Jeudi 4 mars 2021

10 ans de producteurs
  2019

Romain Jacquiller : « Si la vache
est bien, elle sera belle ! »
  À la ferme des Genets de Monta-         la met comme dans du coton. On
gnat, Romain Jacquiller présente          lui donne à manger toutes les quatre
Jipsy, montbéliarde de 4 ans et “star-    heures. On la brosse tout le temps.
laite” du Salon de l’agriculture. Le      Si la vache est bien, elle sera belle. »
dimanche 3 mars, elle défilera de-          Un principe que ce paysan de 30
vant le jury du concours général.         ans applique toute l’année. « Le
Malgré l’excellence de la sélection,      contact avec les animaux, les suivre,
son éleveur veut y croire. « Ce n’est     bien les connaître, faire évoluer sa
pas la plus imposante, mais elle a de     structure… »
très grandes qualités de mamelles.
C’est un critère important, comme         « Je voulais être éleveur, comme
l’allure ou les aplombs. Après, tout      d’autres, pilote d’avion ou
dépend comment elle se présentera         pompier »
sur le ring. » De ce point de vue, Jip-     C’est pour toutes ces raisons qu’il
sy peut se montrer parfois peau de        a choisi ce métier, ou que ce métier
vache. « Elle a son caractère, recon-     l’a choisi. « Je me suis installé en
naît Romain. Elle est dressée, assez      2013 hors cadre familial. Mon père
douce. Mais ce n’est pas celle que        était routier, ma mère assistante ma-
l’on va caresser au milieu du trou-       ternelle à Saint-Trivier-de-Courtes.
peau. On ne l’emmène pas où l’on          J’ai pris le goût de l’élevage chez des
veut. » Adieu médaille si l’animal        voisins. À 10 ans, je voulais être éle-
est de mauvais poil. « Le concours,       veur, comme d’autres, pilote               Romain Jacquiller et la sélectionnée pour le Salon, Belette de race Montbéliarde au pied du Mont
c’est un vrai suivi de Formule 1 ! On     d’avion ou pompier. »                      July. Photo Progrès/Jean-Pierre BALFIN

  2014                                                                                                   2017

Véronique Pacoud fait                                                                                  Christine Ménétrieux : « J’en
découvrir ses poulardes                                                                                suis à mon 31e salon »
  Véronique Pacoud est productrice                                                                       Christine Ménétrieux, animatrice à la fé-
des 4 AOC poulet, poularde, chapon et                                                                  dération des coopératives laitières de l’Ain :
dinde, dans le Gaec du Noget, à Illiat.                                                                « J’en suis à mon 31e salon ! Sur le stand de
Dans le pavillon 7.2, elle est venue                                                                   l’Ain, je présente les fromages AOP, plus le
avec des poulets de Bresse mais aussi                                                                  Suprême (le dernier né de Bresse Bleu), le
des poulardes « originales ». « Je vou-                                                                clon de Drom et bien sûr, les AOP crème et
lais faire découvrir la poularde roulée                                                                beurre de Bresse. Le salon a évolué, c’est
aux Parisiens », explique-t-elle en mon-                                                               sûr, avec moins de petits producteurs… et
trant son produit. « On la plie de sorte                                                               beaucoup de revendeurs ! Côté public, il y a
que la bête ait une forme oblongue et                                                                  peut-être moins de Parisiens qu’avant, les
on l’emmaillote dans une toile de co-                                                                  visiteurs viennent vraiment de toute la Fran-
ton. Comme c’est très serré, cela fait                                                                 ce. J’ai une cinquantaine de clients attitrés.     Christine Ménétrieux. Photo Progrès/Marc
rentrer la graisse dans la chair. Du                                                                   Ils achètent du comté en priorité. J’en passe      DAZY
coup, on obtient une viande fondante,               Véronique Pacoud. Photo Progrès/Céline             bien une vingtaine de meules de quarante
persillée. » Mais pour la cuisiner, il faut         Bally                                              kilos sur la semaine. Je devrais vendre aussi      du genre : “Mais vous avez de la crème par
prendre son temps. « Il nous faut 5                                                                    un millier de fromages faisselles, une spécia-     ici ? Pourtant vous n’êtes pas en Norman-
mois pour l’élever, il faut savoir l’ap-            four froid et faire rôtir doucement en-            lité que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Les   die !” Les gens ne situent pas le 01. L’Ain en
précier », précise cette passionnée. La             tre 1 h 30 et 2 h en arrosant régulière-           AOP crème et beurres de Bresse restent             Rhône-Alpes : la Bresse, la Dombes, les con-
recette : démailloter la bête, la placer à          ment.                                              encore méconnues. J’entends des réflexions         treforts du Jura… Il faut tout expliquer. »

                                                              Le Département au côté du secteur
  ©Jean-François Basset

                                                              agricole fragilisé par la crise sanitaire
                                                               EN 2021 700 000 EUROS POUR SOUTENIR LES FILIÈRES
                                                                                                                                                                                                      246287600

                                                                                                                                                                  FILIÈRE AVICOLE
                                                                      FILIÈRE VITICOLE                        FILIÈRE HÉLICICOLE                   4 500 volailles seront achetées et mises
                                                                     100 bénéficiaires                          13 bénéficiaires                          à la disposition des cuisiniers
                                                                                                                                                   de 35 collèges publics du Département.

                                                                                                                                                                                                W0104 - V0
L'Ain aime le Salon de l'agriculture
Jeudi 4 mars 2021                                                                                                    L'AIN, 10 ANS DE SALON                                                   5

10 ans de produits
  2015

Les AOC de l’Ain font leur beurre
Les appellations d’origine              promotion. Tout ça pour quoi, et à
contrôlée valident la quali-            quoi ça sert une AOC ? « À la
té d’un produit, son histoi-            reconnaissance de la qualité d’un
re, son terroir et un savoir-           produit, d’une histoire, d’un terroir
faire. Encore faut-il le faire          et d’un savoir-faire ». Encore faut-
savoir et faire goûter l’ex-            il le faire savoir. Ici débute une
cellence. Crème et Beurre               autre bataille. En trois ans, Crème
de Bresse par exemple.                  et Beurre de Bresse ont gagné celle
                                        des régionales. Reste le plus diffici-

B    lanc de poulet de Bresse nap-
     pé de crème de la même origi-
ne contrôlée. Faites glisser sur une
                                        le : s’imposer à l’échelon national.
                                        « On est prophète en notre pays »,
                                        estime Thierry Molle. « Il faut dé-
Roussette du Bugey. Au fromage,         sormais que l’on s’étende hors de
mariez comté, morbier et Pinot          nos frontières. « Une AOC, il faut
bugiste. Au dessert ? Servez donc       que ça vive ! », note Christian Per-
un Cerdon. Voilà le type de menu        rat, agriculteur à Tossiat et instiga-
AOC de A à Z, que peuvent dégus-        teur de la démarche.
ter les visiteurs du salon de l’agri-
culture. Entre les neuf appella-        Un stand juste pour la crème et          Fabrication de beurre AOC à la coopérative de Foissiat. Photo Progrès/LAURENT THEVENOT
tions de l’Ain, il y a de quoi          le beurre
« papillonner ». La petite dernière       27 millions de litres de lait sont     « S’agissant d’un produit premium        ne (la moitié) commencent à s’y        cat de promotion Crème et Beurre
s’appelle Crème et Beurre de Bres-      transformés en 450 tonnes de             qui coûte un peu plus cher, on a         retrouver. Comme le consomma-          de Bresse tient son propre stand
se. Trois ans d’AOC depuis janvier,     beurre, 600 de crème épaisse (la         voulu segmenter AOC et non               teur retrouve ses produits laitiers    au Salon de l’agriculture. « Une
huit mois d’AOP (Appellation            basique) et 200 de crème semi-           AOC. Aujourd’hui, ce sont les ven-       préférés sur les marchés et dans les   première. Avant, on était avec la
d’Origine Protégée, l’identifica-       épaisse (la crème des crèmes).           tes AOC qui progressent le plus.         supers et hypers de la région. Sous    fédération des coopératives laitiè-
tion européenne), et quinze ans de      L’AOC reste dans un marché de            En septembre 2014, on avait déjà         des marques et packagings spécifi-     res. Ce salon, c’est un investisse-
combat pour obtenir « ce passe-         niche, petit mais costaud. « On a        réalisé tous les volumes de 2013 ».      ques, chacune des trois laiteries      ment ». « Quand on est sûr de son
port », comme le qualifie Thierry       vendu un peu moins au début »,           Plus contraints mais mieux rému-         (Étrez, Foissiat, Varennes-Saint-      produit, on commence par le faire
Molle, président du syndicat de         poursuit le président du syndicat.       nérés, les 70 producteurs de la zo-      Sauveur), fait son beurre. Le syndi-   goûter », conclut le président.

  2018
                                                                                                                            2014
Suprême de Bresse affiné et médaillé                                                                                        Un cerdon ou un pétillant ?
                                                                                                                            Daniel Boccard est à la tête
  Présent pour la première fois au                                               opératives laitières de l’Ain, y décè-     d’une petite exploitation à
Salon, c’est le petit dernier de la                                              le des arômes de fruits. « La sou-
                                                                                                                            Poncieux, dans l’Ain, où il
                                                                                                                            produit un vin de cerdon
fromagerie Bressor à Servas. Le                                                  che n’est pas la même », ajoute            délicieux. Mais pas seule-
Bresse bleu Suprême a tout juste                                                 Norbert Jaravel, président de la co-       ment. Dans le pavillon
un an. Une bleusaille comparé aux                                                opérative. Mais la grande différen-        « 7.2 », Juvénal Turpin, son
67 ans du bleu de Bresse « Vérita-                                               ce tient dans l’emballage. Une cave        représentant, fait aussi dé-
                                                                                                                            guster un pétillant doux
ble », ce fromage à pâte persillée                                               d’affinage miniature, où le fromage        étonnant. D’un côté, le cer-
dérivé du gorgonzola. Ce qui n’a                                                 se fait à la demande, comme on             don aux bulles fines et à la
pas empêché le jeunot de décro-                                                  l’aime, ferme ou plus ou moins             robe rose, fruité à souhait. Juvénal Turpin. Photo Progrès/
cher la médaille de bronze pour sa                                               coulant. « On voulait se rappro-           De l’autre, le pétillant. S’il Céline Bally
                                                                                                                            est rosé, lui aussi, il suffit
première participation au con-                                                   cher du Domaine de Bresse à la             d’abord de regarder les bul-
cours général. Le Suprême est plus                                               coupe, explique Norbert Jaravel,           les de plus près pour comprendre. Plus épaisses, elles
crémeux, plus affiné que le canal                                                mais en petites quantités pour aller       explosent en bouche. Le nez, vert et floral, se confirme à la
historique. Christine Ménétrieux,       Le Suprême de Bresse. Photo              chercher une clientèle plus jeune,         dégustation. « Mais il reste quand même doux », précise
                                                                                                                            Juvénal.
animatrice de la fédération des co-     Progrès/Sara CHERROUDA                   habituée aux produits à la pièce ».

             Laissez-vous envoûter par
             une nuée de papillons tropicaux

              NOUVEAUTÉ 2021
                                                                                                                                                                                                  246287700

             À Villars les Dombes (01)                                                                          Réservations et infos sur : www.parcdesoiseaux.com

W0105 - V0
L'Ain aime le Salon de l'agriculture
6        L'AIN, 10 ANS DE SALON                                                                                                                                           Jeudi 4 mars 2021

10 ans de produits
  2015                                                                                                                  2020

Les vins du Bugey                                                                                                     Une bière… fièrement
                                                                                                                      brassée en Bresse
enchaînent les médailles
Les vins du Bugey rencon-
trent un franc succès sur le
Salon de l’agriculture.
Dimanche, ils ont obtenu
trois médailles d’or, lors du
prestigieux concours géné-
ral. L’occasion pour les
visiteurs de les découvrir.

B    ernard Rondeau aime vinifier
     son vin en utilisant la métho-
de ancestrale. Ce viticulteur de
Cornelle vient d’obtenir la mé-                                                                                       Au Salon de l’agriculture, Victor Blanc présente ses bières ainsi que sa
daille d’Or pour son Bugey cer-                                                                                       limonade bio. Photo Progrès/Jean-Didier DERHY
don rosé 2014. « Notre cerdon est
un assemblage de gamay et de                                                                                            Il y a plus d’un an, cinq amis,        l’eau et de la levure », ajoute Victor
poulsard », explique le viticulteur.                                                                                  passionnés de bière ont décidé de        Blanc. Pour l’instant, les produits
Le département a également rem-                                                                                       créer La Bressane. « Nous vou-           viennent de la Suisse voisine, mais
porté trois autres médailles, dont                                                                                    lions une bière douce, qui puisse        les brasseurs souhaitent une bière
deux d’or pour ses vins du Bugey.        Ce n’est pas la première fois que Bernard Rondeau obtient la                 plaire au plus grand nombre », ex-       100 % aindinoise. « Bientôt, nous
On le voit, nos vins sont particu-       médaille d’or pour ses vins. Photo Progrès/Philippe Juste                    plique Victor Blanc. Et d’installer      aurons du houblon à Montracol.
lièrement appréciés. Ils sont éla-                                                                                    la brasserie à Montagnat. Brasse-        Nous avons également beaucoup
borés par 177 vignerons du Bu-           du Rhône. Ce vignoble rassemble       célèbre gastronome français. En        rie qui dispose d’un matériel mo-        de céréales dans l’Ain, mais nous
gey.                                     une grande complexité de situa-       effet, la diversité des cépages (ga-   derne et efficace.                       n’avons pas de malterie. Mais, il
                                         tions géologiques et topographi-      may, pinot noir, mondeuse, char-         La brasserie contient une centri-      semble qu’avec l’augmentation du
Des vins « exquis et variés »            ques. Après vingt-cinq ans de dé-     donnay, aligoté, altesse, jacquière,   fugeuse permettant de contrôler          nombre de petits brasseurs dans la
  Le vignoble du Bugey est secret        termination, les vins du Bugey ont    pinot gris ainsi que mondeuse et       précisément le niveau de clarifica-      région, nous aurons bientôt une
par sa taille puisqu’il couvre seu-      obtenu, le 28 mai 2009, l’Appella-    poulsard) dans le vignoble bugiste     tion de la bière. L’embouteillage est    malterie en Rhône-Alpes. » Au-
lement 500 hectares répartis en          tion d’origine contrôlée bugey et     permet d’élaborer une large gam-       réalisé par un prestataire et permet     jourd’hui, les jeunes Aindinois pro-
trois îlots de production. Le sec-       l’Appellation d’origine contrôlée     me. D’ailleurs, 50 % des vins pro-     de traiter des formats de bouteille      posent une bière blonde, une bière
teur de Cerdon est situé sur de très     roussette du Bugey. On dénombre       duits sont des vins mousseux.          variés, en refermentation ou en sa-      blanche (avec du blé et aux saveurs
fortes pentes exposées au sud à          plusieurs appellations au sein de     C’est une production ancienne          turation au CO 2. « Nous souhai-         fruitées), une bière rousse et une
des altitudes parfois élevées (plus      l’appellation d’origine contrôlée.    puisque l’on « champagnise » des       tions aussi que notre bière reste        bière brune (aux arômes subtils de
de 500 mètres). Celui de Monta-          Le choix est donc large et tous les   vins blancs du Bugey depuis plus       accessible au plus grand nombre et       cacao). Sur le Salon de l’agricultu-
gnieu, le long de la rive droite du      palais peuvent s’y retrouver. « Le    de 100 ans. « Nous produisons          nous voulions l’ancrer dans notre        re, les brasseurs de La Bressane
Rhône, se distingue par ses pentes       Bugey, comme tous les grands          aussi deux eaux-de-vie, le marc du     territoire. » Et de l’appeler La Bres-   ont présenté aux milliers de visi-
abruptes plongeant vers le fleuve.       pays de gueule est un pays de vins.   Bugey, issu de raisins distillés, et   sane avec, comme emblème, un             teurs leurs produits ainsi qu’une
Et enfin, le secteur de Belley, qui      Ils sont exquis et variés, parcou-    la fine du Bugey, obtenue à partir     fier poulet de Bresse. « Pour faire      limonade bio et peu sucrée
débute des contreforts du massif         rant toute la gamme, de l’or au       de vins distillés », ajoute un viti-   de la bière, il faut quatre ingré-       La Campagnette. Une vraie réus-
du Colombier jusqu’aux rivages           rubis foncé », écrivait Curnonsky,    culteur, fier de sa gnôle.             dients : de l’orge, du houblon, de       site.

  2014
                                                                                                                        2019
Le fromage de clon faisait tourner                                                                                      N’oublions pas le bleu de Gex
la tête au Moyen Âge                                                                                                    et le mont d’or
                                                                                                                        Il détient l’appellation AOC,
  Au Moyen Âge, il y avait                                                     « On a mis un an pour                    comme le comté, mais pour-
du safran en Bresse. Nor-                                                      l’adapter aux techniques et              tant, il n’a pas la même no-
                                                                                                                        toriété. Le bleu de Gex, qui
mal qu’un fromage soit con-                                                    aux exigences actuelles ».               chevauche l’Ain et le Jura,
fectionné avec cette épice :                                                   Sur le stand de l’Ain, dans              est de loin le plus présent
le fromage de clon. « Mais                                                     le pavillon 7.2, on peut dé-             dans notre département. Et
il a disparu », explique                                                       couvrir ce fromage éton-                 il mérite mieux que sa dis-
Christine Ménétrieux, de la                                                    nant, aux côtés du bleu de
                                                                                                                        crétion actuelle. « Quand on
                                                                                                                        le fait découvrir dans les
Fédération des coopérati-                                                      Gex, du comté, du beurre et              salons, les gens sont sé-
v e s l a i t i è r e s d e l ’A i n .                                         autre crème de l’Ain. Sorte              duits. C’est vraiment un pro-
« Pourtant, on n’arrêtait                                                      de tome, le clon a un goût               duit trop méconnu », expli-
pas de tomber sur des écrits                                                   de miel qui vient soudain,               que Bern qui fait également
                                                                                                                        la promotion de tous les fro-
qui en parlaient. Des prin-                                                    une fois en bouche. « C’est              mages de l’arc Jurassien. Ce
ces l’envoyaient au pape                                                       plutôt un fromage à fon-                 fromager à la retraite s’acti- Nicole, Virginie et Élise sur le
pour se faire pardonner,                                                       dre : en fondue, ou avec des             ve depuis treize ans au Sa- stand. Photo Progrès/Olivier LEROY
Anne d’Autriche en raffo-                                                      escalopes de poulets, mais               lon de l’agriculture et aime-
lait… ».                                                                       il faut en mettre très peu.              rait faire passer le message.
                                                                                                                        « Quand les gens font une raclette, qu’ils oublient les
  Il y a 10 ans, la plus petite                                                On peut aussi en faire des               produits de grandes surfaces. Les meilleures se font avec
coopérative de l’Ain accep-                                                    copeaux avec un économe,                 le morbier et bien sûr le bleu de Gex. Le reste c’est du
te de le refabriquer, à partir                                                 laisser à température am-                carnaval. » Au moins, c’est clair. Mais le vrai coup de Bern
de documents précis qui en               Christine Ménétrieux. Photo           biante et le servir en apéri-            est dirigé vers le mont d’or qui « doit se manger froid ».
détaillaient le processus.               Progrès/Céline Bally                  tif ». C’est délicieux.

                                                                                                                                                                                             W0106 - V0
L'Ain aime le Salon de l'agriculture
Jeudi 4 mars 2021                                                                                                        L'AIN, 10 ANS DE SALON                                                                              7

10 ans de produits
   2020
                                                                                                                                  2020
La carpe de la Dombes, reine des étangs                                                                                           La tarte bressane en une bouchée
                                                                                                                                  Sébastien Trihan, créateur
  Le poisson de l’Ain au Salon de                                                                                                 du Food truck fermier, a dé-
l’agriculture, c’est une histoire déjà                                                                                            veloppé un dessert inno-
                                                                                                                                  vant qui reprend des sa-
longue. Le syndicat de promotion                                                                                                  veurs bien connues dans
des poissons de la Dombes vient                                                                                                   l’Ain. « J’ai choisi de retra-
chaque année et propose une gam-                                                                                                  vailler la tarte bressane.
me de produits aux petits oignons.                                                                                                Avec mon pâtissier, on a
De la soupe de poisson aux rillet-                                                                                                choisi de congeler une pré-
                                                                                                                                  paration à base de crème de
tes de truite fumée en passant par                                                                                                Bresse et de la rouler dans
le traditionnel filet de carpe.                                                                                                   une pâte à brioche. » Le
« C’est l’économie même du terri-                                                                                                 tout est congelé à nouveau,
toire, souligne Joël Raccurt, pisci-                                                                                              avant d’être frit quelques
culteur à Saint-Georges-sur-Re-
                                                                                                                                  minutes. Les bouchées sont
                                                                                                                                  servies saupoudrées de su-
non. C’est le charme du paysage,         La carpe de Dombes dans tous ses états. Photo Progrès/Sara CHERROUDA                     cre et provoquent une ex-
un atout touristique. » Au nombre                                                                                                 plosion de saveurs. « C’est
de 1100, les étangs s’étendent sur       nées, la carpe se décline aujour-        sommateurs, explique le piscicul-               étonnant comme sensation
une surface de 11 500 hectares. La       d’hui en rillettes – la déclinaison au   teur. Et cela passe par la proposi-             et c’est inexplicable, il faut                    Sébastien Trihan, traiteur à
                                                                                                                                  le goûter pour compren-
carpe partage les eaux avec le san-      citron a reçu la médaille d’argent       tion de produits innovants. » Son               dre. » Comme l’a fait Geor-                       Bourg, a proposé sa version
dre, le gardon, le brochet ou enco-      du concours agricole – en quenel-        exploitation commercialise depuis               ges Blanc, qui a félicité le                      de la tarte bressane. Photo
re la tanche. D’abord proposé en         le, en terrine ou encore en lanières     un an du saucisson à base de chair              chef burgien.                                     Progrès/Sara CHERROUDA
filet pendant de nombreuses an-          et cubes. « On doit attirer les con-     de carpes dans un boyau de porc.

« On a hâte de pouvoir retourner au salon 2018
de l’agriculture »                        Les volailles intriguent
  Cyril Degluaire, éleveur de vo-                                                 au sein de l’espace “Saveurs de
lailles de Bresse à Saint-Cyr-sur-                                                l’Ain” du Comité Départemen-
Menthon, vice-président du Co-                                                    tal. Cinq ou six éleveurs s’inscri-
mité interprofessionnel de la                                                     vent pour animer le stand pen-
volaille de Bresse (CIVB).                                                        dant la durée du salon. Avec les
                                                                                  représentants des autres filières
Présentez-nous le Comité                                                          agricoles du département, nous
interprofessionnel de la vo-                                                      formons une petite famille. C’est
laille de Bresse.                                                                 un moment exceptionnel de
  « Il réunit tous les acteurs de la                                              convivialité. Nous sommes vrai-
filière AOC/AOP volaille de                                                       ment très attristés par l’annula-
Bresse, soit 145 éleveurs qui ins-                                                tion du salon 2021. »
tallent chaque année 840 000                                                                                                   Les volailles de Bresse et leurs pattes bleues. Photo Progrès/Sara
poussins issus du centre de sélec-                                                Quelle importance revêt le                   CHERROUDA
tion de Béchanne de Saint-                                                        salon pour les autres membres
Étienne-du-Bois, cinq abattoirs,                                                  de Saveurs de l’Ain ?                          La volaille AOP est présen-                        préféré les emmitoufler »,
des artisans bouchers et des res-                                                   « Les acteurs de toutes les filiè-         te au salon, en bonne place,                         plaisante Nathalie Lanaro,
taurateurs. »                            Cyril Degluaire. Photo Progrès/          res sont enthousiastes de pou-               sur le stand de l’Ain. Ses                           qui représente l’éleveur de
                                         CIVB                                     voir promouvoir notre agricultu-             pattes bleues, son cou tou-                          Saint-Étienne-du-Bois,
Que représente le salon de                                                        re, nos traditions, la                       jours recouvert du plumage                           Christophe Vuillot. Les pro-
l’agriculture pour votre filiè-          et de notre savoir-faire à des gens      gastronomie de notre départe-                blanc qui la caractérise et sa                       duits proposés à la vente
re ?                                     qui ne savent plus du tout ce que        ment. Ils sont attachés à ce ren-            crête interpellent plus d’un                         viennent aussi de Viriat
  « C’est la fête de l’agriculture.      c’est. On peut répondre aux visi-        dez-vous, ce grand rassemble-                visiteur. « Ils se question-                         (Christian Chatard), d’Illiat
Un moment privilégié de ren-             teurs qui sont particulièrement          ment qui permet de mieux nous                nent davantage sur celles                            (Véronique Pacoud) ou en-
contres et d’échanges qui nous           curieux de connaître nos métho-          connaître pour travailler ensem-             qui sont roulées. Je leur dis                        core de Mézériat (Thierry
permet de parler de notre métier         des d’élevage. Le CIVB expose            ble et créer un véritable réseau ».          que, vu les températures, j’ai                       Desmaris).

                                                                                                   QUELLE QUE SOIT
                                                                                                   VOTRE ACTIVITÉ AGRICOLE,
                                                                                                   VOTRE BANQUE EST LÀ
                                                                                                   AVEC DES CONSEILLERS
                                                                                                   SPÉCIALISÉS.
                                                                                                                                                                                                                                    246287800
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                                                                                                   Caisse Fédérale de Crédit Mutuel et Caisses affiliées, société coopérative à forme de société anonyme
                                                                                                   au capital de 5 458 531 008 euros, 4 rue Frédéric-Guillaume Raiffeisen 67913 Strasbourg Cedex 9, RCS Strasbourg B 588 505 354.

W0107 - V0
L'Ain aime le Salon de l'agriculture
8        L'AIN, 10 ANS DE SALON                                                                                                                                            Jeudi 4 mars 2021

10 ans de récompenses
  2019                                                                                                                         2020
                                                                                                                               Liphanie sur le podium
Retour sur une médaille
d’or en comté
En 2018, la fruitière de
Drom, la plus petite de
l’Ain, avait créé la surpri-
se en remportant la mé-
daille d’or au concours
général en comté.

A    urélie et Aurélien Perret n’ont
     pu monter au Salon de l’agri-
culture cette année. Mais ils y ont
leurs antennes. Car le couple qui
est à la tête de la plus petite fruitiè-
re de l’Ain, a créé la surprise en                                                                                             Photo Progrès/Sara CHERROUDA
remportant la médaille d’or au             La fromagerie de Drom existe depuis 1881 et est dirigée par Aurélie
concours général agricole l’année          et Aurélien Perret depuis 2013. Photo Progrès/Laurent THEVENOT                      Nouvelle médaille pour un élevage de l’Ain. La vache
dernière. Hissant la réputation du                                                                                             Liphanie, de race simmental, a fait chavirer le jury,
comté de l’Ain à la hauteur de             sant. » Ils le disent, cette médaille       sation d’un saucisson au comté.         dans la matinée du mardi 25 février, et finit à la
celui de nos voisins jurassiens.           leur a apporté un petit plus. « On          Enfin, nos fromagers continuent         première place. Elle a concouru dans sa catégorie en
Une première.                              s’en est rendu compte sur le mar-           la production du clon, lancée par       2e section. Elle a été jugée sur sa morphologie, sa
                                           ché de Bourg. Les gens nous en              leurs prédécesseurs. Ce fromage,        couverture musculaire, ses aplombs, son aisance sur
« Les gens voulaient le comté              parlaient, voulaient le comté dans          oublié pendant des siècles, a été       le ring et le remplissage de sa mamelle.
dans la meule qui avait gagné »            la meule qui avait gagné. Ils               réinventé grâce à un historien des      La jeunette de 911 kg née en 2015, fait la fierté de
  Pour autant, nos trentenaires, ar-       avaient du mal à comprendre, que            archives qui en avait retrouvé la       Claude Thievon déjà bien habitué au salon. « Je viens
rivés dans la petite commune du            ça ne peut pas être le même ». Ils          recette. « Pour nous, c’est une ni-     depuis 1987 et plusieurs de mes vaches ont déjà
Revermont il y a six ans, gardent la       l’expliquent, le comté qui partici-         che. On n’en fait pas de gros volu-     remporté des prix. Mais c’est le premier au niveau
tête froide. « Ça nous a fait vrai-        pera au salon 2020 est déjà en              mes, parce qu’on doit gérer le          national pour Liphanie, j’en suis très content. »
ment plaisir. Mais c’est un résultat       affinage pour 18 mois. Depuis, la           stock. Mais des gens viennent ici       L’éleveur gère une exploitation de 150 vaches.
qu’on partage dans notre coopéra-          fruitière qui écoule ses produits à         pour s’en procurer et prennent
tive, avec les cinq producteurs ­ –        Drom, mais aussi à Replonges et à           d’autres produits. On va peut-être
quatre à Drom, un à Lhuis – qui            Saint-Bénigne, a aussi été saluée           développer sa vente vers le Jura,
nous fournissent et avec notre affi-       par un prix d’excellence attribué           car notre affineur l’a présenté à ses    2016
neur Juramonts (qui lui est du Ju-
ra, N.D.L.R). Oui c’est valori-
                                           par Saveurs de l’Ain. Pour se diver-
                                           sifier, ils participent aussi à la réali-
                                                                                       clients au repas de fin d’année, et
                                                                                       depuis, on a des demandes. »
                                                                                                                                Le roi du mouton de race
                                                                                                                                Île-de-France est de Viriat
2018
Hester la battante de Saint-Cyr, médaillée
Hester a fait des frayeurs à son éle-
veur, avant de faire chavirer les ju-
ges du concours général agricole,
dans la catégorie 3e lactation.
Etienne Morel, du Gaec (1) du même
nom, a connu un ascenseur émo-
tionnel, hier lundi. Il présentait
trois prim’holstein dans trois caté-
gories différentes, mais une seule
était favorite. « J’ai placé beau-
coup d’espoir en Hester. Si je suis                                                                                             Jean-Luc Berger est éleveur ovin. Photo Progrès/Olivier LEROY
venu jusqu’à Paris, c’est surtout
pour elle », confie-t-il.                                                                                                       Dans la nuit, on lui a volé la plaque qui saluait la victoire
Mais quand il se prépare à emme-                                                                                                d’un de ses moutons Île-de-France au plus haut niveau.
ner la belle se faire coiffer, il remar-                                                                                        Mais Jean-Luc Berger, le bien nommé, est plus qu’heureux.
                                                                                                                                « Quand je me suis lancé à Viriat, il y a trente-trois ans,
que qu’elle boite. Sa patte arrière                                                                                             beaucoup de gens doutaient. » Pour celui qui élève égale-
droite ne semble plus répondre. Il                                                                                              ment de la volaille fermière, quand il gagne, « c’est aussi
reste moins d’une heure avant le Photo Progrès/Sara CHERROUDA                                                                   pour que tous les éleveurs de l’Ain puissent dire : le
début de la compétition sur le ring                                                                                             meilleur en Île-de-France est de chez nous. Ils ne sont pas
du pavillon 4. « J’étais dévasté pour mon fils, souligne Dominique Morel, qui gère l’exploitation avec lui. Il a                là, aujourd’hui, mais il faut parler d’eux. » Quand ce ne
travaillé pendant deux mois avec elle. » Les chances de concourir s’éloignent pour Hester. À chacun de ses pas,                 sont pas des animaux des prés de la route de Marboz qui
                                                                                                                                remportent le titre, c’est un bélier qui a d’abord grandi à
dans les allées du salon, les visiteurs se désolent de la voir souffrir. Le vétérinaire et l’ostéopathe se relayent à           Viriat. Sa recette ? « Le terrain drainé, la passion, l’abné-
son chevet et tentent de la soulager. « Ça lui est venu d’un coup on ne peut même pas savoir ce qu’elle a »,                    gation. » Et pour celui qui brille à Paris, ça rapporte quoi ?
s’inquiète Étienne Morel. Le vétérinaire lui prescrit un anti-inflammatoire, combiné à de l’homéopathie, tandis                 « D’abord, c’est l’occasion de se confronter. Ça permet
que l’ostéopathe lui masse la patte. En une heure, elle est passée de favorite, à exempte, avant de retrouver son               d’asseoir ma notoriété et c’est important, parce que je
lustre d’antan et de rejoindre ses coéquipières sur le ring. La belle s’est bien battue et a mis KO huit d’entre elles          travaille beaucoup à l’export. » Jean-Luc élève aussi 300
                                                                                                                                brebis et c’est un peu grâce à ses plaques saluant ses
pour se hisser à la 2e place. « Elle n’est pas la grande gagnante car le juge a bien vu qu’elle avait un problème à             résultats qu’il peut signer des contrats d’une cinquantaine
la patte », glisse Dominique Morel. Sans ça, Hester serait rentrée en reine à Saint-Cyr-sur-Menthon.                            de béliers par an avec des grosses structures du Sud de la
                                                                                                                                France.
(1) Gaec : Groupement agricole d’exploitation en commun

                                                                                                                                                                                            W0108 - V0
L'Ain aime le Salon de l'agriculture
Le Département au côté du secteur agricole
                                 fragilisé par la crise sanitaire

                          EN 2021 700 000 EUROS
                          POUR SOUTENIR LES FILIÈRES

                             FILIÈRE VITICOLE
                            100 bénéficiaires

                            FILIÈRE HÉLICICOLE
                             13 bénéficiaires

                                         FILIÈRE AVICOLE
                            4 500 volailles seront achetées et mises
                               à la disposition des cuisiniers de
                              35 collèges publics du Département.
  ©Jean-François Basset

                          www.ain.fr
                                                                        245972400

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L'Ain aime le Salon de l'agriculture
10 L'AIN, 10 ANS DE SALON                                                                                                                                                 Jeudi 4 mars 2021

                                        ça s’est passé en 2020
Les saveurs de l’Ain attirent
les visiteurs
Chaque année, le Départe-                                                                                                                                       c’est un peu les César du
ment et la Chambre de                                                                                                                                           savoir faire français. Il
l’agriculture de l’Ain orga-                                                                                                                                    existe depuis 150 ans et
nisent des actions de pro-                                                                                                                                      récompense l’excellence
motion des produits et                                                                                                                                          dans toutes les catégories.
savoir-faire aindinois sur                                                                                                                                      Ronsard Bresse (de Saint-
le plus grand marché des                                                                                                                                        Jean-sur-Reyssouze) a ob-
produits du terroir fran-                                                                                                                                       tenu la médaille de bronze,
                                                                                                                                                                dans la catégorie « décou-
çais… pour le plus grand
                                                                                                                                                                pe de volailles » pour ses
bonheur des visiteurs.                                                                                                                                          cuisses de poulet fermier

F   romages, produits lai-
    tiers, vins, volailles…
Le terroir aindinois ne
                                                                                                                                                                Label Rouge, la médaille
                                                                                                                                                                d’argent pour la découpe
                                                                                                                                                                de filets de poulet fermier
compte pas moins de 14                                                                                                                                          Label Rouge et la médaille
produits labellisés (AOP,                                                                                                                                       d’or pour ses filets de pou-
AOC, IGP et Label Rouge)                                                                                                                                        let fermier Label Rouge
pour plusieurs appella-                                                                                                                                         (découpe). Les vins du Bu-
tions. Leurs réputations                                                                                                                                        gey ont également été ré-
sont bien connues dans la                                                                                                                                       compensés avec une mé-
France entière. On peut le              Le stand du département de l’Ain a attiré les foules. Photo Progrès/Sara CHERROUDA                                      daille d’or, pour Sylvain
constater dans les allées                                                                                                                                       Bois (Bugey blanc char-
du Salon de l’agriculture               tion. Durant le salon, des                Truck fermier, du restau-              laille de Bresse avec glace            donnay, cuvée le Grand
où les milliers de visiteurs            chefs de l’Ain vont présen-               rant de Saint-Martin-du-               au maïs, un risotto au com-            Colombier millésime
qui passent devant le stand             ter, tous les jours, une res-             Mont La Cour de Récré et               té et à la crème de Bresse,            2019). Médaille d’or égale-
de l’Ain semblent bien con-             tauration avec les produits               de L’auberge lentaise. Ces             une tarte bressane à la crè-           ment, pour le domaine Tri-
naître notre gastronomie                emblématiques du dépar-                   trois ambassadeurs vont                me et au beurre de Bresse              chon à Lhuis, pour son Bu-
comme les grenouilles, les              tement. Cette restauration                cuisiner des plats origi-              et proposer des bières loca-           gey Brut AB millésime
poissons de la Dombes, les              sera de type « snacking ».                naux à base de produits de             les…                                   2016 et une médaille d’or
quenelles sauce Nantua,                 Sur place ou à emporter, ce               l’Ain comme les burgers de                                                    pour Nicolas Mazzuchelli,
les tartes bressanes et ga-             mode de restauration rapi-                viande des pays de l’Ain,              Déjà des médailles                     pour son Cerdon millési-
lettes de Pérouges. Pour                de permettra de faire dé-                 les goujonnettes de carpes              Les Aindinois ont déjà re-            me 2019. On le voit, les
faire découvrir ces pro-                couvrir l’ensemble des spé-               de la Dombes à la farine de            çu leurs premières mé-                 agriculteurs aindinois
duits d’exceptions, rien ne             cialités proposées par les                gaude et à la sauce Nan-               dailles au concours géné-              brillent au Salon de l’agri-
vaut une bonne dégusta-                 chefs cuisiniers du Food                  tua, une plancha de vo-                ral agricole. Ce concours,             culture.

Le fast-food gastronomique s’invite                                                                                                                              Six médailles pour
                                                                                                                                                                 les produits laitiers
sur le stand de l’Ain                                                                                                                                            de l’Ain
                                                                                                                                                                 Après la Laiterie de Fois-
  Le stand de l’Ain s’étend sur une     de récré (Saint-Martin-du-Mont).                                                                                         siat et la fromagerie The-
centaine de mètres carrés et se         Les recettes valorisent l’agriculture                                                                                    venet de Cormoz, c’est au
compose d’une partie réservée aux       locale sous la forme de “finger                                                                                          tour de la laiterie Le Coq
filières, ainsi que d’une autre con-    food”, comprendre « qui se mange
                                                                                                                                                                 d’Or, à Foissiat, de voir
sacrée à la restauration. Pendant       avec les doigts ». Et debout, puis-
                                                                                                                                                                 l’un de ses produits pri-
trois ans, l’Ain au salon a rimé avec   que les visiteurs ne trouvent plus la
                                                                                                                                                                 més au Salon de l’agricul-
restaurant. En 2020, la donne           configuration des années précé-
                                                                                                                                                                 ture de Paris. En effet, son
change avec la proposition d’un         dentes avec tables et couverts, mais
                                                                                                                                                                 beurre de Bresse AOP a
service de snacking, géré par Sé-       plutôt des mange-debout. « C’est
bastien Trihan, du restaurant Nou-      un challenge, on a fait un saut dans
                                                                                                                                                                 été récompensé d’une
v’OT, à Bourg-en-Bresse. « Nous         l’inconnu, avec l’objectif de mon-
                                                                                                                                                                 médaille d’argent, mer-
avons développé notre concept de        trer que le fast-food peut aussi être                                                                                    credi 26 février.
food truck fermier, il y a quatre ans   gastronomique et intéressant. »                                                                                          Plus tôt dans la semaine,
dans le département, précise-t-il.                                                                                                                               une médaille d’or a été
La chambre d’agriculture a souhai-      Une gamme entre 5 et 10 €                                                                                                décernée à un produit bu-
té notre présence au salon pour           Il suffit de consulter la carte, dans   Le risotto au comté a eu beaucoup de succès. Photo Progrès/Sara CHERROUDA      giste : le yaourt nature
montrer une autre façon de vendre       une gamme de prix entre 5 et 10 €,                                                                                       produit au Gaec Les Per-
la gastronomie locale. » Derrière le    pour le comprendre : un burger            mands, qui se pressent pour voir       dées. Tout comme les desserts qui       ce-neige, à Arandas.
comptoir, les visiteurs trouvent une    avec un steak Viande des Pays de          l’attraction : le riz passe par une    n’ont pas la cote : « On a tout pré-    Ces distinctions portent à
équipe de cinq personnes compo-         l’Ain, des goujonnettes de carpe à        meule de 35 kg avant d’être servi.     paré nous-mêmes, ça peine à dé-         six le nombre de produits
sée de Sébastien Trihan, Benjamin       la farine de gaude, de la volaille de     Le burger avec une viande 100 %        marrer contrairement aux plats          laitiers de l’Ain primés de-
et Hélène Martinetti, de L’Auberge      Bresse à la plancha ou encore un          aindinoise trouve aussi son public,    chauds », souligne Benjamin Mar-        puis l’ouverture de la plus
lentaise, ainsi que Violaine Chalan-    risotto au comté. Ce dernier a            alors que les goujonnettes et la vo-   tinetti. Il reste encore six jours,     grande ferme de France.
don et Damien Bobey, de La Cour         d’ailleurs toute l’attention des gour-    laille de Bresse sont moins deman-     rien n’est perdu.

                                                                                                                                                                                        W0110 - V0
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