MUSÉE DU CARLISME - navarra.es
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
CONTEXTE 1 LE CARLISME COMME MOUVEMENT HISTORIQUE Le carlisme : histoire et mémoire Une vague de mouvements il partageait avec lui certaines caractéris- Le carlisme est un mouvement histo- contrerévolutionnaires tiques comme le légitimisme, la défense de rique qui est né et s’est développé dans le L’Europe de la fin du XVIIIe siècle et du XIXe la religion et l’opposition au rationalisme passé mais qui reste présent dans la mé- siècle connut un mouvement contrerévolu- révolutionnaire. Le carlisme s’est caracté- moire collective. C’est d’une perspective tionnaire d’une grande amplitude, qui re- risé néanmoins par une particularité : sa temporelle nécessaire et à partir de la ré- vêtit diverses formes selon le moment et longue durée. Sa capacité d’adaptation lui flexion historique qu’il est possible au- l’endroit. En France, la Vendée et la chouan- a permis de survivre dans le temps alors jourd’hui de contempler son évolution nerie ; au Portugal, le miguélisme ; en Italie, que les autres mouvements contrerévolu- jusqu’en 1977. Viva Maria et les sanfédistes ; et en Espagne, tionnaires disparurent au cours de la se- le royalisme et le carlisme. conde moitié du XIXe siècle. La révolution Le terme « révolution » se réfère aux pro- Des idées pour défendre La Navarre et le carlisme fonds changements qui se sont produits, le monde d’hier Historiquement, la principale zone d’im- en Europe et en Amérique du Nord, au La Révolution française fit apparaître plantation du carlisme a été le nord de cours de la seconde moitié du XVIIIe une génération de théoriciens contreré- l’Espagne, surtout le Pays Basque, la Na- siècle. Ce fut une époque marquée par la volutionnaires qui s’appuyaient sur un varre et la Catalogne, avec aussi quelques suppression des privilèges de la noblesse substrat de pensée antérieure. Parmi foyers importants à Valence et en Aragon, et du clergé, l’instauration des principes eux, l’anglais Edmund Burke (1729-1797) et sporadiquement, en Andalousie. La ca- de liberté et d’égalité, l’établissement et les français Joseph de Maistre (1753- ractéristique géographique du mouve- de la division des pouvoirs de l’État et la 1821) et l’abbé Barruel (1741-1820). ment resta pratiquement inaltérable consécration des Lois fondamentales. En Espagne, l’influence de ces théo- tout au long de son existence, et c’est seu- riciens commença à se faire sentir avec lement le poids de ses appuis qui a connu Contre la révolution l’éclatement de la guerre d’indépen- des variations. Mais une partie importante de la socié- dance (1808), grâce à des écrivains ecclé- La Navarre fut un des fiefs les plus té se montra réticente aux bouleverse- siastiques tels que Lorenzo Hervás (1735- importants du carlisme. Les principales ments qui s’annonçaient. Les secteurs 1809), Francisco Alvarado (1756-1814) ou raisons en sont sans doute la géographie privilégiés de l’Ancien Régime, la no- Rafael Vélez (1777-1850). particulière de la région, l’identification blesse et le clergé, mais aussi les paysans de la cause carliste avec la défense des et les artisans se mobilisèrent, pour des Le carlisme, une longue histoire fors (privilèges) ou les possibilités d’ac- causes différentes mais dans la même di- Le carlisme s’intégra bien dans le phéno- tion qu’offrait la proximité de la frontière rection, contre le nouvel ordre social. mène européen de la contrerévolution car française. 2
CONTEXTE 2 LA CRISE DE L’ANCIEN RÉGIME ET LA FORMATION DU CARLISME L’Espagne avant 1808 mais également la religion menacée. Il Aux armes pour le Roi Le règne de Charles IV (1748-1819) fut s’agissait aussi dans le fond d’une réac- La fin de la guerre d’indépendance signi- marqué par la Révolution Française. En tion contre l’occupation étrangère, qui fia aussi le triomphe de l’absolutisme, in- 1793, la monarchie espagnole entra en conféra un caractère clairement national carné dans la figure de Ferdinand VII. En guerre contre la France révolutionnaire. à la guerre d’indépendance (1808-1814). 1820, les réformes du gouvernement libé- La défaite qui s’ensuivit poussa le trône es- ral et le rétablissement de la constitution pagnol à s’allier avec la France, une situa- L’Europe du congrès de Vienne de Cadix provoquèrent une insurrection tion qui déboucha plus tard, avec Napo- Après la défaite de Napoléon, les puis- armée royaliste qui, même si elle ne réus- léon au pouvoir, sur un affrontement avec sances européennes se réunirent au sit pas à restituer les prérogatives de mo- les anglais et termina avec la défaite de congrès de Vienne (1814-1815) pour réta- narque absolu à Ferdinand VII, montra le Trafalgar (1805). En 1807 fut signé le trai- blir l’équilibre politique sur le continent. chemin aux Cent mille fils de Saint Louis, té de Fontainebleau, qui reconnaissait of- Dans ce contexte, les monarques d’Au- les troupes françaises envoyées par la ficiellement la présence des troupes fran- triche, de Prusse et de Russie signèrent Sainte-Alliance, qui eux, y parvinrent. çaises sur le territoire espagnol. la Sainte-Alliance, au caractère éminem- ment religieux et dont l’objectif était de Soulèvements royalistes Contre la France, pour Dieu, consacrer la restauration de l’ordre an- contre Ferdinand VII le roi et la patrie cien basé sur la légitimité des régimes La dernière décennie du règne de Fer- 1808 fut l’année de la réaction contre absolus. À cette époque l’Espagne n’était dinand VII (1823-1833) fut le témoin de les troupes de l’Empire pour défendre le plus la puissance qu’elle fut dans le passé, nombreux soulèvements ultra-absolu- monarque détrôné Ferdinand VII (1784- mais Ferdinand VII représentait bien ce tistes, dont le plus important fut celui des 1833), qui venait de succéder à son père, type de monarchie. malcontents catalans (1827). Ces soulève- 3
ments révélaient une fissure importante dans les rangs de ceux qui jusqu’alors avaient défendu le roi et dévoilèrent un courant radical bien différencié qui an- nonçait le carlisme. Un conflit juridique : la question de la succession Le carlisme en tant que tel, et né d’un dif- férend juridique entre le frère et la fille de Ferdinand VII, l’infant Charles Marie Bêche navarraise Médaille commémorative Pragmatique Sanction Isidore et la princesse Isabelle, pour sa- à deux dents du centenaire de la en force de loi décrétée Constitution de Cadix par sire le Roi Charles IV à voir qui avait droit au trône. L’objet de la Fer. de 1812 la demande des Cortes en dispute fut la publication en 1789 d’une XVIIIe-XIXe siècles. 1789 et que S.M. régnante pragmatique qui permettait l’accès des À l’avers, représentation ordonna publier. femmes au trône et en conséquence écar- Elle appartint à Francisco équestre du général Espoz y Mina (1781-1836). Alburquerque. Madrid, 1830. tait don Carlos et le courant ultra-absolu- Au revers, allégorie tiste du pouvoir. « Aux deux objets indiqués, permettez- féminine de la Constitution Mars 1830 : Ferdinand VII publia la moi, votre seigneurie, que avec l’inscription Pragmatique Sanction, approuvée par les spontanément j’en rajoute « CONSTITUTION Cortes en 1789 et que Charles IV ne pro- un autre dont ne n’en POLITIQUE DE LA mulgua pas. La sanction supprimait la loi estime pas moins la valeur, MONARCHIE ESPAGNOLE 1812 », bordée de la salique et laissait ainsi les femmes accé- car c’est une des deux bêches avec lesquelles légende EXIRENUM der au trône. L’infant Charles Marie Isi- mon époux travailla ces PROPUGNACULUM dore serait donc écarté de la succession si terres avant que poussé HISPANIAE AUTONOMICE. son frère avait de la descendance. par le désir de contribuer Octobre 1830 : naissance de la prin- Ruban aux couleurs du avec ses faibles efforts à drapeau espagnol et cesse Isabelle. ce que la nation se libère rosette verte centrale. Septembre 1832 : Ferdinand VII, ma- de la honteuse occupation des envahisseurs étrangers, Argent. lade et pressé par le gouvernement avec il ne change sa noble le prétexte d’éviter une guerre civile, occupation de laboureur abroge la Pragmatique Sanction. pour la profession Octobre 1832 : après une récupéra- honorable des armes ». Carte de la veuve de F. tion inespérée, Ferdinand VII annule le Espoz y Mina au directeur décret d’abrogation. du Musée royal de l’artillerie Juin 1833 : l’infante Isabelle jure de La Corogne, 1852. comme princesse des Asturies. 29 septembre 1833 : mort de Ferdi- nand VII. Isabelle II, encore mineure, est proclamée reine, et sa mère, Marie Chris- tine, assume la régence. Le refus de l’in- fant Charles Marie Isidore de reconnaître sa nièce comme reine signifia le commen- cement de la première guerre carliste. 4
CONTEXTE 3 PREMIÈRE GUERRE CARLISTE La Navarre après V, au commencement de V la Première Guerre Carliste la campagne de 1833, et fut utilisé par l’escorte des Après la convention d’Ognate, les Cortes gardes d’honneur. Lors de espagnoles approuvèrent le 25 octobre la deuxième guerre carliste, 1839 la Loi de confirmation des fors (Na- Charles VII la remit au corps varre et Pays basque). Cette loi fut adop- de garde royal à cheval. tée dans l’espoir de concilier les privi- lèges territoriaux avec le nouveau ré- gime libéral. Étendard royal ou drapeau généralissime de l’armée de Le résultat fut l’approbation le 16 Charles V août 1841 de la Loi de modification des fors, plus connue comme la Ley Pac- À l’avers, médaillon peint Le général Zumalacárregui de la Vierge des Douleurs cionada (Loi pactée), restée en vigueur portant l’inscription « Gustavo de Maeztu y jusqu’en 1982, et par laquelle la Navarre GÉNÉRALISSIME DE Whitney (Vitoria, 1887 - passait de son statut de royaume à celui L’ARMÉE DE CV ». Estella, 1947). de province forale. Au revers, armoiries royales Lithographie en couleur sur d’Espagne et toison d’or. papier. Informations dans l’interactif Fonds d’ottoman et velours Imprimerie Gráficas en soie et fils métalliques Fournier. 1936. L’infant Charles Marie en argent et argent doré. Isidore Dépôt de la Mairie d’Estella. Paillettes et pierreries en Musée Gustavo de Maeztu. verre sur l’écusson brodé. Vicente López Portaña Estella Navarre. Franges en fil métallique (Valence, 1772 - Madrid, doré. 1850). Dépôt du Parti Carliste- Huile sur toile. EKA. Vers 1823. Il fut brodé par Marie- Françoise de Bragance de Dépôt du Musée National Bourbon, épouse de Charles du Prado. Madrid. 5
CONTEXTE 5 SECONDE GUERRE CARLISTE Les zouaves furent des cordon et double rangée L’image du prétendant soldats algériens recrutés de sept boutons avec Faire d’un inconnu né en dehors de l’Es- par l’armée française monogramme de Charles pagne le candidat d’une option politique pendant la prise d’Alger VII. Galons dorés au col défendant la tradition fut une tâche diffi- en 1830. A Partir de 1840, et aux manches. Devises cile que les carlistes durent affronter avec leurs unités étaient formées de l’emploi de capitaine entièrement de soldats général. la personne de Charles VII. La construc- français qui conservèrent tion de l’image du prétendant fut vitale Laine et doublure en coton. leur uniforme d’inspiration pour concrétiser sa candidature. La né- traditionnelle algérienne. Vers 1875. cessité des carlistes d’en faire leur sym- Les zouaves pontificaux Dépôt du Parti Carliste- bole les mena à construire une figure furent les soldats volontaires EKA. omniprésente dans tous les domaines, qui défendirent les États Pontificaux en 1860. A été conservé comme partie en projetant l’image, l’anagramme et le de l’uniforme que portait nom du prétendant dans tout type de Cet uniforme appartint Charles VII lors de la bataille contextes et de supports. Uniforme de à Alphonse Charles de de Lácar (3 février 1875) zouave pontifical Bourbon, qui servit dans cette unité et atteint le Informations dans l’interactif Composé de képi, grade de lieutenant. Au gilet avec motifs noirs, cours de la deuxième boutonnière dorée et croix guerre carliste il créa une latine rouge. Veston avec unité de zouaves carlistes motifs noirs, cordonnière chargée d’assurer sa garde dorée et boutons dorés personnelle. aux manches et noirs aux poignées. Pantalon Éventail bouffant. Jupe (réplique), Sous le titre « LES ROIS ceinture (réplique) et LÉGITIMES », portraits guêtres (réplique). ovales de Marie-des- Manteau avec capuche, Neiges, Charles de Bourbon, doublure rouge, décoré Jacques de Bourbon, avec un cordonnet autour Marguerite de Bourbon et de l’ouverture des poches, Alphonse de Bourbon. Au le bord inférieur et le revers, la légende « DIEU, devant. Boutonnière avec PATRIE ET ROI ». double rangée de quatre Dolman type « Attila » Tiges et gardes en bois, boutons dorés chacune. feuille en papier imprimé Manteau bleu avec galon et peint. Tissu en laine et coton. noir formant des rosaces Dépôt du Parti Carliste- dans le dos. Sur le devant, Dépôt du Parti Carliste- EKA. passementerie en petit EKA. 7
CONTEXTE 6 L’ART DANS LA GUERRE Charge de Lácar Bataille de la première Enrique Estevan y Vicente guerre carliste (Salamanque, 1849 - Francisco de Paula Van Madrid, 1927). Halen y Maffei (Vic, 1810 - Huile sur toile. Le curé Santa Cruz Madrid, 1887). 1886. Elías Salaberria (Lezo, Huile sur toile. 1883 - Madrid, 1952). 1841. Huile sur toile. Vers 1928. 8
CONTEXTE 7 LE CARLISME ENTRE DEUX SIÈCLES Le carlisme en temps de paix Futuro. Par ailleurs, le carlisme perdait sation du parti se basa sur la redéfinition La Restauration (1874) permit le réta- le rôle agglutinant des secteurs antiré- de son idéologie, la presse (parution du blissement de la dynastie des Bourbons volutionnaires qu’il avait joué pendant journal El Correo Español à Madrid), les en Espagne, avec la figure d’Alphonse XII, le sexennat révolutionnaire (1868-1874), publications, la prolifération d’assem- fils d’Isabelle II. Cette situation et la fin de étant donné que la nouvelle monarchie blées, la propagande active et la conquête la deuxième guerre carliste (1876) don- garantissait l’ordre et la primauté de de présence sociale. Les cercles tradition- nèrent lieu à une époque de bouleverse- l’Église catholique. Ceci se traduisit par nalistes acquirent une importance parti- ments pour le carlisme. D’une part, le cy- une série de conflits internes entre car- culière et devinrent le centre vital du par- cle de guerre entamé en 1833 parvenait listes et intégristes qui déboucha sur la ti. Le marquis de Cerralbo (1845-1922) à sa fin, ce qui obligea le parti (la Com- scission intégriste (1888). fut la figure carliste la plus remarquée de munion) à s’adapter à une époque diffé- cette époque. rente, dans laquelle la guerre n’était plus L’heure de la modernisation politique la principale forme d’expression. La fi- La scission intégriste fut un coup dur Temps violents et tensions internes gure carliste la plus importante pendant pour le carlisme, qui tenta de le surmon- Après la crise de 1898, des plans d’insur- cette époque fut Cándido Nocedal (1821- ter à travers une réorganisation et l’adop- rection agitèrent de nouveau le carlisme, 1885), soutenu par le quotidien El Siglo tion de nouvelles stratégies. La moderni- mais sans résultats importants. Le XXe 9
Eusebi Arnau collaborait siècle commença avec une nouvelle im- habituellement. C’est aussi pulsion donnée à l’organisation du par- une pièce importante ti et au développement d’activités visant grâce à sa signification pour le carlisme et à son à mobiliser la jeunesse. Ces activités, de lien étroit avec la figure du type gymnastique, avec des marches et la prétendant Jacques III. pratique du tir, acquirent un accent para- La poignée est formée militaire qui, vers 1912, donna origine au par un dragon soutenant requeté (milice carliste), une formation deux figures : l’Espagne, qui était en consonance avec la politique symbolisée par une figure de masses et le climat de violence de la féminine vêtue de tunique période comprise entre les deux guerres et couronne murale, et un soldat carliste tenant dans El Correo Espagnol. mondiales. Après la mort de Charles VII sa main droite au repos un Journal traditionnaliste en 1909 à Varese (Italie), son fils Jacques sabre et dans la gauche III dut faire face à l’opposition interne di- 6 janvier 1894. No 1598. le mât d’un drapeau avec rigée par Juan Vázquez de Mella. Les di- les armoiries de la maison vergences du carlisme par rapport aux royale. Le centre du dragon contient un écusson émaillé nationalismes conservateurs, alors en avec trois fleurs de lys formation, à l’union des droites et au su- Épée d’honneur et, à la base du fourreau, jet de la Première Guerre Mondiale (1914- de Jacques III l’inscription carliste « Dieu 1918) aboutirent en 1919 sur le schisme Patrie Roi » en diamants. Garniture en métal surdoré melliste (de Mella), avec la formation du avec incrustations de Parti catholique traditionnaliste. diamants, quark citrin, rubis et émaux au feu. Lame en acier damasquiné. Fourreau en cuir noir, avec chappe et bouterolle dorées. Eusebi Arnau (sculpteur) - Masriera Hermanos (bijoutiers). Fabrique Royale de Tolède, 1910. Portrait de Charles VII Dépôt particulier. Enrique Estevan y Vicente Cette épée d’honneur fut (Salamanque, 1849 - offerte le 15 janvier 1911 à Madrid, 1927). Jacques de Bourbon par une commission carliste Huile sur toile. présidée par le duc de Dédicace à l’angle Solferino qui visita le supérieur gauche : château de Frohsdorf, résidence du prétendant. « À ma chère et toujours fidèle. Tudela : Eduardo del Il s’agit d’une pièce d’une Castillo de Piñeyro ». grande valeur de par sa qualité et sa richesse 1880. matérielle, exécutée par l’atelier des frères Masriera, Dépôt du Parti Carliste- un des plus célèbres du EKA. modernisme catalan et avec lequel le sculpteur 10
CONTEXTE 8 LA DEUXIÈME RÉPUBLIQUE (1931-1936) La Communion traditionnaliste face vité et la militance de ces organisations porte quelle circonstance politique, des au réformiste de la 2ème République furent spectaculaires. La tradition mi- grands propriétaires terriens. Cette sou- Le nouveau régime républicain dut af- litariste du carlisme se renforça encore mission aux intérêts de la grande proprié- fronter le défi de régler les grands pro- plus. Ainsi, du refus aux réformes ré- té la mena à s’opposer à la réforme agraire blèmes qui avaient marqué l’histoire publicaines elle passa à la conspiration, républicaine, comme le démontra l’acti- contemporaine espagnole : système po- et de la participation à la guerre à la ré- vité de la confédération nationale catho- litique élitiste, militarisme, privilèges de pression brutale des républicains, de la lique agricole, qui regroupait des milliers l’église catholique, centralisme et latifun- gauche ouvrière et paysanne et des na- de caisses rurales et de syndicats catho- disme. La communion traditionnaliste tionalistes. liques dans le milieu rural. Le monde des (aussi dénommée Carloctavisme ou Oc- travailleurs journaliers sans terre fut ab- tavisme) s’opposa fermement à toutes les Idéologie traditionnaliste sent de la politique traditionnaliste. réformes proposées par le gouvernement La communion traditionnaliste a été tra- républicain entre 1931 et 1933 : constitu- ditionnellement liée à la défense des in- tion démocratique, réforme agraire, sé- térêts de l’église catholique, de la famille paration État-Église catholique et, à par- traditionnelle et de l’école religieuse. Elle tir de juin 1932, refus de l’autonomie pour soutint l’ordre social capitaliste, la grande le Pays Basque, la Navarre et la Catalogne. propriété agraire, l’ordre public et l’ar- mée, ainsi que la diversité régionale au La réorganisation politique sein de l’indiscutable souveraineté natio- et militaire de la Communion nale espagnole. Ce conglomérat idéolo- traditionnaliste gique fut assumé par l’ensemble des tra- La communion traditionnaliste forgea ditionnalistes comme le patrimoine ina- une vraie organisation de parti moderne : liénable et identitaire qu’ils devaient dé- cercles, juntes régionales et municipales, fendre avec tous les moyens à leur portée. organisations féminines (les « margue- Statut Général de l’État Basque approuvé lors de rites »), de jeunes (les « pelayos »), presse, La Communion traditionnaliste la grande assemblée des et une organisation armée, le requeté. carliste et la question agraire municipalités basques La CT participait directement à de nom- La doctrine sociale catholique que le car- tenue à Estella (Lizarra) le breuses associations professionnelles, lisme avait défendue des décennies durant 14 juin 1931. entités socio-économiques, sportives ou fut mise à l’écart avec l’avènement de la Bilbao, Imprimerie E. Verdes de loisirs. Depuis 1934, l’efficacité, l’acti- 2ème République, au bénéfice, dans n’im- Achirica, 1931. 11
CONTEXTE 9 LA GUERRE CIVILE (1936-1939) La politique de la violence depuis et les organisations syndicales et poli- L’intégration dans l’armée juillet 1936 tiques fidèles à la république : Galice, Na- nationale insurgée La communion traditionnaliste appuya varre, Rioja, Castille et certaines zones Des milliers de carlistes qui apparte- le coup d’état de juillet 1936, y trouvant d’Andalousie et d’Aragon. Les autorités naient aux organisations du reque- l’occasion tant recherchée d’en finir avec carlistes en connivence avec l’armée in- té avant le coup d’état ou qui s’y étaient le gouvernement et le régime républi- surgée, la Garde Civile et la Phalange es- portés volontaires à partir de juillet 1936 cains. Dans les régions où les militaires pagnole eurent un rôle décisif dans cette furent encadrés dans des unités de com- déloyaux à la république s’imposèrent, répression sanglante, où la Junte cen- bat, les tercios, et intégrés dans l’armée une politique sauvage de répression com- trale de guerre carliste de Navarre se re- rebelle, sous le commandement des géné- mença contre les votants, les élus publics marqua particulièrement. raux Mola et Queipo de Llano. Les milices 12
carlistes jouèrent un rôle important dans les plans des insurgés et contribuèrent à la chute du front républicain du nord. En- viron 60 000 carlistes luttèrent pendant la guerre dans les rangs de l’armée que le général Franco commandait depuis la fin de l’été 1936. Environ un dixième mourut au combat. Fanion du requeté La subordination politique du de Pampelune carlisme pendant la guerre « Avec ce signe tu vaincras » La communion traditionnaliste, comme À l’avers, écusson de Pampelune flanqué Gustavo de Maeztu mouvement indépendant, fut vite diluée de soldats carlistes : (Vitoria-Gasteiz, 1887- dans la coalition de contrerévolution- Uniforme d’officier trompette, porte-étendard Estella-Lizarra, 1947). de requetés naires. L’intégration de ses milices dans et soldats d’infanterie. Huile sur toile. les unités militaires régulières et l’inter- Sur l’écusson, l’inscription Erreketeen ofizialaren diction de créer une académie royale mili- « DIEU PATRIE ROI » et à uniformea. 1937. la base « REQUETÉ DE taire carliste précédèrent à la confluence L’uniforme est composé des Dépôt du Musée de PAMPELUNE ». Au revers, obligée de la communion traditionnaliste pièces suivantes : Navarre. Pampelune. image de Saint Michel dans la formation du parti unique, sui- d’Aralar et écussons des Béret rouge avec étoile vant le décret d’unification d’avril 1937, cinq baillages de Navarre à cinq pointes et insigne qui impliqua la naissance la Phalange es- ; de gauche à droite, Olite, aux couleurs nationales et Tudela, Pampelune, Estella écusson de la communion pagnole (Falange Española y de la JONS). et Sangüesa, peints à traditionnaliste carliste. Le carlisme, même s’il continua de sub- l’huile, et inscription en Laine et aluminium émaillé. sister idéologiquement, ne put éviter l’ef- haut « NOR JAUNGOIKOA BEZALA » (Qui comme Chemise portant l’emblème fondrement de ses organisations. Dieu). de la CTC, devise de rang, arrête-balle et emblème de Cette pièce est liée au la 61ème division du corps requeté et aux marguerites d’armée de Navarre. Coton (organisation féminine) et tissu de laine. carlistes de Navarre pendant la période avant la Pantalons bouffants en Guerre Civile. coton. Fond en soie blanche. Courroie pour y fixer l’étui Motifs peints à l’huile. de l’arme. Cuir. Franges de fil métallique Bas blancs (réplique) doré. Bottes. Cuir. À l’avers, signature de L’uniforme appartint à María Isabel Baleztena. Renato Sáez Bermejo, Premier tiers du XXe siècle. commandant du tercio d’Oriamendi, unité carliste Revers. biscaïenne du corps d’armée de Navarre. Marguerite avec le fanion du requeté de Pampelune. Guerre Civile (1936-1939). Dépôt de la Fondation Jaureguízar. Musée de Tabar. Navarre. 13
CONTEXTE 10 À LA RECHERCHE DES PIÈCES DU TRILEMME (1939-1957) Convaincus et contrariés en 1945 ; détentions et bannissements de franquiste de 1947, plusieurs candidats En avril 1939, le carlisme figurait pour Mauricio de Sivatte, 1939 et 1940 ; José postulèrent, ce qui créa des divisions : les la première fois de son histoire dans le Luis Zamanillo, 1943, et du chef délégué octavistes ou carloctavistes (partisans de camp des vainqueurs. Certains de ses par- carliste, Manuel Fal Conde (Ferreries, Charles VIII, fils de l’infante Blanche et tisans adhérèrent avec enthousiasme au 1941)]. Le régent, François-Xavier de petit-fils de Charles VII, scindés en 1943 franquisme, en collaborant avec le mou- Bourbon-Parme, fut fait prisonnier par et avec des antécédents dans les croisa- vement à la création et l’implantation des les nazis et déporté à Dachau. distes depuis 1932, mais avec le soutien nouvelles institutions et à la répression du régime jusqu’en 1948. Son frère An- des vaincus. Pour beaucoup d’entre eux, Prétendants au trône toine prit le relais de la prétention de 1953 certains des principaux objectifs du tra- La figure du roi avait disparu après la à 1961, sous le nom de Charles IX) ; les jea- ditionalisme carliste avaient été accom- mort d’Alphonse-Charles de Bourbon nistes (qui préféraient Juan de Bourbon, plis, mais une autre partie, qui refusait (Alphonse-Charles Ier), le 29 septembre fils d’Alphonse XIII, et auquel se rallièrent l’unification du fait de la considérer nui- 1936. Une régence fut instaurée en la per- Rodezno et d’autres dirigeants à Lausanne sible à la restauration d’une Espagne tra- sonne du prince François-Xavier de Bour- en 1946 et définitivement à Estoril en 1957, ditionnelle, rejeta l’assimilation. Même bon-Parme pour rechercher le candidat les « Estorilos »). D’autre part, un secteur s’ils n’avaient pas subis la répression idéal, mais cela réduisit la capacité de ral- du carlisme considéra l’aspect monar- des vaincus, l’idée de défaite dans la vic- liement de l’institution et, même s’il ne chique comme quelque chose d’acciden- toire se propagea parmi de nombreux fut pas exclu du trône, la décision d’opter tel (les sivattistes, partisans de Mauricio carlistes. Les affrontements avec la Pha- pour lui fut reportée à 1952. Au cours de de Sivatte, depuis 1948, qui créèrent en lange augmentèrent [Begoña, 16 août cette période, en opposition à la régence 1958 la régence d’Estella, très poursuivie 1942 ; place du château de Pampelune et sous le couvert de la loi de succession à cause de son opposition au régime). 14
Les masses carlistes Les tensions et l’absence d’une figure royale incontestée provoquèrent le dé- couragement et la désorganisation dans les rangs carlistes. Officiellement, le car- lisme n’existait plus, ses moyens de com- munication avaient été saisis et utilisés par le régime, les organisations étaient dissoutes, les cercles fermés et toute structure politique disparue ; il fallut at- tendre la fin des années 40 pour que le mouvement se relève un peu (Conseil na- Bulletin d’orientation ¡Volveré ! (Je reviendrai !). En ce jour de votre fête, tional de la communion traditionnaliste, traditionnaliste Porte-voix de la communion la jeunesse carliste de 1947). Des groupes clandestins comme Carliste Pampelune honore en Deuxième époque, No 5, exprimant une fois de plus l’A.E.T. (Association des étudiants tradi- mars 1950. An VII, No 118, 25 janvier son adhésion fidèle et son tionnalistes) fonctionnaient à l’univer- 1954. Imprimerie Orientación, respect à S.M. le Roi Xavier sité et des documents contraires au ré- Madrid. Madrid. de Bourbon et Bragance. gime, comme la Manifestación de ideales Pampelune, 18 décembre Dépôt de Jesús Martín (1939), furent publiés. Alías. 1955. Les militants de base du carlisme, sans structures et confrontés au nouveau régime, ou convaincus du triomphe, as- sumèrent la conservation de la mémoire en lutte avec les autorités, qui essayèrent de les attirer, ou bien tentèrent de s’ap- proprier de sa mémoire. Montserrat, Quintillo, Villarreal, Haro ou Montejurra étaient le lieu d’hommages au mouve- ment avec cérémonie religieuse. Les plus conscients impulsaient des révisions et des critiques, ce qui s’accentua à partir de la fin des années cinquante. 15
Collaborationnisme et lancement de Charles-Hugues Dans les années cinquante, le carlisme assuma le rapprochement avec le ré- gime pour jouer la carte de la succession au trône au sein du franquisme même. En 1955, Manuel Fal Conde fut remplacé par François-Xavier de Bourbon-Parme et un secrétariat national fut créé avec José María Valiente, José Luis Zamani- llo et Juan Sáenz-Díez. En 1957 fut créée la Junte de gouvernement de la commu- nion traditionnaliste. En 1960, Valiente fut nommé chef délégué et Zamanillo se- crétaire général et en janvier 1965 Fran- çois-Xavier de Bourbon-Parme assuma définitivement la prétention carliste. Le rapprochement au régime provoqua des réticences et une tolérance officielle plus grande : création du Cercle culturel Váz- quez de Mella à Madrid (1959) et, de là, dans toute l’Espagne ; la Confrérie na- tionale des anciens combattants des ter- cios de requetés (1962) ; la Confrérie du Maestrat, de Ramón Forcadell (1962), ou le Congrès national carliste de 1966, qui prit le chemin de l’opposition. Des organi- sations syndicales comme le MOC (Mou- vement ouvrier traditionnaliste, mars 1963) firent leur apparition et des pu- blications légales furent diffusées par la maison d’édition SUCCVM de Saragosse, avec aussi une presse périodique assez importante (Siempre, 1958 ; Azada y Asta, 1960 ; Montejurra, 1960). C’est dans ce contexte qu’eut lieu la présentation de Charles-Hugues de Bourbon-Parme comme prince des As- turies à Montejurra (1957). Un secréta- riat actif intégré par Ramón Massó, Án- gel Romera, José Mª de Zavala, Pedro Echeverría, José Antonio Parrilla et Ce- lestino García Marcos, impulsa une cam- pagne de préparation et de promotion du CONTEXTE 11 prince qui prévoyait sa résidence à Ma- AVEC OU CONTRE FRANCO drid, son mariage avec la princesse Irène de Hollande (1964), et plusieurs autres (1955-1968) activités. Toute la famille royale carliste participa à ce processus. 16
Clarification idéologique À la recherche a et résistances des masses carlistes Cette étape fut caractérisée par l’arri- Cette activité de rénovation coïncida vée d’une jeunesse sans contact avec la avec une étape d’expansion du carlisme, Guerre Civile, dont les propositions et les avec des concentrations de masses et activités au sein de l’AET apportèrent des une présence accrue dans les moyens nouveautés approuvées par le secrétariat de communication. Les partisans de et avec le soutien de Charles-Hugues de François-Xavier de Bourbon (le « xavie- Présentation de Bourbon-Parme. Pedro José Zabala et le risme ») encouragèrent la présence des Charles-Hugues de Bourbon groupe de Saragosse impulsèrent la ré- bases, avec des systèmes d’affiliation, de à Montejurra flexion idéologique à partir de la moitié consultation et de participation. Les re- Ignacio Ipiña. des années soixante et mirent en marche vues ou le soutien à des journaux comme Huile sur toile. un processus de « clarification idéolo- El Pensamient Navarro depuis 1966 ren- 1957. gique » en attirant un vaste secteur du dirent plus visibles ces efforts, malgré carlisme vers des positions socialistes et les initiatives opposées qui surgissaient Musée du Carlisme. autogestionnaires. Ils s’appuyèrent aussi de secteurs scindés et une rivalité crois- sur le concile Vatican II et sur des voix qui sante pour la mémoire et les symboles. demandaient une révision idéologique Dans une ambiance de politisation, le dans une optique populaire. xavierisme se distança des modèles tra- Le possibilisme-collaborationnisme ditionnalistes et appela à une militance fut remplacé par la politique évolution- active, ce qui créa de nouvelles divisions niste et d’opposition menée par José mais aussi un vivier de formation poli- María de Zavala. En 1968, Valiente fut tique duquel surgiraient des dirigeants destitué et le carlisme commença son d’autres partis et syndicats futurs. processus pour se constituer en parti po- litique. Ce processus provoqua des rup- tures et des suspicions au sein du secré- Margaritas. Croisade de la femme carliste tariat, qui se rompit entre 1966 et 1967 et choqua avec les secteurs traditionna- No 17. listes, qui se scindèrent et créèrent leurs Barcelone. propres organisations, souvent avec l’ap- Musée du Carlisme. probation du régime. Un des secteurs les plus critiques fut dirigé par Francis- co Elías de Tejada, séparé depuis 1962, ou celui de José Luis Zamanillo, depuis 1963. D’autres organisations apparurent comme les Juntes d’épuration et les Juntes de défense du carlisme, le Cercle Aparisi y Guijarro, ou le Centre d’études historiques et politiques Général Zuma- lacárregui. C’est dans cette ligne qu’évo- lua aussi la confrérie du Maestrat de Ramón Forcadell. La figure de Sixte-Hen- ri de Bourbon, fils de François-Xavier de Montejurra Bourbon-Parme, en devint la référence. An III, No 36, Février. 1968. Musée du Carlisme. 17
CONTEXTE 12 LE CARLISME ENTRE LE TRADITIONALISME ET L’OPPOSITION AU RÉGIME DE FRANCO (1968-1977) Du xavierisme au charles-huguisme Le régime s’attaqua à la presse carliste, attentats et eurent même des contacts En décembre 1968 la famille royale car- en lui appliquant des sanctions (la revue avec l’ETA. Le carlisme participa aussi au liste fut expulsée d’Espagne. Les parti- Esfuerzo Común, éditée à Saragosse, fut monde syndical avec le MOT, puis la FOS sans de François-Xavier abandonnèrent ainsi dénommée « Secuestro común ». Il (Fédération Ouvrière Socialiste), dans les alors tout rapprochement avec le régime y eut aussi la sortie controversée du jour- deux cas très rattachés au syndicat Com- et accélérèrent leur évolution idéologique, nal El Pensamient Navarro, issu du xavie- missions Ouvrières (CCOO). vers l’intérieur en organisant les Congrès risme en 1970, qui passa ensuite à des sec- Le Parti carliste nouvellement créé du peuple carliste d’Arbonne (1970, 1971 teurs traditionnalistes et disparut finale- défendait la rupture du régime et la dé- et 1972), qui débouchèrent sur la création ment en 1981. Les autorités franquistes mocratisation depuis des positions so- du Parti carliste en assumant les principes appuyèrent néanmoins quelques options cialistes d’autogestion. Il édita de nom- sociaux et autogestionnaires, et vers l’ex- traditionnalistes, comme la Confrérie du breuses publications doctrinales et déve- térieur, à travers la participation dans des Maestrat de Ramón Forcadell. loppa une tâche intense de propagande, plateformes d’opposition au franquisme L’activité d’opposition du carlisme en recherchant le degré d’activisme le (Junte démocratique, Plateforme de alla jusqu’à des détentions et des procès plus efficace possible dans une structure convergence démocratique, Coordination pour graffitis ou manifestations, mais de fronts et en assumant la défense d’un démocratique espagnole et Plateforme des aussi pour l’action des Groupes d’action large système d’autonomies régionales, organismes démocratiques). carliste (GAC), qui commirent quelques en ligne avec son histoire de défense des 18
fors. Néanmoins, le poids de sa tradition ciale monarchique en 1975, Front insti- à peu leurs partisans, qui préféraient se historique fit une ombre importante à sa tutionnel en 1976 et Parti social régiona- rallier aux formations politiques avec clarification idéologique. liste en 1977. Zamanillo impulsa l’Union une représentation parlementaire. À l’occasion des élections de juin 1977, nationale espagnole, légalisée en 1976 et Le secteur traditionnaliste, partisan de le Parti Carliste fut un des rares partis à finit par s’intégrer dans Alliance popu- Sixte-Henri de Bourbon et soutenu par ne pas être légalisé et se présenta sous di- laire, et de con côté, la Communion tra- des mouvements internationaux d’ex- verses plateformes qui estompèrent son ditionnaliste fut légalisée en février 1977. trême-droite, lança « l’opération recon- identité (Montejurra. Fors. Autonomie. Dans de nombreux cas c’est la figure de quête », tournant autour de l’espace sym- Socialisme. Autogestion, en Navarre et Sixte-Henri de Bourbon qui était reven- bolique et mémorial de Montejurra. Mal- Guipúzcoa ; Groupement électoral à Pa- diquée, surtout après l’abdication de son gré les tensions, le gouvernement n’in- lencia ou Valladolid ; et Électeurs carlins père en faveur de Charles-Hugues de tervint pas et le 9 mai 1976, les évène- du pays valencien à Castellón). Les consé- Bourbon-Parme (1975). ments qui se déroulèrent au rassemble- quences de cet éclatement furent des ré- ment convoqué par le parti carliste pro- sultats très faibles, quasi testimoniaux. Affaiblissement et conflit voquèrent deux morts (Ricardo García L’affrontement entre une vision tradi- Pellejero et Aniano Jiménez Santos) et de Le traditionalisme carliste tionnaliste et une vision plus renouvelée nombreux blessés. Les coupables furent face à la transition espagnole alla en augmentant, se traduisant par des jugés et amnistiés en 1977. Les victimes Les secteurs traditionnalistes légalisés conflits qui passèrent des médias, pam- mortelles de Montejurra ne furent re- n’obtinrent pas non plus de résultats si- phlets et manifestes à la violence phy- connues comme victimes du terrorisme gnificatifs à ces élections. La Confrérie sique. Par ailleurs, le Parti carliste et le qu’en 2003. du Maestrat fut rebaptisée Union so- traditionalisme en général perdirent peu Enbata Maestrat. Dios, Patria, Information sur Fueros, Rey (Maestrat. Montejurra 76 élaborée par No 455, 12 mai 1977. Dieu, Patrie, Fors, Roi) le Parti Carliste d’Euskadi - Imprimerie Photogravure Eukadiko Karliste Alderdia. An I, No 1, juillet. du Sud-ouest, Bayonne. 1976. 1972. Castellón de la Plana, Mialfo. 19
MUSÉE DU CARLSME Calle de la Rua 27, 29 31200 Estella (Navarre) T +34 948 552 111 www.museodelcarlismo.navarra.es DL NA 594-2020 20
Vous pouvez aussi lire