L'ÉNERGIE ÉTAT DE 2016 - HEC Montréal
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2016 ÉTAT DE L’ÉNERGIE AU QUÉBEC
AUTEURS Johanne Whitmore et Pierre-Olivier Pineau TABLE DES MATIÈRES INFOGRAPHISTE Brigitte Ayotte (Ayograph) RÉVISEURE Sylvie Dugas 1. INTRODUCTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 REMERCIEMENTS Benjamin Israël (Institut Pembina), Claude Sirois et Martin 2. RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2015. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Tremblay (ministère des Transports du Québec), André Besner et Guy Lefebvre (Hydro-Québec), Louis Bellemare (ministère du Conseil exécutif), Raynald Ouellet (Port de 3. SYSTÈME ÉNERGÉTIQUE DU QUÉBEC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Sept-Îles), Patrick Robitaille et Pierre-Luc Gosselin (Port de Québec), Hani Matta (Port de Montréal), Martin Imbleau 3.1 - SOURCES D’ÉNERGIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 (Gaz Métro), Sylvain Audette (HEC Montréal). NOTE AUX LECTEURS 3.2 - TRANSFORMATION DE L’ÉNERGIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 La publication annuelle État de l’énergie au Québec est une initiative de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de Production de combustibles fossiles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 HEC Montréal. Transport par pipeline. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Le document État de l’énergie au Québec 2016 présente une Transport maritime. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 synthèse des renseignements les plus à jour sur les enjeux énergétiques au Québec, à l’aube de l’année2016. Plusieurs Transport ferroviaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 données de 2015 ne sont toutefois pas encore disponibles. Il y a donc, dans certains cas, un décalage entre les Transport routier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 données présentées et la situation actuelle. Production d’électricité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 À PROPOS Production de biocombustibles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Créée en 2013, la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal a pour mission d’accroître les connaissances sur les enjeux liés à l’énergie dans une 3.3 - CONSOMMATION DE L’ÉNERGIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 perspective de développement durable, d’optimisation et Secteur des transports. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 d’adéquation entre les sources d’énergie et les besoins de la société. La création de cette chaire et de ce rapport est Secteur industriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 rendue possible grâce au soutien d’entreprises partenaires : BMO, Boralex, Énergie renouvelable Brookfield, Enbridge, Secteur du bâtiment – résidentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Gaz Métro, McCarthy Tétrault, Pétrolia, PwC, Valero. Secteur du bâtiment – commercial et institutionnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 CORRESPONDANCE Chaire de gestion du secteur de l’énergie 3.4 - EFFICACITÉ DU SYSTÈME ÉNERGÉTIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 HEC Montréal 3000, chemin de la Côte-Sainte-Catherine Montréal (Québec) H3T 2A7 CANADA 4. ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE LIÉES Téléphone : 514 340-6472 AU SYSTÈME ÉNERGÉTIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Page Web : energie.hec.ca Twitter : @HECenergie Dépôt légal : 4e trimestre 2015 5. CONTRIBUTION DE L’ÉNERGIE À L’ÉCONOMIE QUÉBÉCOISE. . . . . . . 35 ISSN 2368-674X (version PDF) Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 20145 6. PERSPECTIVES POUR 2016. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2015 Illustrations : ©iStockPhoto.com, ©dollarphotoclub.com 7. SOURCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
1 INTRODUCTION L’État de l’énergie au Québec 2016 est la deuxième édition d’un bilan annuel qui Les données sur la biomasse en sont un bon exemple. Cette source d’énergie rassemble les données les plus récentes sur le secteur de l’énergie au Québec. neutre en carbone, qui représente une part significative du potentiel énergétique La première édition a suscité beaucoup d’intérêt auprès de différents acteurs et économique du Québec et du Canada, et qui peut contribuer à réduire les québécois. Un outil innovateur (voir graphique 3.1), présenté en primeur, émissions de GES, n’est pas comptabilisée dans le bilan annuel de Statistique a également permis aux lecteurs d’avoir une première vue d’ensemble du Canada intitulé Bulletin sur la disponibilité et écoulement d’énergie au Canada. système énergétique de la province afin de faire le lien entre les différentes Cette publication n’offre donc qu’un portrait partiel du système énergétique. sources d’énergie, leur transformation en divers produits énergétiques, leur Les contributions des énergies éolienne, solaire et géothermique, tout comme consommation par secteur et l’efficacité globale du système. La Chaire de les biogaz, n’y sont pas détaillées, étant même parfois exclues. Même pour les gestion du secteur de l’énergie est heureuse de pouvoir ainsi contribuer à une données sur les énergies plus conventionnelles, cette publication contient des meilleure compréhension du secteur de l’énergie qui, plus que jamais, requiert incohérences inexpliquées (visibles dans le graphique 3.1, page 7) : le Québec aurait une profonde transformation pour répondre aux aspirations des Québécois et consommé 6,37 milliards de mètres cubes (Gm3) de gaz naturel en 2013, tout en Québécoises à la prospérité économique et à l’atteinte des objectifs de lutte n’ayant été approvisionné que par 5,78 Gm3 (incluant les variations de stocks). contre les changements climatiques. L’Institut de la statistique du Québec (ISQ), l’organisme gouvernemental responsable Ce bilan sur le secteur de l’énergie est d’autant plus nécessaire que les bases de produire, d’analyser et de diffuser des informations statis tiques officielles, de données statistiques sur l’énergie sont dans un état déplorable, au Canada objectives et de qualité sur le Québec, a annoncé en 2015 la fin de sa Banque de comme au Québec. Actuellement, les agences gouvernementales ne font statistiques officielles, puis s’est rétractée. Les quelques statistiques énergétiques au mieux que rendre disponibles certaines de ces données. La collecte et qu’elle présente sont toujours disponibles, mais celles-ci ne sont pas mises à jour le suivi des données sont souvent discontinus ou abandonnés. Ce manque de façon systématique. d’information nuit à l’action, alors que le gouvernement du Québec entend réduire de 37,5 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) sous le niveau de Force est de conclure que les statistiques énergét iques sont dans un piètre 1990 d’ici 2030 et qu’il s’apprête à dévoiler une nouvelle politique énergétique. état. L’État de l’énergie au Québec ne peut rectifier cette situation préoccupante. Au Québec, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) n’a Toutefois, ce bilan présente, à l’heure actuelle, le portrait le plus complet du pas mis à jour ses statistiques énergétiques depuis 2013 – la dernière année système énergétique à partir des sources officielles les plus récentes. Les recensée étant 2011. Le fascicule Profil statistique de l’énergie au Québec, publié auteurs espèrent que ce document contribuera à une meilleure compréhension par le MERN en 2015 dans le cadre de sa démarche vers une nouvelle politique du secteur de l’énergie au Québec et qu’il incitera les autorités à ajouter la énergétique 2016-2025, présentait ainsi le plus souvent des données de 2011. collecte et la diffusion des données énergétiques à leur liste de priorités. À l’heure de l’information en continu et des mégadonnées, ce déficit dans nos statistiques sur l’énergie est non seulement inacceptable, mais consternant de la part des gouvernements. 11
2 RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2015 Plusieurs événements ont marqué le secteur énergétique du Québec au cours de l’année 2015. Cette liste, non exhaustive, présente un tour d’horizon des principaux événements qui se sont produits en 2015. 1er JANVIER • MARCHÉ DU CARBONE Dix-sept distributeurs de carburants (produits pétroliers raffinés et gaz naturel) sont désormais assujettis au Système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre (SPEDE), soit le marché du carbone québécois conjoint avec la Californie. Au prix plancher de la tonne de carbone en 2015 (12,10 US$), cela ajoute 2,8 ¢/litre au prix de l’essence. 13 FÉVRIER • POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE 2016-2025 La première des quatre tables rondes d’expert est organisée par le gouvernement québécois dans le cadre de sa démarche vers la nouvelle politique énergétique. Elle porte sur l’efficacité et l’innovation énergétiques. Les autres tables rondes auront pour thème les énergies renouvelables (30 mars), la décarbonisation du transport routier (24 avril) et les hydrocarbures (15 juin). Des consultations publiques suivaient ces tables rondes et des lettres ouvertes pouvaient être déposées en ligne jusqu’au 15 juillet. La documentation se trouve sur le site www.politiqueenergetique.gouv.qc.ca. Les orientations de cette politique devraient être dévoilées à la fin de 2015. 16 MARS • PRODUCTION DE PÉTROLE EN GASPÉSIE La compagnie Junex annonce avoir récupéré un volume total de 7 200 barils de pétrole léger de son puits Galt No4 Horizontal, sans aucune opération de fracturation hydraulique. 13 AVRIL • EXPANSION DU MARCHÉ DU CARBONE À la veille du Sommet de Québec sur les changements climatiques réunissant les premiers ministres des provinces et des territoires du Canada, l’Ontario annonce qu’elle se joindra au marché du carbone de la Californie et du Québec, sans toutefois préciser son échéancier. 1ER MAI • CHANGEMENT DE DIRECTION À HYDRO-QUÉBEC Départ du PDG de l’entreprise, Thierry Vandal, après 10 ans à ce poste. Éric Martel lui succède le 6 juillet. 12 MAI • DEMANDE D’EXPLOITATION DE LA CENTRALE AU GAZ À BÉCANCOUR Hydro-Québec demande à la Régie de l’énergie d’autoriser l’utilisation de la centrale de TransCanada Energy (TCE) de Bécancour en période de pointe pour y traiter du gaz naturel liquéfié. Cette centrale de 507 MW est inactive depuis 2006 à cause d’une demande en électricité plus faible que prévu lors de la signature du contrat avec TCE en 2003. Une audience a eu lieu le 1er septembre. 2
17 JUILLET • STRATÉGIE CANADIENNE DE L’ÉNERGIE Les premiers ministres des provinces canadiennes rendent public un rapport intitulé Stratégie canadienne de l’énergie, faisant état d’une stratégie basée sur des principes de collaboration et de transparence, de responsabilité sociale et environnementale ainsi que de sécurité énergétique et de stabilité. Quatre comités de travail sont créés, mais aucune autre mesure concrète n’est mise en place 24 AOÛT • ENTENTE ENTRE LES DISTRIBUTEURS DE GAZ ET TRANSCANADA La conversion prévue par TransCanada d’un gazoduc en oléoduc dans le cadre de son projet Énergie Est avait soulevé des craintes chez les distributeurs gaziers de l’Ontario et du Québec, dont Gaz Métro. Ces distributeurs, qui se montraient défavorables au projet Énergie Est, concluent finalement une entente de principe avec TransCanada qui devrait protéger les approvisionnements gaziers pour les consommateurs de gaz naturel. 1ER SEPTEMBRE • GAZ NATUREL EN GASPÉSIE Ressources Québec, une filiale d’Investissement Québec, annonce un investissement de 3,8 M$ dans l’exploration gazière sur le site Bourque, près de Murdochville, en Gaspésie. S’il est possible d’y produire du gaz naturel, les promoteurs du projet, Pétrolia et Tugliq, l’achemineraient par gazoduc, soit à Port-Daniel, à Grande-Vallée ou à Gaspé, où il serait liquéfié puis acheminé par voie maritime sur la Côte-Nord en remplacement de produits pétroliers raffinés. 11 SEPTEMBRE • ÉCHANGE PROVINCIAL D’ÉLECTRICITÉ Les gouvernements du Québec et de l’Ontario signent le Protocole d’entente concernant la poursuite de la collaboration et les possibilités d’entente de commerce d’électricité entre l’Ontario et le Québec, en appui à la réduction des GES pendant la remise à neuf des installations nucléaires de l’Ontario. 9 OCTOBRE • ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS Le gouvernement du Québec dévoile son Plan d’action en électrification des transports 2015-2020, doté d’un budget de 420 M$. Il vise à atteindre d’ici 2020 le nombre de 100 000 véhicules électriques et hybrides rechargeables immatriculés au Québec, ainsi qu’à réduire de 150 000 tonnes par an les émissions de GES et de 66 millions le nombre de litres de carburant consommés annuellement. 19 OCTOBRE • ÉLECTIONS FÉDÉRALES Un gouvernement majoritaire libéral dirigé par Justin Trudeau est élu. Ce nouveau gouvernement a annoncé qu’il collaborerait avec les provinces pour établir une Stratégie énergétique nationale ainsi qu’un cadre pancanadien de lutte contre les changements climatiques. 27 OCTOBRE • ÉVALUATIONS ENVIRONNEMENTALES STRATÉGIQUES (ÉES) SUR LES HYDROCARBURES Le gouvernement du Québec rend publiques 42 des 64 études commandées dans le cadre des évaluations environnementales stratégiques portant sur l’exploitation et le transport de pétrole et de gaz au Québec. Ces rapports serviront de référence en vue de l’élaboration de la future loi sur les hydrocarbures, mais aussi de la nouvelle politique énergétique de la province. Des consultations publiques ont eu lieu par la suite, soit du 16 au 19 novembre 2015. Le rapport final de l’ÉES devrait être remis au gouvernement au début de 2016. 30 NOVEMBRE AU 11 DÉCEMBRE • SOMMET DE PARIS SUR LE CLIMAT (COP21) Cette conférence, qui se tient dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, vise un accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans le but de limiter le réchauffement mondial à 2°C d’ici 2100. Le Québec s’y rend avec des cibles ambitieuses de réduction des émissions de GES de 20 % en 2020, 37,5 % en 2030 et 80 à 95 % en 2050 sous le niveau de 1990. 3
3 SYSTÈME ÉNERGÉTIQUE DU QUÉBEC Parler d’énergie n’est jamais chose simple, tant pour les citoyens que les politiciens ou les chefs d’entreprise, puisque cela fait référence à tout un système complexe et dynamique qui relie diverses composantes. Comme pour le corps humain ou les écosystèmes naturels, la variation d’une des composantes du système peut avoir des répercussions sur d’autres composantes, voire sur l’ensemble du système. Les défis énergétiques du 21e siècle requièrent une Pour mieux visualiser cette approche systémique, le par divers secteurs d’activité (industrie, transport et approche plus systémique permettant de prendre graphique 3.1 montre comment s’écoule l’énergie, bâtiments résidentiel, commercial et institutionnel). en considération les liens entre les sources d’énergie, depuis sa source jusqu’à sa consommation finale, Une partie des combustibles fossiles est aussi leur transport et leur transformation en différents dans le contexte régional de la province du Québec. destinée à un usage non énergétique, soit en tant produits, leur consommation par divers secteurs Dans un système énergétique, on distingue la que matière première pour la production d’engrais d’activité et le bilan global de l’efficacité du système. production d’énergie primaire de sa transformation chimique ou de plastique. Cela, sans oublier les impacts économiques et en énergie secondaire et de sa consommation environnementaux engendrés à chacune de ces finale. Une fois transformée, l’énergie peut être À la fin du parcours (côté droit du graphique 3.1 ; voir « étapes » d’utilisation de l’énergie. Pour gérer ou transportée jusqu’au consommateur afin de également la section 3.4 du rapport) sont calculées régler un enjeu énergétique, il ne suffit donc plus de répondre à la demande de services énergétiques les pertes d’énergie – surtout sous forme de déterminer si une source d’énergie est « bonne » ou comme l’éclairage, le chauffage, la climatisation, chaleur – liées à certaines inefficacités du système « mauvaise » – ce qui reviendrait à n’étudier qu’une la motorisation de procédés industriels et la au cours de la transformation, du transport et de la facette du problème de manière isolée –, mais plutôt mobilité (transport). Ainsi, la disponibilité totale des consommation de l’énergie. On constate que moins de comprendre comment nos différents besoins, sources d’énergie primaire, que cette énergie soit de la moitié de l’énergie produite et transformée comportements et modèles de consommation produite localement ou importée, est représentée sert directement à répondre à la demande de alimentent, voire même contribuent à privilégier dans la section sources d’énergie, à gauche du services énergétiques dans l’économie québécoise. la production d’une source d’énergie au détriment graphique 3.1. L’énergie s’écoule ensuite vers la droite Ce résultat donne à penser qu’il est indispensable d’une autre. pour être transformée en produits énergétiques d’améliorer l’efficacité globale du système énergétique. qui, par la suite, seront transportés et consommés 4
GRAPHIQUE 3.1 • BILAN ÉNERGÉTIQUE DU QUÉBEC, 2013 SOURCES D’ÉNERGIE TRANSFORMATION CONSOMMATION EFFICACITÉ DU SYSTÈME Importations (121 PJ) Exportations (124 PJ) Éolien (68 PJ) ÉNERGIE PRODUITE AU QUÉBEC Distribution Génération d’électricité 621 757 (878 PJ) d’électricité Hydro (814 PJ) Pertes liées aux systèmes (825 PJ) électriques, y compris la transmission (281 PJ) TOTAL DES PERTES ÉNERGÉTIQUES (1 127 PJ) 132 149 19 4 Pertes liées à la transformation de la biomasse (17 PJ) BÂTIMENTS 67 Biomasse (178 PJ) 240 Résidentiels (334 PJ) 268 48 Production de 25 22 Autres 59 biocombustibles 85 Com. et inst. pertes 66 138 (158 PJ) 47 (197 PJ) (734 PJ) Exportations (88 PJ) 216 Pertes 295 Gaz naturel (317 PJ) liées Industriel au raffinage 81 (636 PJ) (94 PJ) 420 152 ÉNERGIE IMPORTÉE 20 87 Charbon (20 PJ) 12 5 ÉNERGIE UTILE Exportations (14 PJ) (956 PJ) 392 504 Transport (523 PJ) 131 Production de Distribution Pétrole (772 PJ) produits raffinés 664 de produits (758 PJ) raffinés (887 PJ) 94 85 Non énergétique (85 PJ) Importations (226 PJ) Exportations (142 PJ) 1 PJ (278 GWh) est équivalent à la consommation énergétique d’environ 10 000 ménages québécois Notes Notes: :Certains Certainstotaux nene totaux s’additionnent pas pas s'additionnent parfaitement en raison parfaitement d’arrondissement en raison et du fait d'arrondissement quefait et du les que procédés énergétiques inférieurs à 3 PJ ne sont pas affichés sur les procédés Réalisation : Benjamin Israël leénergétiques diagramme. La disparitéàdans inférieurs 3 PJ les données ne sont pas du gaz naturel affichés sur lereflète les données diagramme. fourniesdans La disparité par Statistique les données Canada. du gazLes notes méthodologiques naturel reflète pour l’élaboration du graphique 3.1, Collaboration : Johanne Whitmore (HEC Montréal), Réalisation : Benjamin Israël ainsi que l’explication de certains changements par rapport au bilan de 2012, sont disponibles sur le site de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie : energie.hec.ca les données fournies par Statistique Canada. Les notes méthodologiques pour l’élaboration du graphique 3.1, ainsi que Pierre-Olivier Pineau (HEC Montréal), David Layzell Collaboration : Johanne Whitmore (HEC Montréal), (CESAR),Pierre-Olivier Pineau Bastiaan Straatman (HECTechnologies). (whatIf? Montréal), Sources : Statistique l’explication Canada, de certains 2015; Office par changements de l’efficacité rapport au énergétique, 2015 sont bilan de 2012, ; WhatIf? Technologies disponibles sur leinc. site de la Chaire de gestion du 5 David Layzell (CESAR), Bastiaan Straatman (whatIf? Technologies). et CESAR (CanESS, scénario de référence 2013) ; Hydro-Québec, 2014. secteur de l’énergie : energie.hec.ca Sources : Statistique Canada, 2015; Office de l'efficacité énergétique, 2015; WhatIf? Technologies inc. et CESAR (CanESS, scénario de référence 2013); Hydro-Québec, 2014.
3.1 • LES SOURCES D’ÉNERGIE Les sources d’énergie dites primaires (tableau 3.1.1) correspondent à l’ensemble des matières brutes extraites du milieu naturel (par ex., pétrole brut, charbon, vent, soleil, eau courante) avant toute transformation. Ces énergies sont ensuite converties en produits énergétiques utiles (dites « énergies secondaires »), qui sont consommés par les usagers. Cette conversion consiste en une transformation en énergie électrique, en un traitement ou un raffinage. Au Québec, c’est le cas du pétrole brut acheté de producteurs étrangers ou canadiens qu’on transforme ensuite en produits pétroliers tels l’essence, le diesel ou le mazout. Les énergies primaires sont souvent substituables, pourvu qu’elles permettent à l’utilisateur de satisfaire sa demande en services énergétiques (par ex., éclairage, transport, chauffage). Le système énergétique du Québec se distingue au mazout, électricité qui sert essentiellement à sentait 3 % du bilan énergétique québécois. La de celui des autres régions du monde par sa approvisionner les communautés non connectées centrale a toutefois été définitivement fermée le par t impor tante d’approvisionnement local en au réseau électrique. 28 décembre 2012. Le gouvernement du Québec énergies renouvelables (49 % du total), c’est-à- prévoit que toutes les activités de déclassement, dire provenant de sources dont les stock s ne En 2012, l’uranium, utilisé pour alimenter l’unique de démantèlement et d’évacuation du combustible s ’épuisent pas. Les deux principales sources centrale nucléaire de Gentilly-2 (675 MW), repré nucléaire irradié prendront fin en 2062. locales d’énergie primaire sont la force hydraulique (transformée en hydroélectricité) et la biomasse, TABLEAU 3.1.1 • DISPONIBILITÉ DES SOURCES D’ÉNERGIE PRIMAIRE AU QUÉBEC, 2013 les ressources éoliennes (utilisées de façon plus modeste) venant en troisième lieu. Les autres Énergies primaires Pétajoules Équivalence besoins énergétiques du Québec sont comblés par Pétrole 772 126 millions de barils Importations les hydrocarbures, qui proviennent entièrement d’importations et comptent pour la moitié, soit Gaz naturel 317 8,3 milliards de m3 51 %, du bilan (voir l’encadré à la page 9). Le pétrole, dont plus des trois quarts sont consommés par le Charbon 20 1 million de tonnes secteur des transports, représente 36 % du bilan énergétique, tandis que la part du gaz naturel, surtout consommé par le secteur industriel, s’élève Hydro 814 226 TWh Production à 15 %. Le charbon, entièrement consommé par le Éolien 68 19 TWh secteur industriel, ne répond qu’à 1 % des besoins énergétiques du Québec. Moins de 1 % de la Biomasse* 178 production d’électricité québécoise est produite Total 2 169 à partir de génératrices fonctionnant au diesel ou Sources : Statistique Canada, 2015 ; Hydro-Québec, 2015 ; WhatIf? Technologies inc. et CESAR, 2015 ; EIA, 2015. Note : (*) La donnée de production d’énergie à partir de la biomasse provient du modèle CanESS (scénario de référence pour 2013) ainsi que d’Hydro-Québec, 2014. Il est à noter qu’ Hydro-Québec agglomère la production d’électricité à partir de la biomasse et des déchets. 6
LE SAVIEZ-VOUS ? ÉVOLUTION DE L’APPROVISIONNEMENT EN PÉTROLE AU QUÉBEC Hormis quelques milliers de barils de pétrole qui ont été produits en sol québécois à la suite de différents travaux d’exploration pétrolière, le Québec importe la totalité du pétrole raffiné utilisé sur son territoire. Ces importations sont longtemps venues d’Europe et d’Afrique. Nos sources d’importation de pétrole ont cependant changé radicalement, comme l’indique le graphique 3.1.1. Depuis 2013, les États-Unis représentent plus de 50 % des importations québécoises, le Texas et le Dakota du Nord arrivant en tête des États auprès desquels nous nous approvisionnons. Ce changement est lié au développement ultrarapide de la production de pétrole de schiste aux États-Unis, ce qui en a fait un produit plus compétitif que les importations traditionnelles d’Algérie et d’autres pays producteurs. Les raffineries québécoises, qui peuvent recevoir du pétrole brut par bateau, par pipeline (à Montréal) et par train, sont en mesure de modifier très rapidement leurs sources d’approvisionnement, en fonction des meilleurs prix qu’elles réussissent à obtenir sur le marché. Les livraisons de pétrole au Québec en provenance d’autres pays que le Canada vont vraisemblablement chuter en 2016, avec la mise en service de la ligne de pipeline 9B d’Enbridge. Celle-ci transportera jusqu’à Montréal 300 000 barils par jour de pétrole provenant de l’Ouest canadien, mais aussi de producteurs américains. Environ 100 000 barils de pétrole par jour devront encore être importés pour approvisionner la capacité de raffinage du Québec. GRAPHIQUE 3.1.1 • ÉVOLUTION DE LA PROVENANCE DES IMPORTATIONS EN PÉTROLE BRUT AU QUÉBEC, 2011 À 2015 RUSSIE 100 % CANADA ROYAUME-UNI TRINITÉ-ET-TOBAGO CÔTE D’IVOIRE 90 % KAZAKHSTAN Volumes des importations d’huiles brutes, de pétrole ou de minéraux bitumineux 80 % NIGÉRIA 70 % AZERBAÏDJAN MEXIQUE 60 % ANGOLA 50 % 50 % NORVÈGE 40 % 30 % ÉTATS-UNIS ALGÉRIE Source : Statistique Canada, 2015. 20 % Note : (*) Total des neuf premiers mois de l’année 2015 (janvier à septembre). Les données sur les importations utilisées pour élaborer le graphique 3.1.1, 10 % issues du Tableau 990-0027 de la base de données sur le commerce international canadien de marchandises de Statistique Canada, ne sont pas 0% entièrement conformes à celles du Tableau 134-0001 – Approvisionnement 2011 2012 2013 2014 2015* de pétrole brut et équivalent aux raffineries, également de Statistique Canada. 7
3.2 • TRANSFORMATION DE L’ÉNERGIE Les sources d’énergie primaire sont transformées en différentes formes d’énergie secondaire pour être plus facilement transportées, distribuées et utilisées. Ainsi, l’énergie hydraulique (cours et chutes d’eau) ou éolienne (vent) peut être transformée en électricité ; les produits et les déchets issus de matières organiques peuvent être transformés en biocombustibles, tels que le biogaz, l’éthanol et le biodiesel ; et le pétrole peut être transformé en produits raffinés, tels que l’essence et le diesel utilisés dans les véhicules. Le gaz naturel, passant par une étape d’extraction des liquides de gaz (éthane, propane ou butane) et des impuretés, est aussi transformé pour devenir un produit standard. Ce produit peut être utilisé directement ou transformé en gaz naturel comprimé (GNC) ou liquéfié (GNL) pour réduire son volume. PRODUCTION DE GRAPHIQUE 3.2.1 • CAPACITÉ TOTALE GRAPHIQUE 3.2.2 • PRODUCTION COMBUSTIBLES FOSSILES DE RAFFINAGE DE PRODUITS PÉTROLIERS AU QUÉBEC, 2014 DE PRODUITS PÉTROLIERS RAFFINÉS AU QUÉBEC, 2014 Mazouts lourds Capacité totale du Canada : 7 % Mazouts légers 5 % En 2015, le Québec ne produisait 1 873 000 barils par jour 2 000 000 Charges ni p ét role br u t ni gaz naturel. pétrochimiques 3% Toutefois, il disposait d’installations Carburéacteur industrielles pour transformer et 3% Carburant diesel Asphalte 3 % raffiner ces sources d’énergie. Deux 35 % Gaz de raf f ineries de pétrole sont ac tives 1500 000 distillation 2% sur son territoire : celles de Suncor à Montréal Autres 4 % et de Valero à Lévis. En 2014, leur capacité totale s’élevait à 402 000 barils par jour de produits Barils par jour Autres régions 1 471 000 canadiennes : 79 % pétroliers raffinés (PPR), soit près de 21 % de la (13 raffineries) Essence pour moteurs 100 0000 38 % capacité de raffinage au Canada (graphique 3.2.1). L’essence et le carburant diesel représentaient 73 % de leur production totale de PPR (graphique 3.2.2). Cette production dépasse largement les ventes Autres 2 % intérieures de produits pétroliers au Québec, qui 500 000 s’élèvent à 355 346 barils par jour. 402 000 Propane et mélanges 265 000 de propane 1 % Valero (Lévis) Québec : 21 % (2 raffineries) Butane 1 % 137 000 Suncor (Montréal) Produits naphte et 0 autres mazouts
En 2013, les raffineries québécoises émettaient transport, dans lequel de plus en plus véhicules 0,11 kg éq. CO2/litre de PPR, contre 0,22 kg éq. CO2/ lourds utilisent le GNL. Les industries québécoises litre de PPR en Ontario et 0,16 kg éq. CO2/litre de PPR qui ne sont pas desservies par le réseau actuel de en moyenne au Canada (Environnement Canada, distribution du gaz naturel peuvent également être 2015 ; Statistique Canada, 2015). Cette différence approvisionnées en GNL, qui peut coûter moins s’explique en grande partie par l’utilisation du gaz cher et émettre moins de GES par unité d’énergie naturel comme combustible dans les raffineries que les PPR. La capacité actuelle de l’usine de québécoises. À titre de comparaison, la combustion Gaz Métro est de 460 m 3 de GNL par jour, mais d’un litre d’essence (le PPR le plus commun) émet un projet d’agrandissement vise à tripler cette 2,3 kg éq. CO2, soit 31 fois plus que les émissions capacité de production. Financée par la compagnie liées au raffinage. Stolz LNGaz, une nouvelle usine de liquéfaction de gaz naturel ayant une capacité de 6 700 m3 de Le Québec produit également du gaz naturel GNL par jour pourrait être construite à Bécancour. liquéfié (GNL), c’est-à-dire du gaz naturel refroidi D’autres projets, moins avancés, sont également en à − 162 °C, température où il se transforme en développement au Québec. liquide. Cette production est faite dans une usine exploitée par Gaz Métro à Montréal (tableau 3.2.1). Le transport et la distribution du pétrole brut, des PPR Cette production, qui servait initialement à stocker et du gaz naturel sont assurés par les réseaux routier, du gaz naturel pour les périodes de pointe, ferroviaire, de pipelines, de terminaux portuaires approvisionne actuellement aussi le secteur du ainsi que de stations-service. TABLEAU 3.2.1 • USINES DE GAZ NATUREL LIQUÉFIÉ EN SERVICE OU APPROUVÉES AU QUÉBEC, 2015 Société Lieu Capacité 460 m3 de GNL Gaz Métro Montréal Agrandissement à 1 380 m3 (été 2016) 6 700 m3 de GNL Stolt LNGaz inc. Bécancour Projet ayant obtenu les autorisations gouvernementales Source : MERN, 2015. 9
TRANSPORT PAR PIPELINES Les pipelines servent fréquemment à transporter flux, approuvée par l’Office national de l’énergie, le pétrole brut, les PPR et le gaz naturel. Comme permettra d’acheminer 300 000 barils par jour l’illustre le graphique 3.2.3, le Québec possède déjà jusqu’à Montréal, va redonner aux pipelines une plus un réseau de pipelines qui traversent le fleuve Saint- grande place dans l’approvisionnement pétrolier Laurent et d’autres cours d’eau. L’utilisation de ce au Québec. Cela diminuera le nombre de navires réseau change au fil des ans : si le pipeline Portland- arrivant d’outre-mer pour fournir en pétrole les Montréal a été fréquemment utilisé pour permettre raffineries de Valero et Suncor. Le projet Énergie à des pétroliers, de taille trop grande pour naviguer Est de TransCanada pourrait ajouter un important sur le fleuve Saint-Laurent, d’approvisionner les pipeline au réseau québécois existant : sa capacité raffineries de Montréal à partir de Portland (Maine), prévue est de 1,1 million de barils par jour, soit la fermeture de plusieurs raffineries (Texaco en 1982, presque quatre fois celle de la ligne 9B. Ce pipeline, qui Pétro-Canada en 1982, L’Impériale en 1983, Gulf en pourrait approvisionner les raffineries québécoises, 1986 et Shell en 2010) en a considérablement réduit est toutefois essentiellement destiné à l’exportation l’usage. La ligne 9B de Enbridge, dont l’inversion du du pétrole. GRAPHIQUE 3.2.3 • CARTES DES RÉSEAUX DE PIPELINES (GAZODUCS ET OLÉODUCS) AU QUÉBEC, 2015 Réseau de gazoducs Réseau d’oléoducs Vers l’Alberta Rouyn-Noranda TransCanada Énergie Est Entreposage Trans Quebec & Maritimes Intragaz – Pointe-du-Lac Saint-Nicolas Québec Entreposage TransCanada Témiscaming Intragaz – Pipeline St-Laurent Lévis St-Flavien Canaport GNL Saint-John Montréal Ottawa Emera Vers l’Alberta Montréal Ottawa South Portland Portland Montreal LÉGENDE Enbridge (9B) Trans-Northern Terminal GNL existant Maritimes LÉGENDE & Northeast Existant Proposé Spectra Energy Entreposage souterrain Nanticoke Produits pétroliers raffinés Usine de liquéfaction, Enbridge stockage et regazéification Pétrole brut Sources : Association canadienne de pipelines d’énergie, 2015 ; Pipeline Saint-Laurent, 2015 ; TransCanada, 2015 ; Valener inc., 2015. 10
TRANSPORT MARITIME GRAPHIQUE 3.2.4 • CARTE DE LA MANUTENTION DE PÉTROLE BRUT, D’ESSENCE, DE MAZOUT Dans le domaine du transport maritime, le Québec ET DE CARBURÉACTEUR DANS LES PORTS DU QUÉBEC, 2011 À 2014 Manutention de pétrole brut, essence, mazout et carburéacteur dans les ports du Québec, 2011 à 2014 compte de nombreux ports où sont chargés et déchargés le pétrole et les PPR, tels que l’essence, SEPT-ÎLES 2011 2012 2013 2014 Blanc-Sablon Harrington les carburéacteurs et le mazout. Certains ports Marchés internationaux (en millions de tonnes) Chargements 0 0 0 0 Natashquan Harbour hébergent des terminaux dans lesquels les produits Déchargements 0,1 0 0 0,2 Port-Menier k m 25 0 50 k m Marchés intérieurs (en millions de tonnes) pétroliers sont entreposés pour être ensuite Ivujivik Salluit Baie Déception Chargements Déchargements 0,01 0,4 0,4 0 0 0,4 0,02 0,3 Kangiqsujuaq transportés par navires-citernes ou encore par Akulivik Quaqtaq Port-Menier Puvirnituq convois ferroviaires ou routiers à travers le Québec ou Kangirsuk Port-Cartier ÎL E D’ AN TI CO ST I vers d’autres marchés canadiens et internationaux Inukjuak Aupaluk Kangiqsualujjuaq (graphique 3.2.4). Depuis 2012, Statistique Canada Kuujjuaq Matane Gaspé Umiujaq ne recueille plus de données sur les activités de Îles-de-la- Madeleine transport maritime intérieur et international dans Kuujjuarapik Rimouski les ports canadiens. Le mandat relèverait désormais km 5 0 10 km de Transports Canada. Toutefois, aucune nouvelle LÉGENDE QUÉBEC 2011 2012 2013 2014 donnée permettant de faire un bilan du traf ic Marchés internationaux et intérieurs (pétrole brut, essence, mazout et carburéacteur) Marchés intérieurs/internationaux (en millions de tonnes) Source: Port de Montréal, Port de Québec et portuaire et des marchandises transportées n’a été Chargements 3,5 4,2 1,8 2,5 Port de Sept-Îles MONTRÉAL 2011 2012 2013 2014 Déchargements 11 11,6 10,1 9,3 émise jusqu’à présent, de sorte que les données Marchés internationaux (en millions de tonnes) Chargements 1,2 1,1 1,0 0,7 Marchés internationaux (pétrole brut, essence, mazout et carburéacteur) et SOREL 2011 intérieurs (Carburants et produits des gouvernements fédéral et québécois sur les Déchargements 5,0 4,2 4,9 5,0 Chargements 0,1 Mt chimiques de base)* Marchés intérieurs (en millions de tonnes) Déchargements 0 Mt Source: Statistique Canada volumes de marchandises manipulées dans les Chargements Déchargements 0,5 1,5 0,4 1,7 0,6 1,3 0,9 1,0 Marchés intérieurs (Carburants et produits chimiques de base) * Comprend les chargements et déchargements du terminal Kildair à Sorel-Tracy. ports au Québec ne sont pas à jour. Pour produire Côte-Sainte-Catherine 1 tonne de pétrole ≈ 7,33 barils * Les données désagrégées sur les mouvements le graphique 3.2.4, une collecte de données a été 40 2 0 0 40 80 k m Valleyfield intérieurs de Carburants et produits chimiques de base ne sont pas disponibles dans la base de données de Statistique Canada. effectuée auprès des autorités des principaux ports Réalisée à partir des données de Statistique Canada (54-205-XWF), des ports de Montréal, Québec et Sept-Îles. québécois, en collaboration avec le ministère des Sources : Statistique Canada, 2012 ; collectes individuelles auprès des autorités des ports de Québec, Montréal et Sept-Îles, 2015. Service de l’économie, de la prospective et des stratégies Direction de la planification Novembre 2015 Note : Depuis 2012, Statistique Canada ne collecte plus les données sur les activités du transport maritime intérieur et international dans les ports canadiens (Le transport Transports du Québec. maritime au Canada - 54-205-X). Jusqu’à maintenant, aucune source équivalente de données ne permet d’avoir un portrait aussi complet du trafic portuaire et des marchandises selon les points de chargement et de déchargement autrement que via une collecte de données auprès de chaque port. 11
TRANSPORT FERROVIAIRE GRAPHIQUE 3.2.5 • ÉVOLUTION DES CHARGEMENTS FERROVIAIRES EN MAZOUT ET PÉTROLE Aucune donnée liée au transport de produits pétro BRUT (WAGONS PAR MOIS) DANS L’EST CANADIEN, EN LIEN AVEC L’ÉVOLUTION DU PRIX liers par convois ferroviaires au Québec n’est DU PÉTROLE (DOLLARS PAR BARIL), DE JANVIER 2005 À JUILLET 2015 rendue publique pour des raisons de confidentialité 7 000 140 133$US Début de la 5 874 wagons et de compétitivité. Seules des données agrégées crise financière OPEP maintient mars 2013 son niveau de sont offertes par Statistique Canada pour l’ensemble de 2008 Mazout et pétrole brut (nombre de wagons) 6 000 116$US 4 080 wagons production malgré de l’Est canadien. Le graphique 3.2.5 montre que oct. 2013 la chute des prix 108$US du pétrole le transport de produits pétroliers par convois 27 nov. 2014 ferroviaires était relativement stable avant 2012. 5 000 100 Par la suite, la hausse de la production des sables Prix du pétrole ($US/baril) bitumineux et de pétrole de schiste dans l’Ouest 4 000 80 canadien et aux État s- Unis, jumelée au prix élevé du pétrole, ont contribué à la croissance 3 000 60 Accident à du transport du pétrole brut et du mazout par Lac Mégantic convois ferroviaires. Antérieurement, le réseau 6 juillet 2013 47$US 2 000 40 d’oléoducs et le transport maritime comblaient la 42$US 2 489 wagons août 2013 majorité des besoins de transport de ces produits. 1 000 20 Le déraillement ferroviaire survenu à Lac-Mégantic, 1 223 wagons mai 2015 le 6 juillet 2013, s’est déroulé dans une période où les chargements ferroviaires de mazout et de 0 0 Jan-05 Juil-05 Jan-06 Juil-06 Jan-07 Juil-07 Jan-08 Juil-08 Jan-09 Juil-09 Jan-10 Juil-10 Jan-11 Juil-11 Jan-12 Juil-12 Jan-13 Juil-13 Jan-14 Juil-14 Jan-15 Juil-15 pétrole brut étaient élevés. À la suite de l’accident, le nombre de wagons transportant ces produits Sources : Statistique Canada, 2015 ; Banque mondiale, 2015. a temporairement diminué pour revenir à un cours normal en octobre 2013. Les chargements ferroviaires de pétrole brut et de mazout vers l’Est ressources). Les municipalités sont responsables de En 2012, le réseau de distribution de l’essence et ont ensuite baissé lorsque le prix du pétrole a quelque 105 000 km de routes, alors que d’autres de carburant diesel de la province comptait commencé à chuter. minis tères des gouvernement s québécois et 3 963 stations-service, un nombre en baisse de 13 % canadien ainsi qu’Hydro-Québec sont responsables depuis 2008, selon Statistique Canada. À noter que des 189 800 km restants (MTQ, 2014). Ce réseau cette donnée n’a pas été mise à jour pour l’année 2013. routier est principalement utilisé pour les livraisons À la fin de 2013, la Régie de l’énergie (2015) dénombrait TRANSPORT ROUTIER de PPR par camion des raffineries et terminaux 2 891 essenceries au Québec, soit une quantité Le réseau routier québécois compte environ pétroliers (recevant des importations de PPR) aux inférieure de 2,9 % par rapport à 2010. De 2010 à 2013, 325 000 kilomètres (km) de routes, dont 30 450 km stations-ser vice. Le transpor t d’hydrocarbures les ventes de ces essenceries ont diminué de 0,4 % sont sous la responsabilité du minis tère des ne représente que 1,4 % des véhicules km de dans l’ensemble du Québec ; c’est à Montréal, où elles Transports (autoroutes, routes nationales, routes marchandises transportées au Québec (Trépanier ont chuté de 10,3 %, que le plus important recul a été régionales, routes collec trices et d ’accès aux et coll., 2015). observé parmi les régions du Québec. 12
PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ GRAPHIQUE 3.2.6 • PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ AU QUÉBEC PAR SOURCE, 2014 En 2014, la production d’électricité québécoise tot alis ait 201 T Wh, Hydroélectricité dont 99 % provenaient de sources (industriel) 10,0 % Biomasse h y d ro é l e c t r i q u e s e t m o i n s d e 0,2 % Diesel 1 % de sources éoliennes, de la 0,2 % Autres 0,9 % biomasse et d’hydrocarbures fossiles TOTAL 201 TWh Éolienne 0,3 % ( graphique 3.2.6). H ydro - Québec produi t et achète la plus grande part de l’hydroélectricité Hydroélectricité Biomasse (industriel) 89,1 % 0,3 % québécoise, soit près de 90 % de la production totale. On compte plus de 60 sociétés productrices d’électricité au Québec. Certaines d’entre elles sont aussi engagées dans la distribution, le courtage Source : Statistique Canada, 2015. ou l’exportation d’électricité. La plupart ont des contrats avec Hydro-Québec Distribution, à qui elles vendent leur produc tion issue de parcs éoliens, de centrales de cogénération ou de petites centrales hydroélectriques. La province compte dix redistributeurs d’électricité qui sont en charge de petits réseaux de distribution d’électricité, distincts GRAPHIQUE 3.2.7 • IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS TOTALES D’ÉLECTRICITÉ de celui d’Hydro-Québec. La division Hydro-Québec QUÉBÉCOISE, 2014 TransÉnergie est responsable à elle seule du plus New-York 1,5 % Nouvelle- Angleterre (ISO) vaste réseau de transport d’électricité en Amérique Maine 4% Ontario Ontario 7% Autres 0,1 % du Nord, qui comprend 530 postes et 34 187 km 10 % 12 % de lignes à différentes tensions (tableau 3.2.2 et Nouveau- graphique 3.2.8). Brunswick 13 % IMPORTATIONS EXPORTATIONS Selon Hydro-Québec, les taux de perte d’énergie TOTALES TOTALES Vermont 35,36 TWh 31,27 TWh 35 % électrique étaient de 5,91 % sur le réseau de trans mission et de 2,3 % sur le réseau de distribution New-York Terre-Neuve et Labrador (2013) 29 % en 2014. 88 % Sources : Énergie NB, 2015 ; IESO, 2015 ; ONE, 2015 ; Statistique Canada, 2015. Note : (*) La catégorie « autres » inclut des importations marginales en provenance du Nouveau-Brunswick, du Vermont et de la Nouvelle-Angleterre. 13
TABLEAU 3.2.2 • INFRASTRUCTURE DU RÉSEAU D’ÉLECTRICITÉ GRAPHIQUE 3.2.8 • CARTE DES PRINCIPAUX ÉQUIPEMENTS DE AU QUÉBEC EN DATE DU 31 DÉCEMBRE 2013 PRODUCTION ET DE DISTRIBUTION D’ÉLECTRICITÉ AU QUÉBEC, 2014 Interconnexions (capacité maximale) 84° 72° 66° 60° 54° Ivujivik Centrales Hydroélectrique de 300 MW Salluit et plus Thermique Importation Exportation Régions Nombre (MW) (MW) Akulivik Kangiqsujuaq Centrales Thermique à moteur des réseaux diesel Quaqtaq Ontario 8 1 970 2 705 autonomes 60° 60° Hydroélectrique Puvirnituq Nouveau-Brunswick 3 785 1 029 Kangirsuk Autres installations Centrale en construction Poste à 735 kV Vermont 3 2 170 2 275 Aupaluk Ligne à 735 kV Ligne à 450 kV New York 2 1 100 1 999 Inukjuak Tasiujaq Kangiqsualujjuaq à courant continu Interconnexion Terre-Neuve (Labrador)1 2 5 150 0 Kuujjuaq transfrontalière 85 MW Capacité d’exportation Total 18 11 175 8 008 Réseaux voisins schématisés Umiujaq Parc éolien QUÉBEC Tracé de 55° 55° Kuujjuarapik Transport Distribution 1927 du itif) (non défin Schefferville La Grande-2-A Tension Lignes (km) Postes Tension Lignes (km) Conseil pri Laforge-2 Robert-Bourassa Brisay Laforge-1 765 et 735 kV 11 683 39 34 kV 734 La Grande-3 vé La Grande-1 La Grande-4 ± 450 kV c.c. 1 218 2 25 kV 109 752 315 kV 5 438 70 12 kV 4 853 Eastmain-1 Eastmain-1-A 15 MW n définitif) nseil privé (no Tracé de 1927 du Co Blanc-Sablon 230 kV 3 230 54 4 kV et moins 241 Saint-Augustin Romaine-4 Lac-Robertson 161 kV 2 125 43 Total 115 583 Romaine-3 La Tabatière Sainte-Marguerite-3 Romaine-2 120 kV 6 938 218 50° 50° Manic-5-PA Manic-5 Romaine-1 René-Lévesque (Manic-3) La Romaine Outardes-4 Toulnustouc 69 kV et moins 3 555 104 Bersimis-1 Port-Menier Outardes-3 Île Péribonka Jean-Lesage (Manic-2) d’Anticosti Terre-Neuve- Total 34 187 530 Obedjiwan Bersimis-2 Outardes-2 et-Labrador nt Gaspé ure -La Rimouski nt 85 MW ai Clova eS 435 MW Îles de la uv Trenche Madeleine Fle 300 MW Îles-de-la-Madeleine 350 MW Puissance installée des centrales 2 L’Île-d’Entrée 85 MW NOUVEAU- Québec ÎLE-DU- (MW) (%) BRUNSWICK PRINCE- 345 MW ÉDOUARD 1 250 MW Bécancour Hydroélectricité 38 433 89 65 MW Carillon Montréal 45° 45° ONTARIO Éolien 2 399 6 800 MW 3 Sources : Statistique Canada, 2014 ; 325 MW MAINE (1) Hydro-Québec, 2014 ; Hydro-Québec 1 800 MW 2 000 MW Combustion (gaz naturel, mazout) 1 272 3 Beauharnois 50 MW NOUVELLE- TransÉnergie, 2015 ; (3) Hydro-Québec, 2015 225 MW ÉCOSSE Toronto VERMONT Biomasse 444 1 (en date du 19 octobre 2015) ;. Lac Onta rio ÉTATS -UNIS NEW Note : (2) Les données de Statistique Canada HAMPSHIRE Combustion interne (diesel) 132 0,3 sur la puissance installée des centrales NEW YORK 0 100 200 km (Tableau 127-0009) n’ont pas été mises à 78° 72° 66° 60° Total 42 956 100 jour pour l’année 2014. Source : Hydro-Québec, 2015. 14
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