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Les énergies renouvelables dans le canton de Vaud Travail de Maturité fait par Emile Soutter et Praveen Thampi 3M9 Le 8 novembre 2010 Supervisé par M. Cédric Monod
Résumé Durant les dernières décennies, notre civilisation s’est caractérisée par un gaspillage insensé des ressources énergétiques. Si la croissance de la consommation continue à ce rythme-là, les réserves d’uranium, de gaz et de pétrole seront épuisées dans un siècle environ. Intuitivement, nous savons que nos enfants ne pourront pas vivre dans la même société de consommation que nous aujourd’hui. Le temps des énergies fossiles et des centrales nucléaires doit laisser place aux énergies durables. Oui, mais quelle est l’ampleur de la tâche ? En Suisse, dans le canton de Vaud, quelle est la situation de ces énergies renouvelables ? Est-ce possible pour notre société de se passer de pétrole ? Ce travail de maturité a pour but de présenter un état des lieux des énergies renouvelables dans le canton de Vaud. Aujourd’hui, énergétiquement, le canton de Vaud dépend de ses régions limitrophes, car sa production d’énergie ne correspond qu’à un dixième de l’énergie que les Vaudois consomment en énergie. Nous étudions ici ce qui peut être fait pour améliorer cette situation à long terme : l’énergie des rivières encore inexploitées, la part des forêts qui peut être coupée sans diminuer la surface des forêts au long terme, les zones propices à l’installation d’éoliennes, ce que représente le solaire, les déchets que l’on incinère, l’efficacité énergétique ou encore l’utilisation de la géothermie. Le rêve d’une société autosuffisante à elle-même consommant 100% d’énergies renouvelables existe-t-il ? Que peut-on estimer de la situation du canton à ce niveau dans quinze, vingt ans ? 1
Table des matières 1. Motivations 4 2. Problématique 6 3. Questions de recherche 7 4. Introduction sur les énergies renouvelables 8 4.1 Présentation des énergies renouvelables 8 4.2 Situation actuelle dans le monde 11 4.3 Situation actuelle en Suisse 14 5. Historique des énergies renouvelables en Suisse 16 6. Localisation actuelle et production des énergies renouvelables 23 dans le canton de Vaud 6.1 Situation actuelle dans le canton de Vaud 23 6.2 Limites de la recherche 27 6.3 L’énergie hydraulique 28 6.4 L’énergie de la biomasse 30 6.5 L’énergie solaire photovoltaïque 34 6.6 L’énergie solaire thermique 34 6.7 L’énergie géothermique 35 6.8 Bilan global d’énergie 36 7. Recensement des énergies renouvelables dans la commune de Crissier 37 7.1 Explication du choix 37 7.2 Carte d’identité 37 2
7.3 Recensement des énergies renouvelables 37 7.4 Calculs 37 8. Avenir énergétique des énergies renouvelables dans le canton de Vaud 40 8.1 Potentiel de l’énergie éolienne 40 8.2 Potentiel de l’énergie hydraulique 47 8.3 Potentiel de l’énergie de la biomasse 50 8.4 Potentiel de l’énergie solaire photovoltaïque 53 8.5 Potentiel de l’énergie solaire thermique 54 8.6 Potentiel de l’énergie géothermique 55 8.7 Efficacité énergétique 58 8.8 Potentiel global 61 9. Conclusion 63 10. Sources 64 10.1 Bibliographie 64 10.2 Netographie 64 11. Remerciements 66 12. Annexes 3
1. Motivations Les énergies renouvelables sont un sujet d’actualité. L’étude faite par le projet Desertec 1 montre que d’ici 2050, il faudra trois planètes Terre pour satisfaire les besoins en ressources de l’humanité. Les ressources de la planète s’épuisent. L’effet de serre s’intensifie et devient une menace plus réelle chaque année. Notre avenir dépend directement des énergies renouvelables, puisque les ressources primaires ne sont pas inépuisables et c’est donc le devoir de notre génération de maintenir la Terre en bonne condition. Ce qui nous motive dans ce travail est le fait d’étudier l’avenir des énergies renouvelables au niveau du canton de Vaud. Où en sommes-nous ? Est-ce réaliste que d’imaginer notre canton autonome et auto-suffisant ? Praveen Thampi : Je dois avouer que les énergies renouvelables m’intéressent beaucoup plus sur un aspect technologique que socio-économique, car j’aime tout ce qui relève de la science et de l’ingénierie. Malheureusement, nous n’allons pas aborder (ou très peu) la notion de technologie, car ce travail de maturité reste un travail de géographie. Ce n’est pas que l’aspect socio-économique ne m’intéresse pas, c’est juste qu’il m’intéresse moins que la technologie, car il ne fait qu’étudier le problème alors que la technologie essaie de résoudre le problème. Autrement, ce qui me motive dans ce travail, c’est le fait de pouvoir estimer l’avenir de celles-ci dans le canton de Vaud. Cela pourra m’apprendre à comprendre les différents enjeux des énergies renouvelables, que ce soient au niveau politique, économique ou social. Avec ces notions, je pourrai peut-être contribuer à l’amélioration de la situation énergétique d’un pays ou d’une région de celui-ci. En effet, j’ai des origines indiennes et j’ai un rêve : Améliorer la situation en Inde. Certes, c’est plus au niveau de l’alimentation et de l’hygiène que j’ai envie que cela change mais l’apport d’électricité à travers des énergies renouvelables est aussi un défi pour moi, car l’énergie et l’électricité sont primordiales pour le développement d’un pays. Pratiquement tous les pays occidentaux se sont modernisés les cent dernières années grâce aux énergies fossiles ; mon objectif, aujourd’hui, serait de moderniser l’Inde avec les énergies renouvelables. Emile Soutter : Je considère que nous avons la chance d’avoir une planète sur laquelle la vie a pu se développer, se diversifier et s’étendre sur des centaines de millions d’années. Aujourd’hui cependant, nous, les hommes, nous sommes distingués des autres animaux par notre habileté et notre intelligence avec pour conséquence de régner de manière absolue au sommet de la chaîne alimentaire. Nous ne pensons qu’à avoir toujours plus, plus vite, pillant toutes les ressources naturelles possibles, sans trop réfléchir, pour satisfaire le mieux possible nos besoins immédiats. On commence à voir les résultats de cette course effrénée à la consommation et à la dépense : les disparitions de nombreuses espèces animales et végétales, la radiation de certaines zones à cause 1 Tiré du site internet de Desertec: http://www.desertec.org/en/actions/ (02.05.10) 4
d’accidents nucléaires et de plus, c’est notre climat qui en pâtit avec l’effet de serre. Depuis la dernière décennie, la prise de conscience de penser et de vivre « à long terme et de manière écologique » a gagné de plus en plus de terrain. Les recherches et les investissements dans ces énergies renouvelables, si prometteuses, sont en pleine expansion. La Suisse est un pays, dans lequel j’ai toujours vécu, alors je me demande si l’on pourra se passer un jour des combustibles fossiles et de l’énergie nucléaire dans ma propre région ? Quelle est donc la situation de mon canton ? Combien d’installations renouvelables y a-t-il et où sont ces énergies garantes d’un avenir sain et propre ? J’ai choisi ce Travail de Maturité parce que je me soucie de l’avenir écologique de la planète et qu’il permet d’observer en détail la situation de la région où je vis, qui est une sorte de modèle. Si la Suisse n’arrive pas à fonctionner avec des énergies renouvelables, qu’en sera-t-il pour le reste du monde, les pays pauvres, en développement, où l’on ne mange pas tous les jours à sa faim ? 5
2. Problématique : Etat des lieux des énergies renouvelables dans le canton de Vaud On entend beaucoup parler des énergies renouvelables de nos jours. Les scientifiques disent que c’est une des seules solutions possibles pour pouvoir continuer à vivre sur notre planète en étant si nombreux et avec ce mode de vie. Actuellement, la société tire la plupart de son énergie du pétrole, du gaz, du charbon et du nucléaire. Les chercheurs prévoient un épuisement de stocks de pétrole d’ici 40 ans environ 2, mais cette estimation reste incertaine : plusieurs lieux (comme l’Arctique qui contient 20 à 25% des réserves)3 jusqu’à aujourd’hui encore non exploités pourraient contenir des réserves de pétrole et les pays émergents (comme l’Inde et la Chine) consomment de manière exponentielle. En ce qui concerne le charbon, on estime qu’il y en a encore pour plus de 200 ans et environ 70 ans pour le gaz naturel. Donc, bien qu’il y ait encore une réserve assez importante d’énergies fossiles et également d’énergie nucléaire (au moins 60 ans de stocks d’uranium restants)4, pourquoi devrions-nous déjà maintenant faire fonctionner notre société avec des énergies renouvelables ? Car les émissions de gaz à effet de serre émises par les énergies fossiles (comme le dioxyde de carbone, le méthane, etc.) augmentent l’effet de serre, ce qui réchauffe la planète et aggrave l’instabilité du climat. L’exemple le plus connu est celui de l’augmentation du niveau des océans. Elle peut être provoquée de deux manières différentes : 1) les glaces de l’Arctique fondent ; 2) les eaux des océans se dilatent. Ce phénomène peut donc causer des inondations dans de nombreux pays côtiers. Concernant l’énergie nucléaire, celle-ci a pour désavantages des risques d’accidents nucléaires comme l’irradiation ou la production de déchets qui sont radioactifs pendant des millénaires et qu’on ne sait pas gérer. Il est de notre devoir d’anticiper ces événements. Mais alors pourquoi utilisons-nous encore ces énergies fossiles et nucléaires alors que nous savons que toutes deux sont sources de problèmes (émissions de gaz à effet de serre, pollution, particules fines, accidents nucléaires, déchets radioactifs) ? Tout simplement, parce que notre société ne peut pas se passer de ces énergies bien moins coûteuses et plus rentables pour l’instant. De plus, l’approvisionnement de celles-ci et leur transport sont assez faciles. Si l’on change d’échelle et que l’on pense plus local, nous pouvons nous poser la question : qu’en est- il de la situation du canton de Vaud au niveau des énergies renouvelables ? Afin de répondre à cette question générale, nous allons nous poser trois questions de recherche. 2 D’après le site de l’OFEN : http://www.bfe.admin.ch/themen/00486/index.html?lang=fr (06.03.10) 3 Selon le site internet de Shell: http://www.shell.ch/home/content/che-fr/innovation/meeting_demand/ (06/03/10) 4 D’après le site internet de la Société Française d’Energie Nucléaire: http://www.sfen.org/fr/question/uranium.htm (03.05.10) 6
3. Questions de recherche Tout d’abord, nous allons revenir dans le temps et nous demander quelles sont les premières énergies renouvelables à avoir être utilisées ? Nous étudierons les raisons de leur développement et en particulier, celles des vingt dernières années avec cette question en tête : 1) Quel est l'historique des énergies renouvelables en Suisse et dans quel contexte se sont-elles établies? Puis, nous allons essayer de recenser chaque installation d’énergie renouvelable dans le canton de Vaud et de déterminer leur production actuelle, une question qui peut donc se résumer ainsi : 2) Combien produisent les énergies renouvelables dans le canton de Vaud ? Ensuite, nous allons comparer quelles sont les différentes manières d’adapter la société à un mode de vie plus axé sur le long terme au moindre coût. Certes, construire de nouvelles centrales solaires, c’est anticiper l’avenir, cependant investir le même argent pour améliorer l’isolation des bâtiments peut s’avérer beaucoup plus rentable et économique. Ne faut-il pas parfois mieux diminuer sa consommation qu’augmenter sa production ? Nous passerons en revue les différents facteurs importants pour justifier le développement de nouvelles installations, un questionnement que l’on peut synthétiser en une phrase : 3) Que prévoit la Confédération au sujet de l’efficacité énergétique ? Et finalement, afin de déterminer quelles sont les possibilités des énergies renouvelables dans le canton pour 2020, 2035 et plus tard et de savoir si le rêve d’une société consommant uniquement de l’énergie d’origine renouvelable est réalisable, nous allons nous poser une dernière question : 4) Quelles sont les perspectives énergétiques des énergies renouvelables dans le canton de Vaud? 7
4. Introduction Remarque : Afin de clarifier certaines notions et certains termes qui peuvent paraître peu clairs dans les chapitres qui suivent, nous nous sommes permis de placer, en annexes, un glossaire pour le chapitre 4. 4.1 Présentation des énergies renouvelables : Tout le monde parle d’énergie renouvelable sans pour autant savoir ce qu’elle signifie vraiment. Voici une définition officielle tirée d’une encyclopédie : « Les énergies renouvelables utilisent des sources inépuisables d'énergies d'origine naturelle : rayonnement solaire, vents, cycles de l'eau et du carbone dans la biosphère, flux de chaleur interne de la Terre, effet de l'attraction lunaire et solaire sur les océans. Elles s'opposent ainsi aux énergies minières et fossiles, dont les stocks, forcément limités, se sont constitués lors de la formation du système solaire (uranium, thorium), ou, au cours des âges géologiques, à partir d'une fraction infime de la biomasse terrestre qui a pu se fossiliser (charbon, pétrole, gaz naturel). »5 Quelles sont donc ces différentes énergies ? L’énergie peut s’employer sous différentes formes lors de sa consommation : une grande partie est utilisée sous forme de chaleur pour nous réchauffer, une autre part sous forme de carburant est utilisée principalement pour nos véhicules et le reste est consommé sous forme d’électricité. La liste suivante concerne les principales énergies renouvelables utilisées en Suisse : Pour les comparaisons, le prix moyen du Kilowattheure [KWh] en Suisse est de 14,5 centimes.6 L’énergie éolienne : L’éolienne tire son énergie du vent qui fait tourner de grandes hélices reliées à un générateur. On les utilise donc dans des zones où l’on trouve si possibles des vents réguliers. « Une éolienne standard aujourd'hui est équipée d'un générateur de 1000 kW (puissance nominale, maximale) une hauteur de 60 à 80 m et un diamètre de rotor d’environ 54 m ». Son prix actuel est de 18 centimes/KWh.7 L’énergie hydraulique : Une centrale hydroélectrique est une usine où l'on produit de l'électricité en utilisant l'eau comme force motrice pour faire tourner des turbines qui entraînent à leur tour des alternateurs. Cette énergie est répandu en Suisse et bon marché, elle ne coûte que 0.35 centimes/KWh. 5 Tiré de l’encyclopédie Universalis : http://www.universalis.fr/encyclopedie/energies-renouvelables/ (23.03.10) 6 Durant l’année 2007 selon un les statistiques d’électricité de l’OFEN page 42 : http://www.bfe.admin.ch/php/modules/publikationen/stream.php?extlang=fr&name=fr_912781194.pdf (03.05.10) 7 Cette indication sur le prix du courant ainsi que toutes les autres sur le prix des énergies renouvelables sont les prix proposés par Romande énergie (principal fournisseur d’électricité du canton) : http://www.romande- energie.ch/index.php/Marquage-2009/id-menu-1740.html 8
Grâce à son climat et à son relief, la Suisse est un pays idéal pour l’utilisation de l’hydraulique. On distingue 3 différents types de centrales : - Les centrales à accumulation : elles fonctionnent de paire avec un barrage, ce dernier jouant un rôle de gigantesque pile naturelle. Lorsque de grandes quantités d’eau sont relâchées, le courant est canalisé vers une turbine reliée à un alternateur qui génère de l'électricité. - Les centrales au fil de l’eau : Ces centrales exploitent le courant des rivières et fonctionnent également avec une turbine et un alternateur. Certaines de ces petites centrales font partie de ce qu’on appelle la petite hydraulique. - Les centrales de pompage/turbinage : Dans un premier temps, l’eau est pompée et placée dans un bassin d’accumulation, puis elle est débitée pour faire fonctionner la turbine. Cette technique ne produit pas d’elle-même de l’énergie, mais elle permet de stocker de l’énergie pour la réutiliser plus tard au moment propice. L’énergie solaire : On confond souvent deux aspects complètement différents de l’exploitation du soleil. Les panneaux solaires qui convertissent les rayonnements en électricité sont appelés panneaux solaires photovoltaïques, alors que les seconds, les panneaux solaires thermiques, beaucoup plus répandus, transforment l’énergie solaire en chaleur circulant sous forme de gaz chaud qui permet d’alimenter le chauffage. - Panneaux solaires photovoltaïques : Les panneaux solaires sont composés de matériaux tels que le silicium qui a pour particularité d’absorber les photons de la lumière et de les convertir en puissance électrique. Ces panneaux sont très coûteux à construire et il en faut une grande surface pour obtenir de l’énergie : au mieux 20% de l’énergie acquise sous forme de chaleur est transformée en électricité. C’est pourquoi le courant électrique solaire coûte cher : 80 centimes/KWh. - Panneaux solaires thermiques : Les panneaux solaires thermiques chauffent un gaz ou un liquide caloporteur (qui permet de transmettre la chaleur) qui est relié au chauffage, apportant ainsi la chaleur où l’on en a besoin. Le rendement que l’on obtient se situe actuellement au mieux dans les 80%8, dépendant de facteurs tels que l’orientation des panneaux et bien sûr, de l’ensoleillement. L’énergie géothermique (chaleur ambiante) : Comme le centre de la Terre est composé d’un noyau de magma très chaud, plus l’on creuse sous la surface plus la température augmente. Le principe de la géothermie est d’utiliser cette chaleur. On distingue deux types de géothermie : - La géothermie profonde : Ce sont des installations coûteuses qui plongent loin dans le sol et qui jouent un rôle de centrale pouvant produire de l’électricité. Une telle installation demeure inexistante en Suisse mais est en cours de projet. 8 Tiré du site internet: http://www.swissolar.ch/fr/waerme-von-der-sonne/technik/ (Août 2010) 9
- La géothermie non profonde : Cela regroupe toutes les petites installations qui plongent jusqu’à près de 200m. Un liquide ou de l’air circule et remonte réchauffé, où il est utilisé pour le chauffage. De telles installations nommées PACs (Pompes A Chaleurs) sont nombreuses dans le canton chez des particuliers. Bien entendu, pour fonctionner un PAC a besoin d’énergie, sous forme d’électricité, dont l’origine dépend du réseau, mais il reste beaucoup plus compétitif et écologique que les autres types de chauffage : l’électricité utilisé correspond généralement à 25%9 de la chaleur totale que fournit le PAC. On distingue deux types de PACs différents, selon leur source de chaleur : 1) les PACs tirant leur énergie de l’air ambiant. L’air est aspiré par la pompe puis refroidi par le processus qui lui prend de sa chaleur pour le chauffage et est relâché ensuite à l’extérieur. C’est un cycle naturel sans perturbations d’ordre biologique. 2) les PACs ayant pour source de chaleur de l’eau : aussi bien souterraine que l’eau des rivières ou du lac, le procédé reste le même et se révèle efficace même à de basses températures. L’eau est aspirée par la pompe puis on lui enlève de sa chaleur et enfin on la relâche dans sa source d’origine. L’énergie de la biomasse : La biomasse se compose de matière organique créée par photosynthèse qui, à l’opposé des énergies fossiles, n’a pas été transformée en restant très longtemps sous des couches de terre. On obtient de l’énergie par trois moyens : la combustion ou la gazéification pour la biomasse « sèche », c'est-à-dire le bois sous toutes ses formes. La troisième méthode est la fermentation, appliquée à la biomasse «humide», qui concerne les engrais et les résidus biogènes. On distingue différents domaines que l’on peut classer dans la biomasse : - La part renouvelable des déchets : 50 % des déchets que l’on brûle sont d’origine biologique et donc à ce titre considéré comme une énergie renouvelable. Notre société produira toujours des déchets, c’est donc une énergie qui sera toujours disponible. - L’énergie tirée des stations d’épuration : On peut utiliser ces résidus pour en tirer de l’énergie renouvelable car ils sont d’origine biologique. Ce domaine spécifique est appelé STEP pour Station d’Epuration, et peut être considéré comme renouvelable puisque ces déchets seront toujours produits et de plus sont d’origine « naturelle ». - L’énergie tirée des biogaz : L’énergie tirée de gaz d’origine naturelle est considérée comme renouvelable, car le gaz carbonique rejeté par la combustion le serait de toute façon via une autre utilisation, et ce gaz est absorbé par les futures plantes qui serviront à fabriquer du biogaz à leur tour, la boucle est bouclée. - L’énergie tirée du bois : On peut se permettre d’utiliser une certaine quantité de bois en fonction de la taille des forêts, de façon à ce que cette quantité se renouvelle chaque année, dans le but d’obtenir de l’énergie, par combustion. L’électricité obtenue à partir du bois coûte 2.5 centimes/KWh. 9 Selon le document du site des pompes à chaleur : http://www.pac.ch/dateien/OFEN_PAC_en_9_questions_brochure_F_0210.pdf 10
4.2 Situation actuelle dans le monde Au cours de ce chapitre, nous allons illustrer et expliquer la situation énergétique du monde et de la Suisse. Puis nous comparerons les différentes situations. Le canton de Vaud, quand à lui, sera examiné en détail au chapitre 6. Suite à cette introduction, dans les graphiques présentés ci-dessous, nous présenterons à chaque fois deux aspects importants pour illustrer la situation énergétique de ces différentes régions : La consommation finale d’énergie et la consommation finale d’énergie électrique. L’électricité est incluse dans l’énergie totale, cependant l’on fait cette distinction pour plusieurs raisons : - Tout d’abord, comme nous l’avons expliqué dans notre glossaire qui se trouve en annexes, l’énergie électrique est « une énergie secondaire ». Pour l’obtenir, de l’énergie primaire a d’abord été transformée. Cette transformation comporte toujours des pertes d’énergie, plus ou moins importantes selon la technologie utilisée. L’énergie électrique correspond ainsi à une plus grande énergie primaire, dont une partie a été perdue ; - Ceci a pour conséquence une différence de prix : L’énergie électrique est bien plus chère qu’une énergie primaire ; - De plus, toutes nos différentes sources distinguaient à chaque fois l’électricité et l’énergie totale, ce qui est apparemment une pratique courante dans le domaine des bilans énergétiques d’une région. -La production d’énergie est plus grande que la consommation d’énergie, car entre ces deux étapes, il y a des transformations d’énergie et son acheminement jusqu’au consommateur qui impliquent des pertes d’énergies. Au niveau mondial on produit 117'331 TWh et on en consomme que 98'017 TWh10, soit 83.5% de l’énergie produite. Toutefois, les pourcentages et les statistiques que l’on observe à propos de la production sont équivalents à ceux que l’on peut observer pour la production. Ainsi nous parlerons parfois de consommation et parfois de production selon les sources, les conclusions au niveau de l’énergie que nous en tirons demeurent les mêmes. Graphique 4.111 : Production mondiale d'énergie 2008: 117'331 TWh 3637 11498 Eléctricité 20181 Combustibles renouvelables et déchets Gaz 14901 48810 Pétrole 18304 Charbon 10 Ce chiffre est obtenu du même rapport de l’IEA, en convertissant les 8428 Mtoe (millions de tonnes équivalents pétroles) de la consommation finale mondiale. 11 Remarque : la rubrique « autres énergies renouvelables » comprend l’énergie solaire, géothermique, la chaleur à distance et les énergies des mers. 11
117’331 TWh !(chiffre obtenu du rapport de L’IEA sachant que 17.2% de 117331 TWh =20181 TWh) L’énergie produite et consommée augmente chaque année aujourd’hui, la consommation d’énergie dans le monde se constitue, on le voit bien, d’énergies fossiles : Le charbon, le pétrole et le gaz sont les énergies les plus utilisées aujourd’hui. Les énergies renouvelables constituent les rubriques « combustibles renouvelables et déchets » (Ce qui comprend le bois et les autres combustibles de la biomasse), « autres énergies renouvelables » et une partie de « l’électricité » détaillée juste après. Avec un rapide calcul, on constate que la partie des énergies renouvelables non électriques équivaut à 18'538 TWh, soit 15.8% de toute l’énergie de la production totale12. Graphique 4.213 : Production mondiale électrique: 20'181 TWh 565 Charbon 3209 Pétrole 8274 Gaz 2724 Nucléaire Hydraulique 4299 Autres énergies renouvelables 1110 La part d’électricité dans la consommation finale remplit à elle seule les 17%, soit plus de 20'000 TWh. Le charbon est cette fois le combustible le plus utilisé pour produire du courant, le gaz, l’hydraulique et le nucléaire se partagent des tranches presque égales, quant au pétrole, il est beaucoup moins important, équivalant cependant au double des énergies renouvelables restantes. Les énergies renouvelables sont ici l’hydraulique, évidemment, ainsi que l’énergie éolienne, photovoltaïque, géothermique, tous les différents types d’usine à base de combustibles naturels (biomasse) et les différentes énergies des mers. Au total elles totalisent 3’774 TWh (18.7% du total électrique). 12 Tous ces chiffres, ainsi que les deux graphiques suivants , sont calculés à partir des pages 26 à 30 d’un rapport PDF de L’IEA (International Energy Agency) : http://www.iea.org/Textbase/nppdf/free/2010/key_stats_2010.pdf Ces chiffres correspondent également à un rapport d’une deuxième agence (Worldwatch Institute) : http://www.ren21.net/globalstatusreport/REN21_GSR_2010_full.pdf (disponible en annexe car lien récemment indisponible sur le net) 13 Remarque : la rubrique « autres énergies renouvelables » comprend l’énergie solaire photovoltaïque, géothermique, éolienne, la biomasse et les énergies des mers. 12
Lorsque l’on compare avec le graphique précédent, on peut voir que le total des énergies renouvelables dans le monde équivaut donc, électricité détaillée, à : 14'901 + 3’637 + 565 + 3209 = 22’312 TWh (On prend en compte les catégories Combustibles renouvelables et déchets et Autres énergies renouvelables du graphique 4.1 et vu qu’il y a également une part d’énergie renouvelable dans la consommation mondiale électrique, on prend les catégories Hydraulique et Autres énergies renouvelables du graphique 4.2.) Ce total de 22'312 TWh représente 19% de la production totale. Nous allons observer quelles importances ont les différentes énergies renouvelables dans le monde et leurs places. Carte des énergies renouvelables dans le monde14 : De manière générale, la biomasse est l’énergie renouvelable la plus importante dans le monde entier car le bois est présent en grande quantité sur tous les continents. Il faut bien réaliser que la plupart 14 Tiré du site internet: http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/energierenouv (Février 1993) 13
de cette biomasse est utilisée pour se chauffer. Cependant, si les forêts commençaient à disparaître, ce serait catastrophique, tant pour la situation énergétique de la planète que pour le climat (à cause de l’effet de serre). La deuxième énergie propre la plus présente est l’hydroélectricité… qui dépend évidemment de l’abondance des rivières selon les régions et des moyens financiers pour la développer. Cette énergie est capitale car elle se transforme facilement en électricité, en plus de pouvoir être stockée (comme la biomasse). L’énergie solaire comme l’énergie éolienne sont moins développées mais sont en pleine extension. Mais ces deux énergies ont un défaut : impossible de les stocker, il faut donc les utiliser tout de suite, à des moments que l’on ne peut pas choisir. L’énergie éolienne est entièrement électrique alors que l’énergie solaire qui est représentée ici est la somme du photovoltaïque et du thermique. Dans la situation actuelle, on a encore beaucoup à faire pour fonctionner à 100% aux énergies renouvelables : Il faudrait multiplier notre production d’énergie renouvelable par cinq et ne pas couper plus d’arbres ! 4.3 Situation actuelle en Suisse : Graphique 4.3.115 : Consommation finale Suisse d'énergie en 2009: 243'767GWh 2956 3419 4461 9906 1747 Produits pétroliers 29539 Eléctricité Gaz Charbon 134244 Energie du bois Chaleur à distance 57494 Déchets industriels Autres énergies renouvelables 15 Calculé à partir des données du rapport statistique de l’OFEN : http://www.bfe.admin.ch/php/modules/publikationen/stream.php?extlang=fr&name=fr_428934994.pdf (page 27) Remarque : la rubrique « autres énergies renouvelables » comprend l’énergie solaire et les autres énergies utilisant comme combustibles des déchets ainsi que l’énergie tirée des stations d’épurations. 14
En Suisse, le pétrole occupe une place capitale avec le gaz, ce qui fait que la pollution reste un problème préoccupant à long terme. En revanche, le charbon est beaucoup moins utilisé, la chaleur à distance (géothermie principalement) est même plus importante. Les énergies renouvelables « thermiques », représentées par l’énergie du bois, la chaleur à distance, les déchets industriels, ainsi que les énergies mineures de la rubrique « autres énergies renouvelables », à savoir le reste des énergies de la biomasse et le solaire thermique représentent au total 20'742 GWh, soit 8.5% de la consommation totale. Graphique 4.3.216 : Consommation Suisse d'électricité en 2009: 57'494 GWh 20(Eoliennes) 43(Photovoltaïques) 2437 300 Hydraulique Nucléaire Biomasse et Biogaz 22584 Photovoltaïque 32110 Eoliennes Centrales thermiques L’électricité suisse s’appuie sur sa grande force hydraulique, qui représente près de 56% du courant électrique total ! Toutefois le nucléaire est presque tout aussi important. Le reste est complété par les centrales thermiques et par les énergies renouvelables encore peu développées que sont les éoliennes et le solaire photovoltaïque. De plus, une partie des centrales thermiques est renouvelable, cela représente encore une fois la part combustible de déchets qui vaut 768 GWh. Au total, le courant électrique renouvelable vaut 33'241 GWh (58%). Consommation finale suisse : Sur la consommation finale suisse, 53’983 GWh sont d’origine renouvelable, soit 22% du total. Ce qui est particulièrement spécifique à la Suisse, c’est qu’il y a plus d’énergie renouvelable électrique que thermique qui est produite de manière renouvelable, ceci est bien sûr dû à une hydraulique très développée, au détriment peut-être d’une énergie du bois un peu moins exploitée que dans des pays qui n’ont pas de telles montagnes. 16 Ces données ont été obtenues en prenant compte de la production électrique suisse, en se basant sur l’approximation que l’énergie produite en Suisse correspond à l’énergie consommée, à partir de la page 39 des statistiques 2009 de l’OFEN : http://www.bfe.admin.ch/php/modules/publikationen/stream.php?extlang=fr&name=fr_428934994.pdf 15
5. Historique de l’évolution des énergies en Suisse Depuis toujours, l’humanité a cherché à utiliser les ressources de la nature afin de rendre la vie plus facile. On comptait d’abord sur le travail humain, puis celui des animaux, de l’eau, du vent, du bois de feu et du charbon. Dès l’antiquité (3600 avant J.-C.)17, on exploita la force du vent pour naviguer, puis pour couper du bois ou moudre des grains à l’aide des moulins. Les premières roues hydrauliques furent utilisées par les Grecques, près de 2’000 ans plus tard et les barrages existaient déjà il y a 5’000 ans en Egypte. On exploitait bien les différentes énergies et l’humanité s’est toujours contentée de consommer très peu d’énergie jusqu’à l’invention de la machine à vapeur. On s’est alors mis à utiliser de plus en plus d’énergie, en puisant dans les réserves fossiles qui avaient mis des millions d’années à se constituer. Mais ces réserves ne seront épuisées qu’en quelques centaines d’années. Intuitivement, nous savons que nos enfants ne pourront plus se comporter de la même façon : tôt ou tard, l’utilisation des énergies renouvelables sera indispensable. Nous avons divisé l’évolution des énergies en quatre périodes durant le siècle précédent: 1) De 1910 à la fin de la 2ème Guerre mondiale (1945) : Cette période est caractérisée par l’extension de la révolution industrielle : l’énergie la plus utilisée est le charbon (80'000 TJ18), avec déjà une part d’électricité d’origine hydraulique puisque les premières turbines hydrauliques produisant de l’électricité sont déjà mises en service dès 1870, bien que peu développées. Le bois fournit alors près de 20'000 TJ sous forme de chaleur. La production totale s’élève à un peu plus de 100'000 TJ, qui subit une baisse brutale peu après la 2 ème guerre mondiale, au niveau du charbon. Le concept d’écologie est complètement inconnu, et la guerre empêche de développer massivement l’industrie. 2) De la fin de la 2ème Guerre mondiale jusqu’en 1975 : Avec le retour de la paix, les progrès techniques et le développement des énergies ne sont plus retenus : on préfère progressivement au charbon (qui passe de 40'000 TJ à moins de 10'000 TJ durant cette période) l’utilisation des carburants (atteignant près de 160'000 TJ à la fin de cette période), et surtout du pétrole (320'000 TJ), avec une montée exponentielle qui connaît son pic maximal en 1973 (crise de pétrole). La production d’électricité augmente également, en grande partie grâce à l’hydroélectricité (plus de 70'000 TJ). En 1957, le peuple Suisse acceptait à une grande majorité l’utilisation pacifique du nucléaire, qui commencera à prendre de l’importance. Mais l’idylle nucléaire Suisse ne durera qu’une décennie : en 1969, la centrale nucléaire de Lucens subit un grave accident quelques jours après sa mise en service et doit être définitivement arrêtée. Le projet d’une centrale qui devait être construite sur la commune de Kaiseraugst n’aboutira finalement pas suite à l’occupation (de 1973 à 1975) du site de la centrale par des opposants non-violents. Au total, durant cette période, la production d'énergie augmente d'une manière phénoménale (particulièrement sur 17 Ces données, ainsi que l’ensemble des informations historiques de ce chapitre sont tirées, sauf contre-indication, du livre « L’énergie au futur » (chapitre Les énergies renouvelables) et sur le livre « Facteur 4 ». 18 Les données de chiffres sont illustrées par le graphique 5.1. 16
la fin), à la fin de cette période, la production Suisse a été multipliée par 6 (600'000 TJ) ! Cette fulgurante croissance de la production provoque d’ailleurs des réactions : le Club de Rome publie ainsi un rapport « Halte à la croissance » (1972) qui détaille que si l’économie, la démographie et l’industrie suivent le même train, le système mondial connaîtra une grande crise : l’idée de privilégier l’équilibre à la croissance est la seule solution. C’est la première fois qu’un ouvrage prônant l’écologie sera lu à travers le monde entier avec de telles répercussions. (Ce rapport aura de nombreuses critiques.) 3) De 1975 à 1990 : La croissance continue mais à un rythme plus lent : des idées telles que le rapport de « Halte à la croissance » et ses mises en garde restent dans les mentalités : le nucléaire et l’hydroélectricité se développent néanmoins de plus en plus. Le nucléaire est toutefois remis en question plusieurs fois. En 1979, une initiative demandant le contrôle démocratique du nucléaire est refusée de justesse par le peuple. En 1984, deux initiatives pour un avenir sans nouvelles centrales nucléaires et pour une politique énergétique raisonnable connaissent le même échec. Quant à la crise du pétrole de 1973, elle favorisera le développement du gaz, notamment pour les agriculteurs, qui commenceront à développer des installations gaz naturel à leur compte à ce moment. La gestion des déchets pour en obtenir de l’énergie sera mis en pratique dès 1980, et sera alors développé. Bien que l’utilisation du pétrole ait diminué, l’augmentation de la production finale d’énergie se poursuit toujours, à un rythme toutefois plus lent. En 199019, la Suisse produit 770 PJ (=770’000TJ): le pétrole et les carburants sont toujours majoritaire (492 PJ), mais l’hydraulique (95 PJ) et le nucléaire (69 PJ) jouent alors des rôles capitaux. Pour les autres énergies renouvelables, on compte les déchets (17 PJ), le bois (12 PJ) et les premières installations géothermiques, éoliennes et solaires totalisent alors environ 1 PJ. Le reste de l’énergie est fournie par le gaz (70 PJ) et le charbon (14 PJ). La part des énergies renouvelables correspond alors à 16% de l’énergie finale consommée. 4) De 1990 à aujourd’hui : La politique énergétique et de manière plus générale, la prise de conscience humaine se sont axées sur les énergies renouvelables. Le début de la décennie est marqué mondialement par le célèbre sommet de la Terre de Rio de Janeiro, le premier qui fixe des objectifs écologiques importants et très ambitieux. En Suisse, la tendance est particulièrement dirigée vers le développement des énergies renouvelables, une diminution ou un statu quo des énergies fossiles. Le nucléaire provoque encore des scènes politiques : L’année même de la réunion de Rio, les citoyens du canton de Berne votent pour le refus du maintien en fonction de la centrale de Mühleberg. Toutefois, le conseiller fédéral de l’époque, Adolf Ogi, autorise quand même l’exploitation de la centrale et autorise de plus l’augmentation de sa puissance. L’opinion publique, avec des accidents tels que celui de la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl en 1986 et le film « Une vérité qui dérange » (« An inconvenient Truth ») sorti en mai 2006 de l'ancien vice-président des Etats-Unis d'Amérique Al Gore, prend progressivement conscience de la nécessité d’utiliser les énergies renouvelables et donc des dangers 19 Nous nous permettons de détailler la situation en 1990 avec des détails précis (source : « L’énergie au futur ») car elle représente le cap d’un changement de volonté énergétique : Les énergies renouvelables seront dès lors très favorisées et le nucléaire et les ressources fossiles autant laissé de côté ou diminués que possible. 17
des énergies fossiles et nucléaires. L’hydraulique et les gaz augmentent dans les années suivantes, ainsi que les déchets, la géothermie, le solaire, l’éolien et le bois. A l’opposé, la part d’énergie provenant du nucléaire et du pétrole diminue légèrement. En revanche, la production ne cesse d’augmenter. Les dernières statistiques nous montrent qu’actuellement 22% de l’énergie finale consommée Suisse est d’origine renouvelable (chapitre 4), ce qui signifie qu’en près de 20 ans, nous avons augmenté cette part de 6% (de 16% à 22%). Graphique 5.1 : Graphique de la production d’énergie en Suisse de 1910 à 200920. Ce graphe représente l’énergie totale produite en Suisse par année depuis 1910. On voit bien que la part des énergies renouvelables est faible : elle concerne, dans la légende, les rubriques « Autres énergies renouvelables », « Chaleur à distance », « Bois », une infinitésimale part des sections « Gaz » et « Carburants » et 58% de la rubrique « Electricité » (en 2009), ce qui totalise bien 22% de l’énergie totale consommée (en 2009). 20 Tiré du site de l’OFEN : (23.03.10) http://www.bfe.admin.ch/php/modules/publikationen/stream.php?extlang=fr&name=fr_242860446.pdf 18
Observations particulières sur les énergies renouvelables : L’énergie hydraulique a commencé à être développée dès le début du XXème siècle, en même temps que le charbon (époque industrielle), car la technique des barrages et des centrales hydrauliques étaient déjà bien maîtrisées. Le bois est également une énergie qui est déjà utilisée depuis des siècles. Depuis près de 20 ans, cependant, les progrès techniques ont permis d’envisager de nouveaux types d’énergie, imaginés pour vivre dans l’optique d’un développement durable. Bien que ces énergies ne soient encore qu’à leurs débuts, les éoliennes et le solaire se sont développés de manière exponentielle ces dernières années. De 1990 à aujourd’hui, une grande partie du potentiel était déjà utilisé. Attention toutefois à ces images trompeuses, l’eau correspond de beaucoup plus d’énergie que les autres ! En effet cette production est passée de moins de 30'000 à environ 35'000 GWh en 2009, soit une augmentation de 5’000 GWh ! Graphique représentant la production d’électricité par les centrales hydrauliques entre 1990 et 200921 : Centrales hydrauliques 45000 40000 35000 30000 25000 20000 15000 GWh 10000 5000 0 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 En revanche, l’énergie solaire est de plus en plus utilisée pour fournir de l’électricité, mais c’est une technique nouvelle, presque totalement inutilisée en 1990. Cette énergie a ainsi augmenté d’environ 1GWh à 50 GWh, soit 5000% ! Mais en termes d’énergie pure, cela représente une augmentation de 49 GWh, cent fois moins que l’augmentation de l’hydraulique ! 21 Graphique tiré du « Statistiques suisses des énergies renouvelables » paru en 2009 sur le site internet de l’OFEN. 19
Graphique représentant la production d’électricité par les panneaux solaires photovoltaïques entre 1990 et 200922 : Energie solaire 60 50 40 30 20 GWh 10 0 2002 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Le cas de la biomasse est ici spécial : il s’agit de la biomasse convertie en électricité, une technique que l’on exploite que depuis peu. Au total, cette énergie produisait à peu près 5 GWh en 1990 et en produit aujourd’hui presque 200 ! L’augmentation de 195 GWh correspond donc à 26 fois moins que l’apport des centrales hydrauliques, mais 4 fois plus que le solaire photovoltaïque. Graphique représentant la production d’électricité par l’utilisation de la biomasse entre 1990 et 200923 : Utilisation de la biomasse 250 200 150 100 GWh 50 0 1994 1999 2004 2009 1990 1991 1992 1993 1995 1996 1997 1998 2000 2001 2002 2003 2005 2006 2007 2008 En revanche, on remarque que l’utilisation des déchets, des éoliennes et des stations d’épuration était déjà développée et a augmenté de manière plus stable et régulière (cf. graphiques sur la production d’électricité par les parts renouvelables des déchets et par les stations d’épuration en annexes). Voici, en valeurs pures, leur augmentation : 22 Graphique tiré du « Statistiques suisses des énergies renouvelables » paru en 2009 sur le site internet de l’OFEN. 23 Graphique tiré du « Statistiques suisses des énergies renouvelables » paru en 2009 sur le site internet de l’OFEN. 20
L’énergie éolienne n’existait pas en 1990 et vaut 23 GWh en 2009 (217 fois moins d’augmentation que les centrales hydrauliques), les déchets produisaient presque 400 GWh en 1990 et en produisent plus de 900 aujourd’hui (ce qui totalise une augmentation de 500 GWh, un dixième de l’augmentation hydraulique). Quand aux stations d’épurations, leur production était de 60 GWh et a exactement doublé en 2009 : 120 GWh (60 GWh, donc 83 fois moins que l’hydraulique). Développement des énergies amenant à une consommation finale de chaleur : On observe cette fois l’implication en terme thermique des énergies renouvelables suivantes : l’utilisation de la chaleur solaire a évolué progressivement, de manière comparable à la géothermie sauf que cette dernière représente un apport énergétique cinq fois plus élevé ! L’énergie solaire a augmenté de 350 GWh de 1990 à 2009, et la chaleur ambiante de près de 1’500 GWh. Graphique représentant la production de chaleur par les panneaux solaires thermiques entre 1990 et 200924 : Energie solaire 500 400 300 200 100 GWh 0 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Quant à la biomasse, le moyen de loin le plus utilisé pour le chauffage, il a simplement eu une évolution stable, de même les stations d’épuration : Respectivement, la biomasse est passée de moins de 5000 GWh à près de 6700 et les Steps de 200 à 275 GWh sur la période 1990-2009. Quand à la combustion de déchets, ces derniers produisaient 1300 GWh dans les années 90 contre 2100 GWh actuellement ! Voici un panneau solaire thermique sur le toit d’une maison25. 24 Graphique tiré du « Statistiques suisses des énergies renouvelables » paru en 2009 sur le site internet de l’OFEN. 25 Tiré de : http://www.yougen.co.uk/renewable-energy/Solar+Thermal/ 21
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