LA QUESTION DE L'EAU A DUBAI - Comment la ville de Dubaï parvient-elle à satisfaire ses besoins en eau ?

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LA QUESTION DE L'EAU A DUBAI - Comment la ville de Dubaï parvient-elle à satisfaire ses besoins en eau ?
LA QUESTION DE L'EAU A
       DUBAI
 Comment la ville de Dubaï parvient-elle à
     satisfaire ses besoins en eau ?
LA QUESTION DE L'EAU A DUBAI - Comment la ville de Dubaï parvient-elle à satisfaire ses besoins en eau ?
Documents

Lien vers une vidéo Arte, le dessous des cartes, 7 avril 2007 :

http://www.wat.tv/video/dubai-ville-mondialisee-dessous-fbsh_ecny_.html

                                Document 1: Dubaï, une ville mondialisée

Comment vivre dans une tour de verre construite en plein désert ? Cette équation technique a été
résolue par les architectes au prix de ce que certains pourraient qualifier de gâchis
environnemental. Au quotidien, le système de climatisation de Burj Dubaï aura besoin
de 946 000 litres d'eau. Les jours de grande chaleur, ce chiffre équivaudra à 10 000 tonnes de
glace. De plus, le climat chaud et humide de Dubaï crée un inévitable effet de condensation
dans les bâtiments vitrés. L'eau recueillie par des canalisations sera stockée dans un réservoir au
sous-sol. Ce qui représentera 66 000 mètres cubes d'eau par an, soit 20 piscines olympiques.

D'après la page
http://www.linternaute.com/savoir/grand-chantier/en-chiffres/les-chiffres-incroyables-de-burj-dubai/les-besoin-
en-eau.shtml

                Document 2: Le gratte-ciel Burj Dubaï, la plus haute tour du monde
LA QUESTION DE L'EAU A DUBAI - Comment la ville de Dubaï parvient-elle à satisfaire ses besoins en eau ?
Le Majlis Emirates Golf de Dubaï est né en 1988, en plein désert. C'est le Cheikh Mohammed ben
Rashid ak-Maktoum qui en est l'initiateur, et l'architecte américain Karl Litten qui en est le
créateur. C'est sur le Majlis que se joue chaque année le Dubai Desert Classic, tournoi
incontournable du circuit professionnel.

D'après © Emirates Golf club Dubaï

                                     Document 3: Le golf de Dubaï
C’est en septembre 2005 qu’une structure de 25 étage a émergé des sables du désert afin de
constituer les cinq pistes de cette inimaginable station de ski. Cet audacieux projet surnommé
The Sunny Mountain Ski Resort Project sera l’attraction insolite d’un immense centre commercial,
lui-même inclus dans un pharaonique projet de parc à thèmes, le tout estimé à un milliard de
dollars. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, en pleine fournaise, un millier d’ouvriers se sont
échinés à faire sortir du sable la seule station de ski couverte de Moyen-Orient et la troisième du
monde par sa taille. Le dôme artificiel abrite cinq pistes, un télésiège, un téléski, un snowpark
ainsi que des grottes de glace pour les enfants. 6 000 tonnes de vraie neige pour une couverture
des cinq pistes, d'une épaisseur de 50 centimètres. Trente tonnes de neige fraîche sont produites
chaque nuit pour l'entretien ; la température intérieure est de moins 1 degré Celsius pendant la
journée et moins 7 degrés le soir.

D'après la page http://www.acme-eau.org/

                               Document 4: Une station de ski à Dubaï
"Nous manquons d'eau dans les Emirats ? Mais c'est faux. Regardez, la mer en est pleine !"
L'ingénieur arabe est content de sa plaisanterie, mais celle-ci comporte une part de vérité, car
derrière lui se dresse la plus grande usine au monde de dessalement d'eau de mer. Un monstre
d'acier et de tuyaux qui s'étend sur plusieurs centaines d'hectares. Chaque jour, l'usine engloutit
3,2 millions de mètres cubes d'eau salée pour faire jaillir 450 000 mètres cubes d'eau douce ! De
quoi assouvir la soif de trois parisiens sur quatre.
L'usine possède deux unités de dessalement. La plus ancienne est couplée à une centrale
électrique dont elle récupère la chaleur pour distiller l'eau de mer. Cette dernière est chauffée
sous forte pression dans des tuyaux. Puis elle est libérée brutalement dans d'énormes chambres
où elle explose sous forme de vapeur qu'il suffit de condenser. La deuxième installation,
opérationnelle depuis juin 2004, fait appel à une technique bien plus élaborée : la filtration sur
membrane par osmose inverse. De bien grands mots pour signifier que l'eau est fortement
pressée contre une membrane en polyamide dont les micropores ne laissent passer que les
molécules d'eau. Et rien d'autre, pas même microbes et virus. Cette unité est la plus grosse de
son type au monde, avec 170 000 mètres cubes par jour. L'intérieur ressemble à une cathédrale
d'acier abritant 20 000 tuyaux d'orgue allongés sur des racks. Après un an de fonctionnement,
l'usine de Fujairah donne entière satisfaction à son exploitant, au point qu'il envisage de doubler
la mise : 900 000 mètres cubes par jour ! Soit 450 piscines olympiques.
L'osmose inverse est bien moins gourmande en énergie que la distillation. elle a permis de
diminuer considérablement les coûts de production et rend désormais le dessalement accessible
à de nombreux pays du sud étranglés simultanément par une démographie galopante et par un
épuisement de leurs ressources naturelles. Les usines poussent comme des champignons :
Mexico (130 000 m3/jour), Carboneras en Espagne (120 000 m3/jour), Baya de Palma (68 000
m3/jour), Curaçao (18 000 m3/jour), Amman (130 000 m3/jour), Minera Escondida au Chili (45 000
m3/jour)... sans compter les dizaines de milliers de petites installations pour une île, un hôtel ou
encore une usine nécessitant de l'eau ultrapropre. Sur les 71 villes de plus d'un million d'habitants
manquant d'eau dans le monde, 42 sont proches d'un océan. Autant de futures adeptes du
dessalement.

D'après Le Point, avril 2007

                               Document 5: Le dessalement de l'eau de mer
Le contrat signé à Dubaï avec Palm Water vise à construire un réseau de 40 km et une usine de
réutilisation d'eau usée qui sera destinée à l'irrigation des espaces verts et plusieurs golfs d'une
ville nouvelle au sud-ouest du centre de Dubaï. Dans ce type de projet, jusqu'à présent,
l'irrigation était le plus souvent effectuée avec de l'eau potable. Ce contrat de 800 millions de
dollars au total comprend la construction et l'exploitation sur 10 ans d'une usine de 220 000
m3/jour (soit 900 000 habitants à terme) utilisant une technique membranaire innovante. Suez
Environnement aura 54% du projet et le groupe de BTP belge Besix les 46% restant. Besix
construit notamment la Burj Dubaï tower, la tour la plus haute du monde, il est un filiale du
groupe égyptien Orsacom construction... celui là même qui vient d'entrer au capital de Lafarge.

D'après la page http://www.usinenouvelle.com/article/suez-environnement-gros-contrat-a-dubai.125341

                                    Document 6: Le recyclage des eaux

Soucieuse d’attirer une clientèle mondiale, Dubaï ne peut pas faire l’impasse sur une image de
ville respectueuse de l’environnement. Toujours en quête d’idées originales, elle fait grand cas de
résultats honorables dans ce domaine. Certes, on peut créditer la ville d’avoir résolu les
problèmes de gestion des déchets, d’évacuation et de traitement des eaux usées, dans un
environnement très fragile. La propreté des espaces publics est maintenue par une armée de
balayeurs parcourant les trottoirs et les bordures d’autoroutes, de jour comme de nuit, à l’affût
du moindre mégot.
Il n’empêche que la consommation d’énergie y est dévorante, et la pollution atmosphérique en
croissance exponentielle, en rapport avec le nombre d’automobiles en particulier, même si les
vents dispersent l’air vicié au dessus de l’environnement désertique ou marin. Le procès fait aux
villes du Golfe à ce sujet doit être pondéré, comme pour le cas de la situation faite aux
travailleurs, pour prendre en compte les gaspillages dont les pays industrialisés se sont rendus et
se rendent toujours coupables avec le modèle de consommation qu’ils ont inventé. Et les
habitants de ces pays sont fondés à se demander si derrière les inquiétudes et les condamnations
dont ils sont l’objet, ne se cacherait pas une nostalgie de l’époque où les Occidentaux étaient les
seuls à ponctionner les ressources non renouvelables de la planète.
Plus que les atteintes faites au niveau global par la croissance des villes du Golfe, ce sont les
dégradations faites à leur environnement même qui inquiètent. Les perturbations au milieu
marin et côtier causées par la construction d’extensions urbaines insulaires ou péninsulaires, et la
durcification linéaire du littoral, entraînent la disparition d’un écosystème riche, celui des
barrières coralliennes comme des mangroves côtières et lagunaires, avec leur flore et leur faune
unique et vulnérable : disparition des lamantins, par exemple. La production d’eau douce grâce
au dessalement entraîne de son côté une sursalinisation de l’eau de mer et contribue par là à la
stérilisation de la flore et de la faune marines…

D'après MARC LAVERGNE, "Dubaï, utile ou futile ? Portrait d’une ville rêvée à l’heure de la crise", Hérodote, juin
2009

                   Document 7: Dubaï, un modèle de développement écologique ?
Questions

• Quels sont les facteurs qui ont favorisé le développement de Dubaï ?

• En quoi peut-on dire que Dubaï est un pôle majeur de la mondialisation ?

• En quoi la question de l’eau est-elle un enjeu essentiel à Dubaï ?

• Quels moyens sont mis en œuvre pour répondre aux besoins ?

• Quels problèmes liés à la question de l’eau à Dubaï ?
Réponses aux questions

• Quels sont les facteurs qui ont favorisé le développement de Dubaï ?
  - Le site offrait une position géographique favorable (un port naturel abrité et des connections possibles vers de
  nombreuses routes commerciales, terrestres ou maritimes : monde arabe, monde iranien, méditerranée, océan indien).
  - La présence de ressources pétrolières exploitées à partir des années soixante.
  - La volonté politique des autorités qui après avoir constaté l’épuisement des réserves pétrolières (prévu pour 2015) ont
  mis en place une politique de développement économique en utilisant les ressources financières issues de la vente du
  pétrole (placements financiers, tourisme de luxe, plateforme logistique, zone franche, centres commerciaux, espaces
  de loisirs et d’attractions, spectacles)
  - Profite de l’effacement de Beyrouth, de l’isolement de l’Iran.
  - Ville attractive pour les populations et les capitaux.

• En quoi peut-on dire que Dubaï est un pôle majeur de la mondialisation ?
  C'est une place financière qui attire des capitaux venus du monde entier, un hub aéroportuaire et portuaire à
  rayonnement mondial (construction d’un deuxième aéroport international et d’une plateforme multimodale, 2ème
  aéroport mondial pour le nombre de passagers en transit, 9éme port de conteneurs au monde, 3ème centre de
  réexportation de marchandises).

• En quoi la question de l’eau est-elle un enjeu essentiel à Dubaï ?
  Dubaï est une ville construite dans un milieu désertique ; les ressources en eau sont rares alors que le mode de
  développement qui a été choisi entraîne une consommation forte et en augmentation constante.

• Quels moyens sont mis en œuvre pour répondre aux besoins ?
  C’est le dessalement de l’eau de mer par de gigantesques usines qui a permis de répondre à l’augmentation des besoins
  liée au développement économique et à l’essor démographique (climatisation, neige artificielle, arrosage des espaces
  verts et des golfs, piscines, fontaines gigantesques, espaces aquatiques…).

• Quels problèmes liés à la question de l’eau à Dubaï ?
  Il y a une très forte consommation d’eau (la consommation par habitant est deux fois supérieure à celle de la France)
  liée au mode de vie ultra-consumériste qui est promu à Dubaï. La production d’eau par dessalement entraîne aussi une
  très forte consommation d’énergie, ainsi que des pollutions.
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