NOUS VOUS SOUHAITONS UNE ANNÉE 2021 LA MEILLEURE POSSIBLE
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PB- PP
BELGIE(N) - BELGIQUE
P505191
PÉRIODIQUE
TRIMESTRIEL
décembre 2020
N°133 Sans titre-2 1 25/09/19 13:09
©Delphine Poggianti
NOUS VOUS SOUHAITONS UNE ANNÉE 2021
LA MEILLEURE POSSIBLE
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2 BORDET NEWS - DÉCEMBRE 2020
Recherche à l’Institut Bordet
Cinq orientations e
Dans son tout dernier rapport
rendu public, l’Institut Bordet
développe ses axes prioritaires en
matière de recherche. Le Professeur
Martine Piccart, Directrice de la
Recherche, en résume pour nous les
lignes directrices qui sont autant
© Ronald Droesbeeck/Tif
d’indications précieuses quant aux
atouts de l’Institut et à ses priorités
dans un avenir proche.
Pr Matine Piccart, Directrice de la Recherche
Philippe Fievet : L’Institut Bordet très difficile d’être excellent en tout. adéquats pour chaque patient. Ceci
est, depuis 2014, le seul centre L’OECI demande donc à ses centres implique notamment une collabo-
intégré de lutte contre le cancer d’identifier les domaines dans les- ration très étroite entre médecins
reconnu comme tel en Belgique par quels ils excellent et dans lesquels ils oncologues et nucléaristes.
l’OECI (Organization of European sont susceptibles de faire progresser
P.F. : Un autre axe de recherche
Centre Institutes). Cette accrédi- les traitements.
concerne la psycho-oncologie ?
tation implique pour les centres P.F. : En tant que Directrice de
reconnus des obligations, notam- M.P. : Effectivement, un autre axe
la Recherche à l’Institut Bordet,
ment celle de publier régulière- de recherche cher à l’équipe d’onco-
pouvez-vous nous expliquer com-
ment un rapport complet sur la logie et que nous avons d’ailleurs
ment se définit une stratégie de
recherche qui s’y pratique. Le vôtre toujours privilégié à l’Institut, est
recherche ?
a vu le jour cet automne. En quoi l’accompagnement du patient et de
consiste-t-il? M.P. : On ne peut tout mener de sa famille sur le plan psychologique.
front et il est fatalement néces- Nous travaillons à le rendre plus
Martine Piccart : Les différentes saire de privilégier certains axes de autonome, mieux informé et donc
institutions membres de l’OECI recherche par rapport à d’autres. A plus à même d’influencer sa propre
sont en effet régulièrement audi- titre d’exemple, l’Institut jouit d’une prise en charge. C’est ce que l’on
tées afin d’évaluer la qualité des réputation internationale dans le appelle le 'patient empowerment'
soins et de la recherche. En ce qui développement de nouveaux médi- qui permet au patient de devenir un
concerne celle-ci, il est convenu de caments anticancéreux. Nous avons acteur à part entière.
produire le plus souvent possible donc maintenu ce secteur comme
un rapport scientifique, idéalement P.F. : Quels sont les patients qui
un des 5 axes de recherche priori-
chaque année. Pour répondre à pourraient directement bénéficier
taires. Le premier concerne un défi
cette nécessité, nous avons tra- de cette approche ?
très actuel, celui qui vise à person-
vaillé d’arrache-pied sur ce dernier naliser au maximum les traitements M.P. : Nous avons d’abord orienté
rapport auquel vous vous référez et oncologiques. A Bordet, nous avons, notre réflexion vers les jeunes gens,
qui est sorti de presse fin 2020. Il au fil du temps, développé une ex- les moins de 25 ans, et, à cet effet,
détaille la recherche menée en nos cellente expertise dans les études nous avons déjà lancé quelques
murs dans l’optique de savoir dans exploitant les techniques d’imagerie pistes de travail destinées à nous
quelle mesure elle répond à notre les plus pointues pour permettre de pencher sur les besoins qui leur sont
plan stratégique. Dans les faits, il est sélectionner les traitements les plus propres. A l’opposé, nous prenons
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ns en ligne de mire Interview : Philippe Fievet
également en compte les patients nistré durant une période de deux
plus âgés, au-delà de 70 ans, une ans ne pourrait-il pas être donné
tranche d’âge à laquelle s’est tou- durant une seule année, à certaines
jours intéressé l’Institut et qui a, conditions ? Tel traitement de radio-
elle aussi, des besoins spécifiques, thérapie pourrait-il être allégé sans
en plus d’une grande vulnérabilité. préjudice pour le patient ?
A titre d’exemple, nous savons que
certains seniors se voient parfois P.F. Quels sont les deux derniers
administrer des traitements qui piliers que vous avez retenus?
s’avèrent finalement plus nocifs que M.P. : L’un porte sur la compré-
bénéfiques pour eux. Nous allons hension des interactions entre la
donc renforcer la recherche dans tumeur et son microenvironnement. P.F. : Combien d’études l’Institut
ce domaine en nous entourant Elle pourrait nous aider à mieux Bordet mène-t-il actuellement?
de gériatres possédant une solide comprendre certains mécanismes de M.P. : Ce know-how nous permet de
expérience mais aussi d’oncologues résistance aux traitements et mener sponsoriser actuellement 23 études
et d’infirmières spécialisées dans la à l’identification de nouvelles cibles internationales répondant à des
prise en charge de patients âgés. De thérapeutiques. L’autre s’attache à questions fondamentales pour les
la même manière, avant de propo- étudier de nouvelles méthodes nous patients. Nous pouvons également
ser des chimios plus lourdes à ces permettant de traquer la maladie compter, pour monter ces études,
patients, il ne serait pas inutile de résiduelle. Dépister et cibler celle- sur de vastes réseaux de collabora-
procéder à des tests susceptibles de ci devient désormais possible grâce tion que nous avons construits au fil
mettre en évidence d’éventuelles notamment aux 'biopsies liquides', du temps. C’est le cas, par exemple,
fragilités pour éviter que le traite- qui évaluent la quantité et le pro- d’Onco-Distinct, un réseau regrou-
ment ne leur soit préjudiciable. fil du matériel génétique tumoral pant une vingtaine d’hôpitaux qui
P.F. : D’autres lignes de force re- relargué dans la circulation par la s’associent afin de lancer plus rapi-
tiennent-elles l’attention de votre tumeur. dement et plus efficacement de
rapport ? P.F. : Prendre en charge toutes ces grandes études académiques.
M.P. : Il existe un axe-phare à études requiert des ressources P.F. : On se rend compte que les
l’Institut Bordet qui porte sur le importantes ? études académiques de qualité
développement de nouveaux médi- M.P. : Nous avons la chance, à l’Ins- nécessitent, outre les recherches
caments anticancéreux ; ces études titut Bordet, de disposer des infras- en laboratoire, de disposer d’excel-
de phase I, II ou III sont menées en tructures nous permettant d’endos- lents cliniciens !
collaboration avec l’industrie phar- ser la responsabilité de promoteur M.P. : Effectivement, il s’agit là
maceutique. Il s’agit là d’une longue (‘sponsor’ en anglais) de grandes des deux pôles majeurs d’un centre
tradition qui existait déjà quand études cliniques. Celles-ci sont en anticancéreux. D’où l’intérêt de dis-
je suis arrivée à Bordet en 1978. effet de plus en plus réglementées, poser de jeunes médecins cliniciens
Aujourd’hui, un grand nombre de dans un souci légitime de protec- bénéficiant d’un temps protégé en
centres anti-cancéreux se sont ajou- tion du patient. L’Unité de Gestion laboratoire. C’est un atout détermi-
tés à cette collaboration. Mais là Administrative de la Recherche nant auquel ‘Les Amis de l’institut
où Bordet souhaite mettre l’accent, prend en charge la gestion bud- Bordet’ sont très attachés. C’est
ce sont les études académiques sur gétaire, légale et contractuelle des dans cet esprit qu’ils ont commencé
de nouvelles thérapies répondant études tandis que la Clinical Trial à financer, à travers des Bourses
à des questions cruciales pour les Support Unit gère tous les aspects ‘Jeunes Talents’, ces mi-temps de
malades et qui n’intéressent pas opérationnels qui y sont liés comme laboratoire, un excellent moyen de
l’industrie. A titre d’exemple, tel par exemple la gestion des bases de préserver la qualité de la recherche
médicament habituellement admi- données. et, finalement, de préparer l‘avenir.
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