MA PREMIÈRE RENCONTRE DES OEUVRES MY FIRST MEETING OF WORKS
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JACQUES AZÉMA MA PREMIÈRE RENCONTRE DES OEUVRES MY FIRST MEETING OF WORKS « Je crois que c’est le critique américain Clément «I think it was the American critic Clément Greenberg Greenberg qui a dit qu’il était désormais devenu who said that it had become impossible to represent a impossible de représenter un paysage. Lorsque landscape. When someone says that kind of thing, I‘m quelqu’un dit ce genre de choses, je suis toujours always perverse enough to think: Well, I‘m sure it‘s not suffisamment pervers pour penser : Eh bien moi je impossible. David Hockney suis sûr que ce n’est pas impossible ». David Hockney It was at the Autumn Salon in Casablanca that I noticed C’est au ‘’ Salon d’automne ‘’ de Casablanca que j’ai his work in 1954 or 1955 perhaps. There were four small remarqué son travail en 1954 ou 1955 peut-être. landscapes in one corner that were totally different from Il y avait là dans un angle quatre petits paysages the surrounding works. totalement différents des œuvres à l’entour. These images presented an unusual vision, an enchanted Ces images présentaient une vision inhabituelle, une perception of the Moroccan outside world much perception enchantée du monde extérieur marocain more complex and enigmatic, that of an artist, of his beaucoup plus complexe et plus énigmatique, celle d’un interpretation of appearances. The choice of themes, the artiste, de son interprétation des apparences. Le choix stylisation and above all the manipulation and destruction des thèmes, la stylisation et surtout la manipulation of perspectives to avoid any naturalism and to move from au destruction des perspectives pour éviter tout the three to the two dimensions thus created a dreamlike naturalisme et passer des trois au deux dimensions atmosphere to the dreamer in which he preferred to live créaient ainsi une atmosphère onirique au rêveuse celle and which he had discovered in Marrakech. dans laquelle il préférait vivre et qu’il avait découverte à Marrakech. Clément Greenberg also said: «Today it is impossible to paint a face», to which De Kooning‘s answer: it is certainly Clément Greenberg a dit aussi : « Aujourd’hui il est impossible not to paint one seemed wiser to me. I thought impossible de peindre un visage » ce à quoi la réponse if what Greenberg says is true, the only visible images de De Kooning : c’est sûr il est impossible de ne pas of the world we would have would be photographs. en peindre m’a paru plus sage. Je pensais si ce que dit That would be too boring. There must be something Greenberg est vrai les seules images du monde visibles wrong with these arguments. que nous aurions seront des photographies. Ce serait trop ennuyeux. Il doit y avoir quelque chose qui ne trouve pas rond dans ces arguments. 1
JACQUES AZÉMA MA PREMIÈRE RENCONTRE DES OEUVRES MY FIRST MEETING OF WORKS « Je crois que c’est le critique américain Clément Greenberg qui «I think it was the American critic Clément a dit qu’il était désormais devenu impossible de représenter Greenberg who said that it had become impossible un paysage. Lorsque quelqu’un dit ce genre de choses, je to represent a landscape. When someone says that suis toujours suffisamment pervers pour penser : Eh bien kind of thing, I‘m always perverse enough to think: moi je suis sûr que ce n’est pas impossible ». David Hockney Well, I‘m sure it‘s not impossible. David Hockney C’est au ‘’ Salon d’automne ‘’ de Casablanca que j’ai It was at the Autumn Salon in Casablanca that I remarqué son travail en 1954 ou 1955 peut-être. noticed his work in 1954 or 1955 perhaps. There Il y avait là dans un angle quatre petits paysages totalement were four small landscapes in one corner that différents des œuvres à l’entour. were totally different from the surrounding works. Ces images présentaient une vision inhabituelle, une These images presented an unusual vision, an enchanted perception enchantée du monde extérieur marocain perception of the Moroccan outside world much beaucoup plus complexe et plus énigmatique, celle d’un more complex and enigmatic, that of an artist, of his artiste, de son interprétation des apparences. Le choix interpretation of appearances. The choice of themes, the des thèmes, la stylisation et surtout la manipulation au stylisation and above all the manipulation and destruction destruction des perspectives pour éviter tout naturalisme of perspectives to avoid any naturalism and to move from et passer des trois au deux dimensions créaient ainsi une the three to the two dimensions thus created a dreamlike atmosphère onirique au rêveuse celle dans laquelle il atmosphere to the dreamer in which he preferred préférait vivre et qu’il avait découverte à Marrakech. to live and which he had discovered in Marrakech. Clément Greenberg a dit aussi : « Aujourd’hui il est Clément Greenberg also said: «Today it is impossible impossible de peindre un visage » ce à quoi la réponse de to paint a face», to which De Kooning‘s answer: it is De Kooning : c’est sûr il est impossible de ne pas en peindre certainly impossible not to paint one seemed wiser to me. m’a paru plus sage. Je pensais si ce que dit Greenberg est vrai I thought if what Greenberg says is true, the only visible les seules images du monde visibles que nous aurions seront images of the world we would have would be photographs. des photographies. Ce serait trop ennuyeux. Il doit y avoir That would be too boring. There must be quelque chose qui ne trouve pas rond dans ces arguments. something wrong with these arguments. 1
JACQUES AZÉMA Mes souvenirs personnels Dessiner vous apprend à regarder, il m’a appris le plaisir de Il avait quitté en 1928 un milieu artistique parisien, contempler. Le gout de l’observation est complémentaire de intellectuel et brillant pour choisir au Maroc une vie plus la peinture et du dessin. sensuelle, isolé ou le regard la perception et la pensée dans « Il y a des moments où je sens un violent désir de création un univers citadin ou rural étaient sans cesse stimulés par mais le nombre de départs avortés me décourage de plus la lumière, l’espace, la couleur, les scenarios et les formes. rien entreprendre. Car le thème initial, proposé par une respiration soudaine ou une rencontre, ne coûte rien - c’est à Il vivait à Marrakech, imprégné de musique de lecture, partir de là que commence le travail et la recherche pénibles et d’écrits au plus profond de la médina, observant ». impitoyablement les aberrations du ‘protectorat’ sur un Inciter à regarder le monde autour de vous avec un peu monde d’une infinie poésie. d’intensité, cela procure un grand plaisir. Il préférait travailler à l’atelier voyageait, marchait beaucoup, « Dimanche il a fait ici un orage formidable, des tombes photographiait tous, précisément les lieux, puis reprenait d’eau ont succédé à un sirocco épouvantable, l’atmosphère les thèmes chez lui en recomposant sans cesse le sujet – en a été merveilleusement lavée, rafraichi. Ce matin on différents formats et croquis. Il utilisait le nombre d’or dans respire un air enivrant, l’air subtil et pur des montagnes, il a la composition refusant la perspective traditionnelle « une comme une saveur azurée. loi de l’optique inexacte » disait-il. Un seul point de vue, le spectateur à l’extérieur du tableau, immobile et moins impliqué, même absent, une contrainte que les Egyptiens ont ignoré, autant que les chinois et les japonais. Quand solitaire, il avait besoin de temps et de calme pour réfléchir, écrire, dessiner ou peindre - étant lui-même de ces esprits purement intellectuels qui ne prennent conscience Lorem ipsum dolor incipit de leur « moi » que dans l’opposition. Le regard tait intense avec une acuité prolongé, le ton de la voix très léger, sourd et surtout ironique comme le sourire d’ailleurs. 1
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JACQUES AZÉMA MA PREMIÈRE RENCONTRE DES OEUVRES MY FIRST MEETING OF WORKS « Je crois que c’est le critique américain Clément Greenberg qui a dit qu’il était désormais devenu impossible de représenter un paysage. Lorsque quelqu’un dit ce genre de choses, je suis toujours suffisamment pervers pour penser : Eh bien moi je suis sûr que ce n’est pas impossible ». David Hockney C’est au ‘’ Salon d’automne ‘’ de Casablanca que j’ai remarqué son travail en 1954 ou 1955 peut-être. Il y avait là dans un angle quatre petits paysages totalement différents des œuvres à l’entour. Ces images présentaient une vision inhabituelle, une perception enchantée du monde extérieur marocain beaucoup plus complexe et plus énigmatique, celle d’un artiste, de son interprétation des apparences. Le choix des thèmes, la stylisation et surtout la manipulation au destruction des perspectives pour éviter tout naturalisme et passer des trois au deux dimensions créaient ainsi une atmosphère onirique au rêveuse celle dans laquelle il préférait vivre et qu’il avait découverte à Marrakech. Clément Greenberg a dit aussi : « Aujourd’hui il est impossible de peindre un visage » ce à quoi la réponse de De Kooning : c’est sûr il est impossible de ne pas en peindre m’a paru plus sage. Je pensais si ce que dit Greenberg est vrai les seules images du monde visibles que nous aurions seront des photographies. Ce serait trop ennuyeux. Il doit y avoir quelque chose qui ne trouve pas rond dans ces arguments. «I think it was the American critic Clément Greenberg who said that it had become impossible to represent a landscape. When someone says that kind of thing, I‘m always perverse enough to think: Well, I‘m sure it‘s not impossible. David Hockney It was at the Autumn Salon in Casablanca that I noticed his work in 1954 or 1955 perhaps. There were four small landscapes in one corner that were totally different from the surrounding works. These images presented an unusual vision, an enchanted perception of the Moroccan outside world much more complex and enigmatic, that of an artist, of his interpretation of appearances. The choice of themes, the stylisation and above all the manipulation and destruction of perspectives to avoid any naturalism and to move from the three to the two dimensions thus created a dreamlike atmosphere to the dreamer in which he preferred to live and which he had discovered in Marrakech. Clément Greenberg also said: «Today it is impossible to paint a face», to which De Kooning‘s answer: it is certainly impossible not to paint one seemed wiser to me. I thought if what Greenberg says is true, the only visible images of the world we would have would be photographs. That would be too boring. There must be something wrong with these arguments. 1
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