LA LPO-IDF À L'HEURE DU COVID-19 - PRÉSERVER LA PLAINE DES BORDES "8 MAI ORNITHO" RÉSULTATS 2020

Printemps 2020 • n°29 Île-de-France

 La LPO-IdF
 à l’heure
 du Covid-19
 Préserver la
Bulletin de liaison destiné aux membres de la LPO

 Plaine des Bordes
 “8 mai ornitho”
 Résultats 2020

Sommaire
 Vie associative Activités et Actions
 4 L’équipe salariée à l’heure 10 Sauvetage d’un fauconneau
 du Covid-19 12 Au temps du confinement /
 6 Echos du CT Prenez la plume 16 Enquête moineau domestique
 7 Sorties natures / Élagage 13 Concours dessin 19 Collectif Photo
 8 Ornithologie de balcon 14 Plaine des Bordes 20 « Le 8 mai ornitho »

 À vos jumelles !

  OLIVIER PAÏKINE
 CHARGÉ D’ÉTUDES

 La reine du gui
 C’est la plus grosse et la plus farouche des villages ainsi que les lisières boisées
 de nos grives. Elle aime avoir de l’espace et les clairières forestières. En milieu
 autour d’elle et la vue dégagée, que ce urbain, on la voit ainsi fréquemment à
 soit à terre ou dans les arbres, et ce découvert sur de grandes surfaces de
 principe détermine une grande part de pelouse comme celles des terrains de
 son existence. En plus de sa taille, de sport enherbés.
 son aspect clair et de ses taches rondes
 qui la distinguent assez nettement de Le nid est en général construit à l’en-
 la grive musicienne, cette espèce se fourchure d’un tronc ou d’une grosse
 caractérise par ses cris typiques de cré- branche, entre 4 et 10 mètres laissant
 celle alors que son chant n’est pas facile une vue dégagée à la couveuse. L’es-
 à distinguer de celui du merle noir. sence importe peu mais compte tenu de
 Enfin une de ses caractéristiques bien ses exigences, elle recherche des arbres
 connues est liée au fait que c’est une assez vieux et plutôt disséminés ou en
 grande consommatrice de gui ce qui lui faible densité. Contrairement à ce que
 a d’ailleurs valu son nom scientifique de l’on pourrait croire, le nid n’est en géné-
 viscivore (qui mange les baies du gui). ral pas installé dans les touffes de gui
 mais peut être en revanche installé dans
 Elle capture des vers, des larves et des une plante grimpante.
 insectes, des araignées et des gastéro-
 podes (escargots et limaces). Dans la Présente toute l’année en France, cette
 végétation, elle consomme des jeunes espèce est rejointe par de nombreux
 pousses tendres et pique de nombreux congénères ainsi que d’autres espèces
 fruits (raisins, cerises, prunes, pommes, hivernantes (grives mauvis et litorne) de
 genévriers, baies de sureau, de sorbier, fin septembre à novembre et son abon-
 d’alisier ou d’aubépine). À partir de l’au- dance irrégulière est déterminée par
 tomne et surtout en hiver, les baies de l’abondance des baies en particulier du
 gui constituent une ressource précieuse gui. En déclin de 20 % en France depuis
 qu’elle peut consommer en grande 1989 mais stable depuis 2001, cette
 quantité. Elle recherche cette nourriture espèce ne présente pas de statut défa-
 principalement au sol toujours dans une vorable à l’échelle nationale (catégorie
 herbe rase ou courte (ainsi que dans « préoccupation mineure ») malgré son
 les champs récoltés ou labourés) mais statut d’espèce chassable.
 elle peut également la récolter dans les Les principales mesures de conser-
 arbres ou arbustes frutescents. vation de cette espèce concernent le
 maintien des grands arbres en milieu
 La grive draine installe son nid à proxi- péri-urbain, la plantation d’arbustes
 mité des sources de nourriture dans les indigènes à baies et l’absence de trai-
 bosquets, les allées d’arbres, les ver- tement chimique contre les limaces et
 gers, les parcs et les jardins des villes et les escargots.
 Grive draine - Turdus viscivorus
 © N. Davy

2 LPO Info Ile-de-France - L'Epeichette n° 29 • Printemps 2020

Impressions naturalistes Inspirations naturalistes
 23 L’Aurore 32 Le rut

 Naturinfos À vos plumes EN COUVERTURE
 Grive draine
 24 Le pic épeiche 27 Voyage en Uruguay © D. Omarov

 Éditorial

 C’ est peu dire que nous venons de traverser une période
 agitée et, tout d’abord, je pense à ceux d’entre vous qui
 ont été touchés, personnellement ou parmi leurs proches... il y en a
 forcément et je leur souhaite très sincèrement de surmonter leurs
 épreuves le moins mal possible.

 Comme toutes les associations, la LPO a pris de plein fouet les
 PAR FRÉDÉRIC MALHER
 mesures de confinement et la réorganisation de son travail qui
 DÉLÉGUÉ RÉGIONAL DE LA LPO-IDF
 s’ensuivit : je rends hommage ici à la réactivité de notre respon-
 sable régional, Jean-François Magne, et à la disponibilité de l’équipe
 des salariés qui a dû, tant bien que mal, réorganiser ses activités,
 suite aux nombreuses suppressions d’activités programmées et à la fermeture de nombreux lieux. Le
 télétravail n’est pas toujours une solution miracle, il peut avoir des inconvénients qu’on découvre au fur et
 à mesure, surtout quand, comme c’était le cas ici, il faut improviser en catastrophe ! Encore une fois bravo
 et merci à nos salariés pour leur adaptabilité ! Toute activité ne pouvant pas être effectuée en télétravail,
 il a fallu aussi mettre certains salariés en chômage partiel, dont le complément a été assuré par la LPO.
 C’est l’occasion de souligner l’importance dans les coups durs de faire partie d’une association importante,
 financièrement et politiquement, qui a permis d’aider les délégations locales à traverser cette période le
 moins mal possible. Merci en particulier à Olivier Denoue, secrétaire général exécutif de la LPO, qui a su
 impulser et coordonner la réaction des salariés de la LPO.
SOURCES
• Grive draine Turdus Pour les adhérents, cette épidémie a eu aussi des conséquences importantes : actions annulées, sorties
viscivorus. In Les
Passereaux II : des supprimées, suivis naturalistes rendus impossibles. Nous avons en particulier dû annuler les Rencontres
mésanges aux fauvettes, ornithologiques de printemps (ROP) qui devaient avoir lieu en mai ainsi que le Weekend faucons sur dif-
Paul Géroudet p. 56. férents sites parisiens et au château de Vincennes. Pour ne pas laisser les ornithologues inactifs (surtout
• Grive draine. In Atlas en milieu urbain) le réseau Biolovision (Faune-France dans notre pays) a lancé un protocole européen
des oiseaux nicheurs
d’Ile-de-France 2009-
 d’observation à la maison, appelé en France « Confinés mais aux aguets » qui se déclinait aussi dans le
2014, Corif p. 150. portail « Oiseaux des jardins » et qui a eu beaucoup de succès : 13 000 données ont été recueillies en
• Johannot F. & Île-de-France (plus de 240 000 en France). Vous avez peut-être remarqué que cette opération a eu un
Weltz M. coord. impact médiatique important : jamais on n’a autant parlé d’oiseaux en ville que pendant cette période. On
(2012) – Cahiers a aussi beaucoup cité la LPO à ce sujet…
d’habitats Natura
2000. Connaissance et
gestion des habitats et À nous tous de capitaliser sur cet élan d’intérêt pour la faune sauvage en ne laissant pas « retomber le
des espèces d’intérêt
 soufflé ». Les gens ont montré qu’ils pouvaient s’intéresser à la nature près de chez eux, aidons-les à la
communautaire. Tome
8 : Oiseaux. Volume rencontrer ! La suite ? Le redémarrage se fait lentement. Il est de nouveau possible de faire des sorties,
1 : de la Fauvette des activités, mais les conditions sont draconiennes : inscription préalable obligatoire, pas plus de 10 per-
sarde à l’Oie cendrée.
La Documentation sonnes ensemble (y compris l’organisateur/animateur), distance de sécurité, chacun apporte et n’utilise
française. 390 p. que son matériel, etc. Pour l’équipe salariée, un planning individuel permet de suivre les passages dans
• Site Vigie-nature les locaux, mais sauf évolution le principe restera le télétravail jusqu’à la trêve estivale. Cela va sans doute
http://www.vigienature. compliquer les choses mais tout le monde comprendra ce choix assumé par la délégation…
fr/fr/guepier-
europe-3456
 Le printemps n’est pas fini, profitons-en pour retourner sur le terrain pour suivre la seconde partie de la
 saison de nidification, il y a des tas de choses passionnantes à découvrir !

 LPO Info Ile-de-France - L’Epeichette n° 29 • Printemps 2020 3

Vie associative

  JEAN-FRANÇOIS MAGNE

 L’équipe salariée à l’heure
 du Covid-19
 La crise du Covid-19 impacte nos actions et notre organisation depuis
 le 2 mars dernier. Alors que nous commencions à donner des consignes
 par mail pour restreindre les déplacements et éviter les regroupements
 de plus de neuf permanents, un vent de panique commençait à souffler
 sur le petit monde de l’éducation à l’environnement. Il n’a pas tardé à
 s’étendre à toute l’activité.

 L
 teurs et les chargés de développe- Natura2000, là pour sauver un goé-
 e 13 mars au matin, nous ment de la vie associative. À l’issue de land leucophée, etc.
 tenions avec les responsables chaque réunion du comité de direc-
 d’équipes notre première réunion tion, nous organisions en région une J’en profite pour remercier les respon-
 pour anticiper, autant que possible, réunion des responsables d’équipes, sables d’équipe et la responsable de
 la communication et l’organisation pour décliner au mieux les directives, service qui pendant toute cette période
 des activités. Le 14 mars au soir, le maintenir et gérer l’activité résiduelle, singulière ont assuré le lien et la pla-
 premier ministre annonçait la fer- et déjà, étudier avec nos partenaires nification de l’activité avec les perma-
 meture de tous les lieux publics non les mesures envisageables pour nous nents. Merci aussi -et surtout- à toute
 indispensables à la vie du pays et de soutenir malgré l’arrêt de l’activité. l’équipe qui a su faire preuve d’adap-
 tous les établissements scolaires. Le Comme tous les employeurs, la LPO- tation et d’imagination. Des outils ont
 16 mars, c’est le président qui annon- IdF a été dans l’obligation de réduire, été créés, des concours, des colo-
 çait ce qui allait devenir le confinement voire de stopper certaines activités. riages, le 8 mai ornitho… et des vidéos
 à partir du 17 mars 12 h. Dès lors, Nos évènementiels, nos nombreuses pour continuer à assurer les forma-
 l’équipe allait devoir s’adapter et adop- interventions scolaires, l’accueil sur tions ornithologiques, ou répondre aux
 ter le télétravail, déjà imposé depuis le les sites et toutes les formations (vie questions des enfants sur la nature.
 16 mars pour la plupart des activités associative, naturaliste) sont toujours Le bureau et le CT (conseil territorial)
 dans le pays. à l’arrêt. Toutes ne pourront pas être ont continué eux aussi à se réunir
 reportées sur cette fin d’année sco- (en visio bien sûr) pour suivre l’acti-
 56 jours de confinement laire, ni même à la rentrée prochaine. vité pendant le confinement. Plusieurs
 La coordination avec le siège de la Heureusement, beaucoup de nos conseillers territoriaux ont été sollici-
 LPO et son soutien ont été essentiels inventaires et expertises ont été main- tés pour répondre à la presse locale
 pendant cette période. Le comité de tenus. Là encore, l’équipe a dû s’adap- ou nationale… C’est le cas aussi de
 direction, élargi aux responsables des ter. Ils ont été réalisés par des chargés plusieurs d’entre nous et de plusieurs
 délégations, s’est réuni à deux reprises d’études seuls, dans des sites naturels adhérents qui ont été au rendez-vous !
 cette semaine, le 17 mais aussi le fermés et désertés de toute présence
 20 mars. Il se réunit, et continue à se humaine, et lorsque nous parvenions Depuis le 11 mai…
 réunir, une fois par semaine depuis. à obtenir les autorisations d’accès Afin de limiter au mieux les risques de
 Ces temps ont été particulièrement auprès des collectivités. contamination dans les locaux ou dans
 importants aussi bien pour organiser Je retiens aussi que malgré les condi- les transports domicile/travail, la règle
 l’activité en télétravail que pour rassu- tions, nous avons réussi à maintenir le reste le télétravail jusqu’aux congés
 rer les équipes sur la mise en œuvre standard ouvert pour répondre, autant d’été, sauf bien sûr pour les inven-
 de l’activité partielle et le maintien des que possible, aux sollicitations, là sur taires et pour répondre à des besoins
 salaires, notamment pour les anima- un broyage de haie bocagère en zone impérieux de passer dans les locaux.

4 LPO Info Ile-de-France - L'Epeichette n° 29 • Printemps 2020

Ce principe, validé en réunion du (avec un suivi nominatif par équipe et
comité de direction de la LPO France, par site) afin de limiter au maximum
est valable pour toutes les structures les passages dans les bureaux à Vau-
locales de la LPO sur le territoire. jours comme à Montsouris. Le retour
Toute l’équipe reste en télétravail (à d’un salarié sur son lieu de travail/ter-
temps complet ou en activité par- rain doit être anticipé et validé par son
tielle). Ainsi sauf évolution, très peu de responsable. Le salarié doit respecter
salariés reviendront travailler dans les les règles de prévention sanitaire en
locaux d’ici la rentrée. Nous avons mis vigueur.
en place un planning de « reprise »

TENANT COMPTE DE CES ÉLÉMENTS, LES MESURES DE PRÉVENTION MISES EN PLACE SONT LES SUIVANTES

 >> Tout salarié souhaitant pas- >> Respecter une distanciation >> La mise à disposition sur nos
 ser dans les locaux, mais dont la physique notamment garantie par deux sites et pour tous les sala-
 présence n’a pas été actée dans le la gestion des plannings de présence riés travaillant dans les locaux ou
 planning prévisionnel, doit obtenir des salariés dans les locaux. Les sur le terrain de gel hydro-alcoo-
 l’accord préalable de son respon- horaires décalés et l’alternance de la lique, de gants, de masques grand
 sable avant de se déplacer. présence des salariés dans les locaux public et d’alcool ménager (ou de
 sont privilégiés. Les salariés doivent lingettes désinfectantes). Tous les
 >> Les salariés éviteront de être seuls dans les « petits » bureaux salariés amenés à passer dans les
 prendre les transports en com- (comprenant moins de quatre postes bureaux ont comme consigne de
 mun et de faire du covoiturage de travail) ou bien suffisamment peu désinfecter chaque point de contact,
 pour se rendre au bureau ou sur nombreux simultanément dans « les depuis les poignées de la porte
 le terrain (si pas d’autre solution, grands bureaux » (au moins trois fois jusqu’à leur bureau (claviers et
 deux personnes par véhicule au moins nombreux que le nombre de écrans notamment) en passant par
 maximum). Enfin nos stagiaires postes de travail, soit deux salariés la photocopieuse.
 et services civiques ne pourront maximum dans la grande salle de
 pas se rendre dans les locaux, ni >> L’interdiction d’utiliser les
 Vaujours et dans le grand bureau de
 participer aux activités (seules les espaces collectifs confinés comme
 Montsouris).
 personnes qui sont susceptibles de la cuisine.
 gérer leur activité à distance et en >> La mise à disposition de gel
 hydro-alcoolique et d’alcool ména- >> Sauf évolution, l’interdiction de
 lien avec leur tuteur, pourront pour- tenir des réunions (rassemble-
 suivre leur activité avec la LPO). Ce ger dans chaque voiture de service,
 et des consignes de nettoyage pour ments physiques) de plus de cinq
 sera le cas pour Emma Orban dont personnes. Nous continuons donc
 le soutien est essentiel au réseau les utilisateurs lorsqu’ils prennent le
 véhicule et lorsqu’ils le laissent. à privilégier les visioconférences.
 « Faune sauvage en détresse » et
 pour Mathilde Ravoyard, stagiaire >> La prestation renforcée de nos
 qui nous rejoindra en juin. sociétés de ménage pour assurer
 un entretien accru des locaux.

 LPO Info Ile-de-France - L’Epeichette n° 29 • Printemps 2020 5

Vie associative

 Les échos du
 Conseil territorial
 REPRISE D’ACTIVITÉS

 Confinement et activités
 naturalistes
 Le premier trimestre est marqué par le confinement géné-
 ral. Cependant le CT a maintenu ses réunions mensuelles
 qui ont eu lieu en visioconférence. Les salariés de la LPO-
 IdF ont dû adapter leur mode de travail pour continuer leur
 activité en télétravail. Il en sera ainsi jusqu’à l’automne.

 Depuis le mois de mars, l’ensemble des sorties et activités
 ont été interrompues dans le respect des mesures sani-
 taires. Les ornithologues de l’Île-de-France ont pu continuer
 leurs observations dans leur jardin ou à partir de leur balcon
 et noter leurs observations. ENGAGEMENT

 Avec l’assouplissement du confinement, il est à nouveau Une plaquette à destination
 possible de faire des sorties solitaires dans les endroits
 autorisés. Pour les activités de groupe, il est indispensable des nouveaux maires
 de prendre des précautions sanitaires. Nous attendrons
 l’évolution des consignes début juin avant d’envisager leur À la veille du premier tour des élections municipales, le
 reprise. Ainsi les groupes ne pourront excéder dix personnes CT a validé une plaquette que nous enverrons à toutes
 y compris les accompagnateurs. Pour éviter d’avoir à refuser les nouvelles municipalités. Celle-ci explique comment
 des participants sur place, les réservations pour les sorties la LPO peut accompagner les communes engagées
 seront obligatoires. Lors de la sortie, seront aussi obligatoires dans une démarche de développement de la biodiver-
 le port du masque, le respect des distances d’éloignement sité. Depuis, le second tour a été reporté au 28 juin. Le
 et il ne pourra y avoir de prêts de matériel (longue-vue, moment venu, nous vous présenterons ce document
 jumelles). Évidemment toutes les manifestations habituelles et il sera important que le plus grand nombre possible
 de printemps sont annulées (ROP, weekend faucons, fête de puisse le relayer et le soutenir.
 la nature).

 AMÉNAGEMENT

 Convention entre la LPO et Terzéo (site de Villenoy)
 pour la gestion d’un site d’intérêt écologique
 La société Terzéo prévoit d’installer une usine de retraitement de déchets du bâtiment, sur le site d’une ancienne
 sucrerie industrielle abandonnée par Béghin-Say en 2003.
 L’endroit se situe près du site Natura 2000 des Boucles de la Marne et comprend 65 hectares de friches et d’anciens bassins,
 devenus avec le temps une zone d’un intérêt écologique majeur. Cependant, les anciens bassins, qui servaient à récupérer
 l’eau de lavage des betteraves à sucre, sont pollués à l’arsenic. Terzéo s’est engagée à décontaminer la terre et les bassins.
 La convention que le CT a approuvée prévoit la création d’un conseil scientifique LPO-Terzéo qui formalise le suivi naturaliste
 du site. Des journées grand public pour montrer la gestion environnementale du site seront organisées. La LPO a conseillé
 Terzéo quant à l’aménagement du site et surveillera particulièrement l’œdicnème criard et le grèbe à cou noir.

6 LPO Info Ile-de-France - L'Epeichette n° 29 • Printemps 2020

Déconfinement Sorties
et taille de la Nature
végétation Après un arrêt de plus de deux mois de nos
 activités, la LPO Ile-de-France propose à l’en-
 semble des bénévoles, animateurs, organisa-
Pendant le confinement, tout le monde a pu remar-
 teurs, “inventorieurs” des recommandations de
quer le bénéfice que pouvaient en tirer la faune et
 reprise de leurs activités, de manière raisonnée
la flore et tout le monde semblait admettre l’im-
 et responsable à partir du 2 juin 2020.
portance de la protection de la biodiversité.
Dès le déconfinement, nos associations ont été assaillies Sous réserve de l’évolution des consignes,
de témoignages d’adhérents ou de personnes sensibles à celles-ci pourront reprendre :
la nature, nous indiquant des interventions massives sur la > dans le respect d’une distanciation physique d’au
végétation, en particulier la taille en vert d’arbres d’ali- moins 1m entre les participants,
gnement, en pleine période de nidification des oiseaux. > dans les espaces ouverts autorisés,
C’est en particulier le cas des communes de Meudon, > dans le respect des consignes et limites imposées
Ville-d’Avray (sur le territoire de l’intercommunalité Grand par les gestionnaires des espaces (ex. accès restreint
Paris Seine Ouest), Puteaux, Levallois-Perret, Saint-Cloud, aux observatoires),
Saint-Germain-Laval, Villemomble, Crécy-la-Chapelle, ... > sans limitation de durée de pratique,
sans parler de la destruction des arbres centenaires du > en limitant les participants à 10 personnes maxi-
jardin de La Pagode par son propriétaire dès le 11 mai, ou mum, animateur compris,
du projet d’abattage de 66 arbres le long de la RD 910 à > en extérieur.
Sèvres et Saint-Cloud (maitrise d’ouvrage Conseil dépar-
temental des Hauts-de-Seine). Consignes préconisées pour la reprise :
Insectes, oiseaux et petits mammifères en sont directe- Les gestes barrières
ment victimes alors que la règlementation relative aux > Chaque personne doit posséder et porter un masque
oiseaux protégés ou classés gibier, interdit leur perturba- et du gel hydroalcoolique (jeter les masques après
tion notamment pendant la période de reproduction, utilisation dans les poubelles adéquates) ;
mais aussi la destruction intentionnelle ou l’enlève- > utiliser son matériel personnel (pas de prêt de
ment des œufs et des nids. matériels d’observation, ouvrages d’identification…).

Il est aussi utile de rappeler que ces coupes drastiques L’organisation
et traumatisantes du printemps et d’été, en période de > Les inscriptions aux sorties sont obligatoires afin de
montée de sève provoquent la diminution des réserves respecter le nombre maximum de personnes et de
 pouvoir mettre en place un suivi en cas de contami-
de l’arbre, un affaiblissement physiologique général et une
 nation de l’une d’entre elles ;
augmentation de leur vulnérabilité. En outre, il est aussi
 > si le nombre d’inscriptions aux activités dépasse 9,
souhaitable de privilégier, autant que possible, les tailles
 plusieurs groupes de 10 personnes peuvent être
d’arbres d’alignements en port libre plutôt que les tailles en
 organisés par l’animateur ;
rideau ou en marquise qui nécessitent ces tailles en vert.
 > avec distanciation lors de pique-nique.
En cette période d’élections municipales ou d’installation Transports
des conseils municipaux élus, la LPO Île-de-France et l’as- > Individuel conseillé ou par foyer ;
sociation A.R.B.R.E.S. appellent les municipalités à mettre > Transports en commun à éviter. Avec masque et si
en pratique les beaux discours de protection de la biodi- utilisation en semaine, en dehors des horaires de
versité, en respectant la faune et la flore de leur ville. La pointes 6 h 30 – 9 h 30 et 16 h 00 – 19 h 00
seule règle qui ait un sens est de proscrire les tailles Co-voiturage
d’arbres, arbustes, haies et buissons du 15 mars au > Bien que pas organisé par la LPO-IdF, il est à éviter
31 août, hormis les cas urgents de sécurité. Nous invitons sauf pour les personnes vivant sous le même toit ;
évidemment les particuliers et les copropriétés disposant > si pas d’autre solution, deux personnes par véhicule
de jardins à respecter les mêmes dates. au maximum.

 LPO Info Ile-de-France - L’Epeichette n° 29 • Printemps 2020 7

Vie associative

  CHRISTIAN GLORIA

 Ornithologie de
 balcon pendant
 deux mois
 Pendant les deux mois de confinement dû au Covid19, l’ornithologie n’a
 pas été laissée de côté. Elle a juste été déplacée des sites naturels à nos
 petits appartements de ville pour certains d’entre nous. L’occasion de
 prendre le temps d’observer des scènes de quartier, ornithologiquement
 parlant, que nous aurions occultées sans cet évènement restreignant nos
 libertés. Exemple en proche banlieue parisienne.

 O rnithologie depuis son appartement ou,
 pour les plus chanceux, depuis son jar-
 din : c’est le programme qui nous a été imposé
 24 mars : c’est au tour d’une buse variable de
 survoler le parc de Sceaux. Deux semaines plus
 tard, j’en vois trois ensemble s’élever dans les airs.
 en région parisienne et ailleurs pendant près de Un roitelet huppé entonne sa petite roulade dans
 deux mois. À cause d’un tout petit virus malé- le pin, côté nord.
 fique, les passionnés d’ornithologie de terrain ont
 dû prendre leur mal en patience. Pour ma part, Les perruches se donnent
 je me suis adonné à une nouvelle pratique pen- en spectacle
 dant huit semaines : l’ornithologie de balcon. Une Confiné comme tout le monde, je continue à
 approche qui n’a pas été dénuée d’intérêt. Pour exercer mon activité professionnelle en télétra-
 apporter un peu de piquant, je me suis prêté au vail, en me levant tôt le matin, non sans prêter
 jeu de compter les espèces observées pendant l’oreille aux différents chants du quartier pendant
 cette période depuis chez soi. quelques minutes. Les perruches à collier sont
 sans conteste les plus bruyantes, pas vraiment
 Entre barres d’immeubles et maisons agréables à l’oreille. Une femelle se présente dans
 J’habite à huit kilomètres de Paris, au troisième le bouleau qui est à dix mètres de mon balcon,
 étage d’un immeuble avec, côté sud, une barre sur ma gauche. Elle est très loquace. J’en profite
 d’immeubles derrière laquelle les cimes des pour lui tirer le portrait avec un appareil photo
 grands arbres du parc de Sceaux dépassent, à un que j’ai acquis récemment. Quelques jours plus
 kilomètre à vol d’oiseau. Côté nord, c’est une zone tard, c’est un mâle qui se montre au même
 de pavillons avec des jardinets. Dans mon salon, endroit, silencieux. Pendant toutes ces journées,
 j’ai installé le trépied avec la lunette tournée vers j’observe les évolutions de ces perruches, venant
 le balcon. On ne se refait pas : quand on a le virus se nourrir dans le cerisier en fleur du jardin d’un
 de l’ornithologie, ce n’est pas un autre virus qui des pavillons. Sur le grand immeuble me barrant
 aura raison des observations d’oiseaux, y compris la vue sur la droite côté sud, je vois une perruche
 à la longue vue. Le décor est planté. s’agripper au mur, avec un trou au-dessus. Elle
 y pénètre. C’est la femelle. Le mâle la regarde
 Épervier et buses cerclant dans le ciel faire. Pendant plusieurs jours, je vois cette scène
 21 mars : un épervier cercle au loin et j’ob- mais je n’ai aucune certitude sur une nidification
 serve un couple de mésanges à longue queue ou pas.
 affairé à confectionner un nid en contrebas de la
 fenêtre de ma cuisine. Quelques jours plus tard, Des tourterelles nichent
 je surprends les individus du couple picorant les dans l’arbre à côté
 quelques nids de processionnaires au sommet du 26 mars : un verdier parade dans un vol cir-
 pin qui fait face à la fenêtre de ma chambre. Les culaire en émettant son trille tout en gaieté.
 photos que je prends sont médiocres. Surprise : dans le bouleau, je vois un nid de

8 LPO Info Ile-de-France - L'Epeichette n° 29 • Printemps 2020

On ne se refait pas :
 quand on a le virus
 de l’ornithologie, ce
 n’est pas un autre
 virus qui aura raison
 des observations
 d’oiseaux.

 Épeichette aux premières loges
 du balcon
 Par un beau matin ensoleillé, je suis tout heu-
 reux d’entendre un pic épeichette appelant à trois
 reprises mais le piaf n’est point visible. J’ai droit à
 une seconde chance une semaine plus tard. Un
 appel sur le coup de 8 h 30 entendu depuis le
branchages visité par des tourterelles turques. balcon. J’attends et un mâle se présente dans le
Trois jours après, une tourterelle passe la journée bouleau l’espace de quelques secondes seule-
sur le nid. Je la regarde régulièrement. L’oiseau ment. Ce fut bref mais suffisant à mon bonheur
s’absente et c’est bien un œuf qui brille sur le nid pour le reste de ma journée. J’ai un faible pour les
de toute sa blancheur. J’immortalise ces obser- pics. Nous sommes fin avril. Après l’observation
vations avec des prises de vue, difficiles dans cet plutôt précoce de deux bondrées tirant vers le
enchevêtrement de branchages. Mais la nature nord, c’est un faucon hobereau qui fait quelques
peut être cruelle. Un midi, je vois les deux tourte- passages éclairs dans le ciel. Les chardonnerets
relles du couple en compagnie de pies dans le pin sont régulièrement vus et entendus. Non loin, il
à côté du bouleau. Étrange. Je regarde le nid. Les y a des liquidambars qui les attirent. Comme les
œufs ont disparu. Sans doute un forfait à mettre mésanges à longue queue, je surprends deux
au débit de ces pies. C’est la dure loi de la nature individus sur les nids de processionnaires. Cette
et il faut l’admettre. Les pies sont bien présentes fois-ci, les photos en témoignent. Les chardon-
dans le quartier. À un moment, j’en compte treize nerets prélèvent bien des soies de ces nids de
ensemble sur les cheminées d’un des immeubles chenilles urticantes aux poils allergènes.
du quartier.
 42 espèces pour ma « covid list »
Heureux de voir le vol virevoltant Arrive le joli mois de mai et la fin du confinement
de l’hirondelle attendue avec une impatience certaine. J’ai des
1er avril : ce n’est pas un poisson qu’il transporte fourmis dans les jambes. La dernière « nouvelle »
dans son bec. Un héron cendré passe en vol dans espèce vue de mon balcon est un pic épeiche
ce milieu urbanisé où la première pièce d’eau est en vol. Ma « covid list » s’élève à 42 espèces*.
à plus d’un kilomètre. Pendant les deux mois du Mieux que des personnes en appartement dans
confinement, j’ai pu voir un grand cormoran dans Paris intra-muros mais beaucoup moins que des
les espèces piscivores sans oublier le colvert et la ornithos chanceux confinés dans la « profonde »
bernache du Canada (entendue de nuit !) pour campagne francilienne, approchant voire dépas-
les autres oiseaux d’eau. Régulièrement avec ma sant la centaine d’espèces observées. Dans un
lunette, je pointe la cime des arbres du parc de environnement urbain, l’épisode Covid19 nous a
Sceaux. Mais tout ceci est trop loin pour recon- contraints mais obligés à découvrir des oiseaux
naître le moindre passereau. Sauf une espèce que insoupçonnés. La migration ne les détourne pas
j’attendais avec une certaine envie en ce début de des villes dans leur long voyage.
printemps, l’hirondelle rustique reconnaissable à
son vol virevoltant. Ce fut fait le 5 avril et cela me
fit un très grand bien. La liberté de bouger me
 * Le site « cocheurs.fr » avait organisé un concours national.
manque. Quinze jours plus tard, c’est au tour des Plus de 140 espèces observées par des ornitho en Camargue
martinets de fendre l’air avec quelques individus ou dans le Roussillon…
se dirigeant vers Paris.

 LPO Info Ile-de-France - L’Epeichette n° 29 • Printemps 2020 9

Activités et Actions

 Faucon pèlerin
 Falco peregrinus

  EMMANUEL DU CHÉRIMONT

 Sauvetage d’un
 jeune faucon pèlerin
 sur le site d’Ivry-sur-Seine
 Le site minée de la CPCU est un ouvrage active. Il arrive fréquemment qu’un
 C’est en 2011 qu’un couple a niché qui culmine à 119 m. Contrairement jeune, après son envol, se retrouve
 avec succès sur la cheminée de la à celle de Beaugrenelle, dans le XVe au sol et nous devons alors interve-
 CPCU (Compagnie parisienne de arrondissement de Paris, il n’y a pas de nir pour le remettre en sécurité. Cette
 chauffage urbain). Le faucon pèlerin nichoir et les pèlerins nichent sur l’un année, le confinement nous a empê-
 avait disparu, comme espèce nicheuse, des rebords de la cheminée, à plus de chés de faire le suivi de ce site avec la
 de l’Île-de-France en 1947 et il a fallu 100 m de hauteur. L’envol des jeunes rigueur nécessaire mais nous savions
 attendre 2006 pour voir enfin un y est particulièrement périlleux car ils qu’un couple avait niché, et le Groupe
 couple nicher dans notre région. En ne disposent pas d’ouvrages de grande Faucons se tenait prêt à intervenir en
 2008, un couple avait été observé hauteur analogues à la cheminée cas de nécessité. Aussi n’avons-nous
 régulièrement à la Défense mais sans pour atterrir et, en plus, ils tombent pas été surpris quand la présence d’un
 preuve de nidification et, en 2011, parfois dans le conduit d’évacuation jeune pèlerin au sol nous a été signa-
 un couple avait niché sur une tour à des gaz de combustion, d’autant plus lée lundi 18 mai.
 Courbevoie mais sans succès. La che- que la cheminée principale n’est plus

10 LPO Info Ile-de-France - L'Epeichette n° 29 • Printemps 2020

Alerte sait de plusieurs casques d’escalade.
C’est Quentin Rouy qui a lancé l’alerte C’est donc casqués, bottés et masqués
sur des réseaux sociaux fréquen- que Quentin et moi nous sommes
tés par des bagueurs, Jean-François retrouvés devant l’usine avec le fau-
Magne et Olivier Plisson ont ensuite conneau dans un carton, le 19 mai en
relayé cette alerte en me contactant. matinée. Frédéric Thouin, rejoint plus
Le jeune pèlerin avait trouvé refuge tard par Yacine Attik, était resté au sol
dans l’un des hangars de la «Plate- pour observer la réaction des pèle-
forme du bâtiment» qui jouxte la che- rins adultes après la dépose du jeune
minée de la CPCU à Ivry où il est né. sur le toit terrasse de l’usine. Une fois
Mais nous avons été surpris par l’âge parvenus sur le toit terrasse de l’usine
du fauconneau : celui-ci n’est âgé que en compagnie du responsable du
de 35 jours environ et son “envol” (il site, nous avons ouvert le carton puis
a plutôt fait du parachute) était pré- nous l’avons fait délicatement basculer
maturé d’une bonne semaine. Il a sur un côté pour que le fauconneau
été récupéré par Quentin Rouy qui a se retrouve sur le sol de la terrasse,
placé le fauconneau dans un carton à l’ombre. Dans un premier temps,
(photo) avant de le ramener chez lui celui-ci est resté parfaitement immo-
où il a passé la nuit. L’oisillon n’étant bile et nous nous sommes rapidement
pas blessé, j’ai fait annuler un trans- éloignés. Quand nous avons quitté la
fert dans un centre de protection de terrasse, un dernier coup d’œil vers le La cheminée de la
la faune sauvage en Seine-et-Marne fauconneau nous a permis de voir que CPCU (Compagnie
et nous avons décidé de le remettre le celui-ci avait fait quelques pas et Fré- parisienne de
lendemain matin sur le toit terrasse de déric, au sol avec une longue-vue, a
l’usine de la CPCU. fini par le voir au bout d’un moment. chauffage urbain)
 est un site bien
 Les parents reprennent le connu du Groupe
 contrôle et le suivi continue
 Frédéric et Yacine n’ont pas observé
 Faucons puisque
 de nourrissage pendant toute la durée c’est le premier site
 de leur observation, mais nous avons de nidification du
 la certitude que les adultes ont repéré
 le jeune, au vu des réactions d’alarme
 faucon pèlerin en
 lors de la montée de techniciens sur petite couronne.
 la terrasse, et des attaques successives
 sur des corneilles qui s’approchaient
 du fauconneau. Pendant ce temps, les
 trois autres jeunes sont toujours sur L’avenir
 la coursive (il faut une bonne dose de Nous avions demandé à la CPCU un
 patience pour les voir), avec un plu- certain nombre d’aménagements sur
Mise en sécurité du mage plus avancé de quelques jours ce site, notamment pour sécuriser
fauconneau (plus de duvet visible sur le corps). l’envol des jeunes. Il s’agit, en l’oc-
Contacté, le responsable du site nous Notre jeune imprudent (photo) est currence, de la pose d’une grille pour
a informés que nous ne pourrions clairement le dernier né de la fratrie. empêcher les jeunes de tomber dans
entrer dans l’usine qu’avec un équi- Le 23 mai, il a été rejoint par l’un de la cheminée principale et de l’installa-
pement de sécurité qu’il ne pouvait ses frères ou sœurs sur le toit ter- tion d’un balcon devant l’aire de nidi-
pas nous prêter à cause des règles rasse de l’usine alors que deux autres fication pour élargir la zone d’entraî-
sanitaires post-confinement. Le pro- jeunes sont encore sur la coursive de nement des jeunes avant leur envol.
blème était de trouver des casques la cheminées. Le 24, c’est un troisième Ces équipements seront installés cet
mais, heureusement, Quentin dispo- jeune qui a pris son envol. automne.

 LPO Info Ile-de-France - L’Epeichette n° 29 • Printemps 2020 11

Activités et Actions

 Au temps du confinement
 Un printemps sans animation
 mais avec de l’aide !
 Au regard des dernières mesures est prolongée jusqu’au 2 juin 2020. Un projet à venir
 sanitaires et de la fermeture des La reprise de ces séances sera décidée Un deuxième projet qui se nomme
 écoles et structures depuis le 16 mars à cette date, en fonction de l’évolution « cinq sens » devait se faire pen-
 2020, comme vous le savez, nous de la situation épidémiologique et des dant le printemps avec des classes de
 avons été contraints d’interrompre nos possibles adaptations du fonctionne- maternelles. Malheureusement, seu-
 animations, projets et sorties nature ment des écoles. lement quelques séances ont pu se
 ou toutes manifestations. Deux mois Consciente des incidences écono- faire mais la ville de La Courneuve a
 sans animation, nous pouvons vous miques que cette suspension est sus- décidé également de soutenir la LPO
 dire que c’est long et ce n’est pas ter- ceptible d’entrainer pour ses parte- Ïle-de-France et de régler l’ensemble
 miné ! Nous n’allons pas nous men- naires et prestataires, la Ville de Paris du projet.
 tir la suspension de nos projets a des a décidé de soutenir financièrement Petites ou grandes, un grand merci
 incidences économiques sur notre les associations qui participent à la aux collectivités qui nous apportent
 structure. réussite des ambitions pédagogiques leur soutien dans cette période com-
 portées par la collectivité parisienne. pliquée. Nous espérons que ce sera
 Une bonne nouvelle… depuis Ainsi qu’il s’agisse de subventions dans le cas pour d’autres projets et d’autres
 le 14 mai 2020, reprise des la cadre d’un partenariat, ou de rému- collectivités.
 classes ! nérations de prestations dans le cadre
 Dans ce contexte, nous allons prendre d’un marché public, la ville a décidé
 pour exemple la suspension des TAP de régler l’ensemble des activités pro-
  AURORE FRÉROT
 (Temps d’activités péri-éducatifs) qui grammées mais non réalisées. Animatrice chargée de programmes

 Prenez la plume !
 Ce printemps n’est pas un printemps rimentale et cognitive, ce projet va et des activités nature à refaire chez
 comme les autres pour l’animation. Et permettre au public d’acquérir des vous. Ces vidéos permettront de favo-
 pour cause, impossible, confinés, d’ex- connaissances sur la biodiversité tout riser le lien avec nos adhérents et
 plorer nos sites ou de rencontrer notre en développant sa curiosité et sa sen- bénévoles mais aussi d’impliquer les
 public, scolaires, adhérents, bénévoles sibilité pour la nature. L’intérêt est de scolaires. Elles pourront être utilisées
 pour animer et observer la nature. permettre aux enfants, comme aux aussi pour nos activités pédagogiques
 grands, de poser des questions sur pour illustrer des notions difficiles : la
 Création de vidéos la biodiversité auxquelles ils n’ont pas photosynthèse par exemple... ou pour
 En animation, nous aimons créer des de réponses. La LPO agit pour la bio- donner envie de venir à des sorties
 outils mais, seul chez soi, ce n’est pas diversité donc les réponses vidéo se week-end. Grâce à ces vidéos et à vos
 simple et c’est difficile aussi de ne pas feront sur la biodiversité en général. nombreuses questions, nous espérons
 voir ses collègues, alors nous avons Nous pouvons répondre aussi bien sur approfondir vos connaissances sur la
 trouvé une solution pour se voir vir- les insectes, les oiseaux, les plantes, le biodiversité. Nous souhaitons égale-
 tuellement et travailler en équipe sou- potager et bien d’autres sujets encore ! ment que ces vidéos perdurent dans
 dée et motivée : des réunions Teams les années à venir.
 chaque semaine ! Avec l’équipe d’ani- Comment faire ?
 mation, nous avons mis ce temps Nous vous invitons à nous décou- Alors tous à vos plumes, envoyez-
 à profit en créant des vidéos pour vrir sur la chaîne Youtube de la LPO nous vos questions sans attendre à
 répondre à toutes vos questions sur la France : « Prenez la plume ». Vous y ile-de-france@lpo.fr.
 nature (tout en s’amusant un peu). trouverez des explications et connais-
 Grâce à une approche à la fois scien- sances sur le thème de la semaine,
 tifique, ludique, pédagogique, expé- (nos scientifiques valent le détour !)  L’ÉQUIPE D’ANIMATION

12 LPO Info Ile-de-France - L'Epeichette n° 29 • Printemps 2020

Concours dessin
Je mène l’enquête…
Pendant le confinement, nous
avons proposé des coloriages à
nos adhérents et sympathisants
avec en petit bonus un concours
pour remporter des exemplaires du
guide « Débuter en ornithologie ».
Nous remercions tous les
participants et félicitions les
5 gagnants ! Merci également à
David pour sa plume, nous avons
pu faire de nouveaux coloriages
pour nos activités pédagogiques.

 LPO Info Ile-de-France - L’Epeichette n° 29 • Printemps 2020 13

Activités et Actions

  DENIS LAURENT

 La Plaine

 © D. Laurent
 des Bordes,
 une richesse et un potentiel
 biologique mis en cause !
 Site classé depuis 2016 Un projet naturaliste à l’animation sociale et à l’éducation à
 ambitieux l’environnement des scolaires et de la
 aux Espaces naturels Dès 2014, le département a préservé population environnante, profitant d’un
 sensibles (ENS) du cet espace limitrophe d’un urbanisme lieu, espace de vie sociale, la Grange
 conseil départemental à forte densité, situé aux confins de des Bordes.
 la commune de Chennevières-sur-
 du Val-de-Marne, cette Marne, et contigu aux communes du Un nouveau projet inquiétant
 ancienne zone horticole Plessis-Trévise et Champigny et sa Cependant, le conseil départemental a
 cité de Bois-L’Abbé, avec pour objectif souhaité développer en parallèle une
 de 59 hectares est la mise en valeur d’un espace vierge activité de loisirs avec le projet d’un
 exceptionnelle par sa de toute urbanisation, en lien avec les poney club sur les 10 hectares de
 dimension, la diversité et habitants du Val-de-Marne. Diverses prairies et friches d’une grande qualité
 activités maraichères se sont dévelop- patrimoniale, malgré le désaccord de
 les caractéristiques de ses pées, avec une entreprise fournissant ses partenaires associatifs : signature
 milieux, de ses paysages quelque 600 paniers alimentaires, d’un bail rural avec un entrepreneur,
 avec une association responsable de dépôt d’un permis de construire pour
 et la richesse de sa
 jardins partagés, une autre d’un pota- réaliser en fait un important centre
 biodiversité. ger collectif. Une asinerie s’est installée, équestre. C’était en 2015. Il ne s’est
 ainsi qu’un apiculteur, des moutons rien passé jusqu’en mars 2020, les
 ou chevaux paissent tranquillement 10 hectares étant dévolus à la nature,
 et entretiennent un milieu semi- quelques chevaux ou moutons pré-
 ouvert. L’objectif du département d’al- servant ces milieux de leur fermeture.
 lier activités agricoles respectueuses
 de l’environnement et accueil social Un milieu d’une très grande
 s’est alors concrétisé par une Charte richesse
 « La Plaine des Bordes, une terre pour Attenant aux 50 autres hectares de la
 apprendre », garantissant l’engage- Plaine, ces 10 hectares et leurs deux
 ment de tous les acteurs, à participer mares constituent dorénavant le milieu

14 LPO Info Ile-de-France - L'Epeichette n° 29 • Printemps 2020

le plus intéressant, d’une grande qua- travaux, et d’en informer le départe- la création d’un réseau hydrologique » .
lité paysagère, doté d’une biodiversité ment. Les travaux ont probablement L’attentisme du conseil départemental,
remarquable, tant pour sa faune que commencé hors délai réglementaire qui n’a pas dénoncé le contrat de bail
sa flore. De nombreuses espèces ont du PC, les rendant illégaux, avec dépôt pour ce centre équestre, est d’autant
un statut régional menacé et sont de déblais polluants sur les friches plus regrettable et incompréhensible
inscrites sur la liste rouge régionale, décapées… qu’il se met en contradiction avec sa
certaines très rares ou extrêmement politique vis-à-vis des ENS, une charte
rares, spécialement pour la flore. Côté Comment pallier l’impact ayant été élaborée au cours de l’année
faune, amphibiens avec les tritons, de ces travaux ? 2019 avec tous les partenaires, pour
orthoptères, odonates, lépidoptères, Depuis son erreur initiale d’avoir choisi dynamiser leur protection, leur déve-
chiroptères, et bien sûr l’avifaune ce projet de centre équestre, le conseil loppement et leur animation.
migratrice ou nicheuse avec une qua- départemental a classé cet espace
rantaine d’espèces, dont certaines et engagé des études d’inventaires Tout mettre en œuvre…
se laissent observer régulièrement, et d’impact, permettant d’en préciser Propriétaire bailleur, il est dorénavant
comme le bouvreuil, voire abondam- l’intérêt écologique majeur. Les objec- au pied du mur : Christian Favier, son
ment comme la grisette : plaisirs tifs devraient donc être dorénavant de président, a mis en demeure son loca-
renouvelés de se concentrer dans une mettre en œuvre le « schéma départe- taire d’arrêter les travaux et de remettre
écoute attentive des chants de l’hypo- mental des Espaces naturels sensibles les terres en état initial avant travaux.
laïs polyglotte, de la rousserolle effar- (ENS) » et ses neuf orientations straté- Mais cela sera tout de même bien dif-
vatte, voire exceptionnellement de la giques. Citons-en plusieurs : « Confor- ficile de faire renaître le vivant dans la
verderolle, et de bien d’autres. ter l’intégrité des espaces naturels face terre et ressusciter les prairies et les
 à la pression foncière » ou « Favoriser friches avec leurs habitants, en un clin
Des travaux illégaux et la biodiversité et la fonctionnalité écolo- d’œil. Sous la pression de la pétition
dangereux pour le milieu gique au sein des espaces agricoles ». lancée par le collectif de défense de la
Tout ceci est dorénavant en dan- Un plan de gestion doit être élaboré plaine des Bordes, auquel la LPO par-
ger par le lancement des travaux du qui « devra favoriser la préservation ticipe, il s’agit dorénavant de remettre
centre équestre, en catimini, en pleine des haies basses et des ronciers, lieux en cause ce projet par dénonciation
période de confinement, massacrant de nidification pour les oiseaux et les du bail et d’élaborer, en concertation
à la pelleteuse plusieurs hectares de petits mammifères », indique Benoît avec les acteurs locaux et associatifs, le
friches buissonnantes, ou stockant Kayser chargé de projet à la direction projet qui contribuera à la valorisation
les déblais à proximité immédiate des des Espaces verts et du Paysage du et à la préservation effectives de notre
deux mares. La mobilisation des asso- département. « Nous devons aussi patrimoine naturel.
ciations a permis la constatation des créer des mares et nous orienter vers

 Les adhérents
 de la LPO sont
 invités à signer
 cette pétition
 © D. Laurent

 sur change.org*
* https://www.change.org/p/la-population-collectif-de-défense-de-l-espace-naturel-sensible-de-la-plaine-des-bordes-bb76f826-661a-455b-8b86-6952a4e34331

 LPO Info Ile-de-France - L’Epeichette n° 29 • Printemps 2020 15