Les arts de la scène Le virus du théâtre - 3Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas - les plats pays
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La restitution d'objets d'art africains «Néerlandais», «flamand» ou «hollandais»? «Max Havelaar», chef-d’œuvre de la littérature mondiale Dossier Les arts de la scène Le virus du théâtre 3 Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas
Dossier Les arts de la scène Le virus du théâtre 3
2 Septentrion sommaire Dossier — Les arts de la scène. Le virus du théâtre 6 Le jeu «décomplexé» 80 Fun & rock’n’roll Le théâtre flamand vu de France Avec «Camping Sunset», Jean-Marc Adolphe le répertoire théâtral est de nouveau branché 20 Débrouiller l’écheveau Ciska Hoet de notre temps Le théâtre aux Pays-Bas 84 D’une action simple aujourd’hui à un acte mythique Jos Nijhof Le collectif théâtral «Schwalbe» Annette Embrechts 32 Le trou noir, des possibilités à l’infini Le paysage chorégraphique Le théâtre en Flandre et à Bruxelles Evelyne Coussens 106 Voir le monde sous un jour meilleur 46 Le virus de l’imagination La danse en Flandre et non reproductible à Bruxelles aujourd’hui Les festivals TAZ et OEROL Matthieu Goeury Hendrik Tratsaert 112 Une école de danse en Pleins feux sur cinq compagnies perpétuel mouvement P.A.R.T.S., un quart de siècle 62 Mahler et «peepshow» Charlotte De Somviele «De Warme Winkel», un collectif aux idées à contresens Dick van Teylingen 68 Analyse impitoyable 124 Chaque artiste est une star de l’âme du monde et de notre Un Flamand sur la scène wallonne propre dissonance cognitive Bert Kruismans Le collectif d’acteurs «Wunderbaum» fête ses vingt ans 148 Les jeunes spectateurs Mia Vaerman sont pris au sérieux Le théâtre pour enfants et pour 74 Grand et grandiose la jeunesse dans les Plats Pays L’indomptable imagination Tuur Devens de «FC Bergman» Filip Tielens
#03 3 Les actualités des Plats Pays 102 «Je suis Delphine et on est mercredi» (Delphine Lecompte) 4 Une contamination Guillaume Boppe théâtrale maximale Édito 105 «La Mer Erronée» Hendrik Tratsaert Delphine Lecompte Poème traduit du néerlandais par Katelijne De Vuyst 12 Oui, mais comment? Les objets d’art africains en 120 Le dernier cru Belgique à l’heure de la restitution Poèmes choisis Lode Delputte par Jozef Deleu Esther Jansma 30 «Douay & Rheims» Erwin Mortier Dans la bible de Joe Biden se Levina van Winden lit une histoire des Plats Pays Poèmes traduits du néerlandais par Dirk Van Assche Kim Andringa et Frans De Haes 40 Un instrument 132 «Esprit curieux et universel puissant curieux esprit» Les Plats Pays et les soixante-dix Simon Vestdijk (1898-1971) ans de la Convention de Genève Daniel Cunin Tine Danckaers 138 Autoportrait 56 Un «fineliner 0,03 mm» Simon Vestdijk pour toute arme Extraits d’une lettre, traduits du néerlandais par Daniel Cunin Le récit visuel de Ludwig Volbeda, subtil et multiforme Mirjam Noorduijn 140 L’avenir de la France Simon Vestdijk Comptes rendus Extrait en prose traduit du néerlandais par Christian Marcipont 90 «Max Havelaar» (Multatuli) Véronique Bergen 145 La Tour Simon Vestdijk 93 «Sorry» (Bart Moeyaert) Nouvelle traduite du néerlandais par Daniel Cunin Jen De Groeve 154 «Néerlandais», «flamand» 96 «Chambres, antichambres» ou «hollandais»? (Niña Weijers) Une inextricable Pierre Monastier confusion de noms Fieke Van Der Gucht 99 «Gare du Nord» (Eric Min) Bart Van der Straeten
4 Septentrion édito Une contamination théâtrale maximale Hendrik Tratsaert Rédacteur en chef R édacteur en chef frais émoulu, je me sens un peu comme le petit cheval dire que la planification de nos dossiers thématiques, forcément faite longtemps à l’avance, ne pouvait prendre en compte ne tout heureux de pouvoir péné- fût-ce que l’éventualité de nous réveiller trer d’emblée dans les stalles de dans un contexte soudain rétréci, apeuré, son écurie familière: celles du théâtre. gagné par la sinistrose. Et pourtant, au fil Pour notre dossier thématique consacré de la préparation de ce numéro, j’ai de aux arts de la scène en Flandre et aux plus en plus acquis la conviction qu’il Pays-Bas, le titre semblait tout trouvé: existe suffisamment de raisons pour que la phrase de Shakespeare «Le monde nous ayons présent à l’esprit un théâtre de entier est une scène». Las! Trop connu, qualité, beau, fort et pertinent. Y compris trop générique. En fait, j’aurais sponta- durant une période où les compagnies, nément complété par «mais il faut de les comédiens, les metteurs en scène font tout pour faire un monde». Car le monde tous de leur mieux pour afficher en ligne des arts de la scène est par excellence un ce qu’ils répètent et, cela va de soi, donner monde se nourrissant d’un métissage exclusivement vie à leurs représentations conscient qui le place en situation perma- par streaming. Cela concourt insensible- nente de métamorphose. Cette vocation ment à mettre en évidence des valeurs de métissage de formes, de couleurs, apparemment constantes et à répondre de matériaux, de gestes, de bribes de à la question de savoir pourquoi nous texte, de genres et, bien sûr, de personnes estimons qu’elles méritent le soutien constitue l’asservissement délibéré, financier de la communauté. Même en l’incitation au natural high par lequel l’absence de ces fonds, les valeurs existe- l’art vivant se démarque de l’art inanimé. ront toujours, j’en suis persuadé. L’homo Au moment où je rédige ces lignes, ludens veut retrouver ses jeux; à défaut, nul ne sait encore quand rouvrira son il se les réinvente. Que ce soit dans son théâtre favori. Qui plus est, il faut bien se intérieur, dans la rue ou dans une salle.
#03 5 Le monde entier est une scène, mais il faut de tout pour faire un monde. Le présent numéro de Septentrion entend étions coup sur coup accueillis à bras précisément conter l’histoire de la mer- ouverts à Paris, au Théâtre de la Ville, veilleuse richesse de la scène théâtrale et quand bien même il régnait «un parfum chorégraphique flamande et néerlandaise de scandale». Cette réalité s’est quelque à partir d’une perspective multiforme. peu modifiée depuis, la hiérarchie des Il passe en revue de nombreuses troupes compagnies également. Rien n’est plus théâtrales remarquables, une école de tributaire de la conjoncture artistique et danse réputée, le vaste vivier du théâtre «des goûts et des couleurs» qu’une forme pour enfants et pour la jeunesse, deux d’art vivante comme le théâtre. Puis-je, festivals inspirants et un double croquis en conclusion, formuler l’espoir que la de paysage. Un comédien se produisant réouverture des théâtres dans nos régions en stand-up narre ses aventures wal- ne mènera pas à un protectionnisme lonnes. Un Français, Jean-Marc Adolphe, réciproque? L’espoir que l’appel à d’autres évoque les Vagues flamandes I, II et III et influences reviendra totalement et restera tente de comprendre ce que peut avoir de bien présent, pour une contamination qui spécial une troupe flamande qui, jouant sera la bienvenue, qui sera durable, qui du Marivaux sous le soleil de Provence, sera maximale? y reçoit une ovation debout. Le titre de son article apporte déjà la réponse: le jeu dé-com-plexé. Cette façon libérée de traiter les ingrédients (corps-texte-ac- tion) qui composent le théâtre, fuyant les contraintes de la tradition, est ce qui marque les esprits depuis les années 1980. Je puis en témoigner personnelle- ment pour avoir vu, comme dramaturge d’une compagnie anversoise, que nous
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