Les mapuche - Peuple indigène du Chili - Les gens de la Terrre

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Les mapuche - Peuple indigène du Chili - Les gens de la Terrre
Les mapuche – Peuple indigène du Chili

                      Les gens de la Terrre

                        (Mapu = Terre et Che = gens)

32 prisonniers mapuche en grève de la faim depuis le 12 juillet 2010
 2 prisonniers mapuche ont rejoint le mouvement le 1er septembre
           2010 dans la prison pour jeunes de Chol-Chol

                 Dossier préparé par le COMABE («Comité de Solidarité avec
                  le Peuple Mapuche - Bruxelles») et SOLIDARxS - Flandre
Les mapuche - Peuple indigène du Chili - Les gens de la Terrre
Sommaire

Le présent dossier tente d'exposer brièvement la situation actuelle de 32 prisonniers mapuche du Chili qui ont initié
une grève de la faim le 12 juillet 2010, dans cinq établissements pénitenciers différents. Deux jeunes mapuche
détenus dans la prison pour jeunes de Chol-Chol ont décidé de se joindre à la grève de la faim le 1er septembre
2010. Leur santé se détériore rapidement alors que l'attitude du gouvernement chilien demeure celle d'un constant
refus à engager une quelconque négociation afin de mettre un terme à cette situation dramatique. Parallèlement à
cette position d'intransigeance, il est nécessaire de faire allusion à l'absolu silence médiatique qui entoure le sujet et
qui empêche que cette crise soit relayée à niveau national et international.

Les Mapuche sont un peuple originaire dont le territoire s'étend principalement dans la zone centre-sud du Chili.
Près de 7% de la population chilienne est mapuche. Une grande partie d'entre eux vivent aujourd'hui dans des
«réductions». Le manque de terres, les multiples conséquences négatives des méga-projets de développement ainsi
que la situation d'extrême pauvreté dans laquelle se trouve cette population marginalisée, ont conduit de
nombreuses familles à participer au processus de récupération de terres ancestrales aux mains d'entreprises privées.

La réponse de l'État chilien face à ces demandes politiques, culturelles, sociales et territoriales a jusqu'à présent été
de criminaliser, trainer en justice les Mapuche et les incarcérer. À l'heure actuelle, 58 mapuche ou personnes liées au
peuple mapuche sont poursuivies ou ont été condamnées sur base de la loi anti-terroriste ou de sécurité intérieure
pour des faits de protestation sociale en relation avec le processus de revendication des terres et des droits
politiques spoliés. Cette loi date de la dictature de Pinochet.

Les revendications des prisonniers en grève de la faim sont les suivantes :
1. Fin de l'application de la loi anti-terroriste aux cas liés à la cause mapuche.
2. Fin de l'utilisation de la justice militaire contre la population civile ainsi que la dérogation du système de «doubles
procès simultanés » auprès des tribunaux militaires et civiles.
3. Garantie effective du droit au procès équitable.
4. Démilitarisation de la zone mapuche et fin des abus policiers particulièrement fréquents lors de perquisitions.
5. Liberté des prisonniers politiques mapuche aujourd'hui incarcérés.

Ces revendications coïncident pour la plupart avec les différentes recommandations formulées depuis quelques
années déjà par les divers organes de Droits de l'Homme liées aux Nations Unies. Ces recommandations soulignent,
entre autres, la nécessité de réformer la loi anti-terroriste, dénoncent l'emploi d'une Justice militaire à des personnes
civiles et demandent la fin des violences policières et la démilitarisation de la zone.
Depuis le début de la grève de la faim, de nombreuses personnalités et organisations de la société civile, tant au
niveau national qu'international, ont décidé de manifester leur solidarité aux grévistes de la faim et leur soutien à
l'égard de leurs revendications légitimes. Ainsi, Amnesty International, la Fédération internationale des Droits de
l'Homme et el Instituto Nacional de Derechos Humanos de Chile ont marqué leur soutien par voie de communiqués
divers.

La grève de la faim des prisonniers politiques mapuche est une réponse à la violation systématique de leurs droits
humains les plus élémentaires ainsi qu'au constant hermétisme politique et médiatique qui entoure le sujet au
Chili. Il n'est pas sans importance de rappeler que ces revendications visent au respect de droits consacrés dans les
principaux instruments internationaux de droits de l'Homme et que la «protection de l'universalité et de
l'indivisibilité des droits de l'Homme, et ce compris les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, est
un des principaux objectifs de l'Union Européenne».

Nous, sympathisants de la cause mapuche, familles et amis établis en Europe, exigeons que nos instances politiques
nationales et internationales se prononcent promptement vis-à-vis de la grève de la faim et condamnent l'attitude
présente du gouvernement chilien dans le cadre de sa gestion pour le moins désastreuse de la «question mapuche».
Les mapuche - Peuple indigène du Chili - Les gens de la Terrre
Une introduction: les Mapuche

                         Un peu d'histoire: les Mapuche sont un peuple originaire dont le territoire s'étend
                         principalement dans la zone centre-sud du Chili. Près de 7 % de la population chilienne est
                         mapuche. Une grande partie d'entre eux vivent actuellement dans des «réductions» : des
                         lopins de terres qui leur ont été octroyées par l'État chilien au début du XX ème siècle. Les
                         mapuche possèdent une longue histoire de résistances et sont fiers d'avoir repoussé
                         l'Empire espagnol durant plus de trois siècles. Ils ont ainsi signé plus de trente traités
                          internationaux avec la Couronne espagnole dans lesquels ils ont, entre autres, consacré la
                          frontière entre les deux Nations à la hauteur du fleuve Bío-Bío.

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                                     Dans l'actualité: au début du XX ième siècle, suite à l'invasion de l'armée
                                     chilienne, le territoire mapuche passa de 10.000.000 d'hectares à 500.000
                                     hectares. Dans les années 70, ces terres sont à nouveaux envahies. Les
                                     entreprises du secteur forestier s'installent dans la Région.

                                     Les plantations forestières occupent actuellement une superficie de 2,1
                                     millions d'hectares, intégralement sur le territoire ancestral mapuche. Ces
                                     plantations de pins et d'eucalyptus affectent gravement la vie des
                                     communautés: la substitution des espèces natives causent la disparition des
                                     plantes médicinales, l'érosion et la détérioration des sols, la contamination des
                                     sols, sous-sols et des eaux ainsi que la diminution des nappes et des cours
                                     d'eaux par la consommation excessive de ces spécimens d'arbres. A côté des
                                     graves répercussions qui handicapent la subsistance même des communautés,
ces changements produisent une rupture dans la cosmovision des Mapuche et participent à la disparition des
espaces qui accueillent les cérémonies traditionnelles.
Aux activités des entreprises forestières, viennent s'ajouter d'autres activités qui détruisent l'éco-système de la
région : l'industrie du saumon, la multitude de décharges plubliques et privées présentes sur le territoire, la
présence de méga-projets de développement comme les imposantes centrales hydroélectriques, l'érection d'un
nouvel aéroport régional, ...

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                              La mobilisation Mapuche: la revendication des terres ancestrales actuellement entre
                              les mains des entreprises privées, associée aux conséquences néfastes des activités
                              forestières sur la vie des personnes et à la situation de grande précarité dans laquelle
                              se trouve les communautés a conduit de nombreuses communautés à s'associer à la
                              lutte pour la récupération des terres. La réponse de l'État chilien face à ces demandes
                              politiques, culturelles, sociales et territoriales a jusqu'à présent été la criminalisation
                              et judiciarisation systématique des faits de protestation sociale liés à la revendication
                              des droits territoriaux et politiques.
Les mapuche - Peuple indigène du Chili - Les gens de la Terrre
La criminalisation de la lutte mapuche: la criminalisation des mouvements sociaux est
                      une tendance généralisée aussi en Amérique Latine. Dans le cas du Chili, cette affirmation
                      s'est matérialisée par le traitement des revendications par les différents gouvernements
                      comme d'un «problème judiciaire». Cette stratégie politique a pour objectif principal de
                      présenter les Mapuche auprès de l'opinion publique comme de «simples délinquants»,
                      cherchant ainsi à discréditer leur lutte. Au mot mapuche, on associe presque ipso facto
                      le mot terrorisme. Globalement, leurs revendications à l'égard de leurs droits politiques,
                      culturels et territoriaux sont entrevues aujourd'hui comme une entrave au progrès et
                      une menace pour l'unité nationale.

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                                      Droits de l'Homme: au cours de ces dernières années, le gouvernement
                                      chilien a été durement critiqué par des organisations de défense des
                                      droits de l'Homme comme Amnesty International ou Human Right
                                      Watch mais également par différentes instances de l'ONU,
                                      spécialement concernant l'application de la loi anti-terroriste,
                                      l'existence d'une justice militaire appliquée à des civiles ou encore la
                                      violence excessive et systématique des forces de police ayant causé la
                                      mort de trois jeunes mapuche (Alex Lemun 2002, Matias Catrileo 2008
                                      et Jaime Mendoza 2009).

                                  Les prisonniers politiques mapuche: il existe aujourd'hui plus de 50
                                  prisonniers mapuche, aussi appelés «prisonniers politiques mapuche » car
                                  (1) les accusations interviennent dans le cadre d'un processus politique de
                                  revendication territoriale et que (2) les garanties du respect au procès
                                  équitable sont sérieusement menacées par les intérêts des pouvoirs
                                  économiques/politiques du pays. Une série de Mapuche ont déjà été
                                  condamnés suite à des procès très controversés (ex: les lonkos Pichun et
                                  Norin, Patricia Troncoso «La Chepa») ; la plupart des personnes inculpées
                                  demeurent cependant détenues préventivement dans une des 8 prisons des
                                  VIII, IX et X Régions, dans l'attente d'un jugement.
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Le pourquoi de la grève de la faim

Rédigé par l'Institut «El Observatorio Ciudadano»

Une trentaine de prisonniers mapuche incarcérés dans diverses prisons de la Région du Bío-Bío et de la
Araucanía ont décidé d'entamer une grève de la faim. Entre les différentes revendications que les grévistes
opposent à l'État, on retrouve la fin de l'application de la loi anti-terroriste aux affaires qui les touchent, la fin
des procédures entamées contre certains d'entre eux devant la justice militaire, le respect du procès équitable
et la démilitarisation des zones mapuches dans lesquelles une série de communautés revendiquent l'existence
de droits politiques et territoriaux.
Les médias officiels ainsi que ceux liés au milieu des entreprises, comme d'habitude, n'ont que peu ou pas du
tout informé de cette grève. Encore moins de son origine politique et sociale. Afin d'y parvenir, il est nécessaire
de dévoiler certains antécédents qui permettront de comprendre et de contextualiser l'action initiée par les
prisonniers.

Il existe aujourd'hui dans le pays un total de 58 personnes mapuche ou liées au peuple mapuche qui sont
inculpées ou condamnées sous le joug de la loi anti-terroriste pour des faits de protestation sociales liés à la
revendication de droits territoriaux et politiques. Cinq d'entre elles sont condamnées et 42 se trouvent, quant à
elles, en détention préventive dans divers établissements pénitentiaires du pays. Onze d'entre elles enfin se
trouvent en liberté conditionnelle. Au titre des délits qui leur sont reprochés, ou pour lesquelles elles sont
condamnées, se trouvent des inculpations d'incendie terroriste, de tentative d'homicide et lésions à caractère
terroriste, de menaces terroristes et d'association illicite terroriste.

Il est important de souligner, tout d'abord, que la loi anti-terroriste, adoptée sous le régime militaire a, depuis
plus d'une décennie maintenant, été appliquée presque exclusivement aux Mapuche pour des faits de
protestation sociale auxquels ils sont impliqués. Mis à part quelques cas où ces faits sont constitutifs de délits,
des entités nationales et internationales de droits de l'Homme ont questionné l'utilisation de ladite loi étant
donné que cette dernière établit des critères pénaux extrêmement larges, permettant ainsi son application
arbitraire à des faits qui n'ont en rien à voir avec du terrorisme, et qui peuvent être sans conteste jugés et
sanctionnés par la législation pénale ordinaire.
L'application de cette législation aux seuls Mapuche a été critiquée en outre en ce qu'elle ne garanti pas de
manière adéquate le respect au procès équitable, en autorisant le maintien en secret de l'instruction pour de
longues périodes de temps, en facilitant la protection de témoins anonymes, créant ainsi la figure des «té-
moins sans visage» (masqués) qui seront la plupart du temps décisifs quant à la condamnation des inculpés,
en permettant l'interception systématique des moyens de communication de l'inculpé et en refusant la possibilité
pour celui-ci de pouvoir bénéficier de mesures conditionnelles. Elle a enfin été critiquée en ce qu'elle instaure
des taux de peines pouvant aller jusqu'au double des peines établies pour la législation ordinaire.
Cette réalité a été rapportée auprès du Comité des droits de l'Homme des Nations Unies (2007) et plus
récemment (2009) par le Conseil des droits de l'Homme, le Comité contre la torture, le Comité pour
l'élimination de la discrimination raciale et auprès du Rapporteur spécial des droits indigènes, Jaime Anaya,
entités qui ont enjoint l'État chilien à revoir sa législation spéciale à l'égard des Mapuche pour des faits de
protestation sociale et à réformer ses critères d'application afin que celle-ci ne puisse plus être arbitraire.
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Un autre fait qui a été critiqué depuis la perspective des droits de l'Homme est l'intervention de la justice
militaire dans certaines affaires à l'encontre de Mapuche pour ces mêmes faits de protestation sociale. Cette
justice, nous le savons, est démunie de l'impartialité nécessaire à juger de causes impliquant des civils, qu'ils
soient victimes ou accusés. Dans le cas des Mapuche, l'impunité dans laquelle se trouvent les assassins de Alex
Lemun, Matias Catrileo et Jaime Mendoza Collio, tous tués par des membres des forces de police et qui plus
est, connus de la justice militaire, en est un exemple flagrant.
La nécessité de modifier le Code de justice militaire en limitant l'ampleur de la juridiction de celle-ci au seul
personnel militaire, accusé pour des délits de caractère militaire, a également été soulevée auprès de l'État
chilien non seulement par les instances des Nations Unies, mais également par la Cour Interaméricaine de
droits de l'Homme dans un arrêt Palamara v. Chile (2005). Cependant, à l'heure d'aujourd'hui, aucune
modification n'a été enregistrée.

Enfin, un dernier fait a suscité la préoccupation de la communauté internationale, la militarisation des
communautés en conflits pour des droits territoriaux. Cette militarisation, qui se manifeste par une présence
permanente des effectifs de police dans les communautés et par l'utilisation disproportionnée de la force con-
tre les habitants a généré de graves conséquences psycho-sociales en leur sein, ce qui a été reconnu par l'Etat
chilien. L'année passée, l'UNICEF avait ainsi manifesté sa préoccupation pour les conséquences diverses
soulevées par la présence massive de policiers ainsi que par des comportements abusifs à l'égard d'enfants de
diverses communautés de la Araucanía, parmi elles, celles de Temucuicui et de Rofue.
Comme nous le savons déjà, la grève de la faim qui a débuté en juillet n'est pas la première du genre
que réalisent les prisonniers mapuche pour dénoncer le traitement discriminatoire qu'ils reçoivent de la part de
l'État chilien. C'est cependant la première depuis l'investiture du gouvernement Piñera. Malheureusement, les
messages déployés par l'autorité gouvernementale en la matière ne laisse rien présager de positif. Quelques
jours avant le début de la grève de la faim, le président de la République avait ainsi annoncé le renforcement
des politiques sécuritaires. Le gouvernement a, en ce sens, décidé de réformer ladite loi anti-terroriste, non pas
vraiment pour l'adapter aux prescrits internationaux en matière de droits de l'Homme, mais bien pour aggraver
les peines existantes et pour assurer une certaine protection, ce compris l'exception pénale, à ceux qui
collaborent avec les autorités dans les cadre d'incriminations terroristes.

Les propositions du président Piñera sont clairement en contradiction avec les recommandations amenées par
les Nations Unies, laissant ainsi en évidence le fait que son discours faisant allusion aux droits de l'Homme n'est
autre chose que prose.

Le début de la grève de la faim coïncide, enfin, avec la libération de prisonniers politique à Cuba, fait qui a été
célébré par de nombreuses personnalités du gouvernement et de l'opposition, en ce qu'il constitue un signal
positif de la part du gouvernement cubain à l'égard des droits de l'Homme sur l'île.

Curieusement au Chili, ceux qui applaudissent cette mesure maintiennent dans le plus grand des silences la
situation vécue par les mapuche détenus par application de la loi anti-terroriste, pouvant ainsi être considérés
comme des prisonniers politiques. Et ce, parce que l'application de cette loi à leur encontre répond clairement
à une volonté politique du Ministère public, ou de l'autorité gouvernementale, de poursuivre leur
responsabilité pour des faits pouvant être sanctionnés sur base de la législation ordinaire existant dans le pays.
C'est pour l'ensemble de ces éléments que nous demandons aux autorités de considérer et de répondre
positivement aux revendications des prisonniers mapuche qui ont initié cette grève de la faim, en particulier en
mettant un terme à l'application de cette loi à leur encontre, en veillant à la démilitarisation des communautés
impliquées dans un processus de revendication des droits de l'Homme. Nous demandons également au
gouvernement et au Pouvoir législatif d'adopter dans les plus brefs délais les réformes législatives jugées
nécessaires par les organes des Nations Unies, et en particulier, la réforme de la loi anti-terroriste et du Code
de Justice Militaire afin placer ces textes en conformité avec les standards internationaux de droits de l'Homme,
garantissant le droit à un procès équitable pour les Mapuche en cause ainsi que en général, pour l'ensemble de
la population civile.

Enfin, nous appelons les divers acteurs politiques au Chili, y compris le gouvernement en place et l'opposition,
a faire preuve d'une plus grande cohérence dans leurs actes afin, d'une part, d'appliquer dans le contexte
nationale le même raisonnement qui a amené récemment la scène politique à prendre position en faveur de la
libération des prisonniers politiques cubains et, d'autre part, de mettre un terme aux situations d'inculpation et
de détention arbitraires qui affectent plus d'une cinquantaine de personnes mapuche dans le pays.

           Les revendications des prisonniers mapuche en grève de la faim coïncident en grande partie
           avec les recommandations formulées contre l'État chilien en matière indigène depuis l'année
           2004 par plusieurs organismes de défense de droits de l'Homme liés aux Nations Unies. Ces
           recommandations soulignent, entre autres, la nécessité de modifier la loi anti-terroriste et le
           Code de justice militaire, la fin des violences policière set de la militarisation de la zone. L'État
           chilien et ses gouvernements successifs a cependant adopté la politique de l'autruche face à
           cette situation.

           Quelques exemples de recommandations:

               1. La réforme de la loi anti-terroriste a été recommandée et/ou exigée par le
                  Rapporteur spécial des peuples indigènes (2004, 2009), lors de l'examen périodique
                  universel du Conseil des droits de l'Homme (2009), par le Comité des droits de
                  l'homme (2007) et par le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale
                  (2009).
               2. La réforme du Code de justice militaire a été recommandée et/ou exigée lors de
                  l'examen périodique universel du Conseil des droits de l'Homme (2009), par le
                  Comité contre la torture (2009), par le Comité des droits de l'Homme (2007) et par le
                  Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (2009).
               3. La non-application de lois pénales d'exception a été recommandée et/ou exigée par
                  le Rapporteur spécial des peuples indigènes (2004, 2009), lors de l'examen
                  périodique universel du Conseil des droits de l'Homme (2009), par le Comité contre
                  la torture (2009) et par le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale
                  (2009).
               4. La fin des politiques policières abusives et de la militarisation de la zone a été
                  recommandée et/ou exigée par le Rapporteur spécial des peuples indigènes (2004,
                  2009), lors de l'examen périodique universel du Conseil des droits de l'Homme
                  (2009), par le Comité contre la torture (2009) et par le Comité pour l'élimination de la
                  discrimination raciale (2009).
De la solidarité de la société civile nationale et internationale
Depuis le début de la grève de la faim des prisonniers mapuche, de nombreuses personnalités et organisations de la
société civile, tant au niveau nationale qu'au niveau international, ont manifesté leur solidarité aux grévistes de la
faim ainsi que leur soutien aux revendications légitimes de ce peuple. Ainsi (liste non exhaustive):

19 juillet 2010: déclaration de soutien aux prisonniers mapuche par l'Association des peuples menacés, Italie

20 juillet 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili à Stockholm, Suède.

20 juillet 2010: remise d'une lettre entre les mains de l'ambassadeur du Chili au Canada par José Venturelli, porte-
parole de la Commission éthique contre la torture.

22 juillet 2010: déclaration de solidarité et de soutien avec les grévistes de la faim par l'Association Américaine de
Juristes, organisation non gouvernementale ayant un statut consultatif auprès du Conseil Économique et Social des
Nations Unies. Extrait: «La décision prise par les prisonniers en grève de la faim est basée sur d'exigences légitimes
de justice objective, de droit à des procès justes et spécialement, à la non-application de la loi antiterroriste».

27 juillet 2010: lettre pour le président Piñera du directeur du Latin American Research Institute (Canada) exprimant
son inquiétude face aux violations des droits de l'Homme

28 juillet 2010: lettre au directeur du journal La Tercera. Extrait: «Cette discussion ne traite pas de clémence mais
bien de justice. Existe-t-il une possibilité de dialoguer? Les médias pourront-ils informer réellement concernant la
question pour que le monde politique et social puisse se prononcer? Nous pensons que les revendications des
prisonniers politiques mapuche sont justes.» Père Rodrigo Aguayo S.J, délégué du département social de la
Compagnie de Jésus du Chili.

29 juillet 2010: lettre au président Piñera de Joe Higgins, membre du Parlement européen, Parti socialiste d'Irlande
du Nord. Extrait: «Je suis conscient de la grave oppression dont souffre le peuple mapuche. J'ai eu l'occasion de
visiter le Chili en 2008 où j'ai pu soutenir Elena Varela qui était poursuivie pour son travail documentaire concernant
le peuple mapuche».

29 juillet 2010: Youssou N'Dour, chanteur sénégalais, déclare son soutien aux prisonniers en grève de la faim.

29 juillet 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili en Belgique

2 août 2010: journée internationale de solidarité avec les prisonniers en grève de la faim avec des manifestations de
soutien à Santiago, Valparaiso, Concepción, Temuco et Valdivia (Chili)

4 août 2010: déclaration de solidarité avec les revendications des grévistes de la faim par la CODEPU, Corporation de
Promotion et de Défense des droits des peuples, organisme membre de la FIDH (Fédération Internationale des droits
de l'Homme) et de la OMCT (Organisation Mondiale contre la Torture)

4 août 2010: intervieuw de la journaliste chilienne, Lucía Sepúlveda, par la radio Netherland Wereldomroep

6 août 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili en Belgique

7 août 2010: carte blanche signée par Eva Britt Svensson, membre du Parlement européen, Hans Linde du Parlement
National de Suède, par Amineh Kakabaveh, membre également du Parlement Nationale suédois, par Francisco
Contreras, président de la Suecia-America Latina (SAL), ainsi que Ann-Margarethe Livh, vice-maire de la municipalité
de Stockholm. Extrait: «Nous protestons contre les abus et les violations aux droits de l'Homme que l'Etat chilien est
en train de commettre contre le peuple mapuche. Nous exigeons que ladite loi anti-terroriste de la dictature de
Pinochet ne soit plus usitée à l'encontre du peuple mapuche »

10 août 2010: l'Évèque méthodiste, Mario Martínez, réalise des visites auprès des prisonniers en grève de la faim et
exprime sa solidarité

10 août 2010: lettre déposée auprès du Consulat du Chili à Bilbao, Espagne

12 août 2010: journée d'Action Globale pour la liberté du peuple mapuche
       - occupation symbolique de l'ambassade du Chili à Bruxelles, Belgique
       - manifestation devant l'ambassade du Chili à Paris, France + lettre à l'ambassadeur signée par différentes
         organisations, entre autre, la Fondation Danielle Mitterand
       - manifestation devant l'ambassade du Chili à Stockholm, Suède
       - manifestation devant l'ambassade du Chili à Toronto, Canada
       - manifestation devant l'ambassade du Chili à Washington, États-Unis
       - dépôt d'une lettre de soutien à l'ambassade du Chili à Londres, Angleterre
       - manifestations en Allemagne, Holande, Argentine et Paraguay

12 août 2010: déclaration de solidarité de Rigoberta Menchu, Prix Nobel de la paix, Forum Social Mondial 2010

12 août 2010: les porte-paroles des 32 prisonniers en grève de la faim, accompagnés de l'avocat Alberto Espinoza, se
sont réunis avec le président de la Cour Suprême, Milton Juica

13 août 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili à Bruxelles

13 août 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili au Paraguay

13 août 2010: l'OMCT (Organisation Mondiale contre la Torture) demande au gouvernement chilien de mettre un
terme à la répression et aux violations des droits de l'Homme et des libertés fondamentales dont sont victimes les
membres des communautés mapuche ainsi que les personnes sympathisant avec les revendications des mapuche
pour la défense de la Terre

17 août 2010: lettre de soutien d'Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la Paix. Au président Piñera, il déclara «Sincère-
ment, Monsieur le Président, je ne peux qu'être surpris par le fait qu'à l'heure d'aujourd'hui, tant d'années après
l'arrivée de la démocratie dans votre pays, l'on continue à appliquer une loi édictée en pleine dictature militaire, cette
loi qui condamne nos frères Mapuche, comme s'ils étaient des éléments subversifs alors qu'ils ne font en réalité que
défendre leurs droits»
18 août 2010: journée nationale et internationale de solidarité avec les prisonniers politiques mapuche en grève de
la faim avec des manifestations
à Concepción, Curicó, Osorno, San Antonio, Santiago, Talca, Temuco, Valdivia, Valparaiso et Puerto Montt;
devant l'ambassade du Chili à Londres et les Consultats du Chili à Barcelone, Espagne et à Buenos Aires et Neuquen,
Argentine

18 août 2010: déclaration de la UNPO (Unrepresented Nations and Peoples Organisation). Le Secrétaire Général de
cette entité déclarait concernant les faits qui affectent la communauté mapuche au Chili: «Are distressing violations
of the rights of the Mapuche people that exposes the limited changes in Chile from the Pinochet era – the hunger
strikers are desperate to stand for their rights»

18 août 2010: l'Institut National des droits de l'Homme au Chili exprime sa préoccupation pour la situation des
mapuche en grève de la faim. Sa directrice, Lorena Fries rappelle que le Chili s'est vu enjoint de respecter une série
de recommandations internationales en matière de droits de l'Homme. «La loi anti-terroriste laisse une grande
marge aux situations d'irrégularité en matière de droits de l'Homme», signale-t-elle.
20 août 2010: l'Église Catholique chilienne exprime sa préoccupation pour l'état des grévistes de la faim à travers son
évêque Camilo Vial et exprime publiquement que la judiciarisation de la cause indigène est «une erreur très
grave».

20 août 2010: manifestation de solidarité devant l'ambassade du Chili en Belgique

21 août 2010: manifestation de solidarité avec les grévistes à Malmö, Suède

23 août 2010: intervieuw de la radio Université du Chili de Esteban Beltran, Président d'Amesty International
Espagne, qui a signalé qu'il s'agit d'une situation inacceptable. «Je ne connais aucun pais, à l'exception du Chili, qui,
après un retour à la démocratie encré depuis 20 ans continue à utiliser une législation anti-terroriste issue de la
dictature et qui l'applique exclusivement aux Mapuche. Même si elle était appliquée à d'autres individus, cela
continuerait à être inacceptable. Elle doit être modifiée afin de correspondre aux prescrits internationaux».

27 août 2010: le Collège des journalistes du Chili a condamné le silence médiatique dans lequel est plongé la grève
de la faim que les 32 grévistes ont entamé depuis plus d'un mois.

27 août 2010: la Fédération Internationale de droits de l'Homme (FIDH) et ses organisations membres au Chili, la
CODEPU et l'Observatorio Ciudadano demande à l'État et au Congrès National de se prononcer vis-à-vis des
revendications des grévistes et manifestent leur préoccupation pour l'évidente absence de volonté du
gouvernement de répondre à ces revendications

27 août 2010: Amnesty International, dont le siège central se trouve à Londres, s'exprime à l'égard de la grève de la
faim. Dans une lettre signée par son secrétaire général Salil Shetty affirme que «il s'agit d'un moment de réflexion
important qui doit s'opérer au Chili concernant les revendications des peuples indigènes, entre autres, celles du
peuple mapuche. Il s'agit d'une occasion pour l'État chilien de se mettre en conformité avec les obligations en matière
de droits de l'Homme qu'il a décidé de souscrire ».

27 août 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili en Belgique

28 août 2010: dans les locaux de la FECH (Fédération des étudiants de l'Universalité du Chili) à Santiago, et avec la
participation de personnalités telles que Patricio Manns (compositeur et écrivain), Jose Miguel Varas (Prix National
de Littérature), Sergio Aguiló (député), Alicia Lira (Groupe des familles des personnes Exécutées Politiques), Alfonso
Baeza (prêtre) y Elena Varela (cinéaste y ex-prisonnier politique) s'est formé officiellement le Front Pour la Liberté des
Prisonniers Politiques Mapuche, auquel ont également adhéré de nombreux musiciens, écrivains, organisations
d'étudiants, organisations de droits de l'Homme et personnalités du monde de la Culture au Chili.
29 août 2010: déclaration de soutien du Mouvement pour les Assemblées du Peuple dans sa troisième Conférence
Nationale. Extrait: «Les revendications des frères mapuche sont une demande légitime de respect des droits de
l'Homme et des peuples originaires».

30 août 2010: la directrice de l'Institut National de Droits de l'Homme, Lorena Fries, a assuré que la grève de la faim
des 32 prisonniers mapuche demeure leur principal préoccupation.

30 août 2010: la Confédération des Étudiants du Chili (ConFech) a exprimé son soutien aux 32 grévistes de la faim

1er septembre 2010: journée nationale et internationale de solidarité avec les prisonniers politiques mapuche en
grève de la faim avec des manifestations à Concepción, Curicó, Osorno, San Antonio, Santiago, Talca, Temuco,
Valdivia, Valparaíso et Puerto Montt, mais également au Mexique, en Argentine et au Canada

1er septembre 2010: près de 100 historiens d'Amérique Latine et principalement du Chili ont manifesté leur soutien
aux 32 grévistes de la faim

1er septembre 2010: manifestation devant l'ambassade du Chili à Bruxelles
2 septembre 2010: visite du Conseil Latinoaméricain des Eglises Evangélistes et de la Commission Éthique contre la
Torture aux prisonniers à la prison de Temuco.

3 septembre 2010: déclaration de soutien aux grévistes du Collège des Anthropologues du Chili

4 septembre 2010: texte de l'écrivain Luis Sepulveda, publié dans Le Monde Diplomatique

[…]

De la responsabilité de l'Union Européenne en matière de
droits de l'Homme

      A) Considérant que le respect des droits de l'Homme est l'un des fondements de tout ordre démocratique
         et qu'il constitue la base de l'intégration communautaire,

      B) Considérant que la protection de l'universalité et de l'indivisibilité des droits de l'Homme, et ce compris
         les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, demeure l'un des principaux objectifs de
         l'Union Européenne,

      C) Considérant que le peuple Mapuche du Chili, selon la dernière comptabilisation opérée en 2002, est
         composé de plus de 600.000 personnes dont le territoire s'étend dans les Régions VIII, IX, X au sud du
         Chili,

      D) Considérant que les revendications des prisonniers Mapuche en grève de la faim coïncident avec les
         recommandations formulées à l'égard de l'État chilien en matières indigènes par divers organismes des
         Nations Unies tels que le Comité des droits de l'Homme, le Conseil des droits de l'Homme, le Comité
         contre la Torture, le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale, le Rapporteur spécial sur les
         droits indigènes,

      E) Profondément préoccupés par l'état de santé des 32 prisonniers Mapuche qui ont entamé une grève de
         la faim le 12 juillet 2010 ainsi que par l'état de santé des 2 jeunes prisonniers mapuche qui les ont
         rejoint le 1er septembre 2010

Nous demandons au Parlement Européen:

1. De demander au Président chilien Sébastian Piñera et au gouvernement dans son ensemble de garantir le
respect du droit à un procès équitable, en conformité avec les prescrits internationaux, ce qui implique, entre
autre :
        - que l'on s'abstienne d'utiliser les lois héritées de la dictature militaire telles que la loi anti-terroriste et
        la loi de sécurité intérieure de l'État aux affaires relevant des revendications mapuches ;
        - que l'on déroge au système des «doubles procès simultanés» se tenant à la fois devant les
        juridictions civiles et militaires.
2. demander au gouvernement chilien qu'il mette sur pied dans les plus brefs délais une table de négociation
avec les leaders mapuche afin de mettre fin à la grève de la faim.

3. demander l'application immédiate des principes soulevés par les divers organes des Nations Unies tels que le
Comité des droits de l'Homme, le Conseil des droits de l'Homme, le Comité contre la Torture, le Comité pour
l'élimination de la discrimination raciale, le Rapporteur spécial pour les droits indigènes.

4. rappeler que les conventions internationales ratifiées entre l'Union Européenne et/ou pays membres et le Chili
sont contraignantes et qu'elles ne peuvent faire l'objet d'interprétations restrictives par les parties prenantes
en ce qui concerne les droits de l'Homme.

Mapuche prisonniers en grève du faim

Concepcion                                                 7.- Eduardo César Painemil Peña, Comunidad Pascual
                                                           Coña de Lleu Lleu, Cañete.
1.- Luis Guillermo Menares Chanilao, Comunidad
Nalcahue, Cholchol.                                        8. Juan Carlos Parra Leiva, Comunidad de Puerto
                                                           Choque, Tirúa.
2.- José Santiago Huenuche Reiman, De Cañete.
                                                           Angol
3.- Jonathan Sady Huillical Mendez, De Labranza.
                                                           9.- Waikilaf Cadin Kalfunao, Comunidad Juan Paillalef,
4.- Ramón Esteban Llanquileo Pilquiman.                    Cunco.
5.- Héctor Javier Llaitul Carillanca.                      10.- Victor Adelino Llanquileo Pilquimán, Comunidad
Lebu                                                       Esteban Yevilao, Tirúa.

6.- Carlos Andrés Muñoz Huenuman, Comunidad                11.- Víctor Hugo Queipul Millanao, Comunidad
Venancio Ñeguei, Tirúa                                     Autónoma Temucuicui, Ercilla.

                                                           12.- José Eugenio Queipul Huaiquil, Comunidad
                                                           Autónoma Temucuicui, Ercilla.
13.- Camilo Hipólito Tori Quillanao, Comunidad            31.- Claudio Andrés Sánchez Lorca, Wenuy de la causa
Autónoma Temucuicui, Ercilla.                             Mapuche.

14.- Felipe Ricardo Huenchullan Cayul, Comunidad          Valdivia
Autónoma Temucuicui, Ercilla.
                                                          32.- Ignacio Andrés Gutiérrez Coña, De Nueva
15.- Lorenzo Alex Curipan Levipan, Comunidad              Imperial.
Mapuche Rankilko, Collipulli.
                                                          Chol Chol
16.- Fernando Enrique Millacheo Marin, Comunidad
Newen Mapu de Chequenco, Ercilla.                         33.- Luis Marileo Cariqueo, Comunidad Cacique Jose
                                                          Guiñon de la Comuna de Ercilla
17.- José Guillermo Millacheo Marin, Comunidad
Newen Mapu de Chequenco, Ercilla.                         34.- Jose Ñiripil Pérez

18.- Eduardo Javier Oses Moreno, De Ercilla, Wenuy
de la causa Mapuche.

Temuco

19.- Mauricio Armando Huaiquilao Huaiquilao,
Comunidad Juan Catrilaf II, sector Tres Cerros, Vilcún.

20.- Luís Sergio Tralcal Quidel, Comunidad Juan
Catrilaf II, sector Tres Cerros, Vilcún.

21.- Pablo Canio Tralcal, Comunidad Juan Catrilaf II,
sector Tres Cerros, Vilcún.

22. Pedro Alberto Cheuque Aedo, Comunidad Juan
Catrilaf II, sector Tres Cerros, Vilcún.

23.- Sergio Marcial Catrilaf Marilef, Comunidad Juan
Catrilaf II, sector Tres Cerros, Vilcún.

24.- Daniel Domingo Canio Tralcal, Comunidad Juan
Catrilaf II, sector Tres Cerros, Vilcún.

25.- Ángel Reyes Cayupan, Comunidad Mateo Ñirripil,
sector Muco Chureo, Lautaro.

26.- Jorge Eduardo Cayupan Ñirripil, Comunidad
Mateo Ñirripil, sector Muco Chureo, Lautaro.

27.- Francisco Javier Cayupan Ñirripil, Comunidad
Mateo Ñirripil, sector Muco Chureo, Lautaro.

28.- Elvis Favio Millán Colicheu, Comunidad Mateo
Ñirripil, sector Muco Chureo, Lautaro.

29.- Eliseo Efraín Ñirripil Cayupan, Comunidad Mateo
Ñirripil, sector Muco Chureo, Lautaro.

30.- Marco Mauricio Millanao Mariñan, Comunidad
Pascu
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