Lettre 4 - été 2020 - Eglise catholique
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Lettre 4 - été 2020 Grâce au confinement, chacun d'entre nous a pu expérimenter les conditions de vie de nombreux migrants : incertitude quant à l'avenir, rupture avec nos proches, enfermement dans un espace restreint, avec une éventuelle possibilité de sortir, mais d'une manière très surveillée. C'était un peu une vie en centre de rétention. Les cercles de silence reprennent doucement sur les places de nos villes. Mais il faut constater une indifférence générales face aux tragédies que vivent les migrants : signe de perte de sens des responsabilité à l'égard de nos semblables. MC Girard LES CERCLES Cet été des cercles se sont tenus dehors à : Pau, Grenoble, Sens, Étampes, Maubeuge, Niort, Pau, Roanne, Toulouse, Colomier, Versailles, Strasbourg, Saverne, Haguenau, Metz, Genève, Lausanne, Villefranche sur Saône, Troyes, Aix-en-Provence, En respectant les consignes de sécurité sanitaire : masque, espacement entre personnes (mais des vélos et des piétons on traversé des cercles sans s'en rendre compte) ; pas plus de 10 personnes – sinon constitution d'un second cercle - mais ce ne fut pas le cas général, les cercles de 10 personnes étant très fréquents ; pas de distribution de tracts de la main à la main, mais aussi, des tracts sont mis à disposition des passants sur une petite table, .... A Villefranche a aussi eu lieu une Braderie des livres au profit des associations qui interviennent directement auprès des migrants et sans papiers. Il est prévu d'organiser des marches vers Paris depuis plusieurs grandes métropoles, dont Marseille, à partir du 19 septembre, en vue de converger dans la capitale le samedi 17 octobre pour “ imposer enfin la régularisation de touTes les Sans-Papiers, la fermeture des centres de rétention et le logement pour touTEs “. DANS LA PRESSE La presse, par la Voix du Nord, était présente pour le redémarrage, en juin à Maubeuge, du cercle de silence sur le thème, soutenu par de nombreuses associations, de la campagne de régularisation des étrangers sans papiers. Libération en champagne a publié un article sur le cercle de Troyes en Champagne le 11 juillet 2020. Des informations sont passées pour Chalons sur Saône : https://www.google.com/url? rct=j&sa=t&url=https://www.info-chalon.com/articles/chalon-sur-saone/2020/06/20/44673/un-cercle-de-silence-pour- les-migrants-place-de-l- obelisque/&ct=ga&cd=CAEYACoUMTEzODk0Mzk2NTAyNDE5NDQ0MjEyGTFjOTlmYTBlMmM2NmE0YjY6ZnI 6ZnI6RlI&usg=AFQjCNFLNlwIeFAnrfpEvstwQ9whlRHyVA Narbonne : https://www.lindependant.fr/2020/06/19/narbonne-un-cercle-de-silence-pour-la-journee- mondiale-des-refugies,8939743.php
Versailles : http://www.leparisien.fr/yvelines-78/yvelines-les-defenseurs-des-migrants-continuent-de-se- mobiliser-de-chez-eux-25-05-2020-8323020.php A Versailles, à la suite d’un article du « Parisien » le 25 mai dernier au sujet du « Cercle de Silence national confiné » des 2 derniers mois, des commentaires violents et racistes avaient été mis en ligne. La veille, le 10 juin, des affiches contre les migrants et les associations qui les soutiennent sur place, nommément citées, ont été placardées en ville sur des panneaux associatifs. Ce cercle de juin 2020 prenait donc une allure plutôt militante et de nombreux sympathisants sont venus l’étoffer ! Ainsi, dès le début à 18h, ont été formé 2 cercles de 10 personnes, distants de quelques mètres, l’un autour d’une lanterne blanche, l’autre d’une petite bleue ! Les passants, intrigués, se pressaient devant le panneau qui expliquait les raisons de la tenue des cercles de silence. Tout s'est bien passé ; l’officier de la sécurité intérieure est resté à proximité du cercle durant toute l’heure…et a été intéressé par les affiches et les twitts malveillants qui avaient été envoyés. Le 6 juin, 'La Marche de l' Espoir" de COLOMIERS a repris son rite de 11h à midi , le premier samedi du mois. Journée des mondiale des réfugiés La Cimade y a présenté 5 propositions pour la régularisation large et durable des personnes sans papiers : https://www.lacimade.org/publication/5-propositions-pour-la-regularisation-large-et-durable-des-personnes-sans- papiers/?utm_source=NL0620&utm_medium=NL&utm_campaign=NL2020&utm_content=contenu Elle appelle à : • refondre profondément les politiques migratoires pour tendre vers la liberté de circulation et d’installation dans une dynamique d’égalité des droits entre toutes et tous, indépendamment du statut ou de la nationalité. • Régulariser de façon large toutes les personnes étrangères présentes en France. Cette régularisation doit être générale et non catégorielle, pour prendre en compte des situations aussi diverses que, par exemple, celle des jeunes majeurs, des travailleurs et travailleuses sans papiers, des parents d’enfant scolarisés, des personnes déboutées…
• Délivrer un titre unique et stable, donc nécessairement pour plusieurs années et autorisant à exercer toute activité professionnelle. • Harmoniser et simplifier profondément les procédures d’accès aux droits, le « blocage de la machine administrative » résultant bien avant la crise sanitaire de la complexité des catégories et critères d’accès aux droits. • Construire l’égalité des droits pour toutes et tous en matière d’accès au travail et à la protection sociale, indépendamment du statut administratif ou de la nationalité. Rappel : Le dispositif d’accueil des demandeurs d’asile compte environ 108.000 places, pour près de 153 000 personnes. Celles et ceux qui n'y ont pas accès touchent 7,40 € par jour pour se loger ! A cette occasion, il y a eu aussi des réunions pour cette journée des mondiale des réfugiés, par exemple à Grenoble. Mais la préfecture de Toulouse a interdit la manifestation prévue ce samedi-là pour célébrer la journée des migrants. A Genève, ainsi qu'à Lausanne, durant le week-end des Réfugiés(20-21 juin ), il y a eu la lecture de la liste des morts à l'entrée de l'Europe. Ressentis de divers cercles Nous allons proposer une réunion en septembre pour évaluer la manière de continuer, de l’opportunité de le faire, du fait que cela n’a guère d’incidence sur la gestion des demandes d’asile, que tout va de pire en pire…. en fait une certaine forme de lassitude….( Strasbourg ) Le cercle était composé d'habitué(e)s qui ne donnent pas l'impression de s'en lasser (Haguenau) Échanges fructueux, en fin de cercle sur l'actualité du logement et des régularisations réclamées (Villefranche sur Saône) Les messages mensuels du cercle de silence de Strasbourg : Cela demande beaucoup de travail, pour un bénéfice relatif car ils sont assez peu lus : je crains que le sujet n'intéresse pas l'opinion. Globalement je suis assez désemparé. Je ne sais pas comment faire pour avoir une action au moins un peu efficace contre la rétention et pour les droits des étrangers. Les cercles de silence ne gênent pas le pouvoir et effleurent à peine l'opinion. Or il faut être gênant —ce qui est possible sans être violent, mais demande alors de la créativité et souvent du courage— et frappant pour l'opinion, pour avoir un effet. Les chrétiens et les réfugiés Changer notre regard sur les migrants : Mieux comprendre pour mieux accompagner https://eglise.catholique.fr/espace-presse/communiques-de-presse/456230-changer-notre-regard-sur-les-migrants- mieux-comprendre-pour-mieux-accompagner/ Une étude d’opinion élaborée montre que, loin de certaines idées reçues, les chrétiens, dans leur ensemble, expriment à l’égard de l’accueil des positions plutôt mesurées. Globalement, les craintes qu’ils expriment n’empêchent pas la bienveillance et peuvent même cohabiter avec un engagement concret, une expérience de la rencontre, une expression de solidarité. En effet, la rencontre efface la crainte de l’étranger au profit de la confiance et de la fraternité. Là où une vision rapide pourrait laisser craindre un blocage complet, une compréhension plus fine des motifs de crainte laisse entrevoir chez tous des possibilités d’évolution. Les phénomènes d’accueil comme de rejet des migrants sont au cœur de l’actualité. Dans le cadre de la campagne Mondiale « Partager le chemin » initiée par Caritas Internationalis, le CCFD
– Terre Solidaire, le Service National de la Pastorale des Migrants, JRS- France et le Secours Catholique, Caritas France ont depuis 2017 initié un travail de fond, avec l'aide de More In Common et l'IFOP, afin de comprendre les raisons et les ressorts qui provoquent chez certains un repli et des réactions de fermeture. Quelques chiffres : 61% des catholiques interrogés refusent la fermeture totale des frontières et 71% d’entre eux soutiennent l’intégration par le travail. 41% pensent que les migrants font des efforts pour s’intégrer. 55% des catholiques sont en désaccord avec l’affirmation selon laquelle « c’est un problème que la majorité des migrants venant en France soient musulmans » 47 % des catholiques déclarent que les musulmans ont des valeurs similaires aux leurs. Un catholique sur deux a fait un don ou une action en faveur des migrants depuis un 2018. Les catholiques restent attachés à la parole du Pape ; ils sont 61% à être en accord avec ses déclarations sur les migrants. Car, plus on est sûr de ses valeurs, plus on est accueillant. Message du Pape François pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2020 «Les conflits et les urgences humanitaires, aggravées par les bouleversements climatiques, augmentent le nombre des personnes déplacées et se répercutent sur les personnes qui vivent déjà dans un état de grande pauvreté. Un grand nombre de pays touchés par ces situations manquent de structures adéquates permettant de subvenir aux besoins de tous ceux qui ont été déplacés » De même que l’Enfant Jésus a fait l’expérience, avec ses parents, de la condition tragique de personne déplacée et de réfugié « caractérisée par la peur, l’incertitude, les désagréments (cf. Mt 2, 13-15.19-23), des millions de familles peuvent se reconnaître dans cette triste réalité : « des réfugiés fuient la faim, la guerre, d’autres de graves dangers, à la recherche de la sécurité et d’une vie digne, pour eux-mêmes et pour leurs familles ». Sur leurs visages, nous sommes appelés à reconnaître le visage du Christ affamé, assoiffé, nu, malade, étranger et prisonnier, qui nous interpelle (cf. Mt 25, 31-46). Les personnes déplacées offrent cette occasion de rencontre avec le Seigneur, « même si nos yeux peinent à le reconnaître : avec les vêtements déchirés, les pieds sales, le visage déformé, le corps blessé, incapable de parler notre langue ». Quand on parle de migrants et de personnes déplacées, trop souvent on s’arrête aux chiffres. Mais il ne s’agit pas de chiffres, il s’agit de personnes ! Si nous les rencontrons, nous parviendrons à les connaître. Et en connaissant leurs histoires, nous parviendrons à comprendre. Nous sommes tous dans le même bateau. Nous retrouver avec des préoccupations et des craintes communes nous a démontré, une fois encore, que personne ne peut s’en sortir tout seul. Pour grandir vraiment, nous devons grandir ensemble, en partageant ce que nous avons, comme la pandémie nous l'a rappelé. Partager, comme ce garçon qui offrit à Jésus cinq pains d’orge et deux poissons (Jn 6, 1-15). Si nous voulons vraiment promouvoir les personnes auxquelles nous offrons assistance, nous devons les impliquer et les rendre protagonistes de leur propre relèvement. Il faut « permettre de nouvelles formes d’hospitalité et de fraternité ainsi que de solidarité ». «Ce temps n’est pas le temps des égoïsmes, parce que le défi que nous affrontons nous unit tous et ne fait pas de différence entre les personnes ». Il nous revient de protéger tous ces frères et sœurs qui, poussés par les guerres, la pauvreté et les nécessités, quittent leur maison et leur terre pour se mettre en chemin et chercher refuge vers des lieux plus sûrs.
CRA Des cas de COVID-19 se développent dans les Centre de rétention administrative : Cornebarieu, Vincennes, Sète, Mesnils-Amelot, Coquelles, Toulouse. Les demandes pour fermer les Centres de rétention administrative (CRA) se succèdent. RENNES Après trois mois de suspension de son activité en raison de l’épidémie du Covid-19, la crise sanitaire ayant entraîné la fermeture des frontières, le centre de rétention administrative de Rennes a ré-ouvert le 29 juin. Huit des quinze personnes retenues dans ce centre ont entamé une grève de la faim lundi 10 août. En cause, la présence de rats, de cafards et le manque de soins. Ils dénoncent aussi l'absence de vols pour rentrer dans leur pays. https://www.francebleu.fr COQUELLES (62) Une personne a été testée positive AU COVID 19 quelques jours à peine après la réouverture du centre. Un enfant de 14 ans est enfermé au CRA de Coquelles depuis le 3 juillet. C’est grave et complètement illégal. Jamais un enfant ne peut être enfermé seul. Le moyen ? Les déclarer majeurs. https://www.la-croix.com/https://www.francebleu.frFrance/jeunes-migrants-lon-enferme-centre-retention-2020-07-16- 1201105128 TOULOUSE L’administration sépare trois mères de leurs très jeunes enfants vivant en France et les enferme seules au CRA de Toulouse, s’apprêtant à les expulser. Plusieurs migrants serait tombés malade, du covid19. MESNIL-AMELOT Neuf personnes, quatre policiers et cinq étrangers sans papiers en instance d’expulsion, ont été à ce jour testées positives dans le centre de rétention du Mesnil-Amelot. Le 14 août, l’Agence régionale de santé se rend sur le site pour une nouvelle campagne de dépistage, à l’issue de laquelle le centre pourrait être fermé temporairement. Une grève de la faim est en cours. VINCENNES Vendredi 7 août 2020, la moitié des prisonniers du CRA de Vincennes se mettent en grève de la faim ! Depuis la fin du confinement les prisonniers avaient gagné le droit à la cellule individuel - au moins le temps que la situation sanitaire s’améliore. Ils sont actuellement quatre dans chaque chambre. Dehors les policiers qui gèrent l’entrée et les parloirs essayent de faire partir les proches en parlant de « suspicion de covid » et « d’attente de résultats de tests pour rouvrir les parloirs ». NÎMES Depuis jeudi dernier tous les prisonniers du centre de rétention de Nîmes ont décidé de lutter ensemble pour obtenir leurs libérations. La-bas il y a beaucoup de sortants de prisons, qui subissent une double peine de trois mois imposés par la préfecture. Jeudi tous les prisonniers ont décidé de lancer une grève de la faim pour tenter de mettre la pression sur la préfecture. Dans le même temps des luttes ont lieu dans les prisons de Marseille, Lyon et Toulouse. Dans au moins une de ces prisons des départs de feux ont lieu en plus de grève de la faim collective.
https://abaslescra.noblogs.org/ PLAISIR Dans la nuit de mardi 11 à mercredi 12 août, un Tunisien et un Algérien, tous deux âgés de 21 ans, se sont échappés de l'établissement situé à côté du commissariat. Les occupants de la chambre numéro 13 se sont évadés en écartant les barreaux de la fenêtre à l'aide d'un drap. Des patrouilles de police se sont lancées à la poursuite des évadés. Mais leurs recherches pour les retrouver sont demeurées vaines.Un troisième a été interpellé sur le toit du bâtiment. https://www.leparisien.fr/yvelines-78/plaisir-les-evasions-se-multiplient-au-centre-de-retention-15-08-2019- 8134017.php En FRANCE et dans le MONDE Le 2 juillet 2020, la Cour européenne des droits de l’Homme a d’ailleurs condamné la France pour son manque d’assistance aux demandeurs d’asile, contraints de vivre « dans la rue » et « privés de moyens de subsistance », constitutif d’un traitement inhumain et dégradant contraire à l’article 3 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. SANGATTE Le corps gisant sur une plage de Sangatte, retrouvé par la police mercredi 19 août, serait celui d'un homme de 28 ans, ne sachant pas nagé, et qui se trouvait a bord d'une embarcation pneumatique en même temps qu'un soudanais de 16 ans qui a été retrouvé sur la plage en hypothermie. La ministre déléguée chargée de la citoyenneté, a réagi en dénonçant "les passeurs qui profitent de la détresse d'êtres humains". MAYOTTE La CEDH condamne la France pour la rétention administrative puis le « renvoi expéditif » vers les Comores de deux enfants de 3 et 5 ans entrés illégalement à Mayotte. Les juges de la cour ont considéré que, dans cette affaire, la France avait commis sept violations de différents articles de la Convention européenne des droits de l’homme, notamment ceux portant sur l’interdiction des traitements inhumains et dégradants, sur le droit à la liberté et à la sûreté ou sur le droit au respect de la vie privée et familiale. La France devra verser 22 500 euros pour dommage moral aux deux enfants et à leur père. GAP Mercredi 19 août, les forces de l'ordre ont évacué, un squat abritant une cinquantaine de personnes, « leur situation administrative, sanitaire et de leur vulnérabilité, en particulier [aux] femmes avec enfants" a été prise en compte selon la préfecture.D'autres personnes chassées de ce squat se sont retrouvées sans solution de logement, "avec leurs valises sur le trottoir". https://www.sudouest.fr/2020/08/19/a-gap-un-squat-abritant-des-migrants-evacue-par-les-forces-de-l-ordre-7757672- 6116.php PARIS Un groupe d'associations et d'ONG (Utopia 56, Médecins sans frontières (MSF), la Timmy, les Midis du Mie et le Comité pour la santé des exilé.e.s (Comede))ont installé un campement afin de rendre visible la situation de ces quelque 65 migrants, qui assurent être âgés de 16 ans ou 17 ans. En attente de leur recours auprès de l'État, ils ne bénéficient d'aucune prise en charge. Ces jeunes qui ont un point commun : avoir été déclarés majeurs par l'État français, ce qu'ils contestent. Tous ont entamé des procédures de recours pour la reconnaissance de leur minorité, se lançant ainsi dans un processus fastidieux qui peut durer de six mois à un an et demi. Un campement abritant une centaine d’adolescents s’est installé dans le 11e arrondissement
de Paris, pour alerter sur le sort des mineurs isolés étrangers à la rue. "Ces jeunes se trouvent dans un vide juridique et n'ont accès à aucune prise en charge. Seules les associations (MSF, Utopia) s'occupent d'eux, sans ça ils dormiraient à la rue le temps de leur recours" https://www.infomigrants.net/fr/post/25709/un-campement-de-migrants-assurant-etre-mineurs-voit-le-jour-en-plein- coeur-de-paris AUBERVILLIERS 2 113 personnes ont été évacuées et prises en charge dans des gymnases de toute la région parisienne. « Les familles et personnes vulnérables seront hébergées dans des dispositifs adaptés », précise la préfecture. Mais « On ne sait pas où l'on va aller, mais on espère de l'aide ». On regroupe et on déplace les gens sans leur dire ce qui se passe, où ils vont, dans quel type d'hébergement ils seront placés… De toute façon, la plupart finiront par être remis à la rue, c'est un cycle infernal. MONTGENEVRE Deux agents français de la Police aux frontières (PAF) basés à Montgenèvre ont été jugés jeudi 30 juillet pour violences sur un migrant malien et détournement de fonds. En août 2018, après avoir traversé la frontière franco-italienne avec d’autres migrants, un malien est renvoyé en Italie par plusieurs policiers. Le Malien dit s’être rendu compte de l’absence de son portefeuille et avoir voulu retourner au poste de police. Il a croisé un véhicule de la Police aux frontières dans lequel se trouve le policier mis en cause. Sur une bande audio enregistrée par le malien et diffusée pendant le procès, on entend : "Il me manque 600 euros et mon ami 200 euros, la police a pris mon argent". Une voix lui répond : "Tu arrêtes de me traiter de voleur sinon je t’en colle une". Le ton monte et "on entend une bousculade et plusieurs coups" selon la présidente de l’audience. Le premier policier, âgé de 51 ans, a été déclaré coupable de violences sur le malien et condamné à deux ans de prison avec sursis, une amende de 1 000 euros et une interdiction d’exercer une fonction publique pendant cinq ans. Il a également été condamné à verser 900 euros de dommages et intérêts à la victime. Le second condamné, âgé de 30 ans et qui n'est plus policier, a été déclaré coupable d'avoir gardé 90 euros en liquide d'une verbalisation. Il a déclaré avoir "oublié" la somme dans son pantalon "passé à la machine" mais reconnu avoir falsifié le registre pour couvrir "une faute d'inattention". Il a écopé de 18 mois de sursis, 1 000 euros d'amende et d'une interdiction d'exercer une fonction publique pendant cinq ans. MENTON Un arrêt du 8 juillet du Conseil d’État le confirme : à Menton, les refoulements constants vers l’Italie de personnes demandant l’asile sont illégaux. Mais rien n’empêche la police de continuer ! Dans le cas présent, la personne avec un enfant de 5 ans ayant une sonde à l’estomac a été refoulée le 14 mai. Le 8 juillet, le Conseil d’État juge que c’était illégal. Mais, la personne est en Italie, ce qui est fait est fait. L’association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) témoigne : « en deux journées seulement, les lundi 6 et mardi 7 juillet 2020, nos observateurs présents sur le terrain à Menton ont déjà recensé 83 personnes qui ont été refoulées par la France vers l’Italie. » ITALIE La situation s’aggrave dans les environs de Vintimille, à la frontière franco-italienne. Depuis le démantèlement début août du camp géré par la Croix-Rouge à Vintimille, des centaines de migrants dorment dans les rues de cette ville italienne, proche de Menton, en France, selon les ONG et la mairie de Vintimille. Un collectif d'ONG, dont Médecins du Monde, la Cimade, Roya
Citoyenne, etc., a demandé lundi 17 août l'ouverture de centres de transit pour les migrants ainsi que "la prise en compte immédiate de la déclaration de demande d'asile par les forces de police (françaises) à la frontière, avant d'être dirigés vers une plate-forme d'accueil de demandeurs d'asile" comme l'a souligné la juridiction administrative le 8 juillet. Sept associations italiennes ont alerté la Commission européenne et le ministre italien de l’Intérieur lundi 9 avril. La police française est accusée d’avoir falsifié l’acte de naissance de migrants mineurs isolés afin de les faire passer pour des majeurs et pouvoir ainsi les renvoyer en Italie. "la modification de la date de naissance au 1er janvier 2000 est monnaie courante pour les transformer en majeur et les refouler à la frontière". Ce genre de pratique serait apparue après le jugement du tribunal de Nice du 23 février 2018 qui a donné tort au préfet des Alpes-Maritimes et a suspendu le refus d’entrée en France de 19 mineurs africains non-accompagnés. "Ces deux jeunes ne sont pas des cas isolés. C’est une pratique quotidienne" https://www.infomigrants.net/fr/post/8640/a- menton-la-police-francaise-est-accusee-de-modifier-les-dates-de-naissance-des-mineurs MEDITERRANEE L’Ocean Viking a été placé en détention par les autorités italiennes. Seul le navire Sea-Watch 4, qui a appareillé samedi 15 août croise actuellement en Méditerranée. Ce bateau financé par l'Église protestante allemande fonctionne en partenariat avec Médecins sans frontières. Il navigue vers la Méditerranée centrale où, au cours des 6 dernières semaines, plus de 3500 personnes ont tenté de fuir la Libye par la mer et pour lesquels aucun bateau de sauvetage n'est présent pour les sauver. https://www.infomigrants.net/fr/post/26741/mediterranee-au-moins-45-migrants-perissent-au-large-de-la-libye-pire- naufrage-de-l-annee-dans-cette-zone Mercredi 19 août, Plus de quarante-cinq migrants et réfugiés africains ont péri en mer Méditerranée dans un naufrage lors de l'explosion du moteur du bateau au large de Zouara.(à la frontière tunisienne) "Quelque 37 survivants, originaires principalement du Sénégal, du Mali, du Tchad et du Ghana, ont été secourus par des pêcheurs locaux avant d'être interpellés à leur débarquement". C'est le pire naufrage depuis le début de l'année 2020, au large des côtes libyennes. Le nombre de migrants et réfugiés morts au large de la Libye depuis le début de cette année est au moins de 302. (Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et Organisation internationale pour les migrations (OIM)). LYBIE Depuis le début de l'année, les garde-côtes libyens ont intercepté et ramené près de 6 000 migrants. Une enquête du Wall Street Journal révèle qu'un nombre croissant de migrants interceptés en Méditerranée par les garde-côtes libyens sont envoyés, à leur retour en Libye, dans des centres de détention non officiels. Exploitation, violences, chantage et même exécutions y sont couramment pratiqués. Depuis le début de l'année, selon l'ONU, au moins 3 000 migrants sont ainsi portés disparus. Trois migrants soudanais ont été tués et deux autres blessés lundi 27 juillet dans la soirée, après une fusillade au port libyen de Khoms, à l'est de Tripoli. Ils avaient été interceptés en mer par les garde-côtes libyens et renvoyés en Libye. "Les autorités locales ont commencé à tirer lorsque des migrants ont tenté de s'échapper du point de débarquement", les blessés ont été transférés à l'hôpital, tandis que les "survivants" ont été envoyés en centre de détention. (OIM et HCR) Les organisations de l'ONU rappellent une nouvelle fois que "la Libye n'est pas un port sûr pour le débarquement" des migrants. "La souffrance des migrants en Libye est intolérable" MAROC
Un migrant est mort jeudi 20 août alors qu'il tentait, de franchir la triple clôture frontalière, équipée de barbelés denses,entre le Maroc et l'enclave espagnole de Melilla. Il faisait nuit, la zone lui était inconnue et il semble qu'il soit tombé de cinq mètres dans un ruisseau proche de la frontière ESPAGNE Lors d'une tentative de fuite, huit migrants ont été blessés et portent "des ecchymoses" ainsi que trois agents de la Garde civile, qui ont souffert d'une épaule démise, d'une coupure à la tête et d'une hypoglycémie. "Cela n'a pas été un assaut violent, simplement une bousculade habituelle entre ceux qui tentent d'entrer et ceux que nous empêchons de le faire". La préfecture espagnole a affirmé que sur "les quelques 300 migrants qui ont tenté de traverser, une trentaine ont réussi ». Le confinement dû à la pandémie a sensiblement réduit le nombre des arrivées dans les enclaves, qui s'élèvent à 1 383 du 1er janvier au 31 juillet, contre 3 313 en 2019 pour la même période. À l'inverse, les arrivées ont bondi sur les îles espagnoles des Canaries, https://www.infomigrants.net/ GRECE Le camp de migrants de Vial sur l’île grecque de Chios compte désormais cinq personnes infectées par le coronavirus. Ce camp qui accueille environ 3 000 personnes, a été placé en quarantaine. Il est interdit d'en sortir et seule une poignée de personnes sont autorisées à y pénétrer. Devenir de migrants Originaire de Kobané en Syrie, la famille Sido vit depuis un an sur l’île de Bréhat, en Bretagne, situées dans l’ouest de la France. « C’est infernal ce qui arrive dans notre pays. Les gens ici pensent qu’on le quitte par gaieté de cœur ? Nous fuyons parce que nous ne sommes pas en sécurité. [Sinon] nous resterions là-bas car nous y serions plus heureux, c’est notre culture et c’est chez nous. » Administration Le Défenseur des droits alerte : « [Je suis] saisi de très nombreuses réclamations de personnes étrangères ne parvenant pas à déposer de demande de titre de séjour ou de renouvellement du fait des procédures dématérialisées imposées par certaines préfectures. Dans certains départements, la saturation des plannings de prise de rendez-vous sur le site internet contraint les personnes à se connecter chaque jour pendant plusieurs mois avant d’obtenir un rendez-vous. Ces personnes sont ainsi exposées au risque d’être interpellées puis éloignées du territoire à tout moment et subissent des ruptures de droits sociaux ou perdent leur emploi. Ces décisions d’organisation des services constituent une atteinte inacceptable au droit à l’égal à l’accès aux services publics et une entrave au droit au respect de la vie privée et familiale. Par décision n°2020-142, je formule plusieurs recommandations au ministre de l’Intérieur et lui demande de rendre compte des suites données à celles-ci ». https://juridique.defenseurdesdroits.fr/index.php?lvl=notice_display&id=33215. Des chiffres de 2019 (Ministère de l'intérieur, 12 juin 2020) Titres de séjour : Les premiers titres pour un motif économique s’établissent à près de 38 671, en hausse de 14,8 %.
L’immigration professionnelle représente 14 % de l’ensemble. Plus de 35 200 titres de séjour «passeport talent » ont été délivrés : près de 13 500 premiers titres et 21 700 titres en renouvellement. Les premiers titres humanitaires sont en hausse (+ 3,7 %) après un repli en 2018 (- 4,0 %), avec près de 36 300 titres délivrés en 2019. Retours En 2019, plus de 31 400 étrangers en situation irrégulière ont quitté le territoire national : éloignements, départs volontaires et départs spontanés. 23 746 éloignements d’étrangers en situation irrégulière (en hausse de 19,0 %). 8 858 retours forcés de ressortissants de pays tiers vers les pays tiers Asile En 2019, 138 420 premières demandes (mineurs compris) et 12 863 renouvellements ont été enregistrés ; les premiers pays de provenance des primo-demandeurs d’asile sont l’Afghanistan, le Bangladesh, la Géorgie, l’Albanie, et la Guinée. https://www.immigration.interieur.gouv.fr/
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