NOUVEAUTES Et si on choisissait ensemble ? - Nouveautés romans et documentaires lus et choisis pour vous ! Découvrez les différentes impressions ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
NOUVEAUTES Et si on choisissait ensemble ? Saison 2019-2020 Sélection du 28 mars 2020 Nouveautés romans et documentaires lus et choisis pour vous ! Découvrez les différentes impressions de lecture... Médiathèque Bonlieu Annecy
DOCUMENTAIRES: Corail un trésor à préserver Voilà un documentaire très accessible et richement illustré qui fait le point sur les dernières découvertes concernant l’état des récifs coralliens de la planète. Il s’adresse à un large public afin de le sensibiliser aux risques d’extinction de cette espèce animale. Oui, le corail est un animal marin qui vit en symbiose avec des algues qui le nourrissent et lui donnent ses multiples couleurs mais son blanchissement signifie sa mort… Comment peut-il survivre dans ce que l’on appelle « l’Anthropocène » ? Sous l’effet conjugué du réchauffement de la mer et des pollutions humaines : les récifs coralliens sont en grand danger. Or, le corail permet une riche biodiversité : nombreuses espèces animales et végétales y sont associées (les pêcheurs côtiers en vivent également), protection des côtes en cas de tempêtes (ex : les lagons où se trouvent des herbiers et des mangroves), le sable blanc (si recherché par les touristes !) et qui est issu des déjections des animaux marins venus « brouter » les coraux, le tourisme aquatique débouchant sur une richesse économique, servant d’exemple pour les constructions humaines et même prometteur concernant la recherche médicale pour des affections comme le cancer ou le VIH… Le livre passe en revue tous les dangers que représentent les activités humaines comme la pêche à l’explosif, le réchauffement climatique, le gaz à effet de serre etc… Il envisage des solutions comme le bouturage de corail afin de créer des espèces plus résistantes mais avec le risqué de modifier l’équilibre de la biodiversité. Lu avec grand plaisir ! Maïté S. Les émotions de la terre : des nouveaux mots pour un nouveau monde Glenn Albrecht Prise de tête assurée ! Le sujet est passionnant. Il questionne notre relation au vivant, nos liens intimes avec la Terre, notre perception du monde, monde qui, depuis l’Anthropocène, devient de plus en plus chaud, chaotique (le Covid 19 ne le contredira pas, hélas !). Il décrit les processus qui ont amené les changements biophysiques et sociaux que nous connaissons. Il analyse les réactions émotionnelles, « émotions de la Terre » que nous développons face au changement. Son objectif : nous mobiliser pour qu'advienne une nouvelle ère : le Symbiocène, J’ai souvent été perdue à la lecture de ce livre. Le vocabulaire est totalement nouveau, déroutant ! (un glossaire aide), les concepts vraiment complexes, très nouveaux pour moi.J’aime le sens de ce livre, qui est l’aboutissement d’une vie de recherche pour son auteur, mais ce fut une épreuve « intellectuelle » de le lire ! Martine B.L.
La France des possibles Jean Dumonteil Ce livre traite des communes à travers de multiples sujets : fonctionnement, rôle des maires, finances locales, gestion ... Mais il est surtout consacré aux innovations sociales et territoriales impulsées par certains maires, à leurs actions concrètes. On découvre les spécificités des territoires et également la gestion de certains enjeux contemporains comme le réchauffement climatique avec les différentes catastrophes, l'arrivée de migrants...Les principaux thèmes évoqués concernent la citoyenneté locale, les dépenses publiques, le chômage, la désertification médicale, l'innovation sociale, la réduction des exclusions, la relance des centres villes, la construction de territoires durables et les alliances métropoles et ruralité. On découvre, au travers d'exemples précis, les marges de manœuvre et les champs d'initiatives souvent novateurs des maires.Ce livre permet de connaître les rouages des communes en lien avec l'Etat. Il montre comment peut se réaliser la démocratie participative et ouvre l'horizon sur de nouveaux et nombreux champs d'investigation concrets possibles de la part des maires. .La lecture de ce livre est intéressante pour les citoyens que nous sommes mais aussi pour les associations, pour les employés des collectivités territoriales tout comme pour les éventuels futurs candidats à des élections municipales.. Françoise R.G. On ne m'a pas volé l'Everest Lydia Bradey Alpiniste néo-zélandaise ayant commencé sa carrière dans les années 80 et toujours en activité aujourd'hui comme guide de très haute montagne. Elle a parcouru la planète pour gravir tous les plus hauts sommets, combinant une très bonne technique d'escalade et un style d'ascension rapide, avec peu de matériel et si possible sans oxygène. En 1988 elle prétend avoir atteint seule le sommet de l'Everest mais suite à des tensions avec ses compagnons de cordée ayant choisi d'autres options pendant leur périple à plus de 8000 mètres elle sera violemment attaquée et traitée d'affabulatrice. Elle en restera très marquée, même si l'opinion se retournera quelque peu plus tard et qu'elle atteindra plusieurs fois le sommet ensuite, cette fois sans contestation possible. Ce livre est le récit de sa vie, qu'une amie écrivaine a retranscrit après de nombreux entretiens. Elle y raconte son enfance avec une mère à la forte personnalité qui l'élève seule, son sentiment d'être différente et la révélation qu'a représentée pour elle la découverte de l'alpinisme. Elle explique toutes les difficultés qu'elle a dû surmonter pour imposer ses choix de vie et se faire accepter dans le milieu extrêmement misogyne, en tout cas pendant de nombreuses années, de l'alpinisme international. Elle expose ses luttes, ses doutes mais aussi la richesse de ses rencontres et son amour extrême de la haute montagne qui justifie son existence. Un livre qui expose une réalité peu connue et un beau parcours de vie qui peut inspirer filles, et garçons. Galaxie C.
Génération offensée de la police de la culture à la police de la pensée Caroline Fourest Dans cet essai, l'éditorialiste et réalisatrice, membre de l'équipe de Charlie Hebdo, féministe militante, s'inquiète d'une montée en puissance de groupes intolérants éventuellement violents, se réclamant du multiculturalisme, du combat antiraciste et de la défense d'identités diverses : ethnique,religieuse ou de genre. D'après elle, ces groupes (actifs notamment dans certaines universités américaines et sur les réseaux sociaux) s'estimant seuls légitimes à dénoncer les discriminations des minorités dont ils épousent la cause, pratiquent un quasi terrorisme intellectuel . Ils dénoncent comme "offensants" ou comme "appropriation culturelle" les discours ( conférence,cours), oeuvres (pièce de théâtre), pratiques (yoga) en rapport avec la culture, l'histoire, des groupes qu'ils prétendent défendre. C.Fourest cite des cas précis ( aux Etats-Unis surtout), évoque un refus du dialogue, de la diversité, et s'inquiète de voir se propager à l'Université en France de telles attitudes dogmatiques, en opposition à ce qu'elle défend : l'universalisme, l'ouverture et l'esprit critique. Yves L. On peut ajouter que certes, effectivement, les faits concernent plutôt les intellectuels parisiens, mais l'auteur met le doigt sur un phénomène qui s'étend, doucement, mais insidieusement : la restriction de nos libertés. Je pense, et ce que nous vivons l'atteste, c'est difficile de ne pas réagir et se dire que cela ne nous concerne pas. Peut-être la réponse est-elle pas ENCORE, ou pas nous mais nos ENFANTS ou PETITS ENFANTS... J'ai trouvé ce livre intéressant l Viviane B. Caroline Fourest alerte sur un phénomène de restrictions de libertés insidieux et restreint pour l'instant mais appelé à s'étendre. Françoise R.G . Grandir c'est croire Julia Kristeva, Marie-Rose Moro Pourquoi avons-nous un tel besoin de croire à tout âge de la vie, ici et ailleurs ? Ce livre présente un échange, une réflexion sur le besoin de croire entre Marie-Rose Moro, pédopsychiatre , professeur de psychiatrie et Julia Kristeva, écrivain, psychanalyste et professeur émérite à Paris 7. Leurs réflexions abordent ce sujet sous différents aspects en lien avec la religion, l’histoire, la psychanalyse, les groupes sociaux notamment le monde des adolescents. A travers l’analyse faite le sur lien entre les adolescents et le monde et ce qui fait sens pour eux, je trouve ce livre intéressant pour tous a fin de mieux comprendre le comportement des jeunes, leur rapport avec les adultes. Less références psychanalytiques, religieuses et sociales peuvent donner envie de d’approfondir ce sujet avec d’autres propos. Marie-Laure G.
Ma grande famille Karine Bojs Sur la base de son propre test ADN, Karin BOJS, journaliste scientifique, nous embarque sur les traces de ses lointains ancêtres jusqu’à la nuit des temps. A partir des recherches récentes elle nous emmène sur les différents lieux géographiques mondiaux où on été faites des découvertes fondamentales et recense ainsi les habitats, les ossements, les animaux, les mode de vie, les rituels. Elle nous fait partager ses ressentis et impressions in situ dans ces lieux qu’elle visite , elle décrit et remet en scene « ses ancêtres ». Le récit qui pourrait être une simple trame scientifique objective devient sous sa plume un matériel vivant et personnalisé qui peu à peu nous accroche on est embarqué! On veut connaître la suite. On s’ attache à «nos ancêtres » ou à ceux que l’on imagine l’être puisqu’il apparait que nous sommes issus de groupes et de croisements très divers. La force de ce livre est aussi d’aider à prendre conscience de tout cela de façon extrêmement concrète via L’ADN. Le livre est très vivant avec un souffle parfois poétique quand elle décrit les paysages qui se déroulent sous les yeux de nos ancêtres, leurs forces et leurs beautés.Nous aussi , nous regardons éblouis la terre se modifier , l’herbe apparaître sous la glace , puis les arbres comme dans un film. Cela donne une représentation extrêmement vivante et humaine de la formation de la terre. Son livre est très complet , sans nous lasser et nous fatiguer nous apprenons énormément de choses dans des registres très divers :différentes peuplades, cultures ,pratiques de chasses, habilité différentes selon les groupes et les époques avec des régressions possible, influence de la chasse.. C est donc un ouvrage sérieux mais absolument pas ennuyeux. Je l ‘ai trouvé passionnant et j’ai eu beaucoup de plaisir à le lire par étapes pour savoir comme dans un feuilleton la suite de l histoire… Mais cette histoire n’est pas n’importe laquelle ! c’est la grande histoire de notre humanité et de notre planète. En cette période de réchauffement climatique ce livre est particulièrement d’actualité car nous y découvrons les différents mutations incessantes de la terre et la nécessité pour l’homme de s’y adapter ou son impossibilité selon sa situation géographique au moment des bouleversements ;Cela nous permet peut-être de relativiser notre histoire dans le vaste cycle du temps . c’est un magnifique voyage dans le temps et dans l’espace ! Catherine T. PMA-GPA sous X Nathalie Lancelin Huin L'auteur, psychologue spécialisée en périnatalité, veut éclairer au travers de son expérience les problèmes que posent la Procréation médicalement Assistée, la Grossesse Pour Autrui, et la naissance sous X. Elle s'attache à montrer les problématiques de ces pratiques de plus en plus répandues, en tout cas pour les deux premières, en s'efforçant de montrer les points de vue de tous les intervenants, et surtout en ne perdant pas de vue l'intérêt des enfants qui en sont issus. Elle y réussit bien à mon avis, le propos est nuancé, il permet de se faire une idée des enjeux et des attentes divers et souvent contradictoires. Elle s'efforce de ne pas donner de leçons mais veut aussi alerter sur les dangers psychologiques pour les enfants et les parents, et nous pousser à nous interroger sur les limites à poser à ces pratiques. Elle nous rappelle que ce n'est pas parce qu'une technique existe qu'elle doit être utilisée sans frein, que l'être humain ne peut pas entièrement soumettre la nature à ses désirs, et qu'il y a un prix à payer à le tenter. Ce livre aborde donc un sujet brûlant et y apporte un éclairage intéressant. Galaxie C.
Cet essai de James Baldwin relate les meurtres dans l'indifférence générale de 28 enfants Africano-Américains pauvres, de 7 à 17 ans , entre 1979 et 1981 à Atlanta ,capitale raciste et bigote de l'état de Géorgie . Un certain Wayne William, Africain-Américain lui aussi,est reconnu coupable de deux autres meurtres d'adultes perpétrés à la même époque, à l'issu d'un procès sans preuves laissant largement planer qu'il est également l'auteur des meurtres des enfants.L'opinion publique satisfaite a un coupable. James Baldwin reprend l'enquête sans conclure. A travers ces évènements et le simulacre de procès, l'auteur analyse l'histoire de l'Amérique que les Blancs ne veulent pas voir (pas plus que l'élimination des Amérindiens), du racisme (particulièrement ancré dans cet état du Sud ), de la difficulté d'intégration des populations d'origine Africaine, maintenues dans la pauvreté, l'économie qui prime sur tout, la soi-disant suprématie des colons blancs (en Géorgie beaucoup de condamnés Britanniques ...) et de leurs descendants, l'effet hypocrite et délétère des religions , y compris celle des armes. Cet essai au style clair, concret, indispensable, qui se lit comme un roman, enfin réédité (1985), est d'une actualité malheureusement intemporelle. "Car s'il est difficile de se libérer des stigmates de la négritude, il est évidemment aussi difficile de survivre aux illusions de la blancheur" Dommage que le titre ne soit pas plus attirant , ni plus en rapport avec le contenu. Claire C. Pourquoi les paysans vont sauver le monde Sylvie Brunel Géographe, ancienne présidente d'Action contre la faim,S ; Brunel enseigne à la Sorbonne. Cet ouvrage pose la principale question d'un avenir dans un monde où la nourriture est de plus en plus stratégique? En 2050 le monde sera de plus en plus urbain plus des 2/3 de la population vivra en ville et il faudra nourrir 10 milliards de personnes. Cela serait possible car la SAU (la surface agricole utile) est disponible, et les paysans, qui nous nourrissent, ont les solutions et savent comment répondre au défi du développement durable. Aussi, la troisième révolutionnaire agricole doit-elle s'adapter aux nouvelles exigences économiques. Avec cet ouvrage, se présentant comme une thèse, l'auteure spécialiste des questions de développement, montre, avec des exemples précis et beaucoup de connaissances, que l'avenir est possible dans un monde où la nourriture est de plus en plus stratégique. Aussi, la 3ème révolution agricole doit concilier, l'écologie et l'astronomie. L'économie et le social. La ferme et la firme. Un ouvrage très intéressant qui bouscule. Nourrir la planète c'est possible ! Hélène V.
Qu'est-ce qu'une plante ? Essai sur la vie végétale Florence Burgat L'auteur, philosophe, se penche sur le monde végétal afin de proposer une phénoménologie originale de la plante. A l'heure des discours anthropomorphes qui attribuent à la plante des sentiments, la philosophe critique ouvertement ce "règne de l'indistinction". La question de la mort est un fil conducteur de sa démonstration. Si les humains et les animaux ont une vie et une existence finie -on nait et on meurt-, il en est tout autrement pour les plantes . Elles peuvent sembler mortes mais une vie continue sous terre. Il y a une immortalité potentielle des plantes. La vie végétale ne relève pas du métabolisme et elle continuera même lorsque les humains et les animaux auront disparu. Cet essai très documenté et référencé permet de clarifier les choses en se penchant sur ce qui peut distinguer les différentes formes de vie. Marie F. Dénouer les nœuds sociopsychiques : quand le passé agit en nous Vincent de Gauléjac Vincent de Gaulejac, professeur émérite à l’Université de Paris, président du Réseau international de sociologie clinique est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages. J’ai fait beaucoup d’efforts pour essayer d’appréhender un livre très ”professionnel”. Dans son introduction intitulée ”Pour une clinique de l’historicité ”, l’auteur indique que ”le récit de vie des gens peut devenir un outil clinique favorisant tout à la fois la prise de conscience, la compréhension des conflits vécus et la résolution des problèmes existentiels”. Il annonce les deux parties de son ouvrage : dans la première partie il va illustrer cette ”clinique de l’historicité" à partir de différents exemples ; dans une deuxième partie, il entend explorer les interférences entre l’histoire passée, l’histoire vécue, l’histoire racontée, l’histoire qui s’invente chaque jour. Le première partie touche plutôt à la psychologie, la deuxième à la sociologie, l’ouvrage ayant pour objet de croiser les deux domaines pour ”dénouer les noeuds sociopsychiques”. « La clinique de l’historicité rejoint pour une part ce qu’il est convenu d’appeler la psychogénéalogie” L’auteur évoque à ce sujet Ann Ancelin Schutzenberger qu’il a eu la chance de côtoyer, et qui a popularisé les fondements de la psychogénéalogie dans son livre Aïe mes aïeux ! de 1988. Pour faire court, disons qu’il s’agit de ”nettoyer son passé” pour trouver ”un futur porteur”. Voilà ! Alors, s’il est intéressant de prendre connaissances des exemples donnés qui se lisent facilement (les mères de Djihadistes …) la lecture et la compréhension globale de l’ouvrage me semble nécessiter de bonnes connaissances de tous ces domaines. Ce ne me semble pas être un ouvrage de vulgarisation, et peut intéresser des professionnels. Madeleine C.
ROMANS L'Annexe Catherine Mavrikakis Anna la narratrice est agente secrète. Quand elle n'est pas en mission, elle se se rend régulièrement à Amsterdam visiter l'annexe dans laquelle Anne Frank et sa famille se sont cachées.En sortant d'une de ses visites elle s'aperçoit qu'elle est suivie ; elle est alors exfiltrée et cachée dans une maison de protection. Dans cette « nnexe » gérée par Célestino, elle rencontre d'autres agents exfiltrés comme elle ets'engage une joute littéraire avec Célestino... Tout au long du récit il y a un fort parallèle avec « le journal » d'Anne Frank. C'est omniprésent. Le récit est également enrichi de références littéraires. J'en ai compté 46 (des romans principalement). Anna vit sa réclusion et s'en échappe à travers la littérature. Toute situation, toute personne et même tout animal convoquent inévitablement une œuvre. . J'ai été intriguée et séduite par ce roman qui se lit très bien surtout si on s'amuse à noter toutes les œuvres citées. J'ai d'abord pensé qu'il s'agissait d'un roman d'espionnage mais l'éditeur, Sabine Wespieser, ne propose pas ce type de roman. Puis, j'ai cru qu'Anna était dans un délire (type "Shutter Island" de Dennis Lehane). J'ai aussi imaginé qu'il pourrait s'agir d'un jeu vidéo littéraire ou d'un jeu de rôle. Mais, rien de tout cela… Même si l'intrigue n'est pas crédible (l'auteur ne s'applique pas à la rendre vraisemblable), l'important n'est pas là. J'y ai vu un hommage à la littérature, aux œuvres et à leurs personnages, qui aident à vivre même dans l'enfermement et à s'en échapper. Michelle C. Le Champ Robert Seethaler L’écrivain autrichien signe un splendide roman polyphonique qui parle de l’existence – depuis le cimetière. Si les morts se mettaient à parler, de quoi discuteraient-ils ? De la vie, évidemment. Cette réponse en forme de pari, Robert Seethaler en fait le cœur de son nouveau roman, Le Champ – titre aussi bref qu’il nous emporte loin. « Le champ » est en effet le nom employé par les gens de la petite ville (fictive) de Paulstadt pour désigner l’ancien cimetière un endroit calme, presque à l’abandon, mais où, à l’écart de l’animation citadine, bruissent des voix parfaitement audibles pour qui sait les entendre. C’est le cas de « l’homme » que l’on découvre dans le premier chapitre, un être sans nom, universel, qui aime venir s’asseoir « sur un banc sous un bouleau tordu » et qui, dans le silence de son imagination, donne voix aux défunts.Si l’on s’attend à un livre triste, on en est pour ses frais. En vingt-neuf chapitres d’inégale longueur – de deux simples mots (mais quels mots !) à une vingtaine de pages –, chacun consacré à une personne ayant vécu à Paulstadt depuis la fin de la seconde guerre mondiale, Seethaler fait revivre des existences, dévoile leurs faces cachées, exprime des espoirs, des regrets, des joies. Si bien qu’on a parfois l’impression de regarder tous ces destins par le trou d’une serrure : celle de la porte d’un paradis sans Dieu. Pierre Deshusses
Il est des hommes qui se perdront toujours Rebecca Lighieri Ici, il s'agit d'un roman fort ! Le narrateur, très beau tout comme sa soeur, est un enfant maltraité dans les quartiers du nord de Marseille. Leur tortionnaire, leur père Karl, belge qui a atterri à Marseille avec sa femme kabyle, faible mais aimante, ne pense qu'à la drogue et à faire faire des castings à ses deux aînés pour qu'ils lui rapportent de l'argent. Mais le souffre-douleur, dans cette famille, c'est le petit troisième, un enfant qui a eu la malchance de naître souffreteux, disgracié et malingre. Au fil des pages, ils grandissent, aiment d'amour et d'amitié, avec des petits boulots, du sexe, de la haine.... On sent bien que le drame gronde et on est en empathie avec Karel, Hendricka et Mohand. Un roman qu'on prend et qu'on ne quitte plus jusqu'au dénouement. Je recommande vivement ! Viviane B. C'est un livre qui démarre fort et qui nous entraîne . Très émouvante la détresse de ces enfants terrorisés par leur père, ses violences liées à la drogue et ses maltraitances la vie dans les quartiers pauvres de Marseille , les exclus , le soutien des gitans tout proches avec qui ils découvriront qu'ils ont un lien . Des drames se nouent , des vies qui se construisent tant bien que mal , sans aide parentale. Ce livre se lit d'une traite . Fabienne B. L'invité des Médicis Carole Dagher Novembre 1613, Fakhreddine II, prince du Liban, émir des Druzes, chef des Maan, fuit son pays envahi par les Ottomans et se réfugie à Florence à la cour des Medicis pour demander de l'aide en levant une armée européenne. Cet homme,raffiné, fondateur du Liban, brillant militaire et stratège, découvre une autre culture tellement différente de la sienne, l'univers des artistes, la puissance des guildes et l'amour d'une belle italienne.... Tout au long de ce récit puissant et documenté, l'auteur va se mettre dans la peau de Fakhreddine. Elle nous fait vivre sa découverte de Florence, de la Renaissance italienne, au travers de la peinture, de la sculpture, de l'orfèvrerie, de l'astronomie avec Michel Ange, Botticelli, Galilée et tant d'autres artistes. Fakhreddine II venu en Italie pour quelques mois seulement, séjournera 5 ans à Florence. Cinq années qui vont le métamorphoser et changer le cours de son histoire. Un très beau roman tant sur le plan historique que littéraire. Une très belle écriture, fluide, et un récit passionnant. Un coup de cœur Rosanne O.
La Laitière de Bengalore Shoban Narayan De retour en Inde après vingt ans aux Etats-Unis, la narratrice et sa famille retrouvent des traditions oubliées. Au centre de celles- ci, la vache, porteuse de valeurs pratiques et symboliques. Bien plus qu'un animal. Le récit hésite entre des scènes aussi drôles que révélatrices et un savoir encyclopédique presque encombrant. Un portrait vécu de l'Inde actuelle. Une lecture qui vous fera passer un bon moment. Un parfum de corruption Liu Zhenyu Une chronique de la Chine contemporaine. Des histoires de corruption qui s'entremêlent. Réflexion sur le pouvoir et la corruption et les dérives. L'auteur est un bon conteur, on lit ce livre comme une série d'histoires, de contes satiriques. Une difficulté toutefois est de se dans les noms des personnages. Un bon livre ! Annie C. Rien dans la nuit que des fantômes Chanelle Benz Billie, métis, la trentaine passée, retourne vivre dans la cabane, que son père habitait dans le delta du Mississippi. Son père est mort dans cet endroit alors qu’elle avait 4 ans et qu’elle séjournait chez lui, il y a plus de trente ans en 1972, Elle renoue avec son oncle Dee et sa cousine Lola ainsi qu'avec ses voisins les Mac Gee. Ce lieu est perdu en pleine nature, elle est effrayée de s’y retrouver seule. Son père Cliff était un poète noir célèbre et combattait pour les droits civiques des afro-américains aux Etats-Unis et en particulier dans l'état du Mississippi. Alors que la ségrégation venait d’être abolie, des milices blanches et le Ku Klux Klan continuaient de sévir. Elle va enquêter pour connaître les causes de la mort de son père ,accidentelle selon la police. C'est vital pour elle. Mais les vieux démons sont toujours là qui veillent, tapis dans l'ombre,prêts à s'abattre sur les personnes en quête de vérité....C'est le le premier roman de cette jeune britannique d'origine antiguaise qui vit et enseigne à Memphis. Très plaisant à lire. Beau style imagé et du suspense ! Fabienne G
Turbulences David Szalay Ce court roman raconte un épisode déterminant dans la vie de douze personnages à travers le monde, en douze chapitres portant le nom du vol d'avion que chacun est amené à emprunter à un moment du récit le concernant. Leurs destins apparemment très différents sont en fait liés, chaque personnage passant le relais au suivant au hasard d'une rencontre. Après avoir ainsi parcouru la planète,on s'aperçoit d'ailleurs que l'on revient à notre point de départ, comme un signe de la chaîne qui relie tous les êtres humains.Le livre est fort, chaque récit nous plonge avec une grande économie de moyens mais beaucoup de sensibilité au cœur des problèmes existentiels, les turbulences du titre, que ce soit les problèmes familiaux, les maladies, les deuils, l'amour, les choix de vie déterminants …Ce roman qui se lit facilement prend évidemment une résonance particulière au vu des événements actuels. Galaxie C, J’aime les aéroports, ces lieux laids, hors temps, hors lieu même, et surtout plein d’ennui créatif où l’on a rien d’autre à faire qu’à regarder, imaginer la vie de ceux qui par hasard des voyages se trouvent devant nous! C’est ce que fait Szalay, façon marabout, bout de ficelle, selle de .. ! Lors d’un grand tour de manège mondial aéroporté, il nous donne à voir des moments de vie d’êtres, aimables ou pas, qui nous ressemblent ou pas. Et même si cela semble banal, chaque récit nous questionne à sa façon sur les désordres, les turbulences de nos vies. Cela semble futile, superficiel, mais ça ne l’est pas tant. Rien de magistral, ni d’intense, au contraire, plutôt une humilité, une inquiétude à écrire leurs ou nos vies sous une forme littéraire en apparence légère ! Martine BL
Vous pouvez aussi lire