ET LA PARTICIPATION DU SIAM À L'EXPOSITION UNIVERSELLE EN 1867 - TU e-Thesis

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ET LA PARTICIPATION DU SIAM À L'EXPOSITION UNIVERSELLE EN 1867 - TU e-Thesis
Le Royaume de Siam PAR AMÉDÉE GRÉHAN
       ET LA PARTICIPATION DU SIAM
   À L’EXPOSITION UNIVERSELLE EN 1867

                    PAR

          MLLE VASSANA WONGPAKDEE

CE MÉMOIRE FAIT PARTIE DES ÉTUDES SUPÉRIEURES
            DU MASTER ÈS LETTRES,
       SECTION DES ÉTUDES FRANÇAISES
         FACULTÉ DES ARTS LIBÉRAUX
           UNIVERSITÉ THAMMASAT
           ANNÉE ACADÉMIQUE 2016
    COPYRIGHT DE L’UNIVERSITÉ THAMMASAT

                                          Ref. code: 25595506031052DJI
ET LA PARTICIPATION DU SIAM À L'EXPOSITION UNIVERSELLE EN 1867 - TU e-Thesis
Le Royaume de Siam PAR AMÉDÉE GRÉHAN
       ET LA PARTICIPATION DU SIAM
   À L’EXPOSITION UNIVERSELLE EN 1867

                    PAR

          MLLE VASSANA WONGPAKDEE

CE MÉMOIRE FAIT PARTIE DES ÉTUDES SUPÉRIEURES
            DU MASTER ÈS LETTRES,
       SECTION DES ÉTUDES FRANÇAISES
         FACULTÉ DES ARTS LIBÉRAUX
           UNIVERSITÉ THAMMASAT
           ANNÉE ACADÉMIQUE 2016
    COPYRIGHT DE L’UNIVERSITÉ THAMMASAT

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ET LA PARTICIPATION DU SIAM À L'EXPOSITION UNIVERSELLE EN 1867 - TU e-Thesis
Le Royaume de Siam PAR AMÉDÉE GRÉHAN
       AND THE PARTICIPATION OF SIAM
       IN UNIVERSAL EXPOSITION IN 1867

                      BY

           MISS VASSANA WONGPAKDEE

A THESIS SUBMITTED IN PARTIAL FULFILLMENT OF THE
REQUIREMENTS FOR THE DEGREE OF MASTER DEGREE
           OF ARTS IN FRENCH STUDIES
            FACULTY OF LIBERAL ARTS
            THAMMASAT UNIVERSITY
              ACADEMIC YEAR 2016
      COPYRIGHT OF THAMMASAT UNIVERSITY

                                           Ref. code: 25595506031052DJI
ET LA PARTICIPATION DU SIAM À L'EXPOSITION UNIVERSELLE EN 1867 - TU e-Thesis
ET LA PARTICIPATION DU SIAM À L'EXPOSITION UNIVERSELLE EN 1867 - TU e-Thesis
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Sujet de mémoire                      Le Royaume de Siam PAR AMÉDÉE GRÉHAN
                                      ET LA PARTICIPATION DU SIAM À
                                      L’EXPOSITION UNIVERSELLE EN 1867
Auteur                                Mlle Vassana WONGPAKDEE
Degré                                 Master ès Lettres
Faculté/Université                    Section des Études Française
                                      Faculté des Arts Libéraux
                                      Université Thammasat
Directrice de recherche               Suthisa ROJANA-ANUN, Ph.D
Année académique                      2016

                                          RÉSUMÉ

            La participation du Royaume de Siam à l’Exposition universelle de Paris
en 1867 sous l’autorité d’Amédée Gréhan, Consul du Siam en France, a permis de
faire connaître le Royaume de Siam sous Rama IV aux yeux du monde occidental.
            Notre travail de recherche, nous a permis de comprendre les différents
intérêts du roi Mongkut appelé Rama IV, pour préserver l’indépendance et la liberté
de son royaume au centre d’un Extrême Orient en cours d’être colonisé par des
nations européennes. Nous nous sommes intéressés à la vie et à l’œuvre d’Amédée
Gréhan, un Français quelque peu oublié de l’Histoire qui joua un rôle important dans
la relation entre la France et le Siam.

Mots clés : Exposition Universelle, Amédée Gréhan, Royaume de Siam, Rama IV,
Relation Franco-Siamoise

                                                                          Ref. code: 25595506031052DJI
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Thesis Title                           Le Royaume de Siam BY AMÉDÉE GRÉHAN
                                       AND THE PARTICIPATION OF SIAM IN
                                       UNIVERSAL EXHIBITION IN 1867
Author                                 Miss Vassana Wongpakdee
Degree                                 Master of Arts in French
Major Field/Faculty/University         French Studies
                                       Faculty of Liberal Arts
                                       Thammasat University
Thesis Advisor                         Suthisa Rojana-Anun, Ph.D.
Academic Years                         2016

                                     ABSTRACT

               The participation of the Kingdom of Siam in the Universal Exhibition of
Paris in 1867 under the command of Amédée Gréhan, Consul of Siam in France,
made it possible to make known the Kingdom of Siam under Rama IV in the eyes of
the Western world.
               Our research has brought to light the different interests of King Mongkut
called Rama IV, to preserve his independence and his freedom in the center of a Far
East very colonized by European nations wanting more and more oppressing to his
kingdom. We were interested in the life and work of this forgotten Frenchman of
History who played an important role in the relationship between these two worlds,
Amédée Gréhan.

Keywords: Universal Exhibition, Amédée Gréhan, Kingdom of Siam, Rama IV,
Franco-Siamese Relationship

                                                                             Ref. code: 25595506031052DJI
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                               REMERCIEMENTS

             J’aimerais adresser ici mes remerciements les plus sincères et témoigner
ma profonde reconnaissance à ma directrice de mémoire Madame Suthisa ROJANA-
ANUN et Monsieur Frédéric CARRAL mon correcteur de mémoire, pour le temps
consacré à relire et à corriger ce travail de recherche. Je souhaiterais leur exprimer
toute ma gratitude pour m’avoir guidée et accompagnée tout au long de ma démarche.
             Je voudrais particulièrement remercier et témoigner toute ma sympathie à
madame le Professeur associé Sirajit DEJAMONCHAI, qui me fait l’honneur de
présider ce jury ainsi qu’à madame le Professeur assistant Sukanya NANTHASILP,
membre du jury pour leur disponibilité et leurs précieux conseils.
             Mes profonds remerciements s’adressent aussi à tous les professeurs du
département de français de la Faculté des Arts Libéraux de l’Université Thammasat et
tous les professeurs du département de français de la Faculté des Sciences Humaines
et Sociales de l’Université de Khon Kaen pour leurs encouragements et leur
sympathie.
             Un grand merci à mes parents, à mes sœurs et à l’ensemble de ma famille
qui m’ont toujours soutenue dans la réalisation de mes projets. Merci pour votre aide
pendant toutes ces années.
             Je voudrais adresser mes profonds remerciements à mes camarades des
Études françaises de Thammasat qui m’ont toujours encouragée pendant toutes ces
années ainsi qu’à mes amis d’ici et d’ailleurs.
             Sans la présence des personnes nommées ci-dessus, ce mémoire n’aurait
jamais vu le jour.

                                                            Vassana WONGPAKDEE

                                                                           Ref. code: 25595506031052DJI
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                                SOMMAIRE

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RÉSUMÉ                                                             (1)

ABSTRACT                                                           (2)

REMERCIEMENTS                                                      (3)

SOMMAIRE                                                           (4)

INTRODUCTION                                                          1

CHAPITRE 1 L’EXPOSITION UNIVERSELLE                                   3

     1.1 HISTORIQUE DES EXPOSITIONS UNIVERSELLES                      3

     1.2 LES EXPOSITIONS UNIVERSELLES DE PARIS AU XIXE SIÈCLE         6
         1.2.1 L’Exposition universelle de 1855                       6
         1.2.2 L’Exposition universelle de 1867                       7
         1.2.3 L’exposition universelle de 1878                     10
         1.2.4 L’Exposition universelle de 1889                     14

     1.3 LE PHÉNOMÈNE DES EXPOSITIONS UNIVERSELLES                  18

CHAPITRE 2 LE SIAM DE RAMA IV PARTICIPE AUX EXPOSITIONS             20
            UNIVERSELLES EN FRANCE

     2.1 LES RELATIONS HISTORIQUES FRANCO-SIAMOISES                 20

     2.2 SIGNATURE D’UN ACCORD ENTRE LE SIAM ET LA FRANCE           22

     2.3 RAMA IV UN ROI OUVERT SUR LE MONDE                         23

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     2.4 PARTICIPATION DU SIAM À L’EXPOSITION                                     25
         UNIVERSELLE DE 1867

     2.5 PARTICIPATION DU SIAM À L’EXPOSITION                                     28
         UNIVERSELLE DE 1878

     2.6 LA THAÏLANDE ET LES EXPOSITIONS UNIVERSELLES                             30

CHAPITRE 3 LA VIE ET L’ŒUVRE D’AMÉDÉE GRÉHAN                                      33

     3.1 SA VIE ET SON ŒUVRE                                                      33

     3.2 AMÉDÉE GRÉHAN CONSUL DE SIAM EN FRANCE                                   35

CHAPITRE 4 MÉTHODOLOGIE ET HYPOTHÈSE DU TRAVAIL                                   38

CHAPITRE 5 ANALYSE DU CONTENU                                                     40

     5.1 ANALYSE DU LIVRE LE ROYAUME DE SIAM                                      40

     5.2 ANALYSE DES RELATIONS ENTRE LE SIAM                                      47
         ET L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS

         5.2.1 Intérêts pour le royaume du Siam de participer à                   48
               une exposition universelle à Paris au XIXe siècle
         5.2.2 L’avantage pour le royaume du Siam d’avoir un consul               49
              de nationalité française le représentant à Paris

CONCLUSION                                                                        51

BIBLIOGRAPHIE                                                                     53

ANNEXE                                                                            57

     ANNEXE A ILLUSTRATION DE L’EXPOSITION UNIVERSELLE                            57
                  DE 1878

     ANNEXE B LETTRE DE MONTIGNY AU ROI PINKLAO                                   58

                                                                      Ref. code: 25595506031052DJI
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    ANNEXE C RETRANSCRIPTION D’UNE LETTRE QUE MONTIGNY 61
             ET AMÉDÉE GRÉHAN ONT ENVOYÉ AU ROI PINKLAO

    ANNEXE D TRADUCTION DE LA LETTRE DU ROI RAMA IV               62
             ENVOYÉ À AMÉDÉE GRÉHAN

    ANNEXE E TRADUCTION DE LA LETTRE DU ROI RAMA V                64
             ENVOYÉ À AMÉDÉE GRÉHAN

    ANNEXE F SECONDE LETTRE DU ROI RAMA V ADRESSÉ À               65
              AMÉDÉE GRÉHAN

    ANNEXE G LE TRAITÉ DU 15 AOUT 1856                            66

    ANNEXE H RÉSUMÉS D’ENTRETIENS                                 71

BIOGRAPHIE                                                        73

                                                      Ref. code: 25595506031052DJI
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                                 INTRODUCTION

            Un Français représente le Royaume de Siam lors de l’Exposition
universelle de 1867 à Paris sous le règne du roi Rama IV. Nous nous sommes
concentrés sur le rapport entre l’exposition universelle et le Siam afin de mieux
comprendre l'intérêt du Siam à participer aux Expositions universelles de 1867 et
1878 mais également son intérêt d’avoir un consul représentant le royaume du Siam
en France. Dans notre travail, nous avons utilisé le livre Le Royaume de Siam écrit par
Amédée Gréhan, publié en 1868 qui parle du Siam et de sa participation aux
Expositions universelles au XIXe siècle qui ont eu lieu à Paris en 1867 et en 1878. Ce
livre se compose de plusieurs chapitres différents sur le Royaume de Siam tels que la
géographie, l’histoire, l’administration, les finances, les mœurs, le commerce intérieur
et extérieur et la religion. L’auteur, Amédée Gréhan, consul de Siam à Paris,
représentant du Royaume de Siam à l’Exposition universelle de 1867 décrit dans un
grand chapitre la participation du royaume à l’Exposition universelle de 1867 qui sera
publié en 1868 dans la deuxième édition de son livre. Enfin, la participation du
royaume de Siam à l’Exposition universelle de 1878 sera rajoutée dans la quatrième
édition publiée en 1878.
            Après la lecture du livre d’Amédée Gréhan nous nous sommes posé la
question suivante qui sera le fil conducteur de notre travail :

            Comment et pourquoi le Siam de Rama IV est venu à participer à
l’Exposition universelle de 1867 en étant représenté par un Français, consul du Siam,
du nom d’Amédée Gréhan ?

            Nous allons essayer de répondre à cette question en cinq chapitres.
            Le premier nous aidera à mieux comprendre ce qu’est une exposition
universelle et comment elles sont devenues un événement incontournable pour les
pays exposant leur savoir-faire. Dans la deuxième partie de notre mémoire, nous
allons comprendre la relation qu'avait le Siam avec la France et son intérêt à participer
aux expositions universelles en France. Enfin, le troisième chapitre de notre mémoire
sera consacré à Amédée Gréhan, le Français devenu Consul du Siam en France, nous

                                                                              Ref. code: 25595506031052DJI
2

chercherons à retracer son histoire et nous nous concentrerons sur la partie de sa vie
lors des Expositions Universelles de Paris et sur son livre Le Royaume de Siam. Le
chapitre quatre exposera notre méthodologie de travail et présentera notre hypothèse
formulée suite à notre question de départ. La cinquième et dernière partie de notre
travail portera sur l’analyse de notre contenu et se terminera par la vérification de
notre hypothèse en conclusion.
            Nous avons pris pour méthodologie d’exploiter les ouvrages historiques
rédigés sur le sujet en plusieurs langues (thaï, français, anglais), maîtriser les outils
historiques de recherche d’archives, vérifier des informations par la nouvelle
technologie, faire la création d’une page sur Wikipédia, rencontrer des spécialistes
Krairoek NANA qui est un historien indépendant, Adisorn MUAKPIMAI, directeur
de programme des études d’Asie du Sud Est à l’université Thammasat et Dr. Preedee
PHISPHUMVIDHI, professeur de français et d’histoire à l’université Mahidol. Lors
de ces entretiens, nous avons échangé sur de nombreux sujets dont celui qui nous
intéresse dans ce mémoire.

                                                                              Ref. code: 25595506031052DJI
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                                      CHAPITRE 1
                      L’EXPOSITION UNIVERSELLE

1.1 HISTORIQUE DES EXPOSITIONS UNIVERSELLES

            Dans les temps anciens, les hommes se rencontraient pour échanger leurs
produits dans les foires ou les marchés. Avec le temps, ces foires sont devenues des
grandes expositions avec un objectif commercial : le développement de la production
nationale et des produits industriels. Depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du
XIXe siècle, il s’est tenu de très nombreuses expositions publiques de produits
industriels, des manifestations destinées à promouvoir les différentes branches de
l’industrie. La grande exposition artistique et industrielle nationale a eu lieu à Londres
en 1761 par la Royal Society of Arts. L’Angleterre présentait des innovations
technologiques tandis que la France a organisé la première exposition des produits de
l’industrie française à Paris, au Champ de Mars en 1798 à l’initiative du ministre
François de Neufchâteau. L’exposition suivante s’est tenue en 1801 dans la cour
carrée du Louvre puis en 1802, 1806, 1819, 1823, 1827, 1834, 1839, 1844 et 1849,
sous le nom d’ « Exposition nationale des produits de l'industrie agricole et
manufacturière » aux Champs-Élysées. Les autres pays européens ouvraient à leur
tour des expositions nationales dans les grandes villes de toute l’Europe. Ces
expositions ne présentaient que la production nationale. Elles ont été créées pour
exposer ces productions au public et pour que les marchands et les fabricants puissent
se rencontrer. À partir de 1851, ces expositions deviennent internationales, les
expositions universelles sont nées.
            Les expositions universelles servent à présenter des produits de
l’industrie, des créations technologiques et des produits artistiques de différentes
nations. Au cours du XIXe siècle, les nombreuses grandes expositions se sont tenues
régulièrement à travers le monde. La première exposition universelle a été organisée
à Londres au Palais de Cristal en 1851 du 1er mai au 15 octobre, appelée The Great
Exhibition of the Works of Industry of all Nations. Le prince Albert, époux de la reine
Victoria, était l’initiateur principal avec des membres de la Royal Society for the
encouragement of Arts, Manufactures and Commerce. L’exposition de Londres

                                                                               Ref. code: 25595506031052DJI
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démontrait le rôle pionnier de la Révolution industrielle, la supériorité britannique
dans les domaines de la technologie, de la manufacture, du commerce et la puissance
de l’Empire. L’Angleterre a invité les nations étrangères à participer à l’exposition
universelle pour présenter leurs produits. Elle accueillit 14 000 exposants et reçut plus
de six millions de visiteurs qui pouvaient découvrir de nouvelles technologies,
d’autres cultures en visitant les pavillons des nations étrangères.

              Le discours de Mansion House du prince Albert le 21 mars 1850.
              « The distances which separated the different nations and parts of the
globe are rapidly vanishing before the achievements of modern invention, and we can
traverse them with incredible ease… »1

              Pour accueillir les exposants de tous ces pays, l’Angleterre a invité les
architectes à créer les plans d’un hall pour recevoir l’Exposition, au Concours
International d’Architecture. Le Crystal Palace, un immeuble immense en métal et en
verre a été construit à Hyde Park pour abriter la première des expositions universelles.
Le bâtiment était composé d’une aile orientale pour les exposants étrangers, la moitié
Ouest montrait des produits du Royaume-Uni et de leurs colonies. La France, premier
exposant important, était placée à côté de l’Angleterre au milieu du Crystal Palace.
Les objets exposés étaient partagés en quatre grandes classes : les matières premières,
les machines, les produits manufacturés et les objets d’art. La reine Victoria a noté
dans son journal :
              « The sight...was magical, so vast, so glorious, so touching…The
              tremendous cheers, the joy expressed in every face, the immensity of the
              building, the mixture of palms, flowers, trees, statues, fountains, the
              organ… and my beloved husband the author of this ‘Peace Festival,’
              ….all this was moving in deed, and it was and is a day to live forever. » 2

       1
           Jules Stewart, Albert. A Life (London: I. B. Tauris, 2011), p. 139.
       2
           Hermione Hobhouse, The Crystal Palace and the Great Exhibition: art,
science and productive industry: a history of the Royal Commission for the Exhibition
of 1851(London: Athlone, 2002), p. 62.

                                                                                 Ref. code: 25595506031052DJI
5

             Afin de motiver les participants, la compétition était omniprésente dans
les Expositions universelles : des prix et des médailles étaient offerts par le jury
international pour chaque type de produit pour récompenser les meilleurs de chaque
catégorie.
             Puis la deuxième exposition universelle s’est déroulée du 15 mai au 15
novembre 1855 à Paris s’inspirant de celle de Londres en 1851 où Louis-Napoléon
Bonaparte (Napoléon III), président de la République française, a visité la première
Exposition universelle de Londres au Crystal Palace. La France a organisé sa
première exposition universelle française avec pour thème « Les produits de
l'agriculture, de l'industrie et des beaux-arts » pour montrer Paris aux nations
étrangères en tant que capitale mondiale. Le gouvernement a décidé d’édifier le Palais
de l’industrie sur le grand carré des Champs-Élysées et le Palais des Beaux-Arts situé
avenue Montaigne, pour abriter les innovations techniques et artisanales.
             L’Exposition universelle de 1855 accueillit 25 pays participants, près de
24 000 exposants dont la moitié était français et plus de cinq millions de visiteurs.
             Les années suivantes, les expositions attiraient de plus en plus de monde
et de plus en plus de pays exposants qui présentaient une vitrine de leur savoir faire.
             À partir de la première exposition universelle ou The Great Exhibition en
1851, le succès était tellement grand que ces expositions se multipliaient dans de
nombreux pays. Cependant, on ne retient que 20 expositions, considérées comme les
plus importantes et les plus connues telles que : Paris 1855, Londres 1862, Paris 1867,
Vienne 1873, Philadelphie 1876, Paris 1878, Paris 1889, Chicago 1893, Paris 1900,
Saint Louis 1904, San Francisco 1915, Paris 1937, New York 1939-1940, Bruxelles
1958, Montréal 1967, Osaka 1970, Séville 1992 et Shanghai 2010.
             La deuxième exposition universelle en France a été organisée en 1867
après celle de 1855. Elle se tient à Paris du 1er avril au 3 novembre en 1867 sur le
Champs-de-Mars. Cette exposition se présentait comme la manifestation au sommet
du règne de Napoléon III et traduisait la libéralisation du régime impérial. Le Siam a
été invité par la France à participer officiellement en 1867 et en 1878. Le Royaume de
Siam a obtenu des récompenses : une médaille d’or, trois mentions honorables et une
médaille d’honneur.

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            Au début, les pays participants s’installaient dans un espace réservé dans
le bâtiment central. À partir de 1867 à Paris, chaque pays a construit son propre
pavillon avec son architecture, qu’il pouvait créer comme il voulait. Ce concept de
pavillons nationaux existe encore aujourd’hui.
            Les éditions précédentes d’expositions nationales ne possédaient pas de
droit d’entrée, elles étaient gratuites et ouvertes à tous. Cependant, le prix d’entrée des
expositions universelles fut fixé aux environ d’un Franc. Ce prix pouvait éliminer les
personnes les plus pauvres. Les expositions universelles ont toujours eu pour mission
d’être un grand rendez-vous international de la diffusion des savoirs. C’est pourquoi
le gouvernement a accordé des réductions sur tous les billets de train en direction de
Paris pendant toute la durée de l’évènement. Le gouvernement a offert également des
entrées pour les ouvriers et pour les professeurs avec leurs élèves. Mais, c’est en 1867
que le gouvernement est allé plus loin en invitant chaque groupe de métiers. Chaque
département a organisé une délégation ouvrière qui s’est rendue à Paris pour visiter
l’exposition universelle. Cette délégation était transportée, nourrie et logée aux frais
de l’État. Chacune de ces délégations départementales devait rédiger un rapport en
trois volumes qui était publié par la suite. Ces rapports ont joué un rôle essentiel dans
la formation du mouvement ouvrier partout en France, à savoir le partage de
l’information pour contribuer au progrès de la société et du monde du travail.

1.2 LES EXPOSITIONS UNIVERSELLES DE PARIS AU XIXE SIÈCLE

            La France est l’un des pays qui a organisé le plus souvent des expositions
universelles affirmant ainsi les caractéristiques culturelles, industrielles et
économiques des différents pays participants. Au XIXe siècle, les expositions
universelles se sont déroulées en 1855, en 1867, en 1878 et en 1889.

            1.2.1 L’Exposition universelle de 1855
                  À la suite de la première exposition universelle, organisée à Londres
en 1851, l’Exposition universelle des produits de l’industrie et des beaux-arts s’est
tenue à Paris du 15 mai au 15 novembre 1855. Napoléon III avait été captivé par

                                                                                Ref. code: 25595506031052DJI
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l’Exposition universelle de 1851 à Londres, et déterminé à continuer la tradition des
Expositions nationales des « produits de l’industrie française » qui remontent à
l'inspiration de François de Neufchâteau en 1798 à quelque chose de plus grand.
Napoléon III a mis en place, par décret impérial du 8 mars 1853 « Article 1er. Une
exposition universelle des produits agricoles et industriels s’ouvrira à Paris dans le
Palais de l’industrie, au carré Marigny, le 1er mai 1855, et sera close le 30 septembre
de la même année. » 3
                   Cette première exposition universelle française sera destinée aux
productions de tous les pays, dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie et des
beaux-arts. La Commission impériale, présidée par le prince Louis Napoléon décida
de construire plusieurs bâtiments pour contenir l’ensemble des manifestations :
l’immense Palais de l’industrie installé sur le grand carré des Champs-Élysées, le
Palais des Beaux-Arts, de style Renaissance française, situé sur l'avenue Montaigne,
qui présente les différentes formes de production comme l’artisanat, l’agriculture, les
arts et tous les produits de tous les secteurs d’activité humaine.
                   L’Exposition universelle de 1855 accueillit 25 pays participants,
près de 24000 exposants dont la moitié était français et plus de cinq millions de
visiteurs.

              1.2.2 L’Exposition universelle de 1867
                   Après l’Exposition universelle de 1862 à Londres, la France a
annoncé au monde entier le 22 juin 1863 par un décret impérial, rendu sur le rapport
de M. Rouher, alors ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, le
décret de réalisation de l’Exposition universelle de 1867 dans la ville de Paris :

                   « 1° Qu'une Exposition ait lieu à Paris en 1867 ; 2° qu'elle soit plus
                   complètement universelle que les précédentes, et que, à cet effet,
                   elle comprenne, autant que possible, les œuvres d'art, les produits

        3
             Voir le site Mouvementbonapartise           https://mouvementbonapartiste.
wordpress.com/2015 /05/15/exposition-universelle-15-mai-1855-2015/ (Consulté le 2
avril 2016)

                                                                               Ref. code: 25595506031052DJI
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                  industriels de toutes les contrées, et, en général, les manifestations
                  de toutes les branches de l'activité humaine ; 3° que l'avis de celle
                  Exposition soit immédiatement publié, afin que tous les
                  producteurs, y compris ceux des nations les plus éloignées, aient le
                                             4
                  temps de s'y préparer. »

                  La deuxième exposition universelle française a eu lieu du 1er avril
au 3 novembre 1867 sur le Champ-de-Mars et dans l’île de Billancourt, officiellement
inaugurée par l’Empereur Napoléon III.
                  L’organisation de l’Exposition universelle de 1867 avait pour
objectif de montrer la puissance et le pouvoir du Seconde Empire. L’Empereur des
Français, Napoléon III a réunit une commission composée d’hommes appartenant à la
vie économique et politique du Second Empire. Il a créé une commission le 1er février
1865 composée de 40 membres. À la tête de cette commission, se trouve le prince
Napoléon, cousin de l’Empereur et Frédéric Le Play, ingénieur des Mines,
précédemment nommé commissaire général de l'exposition universelle de 1855 à
Paris et comme commissaire général de la représentation française à l'Exposition
universelle de 1862 à Londres. Avec l’aide d’une équipe d’ingénieurs, où se
retrouvent tous les organisateurs des futures Expositions sous la IIIe République
(Jean-Baptiste Krantz, Émile Cheysson, Adolphe Alphand, Georges Berger et
l’architecte, Léoparld Hardy), Frédéric Le Play a décidé à partir du printemps de
l’année 1865 de contrôler les erreurs commises dans les précédentes expositions pour
présenter dans de bonnes conditions leurs meilleurs produits.
                  La manifestation de cette exposition se divise en trois parties : le
Palais du Champ-de-Mars, l’annexe de l’île de Billancourt et l’espace spécial du
Jardin. Ils ont fait un immense bâtiment au milieu du parc du Champs-de-Mars
ressemblant au Colisée de Rome, nommé officiellement « le Palais Omnibus » qui a
été dessiné par Frédéric Le Play, construit par l'ingénieur Jean-Baptiste Krantz et

       4
           E. Dentu and Pierre Petit, L'Exposition universelle de 1867 illustrée:
publication internationale autorisée par la Commission impériale, ed. F. Ducuing,
(Paris: Bureaux d'Abonnements, 1867), vol 1, 2.

                                                                             Ref. code: 25595506031052DJI
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l'architecte Léopold Hardy. Le Palais Omnibus est de forme ovale, il mesure près de
500 mètres de longueur et 380 mètres de largeur. Il est composé de cinq anneaux
ovales entourant un jardin central. Chaque anneau est construit avec une technique et
des matériaux différents. Les pays occupaient des portions de ces anneaux comme des
parts de gâteaux et le visiteur pouvait choisir de faire une promenade circulaire,
admirant ainsi tous les objets d’une même classe à travers le monde ou bien du centre
vers l’extérieur pour découvrir tous les objets exposés par un même pays. Le dernier
et le plus grand des anneaux du palais de l’exposition universelle accueillait la grande
galerie des machines appelée galerie du travail construite, par Gustave Eiffel,
ingénieur très connu par la suite pour avoir construit la Tour Eiffel pour l’Exposition
universelle de 1889, devenue aujourd’hui le symbole de Paris. Depuis la galerie des
machines, on avait une vue générale sur l’ensemble du bâtiment. Son plan comprenait
plusieurs galeries pour faciliter l’organisation et la mise en place des produits
présentés. Ce dernier anneau présentait une grande ouverture pour bénéficier d’un
éclairage naturel et d’une bonne ventilation. L’exposition sur l’agriculture était
installée à Billancourt.
                  Les jardins en plein air autour du bâtiment principal étaient décorés
avec des palmiers, des fontaines, des sculptures avec des restaurants internationaux,
des emplacements pour animaux, des kiosques et surtout les pavillons nationaux des
pays participants. Avec l’arrivée de l’électricité qui représente le développement, les
visiteurs ont pu voir cette zone restée ouverte jusqu’à onze heures du soir.
                  C’est pendant l’Exposition universelle de 1867 que, pour la
première fois, chaque pays a construit son pavillon avec son architecture
traditionnelle, contrairement aux autres années précédentes. Les pays participants
pouvaient alors créer et décorer la façade de leurs pavillons comme ils voulaient.
                  Le thème de l’Exposition universelle de 1867 était « l’histoire du
travail » avant la découverte de l’acier à la fin du XVIIIe siècle. Ce thème racontait
l’évolution industrielle en montrant l’amélioration des conditions de travail avec
différents objets de l’époque moderne.
                  L’exposition universelle a reçu 41 pays participants, 52 200
exposants, très majoritairement européens, dont 15 969 exposants français. Les
participations les plus importantes étaient celles de l’Empire Ottoman, de l’Amérique

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latine et du Brésil ainsi que des colonies françaises : la Réunion, la Nouvelle
Calédonie, la Martinique et le Sénégal. Près de 15 millions de visiteurs étaient venus
voir cette exposition ainsi que de nombreux reines et rois, princes, ducs et autres
personnalités importantes parmi lesquelles le roi et la reine des Belges5, l’empereur
d’Autriche, le roi de Hollande, la reine d’Espagne, le roi de Danemark, la reine du
Portugal, le roi Louis II de Bavière, le prince Oscar de Suède, le sultan Ottoman, le
vice-roi d’Égypte, Guillaume Ier de Prusse, le frère du Taïkoun japonais, le prince de
Galles et le tsar Alexandre II de Russie6, l’ambassadeur de la Grande-Bretagne. Les
organisateurs souhaitaient permettre à chacun de visiter l’exposition en se déplaçant
du mieux possible avec des chaises roulantes à la disposition des personnes les plus
âgées.
                     C'est pendant l'Exposition universelle de 1867 que pour la première
fois les bateaux-mouches ont fait leur première sortie officielle sur la Seine entre le
Champ-de-Mars et l’île de Billancourt. Un nouveau moyen de transport touristique
était né. Les bateaux-mouches sont encore très utilisés aujourd’hui. Au cours de cette
exposition universelle, des nouveaux produits sont apparus comme le scaphandrier
permettant de marcher et respirer sous l'eau. On a vu également l’ascenseur
hydraulique, le béton renforcé ou des machines fabriquant des boissons gazeuses et la
locomotive à vapeur.
                     En 1867, Henri Giffard présenta pour la première fois au monde
entier à cette Exposition universelle de Paris, un grand ballon gonflable qui permettait
aux visiteurs de prendre de la hauteur sans aucun risque.

               1.2.3 L’exposition universelle de 1878
                     L’Exposition universelle de 1878 est la troisième exposition
universelle organisée en France, du 20 mai au 10 novembre 1878. Elle a été inaugurée

         5
             L’Echo du Cabinet de Lecture Paroissial de Montréal, (Montréal: Bureau de
l’écho du cabinet de lecture paroissial, 1867), p. 457.
         6
              Sylvie Clavel, Isabelle Chalet-Bailhache, Paris et ses expositions
universelles: architectures, 1855-1937, (Paris: Editions du Patrimoine Centre des
monuments nationaux, 2008), p. 89.

                                                                              Ref. code: 25595506031052DJI
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par le maréchal Mac-Mahon, président de la République, le 1er mai 1878 devant des
personnalités importantes et des ouvriers qui ont permis sa création. Ce jour-là,
personne ne travaillait.
                     C'est en 1876 que naît le troisième projet d'exposition universelle.
Le Président de la République, Mac-Mahon a annoncé par le décret du 13 avril 1876
au Journal Officiel, le rapport du Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts
qu’une Exposition universelle internationale de l'agriculture, de l'industrie et des
beaux-arts s'ouvrirait à Paris. Il décrète : « Article premier. Une exposition universelle
des beaux-arts, indépendante de l’exposition annuelle des ouvrages des artistes
vivants, s’ouvrira à Paris en même temps que l’exposition agricole et industrielle, le
1er mai 1878, et elle sera close le 31 octobre suivant. » 7
                     Paris sortait tout juste de la guerre Franco-Prussienne et d'une
guerre civile. Les rues de Paris étaient encore en ruine, mais ce projet allait donner
une renaissance à la capitale française et allait présenter la Troisième République au
monde entier. Cette exposition allait devenir un événement unique pour montrer au
monde la puissance intellectuelle, industrielle et surtout économique de la France.
Elle avait pour objectif de redonner de l'activité aux métiers du bâtiment. Malgré
l'absence de certains pays dont l'Allemagne, seize millions de personnes visitèrent
cette exposition universelle, c'était un vrai record pour l'époque. Cet évènement a
apporté beaucoup d’énergie à la commune de Paris qui avait beaucoup souffert de la
guerre.
                     L’Exposition universelle de 1878 a été organisée et préparée
rapidement et dans le désordre d’une jeune république qui voulait prouver qu’elle
pouvait faire aussi bien que les royautés précédentes. C’est en avril 1876 que le
concours des architectes est organisé pour que les candidats remettent leurs projets. Ils
n’avaient que vingt-quatre jours pour présenter leurs idées. Douze projets ont été
acceptés pour accueillir les 53 000 exposants des deux cotés de la Seine dont le projet
de Davioud et Bourdais à qui on a donné la construction du palais du Trocadéro. Ce

          7
              Ministère de l’Agriculture et du Commerce, Rapport administratif sur
l’Exposition universelle de 1878 à Paris, tome 2, (Paris: Imprimerie Nationale, 1881),
p. 2.

                                                                               Ref. code: 25595506031052DJI
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bâtiment allait être construit sur la colline de Chaillot en deux grandes parties avec
une grande salle de      3 000 places. Le projet comprenait l’agrandissement du pont
d'Iéna sur la Seine pour aider les déplacements dans l’exposition qui allait jusqu'à la
colline de Chaillot. Le futur palais du Trocadéro, aussi appelé « Palais de pierre »,
allait comprendre plusieurs salles de réception, d’exposition, une salle de concert et
une salle de congrès. Le système de ventilation de la salle principale était bien
construit avec de nombreuses aérations entre chacun des fauteuils. L’air frais arrivait
sous le palais par un réservoir naturel de fraicheur. Ce bâtiment aller exposer l’art
ancien avec des objets montrant les traditions de différents peuples de pays étrangers.
L’exposition agricole allait se trouver au quai d'Orsay et sur l'esplanade des Invalides.
                   Le projet accepté pour le bâtiment principal par le commissaire de
l’exposition Jean-Baptiste Krantz était proche de celui de 1867. Mais cette fois, la
forme allait être rectangulaire, les différentes familles de produits étant réparties sur la
longueur des 725 mètres. Les différents pays allaient se partager l’espace dans la
longueur. Pour respecter les délais de fabrication du nouveau palais, il a été construit
en fer. Les pièces et les éléments en métal ont facilité la construction des différents
ateliers, d’une hauteur de 35 mètres comme la galerie du palais de 1867. Cette
nouvelle technique très intéressante pour l’avenir a été inventée par l’ingénieur Henri
de Dion. Le fer a été très présent dans cette exposition. On le retrouve partout dans les
pavillons où il se mélange avec les autres matériaux, comme dans le pavillon de la
ville de Paris ou bien celui du ministère des travaux publics.
                   De nombreuses attractions ont été présentées à cette exposition. Les
pavillons des différents pays étaient construits au centre du Palais du Champ-de-Mars.
On pouvait voir des architectures du monde entier, de l’Afrique à l’Asie et de
l’Amérique à l’Europe. Tous les pays participants avaient un bâtiment ou une maison
qui les représentait.
                   La sculpture la plus exceptionnelle de cette exposition était la tête
creuse de la statue de la Liberté de Frédéric Auguste Bartholdi qui a été présentée
dans le jardin du Champ-de-Mars. Les visiteurs donnaient une pièce de cinq centimes
de franc et ils pouvaient entrer dans cette tête de statue par des escaliers intérieurs.
Cette statue représente aujourd’hui la ville de New-York et les Etats-Unis
d’Amérique, elle a été offerte par le peuple français en 1886 pour le centenaire de

                                                                                 Ref. code: 25595506031052DJI
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l'indépendance américaine. Mais, l’objet principal de cette exposition était le ballon
de 25 000 m3 construit par Henri Giffard et exposé aux Tuileries. Il a servi à faire
voler en deux mois 35 000 visiteurs. Chaque voyage dans le ciel emmenait 40 à 50
passagers à plus de 500 mètres d'altitude au-dessus de Paris. Un autre grand succès a
été « l’aquarium du Trocadéro » construit à côté de la colline de Chaillot par
l’architecte Combaz. Cet aquarium, a été le plus grand du monde à cette époque. Il
était composé de deux parties : une partie extérieure et une partie souterraine. Les
différents poissons d’eau douce présentés étaient dans dix-huit bassins entre les piliers
des anciennes galeries de la cavalerie de l’empereur Napoléon. Cet aquarium a donné
l’idée au romancier Jules Verne pour écrire certaines parties de son roman Vingt mille
lieues sous les mers.
                   Les innovations et nouvelles technologies étaient nombreuses et
l’Exposition universelle de 1878 a montré beaucoup de nouvelles choses dans le
domaine scientifique : la nouvelle invention du téléphone de Graham Bell et le
Phonographe pour écouter de la musique présentée par Thomas Edison.
                   Des nouveautés comme la machine à glaces, le four solaire, la
machine à fabriquer les fers à cheval, la machine pour la production de boissons
gazeuses ou encore la très célèbre machine à écrire. La création, avenue de l’Opéra à
Paris et dans le hall du Louvre, de la bougie électrique de Jablochkov a permis aux
magasins d’avoir un éclairage public de bonne qualité pour les clients. Pendant cette
exposition, Victor Hugo a parlé pour la première fois de la propriété artistique et de la
propriété intellectuelle quand il a présidé le congrès de la propriété littéraire.
                   Le gouvernement français de l’époque a invité plus d’une trentaine
de pays à participer à l’évènement. L’exposition a reçu plus de 52 000 exposants et la
moitié était de France. Le jury international de 800 membres était composé de 400
membres français et 400 membres étrangers. Pendant l’Exposition il y a eu plus de 29
000 récompenses de toute sorte, remises aux exposants français et étrangers.
                   Le gouvernement français a décidé d’organiser une manifestation
pour la fête nationale pour célébrer « la paix et le travail », le 30 juin, pendant
l'Exposition universelle de 1878, deux ans avant de créer la fête nationale du 14 juillet
avec la loi de 1880. Pendant ce jour exceptionnel, le prix de l’entrée de l’exposition
universelle a été réduit à 25 centimes au lieu de 1 franc. L’exposition a créé pour le

                                                                                 Ref. code: 25595506031052DJI
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public, des cartes d’abonnement d’une valeur de 100 francs pour toute la durée de
l’Exposition. Elles avaient le nom du visiteur, sa photo et sa signature. L’Exposition a
reçu 16 millions de visiteurs et une journée record avec la présence de 210 000
visiteurs.
                  À la fin de l’exposition universelle, le seul bâtiment conservé a été
le palais du Trocadéro. Mais en 1935, ce palais du Trocadéro à Paris a été détruit pour
être remplacé par le palais de Chaillot pour l’Exposition universelle de 1937, nommée
officiellement « l’Exposition Internationale des Arts et Techniques dans la Vie
moderne ». Ce nouveau Palais a gardé une grande partie de sa construction de départ
avec ses deux parties arrondies.

             1.2.4 L’Exposition universelle de 1889
                  Pour l’anniversaire du centenaire de la Révolution Française de
1789 et la fin de la royauté en France, l'Exposition universelle de 1889 a été organisée
du 5 mai au 31 octobre 1889. Plusieurs pays importants d’Europe avec un régime
royaliste n’ont pas accepté de participer à l’exposition pour des raisons politiques.
L'Allemagne et l'Angleterre ne sont pas venues, mais elles ont autorisé leurs habitants
à participer et à envoyer leurs produits industriels à l’exposition pour des raisons
économiques. Cette quatrième exposition universelle a reçu 32 000 000 visiteurs avec
la participation officielle de la Grèce, de la Serbie, de la Perse, du Japon et de
beaucoup de pays d'Amérique du Sud.
                  Un journal anglais a parlé de cette Exposition universelle de 1889
dans Pall Mall Gazette :
                              « Ce sera la plus colossale et la plus extraordinaire que
                  le monde ait jamais vue. Les Français aiment à faire grand : ils sont
                  en train de prouver une fois de plus qu’ils s’y entendent. Leur
                  Exposition du Centenaire de 1789 est déjà absolument stupéfiante ;
                  ni les peines, ni l’argent n’ont été ménagés ... L'Exposition va attirer

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                     à Paris la moitié du monde civilisé, et certes à bon droit, car c'est la
                     plus belle que le globe ait jamais vue. »8

                     Comme la tradition française le veut, l’exposition universelle a été
organisée sur l'espace du Champ-de-Mars près des collines du Trocadéro, près de la
Seine et aussi sur l’esplanade des Invalides avec une surface totale de 96 hectares.
Beaucoup de palais et de bâtiments ont été construits pour cette événement, comme la
Tour Eiffel qui est le symbole de cette exposition et de Paris aujourd’hui, le Palais des
machines ou la galerie des Machines, le Palais des Industries diverses, le Palais des
Beaux-Arts et des Arts libéraux, la Galerie de l’agriculture, les Galeries spéciales
comme la Galerie de l’Horlogerie, la Galerie de l’Orfèvrerie, la Galerie du Meuble, la
Galerie de la Chasse, Pêche et Cueillette, et la Galerie des Fils et des Tissus ou encore
plusieurs pavillons : 3 pavillons français, 24 pavillons thématiques, 18 pavillons
coloniaux, 35 pavillons nationaux, 30 pavillons privés.
                     La construction de la Galerie des Machines au fond du Champ-de-
Mars devant l’École militaire, a commencé en 1888, dessinée par l'architecte
Ferdinand Dutert et l’ingénieur Victor Contamin. La Galerie des Machines représente
la naissance de l’architecture en métal. C’était un immense palais de métal et de verre
de 420 mètres de long sur 115 mètres de large avec des galeries de chaque côté de 15
mètres de large, avec un étage à 8 mètres de hauteur et un grand hall. « Les fermes de
la grande nef étaient constituées par des arcs métalliques, en ogive surbaissée, qui
franchissaient toute la largeur sans appui intermédiaire et dont la hauteur sous clef
atteignait 43 mètres. »9
                     Avec sa belle décoration en fer, la Galerie des Machines est
regardée comme le plus beau pavillon de l’exposition.

         8
             Henri de Parville, “L’exposition universelle”, La Revue du Dimanche, 19
mai 1889, p. 225.
         9
             Ministère du commerce, de l’industrie et des colonies, Rapport général sur
l’Exposition universelle de 1889 à Paris, tome 2, (Paris: Imprimerie Nationale, 1889),
p. 57.

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                     « Dans le vestibule central, la coupole était percée de larges
                     panneaux à jour décorés de vitraux, qui formaient une grande rosace
                     colorée et lumineuse, et qui représentaient les principaux végétaux
                     du sol français (blé, vigne, chanvre, etc.) Le surplus de la décoration
                     consistait, pour les panneaux pleins de la coupole et les pendentifs,
                     en toiles peintes à la détrempe et posées sur un parquetage, pour les
                     voussures et les arcs-doubleaux, en trophées et cartouches de
                     staff. »10

                     Des machines nouvelles ont été installées dans cette galerie, comme
les machines à bois, les machines à fabriquer les cigarettes de Découflé et Charneroy,
les machines à voter de Dayex, et surtout les phonographes à musique de Thomas
Alva Edison et les téléphones qui amènent de nombreux visiteurs. Les visiteurs
pouvaient passer sur deux ponts roulants électriques à huit mètres de hauteur. Chaque
pont pouvait emporter 200 personnes pendant dix minutes pour un prix de 50
centimes de franc.
                     L’Exposition universelle de 1889 formait un grand U avec la
Galerie des Machines au fond, et le palais des Industries diverses de chaque coté sur
le Champ-de-Mars en direction de la Seine. Le bâtiment principal comprenait
plusieurs galeries : un groupe de sept galeries de 25 mètres de large, une galerie de 30
mètres de large d’ouverture « La galerie de 30 mètres, située dans l’axe du Champ de
Mars, constituait la grande artère centrale de l'Exposition. Sa longueur était de 167
mètres et sa superficie de 5 010 mètres carrés. Elle produisait un effet grandiose. »11
                     Au milieu du bâtiment principal il y a le grand Dôme Central de 30
mètres de diamètre et de 65 mètres de hauteur qui est la porte d’entrée du Palais des
Industries, construit par Joseph Bouvard avec la fontaine devant l’entrée, réalisée par
Jules Coutan. Les deux grandes parties de l’U sont des bâtiments identiques à droite et
à gauche, l’un est le Palais des Beaux-arts et l’autre est le Palais des arts libéraux
construits par l'architecte Jean-Camille Formigé.

       10
            Ibid., p. 74.
       11
            Ibid., p. 87.

                                                                                 Ref. code: 25595506031052DJI
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                  Il est impossible de ne pas associer 1889 avec le projet gigantesque
de monsieur Gustave Eiffel. Quand il a proposé son projet au Gouvernement, son idée
a été très bien accueillie par le ministre du commerce et l’ensemble du gouvernement
ainsi que la population.
                  Le monde entier a suivi la construction de la Tour Eiffel avec une
grande curiosité de jour en jour. Elle a été la plus grande construction de cette
exposition. Cette construction unique au monde, puissante et saisissante a vu le
démarrage des travaux le 28 janvier 1887. La tour formait un carré de 129,22 mètres
par coté, elle occupait donc plus d’un hectare de superficie. Elle était placée dans
l’axe du Champ de Mars, les 4 pieds aux quatre points cardinaux. La construction a
été très rapide et la deuxième plate-forme de la Tour a été construite en douze mois et
le 14 juillet 1888 le feu d’artifice de la fête nationale, a été tiré depuis son monument
comme l’avait promis M. Eiffel à 115 mètres de hauteur. La Tour Eiffel a coûté 7
millions de francs rapidement remboursés par le nombre de visiteurs qui voulaient
monter au sommet en payant 5 francs.
                  Les constructions étaient nombreuses lors de cette exposition, avec
un Globe Terrestre de 40 mètres de circonférence, un Palais des Enfants, premier dans
son genre dans ce type d’Exposition car jusqu'à maintenant, il n’y avait encore jamais
rien eu de spécial pour les enfants. L’Exposition de 1889 a créé un palais tout entier
pour eux. Une rue du Caire en Égypte, a été reproduite pour montrer aux visiteurs les
légendes des Mille et une Nuits. Des cascades et des fontaines rendaient l’endroit
merveilleux durant la nuit avec un spectacle de jets de flammes de toutes les couleurs.
                  Cette quatrième exposition universelle organisé en France, était
placée sous le thème de la « Révolution Française » avec l’objectif de montrer au
monde entier le progrès de la France Républicaine et du savoir faire. L’architecture
métallique des bâtiments et des pavillons montre toute la technique française que l’on
verra par la suite pendant « la révolution industrielle ».
                  L’Exposition de 1889 est un véritable tournant pour Paris et la
France avec les progrès extraordinaires en science et en matière d’industrie mais aussi
une nouvelle manière de vivre au quotidien avec des divertissements et des loisirs.
Cette façon de vivre va atteindre son sommet pendant l’Exposition universelle de

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1900, où Paris va devenir la vitrine du monde jusqu’à la moitié du XXe siècle. La
dernière exposition universelle organisée à Paris a eu lieu en 1937.

1.3 LE PHÉNOMÈNE DES EXPOSITIONS UNIVERSELLES

                 Les expositions universelles deviennent de plus en plus importantes et
changent en même temps que la société humaine. Le concept initial du XIXe siècle
était que les expositions créaient un espace d’expression pour les nations souhaitant
exposer leurs dernières innovations pour démontrer leur puissance nationale au reste
du monde. La première exposition universelle a été organisée à Londres en 1851 avec
pour thème « Industrie de toutes les nations ». La seconde exposition universelle a été
organisé à Paris en 1855 avec pour thème « Les produits de l’agriculture, de
l’industrie et des beaux-arts ». Ces thèmes étaient totalement à la mode car nous nous
trouvions en pleine révolution industrielle partout en Europe. La France a organisé de
nombreuses expositions universelles pendant de longues années avec de grands
succès.
                 Les expositions universelles ont longtemps eu des règles que leur donnait
le pays d’accueil. Le Bureau international des Expositions (BIE) a donc été créé par la
Convention de Paris. Les représentants de 31 pays ont signé le 22 novembre 1928, le
premier traité international qui organise les Expositions universelles et internationales.
Maurice Isaac, le premier Directeur du BIE, parlait de l’origine de l’établissement de
cet organisme :
                 « Pendant longtemps, les expositions internationales n'ont connu d'autres
                 règles que celles que leur donnait le pays où elles s'organisaient. [...] La
                 loi interne du pays était seule à régir chaque manifestation.               Une
                 exposition était internationale, non pas parce que ses règles d'organisation
                 étaient délibérées, en commun, par les nations poursuivant une
                 démonstration commune, mais par le seul fait que divers pays y prenaient
                 part » 12

          12
               Voir le site Bureau International des Expositions http://site.bieinternal.org/fr
/a-propos /qui-nous-sommes/origines-et-histoire (Consulté le 9 avril 2016)

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