Saint-Cloud Rapport d'étude - Refuges LPO Convention 2014/2019 Jardin de l'Avre et parc Marie-Bonaparte et
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Saint-Cloud Rapport d’étude – Refuges LPO Convention 2014/2019 Jardin de l’Avre et parc Marie-Bonaparte et Ligue pour la protection des oiseaux Association reconnue d’utilité publique Antenne Ile-de-France 62 rue Bargue – 75 015 Paris Tél 01 53 58 58 38
Illustration de couverture: Jardin de l’Avre et parc Marie-Bonaparte (© LPO) 2 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
Fiche de dossier Agrément « Refuges LPO » du Jardin de l’Avre et du parc Marie Bonaparte de Saint-Cloud : diagnostic écologique et Libellé de la mission préconisations de mesures de gestion. (Convention2014-2019) Maître d'ouvrage Ville de Saint-Cloud Maître d'ouvrage Stéphanie Hayashi Chargée de mission développement durable Direction Générale des Services Interlocuteur Ville de Saint–Cloud (92) s.hayashi@saintcloud.fr 0147715370 LPO Île-de-France, 62 Rue Bargue, 75015 PARIS. Coordonnées ile-de-France@lpo.fr N° de dossier 2014002704 LPO Florent Huon, chargé d'études. Rédacteur du rapport florent.huon@lpo.fr 01 53 58 32 57 Isabelle Moreau, responsable de l’Antenne Ile-de-France. Responsable du dossier isabelle.moreau-bennabi@lpo.fr 01 53 58 58 38 3 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
TABLE DES MATIERES 1. Programme « Refuges LPO » _______________________________________________________ 5 1.1 Vocation du programme _______________________________________________________ 5 1.2 Implantation régionale du réseau des refuges LPO __________________________________ 5 3. Description du site_______________________________________________________________ 7 2.1 Localisation du site ___________________________________________________________ 7 3.2 Zonages naturalistes et de protection concernés par le site ___________________________ 8 3.3 Continuités écologiques _______________________________________________________ 9 3.4 Occupation du sol et activités humaines sur les sites et ses environs ___________________ 11 3.6 Contexte climatique _________________________________________________________ 12 4. Méthodologie _________________________________________________________________ 13 4.1 Méthode d’inventaire des habitats naturels et de la flore ____________________________ 13 4.2 Méthode d’inventaire faunistique ______________________________________________ 13 4.2.1 Oiseaux ________________________________________________________________ 13 4.2.2 Mammifères (hors chiroptères et micromammifères) ___________________________ 14 4.3 Définition du concept de patrimonialité __________________________________________ 14 5. Diagnostic écologique des sites ____________________________________________________ 16 5.1 Résultats de l’inventaire des habitats et de la végétation associée ___________________ 16 5.1.1 Jardin de l’Avre __________________________________________________________ 16 5.1.1.1 Milieu ouvert de type pelouse classique : Entrée du site ______________________ 16 5.1.1.2 Milieu ouvert de type pelouse sauvage : Le parc à chiens _____________________ 16 5.1.1.3 Milieu ouvert artificialise ______________________________________________ 17 5.1.1.4 Milieu de type forestier. _______________________________________________ 17 5.1.2 Parc Marie-Bonaparte ____________________________________________________ 19 5.1.1.2 Milieu ouvert de type pelouse sauvage : Le parc à chiens _____________________ 19 5.1.1.1.4 Les haies __________________________________________________________ 20 5.1.1.1.5 Murs à plantes rudérales _____________________________________________ 20 5.1.1. Milieu ouvert artificialisé ________________________________________________ 20 5.1.3 Cartographie ____________________________________________________________ 21 5.2 Résultats de l’inventaire des oiseaux ____________________________________________ 22 5.2.1 Spécialisation des espèces et statut de nidification ______________________________ 22 5.2.2 Description des communautés d’oiseaux _____________________________________ 23 5.2.2.1 Espèces généralistes __________________________________________________ 23 5.2.2.2 Espèces des milieux forestiers___________________________________________ 23 5.2.2.3 Espèces spécialistes du bâti_____________________________________________ 24 5.2 Caractéristiques du sites ______________________________________________________ 27 6.2 Caractéristiques des sites _____________________________________________________ 28 6. Programme d’actions ___________________________________________________________ 29 6.1 Objectifs de gestion __________________________________________________________ 29 6.2 Fiches actions ______________________________________________________________ 31 5.3 Protocole de suivi et d’évaluation des actions _____________________________________ 65 5.3.1 Suivi des actions _________________________________________________________ 65 5.3.2 Suivi de la qualité environnementale du site ___________________________________ 66 Bibliographie ____________________________________________________________________ 67 Annexes ________________________________________________________________________ 70 Annexe 1. – Liste des espèces d’oiseaux identifiés sur les deux sites,17 et 15 espèces ; sur les 21 différentes. _____________________________________________________________________ 70 Annexe 2. – Critères d’évaluation des statuts de reproduction des oiseaux _________________ 74 4 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
1. PROGRAMME « REFUGES LPO » 1.1 VOCATION DU PROGRAMME Le programme « Refuges LPO » est le premier réseau de jardins et d’espaces verts écologiques en France. La création d’un « Refuge LPO » permet de mettre en place une démarche exemplaire et reconnue à travers des méthodes de gestion respectueuses des équilibres écologiques. En adhérant à ce programme, la commune est accompagnée par la LPO tout au long de cette démarche grâce à la technicité et à l’expertise de l’association. Un « Refuge LPO » constitue un espace d’accueil pour la biodiversité de proximité et offre aux concitoyens un cadre de vie sain, agréable et convivial grâce à un environnement naturel respecté et valorisé. Ce rapport d’étude a pour objet de dresser le bilan du patrimoine naturel du jardin de l’Avre et du parc Marie-Bonaparte, d’évaluer l’état de conservation des habitats et des espèces et d’estimer les impacts positifs et négatifs des pratiques en cours. Ces informations permettent d’aboutir à la définition d’un plan de gestion établi selon les enjeux naturalistes locaux identifiés. Les expertises naturalistes mettent en œuvre des protocoles standardisés et reproductibles afin de faciliter la création d’un observatoire de la biodiversité. 1.2 IMPLANTATION REGIONALE DU RESEAU DES REFUGES LPO CARTE 1 : IMPLANTATION DU SITE D’ETUDE DANS LE RESEAU DES REFUGES LPO FOND DE CARTE : IAU IDF CARTOGRAPHIE : LPO 5 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
Le jardin de l’Avre et le parc Marie-Bonaparte se situent dans la région Île-de-France, dans le département des Hauts-de-Seine, sur la communauté d'agglomération Cœur-de-Seine – 92 et sur la commune de Saint-Cloud (7,56 km2 et 29 194 habitants). Il existe différentes déclinaisons du programme « Refuges LPO », adaptées aux collectivités ou aux entreprises, aux établissements (centres de loisir, écoles, etc.) et aux particuliers. La carte précédente montre le nombre de refuges présents dans chaque commune, selon les trois déclinaisons identifiées. En Ile-de-France, on note une densité plus importante de « Refuges LPO » dans la petite couronne (la densité de population y est plus importante et le souci de préservation des espaces verts plus marqué), et dans les départements de l’ouest de la région. D’autres acteurs présents sur la commune sont en passe d’adopter la démarche « Refuge LPO ».Les réservoirs Eaux-de-Paris, gérés de façon écologique et situés au sud du jardin de l’Avre feront prochainement l’objet d’une mise en refuge LPO. Le Domaine-Nationale de Saint-Cloud, dans le cadre d’une convention nationale entre la LPO et le Centre-des-Monuments-Nationaux souhaite également s’inscrire dans une démarche de valorisation et protection de sa faune et de sa flore. L’engouement local pour les refuges LPO peut s’étendre auprès des particuliers et entreprises qui pourraient entrer à leur tour dans la démarche ce qui permettrait de créer une cohérence territoriale à l’heure de la rédaction dans le PLU du Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD). Les actions qui découleront de ce rapport sont duplicables à l’ensemble des espaces de la ville pour que le PADD les intègre afin de faire de Saint-Cloud une ville durablement exemplaire en termes de cohabitation entre la ville, ses habitants et la biodiversité altoséquanaise (des Hauts-de-Seine). 6 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
3. DESCRIPTION DU SITE 2.1 LOCALISATION DU SITE Le jardin de l’Avre et le parc Marie-Bonaparte appartiennent à la commune de Saint-Cloud. Ils couvrent respectivement une superficie de 2,18ha et de 0,559 ha. CARTE 2 : LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DES SITES. SOURCE : IAU IDF FOND DE CARTE : GOOGLE SATELLITE CARTOGRAPHIE : LPO 7 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
3.2 ZONAGES NATURALISTES ET DE PROTECTION CONCERNES PAR LE SITE Les zonages naturalistes et de protection sont détaillés sur les cartes et dans les tableaux ci-dessous. Ils permettent de replacer le site d’étude dans son contexte écologique. - Zones de Protection Spéciale (ZPS) ou Propositions de Site d’Intérêt Communautaire (PSIC) ; - Zones Spéciales de Conservation (ZSC) ou Proposition de Site d’Intérêt Communautaire (PSIC) ; - Parc national ; - Parc naturel régional ; - réserve de la Biosphère (MAB) ; regarder la signification - Site Ramsar ; - Réserve Naturelle (RN) ; - Réserve Naturelle Régionales (RNR) ; - Réserve Biologique intégrale (RBi) ; - Réserve Biologique domaniale (RBd) ; - Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage (RNCFS) ; - Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope ; - Site Espace Naturel Sensible (ENS) ; - Site classé ; - Zones Naturelles dIImportance Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type 1 et 2 ; à vérifier - Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) ; - Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) ; - Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) ; - Autres zonages. CARTE 3 : ZONAGES NATURALISTES ET DE PROTECTION SOURCE : DRIEE (CARMEN), INPN FOND DE CARTE : GOOGLE SATELLITE CARTOGRAPHIE : LPO Les sites d’études ne font l’objet d’aucune protection ou reconnaissance écologique directe, mais ils sont situés à proximité de forêts et de bois comme celui de Boulogne, « classé » au titre d’une ZNIEFF de type 2 et 1. La présence d’un site classé à 6 km du site témoigne d’une volonté de préserver et valoriser les paysages contre la pression d’urbanisation. Les enjeux soulevés par les zonages mettent en évidence une faune, et une flore inféodée aux milieux boisés, caractéristiques de la zone dans laquelle le site se trouve. 8 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
3.3 CONTINUITES ECOLOGIQUES Continuités écologiques - synthèse Intérêt national Intérêt interrégional Intérêt régional Intérêt local Noyaux de biodiversité Zone tampon CARTE 4 : REPRESENTATION DES CONTINUITES ECOLOGIQUES A PROXIMITE DU Réservoir de biodiversité SITE D’ETUDE Limites administratives SOURCE : IAU IDF (VISIAU GRAND PUBLIC, BIODIVERSITE ET CONTINUITES ECOLOGIQUES) Communes Comme le montre la cartographie, la ville de Saint-Cloud est traversée d’ouest en est, dans sa partie nord par une continuité d’intérêt régional, passant successivement par l’hippodrome, le jardin de l’Avre et s’arrêtant dans la résidence de la Bérengère pour croiser une autre continuité régionale qui traverse la ville du nord au sud passant par le parc Marie-Bonaparte, permettant de le relier au jardin de l’Avre. Au sud de la ville, la continuité se fait d’intérêt interrégional en passant par la forêt de Fausses-Reposes (partie Yvelines) vers le Parc-de-Saint-Cloud. (Hauts-de-Seine). La Seine qui borde la ville à l’est, constitue une continuité d’intérêt national. La ville, très arborée, car constituée de nombreuses villas et résidences avec jardin permet un bon maillage arboré du territoire pour les animaux volants (oiseaux, chauves-souris, insectes), permettant à cette faune de transiter facilement de milieux en milieux, ce qui n’est pas le cas de la faune terrestre confrontée à différents pièges et blocages : grillages des parcs, murs, routes… 9 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
La connectivité des milieux est forte grâce à la présence de nombreux arbres, aussi bien en alignement dans les rues, que dans les jardins privatifs ou publics. Légende: En rouge le parc Marie-Bonaparte En vert clair les trames vertes arborées En vert-kaki les coupures dans les trames vertes arborées CARTE5 : FORTE CONNECTIVITE DES ESPACES VERTS PRIVES ET PUBLICS DE LA VILLE: EXEMPLE AVEC LE PARC MARIE BONAPARTE SOURCE : LPO IDF Cette carte met en évidence, les réseaux importants d’arbres permettant le cheminement de la faune volante (oiseaux, chauves-souris, insectes). En vert kaki on remarque les coupures de réseaux pour la faune (essentiellement terrestre) qui ne sont pas si nombreuses, mais bien présentes à cause des routes (mais aussi des murets et grillages) coupant les échanges entre milieux. On constate ici que le parc Mare-Bonaparte est situé en plein cœur de résidences privées (anciennement une grande villa). Ainsi, les photos aériennes anciennes de la zone sur Géoportail, montrent que la partie espaces verts n’a pas perdu en superficie depuis que la villa a fait place à la résidence Marie-Bonaparte. Avec cette configuration la ville de Saint-Cloud, possède un fort potentiel d’accueil pour la biodiversité, assez rare en petite couronne. 10 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
3.4 OCCUPATION DU SOL ET ACTIVITES HUMAINES SUR LES SITES ET SES ENVIRONS Saint-Cloud se situe en zone dense (petite couronne) mais a su garder une urbanisation peu consommatrice d’espaces verts. Les enjeux de conservation (naturels et architecturaux) sur la commune sont donc importants car la pression d’urbanisation aux alentours y est forte. Les environs des sites d’études sont dominés par les habitats collectifs, alors que Saint-Cloud dans sa partie nord est essentiellement résidentielle, bien que certaines villas laissent place à des habitats collectifs. Notons que si les réservoirs gérés par Eau-de-Paris, deviennent « Refuges LPO », il y aura un fort enjeu sur la zone afin qu’elle constitue un réservoir de biodiversité connecté à la continuité écologique régionale passant par le jardin de l’Avre et rejoignant le parc Mari- Bonaparte. Si l’hippodrome s’impliquait également dans la démarche, la potentialité en serait démultipliée. Inventaire des grands milieux : Refuges Légende LPO Limites administratives Département Communes Transport Autoroutes Nationales Voies ferrées Départementales Réseau routier Occupation du sol détaillée Bois ou forêts Grandes cultures Autres cultures Eau Autre rural Parcs ou jardins Légende Sports (espaces ouverts) Limites administratives Tourisme et loisirs (espaces ouverts) Département Terrains vacants Communes Habitat individuel Transport Habitat collectif Autoroutes Habitat autre Nationales Activités économiques et industrielles Voies ferrées Entrepôts logistiques Départementales Réseau routier Commerces Occupation du sol détaillée Bureaux Bois ou forêts Bâtiments ou installations de sport Grandes cultures Equipements d'enseignement Autres cultures Equipements de santé Eau Cimetières Autre rural Equipements culturels, touristiques et de loisirs Parcs ou jardins Autres équipements Sports (espaces ouverts) Transports Tourisme et loisirs (espaces ouverts) Chantiers Terrains vacants Habitat CARTE 6 : MODE individuel DU SOL A PROXIMITE DU SITE D’ETUDE. D’OCCUPATION Habitat collectif SOURCE : IAU IDF (MOS 2008, MODE D’OCCUPATION DU SOL) Habitat autre Activités économiques et industrielles Entrepôts logistiques Commerces Bureaux 11 REFUGE LPO Bâtiments ou installations de- sport JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD Equipements d'enseignement
3.6 CONTEXTE CLIMATIQUE Le climat du département des Hauts-de-Seine et plus généralement de la région d’Île-de-France, est marqué par une influence océanique. Cela se traduit par un climat tempéré, un régime hydrique régulier tout au long de l’année et des écarts de températures restreints entre l’hiver et l’été. Bien qu’il n’y ait pas de saison sèche, les précipitations sont faibles ; la moyenne annuelle des précipitations (normale sur la période 1981-2010) relevées sur la station de Paris (9 km à l’est de Saint-Cloud) est de 50 mm/an. Les températures quant à elles sont douces comme le montre le graphique ci-dessous : la moyenne annuelle des températures minimales est de 17°C et la moyenne annuelle des maximales est de 24°C. FIGURE 1 : SERIES MENSUELLES DE PRECIPITATIONS ETDE TEMPERATURES RELEVEES SUR LA STATION METEO FRANCE DE PARIS (DEPARTEMENT DE PARIS) >) SOURCE : METEO FRANCE NB : LA NORMALE CORRESPOND A LA MOYENNE CALCULEE SUR LA PERIODE 1981-2011 FIGURE 2 : LES RECORDS DE TEMPERATURES RELEVEES SUR LA STATION METEO FRANCE DE PARIS (DEPARTEMENT DE PARIS) >) SOURCE : METEO FRANCE NB : LA NORMALE CORRESPOND A LA MOYENNE CALCULEE SUR LA PERIODE 1981-2011 12 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
4. METHODOLOGIE 4.1 METHODE D’INVENTAIRE DES HABITATS NATURELS ET DE LA FLORE Un habitat est un espace homogène qui se distingue par ses conditions stationnelles (climat, sol, relief), par la gestion pratiquée (entretien, tonte, libre évolution, etc.) et par une faune et une flore particulière. Les groupements végétaux sont de bons indicateurs de milieux, ils sont couramment utilisés pour déterminer et décrire les habitats naturels. La détermination des habitats a été effectuée à l’avancée, en parcourant le site méthodiquement. Les habitats ont été décrits selon la grille de lecture suivante : ─ Localisation précise (cartographie) ─ Topographie : pente, relief local ─ Sol : substrat, texture, hydrologie ─ Type de végétation : rase, discontinue, stratification verticale, etc. ─ Espèces végétales caractéristiques ─ Tendances d’évolution du milieu, dynamique de la végétation La typologie des habitats a été effectuée en s’appuyant sur la typologie « Corine biotope » (J.C. Rameau). La détermination floristique a été réalisée à l’aide de guides floristiques de référence : la Flore forestière (J.C. Rameau), la Flore d’Ile-de-France (P. Jauzein & O. Nawrot) et la grande Flore en couleur et sa clé de détermination (G. Bonnier). 4.2 METHODE D’INVENTAIRE FAUNISTIQUE 4.2.1 OISEAUX Les oiseaux chanteurs ont été inventoriés par un échantillonnage ponctuel semi-quantitatif de 10 minutes s’appuyant sur la méthode des indices ponctuels d’abondance (IPA). Cette méthode repose sur la reconnaissance auditive des chants d’oiseaux, spécifiques à chaque espèce, et se fait sur des points d’écoute localisés à l’avance et éloignés au minimum de 300 m pour éviter les doubles comptages. Chaque point a fait l’objet de deux dénombrements en période de reproduction, l’un au début du printemps (avril) et l’autre en fin de printemps (mai-juin). La première visite permet de contacter les espèces sédentaires, migratrices et nicheuses précoces. La seconde visite a lieu dès que les migrateurs tardifs sont installés et durant la période où ils se manifestent. Au cours de chaque passage, l’observateur compte tous les oiseaux vus et entendus (mâles chanteurs, couples, groupes familiaux et individus isolés) sur des fiches de terrain standardisées. Les relevés sont effectués par temps calme et sec, durant la période comprise entre 30 min et 4 à 5 heures après le lever du soleil. Les espèces contactées en dehors des points IPA ont été prises en compte dans les inventaires pour viser l’exhaustivité. 13 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
CARTE 7 : LOCALISATION DES POINTS D’ECOUTE REALISES (METHODE DES IPA) CARTOGRAPHIE : LPO FOND DE CARTE : GOOGLE SATELLITE Aucune prospection en soirée n’a été réalisée pour identifier les rapaces nocturnes au mois de mars, cependant au vu des milieux présents (grands arbres âgés indigènes, avec pour certains des cavités), il serait intéressant d’en réaliser un pour compléter l’inventaire. 4.2.2 MAMMIFERES (HORS CHIROPTERES ET MICROMAMMIFERES) Les mammifères, bien souvent nocturnes et discrets, ont été recherchés grâce aux indices de présence qu’ils laissent : Traces d’empreintes, Crottes, fèces, Gîtes, terriers, taupinières, Frottis ou broutis, Poils accrochés dans la végétation, Restes de repas, Coulées (herbes couchées sur le passage des animaux) Certains mammifères peuvent être identifiés par observation directe, en condition diurne et nocturne. Aucun mammifère n’a été inventorié. La présence de grillage touchant le sol peut en partie l’expliquer. A signaler une fouine qui s’était retrouvé coincée dans le grillage de l’hippodrome (en face du jardin de l’Avre) il y a quelques années. 4.3 DEFINITION DU CONCEPT DE PATRIMONIALITE Le concept d’intérêt patrimonial d’une espèce fait référence à l’inscription de celle-ci sur une liste officielle, à caractère juridique ou non, établie par la communauté scientifique. Les principaux critères utilisés sont : 14 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
─ Annexes II et IV de la directive Habitats-Faune-Flore (CEE 92/43) : La Directive Habitats-Faune-Flore est une mesure prise par l’Union Européenne pour protéger les espaces naturels et les espèces de faune et de flore à valeur patrimoniale. L’annexe II fixe la liste des espèces de faune et de flore d’intérêt communautaire (en danger d’extinction, vulnérables, rares, endémiques). Parmi ces espèces, on distingue les espèces prioritaires, c’est-à-dire les espèces pour lesquels un effort particulier doit être engagé. L’annexe IV fixe la liste des espèces pour lesquelles les États membres doivent prendre toutes les mesures nécessaires à leur protection stricte et notamment interdire leur destruction, le dérangement des espèces animales durant les périodes de reproduction, de dépendance ou de migration, la détérioration de leurs habitats. ─ Annexe I de la directive Oiseaux (CEE 79/409) : La Directive Oiseaux du 2 avril 1979 est une mesure prise par l’Union Européenne afin de promouvoir la protection et la gestion des populations d’espèces d’oiseaux sauvages du territoire européen. L’annexe 1 liste les espèces d’oiseaux particulièrement menacées qui nécessitent la création d’une ZPS (zone de protection spéciale). ─ Liste des espèces protégées : La loi de protection de la nature du 10 juillet 1976 et les arrêtés qui en découlent fixent la liste des espèces protégées en France métropolitaine. La protection peut être stricte ou partielle. Dans ce dernier cas, des arrêtés préfectoraux peuvent être pris et autoriser ponctuellement la capture ou l’enlèvement, la destruction des oiseaux, de leurs œufs ou de leurs nids. ─ Liste rouge des espèces menacées (UICN, échelle nationale et régionale) : La liste rouge confère un statut de vulnérabilité aux populations d’oiseaux nicheuses et hivernantes mais n’apporte aucun statut juridique de protection. La liste rouge mesure un risque d’ « extinction » des taxons en fonction de critères définis par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Les espèces menacées de disparition sont caractérisées par trois qualificatifs : en danger critique d’extinction, en danger, vulnérable. L’objectif de la liste rouge est d’analyser l’état de santé des espèces et de produire des indicateurs constituant une source d’information officielle. La liste rouge des espèces se décline à l’échelle nationale et régionale. ─ Liste des espèces déterminantes régionalement (ZNIEFF) : Les ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Floristique et faunistique) sont issues d’un programme d’inventaire qui vise à recenser les espaces naturels remarquables. Les ZNIEFF de type 1 ont une superficie réduite et sont homogènes, les ZNIEFF de type 2 couvrent de grands ensembles naturels. Une ZNIEFF devra, pour être valide, posséder des éléments déterminants, par ses espèces et ses habitats. Il existe ainsi dans chaque région une liste d’espèces et d’habitats déterminants de ZNIEFF. ─ Tendances d’évolution des populations d’oiseaux : Le programme STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs), coordonné par le CRBPO (Centre de Recherches par le Baguage des Populations d’Oiseaux, Muséum National d’Histoire Naturelle) permet d’établir les tendances d’évolution des populations de 175 espèces en France. Les tendances sur le long terme sont évaluées depuis 1989 et celles sur le moyen terme sont évaluées depuis 2001. Les tendances d’évolution des populations d’oiseaux à l’échelle de l’Europe sont établies par l’association European Bird Census Council (EBCC). Celle-ci rassemble des experts en ornithologie qui œuvrent pour le suivi, la surveillance et la conservation des populations d’oiseaux en Europe. 15 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
5. DIAGNOSTIC ECOLOGIQUE DES SITES 5.1 RESULTATS DE L’INVENTAIRE DES HABITATS ET DE LA VEGETATION ASSOCIEE 5.1.1 JARDIN DE L’AVRE 5.1.1.1 MILIEU OUVERT DE TYPE PELOUSE CLASSIQUE : ENTREE DU SITE PHOTOS 1 ET 2: LA PELOUSE D’AGREMENT DU JARDIN DE L’AVRE AMENAGEE DE JEUX : TERRAIN DE BASKET, DE FOOT, DE MUSCULATION, DE JEUX POUR ENFANTS Situé à l’entrée principale du site, ce milieu en recouvre la moitié. La végétation que l’on y trouve est majoritairement herbacée de type Ray grass (poacée utilisée pour les gazons d’ornement). La pelouse étant fréquentée et tondue régulièrement les autres cortèges floristiques que l’on retrouve entre les brins de poacée sont le trèfle rampant (Trifolium repens), le pissenlit (Taraxacum officinale), la pâquerette (Bellis perennis), le géranium mou (Geranium molle). Dans les espaces de gazon plus abîmé (terrain de foot), on voit se développer de la grande oseille (Rumex acetosa). Les parties en pelouse sont parfois plantées sporadiquement en essences qui sont presque toutes locales. Ce milieu est agrémenté de différents aménagements : terrain de sport (foot et basket), jeux pour enfants et appareils sportifs pour la musculation. 5.1.1.2 MILIEU OUVERT DE TYPE PELOUSE SAUVAGE : LE PARC A CHIENS PHOTOS 2 ET 3: LA PELOUSE DU PARC A CHIENS ET GRILLAGE VEGETALISE OU PRESQUE. 16 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
Particularité de la ville de Saint-Cloud, le parc à chiens est un aménagement très bénéfique à la faune sauvage, puisque cantonné dans un espace fermé, les chiens ne peuvent divaguer et déranger les espèces présentes. Ce type d’aménagement va bien sûr de paire avec l’interdiction des chiens dans les espaces verts. Le parc à chiens est implanté au nord-est du jardin sur la partie pelouse à l’entrée du site. On y accède par la rue qui mène à l’entrée du jardin. La végétation y était à l’origine la même que celle du jardin de l’Avre, elle est maintenant plus riche car moins entretenue et parce que les excréments et l’urine des chiens ont enrichi le sol. On constate la présence de nombreux végétaux à fleurs comme la mauve (Malva sp.) en plus du cortège pissenlit (Taraxacum officinale.), pâquerette (Bellis perennis) présents sur les pelouses du jardin. Grillagé sur son pourtour, (clôture sur mur, côté résidence), le parc à chiens ne permet pas à la faune terrestre (autre que les chiens), d’y entrer. Il faudra donc y remédier en ouvrant le bas des grillages. Le grillage du parc à chiens est presque entièrement végétalisé par un mélange de lierre grimpant et de lierre d’Irlande, puisque seule la partie « grillage sur muret » côté résidence ne l’est pas entièrement. Cette végétation grimpante lorsqu’elle est locale est favorable à la faune. Une haie d’arbres (d’essences indigènes) a été plantée à droite du parc à chiens dans le jardin de l’Avre. Réel atout pour diversifier la strate et permettre le début de constitution d’une haie champêtre, cette haie mériterait d’être continuée sur le fond du parc à chiens (côté jardin de l’Avre). L’arrivée spontanée d’un frêne commun (Fraxinus excelsior) entre le grillage et les arbres en haies montre la possibilité pour la flore d’évoluer en haie champêtre. L’espace est aménagé avec un banc sur dalle de béton et une poubelle, ce qui laisse l’endroit propre sans détritus apparents. 5.1.1.3 MILIEU OUVERT ARTIFICIALISE Les milieux artificialisés (Photo 5 et 6) sont ceux aménagés pour le loisir : un skate park, deux espaces de jeux pour enfants avec balançoire et toboggan, un espaces fitness et musculation, deux terrains de beach volley, un terrain de basket, un terrain de foot. 5.1.1.4 MILIEU DE TYPE FORESTIER. PHOTO 4: BOIS AU FOND DU JARDIN DE L’AVRE Le fond du site est boisé. Le boisement est composé d’essences arborées indigènes âgées : hêtre commun (Fagus sylvatica), tilleul à grande feuille (Tillia Cordata) ; d’espèces naturalisées : érable plane (Acer platanoides) et arronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) ; voire d’invasives : robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia) ; d’arbustes locaux : Sureau (sureau sp.), cornouiller sp. (Cornus sp.), houx commun (Ilex aquifolium), aubépine sp. (Crataegus sp.). Un certain nombre d’arbres y ont des cavités très favorables aux mésanges et chauves-souris. Le lierre colonise certains arbres pour le bonheur de la faune qui y trouve gites et nourriture. Au sol, se développe une végétation basse. Très piétinée et sur un sol pauvre, elle n’arrive pas à évoluer en vraie strate forestière. Une des raisons est peut-être le ramassage des feuilles qui ne permet pas au 17 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
sol de se régénérer. On note cependant que les arbustes sont situés dans des micros zones de type strate forestière, signifiant que son développement est possible. 5.1.1.5 LES HAIES PHOTO 5 ET 6: HAIE ARBOREE A GAUCHE ET HAIE GRIMPANTE A DROITE DDROITE Le site possède une haie arborée composée de sapins pectinés (Abies alba) entourant une zone de chantier (photo5). C’est d’ailleurs ici qu’a été entendu la mésange nonette (Poecile palustris) et le roitelet huppée (Regulus regulus), friands de ce type de végétation. La seconde en dehors du site, le borde côté rue du Camp -Canadiens. Cette deuxième haie est composée d’essences indigènes et invasives tel que le robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia). Il conviendra d’en limiter l’expansion et de le remplacer par des essences indigènes quand l’occasion se présentera. Le lierre d’Irlande est très présent sur les grillages formant une haie grimpante qu’il conviendra de remplacer par du lierre grimpant local (Hedéra hélix), plus adapté à la faune locale. 5.1.1.6 MASSIF HORTICOLE PHOTO 7 : HAIE HORTICOLE A DROITE ET PLANTES HORTICOLES EN MASSIF. Les parties récemment aménagées du jardin l’ont été avec des végétaux horticoles non appropriées aux espèces locales. Il conviendra de les remplacer et d’utiliser leurs bois pour faire des hôtels à insectes (en tas de bois pour les sujets plus gros). On les trouve tantôt en haies (photo7) ou en arbustes de massif (entrée du site). Parmi ces essences citons le robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia) déjà implantés partout sur le site en arbres, arbustes, et rejets qu’il convient d’arracher ; l’arbre du Père -David ou arbre à papillons (Buddleia Daviddii), qui est présent en un pied est à éradiquer afin d’éviter sa propagation aux dépends de la végétation locale. 18 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
5.1.2 PARC MARIE-BONAPARTE 5.1.1.1 MILIEU DE TYPE FORESTIER PHOTOS 8 ET 9 : AMBIANCE FORESTIERE DU PARC Cet habitat est prédominant, il est composé des espèces suivantes : bouleaux verruqueux (betula), noisetier commun (Coryllus avenalla), marronnier commun (Aesculus hippocastanum), hêtre commun (Fagus sylvatica), tilleuls à grandes feuilles (Tillia Cordata), érable sycomore (Acer pseudoplatanus). On trouve dans la strate herbacée de la benoîte commune (Geum urbanum), du lierre terrestre (Glechoma hederacea), dans sa strate arbustive un houx commun (Ilex aquifolium), du sureau sp. (Sambucus sp.), du troène commun (Ligustrum vulgare) en haie. 5.1.1.2 MILIEU OUVERT DE TYPE PELOUSE SAUVAGE : LE PARC A CHIENS PHOTO 10: PARC A CHIENS GRILLAGE Le parc à chiens joue comme au jardin de L’Avre, les mêmes rôles importants pour la faune. Il est entièrement grillagé. Sur la partie gauche une haie de laurier sp. (Laurus sp.) a été plantée le long du mur de briques rouges. Véritable désert écologique au même titre que les haies de thuyas, il conviendra de remplacer cette haie par une autre en essences indigènes de la région. 19 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
5.1.1.1.4 LES HAIES Si la haie de troènes (essences locales) est plus favorable à la biodiversité que celle de lauriers (essence exogène), elle devra être diversifiée lorsque l’occasion se présentera. PHOTOS 11 ET 12: A DROITE HAIE DE TROENES CONTRE LE GRILLAGE AVEC DU LIERRE GRIMPANT. A GAUCHE HAIE DE LAURIER SP. 5.1.1.1.5 MURS A PLANTES RUDERALES De nombreux murs avec de la végétation typique associée comme la benoîte commune (Geum urbanum), ou la grande chélidoine (Chélidonium majus) sont présents permettant l’installation d’un écosystème spécifique. PHOTO 13 : MUR AVEC VEGETATION RUDERALE 5.1.1. MILIEU OUVERT ARTIFICIALISE Une aire de jeux a été aménagée dans le bas du parc. Une table de ping-pong est installée dans le sous-bois. PHOTOS 14 ET 15: JEUX ET TABLE DE PING-PONG. 20 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
5.1.3 CARTOGRAPHIE CARTE 8 : TYPOLOGIE DES HABITATS JARDIN DE L’AVRE CARTE 9 : TYPOLOGIE DES HABITATS PARC MARIE BONAPARTE 21 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
5.2 RESULTATS DE L’INVENTAIRE DES OISEAUX Les prospections de terrain ont mis en évidence la présence de 17 espèces d’oiseaux sur le jardin de l’Avre et 15 espèces sur le parc Marie-Bonaparte soit 21oiseaux d’espèces différentes au total (la liste complète des espèces est donnée en annexe 2). Parmi ces 21 espèces, 21 sont potentiellement nicheuses en Île-de-France sur les 178 espèces nicheuses connues dans la région par conséquent les deux sites réunis concentrent 12 % de l’avifaune nicheuse régionale. 5.2.1 SPECIALISATION DES ESPECES ET STATUT DE NIDIFICATION Les espèces ont été réparties selon leur milieu privilégié (cf. figure 3). Cette classification des espèces par milieu a été effectuée en s’appuyant sur les catégories définies par le CRBPO (Centre de recherches par le baguage des populations d’oiseaux, Muséum national d’Histoire naturelle). Une espèce est dite spécialiste d’un milieu si son abondance est significativement plus importante dans ce milieu que dans d’autres milieux (à l’échelle nationale) : ─ Généraliste : l’espèce n’a pas d’exigence écologique particulière, on la trouve dans tous les types de milieux. ─ Milieux bâtis : l’espèce est inféodée au milieu urbain, au bâti, aux jardins et aux espaces verts à proximité de l’urbain. Il s’agit souvent d’espèces opportunistes ou d’espèces des milieux rupestres qui utilisent les façades des bâtiments comme milieu de substitution. ─ Milieux forestiers : l’espèce vit dans les boisements, les massifs forestiers, les lisières. Ce type d’espèce a besoin d’une strate arborée pour se nourrir et se reproduire. ─ Milieux humides : l’espèce évolue dans les milieux humides et les milieux associés tels que les berges, les îlots, les phragmites, etc. ─ Milieux ouverts : l’espèce est spécialiste des milieux agricoles, des friches et des prairies. Le statut de reproduction des espèces a également été renseigné selon 4 classes (cf. figure 4): ─ Nicheur certain : reproduction certaine sur le site. Des preuves de nidification (nourrissage, adulte couvant, présence de jeunes non volants, etc.) ont été notées. ─ Probable : aucune preuve formelle de nidification n’a été relevée, mais le site répond aux exigences de l’espèce. ─ Possible : le site offre la possibilité à l’espèce de nicher, sans répondre tout à fait à ses exigences écologiques. ─ Non nicheur : le site ne permet pas à l’espèce de nicher ou l’espèce n’est pas nicheuse dans la région. Les critères précis permettant d’attribuer le statut de nidification aux espèces d’oiseaux sont détaillés en annexe 2. FIGURES 3ET 4 : SPECIALISATION DES ESPECES DU JARDIN DE L’AVRE PAR RAPPORT AU MILIEU (A GAUCHE) ET STATUT DES ESPECES NICHEUSES (A DROITE) 22 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
FIGURES 5 ET 6 : SPECIALISATION DES ESPECES DU PARC MARIE-BONAPARTE PAR RAPPORT AU MILIEU (A GAUCHE) ET STATUT DES ESPECES NICHEUSES (A DROITE) Les diagrammes de spécialisations des espèces (Cf. figure 3 et 5) montrent une répartition d’espèces assez homogène entre les espèces généralistes et forestières. Les espèces de milieux bâtis quant à elles, sont très peu présentes et les espèces aquatiques pas du tout représentées. La potentialité forte que pourraient avoir les milieux boisés (si les différentes strates de végétation pouvaient s’y développer) représente un enjeu majeur. Concernant le statut des espèces nicheuses (Cf. figure 4 et 6), on constate que 5 espèces sur 21 contactées (soit 23 %) sont nicheuses certaines sur l’un ou l’autre des sites, ce qui justifie que le site est plutôt une zone de nourrissage et de passage pour les oiseaux, bien que les sites puissent être des lieux de nidifications potentielles car la plupart des espèces contactées y étaient chanteuses à la période favorable de nidification. 5.2.2 DESCRIPTION DES COMMUNAUTES D’OISEAUX 5.2.2.1 ESPECES GENERALISTES Les espèces généralistes correspondent au cortège d’espèces rencontrées fréquemment en contexte périurbain. L’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris), le pic vert (Picus viridis), la mésange bleue (Parus caeruleus) et la mésange charbonnière (Parus major) sont des espèces cavicoles (qui nichent dans les cavités des arbres ou des vieux murs). Le pic vert fréquente habituellement les grandes étendues de gazon à la recherche de fourmis. La corneille noire (Corvus corone), le pigeon ramier (Columba palumbus) établissent généralement leur nid dans le houppier des grands arbres. Le geai des chênes (Garrulus Glandarius) et le pinson des arbres (Fringilla coelebs), installent leur nid en hauteur dans les branchages et les fourches formées par les branches. Le pinson est une espèce très plastique qui apprécie les parcs urbains. La catégorie des généralistes comprend aussi les espèces des milieux arbustifs divers comme le merle noir (Turdus merula), la fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla), 5.2.2.2 ESPECES DES MILIEUX FORESTIERS On peut distinguer les espèces exclusivement forestières qui évoluent dans la strate arborée : le pic épeiche (Dendrocopos major), le grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla) et les oiseaux inféodés aux strates basses et buissonnantes de la végétation tels que le troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes) et le rougegorge familier (Erithacus rubecula). La mésange nonnette (Poecile palustris),le pouillot véloce (Phylloscopus collybita), la grive draine (Turdus viscivorus), sont aussi des espèces inféodées aux milieux forestiers que l’on contacte régulièrement dans les haies arborées, les lisières, les groupements d’arbres, etc. Le roitelet huppé (Regulus regulus) utilise de préférence la cime des conifères. Les éléments favorables en forêt sont les cavités et les vieux arbres pour établir leur nid. 23 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
Dans les parcs arborés, les groupes d’arbres vieillissants remplacent les milieux forestiers naturels et accueillent le cortège d’oiseaux forestiers. Les arbres dépérissant, les cavités et les houppiers développés sont favorables à ces espèces. Les rapaces se trouvent au sommet de la chaîne alimentaire et sont de bons indicateurs de l’état de santé d’un écosystème. Leur présence témoigne de l’abondance d’espèces situées à des niveaux trophiques inférieurs. Un inventaire nocturne destiné à identifier la présence de la chouette hulotte (Strix aluco) est à programmer. La chouette a été entendue en octobre sur le site de la Bérengère et de Marie-Bonaparte 5.2.2.3 ESPECES SPECIALISTES DU BATI La présence de bâtiments attenants aux espaces verts (les sites sont bordés par des résidences) offre la possibilité aux oiseaux spécialistes du bâti de s’installer sur le site. La pie bavarde (Pica pica) est une habituée des milieux bâtis, comme le pigeon domestique féral (Columba livia domestica), ou pigeon biset, qui est l’espèce de pigeon semi domestique que l’on rencontre fréquemment dans les villes. 5.3 RESULTATS DE L’INVENTAIRE DES AUTRES TAXONS Aucune espèce de mammifères, de reptiles et d’amphibiens (pas d’eau à l’air libre à proximité des sites) ont été mis en évidence au cours des prospections. 5.5 ESPECES FAUNISTIQUES D’INTERET PATRIMONIAL (4 ESPECES) Cette partie détaille les espèces jugées patrimoniales dans le contexte du site d’étude. PHOTOS 16 ET 17 : POUILLOT VELOCE ET GRIVE DRAINE POUILLOT VEOLOCE © FABRICE CROSET (PHOTOS PRISES HORS SITE) ; GGRIVE DRAINE © FLORENT HUON LPO (PHOTO PRISE AU JARDIN DE L’AVRE) Pouillot véloce (Phylloscopus collybita) Cette espèce présente de fortes fluctuations ces dernières décennies. Sur le long terme, c’est une impression de stabilité qui dominait jusqu’à la fin des années 90, mais plusieurs diminutions successives importantes depuis contribuent au déclin global de l’espèce depuis une vingtaine d’année (- 32 % depuis 1989, données STOC – suivi temporel des oiseaux communs – MNHN). Ce pattern diffère de la franche augmentation constatée en Grande-Bretagne, et de l’augmentation notée au niveau européen. Le pouillot véloce est nicheur possible sur le parc Marie-Bonaparte, un mâle chanteur y a été contacté. 24 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
Grive draine (Turdus viscivorus) La grive draine est en déclin en France (-20 % depuis 1989) et en déclin modéré en Europe. La population française nicheuse se situe entre 100 000 et 300 000 couples, l’espèce semble plus commune dans la moitié nord du pays. L’espèce est nicheuse certaine sur le jardin de l’Avre elle y a été observée lors de l’inventaire PHOTOS18 ET 19 : PIE BAVARDE ET ROITELET HUPPE PIE BAVARDE © FABRICE CROSET (PHOTOS PRISES HORS SITE) ET ROITELET HUPPEE © E. BROCARD,(PHOTOS PRISES HORS SITE) Pie Bavarde (Pica pica) Le déclin à long terme annoncé de la pie bavarde (Pica pica) en France est un des résultats les plus inattendus du STOC. Il semblerait que ce déclin concerne principalement les populations rurales et qu’il résulte des destructions directes de cette espèce. Ce déclin est moins prononcé à proximité des villes et villages. La tendance européenne est elle aussi au déclin important récemment, alors que la situation s’est stabilisée en France. On peut même noter que la pie reconstitue des effectifs en milieu urbain, d'où une augmentation récente. La pie bavarde est nicheuse possibles sur le parc Marie - Bonaparte (ou la partie résidence privée), un mâle chanteur y a été contacté. Roitelet huppé (Poecile palustris) Le roitelet huppé (Regulus regulus) est en déclin prononcé depuis 2001 en France (-31 %), après avoir connu une période de fluctuations importantes. Le roitelet huppé est l’un des plus petits oiseaux d’Europe et l’espèce est très sensible aux hivers rigoureux. En Europe, un déclin modéré est mis en évidence. Le roitelet huppé a été contacté dans la haie de sapins pectinés (Abies alba) qui cache une zone de chantier dans le jardin de l’Avre. Il est donc nicheur possible sur le site. PHOTOS 20 ET 21 : MESANGE NONETTE ET TROGLODYTE MIGNON PIE BAVARDE © FABRICE CROSET (PHOTOS PRISES HORS SITE) ET ROITELET HUPPE © E. BROCARD,(PHOTOS PRISES HORS SITE) 25 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
Mésange nonette (Poecile palustris) Le fort déclin de l’espèce de 1989 à 2000 est compensé par une remontée depuis. Ce déclin initial s’inscrit dans le pattern de déclin des espèces spécialistes de milieux forestiers et à distribution plutôt septentrionale. La tendance européenne est au déclin. L’espèce a été contactée dans le pin sp. (Pinus sp.) à l’entrée du parc Marie-Bonaparte ainsi que dans la haie de sapins pectinés (Abie alba) du jardin de l’Avre. L’espèce est donc nicheuse possible sur les deux sites. Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes) L’espèce présente des fluctuations importantes, que l’on retrouve quasi à l’identique au Royaume- Uni. Sur la période la tendance est plutôt à l’augmentation, l’espèce bénéficiant sans doute du réchauffement climatique, mais les dernières années ont vu une chute des effectifs notamment suite à la canicule de 2003. Une augmentation des populations est notée à l’échelle de l’Europe. Un mâle chanteur a été entendu sur les deux parcs lors des deux passages, l’espèce est donc nicheuse probable sur les deux parcs. Page 59 fiche action Ramasser les feuille morte en automne, supprimer la partie planification de l'action: Période de nuit noir minimale- Période de nuit noir idéal en la remplaçant par une avec mois et année en coloriant en vert la partie correspondant à l'Automne . Page 65 ligne 2.7 "Insatller des micro-habitats pour mammifères et reptiles." Habitats et pour son collé les décoller. 26 REFUGE LPO - JARDIN DE L’AVRE- ET PARC MARIE BONAPARTE - SAINT-CLOUD
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