Musée Yves Brayer Les Baux-de-Provence - Refonte Scénographique - Musée Yves Brayer
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Musée Yves Brayer Les Baux-de-Provence Refonte Scénographique et Exposition temporaire Fauvisme et Harmonie Autour de Henri Manguin Cette année le Musée Yves Brayer a une double actualité. En plus de l’habituelle exposition temporaire d’été, le Musée achève la seconde phase de son projet des travaux de Refonte Scénographique du Musée : la modernisation de la mise en lumière des œuvres et de son parcours de visite. Après la rénovation de l’éclairage des salles d’exposition du second étage effectuée en 2018, l’année 2019 inaugurera le nouvel Espace d’Accueil/Billetterie du rez-de-chaussée. L’entrée se fera par la rue de l’Église, sur le côté de l’Hôtel de Porcelet, donnant accès à un large espace d’accueil, un espace multimédia et la salle voûtée avec les fresques du XVIIème siècle. Cet ensemble du rez-de chaussée, en accès libre, permettra un accès aux PMR. Pour financer ces importants travaux nous avons eu le soutien du Conseil Régional et de la Fondation d’Entreprise Crédit Agricole Alpes-Provence que nous remercions chaleureusement. Ces nouveaux espaces seront inaugurés lors du vernissage de l’exposition "Fauvisme et Harmonie – Autour de Henri Manguin" le 4 mai 2019 à 18h30.
En quelques années, la Fondation Crédit Agricole Alpes Provence s’est imposée comme le grand mécène de l’art et de la culture en Provence, en accompagnant les expositions majeures de la Région Sud, Provence-Alpes-Côte d’Azur. Après le soutien apporté aux expositions du musée Granet, de l’Hôtel de Caumont – Centre d’Art à Aix-en-Provence, ou encore, du musée Regards de Provence et de la Vieille Charité à Marseille, la Fondation Crédit Agricole Alpes Provence poursuit son engagement en faveur du partage du savoir et de la diffusion de la culture en accompagnant la modernisation du musée Yves Brayer aux Baux-de-Provence. Ce soutien, conjointement apporté par la Fondation Crédit Agricole Alpes Provence et la Fondation Crédit Agricole Pays de France, porte sur la refonte scénographique et médiatrice du musée qui permettra de valoriser sa programmation originale et qualitative et ainsi d’attirer toujours plus de visiteurs. Parce que l’utilité est au cœur de son engagement, le Crédit Agricole Alpes Provence a fait le choix de créer en 2006 sa Fondation d’Entreprise et de la doter, chaque année, d’1% de ses résultats pour agir dans ses trois départements (Bouches-du-Rhône, Hautes- Alpes et Vaucluse) et soutenir, grâce à du mécénat, les initiatives d’intérêt général qui ont du sens. Ainsi, depuis 13 ans, la Fondation d’Entreprise Crédit Agricole Alpes Provence a permis à plus de 400 projets de voir le jour grâce à près de 9,5 millions d’euros de dons. En cohérence avec le Pacte Coopératif Territorial du Crédit Agricole Alpes Provence et ses valeurs mutualistes, la Fondation agit dans des domaines aussi différents et complémentaires que sont le terroir passionnément, la solidarité en action, le sport pour valeur, le patrimoine pour futur et le partage du savoir. Du plus modeste au plus emblématique, chaque projet contribue au rayonnement du territoire et bénéficie à ses habitants.
Musée Yves Brayer Les Baux-de-Provence Henri MANGUIN, Claude à Collioure, 1906, Huile sur toile marouflée sur carton 24 x 33 cm Fauvisme et Harmonie Autour de Henri Manguin 4 Mai – 10 Octobre 2019 Tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 18h30 Tél : 04 90 54 36 99 http://www.yvesbrayer.com
Fauvisme et Harmonie – Autour de Henri Manguin Au début du XXème siècle, rencontrés aux Beaux-Arts, ou ailleurs, quelques jeunes peintres se lient d'amitié et se reconnaissent dans leur engagement à vouloir innover hors des Salons officiels. Trois groupes vont se former. D'abord les élèves de l'atelier de Gustave Moreau, dont : Henri Manguin, Albert Marquet, Henri Matisse et Charles Camoin. Jean Puy se joindra à eux vers 1899. Puis, le duo de Chatou, Maurice de Vlaminck et André Derain que Matisse rencontre en 1901. Ensuite les Havrais : Albert MARQUET, Notre-Dame, soleil couchant, 1900, Pastel 24,5 x 30,5 cm, Raoul Dufy, Othon Friesz ralliés dès Courtesy Galerie de la Présidence, Paris 1905. Afin de situer la scène de notre projet nous avons aussi invité : Paul Signac, Louis Valtat et Henri-Edmond Cross pour le rôle important qu'ils jouèrent. La naissance du Fauvisme semble être identifiable vers la fin de l'année 1903 avec les élèves du 1er groupe qui viennent travailler dans l'atelier de Manguin, rue Boursault à Paris. L'émulation les entraîne alors à simplifier le dessin en supprimant tout modelé et à n'utiliser que des couleurs pures pour gagner en expressivité. Les œuvres de Derain et Vlaminck, qui partagent ce même concept, sont réunies, malicieusement, dans la salle 7 au Salon d'Automne de 1905. La presse se déchaîne et le scandale va les propulser dans la lumière. Cet excès de violence ou "épreuve du feu" selon un autre qualificatif, s'interrompt à partir de l'hiver 1906 -1907 pour les pionniers et vers 1909 définitivement. Ainsi, bousculés par les artistes cubistes, ils doivent se remettre en question. Certains, dans la recherche de l'Harmonie, trouveront une heureuse évolution en réaction au Fauvisme. Henri MANGUIN, Villa Demière à Saint-Tropez, 1905, Huile sur toile 24 x 19 cm
Fauvisme et Harmonie par Jean-Pierre Manguin L'adoption de ce titre pour l'exposition de l'été 2019, au musée Yves Brayer, est la gageure que nous avons tenté d'appréhender en abordant ces thèmes en moins d'un an. Ainsi sollicitons-nous la plus généreuse bienveillance auprès des connaisseurs du sujet. Vous trouverez dans la salle 1 des recherches préliminaires au Fauvisme, dans la salle 2 les œuvres fauves des artistes retenus et dans la salle 3 l'évolution de ces peintres après ce qui fut appelé "l'épreuve du feu". Sont réunis : Camoin, Derain, Dufy, Friesz, Manguin, Marquet, Matisse, Puy et Vlaminck, et nous avons ajouté Louis Valtat, artiste indépendant, qui, dès 1899, a produit des toiles aux accents fauves, ainsi que Henri-Edmond Cross et Paul Signac pour leur pratique du Néo- impressionnisme, dont la théorie Henri MANGUIN, La coiffure, étude, circa 1904, Dessin encre noire 70 x 53,5 cm interpella certains fauves, même si ce fut sans lendemain. Et le rôle important tenu par Signac comme vice-président du Salon des Indépendants est celui d'avoir su attirer, dans le midi, de nombreux jeunes peintres auprès de lui. La sélection de ces 12 artistes étant proposée, pourquoi mentionner: "autour de Henri Manguin". Tout simplement parce que celui-ci a été très lié à chacun d'eux et que ce petit groupe a créé un bel et important événement dans l'histoire de la peinture. Ainsi Manguin rencontre Marquet et Matisse, dès 1889 ou 1890, à l'école des Arts Décoratifs, puis dans l'atelier de Gustave Moreau aux Beaux-Arts où Manguin est admis officiellement après avoir réussi le concours d'admission en novembre 1894. Il restera attaché à ses deux grands amis jusqu'à la fin de sa vie. Camoin et Jean Puy complèteront ce premier cercle peu après le décès de Gustave Moreau en avril 1898. Vers 1900, Manguin et Matisse vont aller poursuivre leur formation à l'Académie Carrière et y connaître Derain. Henri MATISSE, Barques à Collioure, été 1905, Plume et encre sur papier contrecollé sur papier fort 27,4 x 44,5cm Musée Départemental Matisse, le Cateau-Cambrésis
C'est à la Société Nationale des Beaux-Arts que Manguin a exposé pour la première fois en 1897, suivi d'une 2ème participation en 1901. Puis, refusé par le jury de la Nationale, il adopte alors le Salon des Indépendants où il sera présent sans interruption de 1902 à 1912, ainsi que le Salon d'Automne de 1903 à 1911 et plus tard. Avec ces Salons importants, où les amis tentaient d'être rassemblés, quelquefois non sans mal, et les expositions de groupe dans les galeries Charles CAMOIN, Port de Cassis, 1904, de Berthe Weill, Eugène Druet, Huile sur toile 33x41cm Ambroise Vollard et Bernheim-Jeune, Courtesy Galerie Maket, Paris Manguin rencontre Cross, Dufy, Friesz, Signac, Valtat et Vlaminck... Manguin épouse Jeanne Carette en juin 1899 et ils s'installent au 61 rue Boursault, quartier des Batignolles à Paris. Dans le jardin, il fait installer un atelier démontable suffisamment grand pour y travailler avec des amis. Un des premiers à venir sera Matisse dont le dessin Portrait de Madame Manguin de 1900 figure aux cimaises, puis suivront Albert Marquet et Jean Puy. En 1902, à partir d'un petit plâtre de Pierre Puget, Matisse exécute une sculpture et Manguin en fait deux peintures, une de face, l'autre de dos. L'hiver suivant avec Puy, ayant choisi un modèle assez plantureux, ils titreront leurs tableaux respectifs : La croupe. Puis, en 1904, la compagnie Manguin, Marquet, Matisse, Puy et Raoul de Mathan, absent ici, réalise Les Nus à l'atelier, dont le Musée National d'Art Moderne détient les œuvres de Marquet et de Matisse, tandis que Le modèle nu de Manguin, acheté par Leo Stein à la fin du Salon des Indépendants de 1905, est encore aux États- Unis. Ces fameux nus apportent une preuve de la précocité de leurs recherches et démontrent que cet atelier de la rue Boursault figure comme un des hauts lieux de travail, de confrontation et de rencontres amicales où la Jean PUY, Petite Faunesse dormant, 1905-1906, naissance du Fauvisme a été Huile sur toile 74,5 x 94,5 cm conçue. Collection Paul Dini, Lyon
Au Salon des Indépendants de 1905, on les retrouve réunis avec en plus Camoin, Derain, Dufy, Friesz et Vlaminck. Les œuvres de Dufy et de Friesz sont encore très classiques, alors que celles des autres peintres annoncent l'événement prochain qui va avoir lieu à l'automne. Du 18 octobre au 25 novembre, dans la salle 7 du célèbre Salon d'Automne de 1905, ne sont montrées que des œuvres récentes dont : Camoin 5 peintures, Derain 5 peintures et 4 pastels, Manguin et Marquet 5 peintures de l'été 1905, Matisse 5 peintures, 3 dessins et 2 aquarelles et Vlaminck 5 peintures. Puy figurait dans la salle 3 avec 4 peintures, Valtat et Friesz étaient à part et Dufy était absent. Les toiles hautes en couleurs de cette salle 7 furent fortement contestées par les critiques. Le journal L'Illustration, voulant manifester sa désapprobation, publia le 4 novembre 1905 deux pages de photos avec commentaires des œuvres les plus outrancières, voire désopilantes. Comme souvent, le scandale va stigmatiser leurs auteurs comme des provocateurs mais, en même temps, les faire connaître au public. Vollard, toujours rusé, va acheter quasiment tout le fonds d'atelier de Derain en novembre, puis ceux de Manguin en mars et de Vlaminck en avril 1906. Quant à Matisse, sa Femme au chapeau tellement décriée sera acquise par Léo Stein à la fin du Henri MANGUIN, Jeanne sur le balcon, 1905, Salon. Huile sur toile 81 x 65 cm Berthe Weill, la plus téméraire des galeristes, expose aussi en novembre Camoin, Derain, Dufy, Manguin, Marquet, Matisse et Vlaminck. Certains d'entre eux ayant même osé montrer chez elle des œuvres encore plus affirmées que le jury du Salon d'Automne aurait pu refuser. Maurice de VLAMINCK, Nature Morte, début 1907, Huile sur toile 60 x 73 cm Musée de L'Annonciade, Saint-Tropez
1906 sera l'année où tous les artistes baptisés fauves se manifesteront par leur adhésion, leurs travaux et leurs participations, souvent groupés lors des expositions. Mais déjà, à la fin de l'année, des divergences de conception du Fauvisme se révèlent entre Matisse et Manguin. Le paroxysme de la couleur est atteint, ils ne peuvent aller plus loin et, dès 1907, l'un et l'autre abandonnent les outrances Emile Othon FRIESZ, La calanque du Mugel, La Ciotat 1907 colorées de leur période fauve. Huile sur toile 75 x100 cm La problématique touche tout Collection Fondation Regards de Provence, Marseille le groupe et des choix vont être faits selon deux penchants. D'abord, grâce à une lecture plus approfondie de l'œuvre de Cézanne dont les célébrations posthumes se déroulent au Salon des Indépendants et d'Automne de 1907. La plupart de ces peintres vont avoir une période "Cézannienne". Ensuite, la voie nouvelle ouverte par Braque et Picasso, dont les toiles cubistes ne seront connues que par un petit Paul SIGNAC, Le pin Bertaud, Saint-Tropez 1910, cercle d'amis en 1908, puis Aquarelle 25,5 x 32 cm montrées par quelques galeries comme celle de Kahnweiller qui sera la première à exposer les œuvres de Braque en 1909. Devant une telle effervescence et la difficulté d'en concevoir un aperçu, la dernière salle réunit seulement Cross et Signac et les artistes fauves qui n'ont plus participé aux sphères successives des avant-gardes plastiques, mais ont orienté leurs recherches vers plus de sérénité et d'harmonie. Manguin écrivait à des amis le 3 septembre 1912 : "Mais qu'y a-t-il de neuf en art si ce n'est l'émotion personnelle que l'on y apporte ?" et les dernières paroles qu'il prononça furent : "Harmoniser, Harmoniser...". Objectif... ou Message ? Jean-Pierre Manguin
André DERAIN, Maladie des femmes, 1904 ou 1905, Gouache et encre 35.5 x 45.5 cm Courtesy Galerie Laurentin, Paris Raoul DUFY, Jeux d'enfants, 1908, Aquarelle 24 x 32 cm, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris
Albert MARQUET, Quai des Grands-Augustins, Paris, circa 1905-1906, Huile sur toile 60 x 73 cm Courtesy Galerie de la Présidence, Paris Louis VALTAT, Le port de la Ciotat, 1894, Huile sur toile 54 x 65 cm Pour tous renseignements, documentations ou photos en HD, Email :obrayer@noos.fr Crédits Photographiques : © ADAGP, Paris 2019 sauf Marquet, Cross et Signac, pour Matisse : © Succession H. Matisse
Vous pouvez aussi lire