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Recherches amérindiennes au Québec

La formation d’Autochtones en archéologie au Québec et au
Canada
Training Aboriginal Archaeologists in Quebec and Canada
La formación de arqueólogos indígenas en Quebec y Canadá
Adrian L. Burke

L’archéologie autochtone : des approches communautaires et                        Article abstract
collaboratives                                                                    This research note presents an overview of the current situation in Quebec and
Volume 48, Number 3, 2018                                                         Canada regarding the training of Aboriginal archaeologists. The various
                                                                                  Aboriginal communities of Quebec wish to develop their capacity to manage
URI: https://id.erudit.org/iderudit/1062137ar                                     archaeological resources for themselves on their territory. To do this we must
DOI: https://doi.org/10.7202/1062137ar                                            train more Aboriginal archaeologists. Several challenges exist that are specific to
                                                                                  training, and there is the additional problem surrounding the certification of
                                                                                  archaeologists in Quebec. We propose a general model for the training of
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                                                                                  Aboriginal archaeologists in Quebec that will be adapted to the needs and
                                                                                  realities of each community.

Publisher(s)
Recherches amérindiennes au Québec

ISSN
0318-4137 (print)
1923-5151 (digital)

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Cite this note
Burke, A. L. (2018). La formation d’Autochtones en archéologie au Québec et au
Canada. Recherches amérindiennes au Québec, 48(3), 105–111.
https://doi.org/10.7202/1062137ar

Tous droits réservés © Recherches amérindiennes au Québec, 2019                  This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit
                                                                                 (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be
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                                                                                 This article is disseminated and preserved by Érudit.
                                                                                 Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal,
                                                                                 Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to
                                                                                 promote and disseminate research.
                                                                                 https://www.erudit.org/en/
Note de recherche
                                        La formation d’Autochtones en archéologie
                                        au Québec et au Canada

                                      D
    Adrian L.                            EPUIS VINGT ANS, les nations autoch-               aussi, éventuellement, de chargés de
       Burke                               tones du Québec et du Canada                     projets et de gestionnaires du patri-
   Département                             participent de plus en plus à la                 moine (gestion des collections, permis
d’anthropologie,                      recherche archéologique et à la gestion               de recherche, conservation), sans
   Université de                      de leur patrimoine archéologique. De                  oublier la formation de spécialistes de
       Montréal                       plus, elles veulent que des membres                   la diffusion et de la mise en valeur. De
                                      de leur communauté soient formés à                    plus, cela répond au besoin dans ces
                                      la pratique archéologique. Cependant,                 communautés de prendre en main le
                                      le degré de participation varie beau-                 contrôle de leurs propres ressources
                                      coup selon la communauté et selon la                  culturelles (APNQL 2014). Il est
                                      province ou le territoire. Cette variabi-             donc impératif de former des archéo-
                                      lité fait qu’il est difficile de faire le             logues autochtones ainsi que des
                                      portrait global de la situation et de son             membres de communautés autoch-
                                      développement à travers le Canada ou                  tones qui pourront assurer la gestion
                                      l’Amérique du Nord. Cette note de                     et la conservation des collections
                                      recherche se concentre donc sur la                    archéologiques, mais aussi veiller aux
                                      situation au Québec en termes de for-                 aspects juridiques reliés à l’archéo-
                                      mation des Autochtones en archéo-                     logie et au patrimoine.
                                      logie, mais en ajoutant quelques
                                      exemples probants tirés du reste du                   LES     DÉFIS

                                      Canada. Je propose la création d’un                        Il est important d’identifier les
                                      programme de formation en archéo-                     défis qui peuvent se poser dans la for-
                                      logie pour les Autochtones qui serait                 mation des archéologues. Certains de
                                      adapté aux réalités et aux besoins des                ces défis sont plus spécifiques à la
                                      différentes communautés.                              situation autochtone. En parlant avec
                                                                                            mes collègues à travers le Québec et le
                                      UN BESOIN DANS LES COMMUNAUTÉS                        Canada, j’ai pu constater quelques
                                           La participation accrue des Pre-                 défis récurrents : 1) des communautés
                                      mières Nations dans la pratique de                    très diversifiées avec une démogra-
                                      l’archéologie, ainsi que d’autres chan-               phie variable, et des besoins tout
                                      gements récents dans ce domaine                       aussi variables en termes d’archéo-
                                      (par ex. changements dans le cadre                    logie et de patrimoine (one size does not
                                      légal ou engagement accru avec le                     fit all ! – voir Nicholas 2010) ; 2) des
            Vol. XLVIII, NO 3, 2018

                                      public), fait qu’il existe maintenant un              communautés souvent éloignées des
                                      besoin réel de développer la capacité                 centres de formation et d’éducation ;
                                      interne des communautés autoch-                       3) le maintien (rétention) des effectifs
                                      tones du Québec en termes d’archéo-                   à moyen et à long terme ; et 4) la diffi-
                                      logie. Nous parlons ici de la formation               culté de garantir des emplois après la
                                      de techniciens en archéologie mais                    formation. On peut ajouter à cette

                                                                                                                                                          105
                                                                     R E C H E R C H E S A M É R I N D I E N N E S A U Q U É B E C , X LV I I I , N O 3 , 2 0 1 8
liste un élément plus technique, soit l’accréditation aux                                      qui a duré cinq ans (de 2010 à 2105), était dirigé par
niveaux provincial et/ou national.                                                             l’archéologue Geneviève Treyvaud et piloté par le Musée des
     Tous ces défis ne sont pas limités à l’archéologie. Ils                                   Abénakis, ainsi que par le Grand Conseil de la Nation
sont présents dans la plupart des programmes de formation                                      Waban-Aki et le Conseil des Abénakis d’Odanak, avec un
destinés aux Autochtones et ont déjà été surmontés dans                                        appui financier de Patrimoine Canada et du ministère de la
plusieurs cas, comme celui de la formation d’enseignants                                       Culture et des Communications. Ce projet a formé en
du primaire qui soient autochtones. De plus, je suis d’avis                                    archéologie quinze membres de la communauté et certains
que les questions de financement d’un tel programme                                            ont même participé au programme durant plusieurs années.
de formation – et de la langue de cette formation – ne                                         Le fait que le directeur général actuel du Musée des Abénakis
constituent pas des défis insurmontables, du moins au                                          ainsi que la personne en charge de la gestion de toutes les
niveau universitaire.                                                                          collections du musée ont participé au programme d’archéo-
                                                                                               logie du Fort d’Odanak en dit long sur les potentielles
LA     FORMATION              :   DÉVELOPPER UNE EXPERTISE INTERNE                             retombées que peut avoir la formation d’Autochtones en
     Plusieurs archéologues professionnels québécois ont                                       archéologie et en gestion du patrimoine. Chez les Cris, pour
participé à la formation d’Autochtones en archéologie. Les                                     prendre un autre exemple, quatre personnes recrutées lors
projets et programmes ont été aussi variés que les popula-                                     des projets hydroélectriques d’Eastmain et de Rupert ont été
tions ciblées et il est difficile de trouver une stratégie récur-                              embauchées dans leurs communautés comme coordonna-
rente. Voici quelques exemples de projets qui ont mené à la                                    teurs culturels (voir Denton et Izaguirre, dans ce numéro).
formation d’Autochtones en archéologie au Québec. Cette                                             Les projets collaboratifs et communautaires sont de plus
note de recherche ne se veut pas un recensement exhaustif,                                     en plus nombreux au Canada. S’il s’agit d’un projet archéo-
mais plutôt un survol global, et je m’excuse à l’avance si                                     logique dans ou près d’une communauté autochtone, alors
j’oublie de mentionner un projet formateur. Certes, il y a eu                                  il est souhaitable et même essentiel d’inclure les membres de
des programmes pionniers au Québec, comme ceux de la                                           la communauté autochtone dans les fouilles et de les former
Corporation Archéo-08 en Abitibi ou du Gouvernement de                                         en archéologie et en gestion du patrimoine. Le Programme
la Nation crie (ancienne Administration régionale crie) ;                                      de recherches archéologiques d’Ekuanitshit est un exemple
malheureusement je n’ai pas l’espace ici pour en faire un                                      de ce type de collaboration fructueuse (voir l’article de
historique complet. À l’aide d’exemples concrets, je veux                                      Ouellet dans ce numéro). Le programme est financé par la
plutôt mettre en relief les principaux défis à la formation                                    Société Ishpitenitamun et appuyé par le Conseil des élus de
d’Autochtones en archéologie et voir quels modèles                                             la communauté. Il est dirigé sur le terrain par l’archéologue
semblent fonctionner et persister (voir Chalifoux et Gates                                     Jean-Christophe Ouellet. Les fouilleurs sont tous issus de la
St-Pierre 2017).                                                                               communauté d’Ekuanitshit. Sur une période de six ans
     Certains projets ont été entrepris et menés par les                                       (2012-2017), douze Innus ont été formés en archéologie
groupes autochtones. C’est le cas de l’Institut culturel                                       grâce à ce programme (Jean-Christophe Ouellet, comm.
Avataq qui organise des projets archéologiques au Nunavik                                      pers., déc. 2017). Toujours sur la Basse-Côte-Nord, depuis
depuis trente ans. La formation des archéologues provenant                                     l’été 2015 Archéo-Mamu, un organisme sans but lucratif
de la communauté a toujours été au centre de ces projets                                       co-géré par les Autochtones et les Euroquébécois de la
archéologiques. Le groupe ciblé est jeune : de 13 à 15 ans.                                    région, a formé en archéologie quatorze Innus (François
Ces écoles de fouilles servent principalement d’outil                                          Guindon, comm. pers., fév. 2018).
d’apprentissage sur l’histoire et la culture des Inuits et sont                                     Ce modèle est récurrent à travers le Canada et il devient
ainsi des projets d’éducation, de revitalisation et de réappro-                                la norme en termes d’archéologie collaborative et commu-
priation culturelle (Desrosiers et Rahm 2015). Plus de deux                                    nautaire avec les Premières Nations. L’essentiel à retenir
cents jeunes étudiants provenant des communautés du                                            dans les projets qui réussissent et persistent, c’est que le
Nunavik ont été formés en archéologie sur le terrain grâce à                                   programme d’archéologie doit être conçu dès le départ en
ces projets. Une retombée importante de ce programme a                                         collaboration et en consultation avec la communauté
été l’impact positif sur l’assiduité scolaire et le taux de diplo-                             concernée. Les hypothèses de recherche, les sites qui seront
mation (ibid. 2015). Les projets archéologiques de l’Institut                                  privilégiés, les lieux à éviter, la mise en valeur des sites et des
culturel Avataq peuvent être regroupés sous la rubrique plus                                   collections, la diffusion des connaissances auprès des cher-
large de l’archéologie communautaire – qui conçoit                                             cheurs et des membres de la communauté concernée, tous
l’archéologie comme un processus de collaboration et de                                        ces facteurs doivent être pris en considération et en consul-
décolonisation où les communautés descendantes parti-                                          tation avec la communauté en amont.
cipent à part égale avec les chercheurs dans toutes les                                             Une autre catégorie de formation en archéologie, plus
étapes de la recherche, allant du choix des questions de                                       « classique », est celle des écoles de fouilles (Cipolla et
recherche initiales jusqu’à l’interprétation et la mise en                                     Quinn 2016). Les écoles de fouilles universitaires consti-
valeur (Atalay 2012).                                                                          tuent un cadre privilégié pour la formation d’Autochtones
     Un projet plus récent d’archéologie communautaire                                         en archéologie. Depuis l’été 2015, l’Université de Montréal
organisé par une communauté autochtone et servant à                                            a développé une école de fouilles sur l’île Saint-Bernard à
former des Autochtones en archéologie est celui du Fort                                        Châteauguay. Cette école de fouilles, et le projet de
d’Odanak (http://www.fort-odanak.ca/index-fra). Le projet,                                     recherche archéologique plus large dans lequel elle s’inscrit,

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a été mise sur pied avec la collaboration du Conseil mohawk       la situation semble être moins prometteuse si l’on en
de Kahnawà:ke, en tenant compte de leurs intérêts envers le       juge par le faible nombre d’inscriptions. Le nombre
patrimoine archéologique historique et préhistorique.             d’Autochtones inscrits dans un programme d’anthropo-
Chaque année, deux membres de la communauté de                    logie, d’archéologie, d’histoire, d’études autochtones, de
Kahnawà:ke sont intégrés dans l’équipe pour être formés           gestion du patrimoine, de muséologie ou d’une discipline
comme archéologues. Ces personnes sont désignées par la           connexe demeure très limité. Le nombre de personnes d’ori-
communauté elle-même. Ce modèle semble fonctionner                gine autochtone qui ont étudié au niveau du baccalauréat
assez bien, mais il est important de mentionner que la            ou de la maîtrise ou du doctorat en archéologie se compte
fouille se déroule à proximité de la communauté mohawk            sur les doigts d’une main. On peut mentionner une per-
de Kahnawà:ke, ce qui est rarement le cas pour les écoles de      sonne de Pikogan qui a complété son baccalauréat en
fouilles universitaires (voir aussi le texte de Richard, Lesage   archéologie à l’Université de Montréal et qui avait entamé sa
et Plourde dans ce numéro).                                       maîtrise avant son décès. Sinon, nous connaissons pré-
     Une formule gagnante est donc de déplacer l’université       sentement seulement trois autres personnes qui ont toutes
dans la communauté (Cipolla et Quinn 2016). Dans le cas           étudié en anthropologie et archéologie à l’Université
du Sheshatshiu Archaeology Project par exemple, l’Institut        McGill : une personne inuite qui travaille comme archéo-
du Labrador, une filiale de l’Université Memorial, est situé      logue au Nunavik et qui a étudié deux ans et demi au pre-
dans la communauté de Northwest River/Sheshatshiu, et le          mier cycle en archéologie ; une personne qui est membre
professeur qui dirige l’école de fouilles, Scott Neilsen, est     de la Nipissing First Nation et qui est présentement inscrite
basé dans la communauté à temps plein (Neilsen 2017, et           au doctorat en archéologie ; et l’ancien président de
comm. pers. 2018). L’Université Simon Fraser est allée encore     l’Association canadienne d’archéologie, Eldon Yellowhorn,
plus loin, en créant un campus satellite de l’université dans     qui fut le premier Autochtone du Canada à compléter un
la communauté secwepemc (shuswap) de la réserve de                doctorat en archéologie. Ces personnes serviront de
Kamloops en Colombie-Britannique (Nicholas 1997 ;                 modèles et de leaders dans leurs communautés respectives,
Nicholas et Markey 2013). Sur une période de vingt ans, un        mais le défi demeure le fait que nous ne formons toujours
programme basé dans cette communauté, le SCES-SFU                 pas suffisamment d’archéologues autochtones. De plus, le
Indigenous Archaeology Program, a permis de former des            cursus universitaire actuel (baccalauréat, maîtrise, doc-
centaines d’Autochtones en archéologie, et les impacts posi-      torat) ne fournit pas assez d’archéologues autochtones. Une
tifs dans la communauté sont nombreux et vont bien                première constatation qu’on peut faire c’est qu’il existe un
au-delà de l’archéologie (Nicholas et Markey 2013 : 3).           problème lié au fait que la formation en archéologie est sur-
     Dans un contexte d’école de fouilles universitaire, les      tout centrée sur le cursus académique universitaire, sans
défis à surmonter sont plutôt d’ordre bureaucratique, car les     envisager d’autre trajectoire ou voie d’accès à la formation et
universités ne sont pas très flexibles en ce qui concerne         à l’emploi. Notons d’ailleurs que le premier archéologue
l’inscription des étudiants qui ne suivent pas un cursus          autochtone du Québec, Daniel Weetaluktuk, a été formé en
traditionnel ou qui sont inscrits dans une autre institution      archéologie sur le terrain (McCartney 1984).
collégiale ou universitaire (voir aussi Lefevre-Radelli et             Les compagnies privées d’archéologie devront égale-
Jérôme 2017). Néanmoins, le contexte de la formation dans         ment jouer un rôle central et décisif dans la formation de
une école de fouilles bien rodée est idéal, car il met moins de   futurs archéologues autochtones au Québec. Ces compa-
pression sur la productivité quotidienne des étudiants-           gnies ont déjà formé sur le terrain des dizaines de techni-
fouilleurs. De plus, le fait d’avoir des étudiants autochtones    ciens autochtones en archéologie depuis le début des
et allochtones qui travaillent ensemble et qui se côtoient de     projets hydroélectriques dans le nord du Québec à partir de
façon quotidienne est un véritable atout ; c’est un avan-         la fin des années 1970. Certaines compagnies ont cumulé
tage qui est noté par l’expérience de plusieurs archéo-
                                                                  une expérience considérable au fil des années en ce qui
logues à travers l’Amérique du Nord. Les échanges entre
                                                                  concerne la collaboration avec les groupes autochtones. La
étudiants autochtones et allochtones et le partage des
                                                                  firme Archéotec, par exemple, a formé de nombreux fouil-
connaissances sont particulièrement enrichissants, surtout
                                                                  leurs attikameks, cris et innus, dont certains ont plus d’une
lorsque cela se produit dans un environnement de res-
                                                                  décennie d’expérience sur le terrain (Ly 2010). En 2017,
pect et libre de stress, comme c’est habituellement le cas
                                                                  dans le contexte de projets urbains sur l’île de Montréal, les
sur un terrain archéologique.
                                                                  compagnies Arkéos et Ethnoscop ont formé et intégré dans
     Un enjeu important dans le milieu universitaire consiste     leurs équipes des jeunes Mohawks à la suite d’une entente
à trouver des façons d’augmenter la présence des étudiants        avec le Conseil mohawk de Kahnawà:ke.
autochtones dans les universités canadiennes. L’organisme
Universités Canada (anciennement Association des univer-               Au Québec, le bassin de candidats autochtones poten-
sités et collèges du Canada) identifie d’ailleurs comme une       tiels qui pourraient suivre une formation en archéologie
de ses cinq priorités l’accès à l’éducation universitaire pour    n’est pas énorme, qu’ils soient francophones ou anglo-
les Autochtones (https://www.univcan.ca/fr/priorites/edu-         phones. Les personnes qui vivent déjà en milieu urbain
cation-des-autochtones/). Au niveau canadien, le nombre           seront plus portées à suivre un cursus universitaire ou collé-
d’Autochtones qui suivent un programme universitaire en           gial, ou encore un programme mis sur pied par un musée
archéologie, tous niveaux confondus, continue à être très         national ou provincial (voir par ex. Syms 1997). J’estime
bas, mais il tend à augmenter d’année en année. Au Québec,        que les programmes en études autochtones dans les

                                                                                                                                                               107
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universités, ainsi que la formation offerte au collège Kiuna,                                  de services professionnels pour les expertises archéo-
pourront constituer des points de départ logiques pour ces                                     logiques » (Julie Milot, MTMDET, comm. pers., janv. 2018).
candidats. Par contre, ce seront les projets d’archéologie                                     Ces appels d’offre apparaissent dans le site officiel du
communautaire menés dans ou à proximité des commu-                                             Gouvernement du Québec (https://www.seao.ca/index.
nautés autochtones qui risquent d’être les plus efficaces en                                   aspx). Ajoutons que ces exigences standards sont sujettes à
termes de formation et de développement d’expertises en                                        modification par le Ministère selon les spécificités de chaque
archéologie et en conservation du patrimoine au sein des                                       projet (Julie Milot, MTMDET, comm. pers., janv. 2018).
groupes autochtones du Québec.                                                                      L’Association des archéologues professionnels du
                                                                                               Québec (AAQ) a établi une liste de critères pour adhérer à
L’ACCRÉDITATION :                   UN ENJEU MAJEUR
                                                                                               l’association (http://www.archeologie.qc.ca/devenir-membre/
     Dans les années à venir, la question de l’accréditation                                   comment-devenir-membre/), mais cette adhésion n’octroie
deviendra un enjeu majeur dans la formation des                                                pas automatiquement une reconnaissance officielle de la
Autochtones en archéologie. La raison est simple : pour                                        part du gouvernement québécois. Selon les règlements de
pratiquer l’archéologie au Québec, il faut obtenir un permis                                   l’AAQ, un archéologue se définit ainsi : « toute personne
délivré par le ministère de la Culture et des Communications,                                  possédant la formation théorique, méthodologique, tech-
comme le stipule le Règlement sur la recherche archéo-                                         nique et éthique nécessaire pour entreprendre et mener à
logique. Pour obtenir un tel permis, il faut produire une                                      bien une étude archéologique, quelle que soit sa spécialisa-
démonstration que le postulant possède une formation                                           tion » – ce qui est, somme toute, assez vague (Règlements de
professionnelle reconnue. De plus, une personne embau-                                         l’AAQ, annexe 1, section 1 - Définitions et interprétations).
chée comme archéologue par une compagnie ou une insti-                                         La situation est donc loin d’être normalisée au Québec en ce
tution doit aussi posséder un niveau d’expérience reconnu                                      qui concerne l’accréditation des archéologues et les exi-
dans le domaine. Or, au Québec, l’accréditation profession-                                    gences requises pour pratiquer l’archéologie. Les critères
nelle des archéologues n’a jamais été clairement normalisée                                    nécessaires pour exercer le métier d’archéologue sont
ni officialisée. Ainsi, le Règlement sur la recherche archéo-                                  mieux définis chez nos voisins ontariens par exemple, où
logique découlant de la Loi sur le patrimoine culturel                                         c’est le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport qui
(chap. P-9.002, r. 2.1) demande un « dossier de qualifica-                                     émet les permis, mais aussi les licences d’archéologue
tion » pour tout membre d’une équipe qui n’est pas tech-                                       (http://www.mtc.gov.on.ca/fr/archaeology/archaeology_
nicien, c’est-à-dire pour les personnes responsables de                                        licensing.shtml).
l’intervention archéologique (section II.3a, Délivrance d’un
                                                                                                    Pour revenir au propos initial de cette note de recherche,
permis de recherche archéologique). Cependant, les critères
                                                                                               c’est-à-dire la formation des Autochtones au Québec en
d’admissibilité ne sont pas très précis ; le postulant doit sim-
                                                                                               archéologie, il me semble que, si le système de formation
plement soumettre un dossier « incluant sa formation sco-
                                                                                               pour les archéologues autochtones demeure aussi peu for-
laire ou universitaire et ses expériences pertinentes en
                                                                                               malisé, il en résultera que des archéologues auront des
ajoutant […] la liste de ses publications scientifiques, la liste
                                                                                               niveaux d’expérience et de connaissance très variables. C’est
des organismes pour lesquels il a travaillé depuis la fin de sa
                                                                                               d’ailleurs souvent le cas dans un domaine qui, comme
formation et le statut qu’il y a occupé » (section II.3a, le
                                                                                               l’archéologie justement, s’est professionnalisé depuis peu de
formulaire utilisé pour une demande de permis reprend les
                                                                                               temps. Il me semble donc qu’une solution consisterait à
mêmes critères), sans que soit précisé comment ces diffé-
                                                                                               mettre en place un système de certificats pour la formation
rents critères sont évalués et comptabilisés. Ainsi, l’évalua-
                                                                                               des archéologues autochtones au Québec. Pour ce faire, il
tion de ces dossiers par les employés du ministère manque
                                                                                               faudra la collaboration du gouvernement provincial (minis-
de transparence et peut être sujette à interprétation.
                                                                                               tère de la Culture et des Communications) et des associa-
     Le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de                                 tions professionnelles (AAQ) pour que ce certificat soit
l’Électrification des transports (MTMDÉT), pour sa part,                                       reconnu et permette de travailler dans le domaine de
possède des exigences beaucoup plus détaillées pour les                                        l’archéologie au Québec. La participation des firmes privées
trois échelons d’archéologues qu’ils peuvent embaucher                                         sera également essentielle, car elles sont les principaux
comme contractuels (archéologue responsable de l’inter-                                        employeurs en archéologie dans la province et même à tra-
vention, archéologue-assistant et technicien-archéologue).                                     vers l’Amérique du Nord.
Cependant, ces exigences varient selon le niveau de respon-
                                                                                                    Il serait intéressant d’envisager un programme divisé en
sabilité que la personne devra assumer, allant d’un techni-
                                                                                               modules afin de permettre le maximum de flexibilité pour
cien-archéologue junior (20 semaines d’expérience pratique
                                                                                               les participants, incluant des modules théoriques et des
en archéologie ou un minimum de 30 crédits contributoires
                                                                                               modules de terrain, tous cumulatifs. Il faudra y inclure des
à un baccalauréat spécialisé en archéologie, plus 10 semaines
                                                                                               éléments de formation liés au contexte légal de l’archéologie
d’expérience pratique) à un responsable d’intervention
                                                                                               au Québec, des aspects éthiques de la pratique, de la mise en
(baccalauréat spécialisé en archéologie, avoir rédigé un rap-
                                                                                               valeur, du partage des connaissances, de la consultation, de
port de recherche archéologique et posséder 80 semaines
                                                                                               la gestion des sites et collections et de la conservation des
d’expérience) [Julie Milot, MTMDET, comm. pers., janv.
                                                                                               artéfacts. Comme je l’ai mentionné plus haut, des modèles
2018]. Ces exigences ne sont malheureusement pas dispo-
                                                                                               existent déjà ailleurs au Canada, modèles dont nous pour-
nibles pour le grand public et ils apparaissent uniquement
                                                                                               rions nous inspirer. Un premier modèle de programme en
dans « les devis contractuels utilisés pour les appels d’offres
108
R E C H E R C H E S A M É R I N D I E N N E S A U Q U É B E C , X LV I I I , N O 3 , 2 0 1 8
archéologie pour les autochtones est en train d’être mis sur      Ontario Ministry of Tourism and Culture 2010). Plusieurs
pied par le Centre des Premières Nations Nikanite de              programmes de formation ont été mis sur pied par les
l’Université du Québec à Chicoutimi (http://nikanite.uqac.        Premières Nations de l’Ontario (Six Nations, New Credit,
ca/programmesspecialises/). Il consiste en cinq cours en          Curve Lake, Chippewa of the Thames), avec l’appui parfois
archéologie, incluant une école de fouilles (Éric Langevin,       de la Province ou de l’Association des archéologues de
comm. pers., fév. 2018 ; Gauthier 2017). Un programme en          l’Ontario (OAS). Ces programmes visent spécifiquement à
archéologie pour les Autochtones devra inclure la perspec-        former des surveillants autochtones pour les chantiers
tive autochtone du passé et du patrimoine archéologique,          archéologiques de la province. Il est important de noter
les traditions orales et la participation des aînés (un comité    qu’en général ces surveillants ne participent pas directe-
de pilotage devra inclure au moins 50 % de membres                ment aux travaux archéologiques, comme les inventaires et
autochtones). D’ailleurs, l’inclusion de ces perspectives         les fouilles. À mon avis, le surveillant ne peut pas remplacer
autochtones serait sans doute salutaire pour tout pro-            un ou une archéologue autochtone pour ce qui est de la
gramme de formation d’archéologues au Québec et Canada.           contribution au projet ou aux interprétations par exemple.
La formation offerte par certains modules pourrait être           Par contre, ce rôle, qui est plutôt celui d’un observateur,
suivie à distance, tandis que d’autres pourraient idéalement      peut représenter pour certains individus un premier pas
se dérouler dans les communautés ou sur le territoire ances-      vers une formation d’archéologue de terrain.
tral, avec les aînés. Une étape parallèle consisterait inévita-
blement à normaliser l’accréditation de tous les archéologues          Dans un monde idéal, chaque nation du Québec aurait
au Québec, incluant les archéologues autochtones. Il faudra       son archéologue autochtone et son équipe d’archéologues
aussi trouver une façon de reconnaître la valeur de l’expé-       autochtones. C’est en partie le cas aux États-Unis, où
rience et des connaissances non archéologiques de certaines       chaque nation reconnue au niveau fédéral a droit à un Tribal
personnes (par ex. savoir traditionnel, traditions orales,        Historic Preservation Officer (THPO, http://www.achp.gov/
connaissance du territoire). Pour ce faire, il sera également     thpo.html). Cette personne n’est pas toujours un archéo-
nécessaire de travailler de concert avec le ministère de la       logue de formation, mais elle est responsable du patrimoine
Culture et des Communications et l’AAQ. J’espère qu’il sera       culturel et des projets archéologiques réalisés sur le terri-
possible d’envisager la possibilité de définir plus d’une seule   toire géré par la nation. Si nous parvenons à former suffi-
trajectoire qui mènerait à l’accréditation d’un(e) archéo-        samment d’archéologues et de gestionnaires du patrimoine
logue, tant pour un/une technicien(ne) que pour un/une            dans les communautés autochtones du Québec et du
chargé(e) de projet.                                              Canada, alors ce ne sera qu’une question de temps avant que
                                                                  chaque communauté ou nation puisse bénéficier d’une per-
LES   DÉBOUCHÉS                                                   sonne-ressource et d’une équipe issues de la communauté
     Les débouchés en archéologie n’ont jamais été nom-           qui veillera à la protection du patrimoine archéologique et
breux, mais cela ne peut aucunement constituer un prétexte        culturel de celle-ci.
pour ne pas former d’archéologues autochtones. Si on se fie
à certains exemples tirés de partout au Canada, ces per-          PRINCIPAUX      PARTENAIRES

sonnes deviendront des acteurs importants dans leurs com-             La liste des partenaires éventuels dans l’élaboration d’un
munautés, peu importe s’ils poursuivent en archéologie ou         programme de formation autochtone en archéologie nous
non (Denton et Izaguirre, dans ce numéro ; Nicholas 2010).        semble relativement facile à dresser. Le défi sera plutôt de
Ces archéologues seront des défenseurs du patrimoine et ils       mobiliser et d’organiser tous ces partenaires au sein d’un
seront aussi des médiateurs et traducteurs de leur culture. Il    même projet et vers un but commun : la formation
revient à la communauté archéologique de faire une place à        d’archéologues autochtones au Québec. Voici une liste pré-
ces archéologues issus des communautés autochtones. Les           liminaire de partenaires éventuels :
firmes d’archéologie privées seront les principaux acteurs            les instituts, conseils et gouvernements autochtones (par
de ce nouveau défi. Ces compagnies peuvent garantir des               ex. Gouvernement de la Nation crie, Grand Conseil de la
emplois à un certain nombre d’archéologues autochtones,               Nation Waban-Aki, Mohawk Council of Kahnawà:ke,
pour ainsi assurer une mise en place et une pérennisation de          Institut culturel Avataq, Bureau du Nionwentsïo de la
l’archéologie autochtone. Par exemple, une firme d’archéo-            nation huronne-wendat, etc.) ;
logie en Ontario s’est engagée récemment à embaucher les              les aînés des communautés autochtones ;
archéologues, incluant bien sûr les archéologues autoch-
                                                                      l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du
tones, issus d’un programme de certificat en gestion des
                                                                      Labrador (APNQL) ;
ressources archéologiques en cours d’élaboration par
l’Université Trent (Bill Fox, comm. pers., nov. 2017).                les universités québécoises offrant un programme en
                                                                      archéologie et/ou en études autochtones, et l’Institution
     Les associations professionnelles et les gouvernements
                                                                      Kiuna ;
constitueront également des parties prenantes de première
importance. En Ontario, la régularisation d’un système de             le ministère de la Culture et des Communications, le
surveillants de chantiers archéologiques (monitors) permet            ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur
depuis dix ans l’embauche de plusieurs autochtones dans le            et le Secrétariat aux affaires autochtones ;
cadre de projets en archéologie préventive (DeVries 2014 ;            l’Association des archéologues du Québec (AAQ) ;

                                                                                                                                                               109
                                                                          R E C H E R C H E S A M É R I N D I E N N E S A U Q U É B E C , X LV I I I , N O 3 , 2 0 1 8
les firmes privées d’archéologie ;                                                         Remerciements

    les gestionnaires des collections archéologiques, princi-                                      Les personnes suivantes m’ont aidé à mieux comprendre la
    palement les musées et les municipalités ;                                                 situation et l’historique de la formation des Autochtones en archéo-
                                                                                               logie au Québec et au Canada : Susan Blair, David Denton, Pierre
    le Réseau Archéo-Québec.                                                                   M. Desrosiers, Bill Fox, Christian Gates St-Pierre, Mariane Gaudreau,
    Éventuellement, il serait également intéressant d’envi-                                    Alicia Hawkins, Sarah Hazell, Scott Neilsen, Jean-Christophe
sager de travailler avec d’autres partenaires, à l’échelle cana-                               Ouellet et Geneviève Treyvaud. Je les remercie beaucoup pour leur
                                                                                               temps et leurs conseils. Je remercie aussi les deux évaluateurs
dienne, qui seraient intéressés à participer à la mise sur pied                                anonymes pour leurs commentaires et suggestions forts pertinentes.
d’un programme national et multilingue (langues autoch-
tones + anglais et français) menant à une accréditation
                                                                                               Ouvrages cités
nationale. Du côté des universités canadiennes, on peut
penser à la First Nations University of Canada et l’organisa-                                  APNQL (Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador),
tion Indspire (http://indspire.ca/) comme partenaires éven-                                         2014 : Protocole de recherche des Premières Nations du Québec et du
tuels. Pour ce qui est des associations nationales, les                                             Labrador. Wendake, Québec.  (consulté le 25 octobre 2018).
chéologie et l’Assemblée des Premières Nations. Enfin, en ce
                                                                                               AAQ (Association des archéologues professionnels du Québec),
qui a trait à la diffusion des connaissances et à la valorisa-                                      2014 : Règlements généraux, Association des archéologues
tion publique d’une formation archéologique pour les                                                professionnels du Québec (AAQ). Modifiés le 2013-11-20, adoptés
Autochtones, le réseau Aboriginal People’s Television                                               en CA le 2014-01-29.  (consulté le
                                                                                                    25 octobre 2018).
(voir par exemple l’émission Wild Archaeology, http://aptn.
                                                                                               ATALAY, Sonya, 2012 : Community-Based Archaeology: Research with,
ca/wildarchaeology/).                                                                               by, and for Indigenous and Local Communities. University of
                                                                                                    California Press, Berkeley.
CONCLUSIONS
                                                                                               CHALIFOUX, Éric, et Christian GATES ST-PIERRE, 2017 :
    Pour résumer, il faut plus d’archéologues autochtones                                           Décolonisation de l’archéologie : émergence d’une archéologie colla-
au Québec et au Canada, et c’est ce que les Premières                                               borative. Salons : un éclairage sur la société par les revues
Nations demandent à travers le pays. Il faut faire en sorte                                         savantes.  (consulté le 25 octobre 2018).
que les communautés autochtones puissent produire
                                                                                               CIPOLLA, Craig N., et James QUINN, 2016 : « Field School
leur propre archéologie et gérer leur propre patrimoine                                             Archaeology the Mohegan Way: Reflections on Twenty Years of
archéologique. Il nous revient à nous, archéologues pro-                                            Community-Based Research and Teaching ». Journal of
fessionnels, de mettre sur pied un programme de forma-                                              Community Archaeology & Heritage 3(2) : 118-134.
tion et d’accréditation pour ces futurs archéologues                                           DESROSIERS, Pierre M., et Jrène RAHM, 2015 : « Sivunitsatinnut
autochtones, de la même manière que nous l’avons fait                                               ilinniapunga : l’archéologie inuit et l’apprentissage ». Études/
                                                                                                    Inuit/Studies 39(2) : 259-283.  (consulté le 25 octobre 2018).
Cependant, il faudra qu’un tel programme soit flexible et
                                                                                               DeVRIES, Megan, 2014 : Cultural Resource Management and
qu’il reflète les réalités autochtones, en offrant notam-                                           Aboriginal Engagement: Policy and Practice in Ontario Archaeology.
ment des formations dans les communautés elles-mêmes,                                               Master of Arts (M.A.), Department of Anthropology, University
et sans imposer un système rigide comme il en existe trop                                           of Western Ontario, London, Ontario.  (consulté le 25 octobre 2018).
souvent dans les universités. C’est aussi à nous, archéolo-
gues professionnels, que revient le devoir de faire une                                        GAUTHIER, Myriam, 2017 : « Former des archéologues autoch-
                                                                                                    tones ». Le Quotidien, 18 avril.
place équitable aux archéologues autochtones. Les com-
pagnies d’archéologie privées seront des partenaires                                           LEFEVRE-RADELLI, Léa, et Laurent JÉRÔME, 2017 : Expériences,
                                                                                                    politiques et pratiques d’intégration des étudiant.es autochtones à l’uni-
indispensables dans cette démarche, car elles repré-                                                versité : le cas de l’UQAM. Cercle des Premières Nations et Service
sentent les principaux employeurs dans le domaine.                                                  aux collectivités de l’UQAM, Montréal.  (consulté le 25 octobre 2018).
autochtone comme il en existe déjà en aviation, fores-
terie, construction, et autres domaines. L’accréditation de                                    LY, Yvonne Thuy-Vy, 2010 : À la convergence des savoirs : la transmis-
                                                                                                    sion des connaissances entre des Atikamekw et des archéologues.
collègues archéologues autochtones demandera une                                                    Mémoire de maîtrise (M.Sc.), département d’anthropologie, Uni-
démarche concertée et inclusive au sein de la commu-                                                versité de Montréal, Montréal.  (consulté le 25 octobre 2018).
reconnaître l’expérience et le savoir traditionnel non                                         McCARTNEY, Allen P., 1984 : « Daniel Weetaluktuk : Contributions
archéologiques de nos collègues autochtones. Pour cela,                                             to Canadian Arctic Anthropology ». Études/Inuit/Studies 8(1) :
                                                                                                    103-115.
il nous faudra l’appui du ministère de la Culture et des
                                                                                               NEILSEN, Scott, 2017 : « Tapping into Traditional Knowledge.
Communications et de l’Association des archéologues                                                 Labrador Institute Researchers engaging in community capacity
professionnels du Québec. En 2017, l’AAQ a accepté                                                  building up North ». Memorial University.  et  (consulté le
                                                                                                    29 novembre 2018).
futur d’une archéologie autochtone au Québec.
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