Le PERP Édition 2018 Pour tout savoir du plan d'épargne retraite populaire
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Sommaire Chapitre 1 : L’importance de préparer sa retraite P. 6 Les régimes obligatoires plombés par le vieillissement de la population P.7 P.7 Les retraites complémentaires moins rentables P.8 Les taux de remplacement voués à baisser Chapitre 2 : Les avantages du PERP P.12 Un produit d’épargne ouvert à tous P.13 Une souplesse d’utilisation P.14 P.15 « l’année blanche » P.16 Des sorties possibles en capital Chapitre 3 : Les autres revenus de complément P.20 Le contrat de retraite Madelin P.22 L’immobilier P.23 L’assurance vie Glossaire 3
Les Français sont inquiets pour leur retraite et ils ont raison. Si le montant des pensions ne va pas baisser (il devrait même augmenter de 0,8% par an jusqu’en 2030 selon les projections du Conseil d’orientation des retraites), le taux de remplacement, c’est-à-dire la différence entre leur dernier salaire et la retraite qu’ils vont percevoir, a de grands risques de chuter. En d’autres termes, les pensions devraient rester à peu près au même niveau, mais la perte de revenus à la retraite va, elle, se creuser. Plusieurs raisons ex- pliquent ce phénomène. 5
Les régimes Les régimes français de retraites se portent mal à obligatoires plombés par le cause, paradoxalement, d’une bonne nouvelle : on vit vieillissement de plus en plus longtemps. Le système par répartition de la population mis en place en France à la Libération est basé sur le principe de la solidarité entre générations. Les actifs cotisent pour les retraités, sachant qu’eux-mêmes verront leurs pensions financées par leurs enfants. En clair : les « jeunes » paient la retraite des « vieux ». Or, ce mécanisme est remis en cause par le vieillisse- ment de la population. Grâce aux progrès de la mé- decine, l’espérance de vie augmente d’un trimestre tous les deux à trois ans. S’ajoute à ce phénomène celui de l’arrivée massive à la retraite des « baby-boo- mers », cette génération née après la Seconde guerre mondiale, un tiers plus nombreuse que les autres classes d’âges. Sous l’effet de ces deux évolutions démographiques, la part des plus de 60 ans dans la population française va passer de 23% en 2010 à 32% en 2060. Ce qui signifie que la France va compter près de 22 millions de retraités en 2060, contre un peu plus de 15 millions aujourd’hui. Or, la population active ne croit pas au même rythme. Elle aurait même tendance à baisser compte tenu d’une natalité moins dynamique et d’une entrée plus tardive des jeunes sur le marché du travail consécu- tive de l’allongement de la durée des études. Du coup, le nombre d’actifs diminue tandis que le nombre de pensionnés augmente, lui, fortement. Alors que l’on comptait dans les années 1960, 4 cotisants pour 1 re- traité, le ratio est tombé à 2 cotisants pour 1 retrai- té en 2010 et devrait se situer à 1,65 cotisant pour 1 retraité en 2020, 1,4 cotisant pour 1 retraité en 2040 et moins de 1,35 cotisant pour 1 retraité en 2060. Ce phénomène se traduit par moins de cotisations (les re- cettes) pour davantage de prestations (les dépenses.) Un « effet ciseau » dévastateur pour les finances des régimes de retraite. 6
Les déficits aggravés par En matière de retraites, on a longtemps privilégié la crise économique la démographie à l’économie. La crise financière de 2008 suivie de la crise des dettes souveraines de 2011 a montré que le facteur économique était presque aussi important que le vieillissement de la population. En dépit du recul de l’âge de départ à la retraite à 62 ans instauré par la loi Woerth de 2010, de l’allongement de la durée de cotisation (le nombre de trimestres exigé pour percevoir une pen- sion de base sans décote) par la loi Fillon de 2003 et la loi Touraine de 2014 ainsi que des hausses de cotisations vieillesse instaurées de 2014 à 2017, le déficit des régimes devrait ainsi encore atteindre 2 milliards d’euros en 2020, selon les projections du Conseil d’orientation des retraites (COR). Les retraites Le vieillissement de la population aggravé par le complémentaires « papy-boom », qui entraîne une envolée des pres- moins rentables tations n’est pas l’apanage des seuls régimes de re- traite de base. Le phénomène impacte de la même manière les régimes de retraite complémentaire. La situation est particulièrement tendue pour les ré- gimes complémentaires des salariés cadres (Agirc) et des salariés cadres et non cadres (Arrco). Durant les Trente Glorieuses, ces régimes, gérés par les par- tenaires sociaux, ont eu tendance à être généreux, distribuant par exemple des points de retraite com- plémentaire gratuits. Ils se retrouvent aujourd’hui à devoir verser des pensions qui peuvent quelquefois être très élevées. Or, contrairement aux régimes de base, leurs statuts ne leur permettent pas d’avoir re- cours à l’emprunt. Ne pouvant pas augmenter indéfiniment les niveaux de cotisation et se refusant à réduire les presta- tions, patronat et syndicats n’ont d’autre choix que 7
de baisser le rendement en jouant sur la valeur du point. Celui-ci devrait être abaissé à 6% dans le futur régime unifié Agirc-Arrco mis en place au 1er janvier 2019, contre 6,5% actuellement. Un impact impor- tant sachant que les pensions servies par l’Agirc et l’Arrco représentent en moyenne 30% de la retraite globale d’un non-cadre et 60% de celle d’un cadre. Les taux Prévoir les taux futurs de remplacement relève de de remplacement la boule de cristal tant ils dépendent d’éléments voués à baisser qui peuvent évoluer. Ainsi, une crise économique ou à l’inverse, une forte croissance, peut changer la donne. Idem si une réforme instaure un nouveau recul de l’âge de départ à la retraite (même si Emma- nuel Macron a exclu une telle piste jusqu’ici). En revanche, il paraît difficile de revenir sur le vieil- lissement de la population, ou sur la baisse de ren- dement des retraites complémentaires qui ne sera jamais rattrapée. Enfin, il faut prendre en compte le mode de calcul des pensions qui varie d’un régime à un autre. Ainsi, en l’état, les niveaux de remplacement des agents de la fonction publique et des régimes dits « spéciaux » (EDF, SNCF, RATP...) ne devraient guère bouger. Dans le secteur public, le taux plein (sans dé- cote) représente 75% (voire 80% dans certains cas) des traitements perçus durant les six derniers mois de carrière. Il n’existe pas de régime complémen- 8
taire dans le public. Pour toutes ces raisons, le taux de remplacement des agents publics devrait dans les années à venir se situer entre 70% et 75%. La situation devrait être moins favorable pour les sala- riés du privé. Non seulement le taux plein de la retraite de base est fixé à 50% mais ce sont les 25 meilleures années de carrière qui sont prises en compte. Obtenir une pension de base sans décote va être de plus en plus difficile à atteindre compte tenu des périodes de chômage et de l’allongement des trimestres requis de cotisation instauré par la réforme des retraites de 2014 (la durée d’assurance va passer de 41,5 à 43 ans d’ici 2035). Sans oublier la baisse, comme on l’a vu, des ren- dements des retraites complémentaires Agirc et Arrco. Le taux de remplacement global des non cadres pour- rait être abaissé à 70% et à 50% pour les cadres. Le cas des professions libérales (médecins, avocats, notaires, architectes, experts-comptables...) est particulier. Chaque famille de libéraux dispose de sa propre caisse de retraite. Il en existe 11 dont les paramètres (niveaux de cotisation, mode de calcul des pensions et niveaux de prestation) diffèrent no- tamment pour les régimes complémentaires. Si les projections sont encore plus difficiles à réaliser que pour les autres actifs, leurs taux de remplacement devraient avoisiner 40% à 50%. En définitive, c’est la situation des travailleurs indé- pendants (artisans, commerçants, exploitants agri- coles, chefs d’entreprise) qui paraît la plus sombre. Leur niveau de cotisation est peu élevé et ils disposent depuis peu d’un régime complémentaire. Leurs taux de remplacement pourraient se limiter à 40%, voire à 35%, de leurs derniers revenus professionnels. 9
Les avantages du PERP 10
Le Plan d’épargne retraite populaire (PERP) a été ins- tauré par la loi Fillon de 2003. Comme tous les pro- duits d’épargne retraite, il prévoit une sortie en rente viagère (servie jusqu’au décès) en vue de se consti- tuer un complément de revenus à la retraite qui viendra utilement s’ajouter aux pensions de vieillesse obligatoires. Le PERP prévoit toutefois des possibili- tés de sortie en capital. Surtout, ces plans sont ou- verts à tous, proposent une grande liberté de verse- ments, offrent des déductions fiscales intéressantes et présentent des cas de déblocages anticipés. 11
Un produit d’épargne Contrairement à Préfon Retraite réservé aux fonction- ouvert à tous naires ou aux contrats de retraite Madelin destinés aux indépendants et aux professions libérales, le PERP peut être souscrit par n’importe qui. Même les inactifs (étudiants, demandeurs d’emploi, parent au foyer, re- traité) ont le droit d’en ouvrir un. Mieux : les parents ont la possibilité d’adhérer à un plan au nom de leurs enfants mineurs. On peut en posséder plusieurs. Il est possible de cumuler un PERP avec n’importe quel autre pro- duit d’épargne retraite. Par exemple, en plus de son contrat Madelin, un commerçant est autorisé à ad- hérer à un PERP. Idem pour un salarié bénéficiaire d’un dispositif d’épargne retraite collective (article 39, article 83...). Il n’y a pas de plafond d’encours contrai- rement au Livret A ou au PEA. Juridiquement, un PERP est un contrat d’assurance vie de groupe souscrit par un Groupement d’épargne re- traite populaire (GERP). Il peut s’agir d’un contrat mono- support en euros, d’un contrat multisupports composé d’un compartiment en euros et d’un compartiment en unités de compte (UC) ou d’un contrat en points (les co- tisations sont transformées en points). Les fonds et les supports en euros logés dans des PERP offrent, comme dans l’assurance vie « classique », une garantie en ca- pital au moins égale aux sommes versées nettes de frais et les intérêts générés sont définitivement acquis (grâce à l’« effet cliquet »). En revanche, à la différence des contrats d’assurance vie, les sommes épargnées dans un PERP peuvent être transférées dans un nouveau PERP (y compris chez un autre assureur). Un contrat Madelin, un contrat Préfon Retraite et un article 83 peuvent éga- lement être transférés vers un PERP. Un mécanisme qui peut s’avérer utile lorsque, par exemple, un arti- san devient salarié et n’a plus le droit, à ce titre, d’ali- menter son contrat Madelin. 12
Une souplesse d’utilisation L’épargnant dispose de plusieurs options pour ali- menter son PERP. Il peut choisir des versements pro- grammés. Les cotisations peuvent alors être effec- tuées à un rythme mensuel, trimestriel, semestriel ou annuel. L’assuré peut également effectuer des ver- sements libres, c’est-à-dire qu’il verse quand il veut les sommes du montant de son choix. Il a même la possibilité de ne pas alimenter son PERP dans l’année même s’il est conseillé de cotiser régulièrement pour lisser son effort d’épargne dans le temps. Tous les ans, l’adhérent reçoit notamment une in- formation sur la rente viagère susceptible de lui être versée à la fin de l’adhésion estimée en fonction des versements effectués ainsi que sur les conditions du transfert possible sur un autre PERP. Au moment de la conversion de son capital en rente viagère, l’assuré peut souscrire à une option de réversion. Celle-ci per- met au bénéficiaire expressément désigné de per- cevoir la rente du souscripteur au décès du rentier. L’option peut porter sur un taux compris entre 1% et 100% de la rente. Le bénéficiaire peut être le conjoint, le partenaire de PACS ou toute autre personne au choix de l’adhérent. La rente de réversion peut également prendre la forme d’une rente temporaire d’éducation. Au dé- cès du rentier, ses enfants mineurs à cette date per- çoivent une rente jusqu’à leur 25ème anniversaire. 13
Des déductions fiscales La fiscalité du PERP est particulièrement avantageuse, importantes notamment pour les hauts revenus. Ce type de contrat donne la possibilité de déduire de ses revenus à décla- rer à l’administration fiscale l’ensemble des versements effectués durant l’année. La déduction est toutefois li- mitée à un certain plafond. Ce plafond est égal au plus élevé des deux montants suivants : - 10% des revenus d’activité professionnelle de l’année précédente (N-1) nets de frais professionnels et des co- tisations à caractère social, limités à 8 plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) de l’année N-1 OU -10% du PASS de l’année N-1 si la formule de calcul est plus avantageuse ou si l’assuré ne dispose pas de reve- nus professionnels. Ainsi, pour les cotisations versées en 2018 sur un PERP, la déduction fiscale se base sur le PASS de 2017 (fixé à 39.228 euros). L’assuré pourra déduire dans sa déclara- tion 2019, portant sur ses revenus 2018, au minimum 3.922 euros (10% du PASS 2017) et au maximum 31.382 euros (10% x 8 x PASS 2017). Le plafond du PERP est individuel, mais peut être dou- blé dans le cas d’un couple marié ou pacsé soumis à imposition commune. L’enveloppe fiscale grimpe alors à 62.764 euros (31.382 x 2) au titre de la déclara- tion 2019. Mieux : le plafond peut être « mutualisé ». Ainsi, si l’un des membres du couple n’atteint pas son plafond, il peut faire bénéficier à son conjoint ou son partenaire de PACS du reliquat de son propre pla- fond non utilisé. Par ailleurs, si l’adhérent d’un PERP n’a pas utilisé la totalité de ses déductions fiscales, au titre d’une année, il peut reporter le solde disponible sur les trois années suivantes. 14
À savoir : le plafond de déduction offert par le PERP n’est pas comptabilisé dans le seuil du plafonnement des niches fiscales de 10.000 euros par an. Il s’ajoute ainsi aux déductions d’impôt pour, par exemple, l’emploi d’un salarié à domicile ou l’investissement dans un dispositif d’immobilier partiellement défiscalisé (Pinel, Malraux...). Les rentes versées dans le cadre d’un PERP ne donnent pas lieu à un avantage fiscal particulier. Elles sont consi- dérées, au même titre que les pensions de retraite, comme un revenu de remplacement. Elles sont donc soumises à l’impôt sur le revenu au barème progressif après un abattement de 10%. Les déductions fiscales des PERP A compter du 1er janvier 2019, l’impôt sur le revenu (IR) durant « l’année blanche » sera prélevé directement sur les salaires, les traitements des fonctionnaires, les allocations chômage ou encore les retraites. Ce mécanisme, déjà en vigueur dans certains pays, vise à éviter le décalage entre la perception des re- venus et leur imposition. Les revenus perçus en 2019 se- ront ainsi imposés en 2019 et non en 2020 comme cela aurait été le cas si le système actuel avait perduré. Comme les revenus de 2017 sont, eux, imposés en 2018, les revenus de 2018 ne seront pas taxés (hor- mis les revenus exceptionnels comme les indemnités de licenciement ou de départ à la retraite) pour éviter une double imposition des contribuables en 2019. Du coup, les cotisations versées sur un PERP en 2018 ne devraient pas en théorie être déductibles des revenus 2018. Pour inciter les Français à quand même épar- gner pour leur retraite, un dispositif temporaire a été mis en place. 15
L’avantage fiscal est maintenu à condition que le sous- cripteur du PERP ait cotisé en 2017 et que ses cotisa- tions versées en 2018 soient inférieures à celles ver- sées en 2017 et 2019. Cette double contrainte a été instaurée pour limiter les risques d’optimisation fiscale. Par ailleurs, c’est seulement la moyenne des verse- ments effectués en 2018 et en 2019 qui sera prise en compte pour le calcul des déductions au titre de 2019. Plus précisément, au regard de la déclaration 2019 (sur les revenus de 2018) et de la déclaration 2020 (sur les revenus de 2019), un correctif sera adressé aux assurés en septembre 2020 intégrant la déduction calculée sur la moyenne des cotisations versées en 2018 et en 2019. Les sorties possibles en capital Depuis la réforme des retraites de 2010, il est possible de débloquer au moment du départ à la retraite 20% de l’encours de son PERP en capital, les 80% restants donnant lieu au versement d’une rente viagère. Si la rente est inférieure à 40 euros par mois (ou 120 euros par trimestre ou 480 euros par an), l’assuré peut de- mander à percevoir à la place un capital. Le PERP est également le seul produit d’épargne re- traite individuelle à proposer une sortie à la retraite à 100% en capital en cas de primo-accession d’une rési- dence principale. Pour profiter de cette option, l’adhé- rent au contrat devra impérativement ne pas avoir été propriétaire de sa résidence principale au cours des deux années précédant le dénouement du plan. Cette condition n’est pas nécessaire si l’assuré ou un des futurs occupants du logement est titulaire de la carte d’invalidité, bénéficie d’une allocation aux adultes han- dicapés (AAH) ou a été victime d’une catastrophe ayant conduit à rendre inhabitable de manière définitive sa résidence principale. 16
Le PERP peut être débloqué avant la retraite si l’adhé- rent doit faire face à des « coups durs ». L’épargne ver- sée sur ces plans peut ainsi être récupérée en cas d’in- validité de 2ème ou 3ème catégorie, de décès du conjoint ou du partenaire de PACS, d’expiration des droits aux allocations chômage en cas de licenciement ou de fin de mandat social depuis plus de deux ans, de surendet- tement ou de cessation d’activité non salariée à la suite d’un jugement de liquidation judiciaire. La loi anti-corruption, dite « loi Sapin 2 » (du nom de l’ex-ministre de l’Economie et des Finances Michel Sa- pin), promulguée le 10 décembre 2016, a instauré un sixième cas de déblocage exceptionnel pour les PERP. Celui-ci porte sur les plans dont la valeur de rachat n’ex- cède pas 2.000 euros. Deux autres critères doivent être remplis : le PERP ne doit pas être alimenté depuis au moins quatre ans (ou, si le plan prévoit des versements réguliers, doit avoir été ouvert il y a au moins quatre ans) et l’assuré doit justifier d’un niveau de ressources lui permettant de bénéficier du dégrèvement de la taxe d’habitation. 17
Les autres revenus de complément 18
Le contrat de retraite Madelin s’avère très intéres- sant pour les travailleurs non-salariés (TNS). D’une manière générale, l’immobilier et l’assurance vie sont considérés comme de bons placements pour com- penser la baisse des revenus à la retraite. 19
Le contrat de retraite Madelin Les contrats de retraite Madelin constituent l’un des dispositifs mis en place par la loi du 11 février 1994, dite « loi Madelin », en référence à Alain Madelin, le mi- nistre chargé des PME, du Commerce et de l’Artisanat sous le gouvernement d’Edouard Balladur. Ils visent à permettre aux TNS de se constituer un complément de revenu à la retraite. Comme pour le PERP, il s’agit d’un contrat d’assurance vie monosupport en euros, multi- supports ou en points, dont la sortie se fait en rentes viagères au moment du départ à la retraite. Ces contrats sont réservés aux artisans, commerçants, professions libérales et dirigeants de sociétés. Les conjoints collaborateurs, c’est-à-dire les époux, épouses ou partenaires de PACS du TNS, qui travaillent pour lui sans être rémunérés, ni posséder de parts dans l’en- treprise, sont autorisés à souscrire un contrat Madelin. Les contrats Madelin agricole sont plus spécifiquement destinés aux non-salariés agricoles (chefs d’exploita- tion, collaborateurs agricoles, aides familiaux). Comme les PERP, ils sont « transférables » d’un assu- reur à un autre. Les indépendants et professions libé- rales peuvent en souscrire plusieurs ou les cumuler avec d’autres produits d’épargne retraite. Des déblo- cages anticipés sont possibles dans certains cas (fin des droits au chômage, invalidité, surendettement, décès du conjoint, cessation d’activité suite à une liquidation judiciaire, absence de contrat de travail ou de mandat social depuis deux ans, situation qui le justifie selon le président du tribunal de commerce). Les versements donnent accès à des déductions fis- cales plafonnées à 10% du bénéfice imposable dans la limite de 8 PASS de l’année N (et non de l’année N-1 comme pour le PERP) et majorées de 15% de la frac- tion du bénéfice comprise entre une et huit fois le PASS de l’année N. Avec un PASS 2018 de 39.732 euros, les TNS pourront déduire de leurs revenus professionnels jusqu’à 73.503 euros. 20
Attention : contrairement au PERP, l’avantage n’est pas cumulable dans le cas d’un couple soumis à une décla- ration commune et si l’enveloppe de déduction n’est pas entièrement utilisée, le reliquat ne peut pas être repor- té. Par ailleurs, les cotisations du Madelin sont beaucoup moins souples que celles du PERP. Le souscripteur doit s’engager à verser régulièrement une prime. Celle-ci peut être annuelle, trimestrielle, se- mestrielle ou mensuelle. Le montant de la cotisation obligatoire est fixé au moment de la souscription. Il évo- lue au même rythme que le PASS qui est réévalué tous les ans. L’assuré peut décider d’augmenter ses primes jusqu’à 15 fois le montant défini. Si la cotisation annuelle est de 100 euros, le plafond sera ainsi de 1.500 euros. Si les primes ne sont pas versées, le contrat est suspendu. À côté des cotisations obligatoires, l’assuré peut effec- tuer des versements facultatifs (ou « libres ») à tout mo- ment. Leur montant ne peut, toutefois, pas dépasser celui des primes obligatoires. Le TNS a aussi la possibilité de racheter les cotisations au titre des années durant lesquelles il a exercé une ac- tivité non salariée sans disposer d’un contrat de retraite Madelin. Tous les contrats ne prévoient pas de rachat dit « Madelin », celui-ci devant être effectué auprès de l’as- sureur. Les conjoints collaborateurs peuvent également racheter des années de cotisation. Il n’est pas possible de racheter plus d’une année par an. Enfin, si le TNS de- vient salarié, il n’a plus le droit de cotiser à son contrat Madelin. 21
L’immobilier Acquérir sa résidence principale constitue la première préparation à la retraite. Alors que le paiement d’un loyer peut représenter jusqu’à 50% du budget d’un mé- nage parisien, ne plus à avoir à en verser au moment de la retraite permet de compenser la baisse de reve- nus après la vie active. Posséder son appartement ou sa maison, c’est également s’assurer de ne pas devoir déménager à la retraite (un événement souvent mal vécu par les personnes âgées) parce que son bailleur a décidé de vendre ou d’occuper son bien. Détenir son logement, c’est aussi la garantie de pos- séder un patrimoine qui peut prendre de la valeur avec les années et qui permet d’être solvable vis-à-vis des banques. De plus en plus de retraités comptent sur la vente de leur bien immobilier pour payer leur hébergement en maison de retraite. Certains optent pour la vente en viager qui leur permet de bénéficier d’une rente viagère qui s’ajoute à leur retraite de base et complémentaire. D’autres, aux moyens financiers plus importants, se lancent dans l’immobilier locatif qui leur permet de percevoir des loyers. Bref, la pierre est considérée comme un bon investissement, notam- ment pour financer sa retraite. Reste qu’être propriétaire ne signifie pas ne plus avoir de charges à payer. Outre la taxe foncière, les frais de syndic et/ou de copropriété, il faut quelque fois faire face à de grosses dépenses comme le remplacement d’une chaudière, la réfection d’un toit ou un ravale- ment de façade. Sans parler du nombre croissant de normes de sécurité et d’isolation à respecter. Or, les retraités ont tout intérêt à entretenir et maintenir conforme leur bien immobilier s’ils souhaitent un jour le vendre à un bon prix. 22
L’assurance vie Alliant selon les supports choisis, sécurité ou rendement, offrant, souplesse, liquidité et fiscalité allégée, l’assurance vie est bien adaptée à la préparation à la retraite. D’au- tant qu’il est possible de choisir à tout moment de sortir du contrat en rentes viagère (la décision, en revanche, est irrévocable). En outre, les assurés peuvent souscrire parfois à une option dépendance qui leur permet de bé- néficier d’une majoration en cas de perte d’autonomie. Dans un objectif d’épargne sécurisée, il est conseillé d’opter pour un fonds en euros. Ces fonds, composés en moyenne à 80% d’obligations, offrent une garantie sur le capital et, grâce à un mécanisme dit « cliquet », les inté- rêts annuels sont définitivement acquis. Ils sont logés dans les contrats monosupport ou consti- tuent le compartiment euros des contrats multisup- ports. Majoritairement investis dans des obligations d’Etat, les fonds euros voient leur rémunération s’éro- der d’année en année sous l’effet de la baisse des taux d’intérêt. En l’espace de dix ans, le rendement moyen de ces supports a été divisé par plus de quatre et de- vrait être inférieur à 1,50% en 2017, selon les prévisions du cabinet Facts & Figures. Parallèlement, les unités de compte (UC), composées de Sicav, FCP ou « trackers », eux-mêmes principalement investis en actions ou en obligations, permettent, en pé- riode de hausse des marchés financiers, de doper la per- formance des contrats multisupports. Les UC peuvent même contenir de l’immobilier (SCI, SCPI, OPCI). Reste que contrairement au fonds euros, le capital des UC n’est pas garanti par l’assureur et il existe un risque de perte en capital. 23
Le souscripteur peut choisir entre plusieurs modes de gestion proposés dans les contrats multisupports : gestion « profilée » (l’assureur gère le portefeuille en fonction du profil de risque choisi), gestion libre (l’as- suré gère lui-même ses actifs), gestion à horizon ou « pilotée » (le portefeuille évolue en fonction de l’âge du souscripteur avec des placements de moins en moins risqués dans le temps) ou la gestion sous mandat (dé- légation à un professionnel). Autre grand avantage de l’assurance vie : le capital est disponible à tout moment. Il est possible de réaliser des rachats totaux ou partiels n’importe quand en cours de contrat. L’assurance vie offre une fiscalité avantageuse, pour l’instant, préservée. A compter de huit ans de déten- tion d’un contrat, les gains (intérêts annuels du fonds euros et éventuelles plus-values des UC) bénéficient d’un abattement de 4.600 euros pour une personne seule et de 9.200 euros pour un couple marié ou pacsé déclarant en commun ses revenus. Pour les primes versées avant le 27 septembre 2017, l’assuré peut choisir que les gains en cas de rachat soient intégrés dans ses revenus à déclarer ou opter pour un prélèvement forfaitaire libératoire (PFL), plus intéressant s’il paye beaucoup d’impôts. D’autant que le taux du PFL est dégressif en fonction de l’ancienne- té du contrat. Pour un contrat ouvert entre 0 et 4 ans, le prélèvement s’élève à 35%. Il tombe à 15% pour les contrats souscrits de 4 à 8 ans et à 7,5% pour ceux dé- tenus depuis plus de 8 ans. 24
Pour les gains issus de rachats effectuées à partir du 1er janvier 2018 et des primes versées à compter du 27 septembre 2017, le prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 30% (englobant l’impôt sur le revenu et les pré- lèvements sociaux à 17,2%) s’applique pour les contrats de moins de 8 ans et pour les souscripteurs de plus de 8 ans dont le montant des cotisations (tous contrats confondus) excède 150.000 euros. L’option du barème progressif à l’impôt sur le revenu est possible dans les deux cas. Pour les assurances vie de plus de 8 ans et de moins de 150.000 euros d’encours, le PFL à 7,5% demeure. Ce qui fait un taux de prélèvement global de 24,7% en comp- tant les prélèvements sociaux à 17,2%. En matière successorale, l’assurance vie s’avère égale- ment très intéressante. Le souscripteur peut désigner autant de bénéficiaires qu’il veut et pas forcément les membres de sa famille. Surtout, un abattement de 152.500 euros s’applique à chacun des bénéficiaires (à condition que le souscripteur défunt ait réalisé des versements sur le contrat avant 70 ans) et tout ceci en franchise de droits de succession. 25
Glossaire 26
Glossaire Adhérent Personne morale ou physique qui souscrit un contrat. Article 39 Retraite supplémentaire d’entreprise à prestations A définies. Article 83 Retraite supplémentaire d’entreprise à cotisations définies. Bénéficiaire Personne, désignée par l’intermédiaire de la « clause B bénéficiaire », bénéficiant du versement d’une partie ou de la totalité de la rente du souscripteur d’un PERP ou du capital dans le cas de l’assurance vie. Cotisation Somme payée par le souscripteur en contrepartie des garanties accordées par l’assureur. Contrat de retraite Madelin Dispositif individuel d’épargne exclusivement dédié à la retraite destiné aux travailleurs non-salariés. C Contrat de retraite Madelin agricole Dispositif individuel d’épargne exclusivement dédié à la retraite réservé aux travailleurs non-salariés agri- coles (chefs d’exploitation, collaborateurs agricoles, aides familiaux). Décote Diminution du taux de la pension de retraite de base pour les personnes ayant travaillé en deçà de la durée D d’assurance demandée (le nombre de trimestres de cotisation requis selon son année de naissance). Dépendance Incapacité physique définitive et permanente d’effec- 27
tuer seul(e) certains actes essentiels de la vie courante (se lever, se laver, s’habiller, se déplacer, se nourrir). Effet « cliquet » Performances distribuées au titre d‘un exercice défini- E tivement acquises, quelle que soit ensuite l’évolution des marchés financiers. Epargne retraite Contrats individuels ou collectifs permettant la consti- tution d’un capital pour la retraite. Fonds euros F Composés majoritairement d’obligations, ces sup- ports sont sans aucun risque financier. Invalidité (incapacité permanente) I Diminution permanente et définitive du potentiel physique ou psychique d’une personne l’empêchant de travailler. PASS (Plafond annuel de la Sécurité sociale) Montant déterminé chaque année par la Sécurité so- ciale et servant à calculer le montant maximal de cer- P taines prestations versées par cet organisme. PERP (Plan d’épargne retraite populaire) Dispositif individuel d’épargne exclusivement dédié à la retraite ouvert aux actifs et inactifs. Rachat (retrait) Opération vise à retirer tout (rachat total) ou par- R tie (rachat partiel) de l’épargne capitalisée dans un contrat d’assurance vie. Rente d’éducation Rente versée à un enfant à charge d’un assuré décédé jusqu’à sa majorité ou jusqu’à la fin de ses études. 28
Rente viagère Revenu versé périodiquement à l’assuré jusqu’à T son décès. Réversion Attribution d’une fraction des droits de l’assuré décé- dé à ses ayants droit. Souscripteur S Personne physique ou morale qui signe le contrat d’assurance aux conditions générales et particulières du contrat. Taux plein Taux de la pension de retraite de base calculé sans décote. T TNS (Travailleurs non-salariés) Terme regroupant les artisans, les commerçants, les chefs d’entreprise, les professions libérales et les exploitants agricoles. UC (unité de compte) Support d’investissement proposé dans le cadre de U l’assurance vie et principalement composé de parts de FCP (Fonds commun de placement) ou de Sicav (Société d’investissement à capital variable). 29
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Mutuelle Mutuelled’épargne d’épargneà àtaille taillehumaine humaine LaLaCarac Caracpropose proposedes dessolutions solutionsfinancières financièresqui quis’adressent s’adressent à àtoutes toutesleslespersonnes personnessoucieuses soucieusesdedeperformance performanceetet d’intégrité d’intégrité dans danslala gestion gestion dede leur leur capital. capital. Garante Garanteà àlalafois foisdedeleur leurintérêt intérêtcollectif collectifetetindividuel, individuel,elle elle incarne incarneununmodèle modèlepertinent pertinentqui quifait faitdedeses sesadhérents adhérentsdes des acteurs acteursààpart partentière entière dedelala gouvernance. gouvernance. LaLaCarac Caracgère gèreaujourd’hui aujourd’hui11,2 12 11,2milliards milliardsd’euros d’eurosd’actifs d’actifsetet conseille conseille près près dede349 349 7000 000adhérents. adhérents. LeLesens sensdes desresponsabilités responsabilités Dotés Dotésd’une d’unesolide solideexpertise expertiseenengestion gestionpatrimoniale, patrimoniale,les les conseillers conseillersmutualistes mutualistesdedelalaCarac Caracvous vousaccompagnent accompagnent à àchaque chaquegrande grandeétape étapededevotre votrevie. vie.IlsIlsvous vousapportent apportent ainsi ainsides desréponses réponsesprécises précisesetetadaptées adaptéesenenrespectant respectant rigoureusement rigoureusement vos vosintérêts intérêts etet ceux ceuxdedevosvos proches. proches. Un Unservice servicededequalité qualitéetetdedeproximité proximité Avec Avecsessesagences agencesréparties répartiessur surtoute toutelalaFrance Franceetetses ses conseillers conseillersmutualistes mutualistesitinérants, itinérants,lalaCarac Caracvous vousapporte apporteunun véritable véritableservice service dede qualité qualité etet dede proximité. proximité. Pour Pourtoute touteinformation informationcomplémentaire complémentaire: : ààpropos proposde de Visitez Visitez nos nos sites sites Internet, Internet, ououcontactez contactez unun conseiller conseiller Carac Carac mutualiste mutualisteCarac Carac auau 00969 969 3232 5050 50. 50. la la www.carac.fr www.carac.fr www.epargnonssolidaire.fr www.epargnonssolidaire.fr Facebook Facebook/ carac.epargne / carac.epargne Flashez Flashez lele code codeci-dessous ci-dessous pour pour retrouver retrouverlala Carac Carac sur sur votre votre mobile mobile 31
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