L'INDUSTRIE DE LA TRANSFORMATION DU POISSON ET DES FRUITS DE MER - du Canada atlantique

 
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L'INDUSTRIE DE LA TRANSFORMATION DU POISSON ET DES FRUITS DE MER - du Canada atlantique
Utilisation de la technologie dans
L’INDUSTRIE DE LA
TRANSFORMATION
DU POISSON ET DES
FRUITS          DE
du Canada atlantique
                     MER
Septembre 2018

   Mobiliser Les
  SECURING       Talents
              CANADA’S
   Pour
    FISHL’Industrie
          + SEAFOOD Du
 POISSON    ET FRUITS DE
      WORKFORCE
    MER Du Canada
L'INDUSTRIE DE LA TRANSFORMATION DU POISSON ET DES FRUITS DE MER - du Canada atlantique
Ce projet a été financé par le Programme des conseils sectoriels du gouvernement du Canada.
Les avis et interprétations de cette publication sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas forcément ceux
du gouvernement du Canada.

ISBN 978-1-989541-17-3

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Ce rapport a été produit en partenariat avec le Centre pour le développement de l’aquaculture et des
fruits de mer de l’Institut des pêches et de la mer de l’Université Memorial de Terre-Neuve.
L'INDUSTRIE DE LA TRANSFORMATION DU POISSON ET DES FRUITS DE MER - du Canada atlantique
TABLEAU DES MATIÈRES
      TABLEAU DES MATIÈRES									03
      SOMMAIRE											06
      ACRONYMES										07

1.0 INTRODUCTION										08
2.0 MÉTHODOLOGIE										09
3.0 ÉVALUATION-PAYS 									10
    3.1  APERÇU										11
		       3.11  LES ÎLES FÉROÉ								13
			APERÇU									13
			VISITE D’USINE								14
		3.1.2 ISLANDE									15
			APERÇU									15
			VISITE D’USINES								16
			KEY OBSERVATIONS							21
		3.1.3 NORVÈGE									22
			APERÇU									22
			VISITE D’USINES								23
			PRINCIPALES OBSERVATIONS						26
		3.1.4 ÉTATS-UNIS 								27
			APERÇU									27
			            SECTEUR DE LA TRANSFORMATION					28
			            RÔLE DES TRAVAILLEURS ÉTRANGERS ET DE L’AUTOMATISATION
			            DANS L’INDUSTRIE AMÉRICAINE DE LA TRANSFORMATION DES
			            PRODUITS DE LA MER							28
4.0 TECHNOLOGIE										29
    4.1  INNOVATIONS DANS LA TRANSFORMATION DU CORÉGONE ET
		DES SALMONIDÉS									30
		4.1.1 BAADER									32
		4.1.2 MAREL									32
    4.2  INNOVATIONS DANS LA TRANSFORMATION DU CRABE ET
		DU HOMARD									34
		       4.2.1 SYSTÈMES À COULIS DE GLACE						35
		4.2.2 CUISSON COOLSTEAM							35
		       4.2.3 TRAITEMENT À HAUTE PRESSION					35
		       4.2.4 TRANSFORMATION DU HOMARD					36
		       4.2.5 TRANSFORMATION DU CRABE DES NEIGES				37

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TABLEAU DES MATIÈRES A CONTINUÉ
    5.0 RECHERCHE											39
        5.1  ÎLES FÉROÉ										40
        5.2  ISLANDE										41
        5.3  NORVÈGE										42
        5.4  ÉTATS-UNIS										44
    6.0 CANADA											45
        6.1  ÉTAT DE PRÉPARATION DES TRANSFORMATEURS CANADIENS DE
    		       PRODUITS DE LA MER								46
        6.2  COMPARAISON DE L’ÉTAT DE PRÉPARATION TECHNOLOGIQUE
    		       AVEC CELLE D’AUTRES PAYS						                          49
        6.3  MAXIMISER LA VALEUR DES PRODUITS DE LA MER CANADIENS		  51
        6.4  RECHERCHE ET TECHNOLOGIE							54
    		       6.4.1 FISHERIES AND MARINE INSTITUTE					54
    			SCHOOL OF FISHERIES							55
    			             CENTRE FOR AQUACULTURE AND SEAFOOD DEVELOPMENT   55
    		       6.4.2 CENTRE CANADIEN D’INNOVATIONS DES PÊCHES (CCFI)		 56
    		6.4.3 UNIVERSITÉ DALHOUSIE							58
    		       6.4.4 FOODTECH CANADA – FISHERIES AND
    			SEAFOOD INNOVATION CENTRES					58
    		       6.4.5 INSTITUT DE RECHERCHE SUR LES ZONES CÔTIÈRES		 59
    		       6.4.6 FONDS DES PÊCHES DE L’ATLANTIQUE					59
    7.0 COMPARAISONS PAYS : TECHNOLOGIE, VALEUR ET PRATIQUES DU
        MARCHÉ DE LA MAIN-D’ŒUVRE							60
    8.0 CONCLUSIONS										65
    9.0 RÉFÉRENCES										66

LISTE DE TABLEAUX ET FIGURES

TABLEAU 1   CITOYENNETÉ EN ISLANDE, SELON LA NATIONALITÉ
		          (STATISTICS ICELAND, 2016)									15
TABLEAU 2   IMPORTANTS PRODUITS DE LA MER IMPORTÉS AUX ÉTATS-UNIS EN 2015			 27
TABLEAU 3   PRINCIPAUX FOURNISSEURS DE TECHNOLOGIE POUR L’INDUSTRIE
		          DU POISSON ET DES FRUITS DE MER								31
TABLEAU 4   FOURNISSEURS DE TECHNOLOGIES ET DE SOLUTIONS POUR L’INDUSTRIE
		          DE LA TRANSFORMATION DU HOMARD (ENGINUITY INC., 2014) 					36
TABLEAU 5   COMPARAISONS DE PAYS – TECHNOLOGIE, MAXIMISATION DE LA VALEUR
		          ET PRATIQUES DU MARCHÉ DU TRAVAIL (CI-DESSOUS)						61

                                               04
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FIGURE 1  VOLUME TOTAL (EN TONNES) DES DÉBARQUEMENTS DE POISSON
		        DE CAPTURE DES ÎLES FÉROÉ									13
FIGURE 2  VALEUR TOTALE (EN MILLIONS DE DKK) DES DÉBARQUEMENTS DE POISSON
		        DE CAPTURE DES ÎLES FÉROÉ									13
FIGURE 3  CHAÎNE DE VALEUR INTÉGRÉE VERTICALEMENT DE BAKKAFROST				14
FIGURE 4  VOLUME TOTAL (EN TONNES) DES DÉBARQUEMENTS DE POISSON
		        DE CAPTURE DE L’ISLANDE									15
FIGURE 5  VALEUR TOTALE (EN MILLIERS D’ISK) DES DÉBARQUEMENTS DE POISSON
		        DE CAPTURE DE L’ISLANDE									15
FIGURE 6  CARTE DE L’ISLANDE										16
FIGURE 7  UN DES PLUS RÉCENTS NAVIRES DE PÊCHE DE HB GRANDI, LE ENGEY RE91,
		        CONSTRUIT EN 2017										17
FIGURE 8  USINE DE TRANSFORMATION DE MORUE VISIR DOTÉE D’ÉQUIPEMENT
		        DE TRANSFORMATION DU POISSON BAADER ET MAREL					18
FIGURE 9  LIMONADE À BASE DE COLLAGÈNE MARIN							18
FIGURE 10 SÉCHERIE HAUSTAK À GRINDAVIK, ISLANDE							20
FIGURE 11 VAPEUR D’UNE CENTRALE GÉOTHERMIQUE DE GRINDAVIK QUI FOURNIT
		        DE L’ÉNERGIE À LA SÉCHERIE									20
FIGURE 12 PESAGE ET ENSACHAGE DE PRODUITS DE POISSON SÉCHÉ CHEZ HAUSTAK			     20
FIGURE 13 INSTALLATION DE TRANSFORMATION DE POISSONS PÉLAGIQUES
		        DE VSV À VESTMANNAEYJAR (CI-DESSUS) 							21
FIGURE 14 UN DES NAVIRES DE PÊCHE DE VSV AMARRÉ À PROXIMITÉ DE L’USINE
		DE TRANSFORMATION										21
FIGURE 15 VENTILATION DES PÊCHES DE CAPTURE DE LA NORVÈGE					23
FIGURE 16 SIÈGE SOCIAL ET PRINCIPALE USINE DE TRANSFORMATION DE SMP
		MARINE PRODUCTS										23
FIGURE 17 PRINCIPALE INSTALLATION DE TRANSFORMATION DE FIRDA SEAFOOD
		        GROUP AS À BYRKNESOV, NORVÈGE								24
FIGURE 18 RÉSERVOIR D’ENSILAGE À L’EXTÉRIEUR DE L’USINE DE TRANSFORMATION
		        DE FIRDA À BYRKNESOV, NORVÈGE								24
FIGURE 19 SIÈGE SOCIAL ET INSTALLATION DE TRANSFORMATION BR KARLSEN À
		        HUSOY, SENJA, NORVÈGE									25
FIGURE 20 COLLECTE DE CARCASSES DE SAUMON POUR TRANSFORMATION
		        ULTÉRIEURE CHEZ B.R. KARLSEN								25
FIGURE 21 FILETEUSE ET DÉSARÊTEUSE DE B. R. KARLSEN							25
FIGURE 22 ROBOTIQUE DE FIN DE LIGNE POUR LA PALETTISATION CHEZ B.R. KARLSEN			 25
FIGURE 23 SIÈGE SOCIAL ET PRINCIPALE USINE DE TRANSFORMATION DE
		        NERGARD À SENJAHOPEN, NORVÈGE								26
FIGURE 24 AMÉNAGEMENT CONCEPTUEL DE LA CHAÎNE DE TRANSFORMATION
		        DE SAUMON BAADER (SOURCE : BAADER CANADA) 						32
FIGURE 25 TRACÉ CONCEPTUEL DE LA CHAÎNE DE TRANSFORMATION DE CORÉGONE
		        BAADER À L’INSTALLATION DE DÉMONSTRATION						33
FIGURE 26 NC HIPERBARIC WAVE 6600 55L SYSTÈME À HAUTE PRESSION
		        HYDROSTATIQUES HORIZONTAL INSTALLÉ AU FISHERIES AND MARINE
		        INSTITUTE DE LA MEMORIAL UNIVERSITY OF NEWFOUNDLAND					35
FIGURE 27 BAADER CB 2801 (À GAUCHE) ET RYCO 260 (À DROITE)						37
FIGURE 28 BAADER CS 602/604										38
FIGURE 29 CHAÎNE D’EMBALLAGE/CALIBRAGE DE CRABE SKAGINN 3X					38
FIGURE 30 SIÈGE SOCIAL DE NOFIMA À TROMSO, NORVÈGE          					42

                                               05
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L'INDUSTRIE DE LA TRANSFORMATION DU POISSON ET DES FRUITS DE MER - du Canada atlantique
SOMMAIRE
COMPÉTENCES TRANSFORMATION ALIMENTAIRE CANADA (CTAC)
ENTREPREND UNE ÉTUDE APPROFONDIE DU SECTEUR DE LA
TRANSFORMATION DU POISSON ET DES PRODUITS DE LA MER AU
CANADA ATLANTIQUE (CTAC, 2017).

Cette étude vise à recueillir de l’information sur l’éten-    Toutes les organisations européennes visitées sig-
due des défis en matière de ressources humaines (RH)          nalent des difficultés sur les plans de la démographie et
et à déterminer les meilleures pratiques exemplaires          du recrutement des jeunes dans l’industrie. Certaines
qui aideront les employeurs à répondre à leurs besoins        entreprises ont dit qu’elles employaient des travailleurs
en main-d’œuvre. Pour compléter cette étude, CTAC             saisonniers pour la transformation, et d’autres ont ad-
a demandé au Centre for Aquaculture and Seafood               mis qu’elles investissaient dans des programmes de
Development (CASD) de procéder à une analyse du               travailleurs internationaux et s’y fiaient comme mesures
secteur européen et américain de la transformation du         intérimaires pour combler les pénuries de main-d’œu-
poisson et des produits de la mer, et plus particulière-      vre. Parmi les stratégies à long terme adoptées, men-
ment du niveau de technologie utilisé et des pratiques        tionnons la diversification dans d’autres espèces dont
du marché du travail. L’évaluation a comporté des re-         l’aquaculture, afin de fournir des possibilités d’emploi
cherches documentaires exhaustives, des consulta-             toute l’année; l’intégration verticale afin de pouvoir
tions avec l’industrie ainsi que des visites sur le terrain   accéder toute l’année à des matières premières de
en Norvège, en Islande et aux îles Féroé. Ce rapport          grande qualité; l’accent sur la maximisation de la valeur
examine les facteurs liés à l’utilisation de la technologie   afin de promouvoir l’utilisation intégrale des matières
et de l’automatisation dans l’industrie de la transforma-     premières et le développement de produits de plus
tion du poisson et des produits de la mer du Canada           grande valeur; et l’investissement dans l’innovation, la
atlantique, ainsi que les défis connexes en matière de        science et la technologie afin de développer des tech-
RH, et les compare à ceux existant en Europe et aux           nologies de transformation et d’automatisation plus
États-Unis.                                                   perfectionnées.

En général, les transformateurs de poisson et de pro-         Les États-Unis se fient beaucoup aux travailleurs
duits de la mer non Canadiens semblent éprouver des           étrangers qui, en 2015, représentaient 62,8 % de la
difficultés similaires à leurs pairs du Canada, notamment     main-d’œuvre de l’industrie de la transformation du
quant à l’approvisionnement en matières premières, au         poisson et des produits de la mer. Mais les difficultés
coût de la technologie et aux pénuries de main-d’œu-          associées à l’obtention de visas H-2B ont forcé certains
vre. Ces entreprises sont cependant beaucoup plus             transformateurs à rechercher d’autres solutions pour
douées pour extraire plus de valeur de leurs ressou-          combler leurs pénuries de main-d’œuvre. Parmi ces
rces halieutiques que leurs contreparties canadiennes.        solutions de rechange : (1) militer en faveur de l’octroi
Les pays européens tels que l’Islande, la Norvège, le         de « visa réservé au poisson et aux fruits de mer », et (2)
Danemark et l’Allemagne sont perçus comme des chefs           adopter des technologies de transformation avancées
de file non seulement dans l’utilisation de l’automatisa-     et l’intégration de la robotique dans les chaînes de pro-
tion et de la robotique pour la transformation du pois-       duction.
son et des fruits de mer, mais aussi en ce qui a trait au
développement de ces technologies (surtout l’Islande          D’un point de vue mondial, le Canada est relativement
et la Norvège). Les États-Unis, bien qu’ils ne soient pas     un petit acteur dans l’approvisionnement en poissons
généralement reconnus pour le développement de                démersaux, poissons pélagiques, saumon d’élevage et
technologies liées à la transformation du poisson et des      crevettes. Les pays qui en produisent beaucoup (com-
produits de la mer, figurent en tête de liste des pays qui    me l’Islande et la Norvège par exemple) ont développé
adoptent l’automatisation et la robotique.                    de nouvelles technologies de transformation pour ces
                                                              espèces. Le Canada est en revanche un joueur de taille

                                                          06
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L'INDUSTRIE DE LA TRANSFORMATION DU POISSON ET DES FRUITS DE MER - du Canada atlantique
pour le homard et le crabe. Ainsi, si le Canada a besoin
de meilleures technologies pour ces espèces, il est peu                    ACRONYMES
probable que les transformateurs les trouvent ailleurs.                    CAD 		   Dollar canadien
Quelle que soit l’espèce, il n’y a pas d’efforts concertés                 CASD     Centre for Aquaculture
ou soutenus au Canada pour développer les technol-                         		and Seafood
ogies dont ont besoin les entreprises canadiennes                          		Development
pour soutenir la concurrence de leurs homologues eu-                       CCFI 		  Centre canadien
ropéens ou américains.
                                                                           		       d’innovations des pêches
                                                                           CNA 		   College of the North
Cette évaluation semble indiquer que les transforma-
teurs canadiens de poisson et de fruits de mer n’aiment                    		Atlantic
pas les risques et semblent réticents à investir dans la                   DAL 		   Université Dalhousie
recherche et le développement (R&D) technologiques,                        MPO 		   Pêches et Océans
et qu’ils privilégient plutôt des solutions prêtes à l’em-                 		Canada
ploi. Les technologies étrangères ne sont cependant                        DKK 		   Couronne danoise
peut-être pas applicables au Canada en raison des dif-                     EEE 		   Espace économique
férences dans les volumes de transformation, la diver-                     		européen
sité des espèces, la disponibilité de travailleurs qual-                   AELE 		  Association européenne
ifiés et des produits fabriqués. Le développement de                       		de libre-échange
nouvelles technologies doit provenir du secteur tech-                      UE 		    Union européenne
nologique ou d’organisations spécialisées en R&D. Les                      SEM 		   Surgelé en mer
sociétés canadiennes de technologie ne perçoivent
                                                                           P&FM     Poisson et fruits de mer
pas le marché du poisson et des fruits de mer comme
                                                                           FFAW     Fish, Food and Allied
étant très attrayant, et le soutien gouvernemental pour
les organisations de R&D a fluctué et été difficile à ob-                  		Workers
tenir (p. ex., le Fonds des pêches de l’Atlantique). En                    CTAC 		  Compétences Transfor
définitive, le contexte canadien ne se prête pas à l’in-                   		       mation Alimentaire Canada
vestissement dans les technologies d’automatisation,                       H + G 		 Étêté et éviscéré
même si elles étaient disponibles.                                         HOG 		   Éviscéré avec tête
                                                                           RH 		    Ressources humaines
L’industrie de la transformation du poisson et des pro-                    ISK 		   Couronne islandaise
duits de la mer du Canada atlantique fait face à une                       EAM 		   Emballage sous
grande incertitude. L’incertitude règne sur les plans des                  		atmosphère modifiée
ressources, l’impact continu du changement climatique,                     MI 		    Fisheries and Marine
le régime de gestion des ressources (p. ex., les ZPM,                      		Institute
la décision récente au sujet la mactre), et la disponibil-
                                                                           AMP 		   Aires marines protégées
ité de main-d’œuvre locale et de travailleurs étrangers
                                                                           NOAA     National Oceanic and
temporaires. Cette incertitude entraîne une baisse des
investissements et fait en sorte que les rendements                        		Atmospheric
sont eux aussi incertains, si bien que l’industrie éprouve                 		Administration
de la difficulté à mobiliser des capitaux. D’autres fac-                   NFI 		   National Fisheries
teurs contribuent à compliquer l’utilisation et l’adoption                 		Institute
de technologies dans l’industrie de la transformation                      T-N-L 		 Terre-Neuve-et-Labrador
du poisson et des fruits de mer du Canada atlantique,                      NOK 		   Couronne norvégienne
notamment la diversité des espèces, les tailles, les                       OCI 		   Ocean Choice
formes de produits et le nombre de producteurs. À l’op-                    		International
posé des usines de transformation européennes très                         EMR 		   Eau de mer recirculée
spécialisées, la plupart des établissements du Canada                      R&D 		   Recherche et
atlantique transforment plusieurs espèces, offrent des                     		développement
emplois saisonniers, sont peu spécialisés et ne traitent
                                                                           TRCVIPM  Tableau ronde sur la
qu’un seul ou quelques produits. Cet état de chose a fait
                                                                           		       chaîne de valeur de
que de nombreuses espèces sont traitées sous formes
minimales (p. ex., poisson entier congelé ou H+G), qu’on                   		       l’industrie des produits
a peu investi dans des technologies de transformation                      		       de la mer
de pointe et que l’industrie est saisonnière (et de courte                 É.-U. 		 États-Unis d’Amérique
durée) et à forte intensité de main-d’œuvre.                               PVA 		   Produits à valeur ajoutée
                                                         07
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L'INDUSTRIE DE LA TRANSFORMATION DU POISSON ET DES FRUITS DE MER - du Canada atlantique
/01                    INTRODUCTION
SELON CTAC, LE SECTEUR CANADIEN DU POISSON ET DES FRUITS
DE MER EMPLOIE ENVIRON 17 000 PERSONNES, A UNE PRODUCTION
BRUTE D’UNE VALEUR DE 7,9 MILLIARDS DE DOLLARS ET EXPORTE EN-
VIRON PLUS DE 5,9 MILLIARDS DE DOLLARS DE PRODUITS (2015). SEL-
ON LES REVENUS, ENVIRON 30 % DU SECTEUR SE TROUVENT À TERRE-
NEUVE, ENVIRON 30 % DANS LES PROVINCES MARITIMES ET LES 40 %
RESTANTS SE TROUVENT AILLEURS AU CANADA.

Au Canada atlantique, le secteur de la transformation        tique des propriétaires exploitants. Dans le domaine
comprend en général de nombreuses usines indépen-            de la transformation, la consolidation se produit prin-
dantes exploitant un moins grand nombre d’entreprises        cipalement parce que les participants estiment difficile
verticalement intégrées. La plupart des usines font la       de poursuivre leurs activités étant donné la structure
transformation primaire de produits de la pêche commer-      d’intendance actuelle de l’industrie et l’accès aux res-
ciale ou de produits de l’aquaculture, et quelques-unes      sources, plutôt que les acquisitions. Les transforma-
seulement font de la transformation secondaire. Une          teurs n’ont généralement pas besoin d’autres usines
usine emploie généralement moins de 500 travailleurs,        ou d’autre équipement. Ils ont besoin d’avoir accès à
bien qu’une grande entreprise ayant plusieurs usines         des matières premières et à de la main-d’œuvre, et une
peut en employer plus. Pour de nombreuses pêches de          entreprise qui désire abandonner le secteur ne peut
capture selon les méthodes traditionnelles, les usines       garantir un transfert de ces éléments à un nouveau pro-
de transformation sont principalement des employeurs         priétaire.
saisonniers alors que dans le domaine de l’aquaculture,
la saison de transformation peut être plus longue ou les     Tous ces facteurs se répercutent sur la dynamique des
usines peuvent fonctionner toute l’année.                    ressources humaines (RH) de l’industrie de la transfor-
                                                             mation des produits de la mer du Canada atlantique.
Le secteur des produits de la mer est actuellement en        L’industrie est essentiellement saisonnière, et le re-
transition, plusieurs facteurs ayant une incidence sur       crutement et maintien en poste sont compliqués par la
l’industrie et ses chaînes de valeur. Les activités de       démographie (vieillissement de la main-d’œuvre) et la
récolte et de transformation se consolident quant au         concurrence que livrent d’autres industries qui offrent
nombre de personnes ou d’entreprises évoluant dans           des salaires plus élevés et des emplois à plus long
l’industrie. Les fluctuations dans les quotas et le déclin   terme. On envisage des stratégies comme le recrute-
dans les ressources favorisent une plus grande con-          ment de travailleurs étrangers, la mobilisation des com-
solidation du secteur, et la diminution de quotas a une      munautés autochtones et la transition vers une plus
incidence négative sur la capacité des organisations à       grande automatisation comme solutions potentielles
investir dans leurs activités ou à obtenir un financement    aux défis de RH.
pour des investissements technologiques. Bien que la
consolidation puisse améliorer la rentabilité en raison      C’est dans ce contexte de transition et de défis, que
d’économies d’échelle, cela se fait lentement. Dans le       Compétences Transformation Alimentaire Canada
domaine des captures, les pêcheurs se procurent des          (CTAC) entreprend une étude approfondie du secteur
permis, mais le nombre qu’ils peuvent acheter est limité     de la transformation du poisson et des produits de la
en raison, par exemple, de l’opposition des Fish Food        mer au Canada atlantique. Cette étude vise à recueil-
and Allied Workers (FFAW) à T.-N.-L., de l’accent renou-     lir de l’information sur l’étendue des défis en matière
velé de Pêches et Océans Canada (MPO) sur la poli-           de ressources humaines et à déterminer les meilleures

                                                          08
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L'INDUSTRIE DE LA TRANSFORMATION DU POISSON ET DES FRUITS DE MER - du Canada atlantique
/02
pratiques exemplaires qui aideront les employeurs à
répondre à leurs besoins en main-d’œuvre.

Dans le cadre de cette plus grande initiative, l’étude

                                                                           MÉTHODOLOGIE
abordera quatre principaux thèmes ou composants,
à savoir :

                                                                          NOUS AVONS PROCÉDÉ COM-
                                                                          ME SUIT POUR EFFECTUER LA
                                                                          COLLECTE DE DONNÉES ET
                                                                          D’INFORMATION.

                                                                          Choix de pays :
                                                                          Les critères suivants ont été retenus pour
      LES PROFILS DE LA MAIN-D’ŒUVRE                                      le choix des pays : le niveau d’adoption
                                                                          de technologies de transformation de
                                                                          pointe; les investissements dans l’inno-
                                                                          vation, la recherche et le développement;
                                                                          les pratiques du marché du travail; la spé-
                                                                          cialisation des espèces transformées (c.-
                                                                          à-d. salmonidés, poissons démersaux et
                                                                          poissons pélagiques).

UNE ANALYSE DES SOURCES DE MAIN-D’ŒU-                                     Examen documentaire :
                                                                          L’examen et l’analyse documentaire ont
VRE (SOURCES LOCALES, PEUPLES AUTOCH-
                                                                          visé de l’information issue de gouverne-
TONES, TRAVAILLEURS INTERNATIONAUX ET
                                                                          ments et/ou de l’industrie (sites Web et
           AUTRES SOURCES)
                                                                          autres publications), de conférences, de
                                                                          rapports de pairs de l’industrie et d’autres
                                                                          publications.

                                                                          Consultations auprès de l’industrie :
                                                                          Ces consultations ont été menées par
                                                                          courriel, au téléphone et en personne.

                                                                          Visites sur le terrain :
                                                                          Une série de visites sur le terrain ont été
   UNE ANALYSE DES PROFESSIONS, LA RÉ-                                    réalisées dans le cadre de missions de
   MUNÉRATION DES TRAVAILLEURS ET DES                                     transfert direct de technologies ou de
       PROJECTIONS DE LA DEMANDE                                          conférences en Norvège, en Islande et
                                                                          aux îles Féroé. À ce moment-là, les cher-
                                                                          cheurs ont visité plusieurs établissements
Pour compléter cette étude, CTAC a demandé au Cen-                        de transformation de poisson et de pro-
tre for Aquaculture and Seafood Development (CASD)                        duits de la mer, et ont rencontré des res-
de procéder à une analyse du secteur des produits de                      sortissants de ces pays qui travaillaient
la mer, et tout particulièrement du niveau de technol-                    auprès d’organisations de recherche clés
ogie utilisée et des pratiques du marché du travail de                    du secteur des produits de la mer.
pays européens représentatifs (Islande, Norvège et
îles Féroé) et aux États-Unis. Le rapport qui suit résume
cette évaluation.

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L'INDUSTRIE DE LA TRANSFORMATION DU POISSON ET DES FRUITS DE MER - du Canada atlantique
/03                   ÉVALUATION-PAYS
LE RÔLE DE LA TECHNOLOGIE DANS LA TRANSFORMATION DES PRO-
DUITS DE LA MER A ÉVOLUÉ RAPIDEMENT CES DIX DERNIÈRES AN-
NÉES, PAR SUITE DU BESOIN DE L’INDUSTRIE D’ACCROÎTRE LA VAL-
EUR DE PRODUCTION, DE FOURNIR DES PRODUITS INNOVATEURS,
D’AMÉLIORER LA PRODUCTIVITÉ ET DE COMPENSER UNE DIMINUTION
DE LA MAIN-D’ŒUVRE.

L’automatisation des procédés et les technologies avancées de transformation ont donc gagné en im-
portance, alors que les transformateurs de poisson et de fruits de mer tentent de maintenir leur compéti-
tivité sur les marchés mondiaux des produits de la mer. D’autres catalyseurs de technologie et d’innova-
tion sont issus de la demande croissante des consommateurs en produits de la mer récoltés/produits de
manière durable et en produits de santé naturels. Dans cette section, nous examinons l’utilisation et le
développement de technologies de transformation de pointe de trois pays européens (à savoir l’Islande,
la Norvège et les îles Féroé). Nous examinons également les États-Unis, car ce pays est considéré com-
me chef de file dans l’adoption de l’automatisation et de la robotique, et que plus de 60 % (en dollars)
des exportations canadiennes de produits de la mer sont destinées à ce marché.

       https://www.canada.ca/fr/peches-oceans/nouvelles/2018/03/peches-et-oceans-canada-pub-
       lie-les-donnees-sur-le-commerce-de-2017--les-exportations-de-poissons-et-de-fruits-de-mer-
       canadiens-continuent-de-s.html

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                                  Compétences Transformation
                                              Transformation Alimentaire
                                                             Alimentaire Canada
                                                                         Canada
/3.1 APERÇU
CES QUELQUES DERNIÈRES ANNÉES, CASD A ÉTÉ LE SEUL PARTENAIRE
NORD-AMÉRICAIN PARTICIPER À UNE INITIATIVE DE RECHERCHE COL-
LABORATIVE HORIZON 2020 DE L’UNION EUROPÉENNE (UE) APPELÉE
PRIMEFISH.

Ce projet vise à créer une boîte à outils pour renforcer la durabilité économique et la compétitivité de
l’industrie européenne des produits de la mer, sur les marchés locaux et mondiaux. L’étude contient une
analyse poussée de la chaîne de valeur dont les données sont issues de tous les aspects des secteurs
des produits de la mer et de l’aquaculture (structure réglementaire, récolte, transformation, marketing,
etc.) liés à la compétitivité et à la performance économique d’entreprises clés du secteur. Le consortium
réunit 16 partenaires académiques / de l’industrie (dont CASD) et un groupe de référence de l’industrie
constitué de 38 grandes sociétés de produits de la mer et d’aquaculture d’Europe, du Canada et du
Vietnam, dont plusieurs sont très présentes dans la transformation du poisson de capture et de l’aqua-
culture.

Dans ce contexte de collaboration, les équipes               De manière générale, selon l’espèce, le poisson est
du projet ont partagé de l’information sur les défis         transformé de manière à produire trois principaux
de l’industrie, le niveau d’investissements tech-            types de produits : poisson frais, poisson surgelé
nologiques, les RH et les données financières et             et poisson salé. La plupart des établissements se
dans de nombreux cas, des comparaisons ont été               spécialisent dans une grande espèce et un type
dressées entre les différents pays pour en évalu-            de produit (morue salée par exemple), et d’autres
er la compétitivité. Nous avons utilisé une partie           ciblent une même espèce et plusieurs types de
de cette information, et avons également recueilli           produits. Ceci est différent des usines du Canada
de l’information lors de visites sur le terrain et de        atlantique, qui traitent souvent plusieurs espèces
missions de transfert de technologie en Norvège,             et un seul type de produit ou un nombre limité de
en Islande et aux îles Féroé. Durant ces missions,           produits. Nos usines sont beaucoup moins spécial-
des représentants de CASD ont visité plusieurs               isées. Cela s’explique du fait que nos activités sont
établissements de transformation de poisson et de            essentiellement de marché portuaire et de nos
fruits de mer, et évalué le niveau de technologie            antécédents voulant que chaque communauté ait
utilisée ainsi que les défis généraux du secteur de          sa propre usine de transformation de poisson. La
la transformation (RH, taille de l’offre, etc.).             concurrence pour les matières premières fait en
                                                             sorte que les usines s’engagent à acheter toutes
Aux fins du rapport, les évaluations-pays ont mis            les prises d’un pêcheur. En Europe, les marchés
l’accent sur les pays possédant des installations de         portuaires fonctionnent différemment. La spécial-
transformation d’espèces aquacoles et d’espèces
pêchées dont les salmonidés aquicoles (saumon
et truite-arc-en-ciel), les espèces commerciales de
cisco (morue et aiglefin) et les espèces pélagiques
commerciales (hareng, maquereau et capelan).

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                                 © Compétences Transformation Alimentaire Canada
isation veut dire qu’on peut investir dans des ca-  n’ont pas suffisamment de produits pour répondre
pacités spécialisées. Un établissement qui traite   à la demande de leurs clients, elles les achètent
plusieurs espèces doit faire des compromis, car il  auprès d’exploitants indépendants plus petits
est impossible d’avoir de la technologie de pointe  (dont la flottille est généralement inférieure à 65
pour chaque espèce. Il existe un problème simi-     pieds) qui vendent leurs produits sur le marché
laire dans le secteur de la récolte, ce qui influe sur
                                                    aux enchères. Toutes les entreprises ont indiqué
la qualité des matières premières que reçoivent     qu’elles éprouvaient des difficultés sur les plans
nos usines.                                         de la démographie et du recrutement des jeunes
                                                    dans l’industrie. Certaines sociétés ont mentionné
Comme exemple de spécialisation observée en les emplois saisonniers pour la transformation et
Europe, citons l’usine de transformation de salmo- d’autres, l’investissement et la dépendance sur les
nidés des îles Féroé, appelée Bakkafrost, qui ne programmes de travailleurs internationaux.
traite que du saumon d’élevage mais sous divers-
es formes pour la consommation : depuis le pois- La technologie utilisée va de robots d’encaissage,
son frais (entièrement éviscéré) jusqu’aux produits de machines automatisées à étêter et fileter, de
surgelés (vendus surgelés au détail), ainsi que des machines de découpe par jet d’eau et de « flow-
sous-produits (flancs surgelés, peau de saumon). lines ». Lorsque nous avons visité ces installations,
Toutes les usines visitées cherchent à utiliser la trois fournisseurs se sont particulièrement démar-
totalité des matières premières, si bien qu’elles qués pour la fourniture de technologie de transfor-
transforment leurs sous-produits en produits à val- mation en Europe. Ce sont Baader (www.baader.
eur ajoutée (têtes séchées, produits d’ensilage ou com/en), Marel (www.marel.com) et Skaginn 3X
farine de poisson et huile de poisson) pour des (www.skaginn3x.com). Baader et Marel organisent
marchés à créneau.                                  tous les ans un important salon professionnel afin
                                                    de promouvoir les technologies existantes et nou-
L’industrie européenne de l’aquaculture (y com- velles. Ces événements attirent toute une panoplie
pris en Norvège, aux îles Féroé et en Islande) d’acteurs mondiaux. Un rapport publié par KPMG
comprend essentiellement de grandes entrepris- LLP en 2014 indique que de manière générale, cer-
es intégrées verticalement qui peuvent contrôler tains pays européens tels que l’Islande, la Norvège,
l’approvisionnement dans leurs établissements de l’Allemagne et le Danemark sont des chefs de file
transformation. Dans la pêche de capture com- de l’adoption de l’automatisation et de la robot-
merciale, il existe une certaine variabilité car ce ique dans le secteur de la transformation du pois-
segment comprend des entreprises indépendan- son et des fruits de mer. Les États-Unis, le Japon
tes et de grandes entreprises intégrées verticale- et la Corée font également partie des chefs de file
ment dont les stratégies varient pour obtenir les au chapitre de l’automatisation et de la robotique.
produits destinés à la transformation. En Islande, En revanche, Norsworthy (2015) a signalé qu’il y
par exemple, la plupart des quotas sont contrôlés avait une absence générale d’investissement dans
par de grandes entreprises intégrées verticale- des technologies de transformation de pointe à
ment qui ont leurs propres navires de pêche et Terre-Neuve-Labrador pour diverses raisons, nota-
approvisionnent leurs propres usines. Si elles mment la diversité des espèces transformées.

                DE MANIÈRE GÉNÉRALE, LES TRANSFORMATEURS NON CANA-
                DIENS DE POISSON ET DE FRUITS DE MER SEMBLAIENT ÉPROUVER
                LES MÊMES DIFFICULTÉS QUE LEURS PAIRS CANADIENS.

                                                       12
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/3.1.1 LES ÎLES FÉROÉ
APERÇU                                                         DÉBARQUEMENTS DE PÊCHES DE CAPTURE DES
                                                                ÎLES FÉROÉ - 2016 (EN MILLIONS DE TONNES)
En 2016, les îles Féroé comptaient 49 864 habitants.
Ce pays a une longue histoire dans le domaine des
pêches et de l’aquaculture, une tendance qui se
poursuit encore aujourd’hui.

En 2015, la FAO (Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture) classait les îles Féroé
au 31e rang pour la production en milieu sauvage
(pêche de capture) (FAO, 2017, p 9). Au total, 751 000
tonnes ont été récoltées en 2016 pour une valeur de
867,8 millions DKK (176,3 millions CAD). La Figure 1
présente une ventilation des débarquements selon
le poids et la Figure 2, selon la valeur (Statistics Faroe
Islands, 2017).

En 2016, l’industrie de l’aquaculture a récolté 68 271
tonnes (poids éviscéré) de saumon (Statistics Faroe
Islands, 2017).                                                            Morue       Aiglefin      Goberg        Autres
                                                                     Figure 1. Volume total (en tonnes) des débarquements de
En 2016, l’industrie de la pêche et de l’aquaculture                             poisson de capture des îles Féroé
employait 3 920 personnes dans les secteurs pri-
maires et secondaires. Le taux de chômage en 2016
                                                               DÉBARQUEMENTS DE PÊCHES DE CAPTURE DES
était moins de 3 % (Statistics Faroe Islands, 2017).
                                                                   ÎLES FÉROÉ - 2016 (EN MILLIONS DKK)
Toujours en 2016, le nombre total d’immigrants se
chiffrait à 1 622, dont 246 (15 %) étaient issus de pays
non nordiques (Statistics Faroe Islands, 2017).

Les citoyens de la Finlande, de la Suède, de la Nor-
vège, du Danemark, de l’Islande et du Groenland
peuvent travailler librement aux îles Féroé. Ils n’ont
pas besoin de permis de travail. Les citoyens de l’UE
hors de la Scandinavie doivent cependant obtenir un
permis de travail, tout comme d’ailleurs ceux de pays
hors de l’UE et de la Scandinavie. (Taks, 2017)

                                                                           Morue       Aiglefin      Goberg        Autres
                                                                    Figure 2. Valeur totale (en millions de DKK) des débarque-
                                                                           ments de poisson de capture des îles Féroé.
                                                          13
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VISITE D’USINE : BAKKAFROST

       BAKKAFROST
       https://www.bakkafrost.com/

Bakkafrost est le plus important producteur salmoni-
cole des îles Féroé. Il s’agit d’une importante compag-
                                                                  Pêches
nie de salmoniculture intégrée verticalement, qui ex-                                                     Récolte
erce un contrôle sur toute la chaîne de valeur (Figure
                                                                  Pélagic
3), depuis les aliments pour poisson aux produits finis
à valeur ajoutée. La traçabilité est ainsi inégalée et la
qualité est toujours élevée.

En 2016, Bakkafrost comptait plus de 1 000 employés               Farine de
et avait un chiffre d’affaires de 3 202,7 millions DKK                                                  Transforma-
                                                                poisson - huile
(651,0 millions CAD).                                            et aliments                            tion primaire

En 2014, la société a dévoilé son plan de dépenses en
capital pour la période 2014-2020. Elle proposait d’in-
vestir des millions de DKK dans de nouvelles technolo-
gies pour améliorer ses installations de transformation,
                                                                                                          Produits
ses bateaux viviers et la production de saumoneau. En
2016, Bakkafrost a remplacé sept usines par un seul               Écloserie                               à valeur
établissement de transformation polyvalent ultramod-                                                      ajoutée
erne de 4 000 mètres carrés aménagé à Glyvrar, et
construit un nouveau bateau vivier pouvant transporter
450 tonnes de poisson de leurs fermes.

La capacité de production journalière de l’usine de                Étape
transformation est d’environ 100 tonnes de produits à              d’eau                                 Logistique
valeur ajoutée (PVA) destinés à la consommation et à               douce
la restauration. La plupart de la technologie de la nou-
velle installation de transformation provient de Baader
ou de Marel. À la fin de la chaîne de transformation, on
utilise des robots d’encaissage pour palettiser les pro-
duits finis. La chaîne de production comprend de nou-             Étape de
velles technologies, notamment un nouveau système                                                        Vente et
                                                                  l’eau de
d’étourdissement électrique, une chaîne de refroidisse-              mer                                 marketing
ment améliorée, des éviscérateurs automatisés (par ex.,
éviscérateur de saumon Baader 144), nettoyage NEP et
l’utilisation du logiciel de traçabilité INNOVA de Marel.

                                                                          Figure 3. Chaîne de valeur intégrée
                                                                             verticalement de Bakkafrost

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/3.1.2 ISLANDE
APERÇU
                                                                                                 PANNE DE CAPTURE
En 2017, l’Islande comptait 332 529 habitants (Statis-
                                                                                                 DES PÊCHES EN
                                                                                                 ISLANDE
tics Iceland, 2017). Ce pays a une longue histoire dans
le domaine des pêches, qui sont très importantes pour
l’économie. L’industrie islandaise des pêches met beau-
coup d’accent sur la qualité, l’utilisation des sous-pro-
duits et la maximisation de la valeur.
                                                                     400k

                                                                                                   336 562
En 2015, la FAO classait l’Islande au 19e rang pour la
                                                                      300k
pêche en milieu sauvage (pêche de capture) (FAO,                                243 871
2018). Au total, 1 319 395 tonnes ont été récoltées pour                                                           214 954
                                                                         200k
une valeur de 151 301 060 ISK (1,8 million CAD). La Fig-                                        168 251

ure 14 présente une ventilation des débarquements
                                                                         100k
selon le poids et la Figure 2, selon la valeur (Statistics                             58 093
                                                                                                                       69 975
Iceland, 2016).                                                                                           48 165
                                                                                                                                     44 005
                                                                              0                              12 448                          48 110
                                                                                                                             6 316
                                                                                                                                         11 536

                                                                                                                              Ro e
                                                                                                                                      e
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                                                                                                                                    n
                                                                                                                                  ug
L’emploi total pour la pêche de capture et l’aquaculture

                                                                                                                          ap u
                                                                                                                                  or

                                                                                                                       aq efi

                                                                                                                                 an
                                                                                                                                  a

                                                                                                                                  g

                                                                                                                                 r
                                                                                                                               re
                                                                              M

                                                                                                                               er

                                                                                                                              eu
                                                                                                                              oi
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                                                                                                                              gl

                                                                                                                              g

                                                                                                                             s
                                                                                                                          ue

                                                                                                                          ob

                                                                                                                            n
                                                                                                                           N

                                                                                                                          an
                                                                                                                          Ai

                                                                                                                            e
                                                                                                                          Bl
                                                                                  on

                                                                                                                         er
                                                                                                                          a
s’établissait à environ 7 316 personnes en 2015 (Statis-

                                                                                                                         tt

                                                                                                                       ue
                                                                                                                       an
                                                                                                                        G

                                                                                                                       er
                                                                                                                        C

                                                                                                                       es
                                                                                                                       el
                                                                                                                       n

                                                                                                                      ni
                                                                                                                     ve
                                                                              um

                                                                                                                   ng
                                                                                                                    la

                                                                                                                     H

                                                                                                                   ap
                                                                                                                    M

                                                                                                                    èt

                                                                                                                    tr
                                                                                                                   ta
                                                                                                                  re
                                                                                                                 er

                                                                                                               Au
                                                                             Sa

                                                                                                                 Fl

                                                                                                                Li
                                                                                                                in
                                                                                                                 C
                                                                                                                C
tics Iceland, 2016), et le taux de chômage était de 4 %

                                                                                                              M

                                                                                                             pr
                                                                                                             de

                                                                                                          ai
                                                                                                         fs

                                                                                                       fr
                                                                                                      eu
(Statistics Iceland, 2016).

                                                                                                     à
                                                                                                    O

                                                                                                   n
                                                                                                 ie
                                                                                               ég
                                                                                             rv
                                                                          Figure 4. Volume total (en tonnes) des débarque-

                                                                                           no
                                                                                         g
                                                                                       en
                                                                              ments de poisson de capture de l’Islande

                                                                                    ar
                                                                                  H
 Nationalité                         Nombre        %
 Islande                             304 806       92,6
 Pays nordiques                      1 578         0,5
                                                                   80M
Autres pays européens (UE)           19 064        5,8
                                                                     60 963 620
États-Unis                           567           0,2             60M

Afrique                              396           0,1
Asie                                 2 058         0,6              40M

    Tableau 1. Citoyenneté en Islande, selon la national-
                                                                    20M
                 ité (Statistics Iceland, 2016)                                 13 442 527
                                                                                                9 977 961
                                                                                                              5 666 444
Le Tableau 1 présente les données de citoyenneté de                      0
                                                                                                                             2 683 778
                                                                                                                                              9 012 841

2015 pour l’Islande (Statistics Iceland, 2016). Les citoy-
                                                                                                                    Ro e
                                                                                                                            e
                                                                                                                           u

                                                                                                                          n
                                                                                                                        ug

                                                                                                                 ap u
                                                                                                                        or

                                                                                                              aq efi

                                                                                                                       an
                                                                                                                        a

                                                                                                                        g

                                                                                                                       r
                                                                                                                     re
                                                                                                                     M

                                                                                                                     er

                                                                                                                    eu
                                                                                                                    oi
                                                                                                                    el
                                                                                                                    gl

                                                                                                                   ng

ens d’États appartenant à l’Espace économique eu-
                                                                                                                   es
                                                                                                                 ue

                                                                                                                 ob

                                                                                                                  N

                                                                                                                 an
                                                                                                                 Ai

                                                                                                                 Bl
                                                                             on

                                                                                                                er
                                                                                                                ra

                                                                                                                tt

                                                                                                              ue
                                                                                                              an
                                                                                                               G
                                                                                                               C

                                                                                                              es
                                                                                                              el
                                                                                                              n

                                                                                                             ni
                                                                                                            ve
                                                                                                              e
                                                                         um

                                                                                                          ng
                                                                                                           la

                                                                                                            H

                                                                                                          ap
                                                                                                           M

                                                                                                           ét

                                                                                                           tr
                                                                                                          ta

ropéen (EEE) et à la Zone européenne de libre-échange
                                                                                                         re
                                                                                                        er

                                                                                                      Au
                                                                     Sa

                                                                                                        Fl

                                                                                                       Li
                                                                                                       in
                                                                                                        C
                                                                                                       C
                                                                                                     M

                                                                                                    pr
                                                                                                    de

(ZELE) n’ont pas besoin de permis de séjour spécial
                                                                                                 ai
                                                                                                fs

                                                                                              fr
                                                                                             eu

                                                                                            à
                                                                                           O

                                                                                          n

pour demeurer en Islande, mais ils doivent s’enregis-
                                                                                        ie
                                                                                      ég
                                                                                    rv

trer auprès de Registers Iceland (https://www.skra.is/
                                                                                  no

                                                                            Figure 5. Valeur totale (en milliers d’ISK) des
                                                                                g
                                                                              en

english/individuals/). C’est là que se trouve l’information
                                                                           ar

                                                                         débarquements de poisson de capture de l’Islande
                                                                         H

sur le séjour permanent des citoyens de l’EEE et/ou de
la ZELE. Un ressortissant d’un pays hors de l’EEE et/ou
de la ZELE qui compte séjourner en Islande pendant
plus de trois mois doit posséder un permis de séjour
valable (The Directorate of Immigration, 2018).

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VISITES D’USINES
Des visites sur le terrain ont été menées du 11 au 15 septembre 2017 dans trois régions : Reykjavik à l’ouest, Grin-
davik au sud-ouest et Vestmannaeyjar au sud, dans les Westman Islands (Figure 6).

                                           Figure 6. Carte de l’Islande

                                 VOIR CETTE CARTE
                                 http://africatwin.com.pl/showthread.php?t=16182

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HB GRANDI

       SITE WEB D’ENTREPRISE                                 la production de produits de grande qualité à base de
       https://www.hbgrandi.com/                             poisson sauvage pris dans les eaux islandaises; et au
                                                             respect de l’environnement marin. Mais le facteur clé
                                                             de réussite est, selon l’entreprise, l’engagement de ses
HB Grandi hf. est une des plus importantes entreprises       employés à produire des produits de qualité.
de fruits de mer de l’Islande. Son siège social et ses
principales installations de transformation se trouvent à    HB Grandi a fait l’acquisition de trois nouveaux cha-
Reykjavik. C’est une société intégrée verticalement dont     lutiers de pêche fraîche construits en 2017, chacun
les activités sont la pêche, la transformation et la com-    d’eux étant doté de technologie embarquée de ma-
mercialisation de poissons démersaux et pélagiques.          nipulation automatisée du poisson et d’un système de
La flottille de pêche et les usines de transformation de     transformation plus automatisé installés par Skaginn
HB Grandi emploient environ 800 personnes. En raison         3X, un fabricant islandais d’équipement de transforma-
de pénuries de main-d’œuvre en Islande, la société           tion du poisson. L’Engey Re 91 (Figure 7) est un des na-
a recours à des travailleurs étrangers de 23 pays qui        vires de pêche les plus perfectionnés en Islande. Il est
habitent en permanence dans le pays. Le salaire men-         doté de meilleures technologies de manipulation et de
suel moyen d’un travailleur d’usine est de 4 250 CAD,        transformation du poisson (p. ex., la technologie primée
alors que les pêcheurs reçoivent un pourcentage de la        SUB-CHILLING de Skaginn 3X), d’une nouvelle tech-
valeur de la prise.                                          nologie de photographie qui classe tous les poissons
                                                             selon la taille et l’espèce, ce qui facilite une traçabilité
HB Grandi exploite trois usines en Islande de même           complète.
que trois chalutiers-usines réfrigérés, quatre chalutiers
de pêche fraîche et deux navires de pêche pélagique.                 https://www.seafoodsource.com/news/
La société a des quotas de 45 487 tonnes de poissons
                                                                     supply-trade/hb-grandi-trawler-eng-
démersaux et de 112 157 tonnes de poissons pélagiques.
Elle exploite aussi une usine de farine de poisson ainsi             ey-equipped-with-skaginn-3x-process-
que deux filiales, une pour la production de rogue et                ing-technology
l’autre pour la production de produits de la mer secon-
                                                             En avril 2018, HB Grandi a conclu un marché avec Marel
daires à valeur ajoutée (p. ex., plats de poisson préparé,
                                                             pour l’installation d’un système FleXicut et d’emballe-
terrines de poisson).
                                                             uses-calibreuses à bord de son nouveau chalutier-con-
                                                             gélateur.
Selon la société, sa réussite tient à plusieurs facteurs,
dont son accent sur les technologies avancées de
pêche et de transformation (les navires et les usines                 https://marel.com/fish-processing/news/
étant dotés de technologies de transformation du pois-                flexicut-marine-to-be-installed-aboard-hb-
son issues des entreprises islandaises Skaginn 3X, Val-               grandi/5474
ka et Marel); au développement continu de produits; à
                                                             En mai 2014, HB Grandi a finalisé un investissement
                                                             dans une portionneuse de marque Revo de Marel, dont
                                                             la société faisait l’essai à son usine de transformation
                                                             de poissons démersaux de Reykjavik.

                                                                     https://www.seafoodsource.com/news/
                                                                     supply-trade/hb-grandi-trawler-eng-
                                                                     ey-equipped-with-skaginn-3x-process-
                                                                     ing-technology

Figure 7. Un des plus récents navires de pêche de HB Grandi,
              le Engey RE91, construit en 2017
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VISIR

       SITE WEB D’ENTREPRISE
       http://www.visirhf.is/is/um-visi/english

Vísir est une société de pêche expérimentée et innova-      actuellement à fabriquer une boisson santé, de la « li-
trice qui exploite exclusivement cinq palangriers et un     monade à base de collagène marin » (Figure 9), conçue
établissement de transformation ultramoderne à Grin-        en collaboration avec le groupe Iceland Ocean Cluster.
davik, ayant une capacité de production journalière
de 100 tonnes de morue. La société traite 60 tonnes
de morue fraiche et 15 tonnes de morue salée par jour
(soit de 35 à 40 tonnes de poids humide). La chaîne de
transformation du poisson frais (Figure 8) emploie 60
personnes par quart de travail et est dotée d’équipe-
ment automatique d’étêtage, de filetage, d’épiautage
et de portionnage (système Flexicut de Marel), ainsi
que de robots d’encaissage pour le déchargement des
bacs pour poissons et la palettisation de fin de ligne.
Son installation de pointe est de conception novatrice
purement islandaise. Visir a collaboré avec de nom-
breuses sociétés de haute technologie et organisations
de recherche islandaises (telles de MATIS), qui sont à
l’avant-garde du développement et de la fabrication
d’équipement de pêche de calibre mondial.

Visir a comme philosophie d’utiliser au maximum la to-
talité de ses prises, et d’extraire la plus grande valeur            Figure 9. Limonade à base de collagène marin
des ressources océaniques. Les têtes et les carcasses
sont rassemblées et vendues à Haustak, un établisse-
ment de séchage de poisson de Grindavik apparte-
nent en copropriété à Visir. Visir est également copro-
priétaire de Codland, qui érige une usine de collagène
à proximité de l’usine de séchage de Grindavik. Visir
fournira des peaux de poisson à Codland qui en ex-
traira du collagène. Les extraits de collagène servant

Figure 8.Usine de transformation de morue Visir dotée d’équi-
    pement de transformation du poisson Baader et Marel

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THORFISH

       SITE WEB D’ENTREPRISE
       http://www.thorfish.is/

Thorfish est une société de transformation de poisson
intégrée verticalement de taille moyenne de Grinda-
vik, une petite ville de pêche de la péninsule sud de
l’Islande. Thorfish transforme essentiellement des es-
pèces de poisson démersal et de poisson pélagique.
La société possède quatre palangriers et trois cha-
lutiers-congélateurs.

Thorfish a également créé plusieurs filiales, dont :

     EHF – un service de fournitures de pêche issu de
     la fusion du service d’engins de pêche de Thorfish
     et de SH

     Haustak – la plus importante sécherie de l’Islande

     Salt Refinery – exploitée par Haustak, qui reçoit
     du sel usé issu des procédés de transformation
     de morue de Thorfish Ltd. Le sel est raffiné et ven-
     du pour être réutilisé dans des applications telles
     que le sel de voirie

Codland – Société de R&D qui cherche à améliorer la
transformation du poisson et l’utilisation des matières
premières. L’organisation met l’accent sur la produc-
tion du poisson salé frais, mais elle produit également
du poisson démersal frais et surgelé ainsi que des es-
pèces pélagiques. La production journalière s’élève
en moyenne à 40 tonnes de morue salée (produite
à partir de 100 tonnes de poisson frais) et la société
emploie quelque 45 personnes. L’installation est très
automatisée et est dotée d’équipement automatique
d’étêtage, de filetage, de saumurage par injection, de
remplissage/superposition et d’extraction de protéines.
Certaines opérations se font manuellemment, tels que
l’ablation de la langue de morue, l’inspection et le par-
age. Tous les sous-produits sont ramassés et vendus.
Les têtes et les carcasses sont vendues à Haustak qui
les sèche, alors que les vessies natatoires sont em-
ballées et surgelées pour les marchés asiatiques. Les
peaux sont rassemblées et fournies à Codland pour
l’extraction de collagène.

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HAUSTAK

        SITE WEB D’ENTREPRISE
        http://www.haustak.is/

Haustak est une usine de transformation très unique (Figure 10). Située à Grindavik, cette usine se spécialise
dans les sous-produits de poisson séché. Elle appartient à deux transformateurs de poisson locaux, à savoir Vi-
sir et Thorfish, qui fournissent des têtes fraîches et des carcasses. Visir et Thorfish ont créé Haustak pour traiter
spécifiquement leurs sous-produits de poisson. Les principaux produits sont les têtes et les carcasses séchées
qui sont un produit créneau spécifique destiné à une importante tribu locale du Nigéria. La compagnie fonctionne
toute l’année et emploie environ 50 personnes. Elle produit 15 000 tonnes de sous-produits de poisson séché par
année (rendement approximatif de 20 %) à partir de 75 000 tonnes de sous-produits de poisson frais.

Figure 10. Sécherie Haustak à              Figure 11. Vapeur d’une centrale           Figure 12. Pesage et ensachage
Grindavik, Islande                         géothermique de Grindavik qui              de produits de poisson séché
                                           fournit de l’énergie à la sécherie         chez Haustak

Haustak tire parti de l’énergie thermique produite par une centrale géothermique avoisinante (Figure 11) pour
faire fonctionner sa technologie spécialisée de séchage multi-étapes. Les têtes et les carcasses sont triées et dis-
posées manuellement sur des cadres de séchage, et sont ensuite chargées par des robots d’encaissage sur un
convoyeur qui les dépose dans une chambre de pré-séchage, où les têtes et les carcasses demeurent durant cinq
à sept jours. Les cadres de têtes et de carcasses séchées sont ensuite transportées dans une salle post-séchage
pour continuer le séchage. Lorsque le séchage est terminé, les robots d’encaissage déposent les produits de
poisson séché dans de grands bacs (à poisson) et entassent les cadres vides. Des chariots élévateurs à fourches
sont utilisés pour transporter les bacs dans l’aire d’emballage/ensachage, où les sous-produits sont emballés
dans des sacs de jute écologiques à l’aide d’un système de pesage / d’ensachage automatisé (Figure 12). Une fois
remplis, les sacs sont chargés dans un conteneur d’expédition hygiénique par des chariots élévateurs à fourches
spéciaux qui les entassent en rangées de six sacs.

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