L'initiative Ecopop est inhumaine et dangereuse - Conférence de presse, lundi 6 octobre 2014
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L'initiative Ecopop est inhumaine et dangereuse Conférence de presse, lundi 6 octobre 2014 Comité Suisse solidaire, Waisenhausplatz 21, 3011 Bern www.non-a-ecopop.ch, info@non-a-ecopop.ch
Berne, le 6 octobre 2014 Communiqué du Comité Suisse solidaire – Non à Ecopop L’initiative Ecopop est inhumaine et dangereuse Le Comité Suisse solidaire – Non à Ecopop a démontré aujourd’hui, lors de sa conférence de presse à Berne, pourquoi l’initiative Ecopop est inhumaine et dangereuse. Le comité a insisté sur le fait que l’initiative n’offre aucune solution aux problèmes environnementaux. Au contraire, elle menace les conditions de travail et les emplois, affaiblit la vie culturelle et le monde de l’éducation, elle stigmatise les migrantes et migrants en tant que boucs émissaires. L’initiative Ecopop prétend protéger l’environnement. Mais au lieu de promouvoir des solutions intelligentes pour une économie durable et la protection de l’environnement, elle mise sur l’exclusion et un contrôle paternaliste des naissances dans les pays en voie de développement. Regula Rytz, conseillère nationale et co-présidente des Verts suisses, a indiqué dans son discours les causes effectives des problèmes environnementaux : « Comme cause des problèmes globaux d’environnement, Ecopop met le nombre de personnes en avant au lieu de s’attaquer au gaspillage dans les pays industriels et émergents. Cette politique de bouc émissaire est inhumaine et dangereuse. » En outre, elle a mis l’accent sur l’importance de s’engager contre cette initiative : « Notre objectif principal consiste à éviter l’impasse Ecopop. Seulement avec un Non à l’initiative pouvons-nous maintenir des relations régulées entre la Suisse et les pays voisins, ce qui ouvrira la voie à une politique efficace d’environnement et de développement. » Rita Schiavi, membre du comité directeur d’Unia et membre du bureau de l’Union syndicale suisse, a expliqué les effets désastreux de l’initiative sur la place industrielle suisse. La Suisse perdrait des emplois et la pression sur les conditions de travail s’accroitrait. « L'initiative Ecopop est dangereuse pour nos conditions de travail ainsi que pour le développement économique de la Suisse. Les syndicats et les organisations de travailleurs opposent par conséquent un NON catégorique à Ecopop ! » Emine Sariaslan, présidente du Forum pour l’intégration des migrantes et migrants, a insisté sur l’importance des migrantes et des migrants pour la Suisse : « Sans migration, la plupart de ces pays auraient d'énormes difficultés à trouver de la main d'œuvre dans certains domaines et la Suisse ne ferait pas exception. Face à la pénurie de main d'œuvre spécialisée, les migrantes et migrants ne sont donc pas le problème mais bien la solution ! » En outre, il est présomptueux de penser qu’un contrôle paternaliste des naissances dans les pays en voie de développement aiderait à résoudre les problèmes en Suisse. Ada Marra, conseillère nationale socialiste a précisé : « Il faut renforcer le droit des femmes à la formation, au travail, à la liberté. Pas en distribuant des préservatifs parce que les pays industrialisés craignent pour leur taux d'oxygène ou espace vital. Il faut combattre la pauvreté en donnant des droits aux individus et en améliorant l'environnement social, économique et environnemental, pas en distribuant des contraceptifs. » Comité Suisse solidaire, Waisenhausplatz 21, 3011 Berne, www.non-a-ecopop.ch, info@non-a-ecopop.ch
Guy Krneta, auteur et co-initiateur de la journée de l’art contre Ecopop, a démontré qu’Ecopop exerçait également une influence sur les acteurs du milieu de la culture en Suisse : « Les conséquences d'une acceptation de l'initiative Ecopop seraient très graves pour l'art et les institutions culturelles. L'initiative mènerait à une rupture avec l'Europe, elle défavoriserait et isolerait les artistes de Suisse. » L’initiative aurait également des conséquences pour l’éducation et la recherche en Suisse, comme l’a expliqué Iván Ordás Criado, membre du comité directeur de l’Union des étudiant-e-s de Suisse : « Nos étudiantes et étudiants, nos chercheuses et chercheurs et, par conséquent notre société, profitent de la mobilité internationale et de l‘échange du savoir, des échanges culturels et linguistiques. Ces échanges permettent aux enseignements et à la recherche suisse de se développer et d‘offrir une formation de haute qualité. Ils permettent une transmission du savoir et le partage des connaissances dans le monde entier. Si l’initiative Ecopop est acceptée, la diversité de la formation en Suisse sera largement limitée et les programmes d'études et de recherches dans l‘espace international des hautes écoles seront en danger. » Tous les discours se trouvent sur : www.non-a-ecopop.ch (médias) Le Comité Suisse solidaire – Non à Ecopop est composé de plus de 35 organisations. Ce comité réunit des partis de gauche, des organisations de migrant-e-s, des syndicats et des associations d’employé-e-s. Les professionnel-le-s de la culture et l’Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES) participent également à la campagne de votation contre Ecopop. Le samedi 1er novembre 2014, le comité organise une large manifestation sur la Place fédérale à Berne. Pour en savoir plus : Regula Rytz, co-présidente du comité, 079 353 86 38 Rita Schiavi, co-présidente du comité, 079 440 89 20 Intervenant-e-s dans l’ordre de passage: • Regula Rytz, conseillère nationale et co-présidente des Verts Suisse • Rita Schiavi, membre du Comité directeur d'UNIA et du comité de l'USS • Emine Sariaslan, présidente du Forum pour l'Intégration des Migrantes et des Migrants • Ada Marra, conseillère nationale du Parti socialiste suisse • Guy Krneta, Auteur, membre de la Spoken-Word-Formation «Bern ist überall» et co-fondateur du réseau «Kunst+Politik» • Iván Ordás Criado, membre de la direction de l'Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES) Comité Suisse solidaire, Waisenhausplatz 21, 3011 Berne, www.non-a-ecopop.ch, info@non-a-ecopop.ch
Brève présentation du comité Le 30 novembre 2014, nous voterons sur l'initiative populaire "Halte à la surpopulation - Oui à la préservation durable des ressources naturelles", ou "Initiative Ecopop". Le "Comité Suisse solidaire - non à Ecopop" a été créé dans le but d'opposer à Ecopop un NON très clair. Il est composé principalement de syndicats, d'organisations de migrant-e-s, de partis politiques (Parti socialiste suisse, Les Verts suisses, ...), des jeunesses de parti (JUSO, Jeunes Verts suisses) ainsi que d'autres organisations de la société civile. Pour les raisons suivantes, le "Comité Suisse solidaire - non à Ecopop" défend le NON le 30 novembre 2014 à l'initiative inhumaine de dangereuse qu'est Ecopop: Ecopop fera des migrant(e)s des personnes de seconde classe Ecopop fera baisser les salaires et des emplois seront menacés Ecopop affaiblira l'AVS et mettra en danger les soins aux personnes âgées Avec cette pseudo solution, la protection du climat et du paysage sera plus difficile Ecopop fera fausse route à la collaboration suisse au développement Ecopop fait des migrant(e)s des boucs émissaires Membres: Partis / jeunesses de parti PSS - parti socialiste suisse www.sp-ps.ch Femmes socialistes suisses www.sp-frauen.ch Les Verts suisses www.gruene.ch JUSO suisse www.juso.ch Jeunes vert-e-s suisse www.jungegruene.ch La gauche Berne www.al-be.ch AL-Alternative Liste Zürich www.al-zh.ch Parti suisse du travail www.pst.ch Sinistra ecologia e libertà www.sinistraecologialiberta.it solidaritéS www.solidarites.ch Syndicats Unia www.unia.ch SGB - USS www.uss.ch Gewerkschaftsbund Kanton Bern www.gewerkschaftenbern.ch syndicom - syndicat des médias et de la communication www.syndicom.ch vpod-ssp www.vpod.ch Comité Suisse solidaire, Waisenhausplatz 21, 3011 Berne, www.non-a-ecopop.ch, info@non-a-ecopop.ch
Organisation de migrant-e-s FIMM Suisse - Forum pour l'intégration des Migrantes et des Migrants www.fimm.ch ECAP - Institut pour la formation continue et l’éducation permanente www.ecap-fondazione.ch Solidarité sans frontières www.sosf.ch Droit de Rester Lausanne www.droit-de-rester.blogspot.ch Stopexclusion Genève www.stopexclusion.ch SPAZ - Collectif de soutien aux sans-papiers de Zurich www.sans-papiers.ch/index.php?id=184 Fabbrica di Zurigo www.fabbricadizurigo.ch Conseil de la Diaspora Africaine de Suisse www.africancouncil.ch IGIF - Fédération des Travailleurs immigrés de Suisse Föderation der Alevitischen Gemeinden in der www.inforel.ch/i2884 Schweiz FEKAR - Fédération des associations kurdes en Suisse Association culturelle kurde - turques - suisse www.kutuesch.blogspot.ch AFKICV - Association pour le Fonds kurde Ismet Chérif Vanly www.afkicv.org MIGRAF - Association de la Migration Africaine www.darksite.ch/migraf/ Comunidad Ecuatoriana Suiza Second@s Plus Suisse www.secondos-plus.ch IG Binational Oeuvres d'entraide / paroisses / organisations TERRE DES FEMMES Suisse www.terre-des-femmes.ch SPM Suisse - Société pour les peuples menacés www.gfbv.ch Paroisse Johannes Berne www.johannes.gkgbe.ch cfd – L'ONG féministe pour la paix www.cfd-ch.org GSsA - Groupe pour une Suisse sans armée www.gssa.ch Nomes - Le Nouveau Mouvement Européen Suisse www.europa.ch SRF - Conseil suisse pour la paix www.friedensrat.ch Femmes contre Ecopop www.cfd-ch.org Solidar Suisse www.solidar.ch Comité Suisse solidaire, Waisenhausplatz 21, 3011 Berne, www.non-a-ecopop.ch, info@non-a-ecopop.ch
Bref Argumentaire L’initiative Ecopop est inhumaine et dangereuse parce que • Elle fera des migrant(e)s des personnes de seconde classe. L’histoire montre que si l’économie a besoin de main-d’œuvre, elle va la chercher. Ce serait aussi le cas si l’initiative était acceptée. Les patrons iraient simplement chercher plus de résident(e)s de courte durée, dont la situation juridique est moins bonne aujourd’hui que celle des résident(e)s de longue durée. C’est inhumain. Car les titulaires d’une autorisation de séjour de courte durée doivent vivre constamment dans la peur, s’ils perdent leur em- ploi, de perdre aussi leur autorisation. Les familles éclateraient parce que les con- joints et les enfants pourraient ne plus avoir du tout le droit de séjourner en Suisse. • Elle fera baisser les salaires et que des emplois seront menacés. Il est facile de mettre les résident(e)s de courte durée et les frontaliers/frontalières sous pression au point de leur faire accepter des salaires moindres et des conditions de travail moins bonnes. De ce fait, ce seront les conditions de travail de tout le monde qui se retrou- veront tôt ou tard aussi sous pression. De plus, Ecopop signera la fin des accords bi- latéraux. Or, vu l’absence de relations structurées avec l’Union européenne, des em- plois seront délocalisés à l’étranger et d’autres supprimés. • Elle affaiblira l’AVS et mettra en danger les soins aux personnes âgées. La main- d’œuvre venue en Suisse ces dernières années est un soutien significatif pour l’AVS. C’est la raison pour laquelle tous les scénarios catastrophes sur les finances de l’AVS se sont avérés faux. Et celle-ci continue à enregistrer des excédents. Avec Ecopop, ces cotisant(e)s manqueront et l’AVS sera en difficulté. À cause de l’initiative, on manquera également de personnes pour dispenser des soins aux personnes âgées et leur apporter assistance. Les soins à domicile et les EMS devraient réduire leur offre. • Parce qu’avec la pseudo solution d’Ecopop, la protection du climat et du pay- sage sera plus difficile. Que les gens vivent en Suisse ou ailleurs n’a aucune in- fluence sur le climat. Qui veut protéger celui-ci doit agir au niveau de la restructura- tion du système énergétique et de sa consommation des ressources. De plus, Ecopop ne résoudra pas le mitage du territoire et ne protégera pas le paysage. Pour cela, il faudrait s’attaquer aux problèmes de l’aménagement du territoire, au lieu de freiner le développement de ce dernier. • Elle fera faire fausse route à la collaboration suisse au développement. Pratiquer une coopération au développement judicieuse, c’est lutter contre la pauvreté. Ecopop veut au contraire investir des sommes absurdes dans la contraception et en retirer à la lutte contre la pauvreté. Ce n’est pas de préservatifs et de pilules contraceptives gratuits dont on a besoin, mais de formation, de travail et de soins médicaux. De plus, il faut avant tout améliorer la position sociale des jeunes filles et des femmes. Le planning familial ne fonctionne que si les femmes peuvent prendre elles-mêmes leur vie en main. • Elle fait des migrant(e)s des boucs émissaires. Les migrant(e)s font depuis long- temps partie de la Suisse. Ils fournissent une contribution importante à notre richesse économique et culturelle. Au lieu de favoriser leur intégration, Ecopop en fait les boucs émissaires des problèmes dont nous portons nous-mêmes la responsabilité. Cela attise la xénophobie. Comité Suisse solidaire, Waisenhausplatz 21, 3011 Berne, www.non-a-ecopop.ch, info@non-a-ecopop.ch
Cette fois, nous serons au rendez-vous! Regula Rytz, conseillère nationale et co-présidente des Verts Suisse Le 9 février dernier, le vote en faveur de l’initiative contre l’immigration de masse a surpris et a suscité de vives préoccupations. La question de savoir si nous pourrons sauver la voie bilatérale est maintenant ouverte. Le Conseil fédéral présentera très certainement ce mercredi un mandat de négociation avec l’UE et en décembre, un projet de loi d’application devrait être soumis à consultation. Parallèlement, de nombreuses organisations tentent de limiter les dommages causés par le vote du 9 février. Les Verts et les partis du centre invitent par exemple le Conseil fédéral à proposer une mise en œuvre euro-compatible du nouvel article constitutionnel. Un mouvement de citoyens envisage quant à lui de déposer une sorte d’initiative de « correction ». Cela prendrait des années avant qu’on puisse se prononcer. Ce qui est sûr aujourd’hui : la prochaine étape, et la plus importante, pour lutter contre l’isolement politique de la Suisse est un refus clair et cinglant le 30 novembre prochain. Cette initiative imposerait un système de contrôle de l’immigration encore plus restrictif et chaotique et donnerait comme mandat constitutionnel de mener une politique de natalité dans d’autres pays. Pour Ecopop, c’est le nombre de personnes qui est responsable des problèmes environnementaux, et pas les pays industrialisés et émergents aux modes de vie gourmands en ressources. Cette politique du bouc émissaire est dangereuse et inhumaine. Pour combattre cette initiative isolationniste, un comité regroupant plus de 35 organisations s’est créé, le « Comité Suisse solidaire – Non à Ecopop ». Ce comité, qui réunit tant les partis roses-verts, que des syndicats ou encore des associations de migrant-e-s, fonctionne indépendamment d’EconomieSuisse et des partis bourgeois. Des acteurs de la vie culturelle et l’Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES) vont également participer activement à la campagne. Au mois d’août déjà, le comité « Oui à l’environnement – Non à Ecopop » a lancé sa campagne pour dénoncer les fausses promesses d’Ecopop. Diverses personnalités sont engagées dans ce comité : des représentant-e-s du WWF, de Greenpeace, de Pro Natura, des sciences de l’environnement ou encore d’associations environnementales proches du secteur de l’économie ou de l’énergie, mais également les partis écologistes. Ils démontrent ensemble qu’Ecopop ne fait que déplacer les problèmes environnementaux au lieu de les résoudre : cette initiative empêche donc que des solutions véritablement efficaces soient mises sur pied (http://environnement-oui-ecopop-non.ch/home.html). Ce fort engagement contre Ecopop porté par différents milieux montre l’impact durable du vote du 9 février 2014 sur la société. De nombreuses organisations et mouvements doivent en effet faire leur autocritique et admettre qu’ils ne se sont pas assez engagés avant la votation… Nous ne pouvons pas répéter cette erreur avec Ecopop. Notre objectif est clair : nous devons éviter de nous enfiler dans l’impasse Ecopop. Nous n’avons pas le choix si nous voulons maintenir de bonnes relations entre la Suisse et ses pays voisins et mener une politique environnementale et d’aide au développement convaincante et efficace. Les représentant-e-s des différentes organisations vont vous présenter leurs principaux arguments et les éléments-clé de notre campagne conjointe. Cette fois, nous sommes à l’heure au rendez-vous. LE DISCOURS PRONONCÉ FAIT FOI Comité Suisse solidaire, Waisenhausplatz 21, 3011 Berne, www.non-a-ecopop.ch, info@non-a-ecopop.ch
Ecopop est dangereuse pour les travailleuses et travailleurs Rita Schiavi, membre du Comité directeur d'UNIA et du comité de l'USS 700 000 emplois ont été créés ces dix dernières années en Suisse grâce à l'immigration d'une main d'œuvre spécialisée dont le pays avait besoin. C'est grâce à cette immigration que notre économie est florissante. Or, l’initiative Ecopop n'autorise pratiquement plus aucune immigration de travailleuses et travailleurs. L'immigration pour raisons humanitaires et le regroupement familial à eux seuls épuiseront le contingent imposé par Ecopop. Ecopop entraîne aussi, par la force des choses, la dénonciation des accords bilatéraux. Les entreprises qui ne pourront plus recruter suffisamment de main d'œuvre spécialisée n'hésiteront pas à délocaliser une partie de leurs activités avec, à la clé, la destruction d'emplois pour des Suisses et des étranger-e-s. L'économie suisse doit en grande partie son succès à sa capacité d'innovation. Or l'innovation ne peut se passer d'échanges internationaux, des échanges sérieusement entravés sans libre-circulation des personnes ni accords bilatéraux avec l'UE. La capacité d'innovation de la Suisse en fera les frais. Mais ce ne sont pas là les seuls aspects qui rendent Ecopop si dangereuse pour les travailleuses et travailleurs de Suisse. Le but d'Ecopop est de stopper la croissance de la population résidente permanente. Les employeurs ne seront pas dupes. Nous savons que, de tous temps, les employeurs recherchent et trouvent la main d'œuvre lorsqu’ils en ont besoin. Si Ecopop est acceptée, ils se rabattront sur des séjours de courte durée, du personnel moins protégé juridiquement, auquel les employeurs peu scrupuleux pourront dicter les salaires et les conditions de travail. Une telle dérive discriminatoire pèsera sur l'ensemble des travailleuses et travailleurs. Le nombre des frontalier-e-s qui font des navettes quotidiennes sur de longues distances augmentera également, au détriment de l'environnement. Si les frontalier-e-s perdent leur emploi en Suisse, ils sont nettement moins bien lotis que les travailleuses et travailleurs établis en Suisse. Ils sont ainsi fortement tributaires de leurs employeurs et n'ont guère de moyens de se défendre contre la dégradation de leurs conditions de travail. Pour toutes ces raisons, l'initiative Ecopop est dangereuse pour nos conditions de travail ainsi que pour le développement économique de la Suisse. Les syndicats et les organisations de travailleurs opposent par conséquent un NON catégorique à Ecopop! LE DISCOURS PRONONCÉ FAIT FOI Comité Suisse solidaire, Waisenhausplatz 21, 3011 Berne, www.non-a-ecopop.ch, info@non-a-ecopop.ch
Une initiative xénophobe sous camouflage écologique Emine Sariaslan, présidente du FIMM Suisse Le 30 novembre 2014, le peuple suisse se prononcera une nouvelle fois sur une initiative xénophobe. Ecopop prévoit de restreindre l'immigration tout en visant la mise en place d'une « planification familiale volontaire ». Les promoteurs de cette initiative prétendent protéger l'environnement en restreignant l'immigration. C'est une illusion. L'initiative Ecopop ne résout en rien la problématique de l'environnement Ecopop est une initiative xénophobe Les initiants se défendent de toute xénophobie dans leurs revendications mais instrumentalisent clairement les migrantes et migrants comme des boucs émissaires et de prétendus coupables. Dans la mesure où l'initiative Ecopop et ses conséquences potentielles sabrent les droits des migrant-e-s, elle revêt un caractère xénophobe incontestable. Les promoteurs d'Ecopop veulent préserver leur espace vital et, à cette fin, cherchent à exclure les migrantes et migrants de la Suisse, en ignorant délibérément les milliers de morts causés par la misère ou la guerre. La préservation de leur confort, de leur tranquillité, de leurs villas et de leur train de vie privilégié semble davantage les préoccuper. En plus, ils essayent de faire passer une mentalité bassement égoïste et xénophobe pour écologiste! ECOPOP ravale les migrantes et migrants au rang de citoyens de seconde classe Tout au long de l'histoire, l'économie a été chercher la main d'œuvre nécessaire à l'étranger quand celle-ci venait à lui manquer. L'adoption d'Ecopop n'y changerait rien. Les employeurs suisses feraient tout au plus appel à davantage de titulaires d'autorisation de séjour de courte durée, personnes juridiquement moins bien loties que celles jouissant d'un statut de résident permanent. Il faut savoir que les gens titulaires d'un permis de séjour de courte durée vivent dans la peur permanente de perdre leur emploi parce que cela entraînerait mécaniquement la perte de l'autorisation de séjour. Des familles risquent ainsi d'être déchirées. Ces conditions de vie là sont tout bonnement inhumaines! Les migrant-e-s sont la solution, pas le problème! Les mouvements migratoires ont fortement augmenté à l'échelle mondiale ces dix dernières années. On observe cette tendance dans la migration du travail notamment. La mobilité des personnes est encouragée par la nécessité pour les pays riches de pouvoir exercer leurs activités sociales et économiques. Or les migrant-e-s leur sont indispensables pour préserver ces activités. Sans migration, la plupart de ces pays auraient d'énormes difficultés à trouver de la main d'œuvre dans certains domaines et la Suisse ne ferait pas exception. Les progrès scientifiques sont eux aussi largement tributaires de migrant-e-s hautement qualifiés. Face à la pénurie de main d'œuvre spécialisée, les migrantes et migrants ne sont donc pas le problème mais bien la solution ! Ensemble pour la sauvegarde des fondements naturels de la vie Le changement climatique et la famine sont la conséquence d'une consommation effrénée des ressources et d'une répartition inégale des richesses. La lutte contre ces injustices, c'est notre affaire à tous-tes, Migrant-e-s comme Suisses! LE DISCOURS PRONONCÉ FAIT FOI Comité Suisse solidaire, Waisenhausplatz 21, 3011 Berne, www.non-a-ecopop.ch, info@non-a-ecopop.ch
Imposer aux pays en développement la limitation de leur démographie afin de protéger le confort des sociétés industrialisées ? Ada Marra, conseillère nationale du Parti socialiste suisse Je rappelle qu'après d’intenses débats, le Parlement a décidé en 2012 d’augmenter son aide au développement à 0,5 de son PIB d’ici 2015. Les deux acteurs principaux sont la DDC et le SECO. Ils reçoivent à eux deux 8,2 milliards. Et comme le prévoit la loi, cet argent doit servir à lutter contre la pauvreté. La stratégie de la coopération internationale poursuit cinq objectifs: • Prévenir et gérer les crises et les catastrophes; • Améliorer l’accès de tous aux ressources et aux services; • Promouvoir une croissance économique durable; • Soutenir la transition vers des systèmes démocratiques basés sur l’économie de marché ; • Contribuer à une mondialisation propice au développement, respectueuse de l’environnement et socialement acceptable. L’initiative Ecopop souhaite injecter quant à elle 10% de la coopération suisse au développement dans des programmes de planification familiale volontaire. Cela correspond donc à plus de 200 millions par an. Elle vise les pays africains les plus pauvres. En somme, cette initiative estime que s'il y avait moins d’enfants, il y aurait moins de pauvreté et donc moins de migration en Suisse pour venir polluer notre air. C’est méconnaître les facteurs qui jouent un rôle déterminant dans la croissance démographique et leur interaction. Cette dernière ne dépend pas seulement des taux de fécondité, comme le suggère Ecopop, croissance qui est d’ailleurs à la baisse. Quatre facteurs interviennent principalement: l’espérance de vie, le taux de mortalité post-natale, le taux de fécondité, la population jeune. Dans l’interaction de ces facteurs on constate que là où il y a un fort taux de mortalité enfantine, il y a un taux de fécondité élevé. Les gens font des enfants pour assurer en quelque sorte leur survie. Là où il y a pauvreté, par manque de structures économiques, politiques ou sociales, il y a un fort taux de fécondité. LE DISCOURS PRONONCÉ FAIT FOI Comité Suisse solidaire, Waisenhausplatz 21, 3011 Berne, www.non-a-ecopop.ch, info@non-a-ecopop.ch
Je rappelle qu’au sein du système onusien, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) s’occupe des questions démographiques. L’accès général à la santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale, et la stabilisation de la population, font partie de ses domaines d’activité. En 2012, l’UNFPA a placé son rapport sur l’état de la population du monde sous le slogan : « Le droit de décider. Planification familiale, droits humains et développement ». Et la Direction du développement et de la coopération (DDC) verse depuis des années des contributions financières à l’UNFPA, près de 29 millions de francs pour 2012 et 2013. La Suisse participe donc à la préoccupation soulevée par l’initiative, sans en faire justement son but principal, puisque celui-ci est erroné. Ce qui compte dans la coopération, c’est la lutte contre la pauvreté Et mettre une telle concentration de moyens sur la planification volontaire est insensé. Car elle ruinerait les efforts de développement à long terme actuellement mis en oeuvre, en obligeant la Confédération à retirer une partie des moyens qui leur sont affectés La coopération au développement doit plutôt s’occuper des secteurs suivants : santé, formation, emploi et sécurité sociale. Ce levier permet de vaincre la pauvreté et la discrimination sociale ; il crée les conditions structurelles requises pour un développement durable socialement équitable et respectueux de l’environnement. Ensuite, le nombre d’enfants recule aussi considérablement, selon le souhait des personnes. Pour abaisser les taux de fécondité sans que cela ne soit une décision étatique il convient d’aider les femmes à renforcer leur droit d’intervention au sein de la famille et de la société. Il faut leur ouvrir d’autres possibilités que le seul rôle de mère. Par une modification de certaines traditions ancrées dans le quotidien, mais aussi en augmentant les possibilités de revenu et de leurs propres activités économiques. Il faut renforcer le droit des femmes à la formation, au travail, à la liberté. Pas en distribuant des préservatifs parce que les pays industrialisés craignent pour leur taux d’oxygène ou espace vital. Il faut combattre la pauvreté en donnant des droits aux individus et en améliorant l’environnement social, économique et environnemental, pas en distribuant des contraceptifs C’est à cela que doit servir la coopération au développement, sans conditionnalité quelle qu’elle soit. LE DISCOURS PRONONCÉ FAIT FOI Comité Suisse solidaire, Waisenhausplatz 21, 3011 Berne, www.non-a-ecopop.ch, info@non-a-ecopop.ch
Les misanthropes sont de mauvais amis de la nature Le 25 octobre 2014 aura lieu la journée nationale de l’art contre ecopop Guy Krneta, Auteur, membre de la Spoken-Word-Formation «Bern ist überall» et co- fondateur du réseau «Kunst+Politik» Beaucoup d'œuvres d'art sont des plaidoyers pour une société diverse et promeuvent le respect mutuel. Les échanges internationaux sont fondamentaux pour le développement et la diffusion d'idées et de formes d'expression nouvelles. Des artistes internationaux stimulent et influencent l'art suisse, tout comme des artistes suisses sont actifs dans plusieurs endroits du monde. Les conséquences d'une acceptation de l'initiative Ecopop seraient graves pour l'art et les institutions culturelles. L'initiative mènerait à une rupture avec l'Europe, elle défavoriserait et isolerait les artistes de Suisse. A l'inverse, si le passeport suisse devenait une condition d'admission pour une compagnie de ballet ou un orchestre, beaucoup de compagnies de ballet et d'orchestre d'ici pourraient bien fermer. Un plafond rigide à l'immigration conduirait à plus de travail au noir, à plus de contrats de courte durée et à des relations de travail encore plus précaires. L'initiative détériorerait fortement les conditions de travail des artistes. L'initiative Ecopop s'attaque à l'immigration, comme si la destruction de l'environnement et le changement climatique s'arrêtaient aux frontières nationales et étaient causés par «les autres». Nous pensons que la promotion de l'éducation et de la culture est plus pertinente pour la sauvegarde de l'humanité et que la solidarité est meilleure que le maintien des privilèges et l'isolement des privilégiés. Pour toutes ces raisons, Art+Politique appelle à une journée national de l'art contre Ecopop. Le 25 octobre, de nombreux artistes de Suisse vont inviter leur public à voter contre cette initiative pseudo-écologique qui méprise la dignité humaine. Les misanthropes sont de mauvais amis de la nature. www.egopop.ch LE DISCOURS PRONONCÉ FAIT FOI Comité Suisse solidaire, Waisenhausplatz 21, 3011 Berne, www.non-a-ecopop.ch, info@non-a-ecopop.ch
Les conséquences pour la formation et la recherche Iván Ordás Criado, membre direction de l‘Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES) Nos étudiantes et étudiants, nos chercheuses et chercheurs et, par conséquent notre société, profitent de la mobilité internationale et de l‘échange du savoir, des échanges culturels et linguistiques. Ces échanges permettent aux enseignements et à la recherche suisse de se développer et d‘offrir une formation de haute qualité. Ils permettent une transmission du savoir et le partage des connaissances dans le monde entier. Si l’initiative Ecopop est acceptée, la diversité de la formation en Suisse sera largement limitée et les programmes d'études et de recherches dans l‘espace international des hautes écoles seront en danger. De plus, une mobilité internationale limitée priverait les diplomé-e-s suisses de rapporter dans leur pays des expériences professionnelles et des recherches précieuses. L‘isolation de la Suisse aurait, pour notre système de formation, un effet dévastateur. Formation et recherche ne connaissent pas de frontières, ils se développent grâce à la coopération mondiale. Alexandre Graham Bell a, par exemple, inventé le téléphone grâce à la coopération avec des chercheur-euse-s allemand-e-s, italien-ne-s, anglais-e-s et americain-e-s et grâce à leurs savoirs. Croire qu‘étudier, enseigner et faire des recherches entre quatre murs serait fructueux est une illusion. Selon l’Office fédéral de la statistique, env. 75'000 personnes enseignent et font des recherches en Suisse dans les universités, les Écoles polytechniques fédérales, les hautes écoles et les hautes écoles pédagogiques. La population étrangère, les professeur-e-s, doctorant-e-s, représentent presque 50% des effectifs dans les universités suisses. Une restriction massive de l’immigration – en cas d’adoption de l’initiative Ecopop – conduirait le système d’éducation Suisse à l’effondrement. La Suisse pourrait par exemple former beaucoup moins de médecins, sages-femmes, informaticien-ne-s et ingénieur-e-s agronomes à cause du manque de savoir-faire, de connaissances et de qualifications pour leurs enseignements. Il ne faut pas oublier que c’est grâce à l’échange international que la formation, la recherche et la société suisse sont ce qu’elles sont aujourd’hui. L’adoption de l’initiative Ecopop serait un pas en arrière. Parce que la formation c’est l’avenir ! www.vss-unes.ch LE DISCOURS PRONONCÉ FAIT FOI Comité Suisse solidaire, Waisenhausplatz 21, 3011 Berne, www.non-a-ecopop.ch, info@non-a-ecopop.ch
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