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ROMORANTIN Les animaux mettent une patte à l’hôpital
Les animaux mettent une patte à l’hôpital
Publié le 06/10/2018 à 04:55 | Mis à jour le 09/10/2018 à 16:36
SANTÉ - ROMORANTIN-LANTHENAY
Les résidents de l’unité Alzheimer de l’Ehpad des Magnolias ont passé une heure au contact de ces animaux peu coutumiers du
centre hospitalier de Romorantin.
© Photo NR
Chiens, chat, oiseaux et autres rongeurs ont fait leur rentrée à l’Ehpad des Magnolias. Un vrai plus dans la vie
des dix résidents Alzheimer de Romorantin.
Il est 14 h 30 ce jeudi. Derrière la lourde porte protégée par un digicode, l’unité
Alzheimer de l’Ehpad des Magnolias s’anime d’une joie particulière. Sous les yeux tantôt
surpris, tantôt amusés ou bien encore séduits, des habitants des lieux, deux chiens, un
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chat, deux cochons d’Inde, un lapin ainsi que deux oiseaux viennent de faire leur entrée
dans la salle de vie du service hospitalier.
Roselyne Moron, leur maîtresse, animatrice en médiation animale de formation,
commence par faire les présentations. « Comment pensez-vous qu’il s’appelle ce lapin
blanc ? Un indice, il est né en hiver », lance-t-elle aux dix résidents de cette unité destinée
aux malades d’Alzheimer et troubles apparentés, afin de stimuler les mémoires bien
mises à mal. Rosemonde, le gros lapin blanc sur ses genoux, est plusieurs fois sollicitée
pour retrouver le prénom « Neige » de son nouveau compagnon. En vain…
Financé grâce au Rotary
Il ne faut pas s’attendre à des miracles, mais la « médiation animale, nous permet de mettre
en œuvre des objectifs pédagogiques. On peut par exemple imaginer des parcours de
marche sans que cela soit pris comme une contrainte thérapeutique grâce à la présence de l’animal », apprécie Delphine Jolivet, le
cadre de santé du pôle gériatrie, qui œuvrait depuis 5 ans pour que les animaux puissent entrer dans l’unité Alzheimer des
Magnolias. Un rêve rendu enfin possible grâce à la participation du Rotary Club de Romorantin-Sologne qui vient de remettre
2.000 euros à l’association Iaca, pour financer l’intervention de Roselyne Moron et sa ménagerie à plumes et poils pendant un
an, à raison de deux séances par semaine (lire ci-dessous).
En cette deuxième séance, le succès est déjà au rendez-vous. « Le patient aime le contact avec l’animal, lui raconter ses petits
malheurs, le caresser quelques minutes… », apprécie l’équipe soignante et d’animation.
Qu’il s’agisse du Golden Franie, de Jessie, un plus petit chien, du chat Yoda, du lapin Neige, des cochons d’Inde Gipsy et Caramel
ou encore de la colombe et de la tourterelle, Dove et Liberty, tous ont gagné les cœurs et les attentions de Josette, Armand,
Michel, Lucie, Odette, Rosemonde etc. ce jeudi après-midi. « Ce qui est encore plus intéressant c’est que les animaux libèrent la
parole. Ces personnes qui passent la journée ensemble n’échangent habituellement pas. On met des animaux au milieu et elles se mettent
à parler, c’est extraordinaire », constate pour sa part Yann Cigolet, cadre administratif du pôle gériatrie. Autant de pas « gagnés sur
la maladie ».
Entre tendresse et gestes du passé
Car la médiation animale se veut au-delà de la simple animation, riche en vertus thérapeutiques, que Roselyne Moron, ancienne
assistante de vie, met à profit de manière personnalisée, encourageant tel patient à marcher et ainsi éprouver son équilibre, tel
autre à se souvenir d’un prénom ou d’une couleur.
Armand, 96 ans, est ainsi invité à se lever pour aller brosser Franie, tandis que Yoda, le gros main coon gris, a élu domicile sur les
genoux de Lucie, pourtant pas la plus encline à de gros élans de tendresse. « On voit des résidents qui peuvent être agressifs en
capacité d’apporter du confort à l’autre », sourit la cadre, impressionnée.
Si tout ce petit monde semble s’entendre à merveille, l’attention et la vigilance restent de vigueur. « Il est arrivé à la colombe de se
faire plumer la queue parce qu’à la campagne on avait l’habitude de plumer les poulets. On met l’oiseau sur les genoux de la dame et elle
reproduit ce qu’elle faisait plus jeune… », raconte Fabrice Labadie, le président de Iaca. Preuve que l’animal réveille aussi la
mémoire parfois.
Cette fois, les animaux de Roselyne ont terminé leur journée de travail sans y avoir laissé trop de plumes. Une fois quitté
l’hôpital, ils ont profité d’un repos bien mérité mais seront de retour courant octobre pour une 3e visite. S’ils auront peut-être
été oubliés d’ici là, nul doute qu’ils sauront susciter de nouveau l’intérêt de leurs patients des Magnolias.
Voir aussi notre vidéo sur le site www.lanouvellerepublique.fr
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