Le Mémorial Canadien de VIMY

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Le Mémorial Canadien de VIMY
Guillaume Darras                            Année universitaire 2009-2010

Master 1 Histoire de l’art et archéologie

                       Le Mémorial Canadien de VIMY
Le Mémorial Canadien de VIMY
Sommaire

Introduction :…………………………………………………………………………………………………… 2

I Contexte :………………………………………………………………………………………………………. 3

A Localisation géographique et géologique :……………………………………………………..3

B Histoire de la bataille :…………………………………………………………………………………..3

C Un monument symbole de la naissance d’une nation :…………………………………. 3

II Le monument :……………………………………………………………………………………………… 4

A L’architecte et son projet :……………………………………………………………………………..4

B La réalisation et ses difficultés :…………………………………………………………………….. 6

C Description et lecture du monument :…………………………………………………………… 7

Conclusion :…………………………………………………………………………………………………….13

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Le Mémorial Canadien de VIMY
Introduction :

 Vimy n’est pas la bataille la plus connue de la Première Guerre Mondiale en France et ce malgré le fait
que ça soit une des victoires les plus importante dans l’avancement vers la victoire de l’Entente. Son bilan
est particulièrement positif – autant que puisse l’être une bataille- au vu des gains stratégiques, des
innovations tactiques et doctrinales par rapport au cout humain.

  Vimy est cependant un nom très connue au Canada et on y trouve dans chaque ville une voie portant ce
nom, de la même manière que pour Verdun en France. En effet la bataille de Vimy marque un tournant
dans l’histoire du Canada et dans la création de la nation canadienne. Et c’est pour ça que la Nation
canadienne fit élever sur les lieux de la bataille –cédés par la France reconnaissante- un monument dédié
aux 66000 morts canadiens de la Grande Guerre. Monument qui vint grossir l’énorme ensemble
commémoratif qui vit le jour au lendemain de la guerre de 14-18.

 En effet l’un des éléments qui marquent le lendemain de la Première Guerre Mondiale fut la réapparition
à une échelle jamais vu de pratiques rappelant les traditions du trophée antique. Tradition du trophée de
bataille avec la réalisation sur l’ensemble du champ de bataille occidentale de monuments signalant soit
les lieux des batailles soit l’emplacement des nécropoles, tradition du trophée urbain avec la construction
dans chaque village de France d’un monument dédié aux morts de la commune.

 Ce phénomène s’explique par l’ampleur des pertes humaines et des destructions concentrées sur un très
petit espace. Les monuments sur site sont destinés à repérer les lieux des combats dans un paysage dont
les autres traces des évènements seront effacées, mais également à servir de tombe collective aux soldats
dont les corps n’ont jamais été retrouvés à cause de la nature du terrain et des combats. En effet la force
de l’artillerie et la multiplication des tranchées et autre abris sous-terrain, vont faire du champ de bataille
une véritable mer de boue dans laquelle vont disparaitre les corps de nombreux soldats. Les monuments
aux morts commémorent eux, la guerre dans son ensemble plutôt qu’une bataille ou une campagne en
particulier. L’ampleur du conflit couplé avec les valeurs nationales de la fin du XIXe qui exaltent le soldat
qu’il soit citoyen ou sujet, la maturité du système politique qui fait que tout individus est connu et
répertorié, auxquels s’ajoute le processus de transition démographique qui entraine une diminution de la
natalité dans les pays occidentaux. Tous ces éléments font que chaque perte est visible et
douloureusement ressenti non seulement par la famille et les amis du défunt mais aussi par le pays tout
entier. Le monument aux morts et donc le témoignage du deuil, de la reconnaissance du pays, mais surtout
de l’appartenance des morts à la Nation et par extension de l’appartenance de la communauté du défunt à
la Nation.

 Dans ce mouvement commémoratif, le mémorial de Vimy se démarque en plusieurs points : sa réalisation
s’étalant sur 16 années, ses proportions, son architecture originale et les thèmes atypiques de ses
ornements architecturaux. Nous allons à présent analyser et essayer de retranscrire la vision de l’architecte
et sa portée symbolique tout en replaçant le monument dans son contexte.

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I Le contexte :

          A Localisation géographique et géologique :

La crête de Vimy se situe à 190 km au nord de Paris, 12 km au nord d’Arras et 8 km au sud ouest de Lens.
Elle se trouve sur la bordure Est du massif de l’Artois qui s’étend du boulonnais à Bapaume au Sud-est du
Pas-de-Calais. Elle domine de ce fait la plaine de Flandre. Le massif de l’Artois se forma au tertiaire par le
soulèvement de ce qui était à l’époque le fond d’une mer. Il est constitué de roches sédimentaires
argileuses et sableuse recouvertes d’une couche de lœss aujourd’hui fortement érodée, le tout formant un
relief vallonné tombant vers l’ouest dans la mer.

         B Histoire de la bataille :

 La bataille de la crête de Vimy se déroula entre le 9 et le 12 avril 1917 sur les territoires
de Vimy et Givenchy-en-Gohelle, près de Lens dans le Pas-de-Calais.

 En 1917 la crête de Vimy est un point stratégique d’importance capitale pour l’Allemagne: non seulement
permet-elle de voir, de son sommet, tout ce qui se passe dans les tranchées défendant Arras, mais elle
protège également les mines de charbon de Lens servant grandement à l’économie de guerre allemande.
Prise au tout début de la guerre, en octobre 1914, la crête est l’enjeu de nombreux assauts par les Français
menés par Foch et par les Britanniques, le tout portant les pertes de l’Entente pour cette seule position à
plus de 150 000 hommes.

 Au printemps 1916, les Britanniques, étendant leur front de tranchées vers la Somme, relèvent les
bataillons français dans les secteurs d'Arras. Pendant l'hiver 1916-1917, des travaux considérables
d'équipement du front d'attaque sont entrepris avec notamment le creusement d’un énorme réseau de
tunnels       reliant     Arras      aux      premières      lignes     face      à      la     crête.
 Le 9 avril 1917, quatre divisions canadiennes unissent leurs forces et passent à l'assaut. Au prix de
plusieurs milliers de morts, elles réussissent à prendre le contrôle de la cote 145 le 12 avril. La victoire est
rapide      mais    coûteuse     en    vies   humaines    :    10.602   victimes   dont   3598     Canadiens...
 Cette victoire va constituer un tournant pour les forces alliées, et au Canada, créer un sentiment d'unité
dans un pays encore jeune.

         C Un monument symbole de la naissance d’une nation :

  A la veille de la Première Guerre Mondiale la population du Canada ne forme pas une nation mais deux
groupes distincts : les canadiens francophones qui considèrent qu’ils sont occupés par une puissance
étrangère et les canadiens anglophones qui se considèrent avant tout comme des sujets britanniques.
Militairement le Canada n’est pas non plus indépendant, y sont stationnés des régiments royaux relevant
directement de l’état major britannique à Londres. Ces régiments sont donc mis en état d’alerte lors de
l’ouverture des hostilités puis envoyés au front. Un premier choc va mobiliser l’opinion canadienne, c’est la
bataille de la Somme en 1916. Mal planifiée par des officiers inexpérimentés, cette opération –la plus
importante planifiée par l’état major britannique- sera un cuisant échec et une véritable hécatombe. Les
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troupes ayant été décimées (600000 hommes hors de combat), le gouvernement britannique ordonne la
conscription, ce qui entraine des mouvements de révolte en Irlande et des manifestations dans les autres
pays du dominion. Au Canada ces manifestations qui sont principalement le fait des canadiens
francophones, sont réprimées par l’armée qui ouvre le feu sur les manifestants provoquant l’indignation
de l’ensemble de la population.

  Une autre conséquence de la conscription va être la formation de régiments et de corps d’armée
nationaux. Ainsi c’est la première armée Canadienne forte de quatre divisions, qui recevra la charge de
prendre la crête de Vimy. Les officiers canadiens forts des leçons de la bataille de la Somme, vont prendre
plusieurs initiatives novatrices pour préparer la bataille. Chaque unité fût dotée de spécialistes formés à
l’utilisation du matériel allemand afin de pouvoir retourner les défenses de l’ennemi, les troupes se sont
entrainées sur une reconstitution du champ de bataille à l’arrière et un vaste réseau de tunnels partant de
Arras fut construit jusqu’aux tranchées d’attaque afin que les soldats soient le moins longtemps possible
exposés au feu ennemi. De plus il fut ordonné que les positions les plus fortes, celles ralentissant la vague
d’assaut, ne soient pas enlevées de hautes luttes ce qui entrainait toujours des pertes énormes, mais
dépassées puis cernées.

 Ainsi cette victoire majeure et beaucoup moins couteuse en vie humaine grâce aux initiatives d’officiers
canadiens, créa un immense sentiment de fierté nationale qui après guerre demanda à être immortalisé.

II Le monument :

    A L’architecte et son projet :

 C’est Walter Seymour Allward (1875-1955) un sculpteur canadien né à Toronto en 1875 qui réalisa le
mémorial de Vimy. Il commença sa carrière en travaillant comme dessinateur pour une société
d'architecture et par la suite, modela la terre cuite pour élaborer des panneaux décoratifs pour la Société
de Brique de Don Valley.

 Sa première œuvre d'envergure fût la représentation de la Paix pour le Monument de Rébellion du Nord-
Ouest au Parc de la Reine (Queen's Park) à Toronto en 1894.

 Son style commença à s’affirmer alors qu'il exécutait des commandes pour des portraits au Parc de la
Reine, sa préférence allant à des interprétations plus allégoriques comme dans son Monument aux morts
sud-africain (1904-1910) sur l'Avenue Universitaire à Toronto et le Monument de Baldwin-Lafontaine
(1907-1914) sur la Colline du Parlement à Ottawa.

  Un de ces premiers grands succès est le Monument Alexandre Graham Bell (1908-1917) à Brantford, dans
l'Ontario.

 En 1912 il gagna le projet de mémorial du Roi Édouard VII qui est maintenant installé devant la Cour
suprême d'Ottawa pour lequel seulement deux statues, la Vérité et la Justice, ont été réalisé en 1923.

 La réalisation la plus importante d'Allward reste le mémorial de Vimy en l’honneur des Canadiens tués
lors de la Première Guerre mondiale en France.

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Dans les quelques mois qui ont suivi l'Armistice du 11 novembre 1918, il avait été convenu que le Canada
se verrait octroyer par les gouvernements de la France et de la Belgique huit lieux de bataille à des fins
commémoratives, en signe de gratitude pour l'aide que le Canada leur avait apporté dans la libération de
leurs pays. Chaque site représente une contribution importante du Canada. C'est pour cette raison qu'on
avait décidé à l'origine que tous les champs de bataille devaient être traités de la même façon et que les
monuments érigés dans ces lieux devaient tous être identiques.

 C'est dans cette optique que la Commission des champs de bataille nationaux (CCBN), lance en décembre
1920 un concours national d'architecture. Le concours comprenait deux étapes. Au cours de la première
étape, seuls des dessins devaient être soumis. 160 dessins furent soumis au jury qui en retint 17. La somme
de 500 $ fût versée à chacun des artistes pour la préparation d'une maquette en plâtre.

 La plupart des projets proposés reprenaient les formes classiques rappelant les monuments antiques :
rotondes, obélisques, phares et colonne.

 Le projet soumis par Walter Allward dans le cadre du concours est toutefois si remarquable et d'une telle
originalité que le jury ne tarde pas à proposer que ce modèle ne soit pas utilisé pour les monuments
commémoratifs des huit lieux de bataille, mais qu'il serve à la conception du seul et unique Monument
commémoratif de guerre du Canada en Europe.

                                  Dessin du projet de Walter Allward

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B La réalisation et ses difficultés :

  Les travaux commencèrent en 1925, la première étape étant de préparer les fondations alors que le
terrain est gravement bouleversé par les combats. Il fallut déblayer la terre, reboucher des dizaines de
tunnels et abris, faire intervenir des démineurs pour neutraliser les engins explosifs et évacuer les
dépouilles des soldats. Une fois une large fosse dégagée, une structure en acier fût construite sur laquelle
vont être coulées 6300 verges cubes de béton (environ 4600 mètres cube) qui formeront une plate forme
destinée à recevoir le monument.

 Pendant ce temps vont commencer les préparatifs pour la construction du monument en lui-même.
L’architecte à choisi pour le monument la pierre de Seget, une pierre calcaire blanche connue pour résister
au temps, extraite uniquement dans les carrières de l’île de Brač en Croatie. Son extraction difficile et son
acheminement sous forme de blocs bruts, demanderont une année. Une fois sur place, les blocs vont être
rangés par groupe en fonction de leur position sur le monument et le travail des tailleurs de pierre
commencer à l’abri sous dans des hangars.

                                 Walter Allward à la carrière de pierre Seget, en Croatie

Pour la statuaire l’architecte va réaliser au Canada des modèles en plâtre à l’échelle 1:2 et les faire envoyer
sur le site, les sculptures elles-mêmes seront réalisées in situ ce qui nécessita pour les statues du sommet
des pylônes, la construction d’un hangar accroché à 40 mètres de hauteur.

 Le mémorial fut inauguré le 26 juillet 1932 en présence du Roi Edouard VII et d'Albert Lebrun, le
Président de la République Française.

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C Description et lecture du monument :

Le monument peut être divisé en deux parties : le socle et les pylônes.

                                         Le monument vu de l'Est

1 : Le socle :

 Le monument est orienté ouest-est de manière à ce que le grand escalier d’arrivé soit orienté face à Arras
et que les statues soient face à l’Est et à Lens.

 De part et d’autre du grand escalier ouest se trouvent deux statues : un homme et une femme en deuils.
On peut y voir le style de l’architecte fortement empreint de néo classicisme.

   Ces personnages détournent le regard comme si ils ne voulaient pas voir la personne se trouvant sur
l’escalier.

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Sur la face Est, sur le palier séparant deux petits escaliers descendant au niveau du sol, se trouve la statue
la plus imposante de l’ensemble, une représentation de la nation canadienne en pleure. Cette statue a été
réalisée dans le plus gros bloc du chantier (30 tonnes).

                    Femme voilée représentant le Canada, pleurant ses fils tombés au combat.

 Juste sous cette femme en deuil se trouve une sculpture représentant un sarcophage sur lequel ont voit
un casque de soldat britannique et une épée reposant sur un lit de feuilles d’érable symbole du Canada.

                                               Sculpture du tombeau In situ.
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Aux extrémités nord-est et sud-est du socle se trouvent deux escaliers permettant de redescendre du
monument. Aux pieds de ces escaliers se trouvent deux ensembles de statues connues sous le nom des
défenseurs.

 L’ensemble de gauche au sud, est formé de 3 statues d’hommes, deux se tenant debout fièrement alors
que le troisième est à genoux en train de briser une épée sur une pierre. Cet ensemble est appelé : Les
défenseurs, la Rupture de l’épée et rappel qu’en 1918 l’opinion mondiale était que la Guerre de 14-18 était
la dernière guerre de l’Histoire. Cependant on peut également interpréter cet ensemble comme une
métaphore de la mort, le soldat étant représenté par l’épée.

 Celui de droite au nord, représente une figure masculine se tenant debout dans une posture protectrice
avec à ses pieds 3 individus en posture de grande détresse. Cet ensemble est connue sous le nom de : Les
défenseurs, compassion du Canada pour les faibles et représente les victimes civils de la guerre. Le
protecteur n’a pas une posture dynamique, il ne cherche pas à repousser le danger, il se dresse là offrant
seulement le rempart de son corps. Ici aussi une deuxième lecture permet d’interpréter cet ensemble
comme une métaphore de la mort du soldat qui bien que là et offrant sa poitrine au danger, reste mêlé
aux victimes.

 Au-dessus de chaque groupe se trouve un canon, maintenant muet et drapé dans des branches de laurier
et d'olivier, symboles de la Victoire et de la Paix.

 Le socle lui-même a été poli et gravé des noms des 11 285 soldats canadiens disparus lors de la première
guerre mondiale.

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2 : Les pylônes :

 L’originalité de ce monument vient de ses deux pylônes s’élevant à 27 mètres de haut et formant comme
une porte, impression très forte lorsqu’on observe le monument depuis Lens car le monument se découpe
en blanc sur le font bleu du ciel.

 Ces pylônes sont ornés de huit statues : deux faisant face à l’ouest et représentant des femmes ailées et
six faisant face à l’est. Entre les deux pylônes se trouve un groupe de deux statues faisant face à l’Est. Ces
statues représentent toutes des vertus à l’exception des deux couronnant les pylônes qui représente des
idéaux.

  Il existe deux interprétations de la symbolique de cette porte qui se franchirait d‘Est en Ouest. Soit ce
serai la porte menant à un monde en paix dont seraient garantes les vertus représentées sur le monument
-mais cette interprétation donnerait une lecture incomplète du monument. Soit ce serait la porte de
l’éternité gardée par la Paix et la Justice et que ne franchissent que ceux qui ont fait preuve de vertu
durant leur vie afin d’arriver dans un monde où ils connaitront l’illumination. C’est la deuxième
interprétation que nous privilégierons.

 Face à l’Est et à la plaine des Flandres se trouve l‘ensemble de statues connût sous le nom du chœur: six
statues au sommet des pylônes et deux entre les pylônes.

 Sur le pylône Sud sont représentée l’Espoir, la Foi et la Justice qui se tient appuyée sur une épée. Leur
faisant face au Nord la Charité, l’Honneur et le Paix qui brandie vers le ciel un rameau d’olivier. La Justice et
la Paix sont ici placées dans le rôle de gardiens, les vertus se trouvant étagées en direction du sommet
donne un mouvement ascendant au regard.

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L’ensemble central représente deux hommes : le premier portant un flambeau se tient derrière le second
qui la tête rejetée en arrière, les yeux fermés, le bras droit tendu vers l’autre personnage, bombe le torse
dans une posture de sacrifice. Cet ensemble symbolise l’esprit de sacrifice transmettant le flambeau à un
camarade et fait référence à l'un des poèmes les plus célèbres de la Grande Guerre In Flanders Fields (Au
champ d'honneur), rédigé par le lieutenant-colonel John McCrae du Corps médical de l'Armée canadienne.

 Face à l’Ouest on trouve deux figures ailées sous lesquelles sont sculptés les blasons de la France, du
Canada et de la Grande Bretagne. La statue de gauche représente la connaissance tenant un livre en son
sein, celle de droite la vérité.

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3 Lecture du monument :

 Le point de départ du monument est le sarcophage; reposant sur le sol, il représente la tombe du soldat
canadien dont le défunt se lève pour franchir les portes de l’au-delà. Il doit alors emprunter l’un des
escaliers ce qui effectue une séparation entre victimes du conflit au nord et soldats au sud. Il passe alors à
coté de la Nation canadienne en pleure qui à le regard rivé sur le sarcophage, se souvenant des défunts
alors que ceux-ci la dépassent et la laissent en arrière. Le défunt doit alors gravir une volée de marches au
sommet desquelles est représenté l’ultime devoir du défunt : transmettre le flambeau à un autre, que sa
mort de soit pas oubliée mais au contraire utile. Le flambeau est brandi en direction du sommet ou se
situent les vertus, on peut imaginer que l’ultime sacrifice est présenté comme un événement effaçant les
fautes du mort. Ainsi le défunt ayant fait preuve de vertu durant sa vie ou ayant racheté ses pêchés grâce à
son sacrifice, peut alors s’avancer et franchir la porte. Il passe alors dans un autre monde où il a la
révélation des mystères de ce qui se passe après la mort mais aussi de ce qu’il n’avait jamais compris de
son vivant. Il redescend alors et continue son voyage, de ce coté il n’y a plus de tri mais un seul grand
escalier qui se dirige vers l’Ouest. Lorsqu’il l’emprunte il passe devant les formes des gens qui le pleure et
qui lui tournent le dos, lorsqu’il les dépasse ils peuvent le voir s’éloigner alors que lui-même leur tourne le
dos. Il continue alors son voyage vers l’Ouest où se situent le Canada et le soleil couchant symbole de la fin
de la vie.

Conclusion :

  Le mémorial de Vimy est un monument complexe et hautement symbolique qui se démarque clairement
des autres monuments construits à la même époque. Là où la plupart sont soit très explicites dans leur
manifestation du patriotisme au travers d’une statuaire évocatrice –nombreuses représentations de
soldats- ou au contraire très sobre et se limitent à des représentations symboliques –éléments
d’équipement militaire, symbole de la Victoire ou de la Paix- le mémorial de Vimy offre une véritable mise
en scène symbolique et métaphorique, du sacrifice des soldats et des souffrances des populations locales.
L’architecte a réussi à créer un monument puissamment évocateur qui bien qu’il gagne à être lu avec les
références appropriées, transmet parfaitement son message à l’œil non formé. Utilisant de nombreuses
figures architecturales issues du néo classicisme l’architecte a réussi à créer un monument intemporel
empreint d’une paisible solennité.

 Menacé en 1940 lors de l’invasion nazie, le monument de Vimy a survécu aux violences de la Seconde
Guerre Mondiale. Cependant à la fin des années 80 il devint évident que le monument avait besoin de
quelques travaux de restauration. Le problème est venu du fait que la carrière de Brač, seule source
possible de pierre utilisable pour les travaux, était fermée et se trouvait en Yougoslavie donc inaccessible.
Lorsque les conflits dans les Balkans se furent apaisés à la fin des années 90, le Canada négocia la
réouverture de la carrière et commanda la pierre nécessaire à la restauration. Les travaux se déroulèrent
de 2004 à 2007, ils furent terminés pour la commémoration des 90 ans de la bataille en présence de la
Reine d’Angleterre Elisabeth II.

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