LE GUIDE COVID-19 DE LA TÉLÉMÉDECINE VÉTÉRINAIRE - Association ...
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LE GUIDE COVID-19 DE LA TÉLÉMÉDECINE VÉTÉRINAIRE Le contenu de ce document est la propriété de l’Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ) en pratique de petits animaux et ne peut être utilisé ou reproduit sans l'autorisation écrite de la direction.
Table des matières Introduction ........................................................................................................................................................................ 1 Qu’est-ce que c’est, la télémédecine ? ....................................................................................................................... 2 Quels types de cas peut-on peut gérer par télémédecine dans le contexte de la crise COVID-19 ? ..................................................................................................................................................... 3 Concrètement, quelles sont les étapes à suivre avant et pendant l’utilisation de la télémédecine ? ......................................................................................................................................................... 8 Comment fait-on la promotion de la télémédecine et informe-t-on les clients ? .................................10 Quels outils technologiques peut-on utiliser pour pratiquer la télémédecine ? ..................................11 Et les autres plateformes usuelles comme Facetime, Messenger ou Skype? .........................................17 Combien devrait-on charger pour les actes médicaux en télémédecine ? ..............................................18 Comment gère-t-on les commandes et la remise des prescriptions, nourriture et autres ? ...........19 Ressources pertinentes ................................................................................................................................................20
Introduction Normalement et jusqu’à présent, la télémédecine devait être réservée aux cas où une relation médecin vétérinaire-client-patient (RMVCP) était déjà existante. Cependant, dans le contexte exceptionnel de la crise COVID-19, l’OMVQ a annoncé que les médecins vétérinaires pouvaient utiliser leur jugement professionnel dans l’utilisation de la télémédecine même sans RMVCP préétablie, et ce, dans le but de minimiser les risques de contamination du public. Par contre, même dans les circonstances actuelles, le lien de confiance entre le client et le médecin vétérinaire demeure nécessaire et se développe pendant la consultation à distance. Le choix d’avoir recours à la télémédecine ou d’examiner l’animal doit être fait en évaluant les risques de propagation du COVID-19 et les bénéfices pour le patient et son maître. Les services vétérinaires étant présentement reconnus comme essentiels par le gouvernement, c’est un privilège ET une responsabilité pour nous de minimiser les risques de propagation du COVID-19 tout en soignant les animaux dans le besoin. Nous tenons à souligner que LE PLUS IMPORTANT, est de BIEN DOCUMENTER vos consultations (ex. : mentionner les circonstances Covid-19, les modalités, l’accord du client). Ce document a été rédigé par l’AMVQ pour vous aider à apprivoiser cette nouvelle technologie. Il sera mis à jour régulièrement. 1
Qu’est-ce que c’est, la télémédecine ? Voici quelques définitions importantes : La téléconsultation vétérinaire a pour objet de permettre à un vétérinaire de donner une consultation à distance au sujet d’un animal ou des animaux. La téléexpertise vétérinaire a pour objet de permettre à un vétérinaire de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs vétérinaires en raison de leurs formations ou de leurs compétences particulières, sur la base des informations médicales liées à la prise en charge de l’animal ou des animaux. La télésurveillance médicale vétérinaire a pour objet de permettre à un vétérinaire d’interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d’un animal et de prendre des décisions. La téléassistance médicale vétérinaire a pour objet de permettre à un vétérinaire d’assister à distance un autre vétérinaire au cours de la réalisation d’un acte. L’enregistrement et la transmission des données peuvent être automatisés. Il est important de vérifier si les outils électroniques respectent les clauses de confidentialité. N. B. : Cette nomenclature est inspirée des termes européens et il y a actuellement discordance avec les termes anglophones présentement proposés par l’AVMA. Pour éviter toute confusion, vous pouvez retrouver les termes américains ici : https://bit.ly/2wNqyiu 2
Quels types de cas peut-on peut gérer par télémédecine dans le contexte de la crise COVID-19 ? Les services vétérinaires ont été reconnus, jusqu’à maintenant, comme étant des services essentiels. Toutefois, le gouvernement nous rappelle que les médecins vétérinaires ont un devoir de protection de la santé publique, tout en s’assurant d’offrir des soins indispensables aux animaux. Il est impératif de souligner que, malheureusement, la médecine vétérinaire en temps de crise sanitaire majeure ne pourra pas être à la hauteur de celle qu’on pratique en temps normal. Des compromis devront être faits afin de protéger la santé des humains. Les médecins vétérinaires sont donc appelés à utiliser leur jugement professionnel afin de déterminer si la nécessité de faire venir un animal dans l’établissement vétérinaire surpasse les risques de contamination pour le propriétaire ou les membres de l’équipe vétérinaire. Il faudra, bien sûr, continuer de s’adapter aux mesures mises en place au fur et à mesure de l’évolution de la crise au Québec. Voici donc, uniquement à titre d’exemple, une liste non exhaustive d’actes médicaux qui pourraient, dans les circonstances exceptionnelles de la crise sanitaire, se faire via la télémédecine. Certes, les recommandations sur la télémédecine seront ajustées en vue de son application à long terme, et ce, lorsque la situation de crise sera rétablie. Nous rappelons que ces exemples ne sont pas des recommandations de l’AMVQ. Ils ont été compilés en s’inspirant de discussions dans le groupe fermé de l’AMVQ dans le but d’accompagner les médecins vétérinaires dans cette nouvelle ère technologique pour laquelle la majorité d’entre nous n’étaient pas préparés. 1) Dermatologie : - Allergies saisonnières connues (ex. : récidives à chaque printemps, animal examiné dans l’année ou bien l’an dernier… utiliser son jugement si jamais vu ou depuis plus d’un an). Photos des oreilles (pavillons et canaux dans la mesure que le client est capable), espaces interdigités, aines, aisselles, abdomen ou toute autre région problématique) État général Selon la gravité, options de traitement : antihistaminiques, Apoquel si déjà utilisé et bien toléré, shampooings antibactériens et/ou antifongiques… - Allergies alimentaires suspectées : Consultation téléphonique (ou via un autre outil) pour le choix d’une nourriture hypoallergène et le respect de l’exclusivité de cette diète. - Démangeaisons en général : traitements empiriques favorisés, prescription d’antiparasitaires pour exclure ectoparasites, antihistaminiques, Apoquel selon le jugement, diète hypoallergène… - Otites : photos des pavillons et entrées des canaux dans la mesure du possible. Selon l’apparence des sécrétions si visibles, prescription d’un nettoyant et d’un traitement otique de première ligne. - Hotspots : rasage à la maison si possible, prescription gabapentin et/ou trazodone au besoin si animal très douloureux pour la procédure, prescription chlorhexidine et traitement topique selon le choix, collier élisabéthain. - Suivis dermatologiques en général (réévaluations) : degré de prurit, photos, efficacité des traitements, autres traitements empiriques si nécessaires. 3
- Plaies/traumas peu sévères : photos/vidéos, évaluation de l’état général, déterminer si besoin de voir l’animal. Voir si rasage et désinfection possible à la maison. Collier élisabéthain. - Masse kystique rupturée : évaluer si besoin soins de confort +/- antibiotiques - Abcès sacs anaux avec fistule présente : si animal confortable et BEG, voir si rasage possible à la maison, antibiotiques, analgésie. 2) Respiratoire : - Triage des cas respiratoires (historique médical, vidéos de la respiration, fréquence respiratoire au repos). - Rhinotrachéite féline et BEG : flushs nasaux (seringues 3 ou 10 cc avec embout, solution saline de la pharmacie). Selon le jugement du clinicien, antibiotiques. - Récidive d’asthme félin (toujours en prenant en compte la gravité des symptômes). - Toux de chenil : température à la maison si possible, vérifier état général, traitement si nécessaire. 3) Oculaire : - Conjonctivites simples, sans blépharospasmes : évaluer l’œil par vidéo si possible, état général, taille des pupilles. Prescription onguent antibiotique de base si jugé nécessaire, tout en évitant l’usage des corticostéroides topiques. - Récidive conjonctivites allergiques connues, suivis KCS (ajustement empirique des traitements). 4) Orthopédie - Boiterie légère ou modérée avec appui et BEG : vidéo de la boiterie. Potentiellement flexions et extensions des articulations du membre par les clients si animal très coopératif. Repos + gabapentin ou tramadol (même si peu d’études scientifiques à l’appui). Selon l’aise du médecin vétérinaire, prescription AINS (si l’animal est jeune et en santé ou si l’animal est suivi régulièrement et qu’une relation de confiance est déjà établie avec le client.) 5) Problèmes urinaires - Selon le potentiel de risque, urologie sur miction naturelle (mais il faut tout de même manipuler le contenant en clinique) - Pollakiurie, hématurie chez une chatte en jeune âge, BEG, pas de PUPD : buprénorphine, diète urinaire humide. - Pollakiurie chez les chiennes : selon le jugement, considérer 3-5 jours antibiotiques re ligne (ex. : amoxicilline, aviser client que sous-optimal vs antibiorésistance). 4
- Chez les mâles, selon l’aise du clinicien. S’assurer que l’animal urine normalement, s’assurer que pas de blocage, évaluer risque-bénéfice de gérer en télémédecine. 6) Digestif : - Diarrhée, mais BEG : probiotiques, diète GI. Vermifugation si jugée pertinente. - Vomissements légers, mais BEG : antiacides, réalimentation graduelle, diète hautement digestible, selon l’aise du clinicien : Cerenia PO. - Parasites internes : évaluer état général, vermifugation en conséquence (photos des vers, par exemple). 7) Comportement : - Suivis téléphoniques pour ajustement de la médication - Possiblement première consultation par télémédecine (vidéo) selon l’aise du clinicien (ex. : animal examiné dans l’année) voir si médication ponctuelle possible en attendant ou selon risques/bénéfices, prescription d’un anxiolytique. 8) Suivis chirurgies essentielles : - Points intradermiques ou colle chirurgicale au moment de la chirurgie, pour éviter que le client ait à revenir en clinique. - Suivis photographiques de la plaie, évaluation état général. - Ajustement au besoin de la médication ou de l’analgésie. 9) Endocrinologie : - Patient diabétique connu : pesée, état général (signes présents ?), courbe de glycémie à la maison si possible. - Hypothyroïdie et hyperthyroïdie : pesée, selon état général, évaluer risques vs bénéfices de voir l’animal. 10) Divers : - Abcès chat déjà percé et BEG : évaluer état général, considérer rasage et désinfection à la maison si clients très à l’aise (coaching nécessaire) et patient coopératif, prescription antibiotiques, analgésie si jugée nécessaire. - Récidive abcès dentaire : antibiotiques, analgésie. 11) Renouvellements de prescriptions : - Suivis (annuels ou autres) en télémédecine, ajustement des doses au besoin. 5
12) Expertise d’un tiers (spécialiste ou autre) pour demander conseil au sujet d’un animal (téléexpertise dans le guide tarifaire) : - Considérer vidéoconférence à trois si possible, selon l’outil. Vous trouverez ci-bas des arbres décisionnels élaborés par l’AMVQ pour tenter de vous orienter dans l’utilisation de la télémédecine. Bien entendu, ces arbres décisionnels vous sont proposés à titre d’exemple et ne remplacent en rien votre jugement clinique. Nous avons tous nos « recettes » pour différentes conditions ; des plans de traitements que nous affectionnons et qui règlent la majorité des problèmes qui nous sont présentés. Appliquez-les ! Aussi, selon nos expériences passées, nous avons tous des médicaments qu’il nous fait peur de prescrire sans avoir toute l’information en main (ex. : fonction rénale évaluée avant la prescription d’AINS). Restez transparents avec vos clients et ne vous sentez pas dans l’obligation de prescrire ou d’ajuster un traitement à distance si vous n’êtes pas confortable de le faire. 6
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Concrètement, quelles sont les étapes à suivre avant et pendant l’utilisation de la télémédecine ? Il est difficile d’établir une procédure précise puisque les étapes varieront selon les préférences de chaque établissement, l’outil de télémédecine utilisé et même selon les cas pris en charge. Voici donc des étapes à considérer lors d’un rendez-vous en télémédecine : 1) Appel téléphonique du client : - Triage par la technicienne en santé animale et/ou le vétérinaire pour déterminer si l’animal doit être vu (risques pour la santé publique vs bénéfices pour l’animal) ou si la consultation peut se faire à distance sans examiner l’animal. - Si jugé possible via télémédecine, aviser le client que selon l’évaluation de la condition de l’animal ou l’évolution de son état, il se peut qu’un examen physique soit tout de même nécessaire suite à la consultation en télémédecine. - S’assurer de prendre connaissance du dossier médical antérieur du patient. Toute source d’information devient essentielle. - S’assurer d’obtenir le consentement du client quant à l’outil et la méthode utilisés et de le documenter au dossier. Lorsque l’on demande le consentement du client, on doit faire mention des limites imposées par la technologie (la qualité variable du son et des images reçues et surtout l’absence d’un examen physique complet) et que, malgré l’utilisation d’une plateforme sérieuse, on ne peut entièrement éliminer les risques relatifs au partage de renseignements personnels par communications électroniques. - Expliquer au client comment procéder pour se connecter : quel outil, mode de paiement, etc. - Selon l’outil utilisé, noter l’adresse courriel du client si nécessaire pour envoyer la procédure à suivre et le résumé des recommandations après la consultation, s’il y a lieu. 2) Préparation du client pour la consultation à distance : Lors de l’appel téléphonique ou par courriel ou message texte afin d’accélérer le processus, demandez au client, si désiré, avant la consultation : - Prise de poids à la maison. - Prise de température si nécessaire et possible pour le propriétaire. - Fréquence respiratoire au repos. - Médication disponible à la maison pour la condition (ex : antihistaminiques, antiacides, médication déjà prescrite du patient…). - Préparer un endroit sur un comptoir ou une table pour les manipulations de l’animal, ainsi que des papiers mouchoirs ou essuie-tout au besoin si sécrétions, déchets de puces, etc. 8
- Prendre des photos (ex. : plaies, lésions cutanées, selles, urine, etc.) ou vidéos (tremblements, démarche, état mental, autre…) si jugés pertinents avant la consultation et les faire parvenir à la clinique de façon électronique. - Dans la mesure du possible, il est recommandé que le client soit sur son téléphone intelligent ou une tablette pour la consultation. Cela facilitera grandement les choses si vous lui demandez de filmer ou photographier son animal. 3) Paiement Pour certains outils, il sera possible de procéder au paiement directement sur la plateforme. Certains établissements préféreront faire régler la consultation au préalable alors que d’autres feront tout régler avec prescriptions, médication ou autres après la consultation à distance. Les paiements PayPal sont une solution intéressante pour ceux qui auront recours à des outils de télémédecine sans paiement intégré. Il existe deux types de comptes PayPal pour les entreprises : - Standard : aucuns frais mensuels, aucuns frais d’installation ou de résiliation, frais de 2,9 % + 0,30 $ par transaction domestique. Permet d’accepter les paiements PayPal ou carte de crédit, possibilité de paiements provenant d’appareils mobiles, envoi de factures électroniques… - Pro : 35 $/mois, aucuns frais d’installation ou résiliation, frais de 2,9 % + 0,30 $ par transaction domestique. Expérience de paiement personnalisable, terminal virtuel, possibilité de garder les clients sur le site web pendant le paiement… Pour plus d’information, visitez le site web : https://www.paypal.com/ca/business/get-paid 4) Accès à distance Pour limiter le personnel sur place, diminuer le temps passé dans l’établissement et ainsi réduire le risque de propagation du coronavirus, l’accès à distance au logiciel informatique vétérinaire de l’établissement pourrait être particulièrement bénéfique en ces temps de crise. Nous vous recommandons donc de contacter le fournisseur de votre logiciel (ex : Logivet, Cornerstone ou autre…) pour connaître les modalités, les coûts et les possibilités quant à l’accès à distance par différents utilisateurs de l’établissement. Comme la grande majorité des médecins vétérinaires québécois pratiquant dans les petits animaux utilisent le logiciel Logivet et qu’il n’y avait pas de possibilité d’accès à distance auparavant, nous croyons qu’il est pertinent de vous partager cette communication de Logivet : https://mailchi.mp/66ed5370c01b/implantation-dun-accs-distance-logivet- 652172?e=%5BUNIQID%5D 9
Comment fait-on la promotion de la télémédecine et informe-t-on les clients ? En ce temps de crise, il est souhaitable d’informer les clients que les services vétérinaires de votre établissement sont maintenus, mais modifiés pour réduire le risque pour la santé des clients et du personnel de soins. C’est la raison pour laquelle un service de télémédecine est en place. Il faut souligner qu’il appartient au médecin vétérinaire de déterminer si l’animal doit être examiné physiquement ou si la consultation peut se faire à distance. Le message qu’il faut que les clients retiennent est : APPELEZ-NOUS AVANT DE VOUS DÉPLACER. Ces informations devraient être présentées sur le site web de l’établissement, la page Facebook ou tout autre média disponible. Des affiches explicatives peuvent également être utilisées à l’extérieur de la clinique (sur la porte de la clinique et idéalement dans le stationnement pour éviter que les clients ne sortent de leur véhicule). Voici quelques pistes de solution pour optimiser la diffusion de l’information aux clients : - Site web : annonce et lien bien évidents sur la page d’accueil du site de l’établissement (ex. : MESURES COVID-19). - Publier (site web et ailleurs) des directives très claires (énumération par point/« point form »). La formule question-réponse est souvent plus facile pour les clients. - Faire des vidéos conviviaux sur les mesures de biosécurité mises en place dans la clinique : partage sur le site web et sur les réseaux sociaux. - Google my business (gratuit): possibilité d’ajuster l’horaire (permanent ou temporaire), d’ajouter directement une mention sur les directives COVID-19 de l’établissement vétérinaire, de publier un visuel et un lien vers le site web de l’établissement. - Affiches explicatives à l’extérieur de la clinique. Voici également le lien pour un webinaire sur comment mieux communiquer aux clients en situation de crise : https://www.facebook.com/CommuniVET/videos/208787823682585/ ***Pour éviter toute apparence de conflit d’intérêts, il est à noter que la conférencière, la Dre Hélène Perras, est une administratrice du conseil d’administration de l’AMVQ. Cette conférence vous est proposée pour sa pertinence et son utilité dans ces temps de crise. 10
Quels outils technologiques peut-on utiliser pour pratiquer la télémédecine ? Tout ce qui permet de faire une consultation à distance pour soigner un animal entre dans le cadre de la télémédecine. L’évaluation du patient peut donc se faire simplement à l’aide d’une consultation téléphonique, de photos ou vidéos fournis par le propriétaire ou d’un échange de courriels. Cependant, des outils technologiques plus élaborés, comme les plateformes de visioconférence, existent pour faciliter et bonifier l’utilisation de la télémédecine. Il y a plusieurs facteurs à prendre en considération dans la sélection de l’outil technologique pour offrir des services de télémédecine. En voici quelques-uns : - Les limites technologiques du client. Certains propriétaires d’animaux ne seront pas en mesure de se servir d’une plateforme technologique et le médecin vétérinaire devra donc s’adapter selon les cas. Par exemple, une consultation téléphonique, payable par carte de crédit au téléphone, pourrait être une option pour déterminer si l’animal doit être vu ou non. - L’équipement disponible. - Les habiletés et/ou préférences technologiques du personnel de l’établissement. - Les coûts d’utilisation. - Le respect des normes de confidentialité et de sécurité des données. La liste suivante regroupe, de façon non exhaustive, plusieurs plateformes de télémédecine disponibles. L’AMVQ n’est associée à aucune de ces plateformes et il ne s’agit donc pas de publicité ou de promotion pour l’un de ces outils. L’AMVQ ne peut vous recommander un outil plus que les autres. Les informations vous sont donc fournies à titre d’exemple seulement et nous comptons sur le jugement professionnel de chacun dans le choix d’un outil de télémédecine. Cette liste sera mise à jour régulièrement dans les prochaines semaines. De plus, un projet de présentation vidéo de certaines plateformes est en cours de construction. Restez à l’affût dans les prochains jours (infolettre et groupe privé Facebook). 11
1) Zoom : Origines : À la base, Zoom est une plateforme américaine développée pour faciliter les communications en entreprise (vidéoconférences, chat, salle de conférence virtuelle, etc.) Elle s’est adaptée pour répondre aux besoins de la médecine humaine et a développé Zoom pour la télésanté. Langues : Anglais et français. Sécurité des données : La version Zoom pour la télésanté fait partie des trois plateformes reconnues en médecine humaine par le ministère de la Santé et des Services sociaux et est conforme aux normes de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE). Zoom standard, pour sa part, bien qu’utilisant des connections encryptées, n’est pas conforme à la LPRPDE. Équipement nécessaire : Zoom est disponible autant sur PC que tablettes ou téléphones intelligents. Le vétérinaire doit télécharger l’application, le client n’a pas besoin. Zoom est compatible avec la plupart des systèmes d’exploitation et nécessite une connexion Internet avec fil à large bande ou sans fil (3G ou 4G/LTE). Fonctions : En plus de la vidéoconférence et du chat, Zoom a également des fonctions supplémentaires disponibles, comme celles de créer des horaires de réunions avec des rappels, de créer des webinaires pour donner de la formation à vos employés ou clients, d’avoir une salle de réunion virtuelle, etc. Zoom se veut donc un outil à la fois de télémédecine et de communication/formation au sein de l’équipe ou même pour la clientèle. Paiement intégré : Cette plateforme n’offre pas le paiement intégré. Prix : Prix: La version de base est gratuite mais offre des fonctions limitées (parfaite pour un essai). La version Pro, qui inclut jusqu’à 100 participants, est 20$/mois. La version Zoom pour la télésanté (répondant aux normes LPRPDE), quant à elle, est 200$/mois. Assistance technique : Pour faciliter l’utilisation de la plateforme, Zoom offre de nombreux tutoriels, une section technique bien garnie, de l’assistance en ligne, une section Q&A et des webinaires. Zoom se veut une plateforme conviviale et facile d’utilisation. AVANTAGES : Plateforme populaire et éprouvée par le temps avec un gros aspect multifonctionnel. INCONVÉNIENTS : Cette plateforme ne permet pas le paiement intégré et n’est pas spécifiquement développée pour les besoins vétérinaires. Pour plus d’information : https://zoom.us/ 12
2) Reacts : Origines : Reacts a été créé en 2012 par un cardiologue et intensiviste de Montréal et est présentement utilisé par le CHUM, le CHUS, le CHUQ et le Centre de santé universitaire de McGill. Langues : Anglais et français Sécurité des données : Cette plateforme fait partie des trois plateformes reconnues en médecine humaine par le ministère de la Santé et des Services sociaux et est conforme aux normes de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE). Équipement nécessaire : Reacts est disponible autant sur PC que tablettes ou téléphones intelligents, à condition d’avoir une version de Windows 7 ou ultérieure ou iOS 10 ou ultérieur et nécessite une connexion Internet avec fil à large bande ou sans fil (3G ou 4G/LTE). Le vétérinaire et le client doivent télécharger l’application. Fonctions : Reacts est un outil de vidéoconférence, mais permet aussi le partage et transfert de dossier, le chat, l’enregistrement des rencontres, etc. Reacts a été créé pour faciliter la collaboration, la formation, l’assistance et la supervision à distance des professionnels de la santé. Paiement intégré : Cette plateforme n’offre pas le paiement intégré. Prix : Le plan de base est de 84 $ par utilisateur par année (conforme LPRPDE). Toutefois, pour la télémédecine, Reacts Pro est nécessaire (120 $ par utilisateur par année) puisque c’est ce plan qui permet d’inviter gratuitement les clients à prendre part à la vidéoconférence. Reacts offre un mois d’essai gratuit avant l’abonnement payant. Assistance technique : Pour faciliter l’utilisation de la plateforme, Reacts offre de nombreux tutoriaux et vidéos techniques. Reacts se veut une plateforme conviviale et facile d’utilisation. AVANTAGES : Plateforme déjà bien ancrée au Québec et multifonctionnelle. Elle est aussi la plus abordable des plateformes présentées dans ce document. INCONVÉNIENTS : Cette plateforme ne permet pas le paiement intégré et n’est pas spécifiquement développée pour les besoins vétérinaires. Pour plus d’information : https://reacts.com/fr/ 13
3) LinkyVet : Origines : LinkyVet est une plateforme européenne qui fonctionne depuis un peu plus d’un an et compte maintenant environ 150 clients. Elle a été conçue pour un usage vétérinaire exclusif, autant pour la médecine des animaux de compagnie que des animaux de production et des chevaux. Langues : Anglais et français Sécurité des données : Elle est conforme au règlement général sur la protection des données (RGPD) qui est l’équivalent européen de la LPRPDE. Équipement nécessaire : LinkyVet est accessible pour le vétérinaire de n’importe où à partir d’un PC, d’une tablette ou d’un smartphone, tant qu’une bonne connexion Internet est disponible (connexion Internet avec fil à large bande ou sans fil [3G ou 4G/LTE]). Le client, pour sa part, va télécharger une application mobile. Fonctions : LinkyVet permet la vidéoconférence et le chat avec les clients. Le vétérinaire a le contrôle sur qui peut le contacter ou non par « chat » sur l’application et pour combien de temps. L’application permet également de programmer d’avance des messages sur le chat pour le client (Ex. : Contacter le client dix jours post-op pour son retrait de points.) Paiement intégré : LinkyVet permet de faire payer la vidéo consultation directement par l’application mobile. Toutefois, pour le moment, le paiement pour le « chat » n’est pas encore disponible (à venir selon leur représentant). Prix : LinkyVet offre présentement un mois d’accès gratuit sans engagement (spécial COVID-19). Par la suite, le coût est d’environ 100 $ par mois pour trois licences d’utilisateur et quatre heures de vidéo-conférence. Les minutes de vidéo-conférence supplémentaires sont à 0,03 $/min. Comme LinkyVet charge en euro, ces prix seront variables selon le taux de change. Assistance technique : Pour faciliter l’utilisation de la plateforme, il y a un webinaire d’environ une heure qui explique l’utilisation en détail de LinkyVet, ainsi que plusieurs tutoriaux sur leur site Internet. LinkyVet se veut une plateforme conviviale et facile d’utilisation. AVANTAGES : Facile à utiliser et créé pour les vétérinaires (même les pratiques mixtes) INCONVÉNIENTS : Une plateforme récente avec peu de clients. Elle est donc encore en mode peaufinage. Pour plus d’information : https://www.linkyvet.com/ 14
4) Livestorm : Origines: Livestorm est une plateforme française opérant depuis 2016. Elle a été créée pour s’adapter aux besoins de la plupart des entreprises pour ce qui est de la vidéoconférence. Langues: Français et anglais Sécurité des données: Elle est conforme au règlement général sur la protection des données (RGPD) qui est l’équivalent Européen de la LPRPDE. Équipement nécessaire: Il n’y a pas de téléchargement d’application, autant pour le vétérinaire que le client. Le client reçoit un lien par courriel pour assister directement à la rencontre. À partir d’un PC, Google Chrome est recommandé. Les clients sur tablettes et téléphones intelligents peuvent avoir un délai d’une dizaine de secondes dans la communication. Une bonne connection Internet est recommandée (connection Internet avec fil à large bande ou sans fil (3G ou 4G/LTE) et si un WiFi est utilisé, il faut éviter qu’il soit surchargé au moment de son utilisation. Fonctions: Livestorm est un logiciel de vidéoconférence. Il n’y a pas de possibilité de chat avec le client à d’autre moment. Selon les tarifs, Livestorm permet également la tenue de webinaires. Il y a également possibilité d’intégrer Livestorm à plusieurs autres plateformes, logiciels et applications tels Youtube, Twitch, Calendly, etc. Paiement intégré: Cette plateforme n’offre pas le paiement intégré. Prix: Le forfait de base est gratuit et convient aux besoins de la vidéoconférence pour la télémédecine. Les forfaits payants, quant à eux, seraient plus pour des gens voulant créer des webinaires, des réunions à 100 personnes, etc. Support technique: Le site Internet a des tutoriaux vidéos, une bonne section d’aide et un chat en direct avec le service technique pour vous aider à démarrer sur Livestorm. AVANTAGES: Très facile d’utilisation (demande très peu de connaissances technologiques) autant pour le vétérinaire que le client et version gratuite disponible. INCONVÉNIENTS: Se limite à la vidéoconférence et pas de paiement intégré. Pour plus d’information: https://livestorm.co/fr/ Autres plateformes : Pour vous éviter de perdre du temps en recherche, nous avons déjà vérifié pour vous et les plateformes suivantes ne sont pas disponibles pour le Canada : - Medici. - PetPro Connect. - CapitaineVet. - TeleTails. 15
Pour leur part, les plateformes suivantes sont disponibles en anglais seulement: - Anipanion - BabelVet (de BabelBark) - GoFetch Health Whereby Origines: Bien qu’elle ait eu quelques changements de nom, Whereby existe depuis 2013 et est originaire d’Europe. Elle est maintenant disponible internationalement. Langues: Anglais seulement Sécurité des données: Seul le compte « business » est conforme au règlement général sur la protection des données (RGPD) qui est l’équivalent Européen de la LPRPDE. Les connections utilisées pour les comptes « individuel » et « Pro » sont tout de même encryptées et le contenu des chats est effacés des serveurs dès leur transmission. Équipement nécessaire: Whereby est accessible à partir d’un PC (Windows 7 et plus avec serveur Chrome ou Firefox), d’un Mac (IOS 10.10 et plus avec Chrome ou Firefox), d’IPad/IPhone (IOS 11 ou plus) ou de tout appareil Androïde supportant Chrome. Fonctions: Le forfait de base permet la vidéoconférence et le chat. Les forfaits payants offrent d’autres services comme l’enregistrement des vidéoconférences et chat, l’intégration de Youtube, Trello et Google Drive, etc. Paiement intégré: Cette plateforme n’offre pas le paiement intégré. Prix: La version individuelle permettant chat et vidéoconférence d’un maximum de quatre personnes à la fois est gratuite. Il est possible d’ajouter des options (voir plus haut) avec les comptes « Pro » (9,99$/mois) et « Business » (59,99$/mois). Support technique: Whereby est une plateforme plutôt facile d’utilisation et demandant peu de connaissances des technologies en vidéoconférences. Le site a une section d’aide assez développée et claire, mais plutôt longue à lire. AVANTAGES: Très facile d’utilisation (demande très peu de connaissances technologiques) autant pour le vétérinaire que le client et version gratuite disponible. INCONVÉNIENTS: En anglais seulement. La version gratuite, bien qu’elle utilise des connections encryptées, n’est pas conforme à la LPRPDE. Pour plus d’information : https://whereby.com/ 16
Et les autres plateformes usuelles comme Facetime, Messenger ou Skype? Il est important de rappeler qu’il est du devoir du vétérinaire de s’assurer du respect de la confidentialité des informations de son client et patient, et ce, peu importe la technologie ou l’application utilisée. Dans cette perspective, nous vous recommandons d’utiliser avec prudence les applications ou les logiciels du type Skype ou FaceTime, par exemple. Ces dernières ne respectent pas les normes établies pour le respect des données médicales confidentielles (LPRPDE ou autres) et sont donc plus à risque de fuites d’informations sensibles. Il en va de même pour les courriels dans lesquels il est recommandé de ne pas divulguer d’informations sensibles comme un numéro de carte de crédit. Toutefois, étant la situation actuelle de crise, l’OMVQ nous a confirmé qu’elle fera preuve de souplesse, et FaceTime, Skype ainsi que d’autres outils pourraient être utilisés comme solution temporaire, avec la prudence qui s’impose. Comme leur utilisation à long terme, suite à la résolution de la crise de la COVID-19, ne sera vraisemblablement pas recommandée, il pourrait être judicieux de mettre en place dès maintenant une solution permanente. Dans tous les cas, nous vous rappelons qu’il est primordial d’informer chaque client des risques et limites associés à la télémédecine et à la confidentialité de l’information. 17
Combien devrait-on charger pour les actes médicaux en télémédecine ? Une nouvelle section du guide tarifaire spécifiquement sur la télémédecine a été produite par le comité économique : https://s3.amazonaws.com/static.amvq.qc.ca/Etude-Econo/2020/Telemedecine.pdf Dans ces situations particulières, comme les consultations à distance prendront le même temps que les consultations régulières, voire davantage de temps, il est recommandé par le comité de charger les mêmes frais qu’en clinique. S’ajouteront également les frais pour l’outil technologique, s’il y a lieu. Si une consultation physique doit avoir lieu suite à la consultation en télémédecine, alors le frais d’une réévaluation est recommandé. 18
Comment gère-t-on les commandes et la remise des prescriptions, nourriture et autres ? Le plus grand défi est celui de rester à l’affût des nouvelles informations disponibles sur la transmission du SARS-CoV-2 et d’adapter nos services conséquemment. Pour le moment, le virus est principalement transmis directement d’humain à humain [transmission par gouttelettes]. Il semble résister quelques heures sur les surfaces inertes sèches puis quelques jours sur les surfaces inertes humides. La transmission indirecte comporte donc un risque qui ne doit pas être négligé. Il est primordial d’ajuster nos protocoles au fur et à mesure que les nouvelles données sont obtenues et bien sûr en fonction de l’évolution de la crise au Québec. Voici quelques exemples de protocoles qui visent à diminuer le risque de transmission : Boutique CDMV → Pour les cliniques vétérinaires ayant une boutique en ligne avec CDMV, l’option de livraison à domicile pour la nourriture et autres produits en vente libre est déjà disponible. Service à l’auto → Plusieurs cliniques ont déjà mis en place un service à l’auto, inspiré par les chaînes de restauration rapide. Il y a plusieurs façons de procéder : - Le client appelle lorsqu’il est dans le stationnement de la clinique et une personne vient lui porter sa commande à la voiture, en respectant les mesures de sécurité nécessaires. - Le client se présente à une fenêtre dédiée qui peut s’ouvrir et se fermer [Comme au resto rapide !] - Plusieurs façons de faire payer : PayPal, téléphone, terminal mobile, virement Interac Exemple d’affichage à l’entrée d’une clinique : 19
Livraison à domicile → Si la clinique vétérinaire ne dispose pas d’un véhicule, il est important que la personne qui effectue les livraisons vérifie si elle est couverte par ses assurances personnelles. Ressources pertinentes - Communiqué de l’OMVQ sur l’utilisation de la télémédecine (19 mars): http://cdn.abrizo.com/clients/11841/public/115f2749-e7c1-4cef-81cc- 7381bbb9dab2/files/Telemedecine_(002).pdf?fbclid=IwAR3oWjikY- orTEl8u3b8ZLrcSuVNiPZhFnJCBKr07aCQLNZsgKAuiKrB-1s - Loi fédérale sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques [LPRPDE] : https://www.priv.gc.ca/fr/sujets-lies-a-la-protection-de-la-vie-privee/lois-sur-la- protection-des-renseignements-personnels-au-canada/la-loi-sur-la-protection-des- renseignements-personnels-et-les-documents-electroniques-lprpde/ - Article sur la télémédecine humaine [21 mars] : https://ici.radio- canada.ca/nouvelle/1679294/telemedecine-quebec-coronavirus-covid-19 - Nouvelle section du guide tarifaire AMVQ 2020 sur la télémédecine : https://s3.amazonaws.com/static.amvq.qc.ca/Etude-Econo/2020/Telemedecine.pdf - Paiements PayPal : https://www.paypal.com/ca/business/get-paid 20
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