Marseille prend de la hauteur - Rooftops et lieux perchés - AGAM
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Photo : Christophe Trinquier Regards TERRITOIRE OCTOBRE 2021 | N°110 marseille prend de la hauteur Rooftops et lieux perchés Les toits-terrasses constituent des espaces de liberté, de créativité et d’expérimentation pour les villes qui cherchent à renouveler leur image et leur attractivité. Dans un contexte de saturation des centres urbains (nuisances sonores, pollution, circulation) et de crises sanitaires, ces espaces aériens permettent aux citadins en manque d’espace de prendre de la hauteur pour respirer, vivre un mo- ment festif ou s’extraire de la ville qu’ils appréhendent sous un angle différent. Ils ne s’inscrivent pas seulement dans la société de loisir mais aussi dans la fabrique de la ville : ils peuvent permettre de rendre la densité vécue plus supportable (espaces de sociabilité, supports de nature en ville). Mar- seille s’inscrit à sa manière dans l’histoire de l’appropriation des toits. Les nombreuses réalisations de ces dernières années illustrent la volonté nouvelle des architectes et des promoteurs d’occuper la cinquième façade. Elles acclimatent aussi peu à peu les habitants à une façon complémentaire de vivre la ville.
Photo : Christophe Trinquier «question Être haut perché est depuis toujours une de curiosité, de bienfait de l’âme (Alena Prochazka) » Toit-terrasse dans le centre historique de Gênes d’un lieu occupé à un lieu fréquenté Grâce à un climat très favorable, la fré- paces servis » (une cour à l’ombre d’une quentation des toits est assez courante toile tendue ou une salle éclairée par de dans le monde méditerranéen. Les sur- petites ouvertures). Aujourd’hui, le toit En faisant du toit de la Cité Radieuse, faces en toiture peuvent jouer un rôle permet l’installation de capteurs solaires un espace utile, d’extérieur fonctionnel et utilitaire, com- thermiques pour produire l’eau chaude creuset de fonctions pensateur pour stocker quand l’espace sanitaire ou des citernes domestiques urbaines, en au sol est compté, et dispensateur de destinées à stocker l’eau de pluie qui l’occurrence une fraîcheur les nuits d’été. Leur occupa- ruisselle sur les toits et les terrasses pen- école, Le Corbusier tion est aussi l’expression d’un mode de dant les mois d’hiver. confirmait qu’il vie privilégié. Ventilée et avec une vue Ce n’est qu’à partir de la seconde moi- était en avance sur son temps. On ne parlait pas encore dégagée, la « pièce à ciel ouvert » com- tié du XIXe siècle que dans certaines d’hybridation ou de polyvalence mais pense la ville compacte et minérale et grandes villes à toit plat en extension c’était bel et bien cela qu’il avait imaginé. l’inexistence d’espaces extérieurs privés (Barcelone, Naples...), le sommet des Si le phénomène ne s’est pas développé tout en affichant un statut social : ter- immeubles de logements devient une instantanément à Marseille comme ce fut rasses en toiture en bois des familles pa- annexe de l’habitation et un espace col- le cas à New York, Barcelone ou Londres, triciennes de Venise au Moyen Âge (al- lectif, notamment en raison de la den- la Cité phocéenne a vu ces 15 dernières tane), toits-terrasses des palais baroques sification des îlots, des cours exiguës et années un développement important de Gênes, belvédères des bastides des mal aérées, de la transformation de la de « rooftops » dans le cadre de projets résidentiels privés de taille variable, armateurs et négociants marseillais pour rue (circulation, bruit, poussière, fumée) d’espaces commerciaux, de loisirs et scruter l’horizon et apercevoir l’arrivée et, dans une certaine mesure, parce qu’il d’équipements publics. La 5e façade n’est des navires... permet aux migrants ruraux de perpé- plus seulement cantonnée à l’installation Cette pratique constitue l’expression tuer la vie collective des campagnes. d’émergences techniques utiles au bon d’un privilège (luxe de l’isolement en al- Dans ces lieux protégés, les pratiques fonctionnement du bâtiment mais elle titude). La vie régulière sur le toit est une domestiques (lessives collectives, jeux s’impose comme un espace vivant, créateur idée reçue tenace. Dans l’Antiquité, les d’enfants) et les rites familiaux (repas de lien, lieu de nouvelles opportunités réservées aux occupants de l’immeuble élites grecques et romaines demeurent de Pâques) se déroulent au grand air. mais aussi ouverts vers l’extérieur. A travers dans l’ombre de l’atrium rafraîchi par À Séville, Valence, Barcelone, Gênes ou ce Regards, l’Agam a souhaité sublimer ces une fontaine. Dans les villes héritées Rome, les toits plats permettent encore lieux (de vie) en montrant tout leur potentiel de l’Empire ottoman, les médinas du aujourd’hui d’entretenir des valeurs so- et leur adaptabilité. Comme elle l’a montré Maghreb et du Machrek ou les cités du ciales. Quand il fait beau, ils sont animés récemment s’agissant des espaces publics, Proche-Orient, les toits plats sont tradi- par une vie communautaire intense (soi- elle est convaincue que ces nouveaux tionnellement utilisés pour faire sécher rées barbecue, fêtes improvisées entre espaces en hauteur contribuent à la réponse aux enjeux du mieux vivre en ville. le linge ou des denrées, et stocker du voisins, anniversaires). Cette convivialité matériel. Les réunions familiales ou les méditerranéenne est aujourd’hui me- célébrations collectives se déroulent nacée par l’individualisme, la hausse Laure-Agnès Caradec dans l’intimité et la pénombre des « es- des prix immobiliers et l’accès rendu Présidente de l’Agam 2 | REGARDS | N°110
plus difficile par les normes de sécurité une salle de spectacle semi-ouverte (même pour les copropriétaires) mais sur le toit de leur établissement, inspi- elle reste ancrée dans l’imaginaire des rée des cafés-concerts parisiens avec un habitants : elle perdure ou ne demande décor électrique, des pergolas et des qu’à être réactivée. serres exotiques. Les « théâtres à rooftop » et les cafés per- L’HORIZON DES VISIONNAIRES chés des hôtels de la Cinquième Avenue En France, à la charnière entre le XIXe et ou de Times Square passent de mode le XXe siècle, le mouvement hygiéniste au début des années 1930 (le concept incite certains architectes à envisager la sombre même dans l’oubli) mais l’ha- vie en hauteur. À Paris, Henri Sauvage bitude du « luxe par l’isolement » est invente un « immeuble de logements prise. À partir des « Roaring Twenties » sanatorium » avec un toit-jardin partagé (les années 1920 aux États-Unis), dans et un solarium (1903). L’homme d’af- un contexte de très forte croissance faires M. Tabary impressionne avec son économique et de spéculation immobi- « horticulture aérienne » accessible par lière dans les grandes villes, grâce aux un ascenseur sur le toit du Grand Hôtel premiers ascenseurs sans liftier, le toit Toits plats dans le centre historique de Jérusalem du Palais Royal surélevé en 1896 (Olivier devient un sol supplémentaire. Le dé- Darmon, Habiter les toits). Quelques jar- veloppement des « roof dwellings » (ha- dins privés ajoutés sur le terrasson du bitations sur le toit) et du penthouse toit brisé haussmannien font aussi sen- (appartement sommital de très grand sation. standing prolongé par un toit-jardin), Dans les années 1920-1930, les quali- notamment dans le Upper East Side à tés du béton armé (solidité et légèreté, New York, renverse les normes en ma- prix réduits) permettent à François tière d’habitat (l’espace noble culmine Hennebique, André Lurçat, Robert Mal- désormais alors que, jusqu’alors, seule la let-Stevens ou Auguste Perret de conce- domesticité vivait au dernier étage dans voir le toit autrement. Les revues d’archi- des annexes minuscules). « L’étage à ciel tecture et les réponses apportées dans ouvert » s’installe dans l’inconscient col- les concours illustrent la très grande lectif, notamment grâce au cinéma. créativité de l’époque (promenoirs, jar- Le mouvement de conquête des toits se dins suspendus). À Paris, le Grand Ga- propage peu à peu dans la seconde moi- rage de Banville, un parking silo de 600 tié du XXe siècle, d’abord en Amérique places qui comprend un restaurant, un Latine (à Rio de Janeiro, le palais Gustavo gymnase et des courts de tennis pro- Capanema – 1939-1943 –, le bâtiment pose aussi un début de parcours de golf moderniste qui abrite le ministère de au dernier niveau (op. cit.). L’architecte l’Éducation et de la Santé, est surmonté François Le Cœur conçoit le toit-ter- d’un espace de réception aérien) puis rasse du lycée Camille Sée (1932-1934) dans le reste du monde. La vie en alti- comme une palestre. Le toit offre de l’air tude reste localisée et limitée (produit et de la lumière, il devient récréatif et il distinctif, de luxe) mais le toit est désor- Toits jardinés dans le centre historique de Gênes rassemble. La question de l’étanchéité mais considéré comme une surface qui imparfaitement résolue et la Seconde présente un potentiel d’usages dans les Guerre mondiale ajournent cependant grandes villes où les espaces au sol sont le développement d’une vie nouvelle en rares ou difficiles à aménager. altitude. En France, les réalisations hors norme restent des expérimentations géné- UN SYMBOLE DE L’AMERICAN reuses en logement social (Les Étoiles WAY OF LIFE de Jean Renaudie à Ivry-sur-Seine, 1975 Le concept du rooftop est apparu et Givors, 1979) ou des manifestes sans aux États-Unis dans les années 1890. postérité : Résidence Les Astragales, À Broadway, pour capter les specta- Sausset-les-Pins (André Bruyère, 1969) teurs réticents à fréquenter les salles de ou Résidence Notre-Dame de la Garde, music-hall surchauffées l’été, les pro- La Ciotat (Fabien Vienne, 1971). priétaires et producteurs de plusieurs théâtres conçoivent un « roof garden », Stade de foot au sommet d’une tour, Centro, Rio de Janeiro
UN RENOUVEAU RÉCENT DU merciaux (Lisbonne, Madrid, Barcelone, TOIT COMPENSATEUR Venise...). La couverture peut être solli- Au début du XXIe siècle, le toit-ter- citée pour des opérations commerciales rasse devient un lieu à enjeux dans un (patinoire gratuite sur le toit des Galeries contexte de transition économique et Lafayette du boulevard Haussmann à de prise de conscience écologique (de- Paris pour Noël en 2019). Certaines villes Toit-terrasse d’un hôtel de Séville mande de verdissement, regain des jar- proposent des parcours sur les toits dans dins ouvriers sous la forme de jardins leurs programmes de visites (palais de partagés). Il est invité à contribuer à Gênes). La vie en hauteur devient l’in- améliorer la performance thermique du contournable des grandes villes touris- bâtiment (isolation, inertie, rétention tiques européennes. En Espagne, en Ita- des eaux de ruissellement) et à jouer lie, en Grèce, au Maroc, les toits plats tra- un rôle social quand l’espace public est ditionnellement vides ou peu occupés rare, dégradé ou sous-équipé. Importée des villes et des villages sont investis par des États-Unis et du Canada, comme les les hôteliers et les agences événemen- « parklets » ou la végétalisation partici- tielles (référence standardisée des sites pative des frontages, l’occupation de la de tourisme et des magazines). Les toits El Balcón de las Setas, Edificio Metropol Parasol, Plaza de la Encarnacion, Séville « cinquième façade » vise à créer un lieu plats de Plaka à Athènes se couvrent d’usages et d’échanges autour de jardins de parasols, de chaises longues et de ou de serres en toiture. plantes. Ce mouvement permet de créer Dans la même période, le toit (re)de- une image d’avant-garde très utile dans vient un lieu-refuge où se créent des la rude compétition à laquelle se livrent « moments urbains heureux » (« Happy les « villes-monde » mais elle peut aussi cities »). C’est même désormais l’un des conduire à l’uniformisation du paysage éléments clefs du marketing urbain des toitier de leurs centres historiques avec villes qui cherchent à se réinventer par un stéréotype. l’événement. La vue « instagrammable » est le premier argument mais l’ascen- sion et la découverte sont aussi vendues comme de « véritables expériences ». Les Le toit, lieu-refuge hôtels de standing aménagent leur som- de moments urbains met comme une prestation supplémen- taire (bar à cocktails, couloir de nage ou heureux piscine rétroéclairée, piste de sport, salle de fitness, club). À Barcelone, l’une des capitales du « sky lounge » et du « club- Ce phénomène coïncide avec une forte bing Open-Air », certains établissements demande d’extérieurs pour mieux ac- proposent des projections de matchs de cepter la densité dans la production de foot pour éviter la foule dans les bars du logements collectifs et avec l’apparition centre-ville. Les espaces gourmets avec de prouesses architecturales au service Toitures végétalisées, Hambourg vue se multiplient au dernier niveau des du « vivre-dehors ». La Tour Panache à grands magasins et des centres com- Grenoble (Édouard François, 2018) dis- L’arbre blanc, Montpellier (Sou Fujimoto Architects) RoofTop Santa Catarina, Porto © allaboutportugal.pt Musée d’Art, Architecture et Technologie, Lisbonne (Amanda Levete architecte) 4 | REGARDS | N°110 Terrasse panoramique du Musée des Confluences, Lyon (Coop Himmelb(l)au)
«inaccessibles Le toit plat a ceci d’extraordinaire qu’il combine deux réalités quasiment : le plaisir d’être hors la ville et en même temps le privilège d’être connecté à tout et d’être au cœur du monde (Sabri Bendimérad - architecte) » Plaka, Athènes socie habitation et balcon et permet à la d’Athènes, MAAT de Lisbonne, Musée plupart de ses occupants d’atteindre les des Confluences de Lyon, Opéra d’Oslo, sommets. Elle comprend 42 logements Casa da Musica de Porto...). Le toit-ter- et 32 terrasses reportées et empilées sur rasse de la Philharmonie de Paris (Bri- le toit. Vendues comme des lots indé- gitte Métra et Jean Nouvel, 2015) offre pendants, les « green clouds » sont des un rooftop gratuit jusqu’au coucher du annexes de 35 m² desservies par ascen- soleil. La « place haute » de l’école d’Ar- seur, équipées d’une cuisine d’été et de chitecture de Nantes (Lacaton & Vassal, sanitaires. L’arbre blanc à Montpellier 2009) a été conçue comme une partie (Sou Fujimoto Architects, Laisné-Roussel intégrante de l’équipement. Ouverte au et OXO Architectes, 2019) est surmonté public, cette « plateforme de rencontres d’un café avec vue panoramique. et d’échanges » de 2 500 m² est acces- Son accès reste toujours un privilège sible par une rampe d’accès piétonne mais le toit trouve peu à peu une fonc- et routière qui dévoile peu à peu la ville tion sociale plus large. Certaines entre- (op. cit.). prises l’utilisent pour améliorer la per- formance collective : les employés des sociétés du complexe de bureaux White Collar Factory (AHMM) situé au cœur de la « Tech City » de Londres peuvent ac- céder au 16e étage pour profiter d’une piste d’athlétisme à deux couloirs de 150 m protégée du vent par de grands murs métalliques ajourés. Le « toit espace public » devient un élément programmatique supplé- mentaire pour de nombreuses insti- Terrasse du Musée de l’Acropole, Athènes tutions culturelles : il offre un espace White Collar Factory, Londres © Photo/Agencies public complémentaire en hauteur, sans contrainte, gratuit et accessible à tous (Musée d’art moderne et contem- porain d’Aarhus, Musée de l’Acropole MARSEILLE PREND DE LA HAUTEUR – ROOFTOPS ET LIEUX PERCHÉS | 5
Solarium et pédiluve de la Cité Radieuse Le Corbusier, Marseille marseille ET LE toit Les Marseillais ne sont pas familiarisés des services et des équipements (crèche, France, les toits-terrasses des grands avec la vie sur le toit. La toiture à deux pédiluve, gymnase, solarium, théâtre de ensembles et des résidences de la pé- pentes couverte de tuile canal domine plein air, piste de course à pied) et se riode de la Reconstruction mais aussi et la plupart des toits plats ne sont pas transforme en lieu de sociabilité où une des décennies suivantes sont réservés praticables. L’accès pour la révision des nouvelle pratique de l’habitat collectif aux installations techniques (gaines et toits ou le remplacement des tuiles s’ef- peut être expérimentée. tours d’aération, extracteurs, machine- fectue avec une échelle, par un ciel de Le toit praticable existe quand même à ries d’ascenseur...). Les vastes toits-ter- toit ou une trappe. C’est l’étroite ter- Marseille – le restaurant panoramique rasses du Centre Bourse (Labourdette et rasse en retrait par rapport au dernier du Saint-Georges (Claude Gros, 1963) Raskin, 1977) sont ouverts au public mais niveau dite « marseillaise » qui permet à est un point d’observation de la ville ex- ils sont vite rendus inaccessibles pour certains habitants d’avoir de l’air et une ceptionnel – mais il s’agit presque tou- des raisons de sécurité. vue. Les grands immeubles bourgeois jours d’une vie en hauteur de prestige. À Marseille, les lieux publics qui per- qui seraient susceptibles d’offrir comme La contemplation de la ville depuis une mettent de s’élever et de découvrir à Paris de grands développements de terrasse aérienne reste réservée aux ré- l’enchevêtrement des toits et les monu- toiture sont rares (l’investissement bour- ments sont peu nombreux. La ville se geois au XIXe siècle s’est concentré sur distingue dans la famille des grandes les résidences périurbaines). Quand le cités du Sud bâties sur des collines (Bar- séchage du linge se faisait au dernier Marseille a rejoint celone, Gênes, Naples, Athènes, Lis- étage, c’était dans un séchoir, une loggia de type « martégale ». le cercle des villes bonne...) qui depuis longtemps mettent à la disposition de leur population de Dans ce contexte, la Cité Radieuse (1947- du « cool » nombreux balcons sur la ville et des es- 1952) apparaît comme une magnifique planades panoramiques ombragées et exception et permet, paradoxalement, aménagées avec des cafés et des res- à Marseille de faire figure de ville pion- sidants du dernier étage de quelques taurants. nière en matière de vie sur le toit. Le résidences (Le Vélasquez, 1967 et La concept du toit-terrasse habité du Cor- Réserve, 1970, Bernard Laville et Mario UNE AMBITION RÉCENTE busier est l’un des Cinq points d’une ar- Fabre ; La Riante, Atelier 9, 1973) ou aux Jusqu’à récemment, Marseille ne vendait chitecture nouvelle (1927) avec le pilotis, propriétaires de quelques opérations pas une image de « ville des toits ». Puis, le plan et la façade libres, et la fenêtre en pilotes (Collet des Comtes, André Chry- en quelques années, la ville a rejoint le bandeau. Une partie de l’espace au sol socheris, 1973). La tour résidentielle du cercle des « villes du cool » (Amandine est subtilisée pour être reportée sur le Grand Pavois (Delbes, Gillet, Laville, Bonino, créatrice du blog « Marseille toit du bâtiment. La toiture s’affranchit 1975) dispose sur son toit d’une piscine hype »). Les décideurs et les promoteurs de sa fonction de protection, accueille et d’un solarium. Comme partout en marseillais ont commencé à considérer 6 | REGARDS | N°108
l’intérêt qu’ils pouvaient tirer de la cin- du centre commercial « Les Terrasses quième façade à l’occasion de l’année du Port », dernier étage du centre com- Marseille-Provence 2013 Capitale eu- mercial du Centre Prado Shopping) et ropéenne de la culture, au moment où dans certaines institutions culturelles une nouvelle offre hôtelière s’est déve- (toits-terrasses du fort Saint-Jean, du Terrasse-café du musée Regards de Provence, Marseille loppée (montée en gamme, standards Mucem et du MaMo). Le cinéma Artplexe internationaux). De nombreux ouvrages (Agence Jean-Michel Wilmotte & Asso- de photographies ont aussi changé la ciés, 2021) a été pensé dès sa conception perception des toits de Marseille. Les ré- pour accueillir un restaurant et des évé- seaux sociaux et Instagram ont fait le nements en hauteur, et la terrasse-pro- reste. menoir a été envisagée comme un élé- Depuis, les restaurants perchés se mul- ment programmatique supplémentaire tiplient. Les objectifs sont clairs : créer destiné à assurer une fonction différente de nouveaux espaces de détente apaisés du reste du bâtiment. En 2022, le porte-à et conceptuels pour attirer une clientèle faux du bâtiment de la Villa Méditerra- plutôt jeune et aisée à la recherche de née sera à nouveau accessible en deve- nouveautés et de sensations. Les tarifs nant le parcours d’interprétation de la Piscine faîtière du Grand Pavois - © micheldechabannes.fr d’altitude assez dissuasifs entretiennent réplique de la Grotte Cosquer. la singularité de ces lieux. Le désir de fuir la rue peut parfois expli- MARSEILLE S’ILLUSTRE quer l’essor actuel des toits « ludifiés » : À la Belle-de-Mai, Marseille a fait un les rooftops lumineux et aérés repré- coup d’éclat. Le toit de l’ancien entre- sentent une alternative aux terrasses pôt de cigarettes de l’usine Seita qui parfois décevantes où l’on mange à abrite aujourd’hui des espaces de tra- l’étroit sur un trottoir exposé aux nui- vail d’artistes résidants a été transformé sances de la rue. en étage à ciel ouvert XXL par ARM Ar- De nombreuses agences immobilières chitecture (Matthieu Poitevin et Pascal se spécialisent dans la vente ou la lo- Reynaud). Ouvert en 2013, il est devenu cation de « logements d’altitude ». Des un espace intergénérationnel unique. agences d’architectes se consacrent à Le plateau de 8000 m2 peut accueillir la réalisation de toitures terrasses pri- jusqu’à 1 500 personnes. Le panorama vatives sur les pentes de la colline de est immense et les « moments suspen- Notre-Dame de la Garde (Slowgarden...). dus » permettent de mêler les genres Les architectes se lancent également et les publics (dans une même journée dans l’aventure des « maisons sur le peuvent se succéder ateliers, jeux de pé- toit ». Dans le cadre de la valorisation tanque, concerts de musique concrète du foncier Renault boulevard Barral, des de John Cale ou Philip Glass et perfor- duplex sous forme de boîtes culminent mances électro). Le concept de cette Terrasse du restaurant Le Môle Passédat, MuCEM au dernier niveau de l’îlot Michelet (« 8e agora moderne a été imaginé par les Art », Carta Associés, 2021). La résidence architectes Jean Nouvel et Patrick Bou- AVA/Aimer Vivre Autrement (MAP, 2021), chain comme l’acte fondateur d’un nou- quai de la Joliette, propose des « mai- veau quartier dédié à la culture, « hospi- sons sur le toit » et un toit-terrasse col- talier et participatif, ouvert à toutes les lectif avec une piscine et un solarium. disciplines et esthétiques » (op. cit.). Ce Des résidences Seniors de standing se belvédère est en tout cas, pour l’heure, démarquent, elles aussi, avec des plate- l’une des plus belles places publiques de formes praticables (toit-jardin, solarium). Marseille. Tous ces produits restent atypiques. Au dernier étage de la tour La Marseil- laise (le « Sky Center »), un espace de 2 200 m2 est loué pour des séminaires Résidence du Palais, Marseille © residencepalais.com ou de l’événementiel (cocktails, congrès, soirées de gala, « roadshows », défilés). Le public a néanmoins accès à des es- paces suspendus au-dessus de la ville dans les centres commerciaux (coursive LES SPORTS OUTDOOR EN PLEIN ESSOR | 7 Plateforme du fort Saint-Jean
la montée sur les toits CLUB R2 ROOFTOP Photos : 1. Jonathan Livingston - 2. frequence-sud.fr - 3. lsa-consof.fr - 4. radissonhotels.com - 5. tripadvisor.fr - 6. Hôtel Hermès Rooftop - 7. Marie-Douce Albert/Le Moniteur. Non mentionné : Agam/ Christophe Trinquier ROWING CLUB SKY CENTER LES TERRASSES DU PORT ACCÈS GRATUIT ACCÈS PAYANT org ny. mc LE RETOUR DE LA MODE DES ESPACES LUDIFIÉS EN ALTITUDE - 119 ANS SÉPARENT CES DEUX PHOTOS À gauche, le Roof Garden du Victoria Theater, New York (1902) ; à droite, la serre sommitale de The Babel Community posée sur le toit des anciennes Nouvelles Galeries (Gautier + Conquet, 2021). 8 | REGARDS | N°110
ARTPLEXE HOTEL HERMES UH LE CORBUSIER FRICHE DE LA BELLE DE MAI RADISSON BLU HOTEL MUCEM FORT SAINT-NICOLAS CIELROOFTOP - BABEL COMMUNITY LE "skylounge" à Marseille ou les toits dédiés à l'expérience de la vie en altitude Le Cercle des nageurs et le petit balcon emblématique du restaurant La Caravelle ont longtemps été les rares lieux permettant de surplomber la ville. C’est la création du bar panoramique de l’hôtel Sofitel Marseille (7e étage, Dantès Skylounge) en 2015 qui a fait découvrir aux Marseillais une nouvelle façon d’apprécier leur ville. Depuis, la gamme des rooftops s’est considérablement étoffée avec le plateau de la Friche de la Belle de Mai ; la plateforme du Club R2 Rooftop (quai du Lazaret) ; le Maquis, le restaurant-terrasse de 300 m² du centre commercial Prado Shopping ; le Môle Passédat (Mucem) ; le Radisson Blu Hotel Marseille, le rooftop du Rowing Club ; Regards Café, l’espace restaurant-salon de thé- lounge du musée Regards de Provence ; le bar de l’hôtel Hermès (rue Bonneterie) ; la terrasse du restaurant Les Étoiles du Fort ; la terrasse des Bords de Mer (plage des Catalans) ; Arrosoir, le restaurant du Frac Paca (boulevard de Dunkerque) ; le Sky Center (tour La Marseillaise) ; Ciel Rooftop (rue Saint-Ferréol), le restaurant perché de The Babel Community (2021)... En 2022, la tour Mirabeau doit proposer à son sommet, aux deux derniers niveaux, deux grandes terrasses avec une vue imprenable sur la rade de Marseille, et les plateformes du fort Saint-Nicolas vont s’ouvrir aux moments de détente, à la création artistique et à l’agriculture urbaine. 0 1 2 km MARSEILLE PREND DE LA HAUTEUR – ROOFTOPS ET LIEUX PERCHÉS | 9
une adaptation marseillaise La « strate supérieure de la ville » (Alena UNE TRANSPOSITION sensibiliser les jeunes à la gestion et au Prochazka) apparaît comme un moyen RÉALISTE respect de l’environnement). de (re)construire la ville sur la ville mais En 2013, une étude de l’Apur a permis Pour contribuer à la réduction des ef- son utilisation doit rester adaptée au de recenser toutes les surfaces de toit fets de chaleur, la végétalisation du toit contexte. La conformation du « trois de plus de 400 m² à Paris qui pourraient doit être faite sur de grandes surfaces fenêtres » (immeuble étroit, surface de être végétalisées. Un repérage similaire et en adoptant des substrats adéquats. couverture réduite, risque de fléchisse- à Marseille permettrait de miser sur un Pour conserver une biodiversité qui soit ment des charpentes) rend difficile l’ap- stock potentiel de toits utiles. efficace et captatrice de CO2, la végé- propriation du toit. Les quelques toitures À Barcelone, dans le quartier Sant An- tation doit être arrosée régulièrement terrasses anciennes dans le centre histo- toni, « Grow in pallet », un collectif utilise (comme le substrat est faible, les plantes rique ont été conçues avec des procé- des toits plats traditionnels où l’eau ne ne peuvent pas avoir recours à l’eau em- dés simples et peu fiables qui créent au- stagne pas pour cultiver des petits jar- magasinée dans les sols). Pour réguler jourd’hui beaucoup de désordres dans dins de pleine terre ou installer des cais- l’effet d’ICU, les toitures semi-intensives les bâtiments (infiltration des eaux de sons remplis de plantes associées qui se (12 à 30 cm de substrat, graminées et pluie). La création d’étages à ciel ouvert fortifient mutuellement. Ils cherchent vivaces) et les toitures intensives (plus doit rester ponctuelle dans le centre his- ainsi à sensibiliser les jeunes au goût et de 30 cm de substrat, arbustes) sont les torique et les noyaux villageois protégés au développement durable. À Marseille, seules solutions réellement efficaces de Marseille sous peine de dénaturer les jardins éducatifs ou participatifs en mais ce sont aussi les plus coûteuses, et peu à peu le tissu et le paysage urbains. toiture seront surtout envisageables elles réclament un entretien constant. Les possibilités d’aménager les toits sur les toits en béton des entreprises, L’agriculture urbaine peut être envisa- dans le bâti ancien restent donc assez des centres commerciaux, des établis- gée sur le toit de certains immeubles limitées. sements scolaires ou des lycées (fleurs de bureaux (potagers intermittents, ré- Comme les toits restent des espaces à et plantes sans produit phytosanitaire coltes partagées entre les salariés) mais part difficilement accessibles, se pose dans des modules préfabriqués en pre- la pérennisation des terres agricoles inévitablement la question de la gestion nant en compte l’air salin et les vents protégées de la Métropole paraît rester en matière de sécurité, de responsabi- desséchants, serres éducatives pour l’action la plus appropriée pour favoriser lité, d’assurance, d’évacuation en cas promouvoir la conscience écologique et les circuits courts et soutenir une pro- d’incendie, de surveillance pour empê- duction locale. cher les intrusions et d’accessibilité ef- DES PISTES POUR ENRICHIR fective pour tous (garde-corps, rampes, ascenseurs dédiés). Pour l’architecte et Marseille LA FONCTION DES GRANDS urbaniste Christiane Blancot (Apur), « il possède des TOITS est beaucoup plus simple de créer un lieu privé qu’un espace public en toi- « toits ressources » La surface disponible en hauteur peut jouer un rôle social et être utilisée ture ». comme un espace collectif apaisé pour Des points à prendre en considération avant d'aménager un rooftop à Marseille u La difficulté d'exploiter le « trois fenêtres » : impossibilité d’installer u La coexistence en altitude : respect de l'intimité, nuisances sonores des escaliers de secours, fragilisation si les descentes de charge sont et visuelles. contrariées ou mal prises en compte, risque de dénaturation de la u L’acceptation sociale : crainte d'une gentrification, lieux perçus façade, intervention importante et coûteuse (structure, étanchéité). comme élitistes – marketing urbain de niche, jugés en décalage u Le risque d’altérer peu à peu la qualité du paysage toitier qui compte avec l'environnement, destinés à une clientèle extérieure au beaucoup dans l’intérêt patrimonial du centre historique. quartier, inaccessibles aux habitants des secteurs populaires où ils s'établissent... u Le refus de permis pour des rénovations ou extensions inappropriées sur un bâtiment protégé : surélévation, ouverture du toit, installation u La fréquentation des lieux perchés à la mauvaise saison : surcoûts en de piscines à débordement. raison du chauffage de la terrasse, de l'installation de cloisons. u La gestion des usages, le partage du coût de l’entretien et la u L'éphémérité d'une expression de la société de consommation et de répartition des responsabilités juridiques (acceptation des loisir : intérêt volatil, localisation transitoire, retour de l'intérêt pour copropriétaires). les sous-sols et l’underground... 10 | REGARDS | N°110
Toits-terrasses servants du Lycée Simone Veil © Vezzoni & Associés Parking silo de Peckham, Londres LA CULTURE POPULAIRE POUR FAIRE « cultiver » la citoyenneté (investisse- et des data centers sont ciblées. À Paris, REVIVRE LES TOITS. ment pédagogique). Dans les quartiers l’immense halle logistique du futur quar- DES EXPÉRIENCES BARCELONAISES carencés, les toitures terrasses des par- tier Chapelle International (A26 pour Dans le quartier de Gràcia, l’artiste Xavi Julia kings silos peuvent être occupées pour Sogaris) accueille en toiture haute une donne des cours de dessin en plein air pour faire inventer des espaces publics récréatifs, « ferme urbaine » (surface arable, serres) redécouvrir l’environnement urbain. Les toits sont non cloisonnés et réversibles. Le parking et une surface libre, et en toiture basse, des observatoires qui permettent de regarder sans aérien de Piteå en Suède fonctionne une allée ouverte au public, des jardi- être vu. L'esthétique est particulière (cheminées, comme une place publique au-dessus nières et des terrains sportifs. Ce type antennes, vues dégagées). Cette approche du sol. Métamorphosé en 2007 par l’as- de projet exige un savoir-faire unique, alternative du croquis développe l'agilité, la rapidité sociation Bold Tendencies, le parking un imposant surdimensionnement de la et l'instinct. silo désaffecté de Peckham est devenu structure porteuse et une étanchéité à L'association Coincidències organise des un haut lieu de la scène culturelle lon- toute épreuve. soirées théâtre dans le cadre du programme donienne. Son toit-terrasse comprend Les toits-terrasses du lycée Simone Veil « Terrats en cultura ». Le théâtre s'invite chez notamment un auditorium amovible et à Saint-Mitre (Corinne Vezzoni & Asso- les gens. L'association recherche des lieux non un pont-promenade de 32 m de long. ciés, 2017) se réfèrent au savoir-faire tra- conventionnels. La distance entre l'artiste et le L’intense fréquentation du site a donné ditionnel pour maîtriser l’eau et la terre public qui existe dans les autres manifestations ou un nouvel élan au quartier (ouverture et contribuent à l’efficience de l’équipe- performances est ici abolie. Le public s'inscrit sans de restaurants et de galeries d’art). Mar- ment (régulation thermique naturelle) savoir où et pourquoi il va se déplacer. L’adresse n’est seille possède des « toits ressources » mais ils accueillent aussi des usages au pas divulguée à l’avance pour préserver l’intimité de (équipements sportifs, hôpitaux...) qui bénéfice à la fois des lycéens et des ha- l’hôte mais aussi l’aspect ludique de l’événement. permettent d’envisager l’aménagement bitants du quartier (stationnement des Seule l'heure est précisée. Trente minutes avant d’espaces collectifs en hauteur ou l’ac- vélos et des véhicules, circulations ex- le début de la pièce, les participants prennent un cueil de manifestations (espaces récréa- térieures protégées, « place de village » verre, découvrent l’espace et peuvent entamer une tifs, cinémas de plein air, danses, récitals, compensatrice au-dessus du gymnase). conversation. débats, interventions artistiques...) ou le développement d’une vie associative Théâtre perché à Barcelone © terrats en cultura (centre aéré de quartier). Pour faire face à la pénurie de foncier et aux enjeux environnementaux en milieu urbain, les architectes cherchent de plus en plus à s’appuyer sur la capacité du toit à accueillir plusieurs fonctions. Les surfaces en toiture des hôtels logistiques 11
PUBLICATIONS Habiter les toits – Olivier Darmon, Éditions Alternatives, Paris, octobre 2018. Toits urbains, les défis énergétiques et écosystémiques d’un nouveau territoire – Alena Prochazka, Sandra Breux, Catherine Séguin Griffith, Pierre Boyer-Mercier, Québec, PUL, juin 2015. Toit-terrasse du fort d’Entrecasteaux, Journées européennes du patrimoine 2017 Patrimoine des communes des Bouches-du-Rhône, Fichaffiche Le toit « augmenté » contribue aussi à D’autres toits ont un rôle à jouer comme XXe siècle, CAUE13 – l’urbanisme tactique et répond, notam- ceux de l’ancienne usine Rivoire & Carret Résidence Les Astragales, Ève Roy, ment, à un intérêt croissant chez cer- dans le cadre d’un grand projet. 2017 ; tains jeunes actifs pour un mode de vie Résidence Notre-Dame de la Garde, Thierry Durousseau, 2015. en collectivité qui conjugue collectif et Certains chercheurs en urbanisme intime, travail, services et loisirs, ville et (Alena Prochazka et alii) préconisent de Roofscape, le toit, épiderme nature (« coworking », « coliving », mi- maintenir une connexion entre le som- urbain aérien, Partie 1 : Vers une cro-espaces, « MINI living », « Urban Ca- met et le sol, entre le « roofscape » et reconfiguration écoénergétique des bins »). Le toit de Coco Velten, rue Ber- le « streetscape ». Le toit praticable doit toits urbains – ARQ : la revue des membres de l’Ordre des architectes du nard Dubois, est aménagé en espace être envisagé comme le prolongement Québec, n°169, novembre 2014. partagé. d’une rue exploitée et animée, non L’emploi du patrimoine architectural comme une alternative ou une échappa- Étude sur le potentiel de peut être profitable. Un « Belvédère » toire. La fabrication de la ville sur la ville végétalisation des toitures terrasses couronne l’Atelier de Préfabrication peut se faire avec la participation du toit à Paris – APUR, 2013. n°2 des chantiers navals qui abrite une mais elle doit, avant tout, rester pensée à Pourquoi des architectes – André partie du nouveau FRAC Grand Large l’échelle de la rue et du quartier. Bruyère, Paris, 1968. Nord-Pas-de-Calais à Dunkerque (La- Les rooftops privés et les plateformes Théorie du toit-jardin – caton & Vassal, 2013). Animé par l’asso- festives payantes ne sauraient dispenser Le Corbusier,1927. ciation « La Citadelle de Marseille », un d’aménager davantage d’espaces pu- Archistorm – n° 99. nouveau pôle culturel en hauteur doit blics avec vue accessibles à tous ni deve- ouvrir en 2022 dans le fort d’Entrecas- nir les seules occasions de contempler la teaux. Les toits-terrasses de la citadelle ville d’en haut. Les concepteurs de la vie SITES WEB proposeront des lieux de restauration, sur le toit doivent privilégier les usages Demain La Ville, Fondation des parcours d’œuvres monumentales, contextualisés et durables mais aussi Bouygues Immobilier : des activités d’agriculture urbaine préférer le toit collectif au toit exclusif, le www.demainlaville.com et, plusieurs fois par an, loisir en hauteur spontané et informel, et Étanchéité Info : des manifestations garder en mémoire l’idéal des pionniers https://etancheiteinfo.fr/ culturelles. du début du XXe siècle qui concevaient le toit comme un support de projet pour l’éducation et le bien-être de tous. Louvre & Paix - La Canebière CS 41858 - 13221 Marseille cedex 01 04 88 91 92 90 04 88 91 92 65 agam@agam.org Toutes nos ressources @ portée de clic sur www.agam.org Pour recevoir nos publications dès leur sortie, inscrivez-vous à notre newsletter Directeur de la publication : Christian Brunner Rédaction : Christophe Trinquier - Conception / Réalisation : Pôle graphique Agam Photographie Laure-Agnès Caradec : Benjamin Bechet Marseille, Octobre 2021 - Numéro ISSN : 2266-6257 © Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise
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