NOTE DES AUTORITÉS FRANÇAISES - Direction Générale ...
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Réf. : MINUM/2021/275 Paris, 30 avril 2021 NOTE DES AUTORITÉS FRANÇAISES Objet : Feuille de route relative au déploiement des bonnes pratiques issues de la boîte à outils « connectivité » européenne. La boîte à outils « connectivité » élaborée par la Commission européenne, en collaboration avec les États membres, a permis d’identifier plusieurs bonnes pratiques de nature à favoriser la connectivité dans l’ensemble de l’Union européenne. Elle vise deux objectifs principaux : d’une part réduire les coûts et accélérer le déploiement des réseaux, d’autre part garantir un accès un accès au spectre radioélectrique 5G en temps utile et qui soit propice aux investissements. Cette boite à outils se structure en 8 principaux grands thèmes déclinés en 39 bonnes pratiques. Afin d’accompagner le déploiement de cette boîte à outils, les États membres sont invités à présenter une feuille de route de mise en œuvre des différentes bonnes pratiques identifiées avant le 30 avril 2021. Dans le but de répondre efficacement aux enjeux soulevés par le déploiement de la boîte à outils, les autorités françaises ont choisi de procéder à une consultation publique ouverte à l’ensemble des parties prenantes. Cette méthode permettra de confronter au mieux les bonnes pratiques préconisées par la boîte à outils au contexte français et à ses particularités. Cette consultation publique d’un mois, qui portera sur l’ensemble de la boîte à outils, se déroulera au cours du mois de juin. Sur la base des contributions reçues, une synthèse sera réalisée en juillet, en vue d’un éventuel enrichissement de la feuille de route française, à partir du mois de septembre. À ce stade, la présente feuille de route présente, notamment, les principales avancées en adéquation avec la boîte à outils qui sont déjà constatées en France ou en cours de mise en œuvre. 1. Simplification des procédures d’octroi des permis de construire ou des autorisations de voierie Au cours des années 2017 et 2018, la France a engagé un chantier de simplification des contraintes réglementaires, afin d’accompagner les opérateurs dans l’atteinte des objectifs figurant dans un plan gouvernemental d’achèvement de la couverture 4G en France (le « new deal mobile »). Cet effort de simplification s’est notamment concrétisé par l’adoption de la loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN) du 23 novembre 2018 et par des mesures réglementaires. Ces textes contiennent notamment des mesures modifiant les règles d’urbanisme à même de simplifier le déploiement des réseaux à la fois mobile et fixe. En mai 2019, le gouvernement français a par ailleurs mis à la disposition des collectivités, propriétaires et opérateurs un vade-mecum des mesures issues de la loi ELAN. Ce document vise ainsi à faciliter la mise en œuvre sur le terrain des dispositions simplifiées par ce texte de loi. Les textes de simplification ont entre autre permis les avancées significatives suivantes : remplacement de l’accord préalable des architectes des bâtiments de France sur les antennes- relais par un simple avis de ces derniers ; 1
remplacement de l’obligation de l’obtention d’un permis de construire par une simple déclaration préalable pour la construction d’antennes-relais dont l’emprise au sol est inférieure à 20 m2 ; simplification des déploiements en montagne avec l’abandon de l’obligation de construction en continuité d’urbanisation ; à titre expérimental jusqu’au 31 décembre 2022, suppression de la possibilité pour le maire de retirer une autorisation d’urbanisme portant sur de nouvelles implantations d’antennes- relais (il avait la possibilité de le faire jusqu’à 3 mois après la délivrance de l’autorisation ou la non-opposition à une déclaration préalable) ; fin de la nécessité de soumettre la délivrance d’une autorisation d’occupation du domaine public à une procédure de publicité et de mise en concurrence préalable, afin de sécuriser davantage le cadre juridique régissant l’occupation du domaine public par les opérateurs ; assouplissement du régime d’octroi des servitudes afin de faciliter le déploiement des réseaux. Le délai minimum laissé aux propriétaires pour formuler leurs observations sur la demande de servitude est notamment réduit à 2 mois ; simplification de la procédure d’atterrage des câbles sous-marins dans la bande littorale, sur le modèle des réseaux d’électricité ; rationalisation des obligations aux opérations d’entretien (élagage, abattage, etc.) des abords d’un réseau existant ou en projet, y compris pour les réseaux d’initiative publique, afin de permettre le déploiement de ceux-ci sans entrave. 2. Amélioration de la transparence via le point d’information unique prévue par la directive BCRD1 En France, le point d’information unique est assuré par l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS), qui est ainsi chargé de rassembler les informations sur les opérations de travaux programmés par des maîtres d’ouvrage, et tendant à l’installation ou au renforcement d’infrastructures d’accueil, d’une importance significative. Ce dispositif, en mettant lesdites informations notamment à disposition des opérateurs de réseaux de communications électroniques, a vocation à favoriser le déploiement des réseaux très haut débit à des coûts maîtrisés en facilitant la coordination des travaux de génie civil entre maître d’ouvrage et exploitant de réseau ouvert au public à très haut débit. L’INERIS permet ainsi aux opérateurs, aux collectivités et aux services de l’État d’avoir accès aux déclarations de projets de travaux sur le territoire national ainsi que d’être informés des mutualisations de travaux potentielles. 3. Élargissement du droit d'accès aux infrastructures physiques existantes Cette thématique invite les États membres à créer un droit d’accès aux infrastructures physiques contrôlées par les pouvoirs publics en capacité d’accueillir des réseaux très haut débit. La mise en place d’une telle mesure permettrait ainsi d’étendre aux réseaux fixes une logique identique à celle prévue par le code des communications électroniques européen2 en matière de déploiement des points d’accès sans fil à portée limitée (ou « petites cellules ») dans le cadre de la 5G. Le déploiement des bonnes pratiques issues de cette thématique implique, naturellement, une concertation approfondie avec les collectivités territoriales, qui seraient les principales concernées par un tel droit d’accès. 1 Directive 2014/61/UE du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 relative à des mesures visant à réduire le coût du déploiement de réseaux de communications électroniques à haut débit. 2 Directive (UE) 2018/1972 du 11 décembre 2018 établissant le code des communications électroniques européen. 2
Les autorités françaises souhaitent mettre à profit le déploiement des points d’accès sans fil à portée limitée afin de dresser, à terme, un bilan du droit d’accès aux infrastructures contrôlées par les pouvoirs publics dont bénéficieront ces antennes. Sur la base de ce retour d’expérience, l’extension de ce droit d’accès aux réseaux fixes pourra être envisagée. 4. Règlement des différends En France, l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) est chargée du règlement des différends prévu par la directive BCRD3. Les autorités françaises constatent que, de manière générale, des mécanismes de médiation préalable à la phase contentieuse sont désormais régulièrement utilisés. Ces pratiques permettent de trouver une solution amiable entre les parties, ce qui a pour effet de réduire le nombre des saisines contentieuses et permet, in fine, d’éviter l’encombrement des juridictions. Les autorités françaises remarquent, en ce qui concerne les règlements des différends (y compris ceux prévus par la directive BCRD), que leur nombre n’est pas significatif et considèrent donc que la mise en place d’un mécanisme de médiation préalable, dans la situation actuelle, ne semble pas pertinente. En ce qui concerne la transparence et l’information des acteurs concernés, les autorités françaises rappellent que l’ARCEP publie les décisions rendues dans le cadre de la procédure de règlements de différends sur son site internet et que les différentes étapes de la procédure de règlement des différends sont décrites dans son règlement intérieur. Les autorités françaises constatent en revanche que l’édiction de lignes directrice pourrait négativement contraindre l’action de l’ARCEP. En effet, les autorités françaises rappellent que si ces lignes directrices n’empêchent pas un traitement casuistique des différends, l’ARCEP pourrait toutefois voir sa capacité d’action réduite, en rendant plus difficile l’application ou la justification de solutions innovantes ne figurant pas dans lesdites lignes directrices. Les autorités françaises rappellent que le règlement intérieur de l’ARCEP prévoit actuellement une transmission papier des échanges entre les parties dans le cadre d’un règlement des différends via le greffe de l’ARCEP. Toutefois, la crise sanitaire liée à la Covid-19 a conduit à recourir à une dématérialisation des échanges. 5. Réduction de l’impact environnemental des réseaux et évaluation des effets environnementaux La stratégie du gouvernement français pour réduire l'impact environnemental du numérique consiste en une approche holistique qui dépasse le périmètre de l'impact des réseaux et aspire à agir plus globalement sur tous les aspects du secteur numérique. Cette stratégie a été présentée en février 2021 avec la publication de la feuille de route « numérique et environnement »4. Cette feuille de route comprend trois axes d'actions indissociables : il s'agit d'abord de connaitre pour mieux agir : il y a un besoin de données précises, claires, objectives et faisant consensus, sur les impacts réels, positifs et négatifs du numérique sur l'environnement ; ensuite, de soutenir un numérique plus sobre et plus responsable en réduisant son empreinte environnementale, des terminaux jusqu'aux usages et aux services numériques ; enfin, parce que le numérique permet déjà d'optimiser la consommation d'énergie, il s'agit d'innover pour faire du numérique un véritable outil de la transition écologique. En ce qui concerne les aspects liés aux réseaux mobiles, il est utile de souligner quelques actions prévues dans le cadre de la feuille de route « numérique et environnement » : 3Directive 2014/61/UE du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014. 4Feuille de route « Numérique et Environnement » : https://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/2021/Feuille_de_route_Numerique_Environnement_vremerciement1 802.pdf. 3
Axe « connaître pour mieux agir » Mise en place d'un baromètre environnemental des acteurs du numérique, via l'instauration d'un pouvoir de collecte de données pour l'ARCEP. Mise en œuvre par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et l'ARCEP d'une mission sur l'évaluation de l'impact environnemental du numérique en France, sa prospective d'évolution (2030-2050), permettant la formulation de propositions pour le réduire et le maitriser. Lancement d'une étude globale sur le développement des objets connectés. Axe « soutenir un numérique plus sobre » Soutien aux centres de données écologiquement vertueux. Poursuite et finalisation de la concertation avec les opérateurs télécom, en vue de définir des engagements forts en faveur de l'amélioration de leur efficacité environnementale (émission gaz à effet de serre). Première lettre de cadrage du Gouvernement demandant à l'ARCEP de prendre en compte les enjeux environnementaux dans les modalités d'attribution des fréquences 26Ghz de la 5G. Actions pour réduire l’empreinte environnementale du numérique lié aux usages des équipements et services numériques. Axe "innover" Lancement d'un appel à projet pour soutenir le développement de solutions innovantes mettant la 5G au service de la transition écologique. Par ailleurs, le gouvernement a mis en place des politiques d'aménagement numérique du territoire qui favorisent des réseaux plus soutenables, soit par l'utilisation de technologies plus efficaces du point de vue énergétique, soit par les options de déploiement de réseau qui pourraient contribuer à une réduction de l'empreinte environnementale : dans le cadre du plan de relance, le Gouvernement a renforcé en 2020 son financement et revu à la hausse ses objectifs en matière de très haut débit fixe avec un objectif de généralisation de la fibre optique à l'horizon 2025 ; la mutualisation passive est par ailleurs très répandue et encouragée par le cadre réglementaire et législatif sur l'ensemble du territoire. Plus du tiers des sites d'émission sont aujourd'hui utilisés par plusieurs opérateurs ; la procédure d'attribution des fréquences de la bande 3,5 GHz a renforcé certaines obligations de mutualisation déjà existantes pour certains territoires. D'abord, pour tenir compte de la faible densité de population dans certaines zones du territoire sur lesquelles une mutualisation active par un partage des fréquences est déjà en vigueur, notamment dans les communes du programme « zones blanches-centres-bourgs » et dans les zones du dispositif de couverture ciblée prévu par le New Deal mobile. C'est également compris dans la procédure d'attribution la mutualisation des futures petites cellules sur demande de l'utilisateur. 6. Incitations à l’investissement Les autorités françaises rappellent, d’une part, que la bande 700 MHz est entièrement disponible pour les opérateurs mobiles depuis 2019 et, d’autre part, qu’une partie substantielle (310 MHz) de la bande 3,5 GHz a été attribuée aux opérateurs mobiles en 2020, l’attribution du reliquat étant prévue pour 2026. Les attributions de fréquences dans la bande 3,4 GHz ‑ 3,8 GHz en France métropolitaine constitue la bande-cœur de la 5G, dont le déploiement doit permettre d’améliorer la compétitivité des entreprises, 4
de développer l’innovation en France, ainsi que de répondre aux attentes des utilisateurs d’accéder à des services mobiles toujours plus performants. Les attributions des fréquences 3,4 GHz - 3,8 GHz répondent aux objectifs d’aménagement numérique du territoire, d’innovation, de maintien de l’animation concurrentielle du marché et de valorisation du patrimoine des Français au juste prix. Les obligations de couverture du territoire permettront à l’ensemble des territoires de bénéficier, à terme, de services 5G avec des obligations en matière de débit. Une attention particulière est portée aux territoires d’industrie dans la définition des obligations de couverture dans les zones les moins denses. Les autorisations d’utilisation de fréquences dans la bande 3,4 GHz - 3,8 GHz comprennent un ensemble d’obligations pour les quatre opérateurs de réseaux mobiles : 1) un déploiement de la 5G en bande 3,4 GHz - 3,8 GHz : les opérateurs ont l’obligation de déployer des équipements en bande 3,4 GHz - 3,8 GHz au cours des années suivantes : 3 000 sites en 2022 ; 8 000 sites en 2024 ; 10 500 sites en 2025 ; à terme, en 2030, la totalité des sites devront fournir un service de type 5G, pouvant s’appuyer sur les fréquences de la bande 3,4 GHz- 3,8 GHz ou d’autres bandes ; 2) un mécanisme de concomitance : l’attribution prévoit également un mécanisme de concomitance pour s’assurer que les zones non urbaines bénéficieront aussi de ces déploiements. Ainsi, 25 % des sites en bande 3,4 GHz - 3,8 GHz des deux derniers jalons (en 2024 et en 2025) devront être déployés dans une zone rassemblant les communes des zones peu denses et celles des territoires d’industrie, hors des principales agglomérations ; 3) la généralisation de la montée en débit sur les réseaux mobiles : les autorisations d’utilisation de fréquences prévoient également de répondre aux besoins croissants de bande passante par un accroissement des débits. Dès 2022, au moins 75 % des sites devront bénéficier d’un débit au moins égal à 240 Mbit/s au niveau de chaque site. Cette obligation sera progressivement généralisée à tous les sites jusqu’à 2030 ; 4) la couverture d’axes routiers : les obligations des axes de transport, comportent deux grands jalons : en 2025, la couverture des axes de type autoroutier (soit 16 642 km) ; puis en 2027, la couverture des routes principales (soit 54 913 km) ; ces obligations prévoient au moins des débits de 100 Mbit/s au niveau de chaque site. 5) des offres de services différenciés (slicing) : les nouvelles performances de la 5G ouvrent la voie à des usages innovants dans de nombreux secteurs de l’économie comme l’industrie (fabrication de haute précision, suivi logistique d’un très grand nombre d’objets, multiplication des capteurs), la santé (opérations à distance en temps réel), l’automobile (communications ultra-fiables à très faible latence pour les véhicules) ou les médias (réalité virtuelle en trois dimensions à 360°). Ils attendent des réseaux et des offres sur mesure, répondant à leurs besoins spécifiques. Pour cela, les opérateurs doivent activer les fonctions les plus innovantes de la 5G - le « slicing » ou la capacité de « services différenciés » - au plus tard en 2023 ; 6) la compatibilité avec IPv6 : par ailleurs, pour accélérer la transition vers le protocole de routage IPv6, une obligation est imposée pour rendre les réseaux mobiles compatibles avec celui-ci ; 5
7) la 5G au service de la compétitivité des secteurs de l’économie française (« verticales ») : pour préparer la connectivité de demain dans les entreprises, un mécanisme vise à ce que les opérateurs doivent répondre aux demandes raisonnables qui émaneront des acteurs économiques (entreprises, collectivités, administrations…), en leur apportant des offres adaptées avec de la couverture et des performances, voire, si l’opérateur le préfère, en leur confiant localement ses fréquences ; 8) la couverture à l’intérieur des bâtiments : une obligation vise à améliorer la couverture à l’intérieur des bâtiments à usages professionnels et commerciaux et à faciliter la couverture multi-opérateurs ; 9) des offres d’accès fixe : une obligation de fourniture d’offres spécifiques d’accès fixe sur le réseau mobile ; 10) une plus grande transparence : le renforcement de la transparence des opérateurs, à la fois sur leurs prévisions de déploiement et sur leurs pannes ; 11) une innovation et une concurrence renforcées : une obligation impose l’accueil des opérateurs de réseau mobile virtuel (MVNO) en 5G sur les réseaux des opérateurs, afin notamment d’encourager l’innovation par tous les acteurs du secteur. L’ensemble de ces obligations règlementaires associées aux attributions de fréquences dans la bande 3,4 GHz - 3,8 GHz visent à renforcer l’investissement des opérateurs mobiles dans la couverture de services performants et innovants sur l’ensemble du territoire national. Ces obligations sont venues s’ajouter à d’autres obligations en vigueur, associées à d’autres bandes de fréquences (900, 1800 et 2100 MHz) qui prévoient notamment des investissements importants des opérateurs pour couvrir les zones les plus reculées du territoire (5 000 nouveaux sites par opérateur) et l’amélioration des performances des réseaux 4G sur tout le territoire national. Autorisations dans la bande 24.25-27.5 GHz Les autorités françaises rappellent qu’un appel avait été lancé conjointement par le Gouvernement et l’ARCEP, en janvier 2019, pour la création de plateformes d’expérimentations 5G dans la bande 26 GHz. L’ARCEP a depuis autorisé des acteurs à exploiter des plateformes d'expérimentation 5G ouvertes en bande 26 GHz. Il s'agit de réseaux 5G expérimentaux, qui ont obtenu une autorisation d'utilisation de fréquences de longue durée en bande 26 GHz, en contrepartie d'un engagement à permettre à des acteurs tiers (i.e. autres que le titulaire de l'autorisation) d'utiliser le réseau expérimental pour venir tester leurs propres cas d’usages de la 5G. Révision du tableau national des bandes de fréquences Le tableau national de répartition des bandes de fréquences (TNRBF) est régulièrement amendé, environ deux fois par an, pour prendre en compte l’évolution de l’harmonisation européenne (Commission européenne et Conférence européenne des administrations des postes et télécommunications / CEPT) dans le domaine du spectre radioélectrique, ainsi que les besoins exprimées par les ministères utilisateurs et les autorités administratives indépendantes affectataire de fréquences (ARCEP, Conseil supérieur de l’audiovisuel). Par ailleurs, une importante mise à jour est réalisée lors de l’entrée en vigueur des révisions du règlement des radiocommunications (RR) de l’Union internationale des télécommunications, après chaque Conférence mondiale des radiocommunications. Une nouvelle version du TNRBF, conforme aux RR-2020, devrait être publiée par arrêté du Premier ministre en mai 2021. Cette nouvelle version anticipe aussi la publication de la décision d’harmonisation de la bande 5935-6425 MHz en faveur des RLAN, en attribuant cette bande à l’ARCEP pour le service mobile. Plusieurs révisions du TNRBF sont en cours de discussion, en conformité avec des décisions européennes d’harmonisation : 6
bande 26 GHz : le TNRBF donne à ce jour les droits à l’ARCEP pour le service mobile (MFCN/5G) dans la bande 26,5-27,5 GHz, mais les travaux en cours devront permettre d’apporter à l’ARCEP les droits nécessaires pour les autorisations dans l’ensemble de la bande 24,25-27,5 GHz ; bande 1427-1518 MHz : le TNRBF donne à ce jour les droits à l’ARCEP pour le service mobile (MFCN/5G) dans la bande 1452-1492 MHz et prévoit un échange de droits au plus tard le 1er janvier 2023, donnant accès à l’ARCEP l’ensemble de la bande pour le service mobile (MFCN/5G), ce qui a permis d’entamer le processus de réaménagement de la bande. Des travaux en cours doivent confirmer certains éléments de cet échange. Ces révisions s’accompagnent de travaux techniques permettant de préciser des conditions locales de partage, menés en collaboration avec l’industrie. Par ailleurs, une révision du TNRBF est prévue en 2022, pour mettre en œuvre la future décision d’harmonisation du spectre pour le système futur du rail (FRMCS) et des adaptations sont aussi envisagées pour faciliter l’utilisation des drones dans les bandes harmonisées pour la 5G, compte tenu des travaux CEPT en cours. 7. Renforcement de la coordination, au niveau de l'Union, concernant l'assignation des fréquences radioélectriques pour les utilisations industrielles transfrontalières Dans le cadre de la transposition du Code européen des communications électroniques, une pratique cohérente permettra l'octroi des droits d'utilisation du spectre radioélectrique aux opérateurs, afin de déployer des infrastructures sans fil de nouvelle génération pour une utilisation industrielle transfrontalière conforme aux dispositions prévues par l'article 124. En ce qui concerne les particularités issues de la dimension transfrontalière des autorisations, l'administration française sera attentive aux besoins identifiés et sera ouverte à la coopération avec ses homologues. S'agissant des aspects techniques de l'utilisation transfrontalière, la France participe au sein de l’Institut européen des normes de télécommunication (ETSI) au bon développement des normes harmonisées applicables à la 5G et aux verticaux, en veillant à leur cohérence avec le cadre règlementaire, et notamment que les options règlementaires pour les États membres soient reflétées en termes d’options dans la norme harmonisée, afin de permettre la disponibilité d’équipements utilisables sur l’ensemble de l’Union européenne et de faciliter l’interopérabilité. Sur l'harmonisation de conditions techniques développées par le CEPT/ECC, l’ARCEP a mis en œuvre un guichet pour les autorisations pour les usages professionnels (verticaux) dans la bande 2570-2620 MHz en appliquant les conditions techniques harmonisées européennes. Les autorités françaises soutiendront, conformément à la recommandation du projet d’avis RSPG sur les besoins additionnels de spectre, les études sur les possibilités d’utilisation de la bande 3,8-4,2 GHz pour les usages verticaux locaux, en partage avec les stations terriennes, qui devront être menées au sein de la CEPT. Ces études devraient aboutir à des conditions permettant un déploiement de stations de faible et moyenne puissance dans des environnements industriels qui, une fois harmonisée par la CEPT ou la Commission européenne, faciliteront les usages transfrontaliers. Les autorités françaises pourront mettre en œuvre cette harmonisation si elle préserve, comme demandé, les possibilités d’utilisations et de déploiement de stations terriennes. De même, conformément à ce projet d’avis du Groupe pour la politique en matière de spectre radioélectrique (RSPG), les autorités françaises soutiendront l’étude, dans le cadre RSPG et CEPT, d’options communes entre États membres dans les bandes millimétriques, notamment 26 GHz et 42 GHz. Les autorités françaises analyseront et mettront en œuvre les options permettant de faciliter les usages transfrontaliers en bande millimétrique tout en prenant en compte les circonstances nationales. 8. Aspects liés aux champs électromagnétiques et à la santé publique En ce qui concerne les aspects liés aux champs électromagnétiques et à la santé publique, la boîte à outils pour la connectivité propose de bonnes pratiques sur trois axes d'action : la promotion à la 7
recherche scientifique, l'information au public sur le déploiement de la 5G et l'information au public sur la conformité des antennes radioélectriques aux limites applicables d'exposition aux ondes. Les autorités françaises ont mis en œuvre des actions concernant les trois axes et travailleront pour assurer leur continuité. Recherche Scientifique Pour avancer sur l'expertise scientifique du sujet, le gouvernement français s'appuie sur l'expertise de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement et travail (ANSES) dont sa gouvernance et son organisation assurent des études indépendantes, où la rigueur scientifique est une priorité. L'ANSES s'appuie sur un conseil scientifique indépendant et composé exclusivement de scientifiques. Il est chargé de superviser le processus d'évaluation de l'activité de recherche de l'Agence. L'Agence compte également avec une instance spécifique, le comité de déontologie et de prévention des conflits d'intérêt, pour assurer l'indépendance de ses travaux. L'Anses a publié plusieurs avis sur les effets sanitaires des champs électromagnétiques ces dernières années qui sont disponibles sur le site de l'agence. Plus récemment, au début 2019, le gouvernement a saisi l'ANSES pour mener une étude d'évaluation des risques sanitaires liés à l'exposition aux technologies associées au déploiement de la 5G. Son objectif est de décrire les caractéristiques et de la nature des signaux émission, évaluer le niveau d'exposition de personnes lié aux communications mobiles de la technologie 5G et présenter une revue de connaissances existantes sur les effets sanitaires liés à l'exposition aux champs électromagnétiques dans les bandes 3,5 GHz et 26 GHz. Pour cette saisine, un rapport préliminaire5 a été publié en octobre 2019. Un second rapport d’expertise a été produit en avril 2021 par le groupe d’experts « Technologies 5G » de l’ANSES. L’avis et le rapport d’expertise sont en consultation publique6 entre le 21 avril et le 1er juin 2021 pour recueillir des données et commentaires scientifiques complémentaires qui pourront être pris en compte dans la version finale. Communication et information sur le déploiement de la 5G Un des piliers considéré le plus important de la stratégie française pour diffuser les informations concernant le déploiement de la 5G, est le « Comité de dialogue » qui se réunit quatre fois par an. Il a été créé par la loi dite « Abeille » du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la transparence, à l'information et à la concertation en matière d'exposition du public aux ondes électromagnétiques. Ce comité participe à l'information de l'ensemble des parties prenantes (associations, opérateurs et constructeurs, collectivités et représentants de l'administration), notamment sur les niveaux d'exposition aux ondes dans notre environnement et les outils de concertation. Il aspire à être un lieu de concertation et d'échanges constructifs sur les études menées ou à encourager pour une meilleure compréhension de l'exposition engendrée par les antennes, objets communicants et terminaux sans fil. Par ailleurs, le Ministère de l'Économie, des finances et de la relance a élaboré une brochure à la destination des élus pour informer sur la 5G7 et l'Agence nationale de fréquences (ANFR) a développé des brochures informatives destinées au grand public8 et aux élus9 pour apporter des clarifications sur l'exposition aux ondes. 5 Rapport préliminaire : https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2019SA0006Ra.pdf. 6 Consultation Publique de l’avis et du rapport d’expertise : https://www.anses.fr/fr/content/consultation-publique- de-l%E2%80%99anses-sur-lavis-et-le-rapport-d%E2%80%99expertise-relatif-aux-%C2%AB#overlay- context=fr/content/avis-et-rapports-de-lanses-sur-saisine%3Fnum_saisine%3D2019-SA-0122. 7 Brochure 5G : https://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/2020/Brochure_5G_WEB.PDF. 8 Brochure ANFR (grand public) : https://www.anfr.fr/fileadmin/mediatheque/documents/expace/ANFR-Brochure- exposition-aux-ondes.pdf. 9 Brochure ANFR (élus) : https://www.anfr.fr/fileadmin/mediatheque/documents/expace/ANFR-Brochure- exposition-aux-ondes-maires.pdf. 8
Conformité des antennes radioélectriques aux limites de sécurité applicables Pour permettre au public de suivre en toute transparence le déploiement des réseaux mobiles et de connaître les mesures de l'exposition aux ondes, l'ANFR a développé le site Cartoradio10. Il permet, en particulier, d'identifier l'emplacement d'antennes radioélectriques, d'obtenir des informations sur les services qu'elles portent, et de connaître, pour des emplacements donnés, des résultats de mesures de champs électromagnétiques synthétisés dans une fiche de mesures. L'ANFR a également mis en place un dispositif de surveillance et de mesure des ondes électromagnétiques permettant à toute personne de solliciter gratuitement une mesure d'exposition soit dans les locaux d'habitation, soit dans les lieux accessibles au public. Un téléservice est en ligne depuis le mois de novembre 2017. L'ensemble des résultats des mesures obtenues sont publiés en open data sur le site Cartoradio. Pour la suite du déploiement de la 5G en France, l'ANFR va assurer la continuité du fonctionnement de ces dispositifs. Les autorités françaises se tiennent à la disposition de la Commission européenne pour toute précision utile. 10 https://www.cartoradio.fr/. 9
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