L'ECONOMIE MONDIALE FACE A LA PANDEMIE DE LA COVID-19

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L'ECONOMIE MONDIALE FACE A LA PANDEMIE DE LA COVID-19
« L’ECONOMIE MONDIALE FACE A LA
           PANDEMIE DE LA COVID-19 :
       ETAT DES LIEUX, ANALYSES ET PERSPECTIVES »

                         Par Jonas Kibala Kuma
       Licence en Economie Mathématique de l’Unikin (2010-2011)
DEA en cours à l’Unikin en Economie Monétaire, Financière et Internationale
                   Candidat Assistant à la FASEG-UNIKIN
                       Mail : kibala.jonas@gmail.com
L'ECONOMIE MONDIALE FACE A LA PANDEMIE DE LA COVID-19
Cette présentation est une restitution de notre étude ci-dessous (publiée dans HAL), avec
                           quelques compléments d’informations.

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L'ECONOMIE MONDIALE FACE A LA PANDEMIE DE LA COVID-19
Mot d’introduction
• Remerciements (Organisateurs et participants)
• Nous sommes partis d’une revue de littérature qui fonde toute la
  masse d’informations qui sera présentée ici (objet même de notre
  présentation), dans une approche descriptive et prospective (c’est
  vrai qu’on fera de la rétrospection selon que nécessaire).
• Au fond, on a estimé qu’il était important (dans pareil contexte) de
  s’arrêter un moment et faire le point sur ce qui est et ce qui vient.
• Cette présentation est organisée en 8 points suivants :

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L'ECONOMIE MONDIALE FACE A LA PANDEMIE DE LA COVID-19
PLAN
• (1) Caractéristiques et état des lieux de la pandémie de la covid-19 dans le
  monde et en RDC
• (2) Nature du choc de la covid-19 du point de vue économique
• (3) Situation dans le monde avant covid-19 et Caractéristiques structurelles
  de l’économie Congolaise
• (4) Effets de la crise de la Covid-19 dans le monde et en RDC
• (5) Mesures de riposte contre la covid-19 adoptées dans le monde et en
  RDC
• (6) Défis
• (7) Perspectives
• (8) Recommandations

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L'ECONOMIE MONDIALE FACE A LA PANDEMIE DE LA COVID-19
1. Caractéristiques et état des lieux de la pandémie de la covid-19 dans le
monde et en RDC
• Concepts en santé publique: épidémie (zone géographique limitée et temps limité, ex : Ebola en RDC ou
  Sierra Leone), endémie (Zone géographique limité et temps illimité. Ex : paludisme en Afrique), et pandémie
  (zone géographique illimitée et temps limité). Taux de mortalité (% de décès), taux de morbidité (% de
  malades) et taux de létalité (probabilité d’être morbide).
• Par définition, la Covid-19 (acronyme anglais de coronavirus disease 2019), est une maladie infectieuse
  émergente qui est causée par une souche de coronavirus appelée SARS-CoV-2 et appartient ainsi à une
  grande famille de virus, les coronavirus. Ces derniers, qui doivent leur nom à la forme de couronne qu’ont
  les protéines qui les enrobent, font partie d’une vaste famille de virus dont certains infectent différents
  animaux, d'autres l'homme. Ses symptômes les plus fréquents sont la fièvre, la toux et la gêne respiratoire
  susceptible d’occasionner le décès du patient, avec un taux de mortalité très fortement dépendant de son
  âge (Ibanda K.P., 2020, pp. 1-2).
• Origine : Ville de Wuhan en Chine Centrale (dernier trimestre 2019). En Janvier 2020, l’OMS considère la
  Covid-19 comme une urgence de santé publique et la requalifie comme une pandémie le 11 mars 2020.
• Maladies contagieuses (gouttelettes respiratoires); période d’incubation (2 à 14 jours); manque de vaccin à
  ces jours (malgré la Chloroquine et l’Artemisia). Prévention : lavage fréquent des mains, confinement,..

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1. Caractéristiques et état des lieux de la pandémie de la covid-19 dans le
monde et en RDC (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Grippe_espagnole; consulté le
03/07/2020 à 04h44).

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1. Caractéristiques et état des lieux de la pandémie de la covid-19 dans le
monde et en RDC
• Forte propagation de la covid-19 dans le monde au départ de la Chine (retard de
  communication de la Chine), plus que le SRAS en 2003.
• Evolution exponentielle des cas et des morts de suite de Covid-19 dans le monde; les
  économies avancées sont plus frappées : En date du 2 mars 2020, six grands pays
  faisaient partie de ceux qui affichaient le plus de cas d’infectés, à savoir : Chine, Corée,
  Italie, Japon, USA et Allemagne. Ces pays représentent : 55% de la production et
  demande mondiales, 60% de la production manufacturière mondiale, et 50%
  d’exportations mondiales des produits manufacturiers (Baldwin R. et Tomiura E., 2020).
• L’Afrique est moins affectée au regard du nombre de cas enregistré.
• Système sanitaire Afrique : l’identification des cas est liée au degré d’exposition aux
  contacts internationaux, taille de la population urbaine et solidité du système sanitaire.
  En Afrique, il y a un important déficit en infrastructures (qualité des équipements et leur
  répartition sur le territoire national) et en personnel qualifié : difficile de mener des
  tests dans les délais opportuns.

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1. Caractéristiques et état des lieux de la pandémie de la covid-19 dans le
monde (au 01/07/2020) et en RDC
• Figure : Nombre de décès liés à la Covid-19 dans les pays les plus      • Figure : Distribution du nombre de cas infectés à la Covid-19
  touchés(https://www.worldometers.info/coronavirus/countries               dans le monde, par pays
  (consulté le 01 juillet 2020, à 14h52 GMT))                               (https://www.worldometers.info/coronavirus/countries (consulté
                                                                            le 01 juillet 2020, à 14h52 GMT))

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1. Caractéristiques et état des lieux de la pandémie de la covid-19 dans le
monde (au 11/07/2020; Source : https://www.worldometers.info/coronavirus/worldwide-graphs/
(consulté le 11/07/2020 à 12h42 GMT))et en RDC

La Chine, la France, l’Allemagne
s’améliorent

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1. Caractéristiques et état des lieux de la pandémie de la covid-19 dans le
monde et en RDC
• Figure : Répartition géographique du nombre d’infectés à la          • Figure : Répartition du nombre d’infectés et de décès à la Covid-
  Covid-19 dans le                                                       19 en
  monde(https://www.worldometers.info/coronavirus/countries              Afrique(https://www.worldometers.info/coronavirus/countries
  (consulté le 01 juillet 2020, à 14h52 GMT))                            (consulté le 01 juillet 2020, à 14h52 GMT))

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                                                                                           Cameroun

                                                                                          Ile Maurice
                                                                                          Mauritanie
                                                                                              Ethiopie
                                                                                               Nigeria
                                                                                               Algerie

                                                                                               Soudan

                                                                                               Guinée

                                                                                        Madagascar

                                                                                              Burundi
                                                                                               Malawi
                                                                                              Senegal

                                                                                                Liberia

                                                                                              Reunion
                                                                                               Tunisie

                                                                                              Uganda
                                                                                                  Libye

                                                                                                Angola
                                                                                      Soudan du sud

                                                                                                 Niger
                                                                                         Burkinafaso
                                                                                              Somalie

                                                                                     Guinnée Bissau
                                                                                        Sierra Leone

                                                                                                  Togo

                                                                                             Botwana

                                                                                   Sahara Occidental
                                                                                      Afrique du sud
                                                                                                    Total de décès   Total de cas

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1. Caractéristiques et état des lieux de la pandémie de la covid-19 dans le
  monde et en RDC
• En RDC, au 01 juillet 2020, on note un cumul de 7.122 cas d’infections à la Covid-19, avec 175 décès et 1.785 guéris, ce qui
  porte le nombre de patients actifs à 5.162. Au 11/07/2020 : cumul de cas : 7.905; décès : 189; guéris : 3.513.

• Bien que très loin de l’Afrique du Sud (250.687 cas), ce nombre d’infectés place la RDC à la 10ème position (sur 57) parmi
  les pays les plus infectés d’Afrique.

• Malgré des efforts déployés jusqu’ici dans ce pays, il est à signaler que du chemin reste à parcourir pour contenir cette
  pandémie et limiter sa propagation, notamment en ce qui concerne le respect des mesures barrières édictées par les
  autorités dans le chef de la population (quarantaine, distanciation sociale, lavage systématique des mains, etc.).

• La RDC est compté parmi les pays qui réunissent les facteurs de risque (taux de pauvreté élevé, système
  sanitaire faible et zones urbaines surpeuplées) et où l’impact de la pandémie pourrait être dévastateur.
• Avouons aussi que la réussite des mesures de confinement ou quarantaine en RDC est liée au degré d’engagement de
  l’Etat à accompagner les populations vulnérables – une bonne partie œuvrant dans le secteur informel et dont la survie
  tient aux activités quotidiennes de débrouillardise (petit commerce, etc.) – et les entreprises (ou secteurs) les plus
  touchées, à travers des subventions et exonérations fiscales et autres (allègements des charges liées au paiement de
  certains services de base : eau, électricité, etc.).

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1. Caractéristiques et état des lieux de la pandémie de la covid-19 dans le
monde et en RDC

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1. Caractéristiques et état des lieux de la pandémie de la covid-19 dans le
monde et en RDC

             Evolution de la Covid-19 en RDC, 04 juillet 2020 (source : Blaise NLEMFU MUKOKO)
                        : Estimation du modèle SIR (Susceptible Infected Recovered)
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2. Nature du choc de la covid-19 du point de vue économique
• Notons que la pandémie de la Covid-19, au départ une crise sanitaire occasionnant des pertes en vies humaines, s’est
  traduite avec le temps par une crise d’ordre économique à la suite des différentes mesures prises par les autorités
  politiques pour en limiter la propagation. L’économie mondiale fait face dorénavant à un choc économique dont la nature
  devrait être analysée si l’on espère trouver des mesures appropriées.
• La pandémie de la Covid-19 entraine des chocs sur la demande (baisse de la consommation suite aux mesures de
  distanciation et confinement de la population) et sur l’offre (perturbation de la chaine de production à l’échelle
  internationale au départ de la chine, cette dernière étant l’un des principaux fournisseurs mondiaux), et entraine des
  spéculations sur les marchés financiers.
• Le monde fait face à des chocs jumeaux ou une crise jumelle, à la fois sanitaire et économique. Baldwin R. et Tomiura E.
  (2020) estiment que la pandémie de la Covid-19 exercerait des effets de contagion sanitaire et économique ; ils notent
  aussi que ce virus est un choc d’offre et de demande, il influe sur le commerce international des biens et services. Selon le
  FMI (2020d), la crise sanitaire de la Covid-19 en Afrique subsaharienne, comme partout ailleurs, s’accompagne d’une crise
  économique à travers trois chocs importants qu’elle crée, à savoir : les baisses de la production et de la demande, la
  décélération de la croissance mondiale et le durcissement des conditions financières (et leurs retombées), et la chute
  significative des cours des produits de base, notamment le cours du pétrole qui a enregistré une baisse d’environ 50%
  depuis début 2020 (soit le niveau le plus bas depuis 18 ans.
• Choc d’offre (mesures structurelles) et choc de demande (mesures conjoncturelles, relance keynésienne).
• Choc Covid-19 (choc sanitaire) vs crise de 1930 (surproduction) et celle de 2008-09 (finance-secteur réel).

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2. Nature du choc de la covid-19 du point de vue économique

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3. Situation dans le monde avant covid-19 (en 2019) et Caractéristiques
   structurelles de l’économie Congolaise
• La chine est le plus grand importateur de matières premières, la deuxième économie mondiale (détenant environ 16% du PIB mondial) et
  le deuxième consommateur mondial de pétrole.
• Pour ce qui est de la pauvreté au travail en 2019, on compte une personne sur cinq (dans la population active) touchant un salaire inférieur
  à 3,20 USD par jour en termes de parité de pouvoir d’achat, soit environ plus de 630 millions de personnes. En 2019, les marchés de travail
  restent inégaux et ces inégalités sont plus marquées qu’avant.
• Avec le recul des tensions sur les prix des produits énergétiques, le taux annuel d’inflation dans les économies avancées a baissé en 2019;
  et, suite à la morosité de l’économie mondiale, il était projeté des faibles tensions inflationnistes en 2020. L’inflation est restée
  globalement modérée aussi pour les économies émergentes et en Afrique, sur fond des politiques monétaires restrictives et du faible
  niveau des prix des produits pétroliers.
• En 2019, comparé aux années précédentes, les échanges commerciaux mondiaux ont baissé (baisse de 1,5% du volume moyen des
  marchandises exportées au 2ème semestre 2019), suite notamment à la guerre commerciale entre les USA et la Chine. Ces échanges ont
  varié de 4,6%, 3% et 1,2%, respectivement en 2017, 2018 et 2019, avec des fortes chances de demeurer ainsi dans les 5 prochaines années.
• Les arriérés intérieurs en Afrique subsaharienne ont progressé ces dernières années jusqu’à avoisiner 3,3% du PIB en 2018, et concernent
  souvent les dépenses de biens et services, les transferts, les investissements et les traitements et salaires (FMI, 2019).
• De manière générale, la plupart de pays dans le monde ont enregistré des taux de croissance en dessous des niveaux potentiels. L’Afrique
  subsaharienne, ayant enregistré un ralentissent économique en 2019 (taux de croissance ralenti à 2,4%), reste vulnérable au regard de la
  forte dépendance de ses exportations et recettes budgétaires au secteur extractif, ce qui suppose qu’une baisse d’activité dans le chef de
  ses principaux partenaires commerciaux (USA, Europe, Chine) est de nature à influer négativement sur sa croissance économique.
• Selon la Banque Mondiale (2020), en Afrique, la pandémie de la Covid-19 est une crise qui s’ajoute à bien d’autres crises, notamment les
  invasions de criquets pèlerins, la sécheresse, le changement climatique, la fragilité, les conflits, la violence et le sous-développement des
  marchés alimentaires. L’Afrique est caractérisée par la précarité de la plupart d’emplois, la taille importante du secteur informel (soit 89 %
  de l’emploi total), la couverture limitée des régimes de pension et d’assurance-chômage, et la prédominance des micros, petites et
  moyennes entreprises (soit 90 % dans les activités d’affaires).

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3. Situation dans le monde avant covid-19 (en 2019) et Caractéristiques
   structurelles de l’économie Congolaise
Quelques Projections de l’activité économique dans le monde avant Covid-19
• Il était projeté un ralentissement de croissance dans les pays avancés (surtout aux USA et au Japon), de 1,7% en 2019 à
  1,6% en 2020. Par contre, dans les pays émergents et en développements, on s’attendait à une accélération de la
  croissance, de 3,7% en 2019 à 4,4% en 2020. En Afrique Subsaharienne, il était projeté une consolidation de la croissance
  économique, de 3,3% en 2019 à 3,5% en 2020 (tirée par la croissance de deux premières économies, notamment le
  Nigeria et l’Afrique du Sud).
Les facteurs des risques sur les perspectives mondiales avant la propagation de la Covid-19 peuvent se résumer en ceci :
• La montée des tensions géopolitiques qui pourrait se traduire par la baisse de l’offre de pétrole et, par endroit, la hausse
  des prix du baril ;
• La baisse de la productivité du travail dans certains pays suite aux troubles sociaux ;
• La perturbation des chaines d’approvisionnement mondiales suite aux conflits commerciaux entre les USA et ses
  principaux partenaires commerciaux, notamment la Chine et l’UE. L’avenir du monde était aussi conditionné par l’allure
  des tensions géopolitiques mondiales qui ont refait surface depuis fin 2017. Il s’agit d’une sorte de guerre froide qui
  opposerait les USA et l’UE contre la Chine, la Russie et l’Iran. Il est à signaler également des risques d’utilisation d’armes
  nucléaires par la Corée du Nord (contre la Corée du Sud, le Japon et les USA) et l’Iran (contre Israël et Arabie Saoudite).
• La résurgence des catastrophes naturelles de nature à freiner l’activité économique (agriculture, assurance, etc.) dans
  certaines régions (tempêtes tropicales, inondations, incendies de forêt, sécheresses, etc.) ;
• La persistance du coronavirus en Chine et sa propagation dans le monde va contribuer à ralentir l’activité économique en
  Chine, autant pour les échanges commerciaux et les mouvements de personne dans le monde.

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3. Situation dans le monde avant covid-19 et Caractéristiques structurelles de
   l’économie Congolaise
• La RDC bénéficie d’une position géostratégique (entourés par 9 pays voisins) et dispose d’un fort potentiel économique (eau, minerais,
  forêt).
• La RDC reste fragile et vulnérable, fortement dépendante de l’extérieure (tributaire du secteur minier : 30% des recettes budgétaires ;
  fortement dépendante des intrants et des produits de première nécessité et des denrées de base importés. Elle profite de la bonne tenue
  des cours des matières premières et est victime des effets négatifs des chocs exogènes (baisse des cours des produits de base). De son
  histoire économique, le pays a connu de moments d’euphorie (âge d’or), mais bien souvent des épisodes récurrents d’instabilité
  macroéconomique, avec comme corollaire : l’inflation, la dépréciation, la baisse de pouvoir d’achat, l’aggravation de la pauvreté, etc.
• Commerce extérieur de la RDC (principale source des revenus d’exportation : 14,5 milliards US en 2019). Recettes douanières et d’assises
  sur le commerce extérieur (import et export), elles représentent 40% des recettes globales. Chine et Europe : 85% importations de la RDC
  82% exportation.
• Le niveau de vie de la population en RDC est bas au regard du PIB par habitant qui est faible et en baisse depuis 1960. Taux de pauvreté
  élevés (63,4%) en RDC. Selon la Banque mondiale, l’incidence de la pauvreté est de 73,1%. En 2019 16 millions de personnes souffrent de
  l’insécurité alimentaire aigüe, et 6,6 millions d’enfants souffrent de la malnutrition (MICS, 2018).
• Présence des inégalités entre secteurs et classes sociales accentuant la pauvreté.
• Manque de politiques structurelles (échecs pour les « pseudos » ou essai de politiques structurelles), l’action du gouvernement étant
  basée sur des politiques « conjoncturelles ». Les politiques conjoncturelles se traduisent par des mesures urgentes prises par le
  Gouvernement et la Banque Centrale du Congo pour ralentir l’inflation et la dépréciation monétaire, relancer la croissance économique
  (politique de stop and go ou stabilisation et relance) et accroitre le niveau des réserves internationales. Pas d’effets significatifs et durables
  sur les vrais problèmes, à savoir : la santé, l’éducation, l’accès à l’eau potable et à l’électricité, le chômage, la faim et la pauvreté, sans
  compter la sécurité. Problématique de financement des grands travaux ou projets publics : infrastructures, santé et éducation. Quid du
  secteur financier congolais.
• Entre 2018 et 2019, il est enregistré : une accentuation des déficits publics (étroitesse de l’espace budgétaire réel), la baisse des dépenses
  d’investissement, la baisse des réserves de change et la contraction de la croissance, pour ne citer que cela. Par ailleurs, soulignons aussi
  quelques problèmes structurels, notamment la faible diversification de l’économie congolaise qui la rend d’ailleurs moins résiliente et
  vulnérable face aux chocs extérieurs, la défaillance (engorgement) du système sanitaire du pays, et le déficit en ressources humaines de
  qualité, matérielles et financières. Dans ce contexte, toutes choses restant égales par ailleurs, l’efficacité des interventions du gouvernent
  11/07/2020face à la Covid-19 serait limiter.
  congolais                                      Visioconférence_IRES_FASEG_UNIKIN, Par Jonas Kibala Kuma                                        18
3. Situation dans le monde avant covid-19 et Caractéristiques structurelles de
   l’économie Congolaise
• L’essentiel des statistiques et résultats des scénarios sur l’économie congolaise sont tirées de l’étude du Gouvernement congolais sur
  les impacts sanitaires et socio-économiques de la Covid-19 en RDC, publiée en mai 2020. Les simulations ou projections sur
  l’économie mondiale sont tirées des différents rapports de la Banque mondiale (2020) et du FMI (2020).

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3. Caractéristiques structurelles de l’économie Congolaise

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3. Caractéristiques structurelles de l’économie Congolaise

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3. Caractéristiques structurelles de l’économie Congolaise

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3. Caractéristiques structurelles de l’économie Congolaise : Santé

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4. Effets de la crise de la Covid-19 dans le monde et en RDC
• La Covid-19 et les mesures de riposte qu’elle implique (distanciation sociale, confinement) entrainent : la réduction de la production, la
    baisse des recettes fiscales, l’accroissement des dépenses (dépistage, soins de santé, etc.) et l’accroissement des aides aux ménages (transferts,
    allocations-chômages, subventions salariales, report de paiements d’impôts, etc.) et aux entreprises (fourniture de liquidités, exonérations fiscales,
    etc.) les plus touchés pour les protéger contre la perte de revenus, le chômage et les faillites (Weder M., 2020 ; Boone L. et al., 2020 ; McKibbin W. et
    Fernando R., 2020 ; Arezki R. et Nguyen H., 2020 ; Baldwin R. et Tomiura E., 2020 ; Beck T., 2020 ; Cecchetti G. et Schoenholtz L., 2020 ; Mann C.,
    2020 ; Meninno R. et Wolff G., 2020 ; Voth J., 2020 ; Cochrane J., 2020 ; Wren-Lewis S., 2020 ; Wyplosz C., 2020 ; Baker S. et al., 2020 ; Tobias A. et
    Aditya N., 2020 ; Albulescu C., 2020a, 2020b et 2020c ; FMI, 2020b).
•   Cela dégraderait les soldes budgétaires (aggravation de déficits budgétaires) de la plupart de pays dans le monde et accroitrait les ratios
    d’endettement public de certains (en 2019, la dette publique représentait 83% du PIB mondial), comme le soutient le FMI (2020b) dans son rapport
    sur les effets de la covid-19 sur les finances publiques dans le monde, paru en avril 2020.
•   Banque mondiale (2020) : la Covid-19 est entrain de déstabiliser l’économie mondiale et conduirait celle-ci à une récession du fait de la baisse
    d’activité observée en Chine (au cours du premier trimestre 2020) et qui devrait impacter d’autres pays frappés par la pandémie, notamment les
    USA et la zone euro. En Chine, au premier trimestre de 2020, il est observé une contraction des ventes au détail, des prestations de service, de la
    production industrielle et des investissements. On a assisté également à la baisse des prix des matières premières (surtout les cours du pétrole et
    ceux des métaux industriels) et à une forte volatilité des marchés boursiers mondiaux causées par les incertitudes concernant la durée et les effets
    de cette pandémie, sans compter les dépréciations des monnaies des économies émergentes et en développement ainsi que les sorties de capitaux
    de ces économies (autres que la chine) dépassant celles observées au pire moment de la crise financière de 2008.
•   Possibilité d’une instabilité financière dans le temps, à l’absence des mesures de riposte adaptées et efficaces, qui passerait notamment par : la peur
    et l’incertitude (Albulescu C., 2020b et 2020c ; Mann C., 2020 ; Baker S. et al., 2020), l’absence d’une communication claire et honnête des autorités
    autour de la pandémie (Weder M., 2020 ; Ceccheti G., 2020), le manque de communication entre les instances de contrôle et les banques (Tobias A.
    et Aditya N., 2020), le manque de liquidité (Weder M., 2020 ; Beck T., 2020 ; Tobias A. et Aditya N., 2020), la non-assistance des firmes et ménages
    vulnérables (Boone L., 2020 ; Wren-Lewis S., 2020), les mesures de riposte inadaptées (Beck T., 2020), les problèmes de solvabilité tant pour les
    firmes ou ménages que pour les banques se traduisant par l’accroissement des prêts non performants (Beck T., 2020), les effets de contagion suite à
    l’interconnexion des banques (Ceccheti G., 2020), la mauvaise gestion du risque de crédit (Tobias A. et Aditya N., 2020), le manque de collaboration
    internationale des instances de réglementation nationales (Tobias A. et Aditya N., 2020 ; Beck T., 2020).
•   Le FMI (2020c) note que la pandémie de la covid-19 a impacté significativement les marchés financiers mondiaux vers mi-février 2020 déjà, avec les
    anticipations des acteurs du marché sur la propagation de la covid-19 dans le monde. Il est enregistré notamment une forte baisse des cours du
       11/07/2020
    pétrole suite à la baisse de la demande mondiale et Visioconférence_IRES_FASEG_UNIKIN,
                                                        l’absence d’un accord entre les paysPar
                                                                                             deJonas Kibala
                                                                                                l’OPEP+ pourKuma
                                                                                                              des baisses de la production.                     24
4. Effets de la crise de la Covid-19 dans le monde et en RDC
• Chine et Inde ont des structures productives fortement intensives en main d’œuvre (pays durement
  touchés) ; Europe et Amérique, des pays industrialisés, peuvent résister avec des réponses économiques et
  financières énergétiques ; Afrique, Amérique latine et Asie seront sensiblement affectés à cause de leur
  forte dépendance commerciale et financière envers la Chine, l’Europe et les USA. Au 1er trimestre 2020, on
  a enregistré : baisse de la demande globale des hydrocarbures (-20% de consommation), des matières
  premières (-30% de la demande de cuivre, nickel, cobalt) et des produits de base (-25% pour le soja et -
  28% pour le blé) : effet sur les cours et les comptes macroéconomiques des PED. Effets sur les autres
  secteurs des PED : hôtellerie, restauration, transport, tourisme, commerce, etc.
• Canaux de transmission effets COvid-19 pour l’Afrique : Commerce, flux financiers (IDE, aides, transferts,
  etc.) et finances publiques. Baisse de la demande mondiale et perturbations des chaines
  d’approvisionnement mondiales devraient réduire les échanges commerciaux de l’Afrique, impliquant des
  déséquilibres macroéconomiques. Banque mondiale (2020) : En Afrique, possibilité d’une contraction de la
  production agricole de suite de Covid-19, pouvant aller de 2,6% à 7%, ce qui pourrait créer de l’insécurité
  alimentaire dans le continent. Aussi, baisse des importations alimentaires (entre 13 et 25%), suite à
  l’augmentation des coûts de transaction et la baisse de la demande intérieure (baisse du pouvoir d’achat).

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4. Effets de la crise de la Covid-19 dans le monde et en RDC

                                Pétrole Brent

                                                                    source: : https://investir.lesechos.fr/cours/historique-
                                                                    matiere-premiere-once-
                                                                    or,wcomo,gold,csxauusdozsp,iso.html

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4. Effets de la crise de la Covid-19 dans le monde et en RDC

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4. Effets de la crise de la Covid-19 dans le monde et en RDC
• Avec son économie extravertie, tributaire du secteur minier, et fortement dépendante des intrants et des produits de
  première nécessité et des denrées de base importés, la RDC devrait voir sa croissance économique baisser sensiblement
  et ses comptes macroéconomiques se détériorer en profondeur en 2020 si une riposte d’envergure n’est pas envisagée. Le
  secteur extractif qui constitue le principal levier de sa croissance participe à plus ou moins 30 % dans ses recettes
  budgétaires. S’agissant des recettes douanières et d’assises sur le commerce extérieur du pays, elles participent à près de
  40 % dans le budget en recettes.
• Facteurs des risques pour la RDC : La RDC est l’un des pays africains pouvant être le plus secoué par les effets du Covid-19.
  En effet, sur huit facteurs de risque, six pèsent sur elle et sur ses perspectives de développement, à savoir l’exposition aux
  contacts internationaux, l’efficacité du système de santé, la population totale dans les zones urbaines, la transparence dans
  la gouvernance politico-administrative, l’ampleur des conflits armés et des problèmes sécuritaires, et l’importance des
  déplacements de la population sur le territoire national. La riposte du gouvernement à la Covid-19 devrait en tenir compte
  pour cause de pertinence et d’efficacité dans l’action.
• En raison de la survenue de la pandémie du Covid-19 et de sa propagation dans le monde, on devrait s’attendre à
  un ralentissement de la croissance économique, si pas une baisse significative de l’activité économique, un
  resserrement sensible de l’espace budgétaire de l’Etat, une dégradation importante des comptes extérieurs
  (compte courant et compte capital consolidé), une baisse des financements extérieurs (investissements directs
  étrangers (IDE), aide publique au développement, ...), une perturbation des échanges commerciaux, une
  fragilisation de la stabilité externe et financière et un risque de montée des tensions inflationnistes.
• Compte tenu de la forte élasticité de l’offre congolaise de minerais par rapport aux cours mondiaux des matières
  premières et aux perspectives de croissance économique de la Chine, premier partenaire commercial de la RDC,
  avec l’arrêt de la production des entreprises minières Boss mining et Mutanda mining en 2019 (deux des quatre
  principaux acteurs du secteur), on devrait s’attendre à fin 2020, à un repli de l’activité minière en RDC de près de
  20,6 %. Ceci devrait déboucher sur une baisse de l’activité économique dans les autres segments de l’économie
  nationale et un ralentissement majeur de la croissance

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4. Effets de la crise de la Covid-19 dans le monde et en RDC : Chaine et mécanisme
de transmission des impacts

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4. Effets de la crise de la Covid-19 dans le monde et en RDC : Chaine et mécanisme
de transmission des impacts

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4. Effets de la crise de la Covid-19 dans le monde et en RDC
• La crise de la Covid-19 n’a pas épargné la RDC.

• Affichant 7.905 cas confirmés de covid-19 le 11 juillet 2020, la RDC enregistre au mois d’avril 2020 des tensions sur le
  marché des biens et services (une inflation en glissement annuel de 6,415% à la quatrième semaine du mois d’avril 2020)
  et sur le marché des changes (au mois d’avril 2020, les taux de change se situent à 1725,49 CDF et 1850,83 CDF, soit une
  accélération de la dépréciation de cdf de 3,04% et 6,76%, en glissement annuel, respectivement sur l’interbancaire et au
  parallèle), des déficits publics importants (un déficit de 200,4 milliards de CDF au 30 avril 2020 et un déficit de 620,3
  milliards de CDF en cumul annuel sur les quatre premiers mois de l’année 2020), une hausse mensuelle de la base
  monétaire de 278,5 milliards de CDF (une injection mensuelle de liquidité de 5,5 milliards de CDF) et une baisse de 31%
  des importations et de 27% des exportations depuis le début de cette année. Ces tensions sur le marché des biens et
  services et celui des changes entrainent la baisse du pouvoir d’achat et l’aggravation de la pauvreté, etc.

• En Mai 2020 (rapport du CPM au 17 juin 2020) : déficit avant financement de 22,4 Mias CDF (excédent de 120,7 mia CDF
  avec Bons de Trésor et ressources FMI); Réserves de change de 932,12 moi US (3 semaines d’import, baisse de CDF 57 Mia
  avec cession BCC aux banques); inflation de 9,25% (glissement annuel), 6,25% (cumul annuel), projeté à 15,48% en fin
  décembre (objectif 7%); dépréciation de 10,6% en parallèle (taux 1931,17) et de 8,2% à l’indicatif (taux de 1822 cdf pour 1
  US); récession économique de 2,4% contre les prévisions initiales de 1,9% (contraction dans presque tous les secteurs
  d’activité).

• Taux directeur : 7,5% ; Coefficient de Réserves Obligatoire : 13% et 12% DaV et DAT en devises ; 0% pour Dav et DAT en
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  CDF.
4. Effets de la crise de la Covid-19 dans le monde et en RDC

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4. Effets de la crise de la Covid-19 dans le monde et en RDC

                                                                       NB : Effets sectoriels multiples.

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4. Effets de la crise de la Covid-19 dans le monde et en RDC

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5. Mesures de riposte contre la covid-19 adoptées dans le monde et en
  RDC
Selon McKibbin W. (2020), au regard de ses effets multisectoriels, le choc sanitaire de la Covid-19 nécessite de mobiliser les
politiques monétaire (pour soutenir la demande), budgétaire (pour soutenir la production et les ménages vulnérables) et de santé.
Ainsi, pour limiter les effets socio-économiques négatifs (surtout sur le secteur financier ou bancaire) de la crise de la Covid-19,
certains chercheurs (Tobias A. et Aditya N., 2020 ; Wren-Lews S., 2020 ; Cochrane J.H., 2020 ; Cecchetti G.S. et Schoenholtz L.K., 2020 ;
Beck T., 2020 ; Weder M.B., 2020 ; Boone L. et al., 2020 ; Voth J., 2020) ont proposé des mesures de riposte, notamment : le
confinement et distanciation sociale ; les appuis budgétaires (allègements fiscaux, subventions directes ou aides en espèces et en
nature, gratuité de certains services de base, etc.) en faveur des salariés et agents économiques (ménages, entreprises) en
difficulté de rembourser leurs prêts ou de financer leurs activités ; l’assouplissement de la politique monétaire, l’acquisition des
divers actifs et la fourniture de la liquidité (relèvement du montant ou élargissement de l’échéance des opérations de
refinancement, élargissement de l’éventail des garanties acceptées, allégement des exigences de réserves, etc.) au système
financier pour faire face aux contraintes financières et soutenir le crédit à l’économie ; l’usage de la restructuration des prêts par les
banques concernant les ménages et entreprises solvables et en difficulté de rembourser leurs prêts ; la communication claire et
honnête des autorités autour de la pandémie ; la communication régulière et transparente de la part des autorités monétaires et de
régulation ; la coordination des politiques économiques et la libre circulation des marchandises et des capitaux dans les
communautés économiques régionales ; la collaboration internationale des instances de réglementation nationales ; le soutien
financier de la communauté internationale aux pays les plus touchés et la restructuration de la dette pour les pays fortement
endettés ; etc. Certains analystes ne soutiennent pas l’assouplissement de la politique monétaire en cette période, c’est le cas de
Cochrane J.H. (2020) qui estime que la Fed n’aurait pas dû baisser son taux directeur du moment où les magasins sont fermés et
qu’il s’agit là d’une petite solution à un problème fondamental.
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5. Mesures de riposte contre la covid-19 adoptées dans le monde et en
 RDC
• Mesures sur le plan sanitaire :
• La Corée du sud a des bons résultats (aplatissement de la courbe épidémiologique : nombre quotidien
  des nouveaux cas d’infection par jour) : pratique d’un grand nombre de tests de détection (même chez
  les patients sans symptômes, ce qui a gonflé le nombre de cas initiaux, de baisser la mortalité,
  d’orienter le confinement et mise en quarantaine).

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5. Mesures de riposte contre la covid-19 adoptées dans le monde et en
    RDC
•    Mesures sur le plan sanitaire et économique :
•    (i) la mise en quarantaine des personnes contaminées et celles qui ont côtoyé des personnes infectées; (ii) l’interdiction des grands rassemblements
     de personnes; (iii) la fermeture des commerces, écoles, et crèches; (iv) l’arrêt des vols en provenance des pays où circule activement le virus; (v)
     l’application de règles d’hygiène pour se protéger du virus (se laver les mains très régulièrement, ne plus faire la bise ni serrer la main, tousser et
     éternuer dans son coude, utiliser des mouchoirs à usage unique, porter un masque pour les personnes suspectes ou malades, etc.).
•    Les premières mesures prises par le gouvernement visent à contenir la propagation du Covid-19 dans le pays, à savoir : obligation de mise en
     quarantaine des personnes infectées, organisation des campagnes de sensibilisation, multiplication des points de lavage des mains, renforcement
     du contrôle d’hygiène dans les lieux publics, interdiction des voyages dans le pays, renforcement du contrôle dans toutes sortes de moyens de
     transport, fermeture de toutes les frontières, etc.
Mesures sur le plan socio-économique
•    En plus d’une riposte sanitaire visant à prévenir contre le Covid-19, à en réduire la propagation, et à prendre en charge les personnes contaminées, le
     gouvernement a décidé d’accorder quelques allègements fiscaux (non-perception de l’impôt sur le revenu professionnel, suspension de certaines
     missions de contrôle fiscal, ...) et prendre en charge les factures relatives à la consommation de l’eau et de l’électricité durant 2 mois. Il compte
     aussi se doter d’un programme d’urgence multisectoriel appuyé par les partenaires extérieurs afin de mieux mitiger l’ensemble des effets de la crise.
•    Plusieurs pays prennent des mesures (réponses économiques) contre la covid-19 qui dépendent de : la nature (ampleur) des effets du choc sanitaire,
     les mécanismes de transmission desdits effets et les circonstances spécifiques à chaque pays. Suivant le FMI, les mesures prises sont notamment :
(i) Soutien aux ménages : aide au revenu pour les personnes qui en ont le plus besoin ; (ii) souplesse envers les contribuables ; (iii) outils de gestion pour
les cas de défaillance des emprunteurs hypothécaires ; et (iv) rôle des institutions financières.
(ii) Soutien aux entreprises : (i) soutien aux entreprises par un financement direct de l’État ; (ii) aide aux entreprises en vue du maintien en poste des
employés ; (iii) souplesse pour les entreprises produisant des déclarations de revenus ; (iv) accès au crédit pour les entreprises ; et (v) appui à la liquidité
du marché financier.

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5. Mesures de riposte contre la covid-19 adoptées dans le monde et en
RDC
Pays           Mesures
               Report des échéances fiscales des entreprises plus touchées ; élargissement du fond de complément
Italie         salarial pour aider les travailleurs licenciés.
               Subventions salariales pour petits marchands et hausse des allocations familiales et aux chercheurs
Corée du sud   d’emploi.

               Entreprises dispensées de cotisation de sécurité sociale ; renforcement d’assurance chômage pour les
               personnes licenciées ; élargissement de la couverture des congés maladie et familiaux payés ;
               confinement avec garantie de ne pas perdre son emploi ; déblocage de 23 milliards US par la banque
Chine          populaire de la Chine.
Espagne        Protection des travailleurs avec l’interdiction des licenciements.
France         Forte communication quotidienne sur les mesures barrières, transferts sociaux (allocations sociales).

Japon          La Banque Centrale du Japon a mis à la disposition de l’économie plus de 20 milliards US.

USA            Vote du sénat américain (début mars) d’un budget de 8 milliards US.
BCE            750 milliards d’euros mis sur la table
SADC, COBAC,   Des mesures prises : fonds fiduciaires nationaux d’urgence; utilisation des moyens digitaux; soutien aux
COMESA         secteurs (PME, etc.) plus touchés; etc.

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5. Mesures de riposte contre la covid-19 adoptées dans le monde et en
 RDC
• En RDC, pour faire face aux effets néfastes de cette crise sanitaire, le gouvernement congolais a pris une série des
  mesures, notamment : le confinement partiel ; la suspension des vols internationaux ; des allègements fiscaux ; des
  allègements des factures pour certains services de base (la gratuité de l’eau et de l’électricité durant un trimestre) ; la
  prise en charge totale par l’Etat des malades infectés par la covid-19 ; toute une série de mesures prises par l’autorité
  monétaire dans le but d’atténuer les effets de la pandémie sur l’activité économique et garantir la continuité des services
  financiers, entre autre : la baisse du taux directeur et l’allégement des conditions de réserves, la promotion de moyens
  de paiement électronique (suppression de certains frais de transaction dans les opérations de monnaie électronique, etc.)
  ; le gel des règles de classification des prêts et la suspension des pénalités de retard sur les créances en souffrance
  pendant la période de crise ; le report d’une année, soit au 01 janvier 2022, de l’exigence réglementaire du capital
  minimum des banques à l’équivalent en CDF d’USD 50 millions ; etc.
• Ces mesures, essentiellement d’ordre conjoncturel, si elles peuvent permettre au pays de contenir les effets de la crise de
  la covid19 pendant un temps, elles ne sont pourtant pas de nature à garantir la compétitivité et la résilience de
  l’économie congolaise face aux chocs exogènes, moins encore permettre une relance économique sur la période post-
  covid19 où l’on pourrait assister à des bouleversements dans le monde, notamment le retour au protectionnisme
  (préférences nationales) au détriment de la globalisation.
• Dans un tel scénario, aux problèmes structurels ou goulots d’étranglement auxquels fait face l’économie congolaise depuis
  des décennies, il tient d’engager des vraies réformes structurelles conduisant à la création d'emplois et à l'établissement
  des bases d'une croissance soutenue et moins vulnérable aux chocs extérieurs ou exogènes.
• Ces mesures pourraient, à coup sûr, maintenir l’économie congolaise dans un cycle infernal de récession-dépression, avec
  des tensions sur le marché des biens et services et celui de change qui vont entrainer la baisse de pouvoir d’achat et
  accentuer la pauvreté des ménages, à défaut d’engager des réformes structurelles qui s’imposent.

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6. Défis pour la RDC
Trois ordres : sanitaire, économique et social.
• résilience au plan sanitaire
• stabilisation et protection sociale
• stabilisation macroéconomique et résilience économique
• réformes, gouvernance et planification stratégique (appareil statistique vétuste).
Tout ceci pose un autre problème, c’est celui du financement.
• Le gouvernement de la RDC, comme les 34 autres du continent africain, a imposé la fermeture complète des frontières et
  le confinement de la population. Une réactivité qui pose néanmoins la question des ressources sur lesquelles l’Etat va
  compter pour répondre aux urgences sanitaires, économiques et sociales, alors que son économie dépend des
  exportations de ses matières premières.
• Si pendant le confinement les entreprises font face à des problèmes de liquidités et de trésoreries, le dé-confinement sera
  synonyme de problèmes de solvabilité (vulnérabilité du système financier). Le risque de fragiliser le tissu productif de
  l’économie est réel et la responsabilité des pouvoirs publics dans l’accompagnement des opérateurs doit être pleinement
  engagée.
• La protection des emplois surtout dans l’économie informelle qui contribue à plus de 70% des emplois créés par
  l’économie nationale.
• Le caractère non-inclusif de l’économie qui a des sources de croissance en faveur des secteurs extractifs et du commerce,
  faibles créateurs de valeur ajoutée, et en défaveur de l’agriculture et de l’industrie manufacturière.

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6. Perspectives pour la RDC
• La survenue du Covid-19 modifie la trajectoire de l’économie mondiale car certains secteurs seront privilégiés. Il s’agit notamment :
(i) Du secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication qui connaitra un essor important car en ligne droit
de l’économie numérique qui sera en pleine expansion ;
(ii) Secteur manufacturier qui connaitra des transformations profondes en termes de modification de politiques industrielles,
notamment dans la chaine des valeurs (de la délocalisation de certaines entreprises vers leur relocalisation dans les pays développés,
etc.) ;
(ii) Le secteur agricole dont le niveau de protection nationale et internationale pourrait nuire au commerce mondial. Il est important
que le gouvernement prenne conscience de la nécessité de vite développer ce secteur pour accroitre la résilience de l’économie
congolaise.
• La pandémie de Covid-19 accélère la transition vers une économie numérique bien que le fossé numérique entre les pays avancés et
  ceux en développement se creuse davantage. La crise de la pandémie a accéléré l’expansion du monde numérique, et les
  changements de comportement risquent d'avoir des effets durables lorsque l'économie commencera à se redresser.
• A la suite des mesures de confinement, un nombre croissant d'entreprises et de services du Gouvernement ont adopté des opérations
  et services limitant l'interaction physique : la télémédecine (par exemple, la téléconsultation), le télétravail (et les conférences en
  ligne tels que Microsoft Teams, Skype, Cisco's Webex et Zoom) et l'éducation (et les divertissements ou les d’achat) en ligne.
• L'utilisation de l'intelligence artificielle pour le passage au commerce électronique qui profite aussi bien aux petites qu’aux grandes
  entreprises sont d'autres avantages et la RDC devrait saisir cette occasion pour numériser davantage son économie. Les effets sont
  énormes : réduction de la bureaucratie à tous les niveaux, gain du temps, amélioration de la qualité des statistiques financières et
  fiscales, accroissement de l’espace fiscal par une meilleure traçabilité des activités économiques et l’accroissement des transactions
  électroniques bancaires (inclusion financière).
Il est estimé que le premier mois « normal » des activités pourrait se situer aux environs de septembre 2020, durant lequel aussi
probablement que les écoles démarreront. Et cette hypothèse est valide si une seconde vague du Covid-19 n’est pas observée.

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6. Recommandations pour la RDC
• Diversifierer l’économie et réajuster la politique économique (promotion de la production intérieure) : produire ce qu’on consomme
  et consommer ce qu’on produit. Développer certaines filières stratégiques pour lesquelles, un avantage comparatif est
  évident et un intérêt politique et géostratégique s’impose pour (i) d’abord accélérer son processus d’émergence, (ii) ensuite,
  augmenter sa résilience et réduire ses coûts de transaction et optimiser les flux de production, donc accroitre sa
  compétitivité au niveau aussi bien régional que mondial.
• Après la pandémie, la tendance sera à des relocalisations des entreprises. La RDC peut prendre avantage à court terme dans
  le traitement des produits pondéreux (automobiles, meubles, machines-outils, etc.) tout en se préparant à attaquer les
  activités immatérielles comme les services (recherche et développement, marketing, transport, ...) qui impliquent des effets
  d’apprentissage des technologies numériques. NB : On est passé de 9.600 industries vers les années 70 à +/- 500 ces jours.
• Les filières suivantes peuvent (ou mieux doivent) développer les chaines de valeurs, notamment : l’agriculture, le bois, la
  sidérurgie (gisement de Mbomo dans la province orientale), le gaz naturel du lac Kivu, le cobalt, l’industrie pharmaceutique
  (notamment avec les bio-médicaments). Pour rester performantes, ces activités doivent être soumises à une concurrence
  axée sur l’innovation et la réduction des couts (recherche du faible cout de la main d’œuvre). Pour cela, il faut une stratégie
  nationale d’industrialisation claire, incitative et soutenue par l’Etat : par exemple, des prises de participation de l’Etat dans
  les filières stratégiques pour mieux les réguler, des aides publiques ciblées pour créer des incitations diverses, etc.
• Le gouvernement devrait éviter à tout prix des politiques d’austérité qui vont contracter l’investissement, l’activité
  économique et l’emploi. Il faudra donc des politiques d’incitations de la demande : appuis aux salariés dans les secteurs
  stratégiques comme l’éducation aussi bien dans les écoles publiques que privées, le secteur informel, appui aux petits
  métiers, etc.
• Bien déconfiné, Cfr grippe espagnole 1918.

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