Les mapuche - Peuple indigène du Chili - Les gens de la Terrre
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Les mapuche – Peuple indigène du Chili Les gens de la Terrre (Mapu = Terre et Che = gens) 32 prisonniers mapuche en grève de la faim depuis le 12 juillet 2010 2 prisonniers mapuche ont rejoint le mouvement le 1er septembre 2010 dans la prison pour jeunes de Chol-Chol Dossier préparé par le COMABE («Comité de Solidarité avec le Peuple Mapuche - Bruxelles») et SOLIDARxS - Flandre
Sommaire Le présent dossier tente d'exposer brièvement la situation actuelle de 32 prisonniers mapuche du Chili qui ont initié une grève de la faim le 12 juillet 2010, dans cinq établissements pénitenciers différents. Deux jeunes mapuche détenus dans la prison pour jeunes de Chol-Chol ont décidé de se joindre à la grève de la faim le 1er septembre 2010. Leur santé se détériore rapidement alors que l'attitude du gouvernement chilien demeure celle d'un constant refus à engager une quelconque négociation afin de mettre un terme à cette situation dramatique. Parallèlement à cette position d'intransigeance, il est nécessaire de faire allusion à l'absolu silence médiatique qui entoure le sujet et qui empêche que cette crise soit relayée à niveau national et international. Les Mapuche sont un peuple originaire dont le territoire s'étend principalement dans la zone centre-sud du Chili. Près de 7% de la population chilienne est mapuche. Une grande partie d'entre eux vivent aujourd'hui dans des «réductions». Le manque de terres, les multiples conséquences négatives des méga-projets de développement ainsi que la situation d'extrême pauvreté dans laquelle se trouve cette population marginalisée, ont conduit de nombreuses familles à participer au processus de récupération de terres ancestrales aux mains d'entreprises privées. La réponse de l'État chilien face à ces demandes politiques, culturelles, sociales et territoriales a jusqu'à présent été de criminaliser, trainer en justice les Mapuche et les incarcérer. À l'heure actuelle, 58 mapuche ou personnes liées au peuple mapuche sont poursuivies ou ont été condamnées sur base de la loi anti-terroriste ou de sécurité intérieure pour des faits de protestation sociale en relation avec le processus de revendication des terres et des droits politiques spoliés. Cette loi date de la dictature de Pinochet. Les revendications des prisonniers en grève de la faim sont les suivantes : 1. Fin de l'application de la loi anti-terroriste aux cas liés à la cause mapuche. 2. Fin de l'utilisation de la justice militaire contre la population civile ainsi que la dérogation du système de «doubles procès simultanés » auprès des tribunaux militaires et civiles. 3. Garantie effective du droit au procès équitable. 4. Démilitarisation de la zone mapuche et fin des abus policiers particulièrement fréquents lors de perquisitions. 5. Liberté des prisonniers politiques mapuche aujourd'hui incarcérés. Ces revendications coïncident pour la plupart avec les différentes recommandations formulées depuis quelques années déjà par les divers organes de Droits de l'Homme liées aux Nations Unies. Ces recommandations soulignent, entre autres, la nécessité de réformer la loi anti-terroriste, dénoncent l'emploi d'une Justice militaire à des personnes civiles et demandent la fin des violences policières et la démilitarisation de la zone. Depuis le début de la grève de la faim, de nombreuses personnalités et organisations de la société civile, tant au niveau national qu'international, ont décidé de manifester leur solidarité aux grévistes de la faim et leur soutien à l'égard de leurs revendications légitimes. Ainsi, Amnesty International, la Fédération internationale des Droits de l'Homme et el Instituto Nacional de Derechos Humanos de Chile ont marqué leur soutien par voie de communiqués divers. La grève de la faim des prisonniers politiques mapuche est une réponse à la violation systématique de leurs droits humains les plus élémentaires ainsi qu'au constant hermétisme politique et médiatique qui entoure le sujet au Chili. Il n'est pas sans importance de rappeler que ces revendications visent au respect de droits consacrés dans les principaux instruments internationaux de droits de l'Homme et que la «protection de l'universalité et de l'indivisibilité des droits de l'Homme, et ce compris les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, est un des principaux objectifs de l'Union Européenne». Nous, sympathisants de la cause mapuche, familles et amis établis en Europe, exigeons que nos instances politiques nationales et internationales se prononcent promptement vis-à-vis de la grève de la faim et condamnent l'attitude présente du gouvernement chilien dans le cadre de sa gestion pour le moins désastreuse de la «question mapuche».
Une introduction: les Mapuche Un peu d'histoire: les Mapuche sont un peuple originaire dont le territoire s'étend principalement dans la zone centre-sud du Chili. Près de 7 % de la population chilienne est mapuche. Une grande partie d'entre eux vivent actuellement dans des «réductions» : des lopins de terres qui leur ont été octroyées par l'État chilien au début du XX ème siècle. Les mapuche possèdent une longue histoire de résistances et sont fiers d'avoir repoussé l'Empire espagnol durant plus de trois siècles. Ils ont ainsi signé plus de trente traités internationaux avec la Couronne espagnole dans lesquels ils ont, entre autres, consacré la frontière entre les deux Nations à la hauteur du fleuve Bío-Bío. _______________________________________________________________________________________________ Dans l'actualité: au début du XX ième siècle, suite à l'invasion de l'armée chilienne, le territoire mapuche passa de 10.000.000 d'hectares à 500.000 hectares. Dans les années 70, ces terres sont à nouveaux envahies. Les entreprises du secteur forestier s'installent dans la Région. Les plantations forestières occupent actuellement une superficie de 2,1 millions d'hectares, intégralement sur le territoire ancestral mapuche. Ces plantations de pins et d'eucalyptus affectent gravement la vie des communautés: la substitution des espèces natives causent la disparition des plantes médicinales, l'érosion et la détérioration des sols, la contamination des sols, sous-sols et des eaux ainsi que la diminution des nappes et des cours d'eaux par la consommation excessive de ces spécimens d'arbres. A côté des graves répercussions qui handicapent la subsistance même des communautés, ces changements produisent une rupture dans la cosmovision des Mapuche et participent à la disparition des espaces qui accueillent les cérémonies traditionnelles. Aux activités des entreprises forestières, viennent s'ajouter d'autres activités qui détruisent l'éco-système de la région : l'industrie du saumon, la multitude de décharges plubliques et privées présentes sur le territoire, la présence de méga-projets de développement comme les imposantes centrales hydroélectriques, l'érection d'un nouvel aéroport régional, ... _______________________________________________________________________________________________ La mobilisation Mapuche: la revendication des terres ancestrales actuellement entre les mains des entreprises privées, associée aux conséquences néfastes des activités forestières sur la vie des personnes et à la situation de grande précarité dans laquelle se trouve les communautés a conduit de nombreuses communautés à s'associer à la lutte pour la récupération des terres. La réponse de l'État chilien face à ces demandes politiques, culturelles, sociales et territoriales a jusqu'à présent été la criminalisation et judiciarisation systématique des faits de protestation sociale liés à la revendication des droits territoriaux et politiques.
La criminalisation de la lutte mapuche: la criminalisation des mouvements sociaux est une tendance généralisée aussi en Amérique Latine. Dans le cas du Chili, cette affirmation s'est matérialisée par le traitement des revendications par les différents gouvernements comme d'un «problème judiciaire». Cette stratégie politique a pour objectif principal de présenter les Mapuche auprès de l'opinion publique comme de «simples délinquants», cherchant ainsi à discréditer leur lutte. Au mot mapuche, on associe presque ipso facto le mot terrorisme. Globalement, leurs revendications à l'égard de leurs droits politiques, culturels et territoriaux sont entrevues aujourd'hui comme une entrave au progrès et une menace pour l'unité nationale. _______________________________________________________________________________________________ Droits de l'Homme: au cours de ces dernières années, le gouvernement chilien a été durement critiqué par des organisations de défense des droits de l'Homme comme Amnesty International ou Human Right Watch mais également par différentes instances de l'ONU, spécialement concernant l'application de la loi anti-terroriste, l'existence d'une justice militaire appliquée à des civiles ou encore la violence excessive et systématique des forces de police ayant causé la mort de trois jeunes mapuche (Alex Lemun 2002, Matias Catrileo 2008 et Jaime Mendoza 2009). Les prisonniers politiques mapuche: il existe aujourd'hui plus de 50 prisonniers mapuche, aussi appelés «prisonniers politiques mapuche » car (1) les accusations interviennent dans le cadre d'un processus politique de revendication territoriale et que (2) les garanties du respect au procès équitable sont sérieusement menacées par les intérêts des pouvoirs économiques/politiques du pays. Une série de Mapuche ont déjà été condamnés suite à des procès très controversés (ex: les lonkos Pichun et Norin, Patricia Troncoso «La Chepa») ; la plupart des personnes inculpées demeurent cependant détenues préventivement dans une des 8 prisons des VIII, IX et X Régions, dans l'attente d'un jugement.
Le pourquoi de la grève de la faim Rédigé par l'Institut «El Observatorio Ciudadano» Une trentaine de prisonniers mapuche incarcérés dans diverses prisons de la Région du Bío-Bío et de la Araucanía ont décidé d'entamer une grève de la faim. Entre les différentes revendications que les grévistes opposent à l'État, on retrouve la fin de l'application de la loi anti-terroriste aux affaires qui les touchent, la fin des procédures entamées contre certains d'entre eux devant la justice militaire, le respect du procès équitable et la démilitarisation des zones mapuches dans lesquelles une série de communautés revendiquent l'existence de droits politiques et territoriaux. Les médias officiels ainsi que ceux liés au milieu des entreprises, comme d'habitude, n'ont que peu ou pas du tout informé de cette grève. Encore moins de son origine politique et sociale. Afin d'y parvenir, il est nécessaire de dévoiler certains antécédents qui permettront de comprendre et de contextualiser l'action initiée par les prisonniers. Il existe aujourd'hui dans le pays un total de 58 personnes mapuche ou liées au peuple mapuche qui sont inculpées ou condamnées sous le joug de la loi anti-terroriste pour des faits de protestation sociales liés à la revendication de droits territoriaux et politiques. Cinq d'entre elles sont condamnées et 42 se trouvent, quant à elles, en détention préventive dans divers établissements pénitentiaires du pays. Onze d'entre elles enfin se trouvent en liberté conditionnelle. Au titre des délits qui leur sont reprochés, ou pour lesquelles elles sont condamnées, se trouvent des inculpations d'incendie terroriste, de tentative d'homicide et lésions à caractère terroriste, de menaces terroristes et d'association illicite terroriste. Il est important de souligner, tout d'abord, que la loi anti-terroriste, adoptée sous le régime militaire a, depuis plus d'une décennie maintenant, été appliquée presque exclusivement aux Mapuche pour des faits de protestation sociale auxquels ils sont impliqués. Mis à part quelques cas où ces faits sont constitutifs de délits, des entités nationales et internationales de droits de l'Homme ont questionné l'utilisation de ladite loi étant donné que cette dernière établit des critères pénaux extrêmement larges, permettant ainsi son application arbitraire à des faits qui n'ont en rien à voir avec du terrorisme, et qui peuvent être sans conteste jugés et sanctionnés par la législation pénale ordinaire. L'application de cette législation aux seuls Mapuche a été critiquée en outre en ce qu'elle ne garanti pas de manière adéquate le respect au procès équitable, en autorisant le maintien en secret de l'instruction pour de longues périodes de temps, en facilitant la protection de témoins anonymes, créant ainsi la figure des «té- moins sans visage» (masqués) qui seront la plupart du temps décisifs quant à la condamnation des inculpés, en permettant l'interception systématique des moyens de communication de l'inculpé et en refusant la possibilité pour celui-ci de pouvoir bénéficier de mesures conditionnelles. Elle a enfin été critiquée en ce qu'elle instaure des taux de peines pouvant aller jusqu'au double des peines établies pour la législation ordinaire. Cette réalité a été rapportée auprès du Comité des droits de l'Homme des Nations Unies (2007) et plus récemment (2009) par le Conseil des droits de l'Homme, le Comité contre la torture, le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale et auprès du Rapporteur spécial des droits indigènes, Jaime Anaya, entités qui ont enjoint l'État chilien à revoir sa législation spéciale à l'égard des Mapuche pour des faits de protestation sociale et à réformer ses critères d'application afin que celle-ci ne puisse plus être arbitraire.
Un autre fait qui a été critiqué depuis la perspective des droits de l'Homme est l'intervention de la justice militaire dans certaines affaires à l'encontre de Mapuche pour ces mêmes faits de protestation sociale. Cette justice, nous le savons, est démunie de l'impartialité nécessaire à juger de causes impliquant des civils, qu'ils soient victimes ou accusés. Dans le cas des Mapuche, l'impunité dans laquelle se trouvent les assassins de Alex Lemun, Matias Catrileo et Jaime Mendoza Collio, tous tués par des membres des forces de police et qui plus est, connus de la justice militaire, en est un exemple flagrant. La nécessité de modifier le Code de justice militaire en limitant l'ampleur de la juridiction de celle-ci au seul personnel militaire, accusé pour des délits de caractère militaire, a également été soulevée auprès de l'État chilien non seulement par les instances des Nations Unies, mais également par la Cour Interaméricaine de droits de l'Homme dans un arrêt Palamara v. Chile (2005). Cependant, à l'heure d'aujourd'hui, aucune modification n'a été enregistrée. Enfin, un dernier fait a suscité la préoccupation de la communauté internationale, la militarisation des communautés en conflits pour des droits territoriaux. Cette militarisation, qui se manifeste par une présence permanente des effectifs de police dans les communautés et par l'utilisation disproportionnée de la force con- tre les habitants a généré de graves conséquences psycho-sociales en leur sein, ce qui a été reconnu par l'Etat chilien. L'année passée, l'UNICEF avait ainsi manifesté sa préoccupation pour les conséquences diverses soulevées par la présence massive de policiers ainsi que par des comportements abusifs à l'égard d'enfants de diverses communautés de la Araucanía, parmi elles, celles de Temucuicui et de Rofue. Comme nous le savons déjà, la grève de la faim qui a débuté en juillet n'est pas la première du genre que réalisent les prisonniers mapuche pour dénoncer le traitement discriminatoire qu'ils reçoivent de la part de l'État chilien. C'est cependant la première depuis l'investiture du gouvernement Piñera. Malheureusement, les messages déployés par l'autorité gouvernementale en la matière ne laisse rien présager de positif. Quelques jours avant le début de la grève de la faim, le président de la République avait ainsi annoncé le renforcement des politiques sécuritaires. Le gouvernement a, en ce sens, décidé de réformer ladite loi anti-terroriste, non pas vraiment pour l'adapter aux prescrits internationaux en matière de droits de l'Homme, mais bien pour aggraver les peines existantes et pour assurer une certaine protection, ce compris l'exception pénale, à ceux qui collaborent avec les autorités dans les cadre d'incriminations terroristes. Les propositions du président Piñera sont clairement en contradiction avec les recommandations amenées par les Nations Unies, laissant ainsi en évidence le fait que son discours faisant allusion aux droits de l'Homme n'est autre chose que prose. Le début de la grève de la faim coïncide, enfin, avec la libération de prisonniers politique à Cuba, fait qui a été célébré par de nombreuses personnalités du gouvernement et de l'opposition, en ce qu'il constitue un signal positif de la part du gouvernement cubain à l'égard des droits de l'Homme sur l'île. Curieusement au Chili, ceux qui applaudissent cette mesure maintiennent dans le plus grand des silences la situation vécue par les mapuche détenus par application de la loi anti-terroriste, pouvant ainsi être considérés comme des prisonniers politiques. Et ce, parce que l'application de cette loi à leur encontre répond clairement à une volonté politique du Ministère public, ou de l'autorité gouvernementale, de poursuivre leur responsabilité pour des faits pouvant être sanctionnés sur base de la législation ordinaire existant dans le pays.
C'est pour l'ensemble de ces éléments que nous demandons aux autorités de considérer et de répondre positivement aux revendications des prisonniers mapuche qui ont initié cette grève de la faim, en particulier en mettant un terme à l'application de cette loi à leur encontre, en veillant à la démilitarisation des communautés impliquées dans un processus de revendication des droits de l'Homme. Nous demandons également au gouvernement et au Pouvoir législatif d'adopter dans les plus brefs délais les réformes législatives jugées nécessaires par les organes des Nations Unies, et en particulier, la réforme de la loi anti-terroriste et du Code de Justice Militaire afin placer ces textes en conformité avec les standards internationaux de droits de l'Homme, garantissant le droit à un procès équitable pour les Mapuche en cause ainsi que en général, pour l'ensemble de la population civile. Enfin, nous appelons les divers acteurs politiques au Chili, y compris le gouvernement en place et l'opposition, a faire preuve d'une plus grande cohérence dans leurs actes afin, d'une part, d'appliquer dans le contexte nationale le même raisonnement qui a amené récemment la scène politique à prendre position en faveur de la libération des prisonniers politiques cubains et, d'autre part, de mettre un terme aux situations d'inculpation et de détention arbitraires qui affectent plus d'une cinquantaine de personnes mapuche dans le pays. Les revendications des prisonniers mapuche en grève de la faim coïncident en grande partie avec les recommandations formulées contre l'État chilien en matière indigène depuis l'année 2004 par plusieurs organismes de défense de droits de l'Homme liés aux Nations Unies. Ces recommandations soulignent, entre autres, la nécessité de modifier la loi anti-terroriste et le Code de justice militaire, la fin des violences policière set de la militarisation de la zone. L'État chilien et ses gouvernements successifs a cependant adopté la politique de l'autruche face à cette situation. Quelques exemples de recommandations: 1. La réforme de la loi anti-terroriste a été recommandée et/ou exigée par le Rapporteur spécial des peuples indigènes (2004, 2009), lors de l'examen périodique universel du Conseil des droits de l'Homme (2009), par le Comité des droits de l'homme (2007) et par le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (2009). 2. La réforme du Code de justice militaire a été recommandée et/ou exigée lors de l'examen périodique universel du Conseil des droits de l'Homme (2009), par le Comité contre la torture (2009), par le Comité des droits de l'Homme (2007) et par le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (2009). 3. La non-application de lois pénales d'exception a été recommandée et/ou exigée par le Rapporteur spécial des peuples indigènes (2004, 2009), lors de l'examen périodique universel du Conseil des droits de l'Homme (2009), par le Comité contre la torture (2009) et par le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (2009). 4. La fin des politiques policières abusives et de la militarisation de la zone a été recommandée et/ou exigée par le Rapporteur spécial des peuples indigènes (2004, 2009), lors de l'examen périodique universel du Conseil des droits de l'Homme (2009), par le Comité contre la torture (2009) et par le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (2009).
De la solidarité de la société civile nationale et internationale Depuis le début de la grève de la faim des prisonniers mapuche, de nombreuses personnalités et organisations de la société civile, tant au niveau nationale qu'au niveau international, ont manifesté leur solidarité aux grévistes de la faim ainsi que leur soutien aux revendications légitimes de ce peuple. Ainsi (liste non exhaustive): 19 juillet 2010: déclaration de soutien aux prisonniers mapuche par l'Association des peuples menacés, Italie 20 juillet 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili à Stockholm, Suède. 20 juillet 2010: remise d'une lettre entre les mains de l'ambassadeur du Chili au Canada par José Venturelli, porte- parole de la Commission éthique contre la torture. 22 juillet 2010: déclaration de solidarité et de soutien avec les grévistes de la faim par l'Association Américaine de Juristes, organisation non gouvernementale ayant un statut consultatif auprès du Conseil Économique et Social des Nations Unies. Extrait: «La décision prise par les prisonniers en grève de la faim est basée sur d'exigences légitimes de justice objective, de droit à des procès justes et spécialement, à la non-application de la loi antiterroriste». 27 juillet 2010: lettre pour le président Piñera du directeur du Latin American Research Institute (Canada) exprimant son inquiétude face aux violations des droits de l'Homme 28 juillet 2010: lettre au directeur du journal La Tercera. Extrait: «Cette discussion ne traite pas de clémence mais bien de justice. Existe-t-il une possibilité de dialoguer? Les médias pourront-ils informer réellement concernant la question pour que le monde politique et social puisse se prononcer? Nous pensons que les revendications des prisonniers politiques mapuche sont justes.» Père Rodrigo Aguayo S.J, délégué du département social de la Compagnie de Jésus du Chili. 29 juillet 2010: lettre au président Piñera de Joe Higgins, membre du Parlement européen, Parti socialiste d'Irlande du Nord. Extrait: «Je suis conscient de la grave oppression dont souffre le peuple mapuche. J'ai eu l'occasion de visiter le Chili en 2008 où j'ai pu soutenir Elena Varela qui était poursuivie pour son travail documentaire concernant le peuple mapuche». 29 juillet 2010: Youssou N'Dour, chanteur sénégalais, déclare son soutien aux prisonniers en grève de la faim. 29 juillet 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili en Belgique 2 août 2010: journée internationale de solidarité avec les prisonniers en grève de la faim avec des manifestations de soutien à Santiago, Valparaiso, Concepción, Temuco et Valdivia (Chili) 4 août 2010: déclaration de solidarité avec les revendications des grévistes de la faim par la CODEPU, Corporation de Promotion et de Défense des droits des peuples, organisme membre de la FIDH (Fédération Internationale des droits de l'Homme) et de la OMCT (Organisation Mondiale contre la Torture) 4 août 2010: intervieuw de la journaliste chilienne, Lucía Sepúlveda, par la radio Netherland Wereldomroep 6 août 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili en Belgique 7 août 2010: carte blanche signée par Eva Britt Svensson, membre du Parlement européen, Hans Linde du Parlement National de Suède, par Amineh Kakabaveh, membre également du Parlement Nationale suédois, par Francisco Contreras, président de la Suecia-America Latina (SAL), ainsi que Ann-Margarethe Livh, vice-maire de la municipalité de Stockholm. Extrait: «Nous protestons contre les abus et les violations aux droits de l'Homme que l'Etat chilien est
en train de commettre contre le peuple mapuche. Nous exigeons que ladite loi anti-terroriste de la dictature de Pinochet ne soit plus usitée à l'encontre du peuple mapuche » 10 août 2010: l'Évèque méthodiste, Mario Martínez, réalise des visites auprès des prisonniers en grève de la faim et exprime sa solidarité 10 août 2010: lettre déposée auprès du Consulat du Chili à Bilbao, Espagne 12 août 2010: journée d'Action Globale pour la liberté du peuple mapuche - occupation symbolique de l'ambassade du Chili à Bruxelles, Belgique - manifestation devant l'ambassade du Chili à Paris, France + lettre à l'ambassadeur signée par différentes organisations, entre autre, la Fondation Danielle Mitterand - manifestation devant l'ambassade du Chili à Stockholm, Suède - manifestation devant l'ambassade du Chili à Toronto, Canada - manifestation devant l'ambassade du Chili à Washington, États-Unis - dépôt d'une lettre de soutien à l'ambassade du Chili à Londres, Angleterre - manifestations en Allemagne, Holande, Argentine et Paraguay 12 août 2010: déclaration de solidarité de Rigoberta Menchu, Prix Nobel de la paix, Forum Social Mondial 2010 12 août 2010: les porte-paroles des 32 prisonniers en grève de la faim, accompagnés de l'avocat Alberto Espinoza, se sont réunis avec le président de la Cour Suprême, Milton Juica 13 août 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili à Bruxelles 13 août 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili au Paraguay 13 août 2010: l'OMCT (Organisation Mondiale contre la Torture) demande au gouvernement chilien de mettre un terme à la répression et aux violations des droits de l'Homme et des libertés fondamentales dont sont victimes les membres des communautés mapuche ainsi que les personnes sympathisant avec les revendications des mapuche pour la défense de la Terre 17 août 2010: lettre de soutien d'Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la Paix. Au président Piñera, il déclara «Sincère- ment, Monsieur le Président, je ne peux qu'être surpris par le fait qu'à l'heure d'aujourd'hui, tant d'années après l'arrivée de la démocratie dans votre pays, l'on continue à appliquer une loi édictée en pleine dictature militaire, cette loi qui condamne nos frères Mapuche, comme s'ils étaient des éléments subversifs alors qu'ils ne font en réalité que défendre leurs droits» 18 août 2010: journée nationale et internationale de solidarité avec les prisonniers politiques mapuche en grève de la faim avec des manifestations à Concepción, Curicó, Osorno, San Antonio, Santiago, Talca, Temuco, Valdivia, Valparaiso et Puerto Montt; devant l'ambassade du Chili à Londres et les Consultats du Chili à Barcelone, Espagne et à Buenos Aires et Neuquen, Argentine 18 août 2010: déclaration de la UNPO (Unrepresented Nations and Peoples Organisation). Le Secrétaire Général de cette entité déclarait concernant les faits qui affectent la communauté mapuche au Chili: «Are distressing violations of the rights of the Mapuche people that exposes the limited changes in Chile from the Pinochet era – the hunger strikers are desperate to stand for their rights» 18 août 2010: l'Institut National des droits de l'Homme au Chili exprime sa préoccupation pour la situation des mapuche en grève de la faim. Sa directrice, Lorena Fries rappelle que le Chili s'est vu enjoint de respecter une série de recommandations internationales en matière de droits de l'Homme. «La loi anti-terroriste laisse une grande marge aux situations d'irrégularité en matière de droits de l'Homme», signale-t-elle.
20 août 2010: l'Église Catholique chilienne exprime sa préoccupation pour l'état des grévistes de la faim à travers son évêque Camilo Vial et exprime publiquement que la judiciarisation de la cause indigène est «une erreur très grave». 20 août 2010: manifestation de solidarité devant l'ambassade du Chili en Belgique 21 août 2010: manifestation de solidarité avec les grévistes à Malmö, Suède 23 août 2010: intervieuw de la radio Université du Chili de Esteban Beltran, Président d'Amesty International Espagne, qui a signalé qu'il s'agit d'une situation inacceptable. «Je ne connais aucun pais, à l'exception du Chili, qui, après un retour à la démocratie encré depuis 20 ans continue à utiliser une législation anti-terroriste issue de la dictature et qui l'applique exclusivement aux Mapuche. Même si elle était appliquée à d'autres individus, cela continuerait à être inacceptable. Elle doit être modifiée afin de correspondre aux prescrits internationaux». 27 août 2010: le Collège des journalistes du Chili a condamné le silence médiatique dans lequel est plongé la grève de la faim que les 32 grévistes ont entamé depuis plus d'un mois. 27 août 2010: la Fédération Internationale de droits de l'Homme (FIDH) et ses organisations membres au Chili, la CODEPU et l'Observatorio Ciudadano demande à l'État et au Congrès National de se prononcer vis-à-vis des revendications des grévistes et manifestent leur préoccupation pour l'évidente absence de volonté du gouvernement de répondre à ces revendications 27 août 2010: Amnesty International, dont le siège central se trouve à Londres, s'exprime à l'égard de la grève de la faim. Dans une lettre signée par son secrétaire général Salil Shetty affirme que «il s'agit d'un moment de réflexion important qui doit s'opérer au Chili concernant les revendications des peuples indigènes, entre autres, celles du peuple mapuche. Il s'agit d'une occasion pour l'État chilien de se mettre en conformité avec les obligations en matière de droits de l'Homme qu'il a décidé de souscrire ». 27 août 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili en Belgique 28 août 2010: dans les locaux de la FECH (Fédération des étudiants de l'Universalité du Chili) à Santiago, et avec la participation de personnalités telles que Patricio Manns (compositeur et écrivain), Jose Miguel Varas (Prix National de Littérature), Sergio Aguiló (député), Alicia Lira (Groupe des familles des personnes Exécutées Politiques), Alfonso Baeza (prêtre) y Elena Varela (cinéaste y ex-prisonnier politique) s'est formé officiellement le Front Pour la Liberté des Prisonniers Politiques Mapuche, auquel ont également adhéré de nombreux musiciens, écrivains, organisations d'étudiants, organisations de droits de l'Homme et personnalités du monde de la Culture au Chili. 29 août 2010: déclaration de soutien du Mouvement pour les Assemblées du Peuple dans sa troisième Conférence Nationale. Extrait: «Les revendications des frères mapuche sont une demande légitime de respect des droits de l'Homme et des peuples originaires». 30 août 2010: la directrice de l'Institut National de Droits de l'Homme, Lorena Fries, a assuré que la grève de la faim des 32 prisonniers mapuche demeure leur principal préoccupation. 30 août 2010: la Confédération des Étudiants du Chili (ConFech) a exprimé son soutien aux 32 grévistes de la faim 1er septembre 2010: journée nationale et internationale de solidarité avec les prisonniers politiques mapuche en grève de la faim avec des manifestations à Concepción, Curicó, Osorno, San Antonio, Santiago, Talca, Temuco, Valdivia, Valparaíso et Puerto Montt, mais également au Mexique, en Argentine et au Canada 1er septembre 2010: près de 100 historiens d'Amérique Latine et principalement du Chili ont manifesté leur soutien aux 32 grévistes de la faim 1er septembre 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili à Bruxelles
2 septembre 2010: visite du Conseil Latinoaméricain des Eglises Evangélistes et de la Commission Éthique contre la Torture aux prisonniers à la prison de Temuco. 3 septembre 2010: déclaration de soutien aux grévistes du Collège des Anthropologues du Chili 4 septembre 2010: texte de l'écrivain Luis Sepulveda, publié dans Le Monde Diplomatique […] De la responsabilité de l'Union Européenne en matière de droits de l'Homme A) Considérant que le respect des droits de l'Homme est l'un des fondements de tout ordre démocratique et qu'il constitue la base de l'intégration communautaire, B) Considérant que la protection de l'universalité et de l'indivisibilité des droits de l'Homme, et ce compris les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, demeure l'un des principaux objectifs de l'Union Européenne, C) Considérant que le peuple Mapuche du Chili, selon la dernière comptabilisation opérée en 2002, est composé de plus de 600.000 personnes dont le territoire s'étend dans les Régions VIII, IX, X au sud du Chili, D) Considérant que les revendications des prisonniers Mapuche en grève de la faim coïncident avec les recommandations formulées à l'égard de l'État chilien en matières indigènes par divers organismes des Nations Unies tels que le Comité des droits de l'Homme, le Conseil des droits de l'Homme, le Comité contre la Torture, le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale, le Rapporteur spécial sur les droits indigènes, E) Profondément préoccupés par l'état de santé des 32 prisonniers Mapuche qui ont entamé une grève de la faim le 12 juillet 2010 ainsi que par l'état de santé des 2 jeunes prisonniers mapuche qui les ont rejoint le 1er septembre 2010 Nous demandons au Parlement Européen: 1. De demander au Président chilien Sébastian Piñera et au gouvernement dans son ensemble de garantir le respect du droit à un procès équitable, en conformité avec les prescrits internationaux, ce qui implique, entre autre : - que l'on s'abstienne d'utiliser les lois héritées de la dictature militaire telles que la loi anti-terroriste et la loi de sécurité intérieure de l'État aux affaires relevant des revendications mapuches ; - que l'on déroge au système des «doubles procès simultanés» se tenant à la fois devant les juridictions civiles et militaires.
2. demander au gouvernement chilien qu'il mette sur pied dans les plus brefs délais une table de négociation avec les leaders mapuche afin de mettre fin à la grève de la faim. 3. demander l'application immédiate des principes soulevés par les divers organes des Nations Unies tels que le Comité des droits de l'Homme, le Conseil des droits de l'Homme, le Comité contre la Torture, le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale, le Rapporteur spécial pour les droits indigènes. 4. rappeler que les conventions internationales ratifiées entre l'Union Européenne et/ou pays membres et le Chili sont contraignantes et qu'elles ne peuvent faire l'objet d'interprétations restrictives par les parties prenantes en ce qui concerne les droits de l'Homme. Mapuche prisonniers en grève du faim Concepcion 7.- Eduardo César Painemil Peña, Comunidad Pascual Coña de Lleu Lleu, Cañete. 1.- Luis Guillermo Menares Chanilao, Comunidad Nalcahue, Cholchol. 8. Juan Carlos Parra Leiva, Comunidad de Puerto Choque, Tirúa. 2.- José Santiago Huenuche Reiman, De Cañete. Angol 3.- Jonathan Sady Huillical Mendez, De Labranza. 9.- Waikilaf Cadin Kalfunao, Comunidad Juan Paillalef, 4.- Ramón Esteban Llanquileo Pilquiman. Cunco. 5.- Héctor Javier Llaitul Carillanca. 10.- Victor Adelino Llanquileo Pilquimán, Comunidad Lebu Esteban Yevilao, Tirúa. 6.- Carlos Andrés Muñoz Huenuman, Comunidad 11.- Víctor Hugo Queipul Millanao, Comunidad Venancio Ñeguei, Tirúa Autónoma Temucuicui, Ercilla. 12.- José Eugenio Queipul Huaiquil, Comunidad Autónoma Temucuicui, Ercilla.
13.- Camilo Hipólito Tori Quillanao, Comunidad 31.- Claudio Andrés Sánchez Lorca, Wenuy de la causa Autónoma Temucuicui, Ercilla. Mapuche. 14.- Felipe Ricardo Huenchullan Cayul, Comunidad Valdivia Autónoma Temucuicui, Ercilla. 32.- Ignacio Andrés Gutiérrez Coña, De Nueva 15.- Lorenzo Alex Curipan Levipan, Comunidad Imperial. Mapuche Rankilko, Collipulli. Chol Chol 16.- Fernando Enrique Millacheo Marin, Comunidad Newen Mapu de Chequenco, Ercilla. 33.- Luis Marileo Cariqueo, Comunidad Cacique Jose Guiñon de la Comuna de Ercilla 17.- José Guillermo Millacheo Marin, Comunidad Newen Mapu de Chequenco, Ercilla. 34.- Jose Ñiripil Pérez 18.- Eduardo Javier Oses Moreno, De Ercilla, Wenuy de la causa Mapuche. Temuco 19.- Mauricio Armando Huaiquilao Huaiquilao, Comunidad Juan Catrilaf II, sector Tres Cerros, Vilcún. 20.- Luís Sergio Tralcal Quidel, Comunidad Juan Catrilaf II, sector Tres Cerros, Vilcún. 21.- Pablo Canio Tralcal, Comunidad Juan Catrilaf II, sector Tres Cerros, Vilcún. 22. Pedro Alberto Cheuque Aedo, Comunidad Juan Catrilaf II, sector Tres Cerros, Vilcún. 23.- Sergio Marcial Catrilaf Marilef, Comunidad Juan Catrilaf II, sector Tres Cerros, Vilcún. 24.- Daniel Domingo Canio Tralcal, Comunidad Juan Catrilaf II, sector Tres Cerros, Vilcún. 25.- Ángel Reyes Cayupan, Comunidad Mateo Ñirripil, sector Muco Chureo, Lautaro. 26.- Jorge Eduardo Cayupan Ñirripil, Comunidad Mateo Ñirripil, sector Muco Chureo, Lautaro. 27.- Francisco Javier Cayupan Ñirripil, Comunidad Mateo Ñirripil, sector Muco Chureo, Lautaro. 28.- Elvis Favio Millán Colicheu, Comunidad Mateo Ñirripil, sector Muco Chureo, Lautaro. 29.- Eliseo Efraín Ñirripil Cayupan, Comunidad Mateo Ñirripil, sector Muco Chureo, Lautaro. 30.- Marco Mauricio Millanao Mariñan, Comunidad Pascu
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