L'inclusion professionnelle des salariés issus des territoires urbains français dits en difficulté : un état des lieux

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L'inclusion professionnelle des salariés issus des territoires urbains français dits en difficulté : un état des lieux
L’inclusion professionnelle des salariés issus des
   territoires urbains français dits en difficulté : un état des
                              lieux
                           Hacène Laïchour, Jean-François Chanlat

     To cite this version:
    Hacène Laïchour, Jean-François Chanlat. L’inclusion professionnelle des salariés issus des territoires
    urbains français dits en difficulté : un état des lieux. Management & sciences sociales, 2020, Les
    nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail, 29 (29), pp.109-125. �hal-03084156�

                                 HAL Id: hal-03084156
                        https://hal.science/hal-03084156v1
                                     Submitted on 20 Dec 2020

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L’inclusion professionnelle
              des salariés issus des territoires
              urbains français dits en
              difficulté : un état des lieux
                Hacène Laïchour
                Docteur en Sciences de Gestion de l’Université Paris Dauphine PSL
                hacene-laichour@live.fr

                Jean François Chanlat
                Professeur émérite en sciences des organisations à l’Université Paris-Dauphine P.S.L.
                jean-francois.chanlat@dauphine.psl.eu

                Si la question des territoires urbains français dits en difficulté a été étudiée par les cher-
                cheurs en sciences sociales, économistes, sociologues et politologues, elle a suscité en-
                core peu de recherches en sciences de gestion. Cet article veut répondre à cette absence
                en l’abordant sous un angle gestionnaire. Pour ce faire, nous nous intéresserons aux
                facteurs favorisant ou freinant l’inclusion professionnelle des personnes issues de ces
                territoires dans deux domaines précis, le recrutement et l’intégration dans l’entreprise,
                à partir d’une recherche que nous avons menée et des travaux de recherche antérieurs
                existants. Après avoir souligné leurs apports et leurs limites, nous proposerons des
                pistes pour améliorer les connaissances concernant l’inclusion professionnelle des sala-
                riés issus de ces zones urbaines.
                Mots clés : Territoire urbain français dit en difficulté, inclusion professionnelle, recrutement, inté-
                gration professionnelle, diversité.

                If the issue of French urban disadvantaged areas has been studied since a long time by
                many social scientists (economists, sociologists, political scientists), we have to reco-
                gnize that, up to now, few studied has been done in management. This finding has
                conducted us, to start from the existing studies, for apprehending the issue of these
                urban areas under a managerial perspective. In studying factors, enhancing and res-
                training the professional inclusion of persons from these territories, we present a state
                of the art around two mains issues: recruitment and professional integration. Finally,
                we will consider, due to the actual studies’ limitations, some ways of reflection in order
                to deepen it.
                Keywords: French Urban disadvantaged areas, professional inclusion, recruitment, professional
                integration, diversity.

N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail Management & Sciences Sociales 109
Introduction                                                    ficulté, notre état dresse un bref rappel des
                                                                dispositifs institutionnels qui ont été mis en
Si des chercheurs en sciences sociales (des so-                 place à leur endroit, et met de l’avant les prin-
ciologues, des économistes…) se sont déjà in-                   cipaux concepts sur lesquels il s’est appuyé,
téressés à la problématique de l’emploi et de                   notamment ceux de gestion de la diversité
l’intégration professionnelle des populations                   et de socialisation organisationnelle. Puis, en
issues des territoires urbains français dits en                 se basant sur la pluridisciplinarité des études
difficulté (Duprez, 1997 ; Jounin, 2004, 2006 ;                 existantes menées sur cette problématique,
Jovelin, 2011 ; Fitoussi et al., 2004 ; Gobil-                  et quelques données tirées d’une recherche
lon et al., 2011), les gestionnaires s’y sont,                  doctorale sur le sujet (Laïchour, 2020), il
quant à eux, peu intéressés jusqu’ici (Point,                   débouche sur la présentation d’un certain
2012). En effet, si l’on peut retracer quelques                 nombre de résultats. En guise de conclusion,
recherches en gestion à ce sujet (Burel-Dou-                    nous proposons un éclairage théorique de
main, 2010 ; Jardat et Labulle, 2018, Labulle,                  ceux-ci, et les voies de recherche futures qui
2013), il reste que cette question a surtout                    pourraient permettre d’aller plus loin.
été étudiée au travers de sujets connexes,
comme l’inclusion des personnes éloignées                       Les territoires urbains français dits
de l’emploi (Angotti et al., 2007 ; Desneux
et Mazouli, 2010 ; Cusin et Charreire-Petit,                    en difficulté : de l’échec des
2015) ou encore l’intégration des jeunes à                      pouvoirs publics à une nécessaire
faible capital scolaire (Dufour, 2008 ; Dufour                  gestion de la diversité
et Frimousse, 2006 ; Dufour et Lacaze, 2010 ;
Montargot, 2013, 2017 ; Montargot et Sabou-                     L’intérêt pour ces territoires a connu deux
né, 2014 ; Sabouné, 2012, 2016).                                temps. Dans un premier temps, ces territoires
                                                                ont suscité l’attention des pouvoirs publics,
Sur la base de ces différents travaux, on ob-                   puis dans un second, celui des entreprises
serve que, si certaines entreprises ont été                     dans le cadre de leur politique « diversité et
amenées, notamment depuis les émeutes                           inclusion » (Garner-Moyer, 2006, 2012).
urbaines de 2005, à favoriser le recrutement
et l’intégration professionnelle de ce type de
population, certains managers restent encore
                                                                Les diverses dénominations
rétifs à l’endroit de ce type d’engagement                      de ces territoires
social. Bien que de tels travaux nous aient
permis d’apporter sans aucun doute des élé-                     La question de la dénomination de ces terri-
ments de réponse relatifs aux facteurs favori-                  toires est importante (Avenel, 2004 ; Kokoreff,
sant et freinant le recrutement et l’intégration                2003), car les mots « assignent aux situations
professionnelle des personnes issues desdits                    et aux populations une identité et une signi-
territoires, il reste que nous ne connaissons                   fication profondes » (Authier, 2007, p. 244).
pas en revanche de recherche ayant cher-
ché à identifier précisément ces facteurs.                      Les dénominations usuelles
Ce constat nous a donc amenés à vouloir ré-
pondre aux deux questions suivantes :                           Ces territoires sont désignés sous différents
  1) Quels sont les leviers et les freins au re-               vocables. Ils sont effectivement souvent dési-
      crutement de ces personnes ?                              gnés à tort par les termes de « banlieue » et
  2) Quels sont les facteurs d’intégration et de               de « quartiers populaires ». Il y a d’une part,
      non-intégration de ces dernières ?                        à côté des banlieues défavorisées, des ban-
                                                                lieues résidentielles avec un taux élevé de
En tentant d’apporter des réponses à ces                        cadres et de professions intermédiaires (Vieil-
questions, l’état de l’art que nous avons                       lard-Baron, 2011), et d’autre part, il n’existe
dressé ici cherche à montrer les enjeux, les                    « plus d’équivalent aux quartiers populaires
leviers et les difficultés relatifs à l’adoption                où s’articulent une identité sociale, un an-
d’un certain type d’inclusion professionnelle.                  crage local et (au moins dans les municipalités
Après avoir rappelé le caractère polysémique                    ouvrières) un rapport au politique » (Bacque
du concept de territoire urbain français en dif-                et Sintomer, 2002, p. 33).

110 Management & Sciences Sociales N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail
Le terme de « ghetto » est parfois utilisé. Or,                  litique de la Ville, et découpés en différentes
    en comparant un ghetto noir américain (le                        zones urbaines, puis redéfinis en 2014 sous
    South Side de Chicago) et un territoire défa-                    l’appellation de « quartiers prioritaires ». Ain-
    vorisé français (la Cité des 4000 de la Cour-                    si, depuis plus de quarante ans, l’État a, dans
    neuve), Wacquant (2005) a mis en lumière                         un tel cadre, mis en place un certain nombre
    que le ghetto américain présentait des dif-                      de dispositifs, tant sur le plan urbain, so-
    ficultés sociales (homogénéité ethnique,                         cial qu’économique, visant à améliorer la
    monoparentalité…) bien plus importantes                          situation de ces territoires. Malgré tous ces ef-
    que celles rencontrées dans le territoire                        forts, ces territoires connaissent toujours des
    défavorisé français. De plus, alors que dans                     difficultés criantes (Conseil économique, so-
    le cas français, des mesures institutionnelles                   cial et environnemental (CESE), 2008, 2009 ;
    ont été instaurées pour tenter de remédier à                     Donzelot, 2010 ; Epstein, 2005), tout comme
    de telles difficultés, aucune n’a vu le jour au                  ceux qui leur sont limitrophes (Conseil géné-
    sein du ghetto américain. Ces territoires ur-                    ral de la Seine-Saint-Denis, 2014) (Figure 1).
    bains français dits en difficulté n’ont d’ailleurs               Ce qui conduit l’entreprise, sur le plan tant so-
    qu’une réalité institutionnelle.                                 cial que sociétal, à devoir accomplir dans ces
                                                                     territoires des fonctions normalement dévo-
    Une construction institutionnelle                                lues à l’État (Dhaouadi, 2008).

    Ces territoires urbains ont été définis pour la
    première fois en 1996, dans le cadre de la Po-

    Figure 1
    État des lieux de la politique de la Ville et de ses conséquences socio-économiques

N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail Management & Sciences Sociales 111
112 Management & Sciences Sociales N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail
14. Marin, L., (2018, 18 avril), Emplois francs : après leur échec sous Hollande, vont-ils enfin marcher ?
    https://www.lefigaro.fr/social/2018/04/17/20011-20180417ARTFIG00108-emplois-francs-apres-leur-echec-sous-hollande-
    vont-ils-enfin-marcher.php

N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail Management & Sciences Sociales 113
De la gestion de la diversité à la                              matique (la recherche d’avantages concur-
socialisation organisationnelle                                 rentiels), morale procédurale (le respect de
                                                                la loi), morale (la prise en compte de valeurs
Dans ce contexte, l’intégration professionnelle                 éthiques) et cognitive (la volonté de répondre
des populations issues de ces territoires                       à des attentes institutionnelles) (Bruna et
devient désormais l’un des enjeux de la                         Chanlat, 2017) ; elle est influencée à la fois
« politique diversité » de toute entreprise                     par des facteurs exogènes (la localisation, le
(Terramorsi et al., 2009). Dans la littérature                  secteur d’activité, l’histoire, etc.) et des fac-
gestionnaire, les concepts de « diversité »                     teurs endogènes (le style de management, la
et « d’intégration » ont vu le jour dans les                    culture organisationnelle, etc.) (Bruna, 2013 ;
années soixante aux États-Unis, puis dans les                   Duport et al., 2020 ; Tatli et Özbilgin, 2009).
années 2000 en France (Chanlat et al., 2013 ;                   Dans une PME, une telle politique découle le
Chanlat et Özbilgin, 2018).                                     plus souvent de la décision de son dirigeant,
                                                                ce qui est moins le cas dans une grand entre-
                                                                prise. La première étant en effet moins su-
Les politiques « diversité et inclusion »
                                                                jette à l’influence des institutions locales que
                                                                la seconde, et peut même se montrer plus
La gestion de la diversité vise à lutter contre                 distinctes en la matière (Berger-Douce, 2008,
toute forme de discrimination, à garantir                       2009 ; Igalens et al., 2011).
l’égalité des chances quelles que soient                        Une telle politique diversité peut favoriser
les différences et à favoriser l’inclusion                      l’intégration écosystémique d’une entreprise,
(Barth, 2018 ; Gardenswartz et Rowe, 2003).                     en répondant à la diversité de ses clients
Les politiques en matière de diversité et                       (Osbourne, 2000), ou encore en améliorant
d’inclusion ont pour objectif de favoriser                      sa réputation (Garner-Moyer, 2006, 2012).
l’intégration professionnelle de chacun                         En pouvant avoir un effet positif sur l’attrac-
(Cornet et Warland, 2008 ; Falcoz, 2007),                       tivité de candidats (Cornet et Warland, 2008 ;
en prenant en compte, dans une certaine                         Greening et Turban, 2000 ; Wilson, 2004) et la
mesure (Chanlat et al., 2013 ; Chanlat et                       fidélisation de salariés (Andréani et al., 2008 ;
Özbilgin, 2019), les attentes spécifiques en                    Barth, 2007 ; Zannad et al., 2013 ; Sabeg et
matière de soutien, de reconnaissance de                        Charlotin, 2006), elle peut ainsi faciliter leur
l’identité, de support social, de sens (contenu                 socialisation organisationnelle respective.
du métier), de rémunération et d’évolution
professionnelle (Beaupré et al., 2008).                         La socialisation organisationnelle
Certains acteurs organisationnels restant                       Le concept de socialisation est un concept
rétifs, pour des raisons d’ordre économique,                    clé en sociologie (Sainsaulieu, 1977 ; Dubar,
culturelle et ou politique, à l’endroit d’une                   2002). En gestion, le concept de socialisation
telle démarche sociale, les gestionnaires ini-                  a été développé par Van Maanen et Schein
tiateurs ont tout intérêt à les sensibiliser et                 (1979), l’intégration renvoyant à un ensemble
les former (Bruna et al., 2017) ; la question                   de pratiques organisationnelles mises en
de telles résistances à l’endroit de ce genre                   œuvre après la phase de recrutement (Peret-
de politique se pose moins dans les petites et                  ti, 1994).
moyennes entreprises (PME), leur dirigeant
ayant plus de facilité à exprimer et à diffuser                 La socialisation organisationnelle renvoie à un
les croyances managériales, notamment du                        processus d›acquisition et d›intériorisation
fait de la taille, de la faible hiérarchisation et              des valeurs et des normes propres à un travail,
de l’indépendance capitalistique de certaines                   à un groupe de travail et à une organisation
de ces structures que dans de plus grandes                      donnée (Guerfel-Henda et al., 2012 ; Perrot,
structures (Bayad et Couteret, 2002).                           2009).

On observe qu’une politique « diversité »                       D’autres chercheurs ont, quant à eux, appré-
est à la recherche d’une légitimité organi-                     hendé la socialisation d’un salarié comme
sationnelle (Oliver, 1991 ; Suchman, 1995 ;                     un processus d’adaptation mutuelle entre le
Zimmermann et Zeitz, 2002) à la fois prag-                      salarié et l’organisation, où l’organisation doit

114 Management & Sciences Sociales N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail
répondre aux attentes professionnelles du sa-                      2. a) Quelles sont les attentes de salariés
    larié qui, de son côté, répond aux attentes en                         issus de ces territoires et celles d’entre-
    termes de normes et de valeurs profession-                             prises à leur endroit ? b) À quel profil
    nelles (Argyris, 1964 ; Blau, 1964 ; Rousseau,                         social d’acteur peut-on les rattacher res-
    1990 ; Rousseau et Tijoriwala, 1998). Leurs                            pectivement ? c) Quelles sont les difficul-
    attentes respectives peuvent alors présenter                           tés sous-jacentes à la satisfaction de cer-
    une forme non négociable (il/elle ne peut y                            taines attentes de ces salariés ?
    renoncer), négociable (il/elle peut y renoncer
    lorsqu’une attente d’un niveau supérieur la                      Pour y répondre, nous avons été amenés à
    compense) et secondaire (il/elle n’y porte au-                   adopter une méthodologie que nous allons
    cune importance particulière), et varier selon                   maintenant présentée.
    le profil social (Dufour et Lacaze, 2010).
    Les éléments théoriques que nous venons de                       L’inclusion professionnelle des
    mobiliser et la variété de nos données nous
    ont permis de préciser nos questions de la                       personnes issues de ces territoires
    manière suivante :                                               urbains
      1. a) Quels sont les facteurs économiques,
          juridiques, éthiques et institutionnels in-                Notre méthodologie a adopté une démarche
          citant des entreprises à recruter des per-                 adductive à travers l’utilisation de diverses
          sonnes issues de territoires ? b) Quelles                  données, de nos entretiens, des thèmes abor-
          raisons amènent des salariés à boycotter                   dés lors de nos entretiens, et du choix des
          un tel recrutement ?                                       entreprises étudiées (Figure 2).

    Figure 2
    Démarche méthodologique adoptée

N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail Management & Sciences Sociales 115
Ensuite, sous la forme d’un tableau, nous pré-                  tée pour analyser nos données et les classer
sentons la démarche que nous avons adop-                        (Figure 3).

116 Management & Sciences Sociales N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail
Figure 3
    L’analyse des données et les codages adoptés

    Le recrutement de personnes issues de                                confiance […]. Car l’expérience montre que
    ces territoires                                                      des jeunes [des quartiers] connaissent, et
                                                                         donc comprennent, les difficultés sociales
    À partir de l’analyse de nos données, plusieurs                      dans lesquelles se débattent leurs clients,
    types de facteurs incitant les entreprises à                         ce qui favorise les échanges » (Mathivet et
                                                                         Raoul-Chassaing, 2016, p. 45).
    recruter au sein de ces territoires ressortent.
    Certaines sont de nature économique :
                                                                       - La possibilité d’exercer une activité com-
                                                                          merciale au sein de zones urbaines habi-
      - la structure de la main d’œuvre dans un                          tées par des individus pouvant nuire à
         secteur dit en tension (Burel-Doumain,                           l’intégrité des salariés (Angotti et al.,
         2010 ; Labulle, 2013) ;                                          2007), comme le souligne un responsable
                                                                          « Promotion de la diversité » du Groupe
      - le profil de la clientèle pour améliorer la                      Casino : « La France sidérée a découvert
         relation-client (Burel-Doumain, 2010)                            l’existence des quartiers à l’occasion des
         comme le souligne un responsable des                             premières émeutes de Vénissieux et de Ril-
         projets d’inclusion sociale de la Société Gé-                    lieux-la-Pape, au début des années quatre-
         nérale : « Nous avons pensé que des colla-                       vingt […]. C’est là que le groupe Casino a
         borateurs qui ressemblent à la clientèle des                     été victime de ces embrasements. Soit nous
         agences, implantées […] dans les quartiers,                      nous retirions de ces zones, ce qui allait à
         renforcent la relation de proximité et de                        l’encontre de nos intérêts économiques ;

N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail Management & Sciences Sociales 117
soit nous substituions au paradigme de                       2016 ; Jardat et Labulle, 2018). C’est ainsi
   l’affrontement celui de la compréhension                     que plusieurs milliers d’entreprises ont signé
   mutuelle et de l’intérêt bien partagé. […].                  depuis 2004 la Charte de la diversité s’enga-
   Nous avons misé sur les potentialités des                    geant par une démarche volontariste à agir en
   quartiers » (Mathivet et Raoul-Chassaing,                    faveur de la diversité. D’autres initiatives ont
   2016, p. 30).                                                été prises, via le développement de partena-
                                                                riats entre des entreprises et des associations
 - La limitation du temps de trajet domi-                      comme l’École de la Seconde Chance, Passe-
    cile-lieu de travail permettant de réduire                  relle, Bleu Blanc Rouge, Nos Quartiers ont des
    la fatigue professionnelle des salariés et                  Talents (NQT), Mozaïk RH, La Fondation Agir
    d’augmenter ainsi leur productivité (Burel-                 Contre l’Exclusion (FACE), 100 Chances, 100
    Doumain, 2010 ; Labulle, 2013 ; Mathivet                    Emplois entre autres, ou encore des institu-
    et Raoul-Chassaing, 2016) ;                                 tions locales comme les Missions locales, les
                                                                Maisons de l’emploi ainsi qu’avec des éta-
 - Les aides financières des pouvoirs publics                  blissements d’enseignement. Ces partena-
    dans le cadre de la politique de la ville (An-              riats ont permis l’organisation des forums de
    gotti et al., 2007).                                        l’emploi, le parrainage de jeunes issus de ces
                                                                « quartiers » et l’offre de stages, de contrats
Certains facteurs sont de nature juridique.                     en alternance, de CDD ou de CDI.
Les entreprises craignent d’être attaquées
pour discrimination (Angotti et al., 2007 ; Bu-                 Ces parrainages sont toutefois critiqués pour
rel-Doumain, 2010 ; Mathivet et Raoul-Chas-                     plusieurs raisons : d’une part, les entreprises
saing, 2016). D’autres entreprises, détentrices                 partenaires ne seraient pas toujours incitées à
d’un marché public, doivent agir de cette fa-                   faire évoluer leurs pratiques de recrutement ;
çon (Angotti et al., 2007 ; Desneux et Mazouli,                 d’autre part, parce qu’elles aident ces jeunes
2010).                                                          à acquérir le plus souvent les codes néces-
                                                                saires à leur intégration dans une organisation
D’autres entreprises agissent selon un code                     plus qu’à les recruter durablement au sein de
éthique, en privilégiant un type de recrute-                    leur entreprise (Garner-Moyer, 2003).
ment dans le cadre de leur intégration dans
un territoire du fait de liens socio-historiques                Les engagements de certaines entreprises
(Burel-Doumain, 2010) : « […] C’est un site                     en matière de recrutement rencontrent par
qui, dans les années soixante, était des prai-                  ailleurs la résistance de certains managers
ries […]. [Plus] tard, il y a eu, dans les années               qui s’abstiennent, pour des raisons d’ordre
1965, le plus grand bidonville de France à nos                  culturel, de recruter au sein de cette popu-
côtés […]. Après les rapatriés d’Algérie, les                   lation. Celles-ci ont trait au langage, au code
rapatriés des Antilles, la résorption de l’habi-                vestimentaire, culturel ou au comportement,
tat indigne a fait qu’on a construit des grands                 comme le soulignent les propos de ce res-
ensembles, comme les 4000 et […] le quar-                       ponsable de recrutement d’une entreprise de
tier des Francs-Moisins […]. Tout ça vit bien,                  la métallurgie : « Je reconnais que je ne suis
parce que l’habitant peut trouver de l’emploi,                  pas vraiment à l’aise avec le recrutement de
y compris l’habitant de tous niveaux scolaires                  jeunes issus de ces quartiers. […] Je sais que
[…] » (Dirigeant, entreprise B, p. 377), et en                  c’est une forme de discrimination [...]. En
agissant de même pour jouir de la reconnais-                    fait, je crois qu’il y a un sentiment de peur »
sance de la communauté locale (Angotti et al.,                  (Labulle, 2013, p. 246) Certains managers
2007 ; Mathivet et Raoul-Chassaing, 2016).                      préfèrent en effet recruter des personnes qui
                                                                leur ressemblent (Jardat et Labulle, 2018) :
D’autres facteurs sont de nature institution-                   « Pour certains postes [...] nécessitant des
nelle. Les pouvoirs publics ayant en effet mis                  qualifications élevées, les managers restent
en place un certain nombre de dispositifs non                   très attachés à leur cadre normatif : il faut
coercitifs visant à encourager le recrutement                   que le candidat ait fait telle école, tel stage, ...
de ce type de population, certaines entre-                      Certains nous ont même avoué favoriser des
prises y font appel (Burel-Doumain, 2010 ;                      candidats ayant les mêmes loisirs qu’eux ; for-
Labulle, 2013 ; Mathivet et Raoul-Chassaing,                    cément, les jeunes des quartiers n’ont aucune

118 Management & Sciences Sociales N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail
chance d’être retenus dans ces conditions,                         - Des impératifs économiques (Desneux et
    même s’ils ont un bac + 5 » (Labulle, 2013,                           Mazouli, 2010) ;
    p. 293). On parle alors ici de discrimination                      - Des comportements inappropriés et du
    par le « goût » (Gobillon et al., 2011).                              non-respect de codes culturels (Jardat
                                                                          et Labulle, 2018), comme le souligne ce
    Certains employeurs peuvent aussi éviter                              gestionnaire : « [Nous] avons des jeunes
    de recruter parmi ce groupe de personnes,                             diplômés à bac +5, parfois d’écoles ou
    lorsque leur propre clientèle est réticente à                         d’universités prestigieuses, qui ne mai-
    l’idée d’être en contact avec elles. On parle                         trisent pas les codes classiques de relations
    alors de discrimination par la clientèle. C’est                       humaines […] : les horaires, le respect de la
    aussi le cas quand des employeurs, n’ayant                            hiérarchie, une certaine forme de vocabu-
    qu’une information imparfaite sur la produc-                          laire, etc. […], beaucoup de jeunes recrues
    tivité des candidats, peuvent vouloir éviter                          issues des quartiers sensibles […] ont très
    d’embaucher les candidats provenant de ces                            souvent un comportement communautaire
    quartiers où les aptitudes moyennes des habi-                         qui freine considérablement leur intégra-
    tants sont perçues comme étant plus faibles                           tion » (Labulle, 2013, p. 278 et 279).
    qu’ailleurs (Gobillon et al., 2011), sachant que
    les populations issues des quartiers défavori-                   C’est la raison pour laquelle, dans certaines
    sés sont parmi les moins diplômées, et que,                      entreprises, on retrouve des managers qui
    selon Amadieu, « les entreprises fondent très                    sont chargés d’accompagner certains jeunes
    largement leurs recrutements sur le diplôme                      (Burel-Doumain, 2010 ; Jardat et Labulle,
    et l’expérience professionnelle » (CES, 2008,                    2018 ; Labulle, 2013) dans la compréhen-
    p. 21). On parle alors ici de discrimination                     sion des codes de l’entreprise ; des salariés,
    « statistique ».                                                 s’identifiant à ces jeunes, peuvent aussi être
                                                                     amenés à agir volontairement dans ce sens
    Enfin, les populations issues de ces territoires                 (Labulle, 2013) : « […] Je suis un jeune de cité,
    appartiennent généralement à des catégories                      mais j’ai plus d’expérience ; je peux leur expli-
    socioprofessionnelles ne bénéficiant pas de                      quer des trucs […] » (un manager, entreprise
    réseaux puissants pour obtenir un stage ou                       B, p. 437).
    un emploi (CES, 2008).
                                                                     Enfin, certains managers peuvent percevoir
    Les candidats issus de ces zones urbaines                        la diversité socio-culturelle comme étant
    sont donc confrontés à différents facteurs et                    un moyen de favoriser la cohésion sociale
    risques d’exclusion rendant difficile leur en-                   (Burel-Doumain, 2010 ; Mathivet et Raoul-
    trée dans l’entreprise. Au-delà de cette étape                   Chassaing, 2016) : « […] vous allez avoir de
    du recrutement, l’intégration de ces jeunes,                     tout : du mec qui n’a pas fait d’études […], un
    voire moins jeunes, issus de ces territoires,                    bac + 5 […] ; [ils ont des] origines différentes.
    peut se révéler également problématique.                         L’entente est bien, parce qu’ils [ont connu] la
                                                                     même difficulté […] ; quand ils se retrouvent,
    L’intégration des salariés issus de ces                          ils ont cette entre-aide entre eux qu’on [ne]
    zones urbaines                                                   retrouve nulle part ailleurs […] » (Dirigeant,
                                                                     entreprise A, p. 686), d’autres peuvent avoir
    Du côté de l’organisation, on observe plu-                       des préjugés à l’endroit de ce type de per-
    sieurs postures envers ses membres issus de                      sonnes (Jounin, 2004, 2006 ; Jovelin, 2011) :
    ces territoires urbains. Si certains jeunes ne                   « […] Entre collègues, […] [j’ai entendu dire] :
    parviennent pas à s’intégrer au sein d’une en-                   “ oh les Noirs comme-ci, oh les Arabes, c’est
    treprise par manque de compétences (Labulle,                     ça ” […] ; […] Il y en a qui font passer des mes-
    2013), on peut observer certaines carences                       sages … Mais […] je réponds toujours […] » (un
    chez les acteurs organisationnels, managers                      manager, entreprise B, p. 92).
    et/ou collègues de travail qui ne souhaitent
    pas accompagner ces personnes dans l’acqui-                      Du coté des jeunes, voire moins jeunes, issus
    sition des compétences nécessaires pour leur                     de ces zones urbaines, on constate un certain
    poste de travail et ce, pour diverses raisons :                  nombre d’attentes et de besoins :

N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail Management & Sciences Sociales 119
1. Un besoin d’accompagnement profes-                              2014 ; Sabouné, 2012, 2016) : « […] Ils
     sionnel pour s’approprier les ficelles d’un                     me respectent en tant que chef ; je les res-
     métier et acquérir les codes comporte-                          pecte en tant qu’ouvriers […] : il n’y a pas
     mentaux et le langage, ces jeunes souvent                       de langage plus haut que les autres » (Un
     inexpérimentés expriment le besoin d’un                         manager, entreprise B, p. 442).
     accompagnement spécifique (Burel-Dou-
     main, 2010 ; Labulle, 2013) : « […] on lui                   3. Une attente de soutien social, logistique
     apprend à être majeur, […] [à] se respec-                        (pour passer le permis de conduire et ou
     ter soi-même pour pouvoir respecter les                          changer de logement) ou psychologique,
     autres […] ; ce qui fait partie d’une édu-                       pour surmonter des problèmes liés au
     cation qui devait à l’origine normalement                        logement (Montargot, 2017 ; Montar-
     être due, mais on sait que, dans certains                        got et Sabouné, 2014), à la desserte de
     quartiers, les parents ont démissionné,                          transports (Labulle, 2013) et dépasser
     l’école est là pour leur transmettre un                          des problèmes familiaux (Burel-Doumain,
     savoir, elle n’est pas là pour les éduquer                       2010 ; Montargot, 2017 ; Montargot et
     […] » (Dirigeant, entreprise A, p. 686).                         Sabouné, 2014). Les propos des acteurs
                                                                      organisationnels illustrent ce constat :
     et accompagnement peut se conjuguer
    C                                                                 « […] Les trajets banlieue-banlieue [sont]
    avec un accompagnement psycholo-                                  très compliqués. On a souvent des évé-
    gique pour certains jeunes désocialisés à                         nements le soir : c’est toujours l’angoisse
    cause de problèmes de santé mentale et                            pour eux s’ils auront le temps de rentrer ;
    ou physique (Montargot, 2017) : « […] Les                         On les aide à passer le permis […], à avoir
    jeunes de la cité […] sont des gens à qui                         un logement sur Paris, où ils veulent […] »
    il faut parler ; ils ont leur langage, leurs                      (Dirigeant, entreprise C, p. 467) ; « [...]
    méthodes à eux […]. Après, […] une fois                           Les [...] intérimaires traînent tellement
    qu’il a gagné la confiance, c’est des ma-                         de difficultés personnelles - [...] dettes,
    chines […] » (un manager, entreprise B,                           [...], familles monoparentales … - que cela
    p. 425) - ou pour des jeunes manquant                             peut rejaillir sur nous, les responsables
    de confiance en eux à cause d’une inser-                          de recrutement. On peut les comprendre,
    tion professionnelle difficile (Desneux et                        sans accepter l’inacceptable comme les
    Mazouli, 2010 ; Labulle, 2013). Et avec un                        violences verbales ou les menaces » (dans
    accompagnement affectif pour certains                             Mathivet et Raoul-Chassaing, 2016, p. 51-
    jeunes peu qualifiés, et sensibles à l’orga-                      52).
    nisation d’événements fédérateurs (Mon-
    targot et Sabouné, 2014) ;                                    4. Une attente en termes de stabilité de
                                                                      l’emploi, d’adéquation de cet emploi
 2. Le respect de leur identité et qu’ils ne                         avec leurs compétences (les jeunes
     soient pas rejetés en raison de leur origine                     diplômés) (Jardat et Labulle, 2018 ; La-
     sociale (les plus jeunes d’entre eux) (Jar-                      bulle, 2013) ou avec l’exercice de tâches
     dat et Labulle, 2018 ; Labulle, 2013), de                        diverses, variées et avec des contacts
     leur origine ethnique réelle ou supposée                         (les jeunes peu qualifiés) (Dufour, 2008 ;
     (Jardat et Labulle, 2018 ; Jounin, 2004,                         Dufour et Frimousse, 2006 ; Dufour et
     2006 ; Jovelin, 2011 ; Labulle, 2013), ou                        Lacaze, 2010 ; Montargot, 2017 ; Mon-
     religieuse (Jardat et Labulle, 2018 ; La-                        targot et Sabouné, 2014 ; Sabouné, 2012,
     bulle, 2013) : « […] Il y a eu récemment                         2016) ; d’autres continuent d’exercer leur
     un problème religieux […] : quand des                            métier comme étant une contrainte so-
     jeunes me disent : - “ je ne travaille pas le                    ciale pour gagner un salaire (Ibid.).
     vendredi à cause de la prière ”, je ne sais
     pas quoi faire […] » (Dirigeant, entreprise                  5. Une rémunération d’ordre professionnel
     A, p. 444). À ce sujet, certains jeunes peu                      équitable. Certains jeunes peu qualifiés,
     qualifiés demandent une forme particu-                           voire désœuvrés préfèrent percevoir
     lière de respect et ou un style de mana-                         une aide financière d’une institution
     gement relationnel de proximité (Mon-                            publique : « […] Certains viennent pour
     targot, 2013 ; Montargot et Sabouné,                             faire leurs quotas d’heures vis-à-vis des

120 Management & Sciences Sociales N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail
Assedic ; […] quand ils ont fait leurs quo-                 politique diversité (Bruna et Chanlat, 2017 ;
         tas d’heures, ils ne viennent plus du tout »                Bruna et al., 2017). Elles sont aussi influen-
         (Un manager, entreprise B, p. 467), ou                      cées par des facteurs exogènes (comme leur
         même une rémunération venant d’une                          secteur d’activité, leur zone d’activité, les
         activité parallèle plus ou moins licite                     pouvoirs publics, etc.) ou endogènes (comme
         (Duprez, 1997) : « Ici, on voit beaucoup                    le profil du gestionnaire ou encore la culture
         de jeunes qui viennent des « quartiers »,                   organisationnelle) (Bruna, 2013 ; Duport et
         mais ils ne restent pas beaucoup de temps                   al., 2020 ; Tatli et Özbilgin, 2009). Il apparaît
         […] : [quand] on touche à l’argent facile,                  également que certains managers restent
         il ne va pas résister […] » (un chauffeur                   rétifs à l’idée de recruter ou d’intégrer pro-
         poids-lourd, Ibid.).                                        fessionnellement ce type de population, pour
                                                                     des motifs d’ordre économique (comme la re-
      6. Une égalité d’évolution professionnelle                    cherche de rentabilité immédiate) ou culturel
          sans plafond de verre en raison de leur                    (par xénophobie ou volonté d’endogamie so-
          origine ethnique réelle ou supposée (La-                   ciale), alors même que leur entreprise s’était
          bulle, 2013) ou de leur niveau de quali-                   engagée dans ce genre de démarche. Ainsi, ce
          fication. Du temps de l’ascenseur social,                  constat confirme la thèse sur les résistances
          un salarié issu des quartiers défavorisés                  sous-jacentes à l’adoption de ce type de poli-
          occupant un poste à faible responsabilité                  tique récemment défendue par Bruna et al.
          pouvait souvent grimper progressivement                    (2017).
          les échelons pour atteindre des postes à
          responsabilité plus élevée ; aujourd’hui,                  Nous avons également souligné, à travers les
          ces postes étant occupés par de jeunes                     pratiques à l’endroit des personnes issues de
          diplômés, les perspectives de carrières                    ces zones urbaines, que certains managers
          des personnes non diplômées, issues ou                     n’acceptaient pas facilement des différences
          non de ces « quartiers », s’assombrissent                  comportementales ou culturelles (Chanlat et
          d’autant.                                                  al., 2013) et que l’intégration de ce type de
                                                                     population nécessite une prise en compte
    Ce que nous avons trouvé dans notre étude                        d’attentes spécifiques : cognitives, socio-
    rejoint certains facteurs d’ordre organisation-                  culturelles, sociales et professionnelles, les-
    nel identifiés dans des travaux antérieurs sur                   quelles peuvent varier en fonction de ses ca-
    ce sujet. Les raisons d’ordre individuel qui                     ractéristiques sociales (âge, diplôme, origine,
    peuvent alors conduire certains d’entre eux                      trajectoire personnelle, etc.) (Dufour et La-
    à quitter l’entreprise sont des codes com-                       caze, 2010). Si leur non prise en compte peut
                                                                     avoir des effets sur la fidélisation (Andréani et
    portementaux ou culturels en inadéquation
                                                                     al., 2008 ; Barth, 2007 ; Zannad et al., 2013),
    avec la culture organisationnelle et la possi-
                                                                     il faut souligner que certaines d’entre elles
    bilité de percevoir une rémunération d’ordre
                                                                     sont parfois difficiles à satisfaire comme, par
    extra-professionnel par des aides sociales ou
                                                                     exemple, certains comportements confes-
    encore grâce à des activités de nature illicite.
                                                                     sionnels, ou encore une rémunération éva-
                                                                     luée à l’aune d’une aide sociale ou encore
    Conclusion                                                       d’une activité illicite.

    L’état des lieux de la problématique de l’inclu-                 Enfin, les études menées jusqu’ici sur cette
    sion professionnelle des personnes issues des                    problématique présentent des limites. Ces re-
    zones urbaines dites en difficulté a permis                      cherches n’ont en effet porté que sur quelques
    d’identifier des leviers et des freins relatifs                  entreprises, généralement de grande taille,
    à leur recrutement et à leur intégration pro-                    qui communiquent volontiers sur leur poli-
    fessionnelle. En dressant cet état des lieux,                    tique « diversité et inclusion » (Burel-Dou-
    nous avons observé que les entreprises qui                       main, 2010 ; Jardat et Labulle, 2018 ; Labulle,
    recrutent et intègrent des personnes issues                      2013 : Mathivet et Raoul-Chassaing, 2016).
    de ces zones urbaines, le font pour des rai-                     Ces études ne permettent donc pas d’explorer
    sons variées (économique, juridique, sociale                     complétement cette problématique. Compte
    et institutionnelle) proches de celles d’une                     tenu de l’importance des PME dans la créa-

N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail Management & Sciences Sociales 121
tion d’emploi, des études portant sur ce type                   Références bibliographiques
d’entreprise deviennent fort pertinentes car
elles constituent en raison de leur présence et                 Allard-Poési, F., (2003). Management d’équipe,
                                                                Dunod, 128 p.
de leur nombre un enjeu pour les personnes
issues de ces territoires.                                      Andréani., J.C., Conchon, F., Moulins, J.L., De Vais-
                                                                sière, G., (2008). La communication de Diversité en
En effet, le dirigeant, parce qu’il occupe sou-                 Marketing : approche exploratoire, Management &
                                                                Avenir, 15(1), 156-173.
vent une place importante, voire totale, dans
la gestion du capital humain dans ce type de                    Angotti, M., David-Alberola, E., Loones, A., (2007).
structure, peut ainsi avoir plus de facilités à re-             Entreprises ordinaires, entreprises solidaires ?
cruter et répondre aux attentes d’un genre de                   L’implication des entreprises dans l’insertion des
                                                                publics éloignés de l’emploi, Centre de Recherche
population, sans avoir affaire aux résistances                  pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie,
de certains managers apathiques à l’endroit                     101 p.
de celle-ci, que l’on peut effectivement re-
trouver dans les entreprises de grande taille                   Argyris, C., (1964). Integrating the Individual and
                                                                the Organization, New York: Wiley, 330 p.
(Laïchour, 2020). En parallèle, certaines PME,
étant reconnues pour adopter des pratiques                      Authier, J-Y. (2007). Les « quartiers » qui font
autonomes et avancées en matière de diver-                      l’actualité, Espaces et sociétés, 128-129(1-2), 239-
sité (Berger-Douce, 2008, 2009), pourraient                     249.
aller ainsi au-delà d’une adhésion à des dispo-                 Avenel, C. (2004). Sociologie des « quartiers sen-
sitifs institutionnels en vogue, visant à aider                 sibles », Paris : Armand Colin, 132 p.
des jeunes à s’insérer dans la vie active (Bu-
rel-Doumain, 2010 ; Jardat et Labulle, 2018 ;                   Bacque, M.H. & Sintomer, Y. (2002). Peut-on encore
                                                                parler de quartiers populaires ? Espace et Société,
Labulle, 2013 : Mathivet et Raoul-Chassaing,                    108-109, 29-45.
2016). Partant de ces constats, il nous sem-
blerait donc intéressant d’étudier de plus près                 Bardin, L. (2003). L’analyse de contenu, 11 édition,
la problématique des spécificités des PME                       Paris : PUF, 296 p.
concernant l’inclusion professionnelle d’un                     Barth, I. (2007). Enjeux et limites du management
type de population (Laïchour, 2020).                            de la diversité dans le cadre des forces de vente
                                                                (pp. 153-174), in Barth, I. et Falcoz, C. (2007). Le
Mener une étude dans ce genre de structure,                     management de la diversité. Enjeux, fondements et
                                                                pratiques, Paris : L’Harmattan, 312 p.
voire dans d’autres, pourrait également s’avé-
rer intéressant pour analyser plus finement, à                  Barth, I. (2018). Manager la diversité : de la lutte
la lumière de certaines approches de la légiti-                 contre les discriminations au leadership inclusif,
mation et de la légitimité (Oliver, 1991 ; Such-                Dunod.
man, 1995 ; Zimmermann et Zeitz, 2002), les                     Bayad, M. & Couteret, P. (2002), L’entrepreneur face
raisons conduisant une organisation à adop-                     au développement de sa firme : de la construction
ter un type de recrutement, et pour brosser,                    d’équipe à la vision partagée, Communication au
toujours à la lumière de Dufour et Lacaze                       VIème Congrès international francophone sur la
                                                                PME, HEC Montréal, 17 p.
(2010), un tableau plus précis des attentes
de l’organisation et de salariés issus de terri-                Beaupré, D., Cloutier, J., Gendron, C., Jiménez, A.,
toires, de leurs formes, des profils d’acteurs                  Morin, D. (2008). Gestion des ressources humaines,
organisationnels se rattachant à elles, et des                  développement durable et responsabilité sociale,
                                                                Revue internationale de psychosociologie, 14(33),
difficultés sous-jacentes à la satisfaction de                  77-140.
certaines (Laïchour, 2020).
                                                                Berger-Douce, S. (2008). L’engagement sociétal
Aussi, il serait intéressant, dans le cadre                     d’une PME : Une démarche au service de
                                                                l’intégration professionnelle de publics en
d’une recherche comparative, d’établir un                       difficulté ? Revue internationale de psychosociologie
état des lieux des manquements propres                          et de gestion des comportements organisationnels,
aux politiques publiques visant à favoriser                     14(32), 207-223.
un type d’intégration socio-économique, et
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permettent de compenser ceux-ci.                                274.

122 Management & Sciences Sociales N°29 Juillet-Décembre 2020 • Les nouveaux défis de la diversité et de l’inclusion au travail
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