L'innovation au service de La ressource forestière et du territoire - Groupe d'action Locale du chablais
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Programme LEADER 2014 - 2020 Réponse à l’appel à manifestation d’intérêt L’innovation au service de la ressource forestière et du territoire Groupe d’Action Locale du Chablais
Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Chablais 2 Avenue des Allobroges Square Voltaire - BP 33 74201 THONON-LES-BAINS Tél. : 04.50.04.24.24 - Fax : 04.50.04.65.30 www.siac-chablais.fr
SOMMAIRE Le mot du Président page 4 LE TERRITOIRE ET LA STRATÉGIE I.Les caractéristiques du Chablais page 5 1. Le Chablais : au coeur des Alpes, entre lac et montagne page 5 2. L’inscription du Chablais dans un espace transfrontalier page 5 3. Un patrimoine naturel, paysager et culturel exceptionnel page 6 4. Le contexte économique page 8 5. Agriculture et forêt : équilibres naturels et ressources du territoire page 9 6. Synthèse du diagnostic territorial page 12 II.La stratégie pour le territoire page 13 1. Une candidature portée par le SIAC page 13 2. Une réelle mobilisation autour de la filière bois-forêt page 13 3. Des orientations multisectorielles page 13 Diagramme des objectifs page 18 LA GOUVERNANCE I.Leader 2007-2013 : une évaluation concertée page 19 II.Une mobilisation renforcée dans le cadre de la nouvelle candidature Leader page 19 III.Le comité de programmation page 19 1.Les objectifs page 19 2.La composition page 19 3.Les bonnes pratiques de fonctionnement page 21 LE PLAN D’ACTIONS - Fiche action 1. Construire une filière bois-énergie locale page 22 - Fiche action 2. Renforcer la fonction récréative de la forêt et des espaces naturels connexes page 26 - Fiche action 3. Mettre en place une gestion durable et partagée de la forêt page 30 - Fiche action 4. Développer de nouveaux partenariats page 34 - Fiche action 5. Animation et fonctionnement du GAL page 37 LA MAQUETTE FINANCIÉRE page 40 LE PILOTAGE ET L’ÉVALUATION I.Une équipe d’ingénierie pluridisciplinaire page 41 II. Présentation de l’équipe Leader page 41 III.Suivi et évaluation : des outils qui ont fait leur preuve page 43 IV.Communication et diffusion page 44 V.Capitalisation page 44 Conclusion page 45 Bibliographie page 46 Lexique page 47 Annexes page 48 Téléchargement page 73
LE MOT DU PRÉSIDENT « Le Chablais, un territoire attrayant, victime de son succès…» Letamment «habitants Chablais est un territoire particulièrement attractif, illustré no- par un doublement de sa population, passant de 58 600 au début des années soixante à 134 000 habitants en 2015. Cette tendance concerne l’ensemble des communes, y compris les zones rurales, qui est soumis à une pression foncière de plus en plus affirmée. Les effets de cette forte attractivité risquent de se conjuguer à ceux du réchauffement climatique et à l’épuisement des énergies fossiles pour affecter irrémédiablement notre territoire dans son économie, son envi- ronnement et son mode de vie. Aussi, le territoire doit se mobiliser dans une démarche innovante de développement durable au travers de la territorialisation des économies rurales. « La filière bois, fil conducteur de la nouvelle candidature » E n 70 ans, le Chablais a connu un recul important de l’exploitation de ses forêts. Leur réel potentiel en bois de chauffage est sous-exploité, alors que la demande en bois-énergie a été multipliée par dix en 10 ans en Région Rhône-Alpes. Ainsi, les besoins du territoire sont actuelle- ment pourvus par une ressource provenant massivement de l’extérieur du Chablais. En parallèle, cette sous-exploitation a entrainé une extension de la forêt, engendrant une fermeture des paysages et une désertion par la population de ces espaces alors qu’on constate une demande crois- sante de tourisme « vert » dans l’espace lémanique. Ce constat nous a amené avec les acteurs privés et publics du territoire à engager une longue réflexion sur la structuration de notre filière bois locale. Elle se concrétise aujourd’hui à travers notre candidature pour imaginer un développement du Chablais centré sur la ressource fores- tière et prenant en compte l’ensemble de ces composantes, dans une dynamique transversale, innovante et solidaire. En tant que Président du SIAC, aux côtés de M. Bruno Gillet, vice-pré- sident en charge des politiques contractuelles, nous réaffirmons l’impor- tance de notre rendez-vous avec l’Europe et souhaitons mettre notre enthousiasme et détermination au service de ce nouveau programme Leader pour réussir ensemble l’avenir du Chablais. » Bruno GILLET Jean-Yves MORACCHINI Vice-président en charge Président du SIAC des politiques contractuelles 4
PARTIE 1 LE TERRITOIRE ET LA STRATÉGIE I. Les caractéristiques du Chablais 1.Le Chablais : au coeur des Alpes, entre lac et montagne L e Chablais se situe dans le quart sud-est de la France, au sein de la Région Rhône-Alpes, dans le départe- ment de la Haute-Savoie. Partie sep- tentrionale du massif alpin français, il est ouvert sur le lac Léman au nord et s’inscrit dans le bassin transfron- talier lémanique bordé par les fron- tières suisses. Il se distingue en deux grandes zones géographiques : Un haut Chablais montagneux, pas- D’où vient le terme « Chablais » ? toral et forestier, traversé par plusieurs vallées et disposant d’un des plus L e Chablais désigne initialement le sec- teur terminal de la grande plaine du Rhône et son encadrement montagneux des chables », terme local désignant les couloirs, naturels ou artificiels, servant à descendre les troncs d’arbres sur les grands domaines skiables à renom- mée internationale : Les Portes du So- jusqu’au lac, puis s’étend à l’ensemble flancs de montagnes. leil. Le haut Chablais est le massif le du pays savoyard, littoral et préalpin. Source : Paul Guichonnet « Nature et Histoire plus étendu des Préalpes et présente Une explication d’ordre naturaliste est du Léman », Broché Mars 2000. une structure géologique complexe et avancée qui fait du Chablais le « pays un relief assez tourmenté. Un bas Chablais caractérisé par ses cation soient moins développés. L’or- 2.L’inscription du Chablais plaines urbanisées de l’agglomération ganisation spatiale du réseau viaire de Thonon-Evian et par son arrière- confère au Chablais un statut de ter- dans un espace pays constitué du Pays de la Côte et ritoire enclavé et ainsi en limite le dé- transfrontalier du Plateau de Gavot. veloppement, avec aucune autoroute Fiche d’identité : et une topographie qui conditionne le positionnement des axes principaux. Inscrit dans l’espace lémanique transfrontalier (le canton de Genève à l’ouest, de Vaud au nord et du Va- ¾¾62 communes soit 21% de la lais à l’est), le Chablais coopère avec Haute-Savoie les territoires limitrophes français et ¾¾870 km² soit 20% de la Haute-Savoie suisses pour développer des projets ¾¾133 979 habitants soit 17,5% de la structurants permettant notamment Haute-Savoie de régler les problèmes liés à l’inten- ¾¾26,2% de taux de croissance de sité des flux de travailleurs frontaliers : la population (1999-2013); moyenne Le développement transfrontalier départementale : 17,46% à l’ouest : une partie du territoire du ¾¾25,8% de la population de - 20 ans ; SIAC (communauté de communes du moyenne départementale : 25,6% Bas-Chablais, des Collines du Léman ¾¾20,7% de la population de + 60 ans ; et la ville de Thonon-les-Bains) est moyenne départementale : 19,7% membre de l’Assemblée Régionale ¾¾70 496 actifs soit 18,3% de la de Coopération (ARC) qui regroupe Haute-Savoie les collectivités françaises du Grand Source : Insee, publiée le 13/08/2014 Genève. Cette réflexion est un Grand Projet Rhône-Alpes. Elle se traduit Ce territoire de 870 km² compte par la création d’un RER transfronta- 133 979 habitants (source Insee lier (CEVA, du nom des 3 gares qu’il 2014, données 2013) avec un taux de relie : Cornavin, Eaux-Vives, Anne- croissance annuel à 1,87% sur les 15 masse), première étape d’un réseau dernières années. Le rayonnement du ramifié en direction des différents Chablais est moindre que celui de Ge- pôles frontaliers. nève ou de Lausanne, ce qui explique > Vue de la Vallée d’Abondance jusqu’à Châtel que les principaux axes de communi- La coopération à l’est du Chablais 5
PARTIE 1 LE TERRITOIRE ET LA STRATÉGIE avec les Chablais vaudois et valai- sans pour les projets transfrontaliers (RER Sud Léman). Les communautés de communes du Pays d’Evian et de la Vallée d’Abondance sont principa- lement concernées par cette récente démarche. La coopération avec l’Italie dans le cadre de programmes Alcotra sur la mobilité et le patrimoine. Outre les problématiques de mo- bilité, le SIAC souhaite poursuivre la coopération avec ses territoires voisins afin de mener des actions et des initiatives structurantes sur de grands thèmes déclarés comme prioritaires : environnement, éco- nomie, urbanisation, sylviculture… 3.Un patrimoine naturel, >> Le relief dans le Chablais paysager et culturel ver sous des terrains plus anciens. dépôts glaciaires se comptent en cen- taines de mètres. L’empilement de exceptionnel Le retrait du glacier du Rhône par couches géologiques différentes offre à-coups successifs se traduit dans la T erritoire contrasté avec des sites naturels de grande qualité, des zones rurales et des montagnes at- géomorphologie du Chablais par la création du lac Léman et la construc- des niveaux filtrants protégés et enca- drés par d’épaisses couches morai- tion d’une série de terrasses consti- niques argileuses et imperméables. tractives, autour d’un noyau urbain, tuées de dépôts issus d’une éro- Cette exception naturelle du plateau le Chablais bénéficie d’un patrimoine sion fluviatile intense. Cette érosion de Gavot constitue l’impluvium des naturel et paysager exceptionnel, a contribué à l’apport de grandes eaux d’Evian, qui permet à celles-ci de accompagné d’une véritable identité quantités de sédiments meubles, au- prendre leur identité chimique et favo- historique issue de son passé géolo- jourd’hui, exploités par des carrières, rise la préservation de la ressource. gique. gravières et aquifères d’eau potable et a. Un patrimoine géologique minérale. On distingue alors : b. L’eau : une composante remarquable Le haut Chablais, drainé par les essentielle du territoire L Dranses, qui a pour sa part une struc- L e territoire du Chablais a obtenu le ’eau participe à la qualité et à label « Geopark » en mars 2012. turation complexe. Il est constitué l’image du territoire, en termes Ce label international, soutenu par d’une série de nappes de charriage économique, mais également de res- l’UNESCO, récompense des terri- qui se superposent aux terrains au- source naturelle pour l’ensemble de la toires au patrimoine géologique re- tochtones. Par la suite, l’érosion gla- population. marquable qui portent un projet de ciaire extrêmement active est venue entailler ces nappes et a produit un En effet, avec la présence du lac Lé- développement durable en collabo- man, plus grande réserve d’eau douce ration avec les habitants et au béné- relief très évolué où les fonds de val- lée sont généralement recouverts de d’Europe occidentale, les nombreux fice de ces derniers. Le Geopark du cours d’eau, les eaux des Moises, les Chablais a été notamment soutenu dépôts glaciaires et où les sommets sont escarpés. Cette particularité géo- eaux minérales d’Evian et de Thonon- dans le cadre du programme Leader les-Bains, les nappes phréatiques 2007-2013 qui a financé entre autres graphique rend difficile l’exploitation de ces lieux d’alpages et de forêts. exploitées pour l’alimentation en eau la mise en place d’une géoroute valo- potable, l’importance de la neige pour risant 23 géosites emblématiques du Le bas Chablais, situé en bordure l’activité des stations de ski dans territoire. de ces zones de chevauchement et les hautes vallées, l’eau sous toutes dont le relief est moins développé et ses formes a une importance fonda- Le massif du Chablais appartient plus vallonné. Très influencé par les aux « Préalpes ». D’un point de vue mentale. De nombreuses actions ont grandes glaciations alpines, le pay- été conduites pour apporter toute la géologique, des nappes successives sage en a gardé des traces comme qui proviennent d’autres zones géo- connaissance nécessaire, préconiser en témoignent les dépôts et chenaux les mesures adéquates pour une meil- logiques sont venues se déposer sur d’écoulement glaciaires, et les blocs des roches autochtones. Ainsi, des leure qualité de cet espace et en assu- erratiques. rer sa préservation : schéma directeur terrains plus jeunes peuvent se trou- Aujourd’hui, à l’est de Thonon, ces de l’eau potable du canton d’Evian en 6
PARTIE 1 LE TERRITOIRE ET LA STRATÉGIE présence : ––De massifs calcaires avec des sommets culminant tels les Hauts Forts (2466 m), le Mont de Grange (2438 m), les Cornettes de Bise (2436 m), le Roc d’Enfer (2243 m), la Dent d’Oche (2222 m) ; ––De cours d’eau avec les Dranses et le Brevon ; ––De villages et hameaux qui se sont développés sur des replats ou sur les versants ensoleillés des vallées. On retrouve le bâti agricole et l’archi- > Le lac Léman depuis Thollon-les-Mémises tecture vernaculaire et religieuse en cours d’élaboration, contrat de rivières Pérenniser l’exploitation des es- particulier dans les hameaux, mais du sud-ouest lémanique, contrat de paces thermaux d’Évian et de Thonon. également disséminé sur les alpages ; rivières des « Dranses et Est Léma- ––De domaines skiables tels que L’enjeu est donc à la fois environ- nique « et SDAGE en cours d’élabora- Morzine, Avoriaz, Les Gets, Châtel. nemental et économique, qui im- tion, création d’une Association pour Par ailleurs, de nombreux inventaires plique une gestion durable de nos la Protection de l’Impluvium des Eaux et mesures de protection viennent at- ressources. Minérales d’Evian (APIEME)… tester de la richesse et de la diversité c. Une grande diversité et une naturelles du Chablais dont : Par ailleurs, la production de neige richesse des milieux naturels à de culture est également présente 1 réserve naturelle préservant le préserver dans le Chablais afin d’améliorer delta de la Dranse avec 200 espèces l’enneigement des domaines skiables. Cependant, elle ne doit pas être le moyen de développer des équipe- L es paysages du Chablais com- binent les attraits du lac, de la montagne et des zones rurales. Ils se d’oiseaux et 750 espèces végétales inventoriées représentant le tiers de la flore du département ; ments dans des zones d’enneigement caractérisent par une très grande va- naturel insuffisant, car cette pratique 14 biotopes protégés par arrêté pré- riété liée à l’eau, au relief, au couvert a des conséquences sur la ressource fectoral ; végétal, aux espaces agricoles et aux en eau du territoire. Son développe- villages encore typiques. En totalité, 78 ZNIEFF de type 1 ; ment doit se faire dans le cadre d’une on recense 18 entités paysagères dif- 13 ZNIEFF de type 2 ; gestion équilibrée de la ressource en férentes (voir carte sur les entités pay- 11 zones Natura 2000 ; eau. sagères en annexe 7), notamment : 40 marais recensés dans le cadre La qualité du Léman, des « châteaux Des paysages lacustres urbanisés d’un inventaire réalisé par le Conser- d’eau » du Chablais et des eaux sou- par les agglomérations de Thonon et vatoire Régional des Espaces Natu- terraines demeure donc un enjeu pri- d’Evian et sur lesquels est présente rels (CREN) ; mordial pour : une côtière boisée omniprésente le 46 sites Espaces Naturels Sensibles Assurer la ressource en eau po- long des bords du lac. Le Léman et déterminés par le département. table de l’ensemble du bassin chablai- ses abords ont des caractéristiques (voir carte sur les périmètres environ- sien ; ornithologiques et botaniques impor- nementaux de protection en annexe 4) tantes. Préserver une des plus grandes Des paysages ruraux d’arrière-pays Le maintien de la diversité des richesses du Chablais : les eaux mi- en cours de périurbanisation : Pays paysages et de la richesse de sa nérales d’Evian et de Thonon ; de Gavot, Pays de la Côte, plaine faune et de sa flore est un enjeu Le lac Léman : du Bas-Chablais, Hautes Terrasses. majeur du territoire, facteur d’iden- Ces territoires ont en commun de tité et atout économique du Cha- Superficie : 582 km² dont 234 km² en France vastes espaces agricoles de culture blais. Largeur au maximum : 14 km et de prairie ponctués de secteurs d. Identité culturelle et patrimoniale Longueur au maximum : 74 km forestiers, et des zones humides d’un du Chablais Périmètre : 167 km grand intérêt écologique reconnu au Capacité : 89 milliards de m3 Profondeur moyenne : 157 m Renouvellement total des eaux : 11,4 ans niveau international. Ces nombreuses zones humides constituent un en- L e Chablais recèle de nombreux sites et édifices patrimoniaux. La plupart d’entre eux bénéficient d’une semble d’intérêt patrimonial, culturel Les eaux minérales d’Evian : et économique. protection ou font l’objet d’attentions Production annuelle : 1,5 milliard de litres particulières : entités archéologiques, Des paysages montagnards dans le Chiffre d’affaires : 1,4 milliard (2013) parcs et jardins remarquables, monu- Haut-Chablais se caractérisant par la 7
PARTIE 1 LE TERRITOIRE ET LA STRATÉGIE ments historiques, sites inscrits ou classés (ex : station de ski d’Avoriaz labellisée « Grande réalisation du patrimoine du 20ème siècle », village médiéval, châteaux, bains et thermes, patrimoine religieux…). Il faut souli- gner également l’existence de villages ruraux encore typiques, avec un ha- bitat traditionnel, notamment dans la vallée d’Abondance, labellisée « Pays d’art et d’histoire ». Enfin, le Chablais bénéficie de nombreux points de vue et sites géologiques majeurs. Intégré dans le réseau des Geoparks, le ter- ritoire souhaite mettre en avant son > Entreprise VEKA identité culturelle et patrimoniale. risme en stations ou sur le littoral. La Dans le cadre du programme Leader présentielles, destinées à satisfaire diversité des territoires du Chablais 2007-2013, les actions engagées ont les besoins de la population et des lui permet de capter différents types permis de valoriser ce patrimoine en touristes, déjà surreprésentées sur le d’investissement. À relever également lien avec la géologie. Néanmoins, territoire. l’implantation d’entrepreneurs qui sont cette dynamique doit être mainte- Ce constat ne doit pas faire oublier venus profiter du cadre exceptionnel nue et croisée avec d’autres thé- que si les emplois générés sont nom- du territoire et les rachats d’entre- matiques de valorisation de cette breux, deux faiblesses importantes prises locales par des capitaux exté- richesse. subsistent. D’une part, cette crois- rieurs qui sont nombreux dans le tou- sance ne suffit pas à combler celle risme ou l’industrie. 4.Le contexte économique du nombre d’actifs, d’où une dépen- Ainsi, si le Chablais est souvent vu L e diagnostic de la démarche pros- dance de plus en plus grande envers pective Chablais 2040 menée la Suisse, et l’augmentation continue comme un territoire replié et fonction- actuellement par Chablais Léman du nombre de demandeurs d’emploi. nant de manière plus ou moins auto- Développement, agence économique D’autre part, les nouveaux emplois ont nome, la réalité montre toutefois un du Chablais, fait ressortir les points souvent tendance à être peu payés, à autre constat : suivants : temps partiel et saisonnier. yy En raison des liens financiers entre « Développement qualitatif ou quanti- Le tissu productif en général et indus- les entreprises avec des groupes na- tatif ? triel en particulier est peu développé tionaux ou mondiaux ; malgré la présence de plusieurs PME yy En raison de la présence d’une in- Le Chablais connaît une certaine dynamiques (Actini, Provendi, Euro- prospérité économique caractérisée dustrie (certes moins présente qu’ail- cast…) et les « poids lourds locaux » leurs) qui dépend de la conjoncture par une croissance rapide de l’emploi habituellement cités (SA des Eaux et d’un chômage qui reste relative- nationale et mondiale pour ses expor- Minérales d’Evian, Papeteries du Lé- tations ; ment contenu (en valeur relative). man, Thalès). De fait, beaucoup d’en- Cette croissance se fait toutefois qua- yy En raison de la présence de 17 000 treprises industrielles ont une taille ré- si exclusivement autour des activités frontaliers travaillant en Suisse (1 actif duite, ce qui leur permet difficilement occupé sur 4 et 1 habitant sur 7) qui d’innover, de recruter des salariés de Données chiffrées : font tourner les commerces, les ser- haut niveau et in fine, d’exporter. vices et la construction ; ¾¾34 600 emplois salariés Développement endogène ou exo- yy En raison du poids du tourisme, ac- ¾¾79% sur l’économie présentielle gène ? tivité mondialisée, où la concurrence (moyenne régionale 64%) Les PME et surtout les TPE ont, plus est de plus en plus rude avec d’autres ¾¾21% sur l’économie productive qu’ailleurs, un poids important dans destinations ; (moyenne régionale 36%) l’économie locale, mais le dévelop- yy En raison de l’effet d’entraînement pement économique du Chablais est des activités précitées (notamment ¾¾6 200 emplois dans le secteur touris- tique soit 18% de l’emploi total (7% en plus complexe qu’au premier abord. tourisme et industrie) sur le reste de Rhône-Alpes) Si le territoire se caractérise par des l’économie, en particulier sur les ser- dynamiques endogènes fortes, les dy- vices aux entreprises ou la construc- ¾¾8,1% de taux de chômage au premier namiques exogènes sont également tion. » trimestre 2014 (8,6% en Rhône-Alpes) présentes avec certaines spécificités Source : Chablais Léman Développement, Source : Diagnostic économique du Cha- territoriales : dans le secteur productif blais 2014, Chablais Léman Développe- 2014 ment, 2014 sur l’ouest du territoire, dans le com- merce autour de Thonon, dans le tou- Aujourd’hui, activités agricoles, pas- torales et forestières cohabitent avec 8
PARTIE 1 LE TERRITOIRE ET LA STRATÉGIE l’économie locale du Chablais, prin- est intensive et dynamique, principa- « Dans le Chablais, la surface agri- cipalement tertiaire et qui manque de lement basée sur l’élevage bovin et cole utile (SAU) totale des exploita- filières structurées. Il serait regrettable la production laitière. C’est une agri- tions couvre 20 700 hectares, soit près que ces activités finissent par dispa- culture moderne liée aux impératifs de 24% de la superficie du Chablais. raître, car elles alimentent l’attrait et de protection de l’impluvium des eaux Elle recule de - 11 % en dix ans […]. l’intérêt du Chablais. Si le déclin de minérales d’Evian. Elle se caractérise Ce changement s’opère au profit des la vie pastorale a entrainé la dispari- par une mono-activité majoritaire et zones urbaines, mais aussi des taillis, tion de bon nombre de sentiers, au- une population agricole encore jeune. des landes et de la forêt. Les exploita- jourd’hui, leur entretien, connaissance Sur ce territoire, est prévu l’aména- tions sont souvent spécialisées dans l’élevage (46 % se consacrent à l’éle- et gestion, assurés par les collectivi- gement d’un méthaniseur et d’une vage bovin, 19 % aux ovins et caprins). tés, en font un véritable vecteur de unité de compostage afin de traiter Le nombre d’exploitations a diminué tourisme vert. l’ensemble des déchets organiques de - 46 % en 10 ans […]. Cette baisse du pays d’Evian, soit environ 30 000 relève en partie d’un phénomène de 5.Agriculture et forêt : tonnes par an, composées de l’inté- concentration : la SAU moyenne par équilibres naturels et gralité des effluents d’élevage (85% exploitation est passée de 22 à 37 hec- des déchets organiques), des déchets tares, ce qui correspond à une évolu- ressources du territoire de la filière fromagère et des déchets tion de + 65 % […]. De fait, les exploi- a. Une agriculture à forte valeur verts issus des trois déchetteries. tations de petite taille sont celles qui disparaissent le plus. » ajoutée qui doit être préservée Le Pays de la Côte est principalement Source : Insee, juin 2014. marqué par une agriculture herbagée L e territoire du Chablais se carac- térise par plusieurs espaces agri- coles bien distincts : basée sur la production de lait, mais également sur une petite polyculture (vergers, céréales, fourrages…). Les appellations fromagères, il s’agit de : Abondance, Reblochon, Chevrotin ; et pour les vins Crépy, Marin, Marignan L’agriculture dans le haut Chablais exploitations sont plus petites que sur et Ripaille. Le territoire est également est à dominante extensive, basée sur le plateau de Gavot. concerné par 5 IGP (Indication Géo- l’élevage bovin (production laitière) et Le bas Chablais avec la plaine de graphique Protégée) : tomme de Sa- le pastoralisme. Elle se caractérise Douvaine présente une agriculture voie, emmental de Savoie, pommes par une pluriactivité (tourisme, indus- plus intensive et plus diversifiée que et poires de Savoie, salaisons de Sa- trie). Le haut Chablais est confronté sur les autres secteurs : céréales, voie, pur jus de pommes de Savoie. à des difficultés, en premier lieu dans vignes, maraîchage, volailles, horti- L’agriculture est un secteur à forte les basses vallées avec un déclin culture..., avec de grandes parcelles. valeur ajoutée. Son maintien, outre des alpages, des conflits d’usage Néanmoins, cette agriculture de plaine le fait de participer au développe- entre l’agriculture et le tourisme, une fait face à un contexte résidentiel et ment économique de toute une ré- disparition des petits agriculteurs et périurbain où la pression foncière est gion et de promouvoir les circuits- un risque de forte diminution, voire très prégnante. courts, est également et surtout un de disparition sur certains secteurs. Sur le littoral de Thonon-Evian, l’agri- enjeu fort pour la préservation des Par ailleurs, les conditions difficiles culture a pratiquement disparu, mais paysages, de la qualité de l’eau et en montagne (climatiques, topogra- deux AOC viticoles perdurent : Marin de l’environnement. Par son rôle phiques) engendrent une faible ren- et Ripaille. économique, social et environne- tabilité des exploitations. Le déclin de mental, l’agriculture reste un élé- Le Chablais se caractérise par une l’agriculture provoque une avancée de ment essentiel de l’aménagement agriculture locale de qualité reconnue la friche et du boisement d’où une fer- du territoire. par différents labels AOC et AOP (Ap- meture croissante des paysages. pellation d’Origine Contrôlée, Appel- b. Une forêt omniprésente et variée L’agriculture sur le plateau de Gavot lation d’Origine Protégée). Pour les dans le Chablais i. La situation de la forêt dans le Chablais L a forêt est un élément majeur com- posant le paysage chablaisien. En effet, d’après le Plan d’Approvisionne- ment Territorial (PAT) du Chablais de 2009, 44 000 ha de forêts s’étendent entre le bord du lac et les flancs des montagnes, soit un taux de boisement du Chablais de plus de 50%. La forêt est essentiellement rési- neuse avec 30 000 ha contre 14 000 > Maravant © SIVOM du Pays de Gavot ha de feuillus et le volume de bois 9
PARTIE 1 LE TERRITOIRE ET LA STRATÉGIE dans le Chablais. La forêt fournissait une part des revenus des familles, en particulier le bois de chauffage, mais faisait aussi l’objet d’exportations vers la Suisse. Les forêts de feuillus proches des rives du lac étaient ainsi exploitées. Depuis les 70 dernières années, ces forêts ne le sont plus, malgré leur réel potentiel en bois de chauffage. Autrefois, les scieries étaient nom- breuses et présentes sur la majorité des communes. Si au cours des vingt dernières années, 30% d’entre elles ont disparu, on en compte encore douze en activité. Aujourd’hui, ces scieries de taille moyenne (15 000 à 25 000 m3 de bois scié par an) traitent > Les différents étages de végétation environ 120 000 m3 de bois annuelle- et 600 m d’altitude, on trouve des ment, et chacune d’elles est viable et approcherait les 11 millions de m3 sur massifs constitués surtout par la chê- transmissible. Le dynamisme de la pied. La forêt domaniale est quasi- naie à charmes avec de multiples construction dans le Chablais conforte ment inexistante (moins de 150 ha) et variantes selon le degré d’acidité des ces scieries qui font appel en priorité d’après l’ONF, sa production de bois sols. A cette formation est souvent au bois local qu’elles destinent aux est tout à fait négligeable. Les 44 000 associé le châtaignier ainsi que le pin artisans et aux constructeurs locaux. ha de forêt se répartissent entre les sylvestre. Ces peuplements se pré- La force de ces scieries est d’être en privés (73%) et les collectivités (27% sentent, la plupart du temps, sous la capacité de répondre à une demande dont 95% appartiennent aux com- forme de taillis, exploités autrefois ré- locale très spécifique. munes et donc principalement gérées gulièrement pour le bois de chauffage. Globalement, pour la filière bois- par l’ONF). Ces taillis sont aujourd’hui convertis énergie, la ressource est peu issue Avec la déprise agricole, la forêt a en futaie, soit par vieillissement natu- des forêts locales, entraînant une tendance à s’étendre sur les alpages rel, soit par enrésinement artificiel ou obligation d’approvisionnement en et les espaces non exploités. naturel (épicéa, sapin). Les massifs dehors du territoire. Pourtant, selon (voir carte sur la répartition forestière boisés de Planbois et de la plaine de les professionnels du bois, la forêt et carte sur la propriété forestière en Douvaine jouent un rôle majeur de chablaisienne pourrait assurer une annexes 2 et 3) corridor biologique et sont d’un fort fonction de production, du fait de la Avec des différences notables sur le intérêt écologique. Ils assurent égale- qualité et la quantité du bois présent. territoire dues aux facteurs topogra- ment une continuité avec les corridors En fonction des essences, les bois phiques (altitude et exposition), deux transfrontaliers. pourraient faire l’objet d’utilisations grandes zones sont à distinguer : ii. L’exploitation de la forêt diverses : dans le Chablais la futaie de conifères a pour voca- Le haut Chablais est majoritaire- ment boisé, par une forêt de conifères tion première le bois d’œuvre et le où l’épicéa est l’essence forestière dominante et manifeste une vitalité T raditionnellement, Nombre forestière a toujours l’économie bois de charpente, car il s’agit d’un d'emplois dans la filière bois - 2013 été forte certaine, envahissant les pâturages 4% 2% 1% quelques années après leur abandon. 5% Construction Après l’épicéa, le hêtre est l’essence 5% Papeterie, cartonnerie forestière la plus importante de cette Ameublement région, il accompagne généralement 6% l’épicéa sauf dans les stations de 2ème transformation haute altitude. Le boisement évolue Forêt 6% 51% en fonction des différents étages de végétation, mais également en fonc- Commerce de détail tion des expositions de versants. Négoce Le bas Chablais est une terre ma- Maitrise d'œuvre joritairement agricole et urbanisée et 20% 1ère transformation présente moins d’espaces boisés. Dans cette zone comprise entre 300 >Source Nombre: Chablais Léman d’emplois Développement, dans la filière bois - 20132014 source : Chablais Léman Développement, 2014 10
PARTIE 1 LE TERRITOIRE ET LA STRATÉGIE matériau d’excellente qualité, grâce à 700 tonnes / an en plaquettes fines Une concurrence entre la forêt et sa grande résistance mécanique ; à 20 – 30% d’humidité ; l’urbanisation qui peut empêcher l’ex- la futaie mixte (feuillus et conifères) 1 800 tonnes / an en plaquettes ploitation forestière. En effet, les des- a pour vocation première le bois de moyennes à 30 – 40% d’humidité ; sertes forestières sont de plus en plus charpente et le bois-énergie ; restreintes par des contraintes liées à Aucune chaufferie collective ne l’extension de l’habitat. En outre, les la futaie de feuillus et taillis a pour consomme de plaquettes grossières zones de dépôt de bois et d’arrivée vocation première le bois-énergie, à humides. des câbles de débardage peuvent travers le bois bûche ou les plaquettes La filière bois, c’est-à-dire l’ensemble être concurrencées par des construc- forestières. des activités liées à la production, la tions dispersées ; Selon le PAT du Chablais établi en transformation ou la vente de bois, Des conflits liés aux périmètres de 2009 : pèse pour environ 3% de l’économie captage dont les règlements de pro- du Chablais, soit 1 350 emplois en La ressource forestière est bien tection peuvent être très contraignants 2013 (- 4,4% par rapport à 2008). supérieure aux besoins en chauffage ; et ne pas intégrer l’aspect dynamique Actuellement, cette conjoncture de la forêt ; La ressource en « bois valorisable économique défavorable doublée pour l’énergie et l’industrie », tous pro- L’absence d’entreprise leader dans des difficultés de mobilisation du duits confondus, est de 85 000 m3 soit la filière bois, de fédération des entre- bois sur le territoire freinent l’ex- 73 100 tonnes / an ; prises et de formation des jeunes ; ploitation de massifs pourtant cou- Cette ressource se compose à 15% verts de forêts de bois de qualité : Des enjeux environnementaux à de feuillus en forêt publique, à 70% de prendre en compte dans l’exploitation. Un handicap lié à la topographie ; feuillus en forêt privée et à 15% de ré- La diversité de ces milieux forestiers sineux principalement en forêt privée ; Le morcellement de la forêt pri- représente aussi la diversité des fonc- vée : 80% du potentiel de bois-éner- L’ensemble de la ressource bois- tions de la forêt : économique, envi- gie se situe en forêt privée, avec des énergie représente aujourd’hui un ronnementale et sociale. surfaces moyennes de 1,5 hectare potentiel à exploiter d’environ 36 000 Dans le secteur montagnard, l’en- (source : CRPF, 2013) ; tonnes / an (à 30% d’humidité). jeu paysager est de bloquer l’exten- Une insuffisance d’infrastructures Les besoins sont majoritairement sion de la forêt vers les villages et de desserte forestière, mise en évi- constitués d’une demande privée vers les fonds de vallée, mainte- dence dans le cadre du PSADER : émanant principalement de la chauf- nir les clairières sur les hauteurs dans le Haut-Chablais, 68% des sur- ferie installée récemment par Cofely et préserver les alpages. Dans les faces sont inaccessibles ou abandon- sud-est pour les Papeteries du Léman secteurs de plaine, l’enjeu paysa- nées ; à Publier (20 000 tonnes / an) ainsi ger est de gérer qualitativement les Une extension spontanée des sur- espaces boisés et naturels. que de particuliers et d’activités du faces boisées, de qualité trop diverse tertiaire (1 400 tonnes / an). Par ail- La filière bois-énergie apparait pour une bonne gestion et qui ferme leurs, 2 500 tonnes / an sont appelées comme étant l’enjeu stratégique le paysage ; par les collectivités, soit un peu plus principal pour le territoire, qu’il de 10% des besoins globaux du ter- Un déficit de travaux sylvicoles ; convient d’organiser et de structu- ritoire : Des conflits d’usage liés aux diffé- rer durablement, en lien avec l’en- rentes utilisations de l’espace forestier ; semble des acteurs du Chablais. Maîtrise d’ouvrage Privée Publique (hors industrie bois) TOTAL Plateformes Hangars Broyeurs Puissance Collectivités Individuel / tertiaire 38 chaudières 5 hangars bois énergie - de 500 kW 900 kW 1 900 kW 2 800 kW 3 250 à 3 750 tonnes / an Plaquettes 700 tonnes / an 1 400 tonnes / an 2 100 tonnes / an 9 broyeurs / déchi- 20 % < H < 30 % queteuses Puissance Collectivités - 3 chaudières 3 plateformes bois 500 à 1 000 kW 2 400 kW 2 400 kW énergie Une capacité très im- Plaquettes 1 800 tonnes / an 1 800 tonnes / an Capacité importante portante, utilisée sur- 30 % < H < 40 % tout pour produire la Puissance - Cofely sud-est 1 chaudière Un préséchage des bois plaquette papetière + de 1 000 kW 8.200 kW 8 200 kW ronds peut être mis en Plaquettes 20 000 tonnes / an 20 000 tonnes / an œuvre en bord de route ou 40 % < H sur plateforme 10 chaudières 32 chaudières 42 chaudières TOTAL 3 300 kW 10 100 kW 13 400 kW 2 500 tonnes / an 21 400 tonnes / an 23 900 tonnes / an > Tableau des besoins en bois-énergie sur le Chablais et des moyens de production 11
PARTIE 1 LE TERRITOIRE ET LA STRATÉGIE 6.Synthèse du diagnostic territorial Atouts Faiblesses Une situation géographique privilégiée : un massif monta- Un territoire enclavé avec une topographie qui complique son gneux à proximité du lac Léman développement La croissance démographique Un étalement urbain Des pratiques de coopération entre acteurs territoriaux Un marché du logement cher et insuffisant Un patrimoine naturel, paysager et culturel remarquable et Une offre en équipements et services qui manque dans les bénéficiant du label Geopark soutenu par l’UNESCO zones périurbaines et rurales Un pôle urbain dynamique, équipé et pourvoyeur d’emplois : Une mobilité difficile et d’importants déplacements pendu- l’agglomération de Thonon-Evian laires Un marché de l’emploi dynamique renforcé par la proximité La proximité avec la Suisse (desserrement urbain, concur- de la métropole genevoise rence salariale…) Un secteur tertiaire très développé Des disparités socio-spatiales des revenus, et des emplois Un secteur industriel au développement endogène majoritairement peu payés, à temps partiels et saisonniers Des destinations touristiques de renommée internationale Une augmentation continue du nombre de demandeurs Des produits agricoles de qualité d’emploi Une ressource forestière importante, multifonctionnelle, pou- Des difficultés à accueillir de nouvelles entreprises vant approvisionner le territoire en bois-énergie au-delà des Une économie peu diversifiée, très tertiaire et dépendante besoins actuels de la Suisse Une agriculture en déprise et une fermeture des paysages Une filière bois peu structurée et peu exploitée Une forêt privée très morcelée Des conflits d’usages entre les différents espaces et leur uti- lisation Opportunités Menaces Le développement de la solidarité entre lac et montagne, et Des disparités plus fortes entre les territoires du Chablais entre tous les territoires Une division entre les différents espaces du bassin léma- La poursuite et le développement de la coopération trans- nique (Lausanne / Genève / France…) frontalière Une urbanisation non maitrisée, dégradant la qualité de vie La sensibilité croissante des consommateurs en matière de du territoire respect de l’environnement La diminution des conditions d’enneigement des domaines Une demande de tourisme plus proche de valeurs patrimo- skiables en lien avec le réchauffement climatique niales et écologiques La tertiarisation croissante de l’économie à faible valeur ajou- Le label Geopark qui peut permettre la valorisation du patri- tée moine du Chablais et les échanges au sein de son réseau euro- L’insuffisance de la gestion des espaces naturels et forestiers péen et mondial L’augmentation des risques naturels Une meilleure valorisation des productions agricoles exis- La dégradation de l’environnement tantes locales L’arrêt de la croissance économique en Suisse La forte mobilisation et motivation du territoire autour du dé- La disparition des entreprises forestières du territoire veloppement de la filière bois Des entreprises forestières encore présentes sur le territoire et ayant un savoir-faire La capacité du territoire à répondre aux enjeux de dévelop- pement durable à travers la gestion de ses espaces naturels, agricoles et forestiers Le développement de partenariats publics/privés, de filières d’excellence valorisant les ressources du territoire et de for- mations en lien avec les spécificités économiques du territoire L’accompagnement à l’évolution du modèle économique des entreprises forestières pour maintenir leur compétitivité La construction d’un modèle de développement qui répond aux enjeux climatiques, énergétiques et environnementaux du territoire Des territoires voisins qui seraient demandeurs d’une res- source forestière mobilisable (Annemasse) 12
PARTIE 1 LE TERRITOIRE ET LA STRATÉGIE II.La stratégie pour le Pays d’Évian). matiques réorganisées en 2014 : Le SIAC a été créé pour concevoir, territoire piloter et coordonner des actions ten- Commission habitat et services Commission mobilité et transports dant à l’aménagement et au dévelop- 1.Une candidature portée pement du Chablais, et mener des Commission économie et tourisme par le SIAC réflexions conduites dans le cadre de Commission environnement, agri- la coopération transfrontalière : culture et forêt A la suite de ces réflexions et de l’appel à manifestation d’intérêt Leader 2014-2020, les acteurs du Poursuite du travail de réflexion et de révision du Schéma de Cohérence Une équipe pluridisciplinaire compo- sée de 14 agents met en œuvre les territoire ont convenu que le Syndi- Territoriale (SCoT) du Chablais, qui a décisions de ces instances. cat Intercommunal d’Aménagement été approuvé en février 2012 ; du Chablais (SIAC) serait la structure Mise en place de projets d’enver- 2.Une réelle mobilisation la plus légitime pour porter la candi- gure territoriale, dans le cadre de poli- autour de la filière bois- dature du Chablais, en raison de la tiques contractuelles ; configuration de son territoire, de ses forêt Réalisation d’études et de schémas compétences et de son expérience. Approuvé par arrêté préfectoral de développement et d’aménagement en matière de mobilité, environne- L ’action en faveur du bois est le fruit d’une longue concertation qui s’est conduite et renforcée au fil des en avril 2003, le SIAC est un syndi- ment, habitat, tourisme ; Conduite du projet du Contrat de années et des projets, et qui a été cat mixte fermé regroupant 5 Eta- rivières Dranses et Est lémanique ; soutenue par la Région Rhône-Alpes blissements Publics de Coopération depuis une dizaine d’années (voir Intercommunale (EPCI), soit les 62 Participation au déploiement du chronologie page suivante). communes du Chablais (voir liste en Très Haut Débit sur le territoire ; annexe 1) : Coordination et développement des Considérant les enjeux en termes actions du Geopark Chablais. de développement rural, l’historique Communauté de communes de la du territoire et s’appuyant sur les Vallée d’Abondance ; Le Syndicat est présidé par M. Jean- résultats de l’évaluation finale du Communauté de communes du Yves Moracchini et est administré par programme Leader 2007-2013, les Bas Chablais ; un comité syndical, composé d’une acteurs du Chablais ont fait le choix Communauté de communes des centaine de membres représentant de se positionner sur la thématique de Collines du Léman ; l’ensemble des collectivités, dont la la territorialisation des économies ru- Communauté de communes du fonction est d’examiner les dossiers, rales proposée par la Région Rhône- Haut Chablais ; de décider de la suite qui leur sera ac- Alpes dans le cadre de son appel à cordée et de délibérer sur les grandes manifestation d’intérêt Leader 2014- Syndicat Intercommunal d’Etudes décisions à prendre (vote du budget). 2020. De ces temps de réflexions et et d’Equipements des Régions de Un bureau, composé de 15 membres, de confrontations positives, la straté- Thonon et Évian (le SIEERTE re- examine notamment les dossiers qui gie Leader retenue s’organise autour groupe la ville de Thonon-les-Bains seront soumis au comité syndical et de la priorité ciblée suivante : et la communauté de communes du les dirige vers les commissions thé- « L’innovation au service de la res- source forestière et du territoire » 3.Des orientations multisectorielles Afin de répondre à cette stratégie, trois principales orientations ont été définies. a. Construire une filière bois énergie locale à partir de la ressource forestière du Chablais F orts de ces constats de gestion du paysage, de gestion des sols vis-à-vis des risques naturels, et de la préservation de la biodiversité, la valorisation de la ressource naturelle renouvelable qu’est le bois-énergie au service d’un projet de territoire est ap- >> L’intercommunalité dans le Chablais parue comme une réponse adaptée et 13
PARTIE 1 LE TERRITOIRE ET LA STRATÉGIE > Chronologie des actions menées sur la filière bois comme une contribution pour relever La rédaction et validation de la charte forestière du Haut-Chablais, et dont le le défi de l’enjeu climatique. pilotage des actions est assuré par un comité territorial local du Haut-Cha- La filière bois-énergie est l’axe de 2005 blais (CTL) constitué d’élus, de professionnels de la forêt (publics et privés) développement central de la can- et de l’agriculture, de représentants de la société civile ; didature, car il s’agit d’un enjeu L’élaboration du SCoT à partir de 2005 qui a permis notamment d’identifier sur lequel le territoire souhaite se les enjeux et les stratégies environnementaux et forestiers du territoire. positionner depuis de nombreuses L’obtention du label « Pôle d’Excellence Rurale » du Haut Chablais (2006 / années. Pour autant, le développe- 2009) qui a fédéré les partenaires, élus, professionnels et représentants de ment de cette filière aura des réper- la société civile afin de mettre en place un travail de prospective et d’état cussions directes sur le développe- 2006 des lieux du territoire et l’élaboration d’un plan d’action concernant la forêt ment de la filière bois d’œuvre. et l’agriculture. Le PER du Haut Chablais regroupait une dizaine d’opéra- teurs articulés autour de la gestion de l’espace et la structuration de la filière En effet, structurer une filière bois- bois-énergie . énergie, comme défini dans cette candidature Leader, de la mobilisation 2008 L’engagement du Chablais dans le programme « 1000 chaufferies bois pour du bois dans la forêt jusqu’à l’appro- le milieu rural » (le premier territoire pilote de Rhône-Alpes). visionnement des chaufferies en pla- La mise en place du PAT du Chablais qui est réalisé grâce à une collabo- quettes forestières, c’est soutenir ration entre l’ensemble des partenaires techniques de la filière bois-éner- l’amont de la filière : la première étape gie (ONF, CRPF, coopérative forestière, Prioriterre, chambre d’agriculture, étant l’accès à la ressource « bois », 2009 communes forestières, entrepreneurs de travaux forestiers, scieurs...). Rassemblés au sein du comité d’expertise, ces partenaires ont défini les quels que soient les chantiers (chan- hypothèses de travail et calibré les paramètres de calcul garantissant une tier spécifique bois d’œuvre avec tri mobilisation de la ressource en accord avec la gestion durable de la forêt. du bois-énergie ou chantier bois-éner- gie). Le PSADER Chablais et de son axe forêt validé dans le cadre du CDDRA. Le comité de pilotage regroupe des représentants de la Région et des col- Par ailleurs, loin d’être oublié au sein 2010 lectivités membres du SIAC. Sont également associés le Département, la des actions menées en faveur de la Société Civile du Chablais et des techniciens du territoire (chambre d’agri- forêt du Chablais, l’accompagne- culture). ment des entreprises forestières est La réalisation de la charte forestière des Coteaux du Léman, validée loca- « délégué » aux partenaires spécia- 2011 lement. lisés dans la filière forêt-bois comme le Pôle Excellence Bois (Rumilly), les La conception de la charte paysagère et architecturale du Chablais. Des réunions ont été organisées dans les collectivités du territoire pour les associations départementales ou ré- phases de diagnostic et de propositions, mais aussi auprès d’architectes et gionales des communes forestières… de constructeurs, des personnes publiques associées du SCoT, de bureaux L’étude sur la structuration de la d’études élaborant des PLU dans le Chablais ainsi que divers partenaires filière locale bois-énergie menée dès du SIAC ; 2012 par le SIAC (voir plaquette en La réflexion de structuration de la filière locale bois-énergie menée dès annexe 9), a notamment permis d’éla- 2012 par le SIAC sur l’ensemble de son territoire. Ce travail a été piloté par borer les outils opérationnels pour sa les instances décisionnelles du SIAC : le conseil syndical, le bureau et la commission environnement, agriculture et forêt. L’état des lieux et le dia- mise en place. La mission, conduite gnostic général et local de la filière ont été réalisés en concertation avec les en concertation avec les acteurs acteurs du territoire, les acteurs de la filière et les partenaires institutionnels du territoire, s’est déclinée en trois dans le cadre de rencontres individuelles. Par la suite, des groupes théma- grands axes : 2012 tiques ont été instaurés et réunis 4 fois entre 2012 et 2014 afin d’identifier des scénarios pour la mise en place d’une filière structurée. Ont participé à Mobilisation du bois-énergie dans ces travaux : les forêts publiques et les forêts pri- vées : - Les représentants des propriétaires privés (CRPF, syndicats de pro- priétaires) et publics (collectivités, ONF) ; ––Aide à la décision d’un scéna- rio de développement de la filière. - Les gestionnaires de la forêt (ONF, CASMB, coopérative fores- tière…) ; Apport des éléments de compré- hension et de décision aux élus du - Les entreprises de travaux forestiers et productrices de plaquettes forestières ; territoire afin qu’ils se positionnent sur un scénario opérationnel pour - Les maîtres d’ouvrage et gestionnaires des chaufferies collectives ; mobiliser et valoriser du bois-éner- - Les représentants de la Région Rhône-Alpes. gie en circuit-court ; A chaque étape décisive de la réflexion, un groupe de travail élargi à l’en- ––Accompagnement technique ju- semble des acteurs du territoire, de la filière et des institutionnels, a été ridique pour la mise en œuvre du réuni afin de débattre sur les résultats et les orientations à mener. scénario retenu ; 2014 La validation du programme en faveur de la biodiversité notamment en mi- Renforcement de l’économie de lieu forestier du Pays d’Evian. la filière bois-énergie dans les entre- 14
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