NIXON IN CHINA - Univ-lyon2
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OP ER NE A W NIXON IN CHINA JOHN ADAMS Travail pédagogique simulation d’un dossier de production SO N SA I 02 0 9-2 20 1
OPERA NEW : UNE MAISON D'OPÉRA INNOVANTE Opera New est une maison d'Opéra indépendante qui a été créée en 1996 par Julius Dietricht, qui la dirige jusqu'à nos jours. Cette structure est née de la volonté de mettre en scène des œuvres lyriques contemporaines et innovantes. Elle collabore avec des artistes de renommée internationale spécialisés dans le répertoire du XXIe siècle. L'opéra se situe dans le cœur historique de Lyon. La salle a une capacité d'accueil de 1500 places et est constituée à 70% de matériaux recyclés. L'orchestre de l'Opéra New compte à ce jour plus d'une cinquantaine d'instrumentistes de haut niveau ayant pour directeur musical le célèbre chef Dorian Glut. Il est également connu comme chercheur et spécialiste du répertoire lyrique du XXIe siècle. Le chœur est constitué de 40 chanteurs professionnels qui sont dirigés par Catherine Goodman. Pour chaque production l'Opéra invite des solistes et des metteurs en scènes mondialement connus tels Peter Sellars, Robert Wilson et Kristof Warlikowski. Le studio de confection de costumes et de scénographie est l'un des plus importants d'Europe. Il travaille avec des matériaux recyclés afin de concevoir des costumes et des mises en scènes innovantes et éco-responsables. “ Notre maison d'opéra cherche l'innovation dans plusieurs domaines. La création et la mise en scène des musiques contemporaines est notre objectif principal, mais aussi la mise en place d'une nouvelle manière de travailler sur scène. Utiliser des matériaux recyclés et éco-responsables nous permet d'être pionniers dans notre façon de concevoir la mise en scène des opéras. C'est pour cela que notre studio de confection de costumes et de scénographie attire des dessinateurs du monde entier. Ce sont des créateurs qui veulent exprimer leur créativité tout en ayant une conscience de l'environnement.”. Cristopher Trent, chargé de production de costumes et de scénographie.
SAISON 2019-2020 Chaque année, l'Opéra New présente un programme de saison sur une thématique, qui occasionne la commande d’un nouvel opéra. Lors des dernières saisons, les sujets étaient très variés, allant de “ l'Opéra et la mort ” (1990- 2000) en passant par “ les Légendes d'opéra ” (2004-2005), “ les Couleurs et les sons ” (2010- 2011), “ les Classiques modernes ” (2013-2014), jusqu'à “ l'Opéra au féminin ” (2018-2019). Pour les différentes commandes et créations mondiales, nous avons l'habitude de travailler avec des compositeurs tels que Thomas Adès, Maia Steinberg, Ching Xuan, ainsi que beaucoup d'autres. “ Donner l'opportunité aux jeunes compositeurs d'écrire pour la scène lyrique et de promouvoir leurs œuvres est un des objectifs principaux de l'Opéra New. Nous croyons au le développement d'un nouveau langage musical dans ce domaine, tout en encourageant de nouveaux talents à apporter leur créativité sur la scène ”. Dorian Glut, chef de l'orchestre de l'Opera New.. Pour la saison 2019-2020, l'Opéra New propose une saison qui s'articule sur la thématique des “Portraits ” avec la mise en scène de 4 opéras qui parlent de la vie de différentes personnalités historiques. Ils font partie d'une catégorie d'opéras que l'on peut nommer “ Docu-Operas ”: un type d'opéra biographique sur les événements marquants d'une personne qui a marqué l’histoire. “On considère important de dédier cette saison à la mise en scène d’opéras qui concernent des épisodes de différentes personnes ayant marqué l'histoire. Lors de cette saison, l'Opera New a pour objectif de montrer au public ces faits ou personnages historiques d'une manière innovante, à travers la découverte des nouveaux opéras composés sur cette thématique. Sensibiliser et éduquer le public ainsi que laisser un message de paix sont les objectifs de l'Opera New lors de cette saison.” Julius Dietricht, Fondateur et directeur de l'Opera New.
LES SPECTACLES DE LA SAISON 2019-2020 Zinnias : The Life of Clementine Hunter Robert Wilson, Toshi Reagon et Bernice Johnson Reagon. Du 20 au 29 septembre 2019. Opéra créé en 2013 à New Jersey dont la première version en Europe a été donné à Lyon pendant le festival Les Nuits de Fourvière, en 2014. Souvent classé comme opéra de chambre, cette œuvre présente un mélange de blues, gospels et spirituals. Elle a été composée par Toshi Reagon, fils de Bernice Johnson Reagon, compositrice activiste américaine qui a aussi participé à la création de la musique pour cette pièce. L'opéra raconte des extraits de la vie de Clementine Hunter, artiste peintre et musicienne folk américaine avec des origines Africaines, née en 1886 et morte en 1988. Elle a vécu et travaillé dans la plantation Melrose, où elle a aussi commencé à l’âge de 50 ans sa carrière comme peintre, et a été la première femme noire à avoir exposé au New Orleans Museum of Art. Avec une mise en scène très colorée, riche en mouvement et pleine d'éléments symboliques, le spectateur découvre la première partie du travail de Clementine Hunter dans les champs de coton à Melrose. Cette histoire se raconte à travers des chansons dans des différents styles populaires américains. Durée : 1h30 “ La mise en scène intègre des projections d’images de Choeur et Orchestre de l'Opera Clementine Hunter, grâce auxquelles le spectateur est New. Direction : Dorian Glut. immergé dans la vision très particulière et colorée de la réalité de l’époque de l’artiste. Tout cela en communion Solistes : Mark Fender, Louis Tool, avec la richesse d'une partition musicale qui réunit différents Tina Makinson, Jules Troth, Mike styles populaires et qui nous font voyager dans le temps" Iza, Robert Pan, Myriam Doll, Dorian Glut, directeur musical Spencer Foch, Marie Tout, Kim Sang. Danseurs : Aline Din, Sharon Trone, Marie Ville, Louis Petit, Michael Knob, Dilan Kennedy Choreógraphie : Diana Brown Mise en Scène : Tania Dawn Costumes : Lee Yang Scénographie : Daniel Grait Lumières : Peter Low
LES SPECTACLES DE LA SAISON 2019-2020 Harvey Milk Stewart Wallace et Michael Korie Du 10 au 17 janvier 2020 Opéra en trois actes, musique composée par Stewart Wallace, sur un livret écrit par Michael Korie. Créé à Houston en 1995, cet opéra raconte la vie de Harvey Milk, politique et activiste homosexuel qui a été assassiné en 1978. La partition présente un mélange entre la musique de Broadway, le rhythm and blues, la musique pop ainsi que quelques citations des œuvres classiques, qui font référence à certaines idées et symboles en lien avec la vie du personnage principal (homosexualité, judaïsme.) C’est un opéra innovateur car il montre des scènes d'amour entre deux personnes du même genre. Le choix de la mise en scène reste très minimaliste pour donner l'accent sur les différents personnages et leurs ressentis ; chaque acte tourne autour d’une couleur différente qui l'identifie. Durée : 2 hs approx. “On a choisi pour cette nouvelle mise en scène de Chœur et orchestre de l'opéra de Wallace trois couleurs principales dont l’Opera New. Direction : chacune correspond à un acte de l'opéra. Dans le premier acte, gris, Milk se montre comme un Dorian Glut. investisseur de Wall Street et un politique Solistes : Robert Petrovich, conservateur. Dans le deuxième acte, tout devient Isaias Korn, Julio Caceres, coloré dans des tonalités jaunes et orange et le Marie White, Francois Riebel, personnage se montre comme un hippie qui Ian Schutz, Pierre Dutreux, commence à s’engager dans les politiques locales. À Amanda Jears, Martin la fin, tout devient bleu ; on retrouve plus de Dubois, Sarah Nike. dramatisme, plus d'ombre, de confrontation.” Mise en Scène : Mark Mark Jankovski, metteur en scène Jankovski Costumes : Diana Fall Scénographie : Jean- Philippe Gautier Lumières : Tyra Bon Vidéo : Luc Glad
LES SPECTACLES DE LA SAISON 2019-2020 Jours sans soleil Maia Steinberg. Commande officielle de l’Opera New pour la saison 2019-2020 20 au 30 mars 2020 Nouvel opéra de la jeune compositrice Maia Steinberg qui, après ses opéras EJE et BLIND, nous présente des portraits des enfants victimes de la guerre. Inspirée par le style minimaliste, Steinberg conçoit sa nouvelle création à travers d'une partition uniquement pour voix et narrateur. Mise en scène par Wolf Turnright, avec la participation du Chœur de l’Opera New, la maîtrise de l'Opéra de Lyon et la compagnie théâtrale “Les étoiles galantes”. Durée : 1h45 min. “Jours sans soleil est conçu comme un opéra-portrait, dans Chœur de l’Opera New. lequel plusieurs textes issus des enfants victimes de la Direction : Catherine guerre sont mis en musique. Comme un tableau cubiste, les différents témoignages s'entremêlent avec de la musique et Goodman de la narration. Des textes de grande richesse et une Maîtrise de l'Opéra de Lyon. musique exquise écrite seulement pour des voix. Une Direction : Karine Locatelli œuvre émouvante jusqu'aux larmes” Compagnie “Les étoiles Wolf Turnright, metteur en scène. galantes”. Narration : Selene Though, Milos Karius, Amber Nolson, Emanuel Dufay “Le fait d'utiliser seulement des voix est une manière Mise en Scène : Wolf d'évoquer la vie, parce que tant qu'on existe on a quelque chose. Même si on n'a rien d'autre que notre Turnright propre existence, on a toujours quelque chose à dire, Costumes : Lina Pacela on a et on est notre propre voix. J'ai voulu mettre en Scénographie : Lucie Narret haute voix tout ce que le silence a voulu effacer dans Lumières : Fréderic Gunt la vie de tant d'enfants. Pour ceux qui n'ont pas pu parler ou chanter, on chante aujourd'hui sur leurs paroles.” Maia Steinberg, compositrice.
NIXON IN CHINA John Adams et Alice Goodman Du 15 au 23 mai 2020. Opéra et actualité. Une nouvelle tendance. Depuis les années 1980 et principalement dans les États-Unis, on retrouve une nouvelle catégorie d’opéras dont les thèmes sont des sujets d’actualité connus voire vécus par les spectateurs. Appelés « CNN opéra » ou « docu-opéra », ils sont souvent problématiques à cause de leurs sujets surtout pour les publics habitués à voir des opéras traditionnels. Cependant, cette modernisation dans les thématiques présentées sur la scène attire de plus en plus de nouveaux publics et, comme le grand metteur en scène Peter Sellars le dit, « L’Opéra est la seule forme capable d’évoquer et de représenter la simultanéité des événements, leur confusion, leur juxtaposition, l’amère tragédie du monde – enfin, tout le chaos qui constitue la trame de l’histoire contemporaine ». Nixon in China appartient à cette catégorie d’opéra, puisqu’il raconte un épisode de l’histoire récente. L’idée de cet opéra naît en 1983 dans l’imaginaire de Peter Sellars, qui réunit le compositeur John Adams et la librettiste Alice Goodman pour travailler sur une œuvre à propos de la rencontre entre Richard Nixon et Mao Zadong à Pekin en 1972. L’opéra s’inscrit dans les sept jours historiques qu’ils ont passé ensemble à Pékin, du 21 au 27 février 1972. Au début, tant Adams comme Goodman étaient un peu réfractaires à créer un opéra sur un tel sujet, mais finalement ces deux anciens de Harvard se sont mis à collaborer ensemble avec Sellars. C’est une des rares occasions, si ce n’est pas la première, dans laquelle un metteur en scène fait appel à un compositeur d’un côté et à une librettiste de l’autre – qui ne se connaissent pas. L’opéra est donc composé entre 1985 et 1987 et sa première représentation fût le 22 octobre 1987 à Houston. Cette première représentation a eu des fortes critiques. John Adams n’avait jamais écrit un opéra et Alice Goodman n’avait jamais écrit un livret d’opéra. Ils s’associent quand-même avec un metteur en scène révolutionnaire dans une aventure qui les mènera à créer une œuvre qui s’écarte des modèles classiques des opéras à numéros, en proposant une structure séquentielle, fate d’une succession d’images variées. Le livret est écrit uniquement avec des vers et la poésie classique chinoise y est évoquée. La partition musicale présente des éléments du langage issus de la musique post-romantique, des polytonalités ainsi que de la musique populaire nord-américaine et la musique minimalisme. Quant à l’orchestration, Adams utilise un orchestre qui, à l’exception des cordes et de certaines percussions ainsi que du clavier électronique, s’inspire du swing des années trente.
NIXON IN CHINA « Une collaboration polyphonique » Comme Alice Goodman l’évoque, le travail de collaboration pour réaliser cet opéra n’a pas été facile. Le compositeur, la librettiste et le metteur en scène avaient des points de vue différents de l’histoire. Le Nixon de Goodman n’est pas le même que celui de Adams, et le Mao de Sellars n’est pas le même que celui du chanteur qui interprète le rôle. À la fin, chacun a sa propre vision et interprétation des faits. Le public l’a aussi ; surtout ceux qui n’ont pas vécu à l’époque des faits. Mise à part cette polyphonie, Adams tout comme Goodman a voulu faire un opéra héroïque et non une satire sur l’histoire de Nixon et Mao. On retrouve malgré tout une ironie et une tendance à la caricature dans la présentation. Mais finalement, comme dans la majorité des opéras contemporains, le mythe transparaît derrière l’histoire des personnalités médiatiques et actuelles. John Adams l’évoque de cette manière « Mon Nixon n’est pas le Richard Nixon historique, il représente tous les présidents. Je l’ai pris pour qu’il soit l’archétype d’un chef d’État américain -peut-être même pas nécessairement un chef d’État, mais simplement un homme peu développé sur le plan émotionnel qui se trouve dans une position de très grand pouvoir. Mon Nixon a autant de relation avec le Nixon réel que le Jules César de Shakespeare en a avec l’empereur romain ». Ce type d’œuvre prend régulièrement des sujets d’actualité pour les dépasser et rejoindre les archétypes qu’on retrouve dans les mythes. L’actualité ne s’oppose pas aux mythes et offre aux compositeurs et librettistes un sujet accessible aux publics dans lequel ils pourront facilement se reconnaître. Opéra d’actualité…. qui n’est plus d’actualité ? Malgré la dimension mythique archétypale, le défi de la mise en scène de Nixon in China Kristof Warlikowski est celui de représenter un opéra qui était d’actualité à l’époque de sa composition mais qu’aujourd’hui ne fait pas forcément partie de l’histoire personnelle des spectateurs ou des artistes. Le fait de recréer cet opéra pour un public qui ne connaît pas forcément l’histoire telle qu’elle fût – sans que cela ait une influence dans leurs regards sur les faits historiques – nous mène à la réalisation d’une mise en scène interactive et éducative à la fois. Cette mise en scène mélanger la le mythe avec des faits réels et incorpore des images, vidéos et des informations qui permettent d’entrevoir la réalité historique en juxtaposition à son imaginaire. « Cet opéra présente une absence d’action dramatique tant dans la scène que dans la musique. Étant une sorte de succession de monologues et de discussions dont le spectateur n’est pas forcément familiarisé, on propose une nouvelle mise en scène de l’Opéra de Adams qui est focalisée sur la juxtaposition des faits historiques réels et du monde recréé par le trio Adams-Sellars-Goodman. Des moments historiques qui sont associés aux différentes scènes de l’opéra sont intégrés hors et en dehors la scène, en incorporant le public. On sait que l’histoire de « Nixon in China » fait partie de la mémoire de beaucoup de personnes qui ont vécu à ce moment-là, mais pas pour des personnes qui sont nées après. On a voulu donc intégrer ces deux générations ainsi que les dimensions fantastiques et réelles de l’opéra » Kristof Warlikowski. Metteur en scène
NIXON IN CHINA Comme le metteur en scène l’évoque, Opera New propose un concept d’opéra interactif dans lequel des éléments issus des faits historiques interagissent avec l’opéra lui-même. Ceux-ci sont projetés dans et en dehors de la scène. On commence chaque scène par des images issues des médias, qui sont en constante interaction entre les actions qui se déroulent dans l’opéra. Toujours dans la recherche de l’innovation, Opera New a créé aussi une application qui permet aux spectateurs de se connecter et dans laquelle les images projetées dans la salle se projettent aussi sur le portable, qui à la fois montre le texte des dialogues et permet de suivre plus attentivement l’opéra. L’application permet aussi de voir de près les chanteurs afin d’éviter les jumelles dans la salle. Cet application propose également le livret de Nixon in China en version digitale, la prise de photos avec les personnages et des interviews exclusives de l’équipe d’Opera New. Toutes ces fonctionnalités sont gratuites pour les personnes munies d’un billet, sur lequel est inscrit le code pour accéder à l’application. Le staff d’Opera New reste à disposition pour vous aider en cas de problème avec l’application. Vous pouvez télécharger l’application dans le lien suivant : http://OperaNew.com/application-Nixon-in-China Ou avec ce code QR : « Cette nouvelle mise en scène représente pour nous un grand pas vers l’avenir technologique. On regarde l’histoire avec les yeux de l’actualité et en le faisant on fait de l’histoire aussi ; l’incorporation d’une application comme celle créée pour Nixon in China est un nouveau pas dans la manière de concevoir la mise en scène et de rendre l’opéra encore plus accessible à notre public. Opera New resté à l’avant-garde de la scène étant toujours prêt à l’innovation dans tous les sens. » Julius Dietricht. Directeur d’Opéra New
NIXON IN CHINA ACTE 1 – (3 scènes) Lundi. 21 février. Sur un aéroport situé en périphérie de Pékin, des gens de l’armée, la force navale et la force aérienne chantent « The three main rules of discipline et the eight points of attention », doctrine militaire de Mao Tzedong. Après l’un des passages les plus célèbres de l’opéra, le chœur qui chante « The people are the heroes now » (et quel symbolisme dans le texte de ce chœur !) un intermède orchestral annonce l’arrivé du Boening 707 nommé Spirit of ’76. Nixon descend de l’avion, et le premier ministre Zhou Enlai l’accueille. Il y a entre eux un dialogue dans lequel on voit un Nixon obsédé par les médias (« News, news,news… »). La deuxième scène de cet acte nous montre la rencontre entre Nixon et Mao, une heure après. Mao parle de philosophie, il fait des observations politiques et toutes ses interventions trouvent un écho dans les voix de ses trois secrétaires. Il y des échanges entre Nixon et Mao, ainsi qu’entre Zhou Enlai et Henry Kissinger, des dialogues chargés de références et de sous-entendus. La musique joue beaucoup avec les idées exposées lors de ces dialogues, comme si elle-même faisait partie du dialogue. Ces dialogues sont assez tendus. La troisième et dernière de cet acte nous mène à un grand banquet qui est donné le soir dans la Grande Salle du Peuple. Pat et Richard Nixon chantent en duo avant que Zhou fasse un grand discours politique en portant un toast et en appelant à une nouvelle amitié sino-américaine. Nixon se lève à son tour et lui répond, en finissant par se livrer à une séance d’autocritique où il reconnaît son attitude envers la Chine dans le passé. Des interventions du chœur apparaissent à nouveau dans cette scène. ACTE 2 (deux scènes) La première scène est centrée sur la figure de Pat Nixon qui, dans la deuxième journée du séjour en Chine, visite plusieurs endroits à Pékin et ses alentours. Entre eux, une usine d’éléphants en verre, un élevage de porcs, une clinique, une école, le Palais d’été et les tombeaux des Ming. Tout ce circuit le rend nostalgique envers son pays, alors qu’elle est ici dans une culture complétement inconnue. En chantant un grand air qui laisse entrevoir ses profondes émotions, le personnage évoque des images très symboliques et patriotiques. La scène finit avec des remémorations que le chœur fait à des moments très durs dans l’histoire de la Chine; mais Pat semble ne pas se rendre compte de tout cela. Dans la deuxième scène qui se déroule le soir, tous les personnages sont assemblés lors d’un spectacle de ballet qui est une production de Jiang Qing, l’épouse de Mao, “Le Détachement féminin rouge”. Ce spectacle, qui est à la base un ballet de la révolution chinoise, est traité ici de façon parodique. On retrouve le tyran Lao Szu (interprété par la personnage de Henry Kissinger) qui vient réprimer une jeune femme, Chinghua. Pat et Nixon interviennent dans le ballet puisque le personnage principal leur fait de la peine. Finalement Jiang Qing vient perturber le déroulement normal du spectacle en exhortant les artistes à s’impliquer et à prendre des armes. Elle affirme son pouvoir et son importance dans son grand air “Je suis la femme de Mao Tse-tung”. Cette scène est pleine des phrases empreintes de symbolisme et de sens caché.
NIXON IN CHINA ACTE 3 La dernière nuit à Pékin. Les cinq personnages principaux se retrouvent réunis, mais chacun est perdu dans sa pensée. On retrouve, dans la seule scène de cet acte, de deux duos autonomes qui sont contrepointés par les interventions de Zhou Enlai. L’acte début par l’intervention de Kissinger, qui après disparaît ; les personnages restent immergés dans leurs pensées, leurs mémoires, des doutes existentiels et philosophiques : Mao et Jiang Qing d’un côté, Pat et Nixon de l’autre. L’acte finit avec Zhou qui se questionne sur le résultat de ses actions passées et se demande sur la légitimité des combats qu’il a mené. Fiche Technique. Durée : 2h56. Chœur et orchestre de l’Opera New. Direction : Dorian Glut. Solistes : Wanda Brown, Jules Nantes, Kim Tu-Hayo, Robert Plat, James Lincoln, Stephanie Meyer, Francis Toe, Luciana Perez. Mise en Scène : Kristof Warlikowski. Costumes : Perrine Perrier Scénographie : Jean-Philippe Gautier et Sophie Coll Lumières : Tyra Bon Personnages : Richard Nixon, baryton Mao Zedong, ténor Pat Nixon, soprano Jiang Qing (Madame Mao), soprano Henry Kissinger, baryton-basse Zhou Enlai, barytone Nancy Tang, Première secrétaire de Mao, mezzo-soprano Deuxième secrétaire de Mao, mezzo-soprano Troisième secrétaire de Mao, mezzo-soprano
LES ARTISTES : John Adams. Compositeur, chef d’orchestre et clarinettiste américain née en 1947 à Worchester. Sa première pièce, il la compose à l’âge de dix ans, et ses compositions sont déjà jouées lorsqu’il n’est qu’adolescent. Son œuvre s’inspire du mouvement minimaliste, notamment des compositeurs comme Philip Glass ou Terry Riley, fondé sur la répétition de cellules rythmiques et mélodiques. Sa musique s’enrichit aussi du style du compositeur Charles Ives. Quelques unes de ses partitions orchestrales (Shaker Loops, Harmonielehre, Concerto pour violon) sont très souvent interprétées et sont aussi les plus influentes depuis celles de Copland et Bernstein. Il collabore avec le metteur en scène Peter Sellars pour élaborer plusieurs œuvres scéniques, toutes ancrées dans leur époque et fortement engagées politiquement, parmi lesquelles figurent Nixon in China, The Death of Klinghoffer, Doctor Atomic, I Was Looking at the Ceiling and Then I Saw the Sky. John Adams est docteur honoraire des universités de Yale, de Harvard, de Cambridge et de la Juillard School. En tant que chef d’orchestre, il collabore avec des grandes formations en dirigeant tant ses propres œuvres que des compositeurs classiques et contemporains. Krzysztof Warlikowski Metteur en scène polonais née en 1962, il fait partie des rénovateurs du langage théâtral en Europe. Il refonde l’alliance avec le spectateur et il est toujours à la recherche du sens et des sens, tout cela en s’inspirant des références cinématographiques et en utilisant de la vidéo dans ses mises en scène. Très actif dans le domaine de l’opéra depuis ses débuts en 2006 à l’Opéra de Paris, où il met en place ses découvertes théâtrales, il travaille également au Théâtre de La Monnaie, au Bayerische Staatsoper de Munich, au Teatro Real de Madrid, à Stuttgart, entre d’autres grands théâtres. Krzysztof Warlikowski dirige le Nowy Teatr de Varsovie, un centre culturel interdisciplinaire dont il est le fondateur. Dorian Glut. Chef d’orchestre né en Bremen, Allemagne, où il commence à étudier le piano depuis son enfance. Postérieurement il fait des études dans le CNSMD de Paris, où il obtient un premier prix en piano, harmonie, contrepoint et direction d’orchestre. Il continue à se perfectionner et à approfondir dans le répertoire de la musique du XXIe siècle aux Etats-Unis, au Curtis Institut de Philadelphia. Tant en Europe qu’aux États-Unis, il travaille avec des prestigieux ensembles de musique contemporaine tels que l’Ensemble 21.21, The Contemporary Orchestra, XOXO. Titulaire d’un doctorat en investigation, Dorian Glut mêle son travail de chef d’orchestre avec celui de chercheur spécialisé dans le domaine de la musique minimaliste. Il est le chef principal de l’orchestre de l’Opera New depuis 2010.
Wanda Brown Soprano américaine, elle commence le chant depuis sa jeunesse et fait des études de chant et de clarinette dans le Peabody Conservatory, Baltimore. Très intéressée par la musique vocale contemporaine et lauréate du 3e concours de chant « Brian Gulbricht fondation » ainsi que du concours « Contemporary voices », Wanda Brown voyage partout dans le monde pour donner des master classes sur l’interprétation des œuvres lyriques du XXIe siècle et pour promouvoir ce répertoire. En dehors de sa carrière comme chanteuse, Wanda Brown est professeur de chant dans la HEM de Lausanne. Julie Nantes Soprano, elle fait des études de chant et de percussion à Rennes où elle est née. Elle continue ses études au Conservatoire Royal de Bruxelles, et fait ses débuts au Théâtre de la Monnaie où elle chante des rôles tels que Susanna dans Le Nozze di Figaro de Mozart, Mimí dans La Bohème et Amina dans L’Élisir d’Amore, entre autres rôles partout en Europe. C’est après avoir assisté à une représentation de Einstein On the Beach de Philip Glass que Julie Nantes commence à s’intéresser à la musique du XXIe siècle : elle fait alors une thèse sur la musique de ce compositeur. Depuis elle crée les rôles principaux de plusieurs opéras contemporains. Kim Tu-Hayo Ténor originaire de Chine, il fait des études à la Guidhall School of Music de Londres et au CNSMD de Paris. Possédant une voix très brillante et lyrique, il débute très jeune comme Ferrando dans Cosí Fan Tutte à la Scala de Milan. C’est après avoir interprété plusieurs rôles mozartiens qu’il découvre par hasard Nixon in China de John Adams. Après cette découverte, Kim Tu-Hayo s’est consacré à étudier et chanter le rôle de Mao Tse-Tung partout dans le monde, étant un des spécialistes dans ce personnage. Il crée aussi d’autres personnages des opéras contemporains et travaille avec Thomas Adès, Brian Putsgur, entre autres. Robert Plat Baryton né à Londres, il fait des études de composition dans sa ville natale avant de se consacrer au chant. C’est pendant ses études de composition qu’il découvre les opéras du XXIe siècle. Á partir de ce moment-là, il commence des études de chant afin de se spécialiser dans ce répertoire. Aujourd’hui Robert Plat est l’un des interprètes de musique vocale contemporaine les plus demandés partout dans le monde. Il a travaillé à côté des personnalités telles que Pierre Boulez, Philip Glass, Steve Reich. James Lincoln Baryton d’origine anglaise né en Afrique du Sud, il fait ses études de chant et direction de chœur à Budapest, Genève et Amsterdam, où il travaille comme chef de chœur de l’ensemble «Contemporanius». Il décide d’arrêter cette activité pour se consacrer entièrement au chant, et travaille à côté des compositeurs comme Mika Louslopus ou encore Sian Peterseen, pour lesquels il crée des rôles titres dans leurs opéras. Lors de ses études, il a fait une thèse sur la musique de John Adams.
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