Construction d'une base de données d'indicateurs des changements globaux sur l'estuaire de la Gironde - Sepanso
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Construction d’une base de données d’indicateurs des changements globaux sur l’estuaire de la Gironde Fiches - indicateurs Septembre 2016 Cette étude a bénéficié du soutien financier de : 72 rue Riquet bat A 31000 Toulouse Tél 05 61 62 50 68 E-mail eaucea@eaucea.fr 1/37
EAU ET CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS L'ESTUAIRE DE LA GIRONDE Des effets en cascade HAUSSE DES TEMPERATURES EFFETS PRECIPITATIONS Température Précipitations et hydrologie TENDANCES en hausse Niveau Débits des de l'océan fleuves en baisse pas de tendance nette, ou ? incertitudes Population et usages de l'eau Besoins en eau de Salinité Position du Tempêtes, l'agriculture, de la forêt, du ? dans bouchon ? crues, submersions vignoble l'estuaire vaseux marines ? Besoins en eau potable Canicules LES EFFETS Biodiversité estuarienne Ressource en eau Ressource disponible Evolution des communautés de poissons, d'oiseaux, de la faune et flore de Pression des prélèvements sur le milieu l'estuaire Sensibilité des cours d'eau aux pollutions Effets sur les migrations piscicoles ? Aménagement des cours d'eau
18 indicateurs de suivi à l'échelle de l'estuaire de la Gironde L'ELEVATION DE LA TEMPERATURE ATMOSPHERIQUE 1 Première cause des changements globaux L'ELEVATION DE LA TEMPERATURE ATMOSPHERIQUE 2 Des nuances locales ? Climat L'AUGMENTATION DE LA TEMPERATURE DES EAUX DE 3 RIVIERE ET DE L'ESTUAIRE 4 LES PRECIPITATIONS 5 LES TEMPETES ET LES INONDATIONS DANS L'ESTUAIRE 6 L'AUGMENTATION DU NIVEAU DE L'OCEAN Débits des cours d'eau et niveau 7 HYDROLOGIE DE LA GARONNE ET DE LA DORDOGNE de la mer HYDROLOGIE DES PETITS COURS D'EAU : exemple de la Jalle 8 de Ludon Salinité et 9 LA SALINITE DE L'ESTUAIRE positionnement du bouchon 10 LA DYNAMIQUE DU BOUCHON VASEUX ET LA TURBIDITE vaseux dans LA DYNAMIQUE DU BOUCHON VASEUX ET L'OXYGENE l'estuaire 11 DISSOUS 12 LES EFFETS SANITAIRES SUR LA POPULATION : LES CANICULES L'AGRICULTURE 13 Les calendriers de culture Répercussions LE VIGNOBLE sur les usages de 14 Evolution du "bioclimat" typique du vignoble bordelais l'eau LA FORÊT 15 Un puit à carbone conditionné par la ressource en eau L'ALIMENTATION EN EAU POTABLE 16 Economies d'eau et changement climatique Répercussions 17 L'EVOLUTION DES COMMUNAUTES PISCICOLES sur la biodiversité 18 L'EVOLUTION DES COMMUNAUTES D'OISEAUX 3/37
Les indicateurs du changement climatique et de ses effets dans l'estuaire L'ELEVATION DE LA TEMPERATURE ATMOSPHERIQUE Première cause des changements globaux Le changement climatique s'illustre en premier lieu par l'évolution des températures sur une longue période. Le réchauffement est visible en analysant les températures moyennes annuelles, et leur écart par rapport à la "normale". La normale se définit comme la température moyenne calculée sur une période de Contexte référence de 30 ans. La période de référence prise en compte ici est 1960-1990. Cela permet de couvrir une période ancienne, notamment les situations rencontrées avant les années 1980, qui semblent globalement marquer un "tournant" dans l'évolution de plusieurs indicateurs (température de l'air, de l'eau, débits des cours d'eau). Tendances et Sur les 30 dernières années, +0.35°C par décennie à Bordeaux-Mérignac en température moyenne année 2015 Ecart à la normale des températures annuelles à Bordeaux Mérignac °C (période de référence : 1960-1990) 21 20 Température maximum 19 18 17 16 15 Température moyenne Selon cet indicateur, l'année 14 2015 est la 5e année la plus 13 chaude du siècle 12 11 10 9 Température minimum 8 7 6 5 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020 Tendances générales A Bordeaux-Mérignac, sur un siècle (1911 - 2015), l'élévation de la température s'est ressentie sur les températures moyennes, mais aussi sur les températures les plus chaudes et les plus froides atteintes. Ce phénomène s'accélère. Par exemple sur les 30 dernières années, les températures moyennes ont augmenté de +0.35°C par décennie. Les températures minimales ont augmenté encore plus rapidement, de +0.45°C par décennie. La même tendance est relevée au niveau mondial, mais avec une amplitude deux fois moins grande. D'après le 4e rapport du GIEC, "la vitesse moyenne du réchauffement au cours des 50 dernières années (+0.1 à+ 0.16°C par décennie) est environ le double de la pente moyenne pour les 100 dernières années". Sur le graphe ci-dessus représentant les écarts de température à Bordeaux-Mérignac par rapport à la normale, les 30 dernières années ressortent nettement. Depuis 1988, les températures moyennes sont constamment restées supérieures à la normale. L'écart a été de 1.1°C en moyenne. L'année 2015 Elle a été une des années les plus chaudes de ces 15 dernières années, que ce soit pour les températures minimales, moyennes ou maximales (et en particulier pour les maximales). L'excédent mesuré par rapport à la normale sur les températures moyennes la place au 5e rang des années les plus chaudes depuis 1912 (début du suivi météorologique à Bordeaux-Mérignac). 4/37
Conséquences sur l'eau Le réchauffement global explique l'évolution de beaucoup d'autres indicateurs déterminants pour la gestion de l'eau. Il induit des répercussions en cascade, qui pour certaines se mesurent déjà, pour d'autres sont probables : - Augmentation de la température des eaux fluviales et estuariennes (très liées à la température de l'air), avec des enjeux de production d'énergie (CNPE Blayais), de changements dans la biodiversité estuarienne... - Impacts sur l'agriculture : augmentation des besoins en eau des forêts et des cultures, impacts variables et incertains sur les maladies et ravageurs, impacts sur les rendements (-5 à -55% au niveau national, sur les grandes cultures lors des épisodes de 1976 et 2003). - Augmentation des besoins en eau des populations ? 5/37
Les indicateurs du changement climatique et de ses effets dans l'estuaire L'ELEVATION DE LA TEMPERATURE ATMOSPHERIQUE Des nuances locales ? Sur la frange littorale on distingue plusieurs différentes "ambiances climatiques" selon qu'on se situe sur le littoral, au bord du fleuve, dans le vignoble, en forêt ou en ville. Le réchauffement s'observe-t-il partout de la Contexte même manière ? Tendances et La tendance générale sur la façade atlantique et dans la forêt des Landes est la même qu'à année 2015 Bordeaux : le réchauffement global s'observe depuis la fin des années 1980 Ecart à la normale des températures annuelles au Cap-Ferret Ecart à la normale des températures annuelles à Cazaux °C (période de référence : 1960-1990) °C (période de référence : 1960-1990) 21 21 20 20 19 Température maximum 19 Température maximum 18 18 17 17 16 16 15 Température moyenne 15 14 14 Température moyenne 13 13 12 12 11 11 10 10 9 9 Température minimum 8 Température minimum 8 7 7 6 6 5 5 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Tendances générales Comme sur la fiche précédente, les graphes ci-dessus représentent l'écart des températures annuelles à la normale (calculée sur lapériode de référence 1960-1990). L'évolution d'ensemble constatée à Bordeaux l'est aussi aux stations Météo-France du Cap-Ferret (sur la cote) et de Cazaux (en pleine forêt des Landes). Ces sites sont pris à titre illustratifs puisqu'en dehors du périmètre du SAGE Estuaire. Ce sont les seules stations locales offrant une chronique suffisamment longue pour se prêter à l'exercice des tendances. Au passage, ces graphes illustrent les microclimats entre le littoral (plus tempéré et régulé, sous l'influence de l'océan) et l'intérieur des terres (Cazaux, avec surtout des températures minimales plus froides : la normale est inférieur de 2°C à celle du Cap Ferret!). La différence sur les températures maximales est plus légère. L'année 2015 Comme à Bordeaux, elle a été une des années les plus chaudes de ces 15 dernières années, notamment au Cap - Ferret. 6/37
Les indicateurs du changement climatique et de ses effets dans l'estuaire L'AUGMENTATION DE LA TEMPERATURE DES EAUX DE RIVIERE ET DE L'ESTUAIRE Une augmentation progressive des températures minimales de l'eau de la Gironde est observée depuis le début du suivi dans les années 1970, attestant d'une modification globale et vraisemblablement durable du paramètre le plus fondamental en écologie. Ce changement s'observe aussi en amont de l'estuaire, dans le domaine fluvial. Contexte La température de l'eau dans l'estuaire est un paramètre central, moteur de beaucoup d'autres. Elle conditionne notamment la teneur en oxygène de l'eau (plus une eau est fraîche, plus elle est riche en oxygène), et l'oxygène est le moteur de nombreux processus chimiques et biologiques qui se déroulent dans l'eau : respiration, dégradations par les micro-organismes, ... La température influence donc la faune et la flore aquatiques, les migrations des poissons qui franchissent l'estuaire pour rejoindre la mer ou les rivières, la qualité de l'eau... Le réchauffement tendanciel de l'estuaire de la Gironde est visible. Tendances et L'année 2015 est au 4e rang depuis 1970, en termes d'écart à la normale de la température de l'eau année 2015 à Bordeaux Ecart à la normale de la température estivale moyenne de la Garonne à °C Bordeaux (période de référence : 1970-2000) 5 4 3 2 Modélisation 1 0 -1 -2 -3 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Source : Modélisation Sturieau® °C Températures moyennes annuelles de la Dordogne à Gardonne et de la Garonne à Couthure 18 17 Dordogne Garonne 16 15 Pente = 0.02 °C/an Mesure 14 13 Pente = 0.06 °C/an 12 11 10 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020 2030 Source de Source : Calcul à partir du SIE Adour-Garonne (réseau : réseau de mesure suivi Agence SIEAdour-Garonne) de l'eau Adour-Garonne 7/37
Tendances générales Le 1er graphe représente la température de l'eau modélisée sur le long terme, indirectement à partir de la température atmosphérique (source : Modèle Sturieau®). Cette méthode permet de retracer des chroniques longues et continues de données. Le 2e graphe présente l'évolution des températures mesurées sur la Garonne et la Dordogne en amont du système estuarien. Les relevés ne sont pas continus (ils sont souvent mensuels), mais ils ont l'avantage d'être anciens. Ils confirment les tendances lourdes au réchauffement sur 45 ans (1970-2015). La différence de comportement thermique entre la Garonne et la Dordogne (réchauffement moins net) nécessite cependant une analyse plus fine. Cela permettrait éventuellement de distinguer les impacts de différentes activités humaines (hydroélectricité sur la Dordogne, nucléaire sur la Garonne, rôle des nappes alluviales, …). Ce réchauffement n'est pas corrélé avec le débit, mais avec la température atmosphérique. Les projections planétaires prévoient la prolongation de cette tendance. Les eaux marines ont également une influence modératrice sur la température de l'estuaire, car leur température est beaucoup plus stable que celle des eaux fluviales durant l'année. L'année 2015 La température estivale moyenne de la Garonne à Bordeaux a été en 2015 une des plus chaudes depuis le début de la période modélisée à Bordeaux. C'est la 4e année la plus chaude après 2003, 2006 et 2005. Cela s'explique directement par la température de l'air observée alors. Conséquences : ▪ Incidences sur la faune et la flore aquatiques : modification des écosystèmes chaque espèce étant adaptée à une plage de température, moins bonne oxygénation de l'eau. Les crises thermiques ou canicule aquatique peuvent être à l'origine de rupture dans les peuplements aquatiques. ▪ Incidences sur la qualité de l'eau : des cours d'eau "en bonne santé" hébergent une faune, une flore et des micro-organismes capables d' "absorber" une part des pollutions qui les atteignent par auto-épuration. Des cours d'eau plus chauds, moins bien oxygénés, seront moins aptes à gérer les rejets polluants reçus. 8/37
Les indicateurs du changement climatique et de ses effets dans l'estuaire LES PRECIPITATIONS A l'échelle nationale comme locale, il existe une grande variabilité des précipitations d'une année sur l'autre. Années sèches, années humides, évènements exceptionnels ; c'est une composante du climat qui réagit peu Contexte aux changements globaux, pour l'instant en tendance. La poursuite des études statistiques portant sur les évènements exceptionnels (tempêtes, orages) complètera les connaissances à l'avenir. Les précipitations en baisse significative en septembre et octobre, depuis l'état des lieux du SAGE Tendances et année 2015 2015 : une année déficitaire du point de vue de la pluviométrie, en particulier au printemps et à l'automne mm Ecart à la normale des précipitations du printemps mm Ecart à la normale des précipitations de l'été (période de référence : 1960-1990) (période de référence : 1960-1990) 300 200 250 150 200 100 150 50 100 0 50 -50 0 -100 -50 -150 -100 Pas de données Pas de données -200 -150 1911 1915 1919 1923 1927 1931 1935 1939 1943 1947 1951 1955 1959 1963 1967 1971 1975 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003 2007 2011 2015 2019 1911 1915 1919 1923 1927 1931 1935 1939 1943 1947 1951 1955 1959 1963 1967 1971 1975 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003 2007 2011 2015 2019 mm Ecart à la normale des précipitations de l'automne mm Ecart à la normale des précipitations d'hiver (période de référence : 1960-1990) (période de référence : 1960-1990) 400 250 200 300 150 200 100 50 100 0 -50 0 -100 -100 -150 -200 -200 -250 -300 Pas de données -300 Pas de données 1911 1915 1919 1923 1927 1931 1935 1939 1943 1947 1951 1955 1959 1963 1967 1971 1975 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003 2007 2011 2015 2019 1911 1915 1919 1923 1927 1931 1935 1939 1943 1947 1951 1955 1959 1963 1967 1971 1975 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003 2007 2011 2015 2019 Tendances générales Au cours du XXe siècle, aucune tendance nette ne se dégage sur la pluviométrie à Bordeaux, par rapport aux normales saisonnières. Certains cycles semblent survenir régulièrement (succession de plusieurs années sèches ou pluvieuses). On peut toutefois noter que : - les printemps très déficitaires en pluie semblent plus fréquents depuis 2000. Cela a été le cas pendant 6 années successives, de 2001 à 2006. Pour cette saison, le minimum historique bordelais a été atteint en 2011. - le même constat se dégage en hiver. Cette succession d'années déficitaires a eu des conséquences importantes sur la gestion et le partage de l'eau (voir plus loin). Concernant les évènements pluvieux exceptionnels, leur recensement complet et leur caractérisation sera disponible à partir de 2017 (intensité des tempêtes, aire d'influence, fréquence, tendances...). Cela permettra d'étudier le tendances et les statistiques de façon plus fiable au niveau national et régional. 9/37
L'année 2015 2015 est une année déficitaire en pluie sur l'ensemble de l'année, en particulier au printemps et à l'automne. Les derniers déficits équivalents remontent à 2003, 2006 ou 2011 pour le printemps, et à 1988 et 1953 pour l'automne. Ce manque de précipitations a été compensé par des pluies hivernales et surtout estivales plus proches de la normale, qui ont permis de passer l'étiage en satisfaisant globalement la demande en eau. C'est la particularité de l'année 2015 : les précipitations ont été inférieures aux normales de saison, notamment au printemps. Ce déficit en apport météorique a entraîné une entrée en étiage précoce qui a nécessité du soutien d’étiage et des restrictions de prélèvement dès le mois de juillet. A partir du mois d’août les précipitations ont été proche des normales et elles ont permis de diminuer la tension sur la ressource en eau. Conséquences sur l'eau Les pluies automnales, hivernales et printanières sont stratégiques pour la recharge des nappes et des rivières. Elles déterminent la ressource disponible durant la période d'étiage (période estivale). La succession d'années "sèches" renforce la tension sur le partage de la ressource en eau durant cette période, où se concentre une part importante des besoins et notamment les besoins d'irrigation. Crédit photo : Fotomelia (image libre de droit) 10/37
Les indicateurs du changement climatique et de ses effets dans l'estuaire LES EFFETS SANITAIRES SUR LA POPULATION : LES CANICULES De très fortes chaleurs le jour et la nuit pendant au moins trois jours consécutifs ; c'est la définition d'une canicule. En Gironde, les "seuils biométéorologiques" définis sont une température minimale nocturne de 21°C et une température maximale de 35°C (20 et 35°C en Charente maritime). Les canicules surviennent le plus souvent entre le 15 juillet et le 15 août. Contexte En 2003 est survenue une canicule exceptionnelle, la plus sévère enregistrée en France depuis 1947, en durée et en intensité. Elle a eu des conséquences sanitaires pour les personnes les plus sensibles. Aucun épisode caniculaire d'une ampleur équivalente ne s'est reproduit depuis. Depuis, le suivi prévisionnel des températures s'est renforcé du 1er juin au 31 août dans le cadre du Plan National Canicule. Il s'active au 1er juin et permet de déclencher au besoin 4 niveaux : 1 Vei l l e du 1e r a u 31 a oût Averti s s e ment cha l e ur. Acti vée dès que l e s tempéra ture s a ugmentent. Vei l l e renforcée permetta nt a ux di fférents s e rvi ces de l 'Eta t de s e pré pa rer 2 à une monté e en cha rge en vue d'un éventue l pa s s a ge a u ni ve a u 3 et de renforce r l es a cti ons de communi ca ti on l oca l e s e t ci bl é es (e n pa rti cul i er l a vei l l e de wee k-end et de jour féri é ) Mi s e e n ga rde et a cti ons (ni ve a u "MIGA"). El l e es t décl enchée pa r l e pré fet 3 en ca s de prévi s i on de va gue de cha l eur Mobi l i s a ti on ma xi ma l e. El l e e s t décl enché e pa r l e 1er mi ni s tre qua nd 4 l ors que l a s i tua ti on e s t jugée exce pti onnel l e et dépa s s e l e cha mp s a ni ta i re . Tendances et Des nuits et des journées "caniculaires"* plus fréquentes depuis les années 1980 année 2015 L'année 2015 est au 6e rang sur le XXe siècle Nombre de jours et de nuits "caniculaires" Nombre de nuits caniculaires (T°C > 21 °C) Nombre de jours caniculaires (T°C > 35 °C) Pas de données 35 30 25 20 15 10 5 0 1911 1914 1917 1920 1923 1926 1929 1932 1935 1938 1941 1944 1947 1950 1953 1956 1959 1962 1965 1968 1971 1974 1977 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004 2007 2010 2013 2016 2019 11/37
Tendance générale Le réchauffement climatique est net au cours du 20e siècle. La survenue de jours et de nuits "caniculaires"* est devenue plus fréquente depuis les années 1980, au point qu'il en survient quasiment chaque année. En comparaison, entre 1950 et 1970 cela restait exceptionnel. * (approche simplifiée ici sur 24h - au sens sanitaire, une canicule est le maintien de températures très chaudes sur 3j consécutifs) En 2015 L'année 2015 est au 6e rang sur le dernier siècle, en nombre de nuits et de journées très chaudes. En 2015, on compte 3 nuits isolées où la température n'est pas retombée sous 21°C (en comparaison, 15 nuits en 2003), et 6 journées où elle s'est maintenue au-dessus de 35°C (contre 16 journées en 2003). Le plan national canicule de 2015 est consultable ici : http://travail- emploi.gouv.fr/IMG/pdf/Instruction_PNC_2015.pdf Bilan des activations du plan canicule en Gironde depuis 2003 Après la canicule de 2003 un autre épisode de canicule s'est produit en juillet 2006, important mais moins intense. Il a conduit au déclenchement du niveau 3 "MIGA" (Mise en garde et Actions). Trois périodes d'alerte (niveau 2) ont été déclenchées en 2013, 2014 et 2015, sur de courtes durées, en raison de températures chaudes mais moins intenses qu'une canicule. Conséquences sur l'eau La première conséquence des épisodes de canicules est sanitaire. Besoin accru en eau pour compenser l'évapotranspiration exceptionelle des cultures agricoles (généralement, périodes de forte tension sur la ressource en eau) Effets exceptionnels sur les milieux aquatiques : plus complexes à apprécier. Niveau Durée Actions 16 a u 27 jui l l et 3 12 j 2006 Mi s e en Ga rde et Acti ons Averti s s ement cha l eur. Acti vée dès que l es 2 1j 31 jui l l et 2013 tempéra tures augmentent. Vei l l e renforcée permetta nt a ux di fférents s ervi ces de l 'Eta t de s e prépa rer à une montée en cha rge en vue d'un 2 1j 16 jui l l et 2014 éventuel pa s s a ge a u ni vea u 3 et de renforcer l es 29 jui n a u 4 a cti ons de communi ca ti on l oca l es et ci bl ées (en 2 6j jui l l et 2015 pa rti cul i er l a vei l l e de week-end et de jour féri é) 12/37
Les indicateurs du changement climatique et de ses effets dans l'estuaire LES TEMPETES ET LES INONDATIONS DANS L'ESTUAIRE Tempête Martin de 1999, tempête Klaus de 2009, tempête Xynthia de 2010… Les tempêtes les plus récentes sont restées gravées dans les mémoires. Ces évènements sont ceux qui ont eu la plus grande extension spatiale au cours des 35 dernières années. Au niveau national, d'après les études climatiques de Météo-France on note une forte variabilité interannuelle depuis 1980, en termes de surfaces affectées par chaque tempête majeure (graphe 1). La période d’analyse est trop courte pour pouvoir dégager une tendance, mais les tempêtes ont été moins nombreuses pour la décennie en cours, malgré l’occurrence d’événements forts tel que Xynthia en 2010. Contexte L'occurrence des inondations de l'estuaire, qui sont corrélées aux précipitations, peut également être analysée. Toutefois leur survenue est le résultat complexe de plusieurs facteurs concommittants (hydrologie, vents, coefficients de marée, surcote...), qui rend complexe l'analyse de tendances. Le Référentiel Inondations Gironde développé par le SMIDDEST recense les principaux évènements. L'étude préalable réalisée en 2006 recense et évalue les inondations survenues sur la période 1930 -2015, mis à jour en 2015 par le Smiddest (graphe n°2). Graphe 1 - Surfaces affectées par les tempêtes remarquables au niveau national Source : Météo-France Coefficient Débit max Débit max Garonne Vent max Date de marée Dordogne Type maximum (m3/s) (m3/s) (km/h) 01/02/2014 114 2600-2700 [
Pour aller plus loin A partir de 2017, un indicateur plus complet faisant le bilan des tempêtes en France, et régionalement en Aquitaine, devrait être disponible sur un site grand public édité par Météo-France, en projet : - recensement des tempêtes - variabilité de la fréquence des tempêtes - descriptif de chaque tempête (sévérité, surface des territoires couverts,...) - analyse des tendances. 14/37
Les indicateurs du changement climatique et de ses effets dans l'estuaire L'AUGMENTATION DU NIVEAU DE L'OCEAN Pour la communauté scientifique, l'évolution du « niveau moyen » des océans sur le très long terme fournit des informations fondamentales sur le rôle climatique des océans et leur circulation générale. Cette évolution s’exprime en mm/an. Pour les habitants du littoral et des rives de l’estuaire, elle semble très faible comparée aux amplitudes Contexte journalières de la marée, qui sont 1 000 fois plus importantes. Le niveau de la mer dans l'estuaire de la Gironde est suivi au Verdon (station de Port Bloc), depuis les années 1960. Pour le remettre en perspective sur le long terme, il est utile de le croiser avec d'autres références nationales et mondiales : - les enregistrements du marégraphe de Brest, une référence historique qui offre 150 ans de données. Avec ce recul sur une longue période, il permet de visualiser la nette tendance à la hausse. Brest fut un des premiers "spots" pour l'étude du niveau de la mer, puisque des astronomes y réalisèrent les premières observations en 1679. Un très gros travail universitaire de dépouillement des archives marégraphiques sur rouleaux de papier a permis de construire une chronique de données informatisées entre 1846 et 1996. Le projet SONEL permet de continuer à actualiser cette donnée. - le suivi de l’océan à l'échelle mondiale. Grâce aux missions altimétriques, le niveau moyen global des océans est calculé de façon continue depuis janvier 1993. Les satellites Sentinel-3 de l'Agence spatiale européenne permettront de mettre à disposition des pays européens de manière normalisée et continue des informations sur le sol, les océans, le traitement de l'urgence, l'atmosphère, la sécurité et le changement climatique. Le programme est en cours de mise en place (2016, 2017). Tendances et Moyenne annuelle du niveau de la mer : + 28 cm en un siècle année 2015 Les océans sont montés de + 4 cm depuis 2006 Evolution en mm Brest moyenne annuelle Brest moyenne sur 20 ans (base 100 moyenne entre Brest moyenne provisoire depuis 2005 Port Bloc : entrée estuaire de la Gironde 1845 et 1864) Océan monde - base 100 en 1993 400 350 300 250 Marégraphe de Brest 200 150 100 Satellite 50 0 1845 1855 1865 1875 1885 1895 1905 1915 1925 1935 1945 1955 1965 1975 1985 1995 2005 2015 2025 15/37
Tendances générales Aujourd’hui, la projection tendancielle pour le moyen terme est de +60 cm en 2100. Conséquences sur l'eau L’effet sur la salinité devrait être encore peu observable sur les nappes souterraines littorales, mais sans doute plus sur la remontée du biseau salé dans l’estuaire en période d’étiage. Plus insidieux, elle pourrait induire une évolution des phénomènes d’érosion et de dépôt qui pourra transformer le trait de côte, les modalités de gestion des ouvrages à la mer et le fonctionnement des marais littoraux. L'effet sur les submersions marines pourrait être important. Crédit photo : SMIDDEST notamment 16/37
Les indicateurs du changement climatique et de ses effets dans l'estuaire HYDROLOGIE DE LA GARONNE ET DE LA DORDOGNE Les débits fluctuent beaucoup d'une année à l'autre. Les tendances ne peuvent s'analyser que par périodes de plusieurs années. La référence retenue est la période de 30 ans 1971-2000. Le suivi des stations hydrométriques (de débit) de Tonneins (Garonne), Bergerac (Dordogne), Abzac (Isle) et Bones (Dronne) est Contexte disponible sur cette période. L'addition des ces débits donne une image juste des apports en eau douce à l'estuaire. Le fait le plus marquant est la raréfaction apparente des années plus humides que la moyenne. Les débits arrivant à l'estuaire sont le reflet d'une combinaison de processus : précipitations sur le bassin versant, évaporation, prélèvements par les usages, soutien d'étiage... Une hydrologie en baisse tendancielle : Tendances et en moyenne chaque année de 2001 à 2015, 5,7 milliards de m3 d'eau douce en moins par rapport à année 2015 la période de référence 1971-2000, soit -19% d'eau douce Ecarts entre débit moyen de l'année et débit moyen 1970-2000 sur la Gironde, La Garonne et la Dordogne : Ecart entre le débit moyen annuel et le module 1970/2000 mᶟ/s La Gironde à Ambes 600 400 200 0 -200 -400 Période de référence Période récente -600 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Ecart entre le débit moyen annuel et le module 1970/2000 Ecart entre le débit moyen annuel et le module 1971/2000 mᶟ/s La Garonne à Tonneins mᶟ/s La Dordogne à Bergerac 300 300 200 200 100 100 0 0 -100 -100 -200 -200 -300 -300 -400 Période de référence Période récente Période de référence Période récente -400 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Evaluation du respect du débit objectif d'étiage de 1970 à 2015 : Débit minimum estival de la Garonne à Tonneins m³/s DOE respecté DOE non respecté DOE 250 200 150 100 50 0 17/37
Evolution du débit naturalisé de la Garonne en étiage (Débit moyen mensuel et débit moyenné sur 20 ans), hors influence du soutien d'étiage et des prélèvements). Comparaison avec la projection Imagine 2030 Irstea ("baisse de l'hydrologie naturelle à l'horizon 2030") : Tendances Depuis les années 1980 les années déficitaires apparaissent plus fréquentes sur la Garonne à Tonneins. Cela a été le cas de 2005 à 2012. Vis-à-vis du respect du débit objectif d'étiage, la décennie 2000 est également la plus critique des 5 dernières décennies, avec 10 années successives où ce débit n'a pu être respecté, malgré la gestion d'étiage mise en oeuvre. Sur la Dordogne le contexte est différent : le respect du DOE est systématique du fait de la gestion hydroélectrique pratiquée, et on note quelques années d'hydrologie excédentaires dans les années 1990 et 2000. Evolution de la situation par rapport au scénario tendanciel simulé en 2030 : Une étude prospective réalisée en 2010 projette une baissse des débits qui serait très sensible à l'horizon 2030. En étiage, l'impact des activités de prelèvements ou de soutien d'étiage est très important et masque les tendances naturelles du bassin versant. Cependant, lorsque l'on reconstitue les débits naturels de ces dernières annnées, nous constatons que la baisse tendancielle suit bien la trajectoire projetée en juillet-août. Sur la fin d'étiage (septembre, octobre), la baisse de l'hydrologie, d'abord moins importante que prévue, s'accentue ces dernières années dans des proportions "plus pessimistes". L'année 2015 Le déficit hydrologique sur la Garonne est élevé, même s'il reste inférieur à celui des années sèches précédentes. Sur l'année, ce sont 4,7 milliards de m 3 d'eau qui manquent par rapport à la moyenne. Conséquences sur l'eau Ressource en baisse, exigences en hausse : la gestion d'étiage sera un enjeu renforcé. Crédit photo: SMEAG 18/37
Les indicateurs du changement climatique et de ses effets dans l'estuaire HYDROLOGIE DES PETITS COURS D'EAU : exemple de la Jalle de Ludon Les petits cours d'eau sont naturellement très sensibles aux changements globaux. Lorsque leur débit d'étiage se compte en quelques dizaines de litres/s, une faible réduction de débit peut rapidement entraîner des assecs, temporaires ou chroniques. Contexte Ces affluents peuvent être suivis comme "témoins" des effets du changement climatique. Un affluent de la Garonne est ici pris en exemple : La Jalle de Ludon, au Pian-Médoc. Le suivi de ses La Jalle de Ludon débits est fait en tête de bassin versant dans un environnement naturel forestier, peu influencé. Tendances et Des écoulements annuels en baisse : année 2015 Ecart entre le débit moyen annuel et le module l/s La Jalle de Ludon au Pian-Médoc 200 150 100 50 0 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 -50 -100 -150 -200 Tendances générales Le suivi des débits de ce cours d'eau depuis 1973 montre une tendance nette à la baisse de l'hydrologie moyenne. En particulier les débits moyens ont été quasiment chaque année déficitaires sur la dernière décennie. L'exemple de la Jalle de Ludon est probablement représentatif d'une grande partie des petits cours d'eau médocains non réalimentés. La situation est probablement amplifiée sur les cours d'eau influencés par des prélèvements. L'année 2015 Après deux années humides, la Jalle de Ludon est à nouveau en déficit hydrologique (~ 3 millions de m3) par rapport à sa moyenne historique. Conséquences sur l'eau Des assecs estivaux plus fréquents, plus précoces. Une modification de l'écosystème de la rivière et de ses abords (possible déconnexion de l'alimentation en eau des forêts alluviales humides). Une moindre attractivité pour les anguilles. 19/37
Les indicateurs du changement climatique et de ses effets dans l'estuaire LA SALINITE DE L'ESTUAIRE Qu'est-ce qui détermine la salinité de l'estuaire ? De fortes valeurs de salinité dans l'estuaire peuvent traduire deux situations : l’invasion de l'estuaire par les eaux marines lors de la marée montante, et/ou une moindre dilution par les eaux douces fluviales en période d'étiage. Les débits d'étiage de la Dordogne et de la Garonne , qui déterminent les apports d'eau douce à l'estuaire, ainsi que les coefficients de marée sont donc des facteurs importants. Saisonnalité Les valeurs maximales de salinité sont atteintes en été et en automne. Printemps et hiver présentent des salures nettement moins importantes. La zone la plus à enjeux est centrée autour de la Garonne aval qui Contexte présente désormais une salinité marquée de juin à décembre, alors qu'historiquement la limite administrative de salure des eaux était fixée au bec d'Ambès. Enjeux Il existe un gradient de salinité entre l'amont et l'aval de l'estuaire. La salinité peut atteindre 10 g/l à Pauillac. L'enjeu est important pour les cultures et l'élevage de marais, pour gérer la salinité des sols. Pour l'irrigation, au-dela de 5 g/l l'eau n'est plus exploitable. En amont du bec d'Ambes (confluence Garonne-Dordogne), la salinité dépasse 0.5g/L à Bordeaux quand le débit fluvial est inférieur à 250 m3/s en Garonne et à 150 m3/s en Dordogne. Tendances et L'hydrologie fluviale a maintenu de faibles salinités ces 3 dernières années à Bordeaux année 2015 Indicateur annuel de salinité de la Garonne à Bordeaux (données mesurées par le réseau MAGEST) salinité g/L max moy min 2.5 2.0 1.5 1.0 0.5 0.0 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 Tendances générales Les données présentées ici sont celles mesurées par le réseau MAGEST à Bordeaux, de 2005 à 2015. Elles ne font pas ressortir de tendance globale, mais illustrent les fortes variabilités annuelles, et notamment l'effet des années d'étiage sévère (faible débits fluviaux en étiage) sur les maximums de salinité atteints. Ainsi en 2006 et 2011, des pics ont été atteints à plus de 2g/L à Bordeaux. Sur le long terme ce paramètre pourrait aussi être impacté par la remontée du niveau des océans. L'année 2015 L'hydrologie favorable des 3 dernières années constatée sur la fiche précédente a les mêmes effets sur la salinité. Les salinités sont restées dans la fourchette basse des valeurs enregistrées par MAGEST depuis 2005, notamment en raison des débits élevés du 1er trimestre. Conséquences sur l'eau Un risque potentiellement plus fort pour la continuité de production de l'eau industrielle, et pour les sols agricoles dans les marais. Source des données : réseau MAGEST (financements AEAG ; SMIDDEST ; SMEAG ; EPIDOR ; CNPE-Blayais; GPMB ; BORDEAUX METROPOLE; Conseil Régional ALPC; Le département de la Gironde; IRSTEA; CNRS; Université Bordeaux) 20/37
Les indicateurs du changement climatique et de ses effets dans l'estuaire LA DYNAMIQUE DU BOUCHON VASEUX ET LA TURBIDITE Le bouchon vaseux (ou zone de turbidité élevée) est un phénomène naturel dans les estuaires, mais particulièrement marqué en Gironde. Il est issu de mécanismes physiques d’accumulation de Matières En Suspension (MES) en fonction du débit des fleuves et de la marée. Plusieurs facteurs influencent la dynamique de ce bouchon vaseux, qui se déplace selon le débit des fleuves et la marée. Les nombreux travaux de recherche et d'études ont permis de préciser les gammes de débits favorisant sa présence à Contexte Bordeaux, ou au contraire son recul vers l'océan. Au centre de l'estuaire (Pauillac), ce phénomène est peu marqué par la saison, contrairement aux zones aval de la Dordogne et de la Garonne. Le bouchon vaseux est présent à Bordeaux pendant 5 à 8 mois quand le débit de la Garonne est durablement inférieur à 250 m3/s. A Libourne il est présent de 2 à 5 mois, surtout en fin d'été quand le débit de la Dordogne est durablement inférieur à 100 m3/s. Tendances et En tendance, une présence plus précoce et plus longue du bouchon vaseux dans la partie aval des année 2015 fleuves Garonne et Dordogne : Nombre de jours en plus ou en moins de présence du bouchon vaseux à Jours 200 Bordeaux par rapport à la moyenne 1971/2000 150 100 50 0 -50 -100 -150 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Les turbidités maximales atteintes sont fluctuantes d'une année sur l'autre : Indicateur de variation du maximum de turbidité à Bordeaux (moyenne 100%) + 130% T 120% u r 110% b i 100% d i 90% t é 80% - 70% 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 21/37
Après 2 années consécutives de retour à la normale, le bouchon vaseux se réinstalle à Bordeaux pendant 170 jours. Les turbidités les plus élevées s'observent à Libourne : Variations saisonnières et interannuelles d'oxygène dans l'estuaire de la Gironde Données MAGEST 2013-2015 NTU Pauillac Bordeaux Libourne 12000 10000 8000 6000 4000 2000 0 novembre-13 novembre-14 janvier-14 novembre-15 janvier-15 décembre-13 février-14 mars-14 décembre-14 février-15 décembre-15 avril-14 mai-14 août-14 septembre-14 octobre-14 mars-15 juin-14 juillet-14 avril-15 mai-15 août-15 septembre-15 octobre-15 juin-15 juillet-15 Tendances générales L'intensité du phénomène dépend du débit fluvial et de la succession des crues et des étiages (périodes de bas débits). Or, le régime des fleuves montre ces dernières années une tendance à une entrée de plus en plus précoce dans les débits d’étiage, avec pour conséquence une présence plus précoce et plus longue du bouchon vaseux dans la partie aval des fleuves. L'année 2015 est typiquement dans cette lignée. L'année 2015 On y compte plus de 170 jours de débit favorable à l'installation du bouchon vaseux à Bordeaux, soit 70 jours de plus que sur la moyenne de référence 1971-2000. Conséquences sur l'eau Le phénomène de bouchon vaseux est une contrainte supplémentaire pour la gestion de la qualité de l'eau et pour les milieux aquatiques. Dans sa zone de présence le taux d'oxygène dissous est très faible en période d'étiage, ce qui peut amplifier temporairement l'impact des rejets d'assainissement. Le milieu est en effet moins apte à "absorber" les rejets polluants sans conséquence néfaste. Les poissons estuariens qui rencontrent cet obstacle sont également limités dans leurs déplacements ou leur migration. Source des données : réseau MAGEST (financements AEAG ; SMIDDEST ; SMEAG ; EPIDOR ; CNPE-Blayais; GPMB ; BORDEAUX METROPOLE; Conseil Régional ALPC; Le département de la Gironde; IRSTEA; CNRS; Université Bordeaux) 22/37
Les indicateurs du changement climatique et de ses effets dans l'estuaire LA DYNAMIQUE DU BOUCHON VASEUX ET L'OXYGENE DISSOUS Le bouchon vaseux (ou zone de turbidité élevée) est un phénomène naturel dans les estuaires, mais particulièrement marqué en Gironde avec une présence toujours plus précoce et plus longue du bouchon vaseux dans la partie aval du fleuve. Il est le siège de réactions chimiques complexes de dégradation de la matière organique, entraînant une consommation d’oxygène importante qui destabilise la qualité de l'eau et les écosystèmes. Au droit de Bordeaux, la responsabilité de la pollution urbaine dans la consommation d'oxygène dans l'eau estuarienne serait de l’ordre de 30% en étiage, répartis en 20% issus des stations d'épuration et 10% issus Contexte des déversoirs d'orage. Le reste (soit 70% environ) est lié à des mécanismes hydrologiques, thermiques et sédimentaires, tous sensibles au changement climatique. Le réseau de mesures MAGEST installé depuis 2005 montre ainsi à l’étiage de très faibles concentrations en oxygène dissous en Garonne, de l’ordre de 2 à 4 mg/l sur un linéaire de fleuve pouvant atteindre 70km. Sur ces mêmes périodes, les valeurs observées sur la Dordogne sont sensiblement supérieures, de l’ordre de 4 à 6 mg/l. Le SAGE Estuaire de la Gironde définit des objectifs à atteindre pour atténuer les impacts environnementaux de ces situations. Les objectifs sur la Garonne sont : - Objectif 1 : ne pas descendre sous 5 mg/l d'oxygène dissous pendant plus de 9j consécutifs dans l'année - Objectif 2 : supprimer les situations où l'oxygène dissous descend sous 3 mg/l. A titre d'exemple, certains mécanismes migratoires du saumon ont été mis en relation avec la présence et la qualité de l'eau dans le bouchon vaseux. Les mesures sont un outil précieux. Les modélisations permettent d'analyser ces situations, de remonter dans le temps et de compléter les manques de mesures. Tendances et Depuis 2007, l'objectif 1 du SAGE n'a été respecté que 3 années sur 9 : année 2015 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 4 30 52 5 6 28 4 8 9 0 76 9 20 48 2 12 29 19 16 22 4 0 28 -999 -999 -999 -999 -999 2020 En particulier, il n'est pas respecté en 2015 : du 4 au 31 juillet, soit pendant 28 jours consécutifs, l'oxygène se maintient en deça de 5 mg/L : Graphe 1 Variations saisonnières et interannuelles d'oxygène dans l'estuaire de la Gironde Données MAGEST 2013-2015 mg/l Pauillac Bordeaux Libourne 16 2015 14 12 10 8 6 Objectif 1 du SAGE : ne pas rester 5 mg/l plus de 9j consécutifs sous cette 4 3 mg/l Objectif 2 du SAGE : pas de valeur 2 inférieure à 3 mg/l 0 octobre-14 octobre-15 novembre-13 décembre-13 janvier-14 février-14 mars-14 décembre-14 avril-14 mars-15 juin-14 juillet-14 septembre-14 novembre-14 janvier-15 février-15 avril-15 novembre-15 décembre-15 juin-15 juillet-15 septembre-15 août-14 août-15 mai-14 mai-15 23/37
En revanche l'objectif 2 (supprimer les situations de crise sévère, sous 3 mg/l) est atteint : Analyse détaillée : Graphe 2 : nombre de jours (consécutifs ou non) où les différents seuils d'oxygène sont franchis à Bordeaux 3 mg/l 4 mg/l 5 mg/l 6 mg/l 140 120 100 80 60 40 20 0 source : Modélisation Sturieau® valorisant les données MAGEST Globalement, la précocité des périodes à risque se confirme : Graphe 3 : date du franchissement du seuil 5 mg/l d'O2 à Bordeaux sept. Pas de franchissement du seuil 5 mg/l 21-août 15-août 07-août 05-août 03-août août 01-août 01-août 26-juil. 22-juil. 21-juil. 19-juil. 19-juil. 18-juil. 13-juil. 15-juil. 12-juil. juil. 03-juil. 01-juil. 27-juin 24-juin 12-juin juin 1992 1996 2000 2004 2008 2012 2016 2020 source : Modélisation Sturieau® valorisant les données MAGEST Tendances générales Le graphe 2 illustre surtout la variabilité de la situation de l'oxygène dissous à Bordeaux selon les années, sous l'influence de différentes conditions hydrologiques et thermique notamment. Depuis 2007, l'objectif de ne pas descendre plus de 9 jours consécutifs par an sous le seuil de 5mg/L a été rarement atteint. Les situations les plus défavorables ressortent sur les années les plus sèches, faisant ressortir l'influence importante des débits de la Garonne dans la qualité de l'eau estuarienne à Bordeaux. Les situations de crise n'ont probablement pas pu être évitées lors de l'étiage sévère de 2003 (5 jours sous 3mg/L d'O2 dissous d'après le modèle Sturieau®), comme en 2006 (5 jours) et en 2005 (1 jour). Cette situation ne s'est plus répétée ensuite ; c'était un second objectif du SAGE, qui est atteint. Les améliorations du système d’assainissement de la métropole Bordelaise, et le soutien d'étiage des fleuves permettent d'amortir les situations néfastes pour le milieu, mais le risque pourrait néanmoins augmenter sous l'effet de la hausse des températures et de la baisse des débits naturels. On estime que pour compenser l'impact sur l'oxygène d'une augmentation de température de +1°C, il faut + 15 m3/s en Garonne en période d'étiage. Le graphe 3 met en évidence une entrée en situation sensible de plus en plus précoce pendant l'été à Bordeaux. 24/37
L'année 2015 Le seuil de 5 mg/L d'oxygène dissous à Bordeaux a été franchi pour la 1ère fois très tôt, le 1er juillet, situant 2015 au 4e rang des années les plus "précoces" depuis 1992. Le dernier épisode de chute de l'oxygène est survenu le 31 août. Cela confirme que la problématique se concentre sur la période d'étiage. Durant l'étiage 2015, l'oxygène dissous s'est maintenu sous le seuil de 5 mg/L pendant environ 20% du temps. Graphe 1 : Source des données : réseau MAGEST (financements AEAG ; SMIDDEST ; SMEAG ; EPIDOR ; CNPE-Blayais; GPMB ; BORDEAUX METROPOLE; Conseil Régional ALPC; Le département de la Gironde; IRSTEA; CNRS; Université Bordeaux) Graphes 2 et 3 : les données sont issues de la modélisation Sturieau®, valorisant les mesures du réseau MAGEST. L'intérêt est de reconstituer une longue chronique de données pour fiabiliser l'analyse des tendances. 25/37
Les indicateurs du changement climatique et de ses effets dans l'estuaire L'AGRICULTURE Les calendriers de culture Semis, récoltes, vendanges plus précoces : les effets du changement climatique sur l'agriculture s'observent déjà. En Poitou-Charentes, l’Observatoire Régional sur l'Agriculture et le Changement cLimatiquE (ORACLE) suit l'indicateur de date moyenne des semis de maïs. Contexte Le suivi des dates de vendanges sur le long terme est également un bon indicateur de l'effet du réchauffement climatique. Issu de l'archivage historique réalisé par un domaine viticole de l'appellation Saint Emilion depuis 1892, il est intégré aux indicateurs nationaux sur le changement climatique (indicateurs de l'ONERC - Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique). Tendances et La date moyenne des semis de maïs avance de 6,5 jours par décennie : année 2015 Evolution des dates de semis du maïs entre 1994 et 2013 (moyenne régionale) source : ORACLE Poitou-Charentes Les vendanges dans le Bordelais : 15 jours plus précoces en 2014 que dans les années 1990 : Dates de début des vendanges à Saint-Emilion de 1892 à 2014 31 oct. 15 oct. 30 sept. 14 sept. 30 août 15 août 1885 1895 1905 1915 1925 1935 1945 1955 1965 1975 1985 1995 2005 2015 26/37
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