La cohabitation sécuritaire entre les usagers vulnérables et les véhicules lourds en milieu urbain - Ville de Montréal
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La cohabitation sécuritaire entre les usagers vulnérables et les véhicules lourds en milieu urbain Cahier de consultation en vue des audiences publiques Commission sur le transport et les travaux publics Document préparé par la Direction des transports – SIVT 7 mars 2017 Photo : Annik Eric Shaffner MH
1 Mise en contexte Bien que la circulation des camions en milieu urbain soit assujettie aux règlements sur le camionnage qui interdisent l’accès à certaines routes excepté pour des livraisons locales, la cohabitation entre les camions et les autres usagers du système routier, notamment ceux les plus vulnérables, demeure problématique. Les caractéristiques particulières du camion (grandes dimensions, grand rayon de virage, angles morts et visibilité autour du véhicule, masse et distance de freinage) augmentent les risques de collisions et la gravité de ces dernières. Les statistiques de collisions routières confirment cette affirmation. En effet, les camions sont surreprésentés aussi bien au niveau de la proportion des victimes de collisions que de la gravité des blessures qui en découlent, notamment les décès. Dans un contexte où les transports actifs sont en croissance constante et compte tenu de la volonté des élus municipaux de revoir le partage de la rue au profit de l’ensemble des usagers, il devient de plus en plus urgent d’agir pour réduire les risques compte tenu des graves conséquences qui en découlent. La Commission permanente sur le transport et les travaux publics a donc été mandatée par le conseil d’agglomération (CG17 0051) afin d’étudier la cohabitation sécuritaire entre les véhicules lourds et les usagers vulnérables dans le réseau routier municipal, incluant le mandat du conseil municipal concernant l’installation de dispositifs permettant de réduire les angles morts tels que des miroirs convexes, des caméras et des barres latérales sur les camions de déneigement (CM17 0091). Photo : Annik MH
2 Une problématique complexe Traiter de la problématique des véhicules lourds dans son ensemble n’est pas une mince tâche. Certes, une des plus grandes préoccupations des citoyens qui se déplacent dans les rues de la ville concerne leur vulnérabilité face aux poids lourds qui circulent autour d’eux. Toutefois, d’autres préoccupations peuvent également se manifester : les nuisances tel le bruit, la pollution et la vibration générés par les camions. Aussi, les types de véhicules et leur fonction peuvent être variés : véhicules de déneigement, camions de livraison, véhicules de transport de matières dangereuses et autobus ont ainsi tous leur problématique spécifique en terme de sécurité, de nuisances et de perceptions des citoyens. Parallèlement à ces préoccupations, il y a la raison d’être de leur présence dans nos rues. En effet, tous ces véhicules lourds y circulent pour rendre un service, que ce soit pour livrer un bien, déneiger, ramasser des ordures ou transporter des personnes. Il est donc important de tenir compte de cette dynamique avant d’identifier des interventions pouvant affecter négativement l’industrie du camionnage et son apport économique à notre société. Dans une approche globale, les solutions peuvent provenir de toutes les sphères d’actions et les impacts de ces solutions doivent être analysés sous tous les angles. La démarche vise donc à identifier des solutions à court terme qui font l’objet d’un consensus, mais également des pistes d’interventions qui requièrent des analyses plus poussées avant d’envisager leur mise en œuvre à moyen terme. Enfin, cette consultation pourra déboucher sur une suite en ce qui concerne, entre autres choses, les aspects de convivialité (nuisance, vibration, pollution), de transport des matières dangereuse et des autobus. Photo : Pedro Ruiz
3 Présentation publique du dossier Mardi 21 mars 2017, à 19h Salle du conseil, hôtel de ville de Montréal La Commission permanente sur le transport et les travaux publics, responsable de la tenue de cette consultation publique, lance un appel à tous pour participer à cette réflexion qui se veut un point de départ et non une fin en soi. La Direction des transports de la Ville de Montréal amorcera cette consultation publique, le 21 mars prochain, en présentant un état de situation à partir des données à sa disposition, ainsi que certaines interventions pertinentes déjà mises en place ou en cours d’analyse, soit à la Ville de Montréal ou dans une des villes reconstituées de l’agglomération. De plus, lors de cette première soirée, certains experts invités présenteront l’état de leur recherche et partageront leur expertise en ce domaine. Finalement, afin de faciliter et de stimuler la participation citoyenne, la Direction présentera un aide- mémoire proposant des pistes de réflexions sur ce qui pourrait être envisagé afin d’améliorer la situation, à partir de sa propre analyse. Afin de bien compléter ces informations, quelques documents de référence seront mis en ligne d’ici la tenue de cette première soirée d’audience publique. L’aide-mémoire sera également déposé sur le site après sa présentation. Photo : Mathieu Waddel
4 La « Vision Zéro » Vers une nouvelle approche La Ville de Montréal s’est engagée formellement à la « Vision Zéro» par le biais d’une résolution de son conseil municipal le 26 septembre 2016 (résolution CM16 1016). Cet engagement signifie que l’objectif ultime devient « zéro décès et blessé grave » sur le réseau municipal. La force et la pérennité d’un tel engagement reposent sur neuf éléments : Quatre principes L’approche « Vision Zéro » repose sur les quatre principes fondamentaux suivants : 1) Éthique : La vie humaine est prioritaire – encore plus que la mobilité 2) Responsabilité : Les concepteurs, gestionnaires et usagers partagent la responsabilité 3) Sécurité : Les systèmes de transport doivent tenir compte de la faillibilité des humains – principe du « système qui pardonne » 4) Changement : Les concepteurs, gestionnaires et usagers doivent accepter le changement de paradigme Photo : Annik MH
5 La « Vision Zéro » Un engagement fort La force et la pérennité d’un tel engagement reposent sur neuf éléments : • Engagement politique; • Leadership multidisciplinaire; • Plan d’action pour la « Vision zéro »; • Équité / Tous les usagers & tous les secteurs; • Coopération et collaboration / Divers organismes; • Approche « système sur » / Interventions sur l’ensemble des composantes du système; • Données fiables à l’appui des choix et décisions; • Participation citoyenne; • Transparence / Mises à jour et rapports. Alors que cette vision prendra forme graduellement, cette approche constituent déjà un filtre incontournable pour toutes nos réflexions en matière de sécurité routière. Les commissaires souhaitent donc que les travaux de la commission s’inscrivent dans cette vision et ce, en accord avec les mandats reçus du conseil d’agglomération de Montréal et du conseil municipal de la Ville de Montréal. Photo : Annik MH
6 L’état de la situation Brève synthèse Dans une optique Vision Zéro, « tout collision mortelle ou grave en est une de trop ». De ce point de vue, on n’a pas nécessairement à démontrer la pertinence d’agir, mais plutôt l’urgence d’agir ! Les pistes de solutions qui seront mises en œuvre doivent cependant découler d’un bon diagnostic qui lui-même est basé sur l’analyse de données fiables. Afin de faire un premier état de la situation, un portait des collisions survenues au cours des dix dernières années sur le territoire de l’île de Montréal sera présenté lors de la première soirée de consultation. En guise d’information préliminaire, un tableau synthèse est fourni en annexe du présent document. Une analyse sommaire de ce tableau démontre qu’il y a eu 56 collisions mortelles et 164 collisions avec blessés graves, entre 2007 et 2016, impliquant un usager de la route et un véhicule lourd sur le territoire de l’île de Montréal (excluant le réseau autoroutier). Au cours de ces dix dernières années, on constate une légère tendance à la baisse du nombre de collisions avec blessés légers et graves, mais une situation stable concernant les décès. De manière plus globale, au Québec, de 2010 à 2015, on note : • Les véhicules lourds représentent 3,6 % du parc automobile; • Pendant la même période, 8,6 % des victimes de la route sont liées à un accident impliquant un véhicule lourd; • Concernant les décès, la proportion était de 21,6 %. Photo : Jacques Nadeau
7 Les 6 axes d’interventions À l’aide des données disponibles et des constats qui en découlent, il deviendra possible de dégager des interventions qui seront regroupées sous six axes généralement connus sous le vocable anglais des « 6 E ». Ils se déclinent ainsi : • Engineering - Ingénierie et aménagement • Education - Sensibilisation • Enforcement - Application des règlements • Equipment - Véhicule • Engagement – Engagement de l’ensemble de la communauté • Equity - Équité entre les usagers Bien que cette première démarche consultative dans l’optique de « Vision zéro » cible davantage des éléments de sécurité en lien avec la cohabitation entre différents usagers de la route, la dynamique du système repose sur un équilibre entre trois éléments clés, à savoir la SÉCURITÉ – réelle et perçue – la CONVIVIALITÉ – l’expérience usager, dans le cas ici présent on sous entend : le bruit, la vibration, la pollution, etc. – la MOBILITÉ – des personnes et des biens.
8 Les pistes de réflexion Voici quelques exemples d’énoncés de pistes de réflexion qui seront rassemblés dans un aide-mémoire et présentés lors de la séance publique du 21 mars prochain : 1. Ingénierie – La Ville devrait-elle revoir ses normes d’aménagement de la rue afin de concevoir des rues favorisant l’utilisation de petits gabarits de camions ? 2. Sensibilisation – Devrait-on effectuer des campagnes de sensibilisation spécifiques au partage de la rue entre usagers vulnérables et véhicules lourds ? 3. Réglementation – Devrait-on restreindre totalement la livraison locale à certaines heures ? Périodes ? Journées ? 4. Équipement – Quels équipements de sécurité devraient obligatoirement équiper les véhicules lourds en milieu urbain ? 5. Engagement – Sous quelle forme pourrait se faire l’implication citoyenne et des partenaires dans ce dossier ? 6. Équité – Comment s’assurer d’étendre les solutions à l’ensemble de tous les usagers, concepteurs et gestionnaires concernés ? Photo : Annik MH
9 En conclusion La Commission permanente sur le transport et les travaux publics invitent tous ceux qui sont intéressés à participer soit à déposer un mémoire ou encore à assister et à suivre ses travaux. Tous les détails de l'inscription pour présenter un mémoire sont disponibles sur le site Internet des commissions à l'adresse ci-dessous. Vous y retrouverez aussi quelques documents de référence pertinents. ville.montreal.qc.ca/commissions Photo : Annik MH
10 Annexe Photo : Annik MH
11 Total des collisions impliquant un véhicules lourds* de 2007 à 2016 sur le territoire de l’Île de Montréal Excluant le réseau autoroutier * Excluant les véhicules-outils (ex. niveleuse ) et véhicules d’équipements (exemple : pompe à béton) Photo : Annik MH
12 Les références Voici une liste préliminaire des documents mis en ligne en vue de la consultation : • « Vision Zéro » - Présentation du 14 septembre 2016 • Rapport du coroner – Me Luc Malouin – 2010 • Mémoire de la Ville de Montréal – Présenté au Secrétariat de la consultation publique sur la sécurité routière – SAAQ – Février 2017 • « Looking out for vulnerable road users ». Construction Logistics and Cyclist Safety (CLOCS). 2014 • « Truck sideguard for vision zero ». John A. Volpe National Transportation Systems Center. 2014 Photo : Annik MH
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