OFFICE NATIONAL DES FORÊTS - Agence départementale de Haute-Savoie - SM3A
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OFFICE NATIONAL DES FORÊTS 0 Agence départementale de Haute-Savoie SM3A Elaboration d’un contrat de territoire des espaces alluviaux du bassin versant de l’Arve RESULTATS DES INVENTAIRES HABITATS-FAUNE-FLORE Etat des lieux 2017 u Giffre de Samoëns à Taninges Site du Giffre : Plaine alluviale
Sommaire 1. Introduction .................................................................................................................. 3 2. Méthodologie des inventaires ..................................................................................... 5 2.1. Protocole de la cartographie de la végétation .......................................................... 5 Travail de pré-cartographie ............................................................................................ 5 Prospections de terrain................................................................................................... 5 Les données SIG............................................................................................................ 6 2.2. Protocole de l’inventaire flore .................................................................................. 9 Sur le terrain................................................................................................................... 9 1 Méthodologie .................................................................................................................. 9 2.3 Protocole amphibiens (application sur l’ensemble de la plaine alluviale) ................10 Protocole amphibiens ....................................................................................................10 2.4 Protocole avifaune (application sur l’ensemble de la plaine alluviale) .....................11 2.5 Protocole chiroptères (application sur l’ensemble de la plaine alluviale) .................12 Les limites de l’étude .....................................................................................................13 2.6 Protocole écrevisses à pattes blanches (application sur l’ensemble de la plaine alluviale) ...........................................................................................................................14 Recueil des données historiques ...................................................................................14 La prospection de terrain ...............................................................................................16 Limites de l’étude ..........................................................................................................17 2.7 Protocole orthoptères (application sur l’ensemble de la plaine alluviale) ................17 Les points de suivis .......................................................................................................17 La prospection de terrain ...............................................................................................17 Référence taxonomique ................................................................................................18 2.8 Protocole odonates (application sur l’ensemble de la plaine alluviale) ........................18 Période d'intervention et conditions météorologiques ....................................................19 Difficultés rencontrées ...................................................................................................19 3. Etat de référence de la faune et de la flore sur le Giffre ...........................................20 3.1. Etat de référence des habitats ................................................................................20 3.1.1. Présentation générale des milieux naturels .....................................................20 3.1.2. Descriptions de quelques habitats emblématiques ..........................................23 3.2. Etat de référence de la flore ...................................................................................28 3.2.1. Présentation générale de la flore protégée de la plaine alluviale du Giffre .......28 3.2.2. Présentation des espèces patrimoniales possédant un statut préoccupant .....28 3.2.3. Les essences végétales envahissantes...........................................................31 3.3. Etat de référence des amphibiens ..........................................................................31 3.4. Etat de référence de l’avifaune ...............................................................................33 3.5. Etat de référence des chiroptères...........................................................................34
3.6. Etat de référence des orthoptères ..........................................................................36 3.7. Etat de référence de l’Ecrevisses à pattes blanches...............................................37 3.8. Etat de référence des odonates..............................................................................38 3.9. Synthèse espèces et milieux d’intérêts par secteur du Giffre..................................40 2
1. Introduction En 2015, le SM3A a engagé une démarche d’élaboration d’un contrat de territoire Espaces Naturels Sensibles (ENS) pour les espaces alluviaux du bassin versant de l’Arve avec le Conseil Départemental de Haute-Savoie. Ces deux organismes partagent des objectifs communs : - Gestion et restauration des espaces naturels alluviaux - Valorisation des sites alluviaux - Amélioration des connaissances de ces sites afin de définir des actions de restauration et de gestion 3 - Poursuite des actions d’éducation à l’environnement Pour établir le diagnostic initial des sites, le SM3A a confié, en juin 2016, une prestation d’un an à l’Office national des forêts (ONF). Cette étude avait pour objectif d’apporter une connaissance approfondie des sites grâce à des inventaires préalables sur divers cours d’eau du bassin versant qui ont été traités de manière séparée. Les résultats et diagnostics en découlant sont présentés, pour l’Arve, dans le présent rapport. Ils permettront de déterminer les périmètres des sites à inscrire au contrat de territoire et d’engager la réflexion sur les mesures de gestion/restauration à engager (étapes ultérieures prévues pour la deuxième partie de l’année 2017). Cette étude sera suivie de la rédaction de plans de gestion. Les inventaires nécessaires à l’élaboration des diagnostics faune / flore / habitats se sont étalés sur la période de juin 2016 (date de la notification du marché) au mois de mai 2017. Ce diagnostic traite de la plaine alluviale du Giffre, de Samoëns à Taninges. De 46 km de longueur, le Giffre prend ses sources dans le cirque du Bout du monde, à 1 080 m d'altitude, près du Cirque du Fer-à-Cheval, au pied du Mont Ruan. Il rejoint l'Arve, dont il est le principal affluent, après Marignier, à 460 m d'altitude. C'est le dernier cours d'eau préalpin à proposer des secteurs en tresses très développés. D'une superficie de 455 km², le bassin versant topographique du Giffre s'étend sur la totalité des cantons de Samoëns et Taninges, sur les communes d'Onnion, La Tour et St Jeoire du canton de St Jeoire, Chatillon sur Cluses et St Sigismond du canton de Cluses et Marignier du canton de Bonneville. Le bassin versant du Giffre s’étale sur une grande amplitude altitudinale, de 450 m à 3 050 m. Le Giffre alluvial se caractérise par plusieurs espaces de mobilité ou de divagation intéressants (environ 14 % du linéaire entre les Gorges des Tines et Taninges) avec un lit en tresse dont la largeur maximale est de 205 m, pour une largeur minimale de 17 m en sortie de digues. Il s’agit de la dernière rivière à fonctionnement en tresse dans les Alpes du Nord. Ces secteurs constituent des champs naturels d’expansion des crues favorables au stockage de l’eau lors des épisodes de crues et également à l’implantation de cortèges floristiques remarquables. De ce fait, ils sont considérés comme des zones humides d’intérêts faunistique, floristique et hydrologique forts. Ces différentes fonctions et caractéristiques leur confèrent un intérêt départemental prononcé. L’ensemble de la surface d’étude (soit 432 ha) a été prospecté de manière détaillée : les habitats ont été cartographiés et les inventaires floristiques et faunistiques ont été réalisés (voir carte ci-après).
4 Carte du périmètre d’étude ENS de la plaine alluviale du Giffre Le présent document est extrait du diagnostic écologique global. Il se déroule de la manière suivante : - Tout d’abord, une présentation détaillée des méthodes d’inventaires est faite afin de comprendre comment les résultats ont été obtenus et les limites associées à ces méthodes. - Puis, à partir des résultats des inventaires, l’état de référence des habitats et de la faune et la flore patrimoniale est décrit. Il est à noter que ce document est une version de travail du diagnostic écologique, qui sera intégré au futur CTENS. A noter : Les données portant sur la commune de Samoëns sont aujourd’hui partielles, les investigations ayant été interrompues sur demande de la mairie durant l’été 2016. Les données sur cette commune sont partielles : les cartographies des habitats ont été produites, à partir de données restreintes relevant essentiellement de données bibliographiques (Cf. bibliographie en annexes).
2. Méthodologie des inventaires 2.1. Protocole de la cartographie de la végétation Travail de pré-cartographie Une première phase de pré-cartographie au 1 : 10 000 a été réalisée afin d’optimiser les phases de terrain. Certains milieux étant parfois difficiles à repérer par orthophotographie (exemple 5 de milieux herbacés pouvant régulièrement apparaitre sur de nouveaux bancs de graviers), plusieurs fonds aériens ont été utilisés (système de stratification) : Orthophotographies Fonds aériens en ligne : google- earth, bing-map Cartographies IGN L’illustration ci-contre est un extrait de pré- cartographie réalisé sur l’un des périmètres de l’étude globale. Prospections de terrain Périodes de prospection : Les premiers passages ont été effectués fin juin 2016, puis l’essentiel des terrains ont été réalisés en juillet et août 2016, puis mai 2017 par Alexandre Maccaud. Méthodologie Les habitats sont identifiés grâce à des relevés phytosociologiques compatibles avec l’approche sigmatiste (approche synusiale de la réflexion in situ, et traduction des relevés suivant les protocoles sigmatistes : associations végétales et espèces indicatrices). Des listes floristiques (carrés de végétation de taille variable, avec coefficients d’abondance-dominance)
ont été réalisées sur des zones écologiquement homogènes, puis ces listes ont permis d’analyser les types de communautés végétales. Les relevés, ont été localisés par GPS et ont été transcrits sous forme de points sur une couche SIG. Une fois ces habitats déterminés et caractérisés, ceux-ci ont été cartographiés, avec différentes échelles de cartographies suivant les secteurs : 1 : 10 000e hors des zones de prospection détaillées 6 1 : 5 000, avec ponctuellement des L’utilisation de cartes papiers avec photographies zooms au 1 : 1 000ème afin de aériennes et d’un GPS (Logiciel IGis) a permis de garantir une qualité d’analyse optimale réduire les erreurs de repérage lors des relevés de terrain. Le dernier référentiel du CBNA (catalogue de la végétation de Rhône-Alpes, 2016) a été utilisé comme référence nomenclaturale, notamment pour les correspondances phytosociologiques et les codes utilisés (EUNIS et Natura 2000 notamment). Notons cependant que les noms français utilisés dans les rendus cartographiques sont inspirés du référentiel mais ont été adaptés pour répondre au mieux aux enjeux et au niveau de précision de l’étude. Limites du protocole d’inventaire des habitats Ces inventaires ont démarré de façon tardive, avec des délais courts (1ers rendus cartographiques prévus en automne 2016) et des surfaces très importantes. La période d’été engendre la perte de quelques espèces, plus précoces, d’où un retour en 2017 sur certains secteurs. La surface de l’étude a limité le niveau de précision. - des difficultés à réaliser des relevés de végétation complets (niveau de précision restant le plus souvent à l’alliance phytosociologique, sans descendre au niveau de l’association végétale, très précises mais nécessitant des relevés optimaux) - Une cartographie parfois réalisée par photo-interprétation sur certaines parcelles (essentiellement en dehors des zones de prospection détaillée), par extrapolation des habitats contigus cartographiés sur le terrain. L’échelle de cartographie sur ces secteurs est restée au 1:10 000ème. Les données SIG Les champs déterminants pour l’étude sont remplis (code corine 1, code eunis 1, code N2000 1, atteintes). Le niveau de précision du remplissage des champs (atteintes, remarques, etc.) est plus important pour les habitats d’intérêt communautaire.
7 Première partie de la table attributaire de la couche habitat Deuxième partie de la table attributaire de la couche habitat
Champs Format Renseignement par type d'habitat Référenciel Id_1 Nombre (7) - - Tout habitat Catalogue de la végétation de Rhône- Alpes, 2016, mais adaptée au réalité de nom_fran_1 Caractère (100) terrain pour plus de précision Tout habitat Catalogue de la végétation de Rhône- Alpes, 2016, mais adaptée au réalité de nom_fran_2 Caractère (100) terrain pour plus de précision Tout habitat Catalogue de la végétation de Rhône- Alpes, 2016, mais adaptée au réalité de nom_fran_3 Caractère (100) terrain pour plus de précision Tout habitat Catalogue de la végétation de Rhône- Alpes, 2016, mais adaptée au réalité de phyto_1 Caractère (100) terrain pour plus de précision 8 pourcen_1 Caractère (100) Tout habitat - Tout habitat Catalogue de la végétation de Rhône- Alpes, 2016, mais adaptée au réalité de phyto_2 Caractère (100) terrain pour plus de précision pourcen_2 Nombre (2) Tout habitat - Tout habitat Catalogue de la végétation de Rhône- Alpes, 2016, mais adaptée au réalité de phyto_3 Caractère (100) terrain pour plus de précision pourcen_3 Nombre (2) Tout habitat - code_co_1 Caractère (100) Tout habitat Corine Biotopes code_co_2 Caractère (100) Tout habitat Corine Biotopes code_co_3 Caractère (100) Tout habitat Corine Biotopes code_eu_1 Caractère (100) Tout habitat Code Eunis code_eu_2 Caractère (100) Tout habitat Code Eunis code_eu_3 Caractère (100) Tout habitat Code Eunis Habitat d'intérêt uniquement Cahier d'ahbitat (habitat élémentaire), N2000_1 Caractère (10) EUR 15/2 Habitat d'intérêt uniquement Cahier d'ahbitat (habitat élémentaire), N2000_2 Caractère (10) EUR 15/2 Habitat d'intérêt uniquement Cahier d'ahbitat (habitat élémentaire), N2000_3 Caractère (10) EUR 15/2 int_2000_1 Caractère (1) Habitat d'intérêt uniquement "0", "c", "p", "r" int_2000_2 Caractère (1) Habitat d'intérêt uniquement "0", "c", "p", "r" int_2000_3 Caractère (1) Habitat d'intérêt uniquement "0", "c", "p", "r" atteinte_1 Caractère (50) Habitat d'intérêt uniquement Référentiel libre atteinte_2 Caractère (50) Habitat d'intérêt uniquement Référentiel libre pratique Caractère (20) Habitat d'intérêt uniquement Référentiel libre Habitat d'intérêt uniquement Référentiel libre sylvofacie Caractère (50) Habitat d'intérêt uniquement Bon, moyen, mauvais que pour les sites Etat_cons Caractère (30) vérifiés sur le terrain Habitat d'intérêt uniquement Bon, moyen, mauvais que pour les sites typ_floris Caractère (10) vérifiés sur le terrain remarque Caractère (200) Champ libre surface_ha Nombre (10) - - auteur_dat Caractère (20) Première lettre du prénom, "structure, année" echelle_te Caractère (20) 1nom mois et année : 10000 de type "1:10000 Zone_humid Caractère (20) Tout habitat Oui , non variable Description des champs de la table attributaire Habitat
2.2. Protocole de l’inventaire flore Le cahier des charges du maitre d’ouvrage recommandait des recherches de flore protégée « à l’opportunité » des campagnes de terrain menées pour la cartographie des habitats. La méthodologie finalement suivie par le bureau d’étude est présentée ci-après. Sur le terrain Les zones accessibles ont été parcourues, afin d'échantillonner tous les milieux potentiels. Par exemple, lorsqu'il y avait une plantation d'épicéa avec une végétation uniforme, un ou deux passages ont suffi. 9 Il a été relevé les espèces végétales patrimoniale de manière précise (et certaines animales, pour transmission aux autres naturalistes) sur toute la zone. Pour les essences végétales invasives, aucun état des lieux précis n’a été entrepris. Cependant, certaines stations ont été notées lorsque rencontrées sur le terrain lors des inventaires. L’inventaire a eu lieu le 11.08.2016. Méthodologie - Pour les sites très bien connus par Denis Jordan, botaniste, recherche directe des emplacements des espèces patrimoniales - Pour les autres sites, parcours en cherchant les habitats pouvant accueillir des espèces protégées ou patrimoniales, en faisant référence à la base de données naturalistes (BDN) pour les emplacements des précédentes observations. A noter que pour le Giffre le parcours des bancs de gravier du lit a été privilégié (la forêt alluviale n'était pas intéressante) Sur le terrain, le relevé des espèces patrimoniales (y compris faune et arbres remarquables) ont été réalisé par des points, lignes ou éventuellement des surfaces (lorsque aucun des deux n'était déterminable) avec le nombre de pieds et des commentaires (évolution de la population si D. Jordan l'avait suivie, état de conservation...). Le pointage de l'emplacement de plantes patrimoniales déjà relevées par Denis Jordan1 mais non retrouvées (disparues ou à revoir au printemps), ainsi que des habitats où des espèces rares ont été à nouveau recherchées au printemps sont mentionnées si besoin. Le traitement des données SIG (correction des fautes de frappes, ajout du statut patrimonial et du nom français) et la saisie des relevés d'espèces ont été réalisés par l’ONF. 1 Botaniste Haut Savoyard ayant une très grande connaissance du territoire depuis plusieurs dizaines d’années et faisant partie du groupement de l’étude.
10 Table attributaire flore 2.3 Protocole amphibiens (application sur l’ensemble de la plaine alluviale) Protocole amphibiens Les sites ont été parcourus les jours ensoleillés pour augmenter les chances de rencontre du Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata). Les déplacements se sont fait par une marche lente entre les mois de juin et août. Chaque amphibien ou site potentiellement propice à leur reproduction ont été répertoriés à l'aide d'un GPS etrex 10. Des photos des individus ont été prises autant que possible. Les informations importantes comme le stade de développement (pontes, têtard, larves, jeunes ou adulte) sont spécifiées dans les colonnes de la table attributaire faune. Une attention particulière a été portée sur les zones humides typiques (ornière, ruisseau, mare, flaque, prairie humide, bord d'étang, bord de cours d'eau, bassins). Le temps de prospection étant limité par les délais très courts, il n’a pas été possible de systématiser la prise de photos des ventres de sonneurs à ventre jaune car ceux-ci se cachent rapidement et leur manipulation demande des actions spécifiques de capture chronophages. De plus, le dérangement occasionné est important. Cette manipulation pourra être effectuée au printemps si nécessaire par exemple pour un suivi Capture-Mark-Recapture (CMR).
Les inventaires ont eu lieu le 04.08.2016, le 14.03.2017, le 20.03.2017, le 24.03.2017. 11 Table attributaire pour la couche SIG amphibiens 2.4 Protocole avifaune (application sur l’ensemble de la plaine alluviale) L’inventaire avifaune ne concerne que le recensement d’espèces patrimoniales. Pour ce secteur, la méthodologie de l’IPA (Indice ponctuel d’abondance) a été adoptée. Les milieux d’intérêts (grèves, vieilles futaies, affluents…) ont systématiquement été prospectés. La zone d’étude s’étale sur plus de 14km linéaires le long du Giffre. Le site a donc été découpé en tronçons (voir cartographie des IPA en annexe). L’Indice Ponctuel d’Abondance consiste pour un observateur à rester immobile pendant une durée déterminée pendant plusieurs minutes (5 à 20 minutes) et à noter tous les contacts avec les oiseaux d’intérêt (sonores et visuels). Les points d’écoutes sont disposés de manière à ce que les surfaces suivies ne se superposent pas. Par conséquent, il est nécessaire de maintenir une distance minimum de 300m entre les points d’écoutes. En effet, la distance de détectabilité du chant des espèces varie en fonction des espèces : elle peut être de 300 mètres et plus pour des espèces comme les pics, et d’environ une centaine de mètres pour la plupart des passereaux. La méthode permet de déterminer les espèces présentes dans une zone donnée et leur densité dans cette zone. Les IPA peuvent être convertis en densité « D» (nombre d’individus par unité de surface, conventionnellement fixée à 10 ha) selon l’équation : D = I.P.A. x C. «C» est un coefficient de conversion spécifique à chaque espèce.
Après un premier passage à pieds, un second passage à vtt a été effectué pour approfondir la prospection sur les grèves alluviales, permettant un déplacement plus rapide entre chaque zone d’observation. Les inventaires ont eu lieu les 03.08.2016, 04.08.2016, 09.08.2016, 11.08.2016, le 22.08.2016 et le 30.04.2017. 2.5 Protocole chiroptères (application sur l’ensemble de la plaine alluviale) 12 L’inventaire chiroptères est avant tout un inventaire passif, via des stations d’écoute réparties sur tout le linéaire, afin que chaque zone bénéficie d’une soirée d’écoutes (voir cartographie des stations d’écoutes des chiroptères en annexe). Les appareils (Batloggers et D500x) ont été positionnés en bordure du Giffre, en lisière ou à côté d’un plan d’eau. 4 soirées de détection ultrasons ont eu lieu. A chaque soirée d’inventaires, 3 stations d’écoutes enregistraient de 21h30 à 4h30 du matin les ultrasons des chauves-souris qui passaient dans un rayon de 20 mètres de l’appareil. Un inventaire a été réalisé fin juin, le deuxième passage a été effectué mi-juillet et fin juillet et le dernier passage a eu lieu mi-août. Photo 1 : D500X installés sur la station 2 le 29.06.2017 (à gauche) Photo 2 Batlogger sur la station n°1 le 29.06.2017 (à droite) Les données ont ensuite été traitées via le logiciel SonoChiro pour établir une première liste d’espèces par station d’écoutes. Celui-ci ne détermine cependant pas les espèces difficiles (les Myotis). Ces sons sont analysés informatiquement via un autre logiciel qui se nomme Batsound 4.1.
L’interface de Batsound présente les sons sous la forme d’oscillogramme et de spectrogramme, les deux formes retranscrites étant importantes pour la détermination des espèces. On mesure : l’interpulse, afin de placer un ensemble de signaux dans une gamme de récurrence, qui va être indicatrice de l’environnement de vol et du comportement de l’individu ; la durée du spectrogramme, qui correspond à la durée du signal émis (temps en milliseconde) ; la fréquence initiale, valeur sommitale du signal (en kHz) ; la fréquence terminale, valeur minimale du signal ; la largueur de bande, qui correspond à la soustraction de la fréquence initiale à la 13 fréquence terminale ; la fréquence du maximum d’énergie, on la mesure grâce à la densité spectrale. Ces paramètres sont ensuite renseignés dans un tableur. Les moyennes des calculs des données obtenues permettent l’identification de l’espèce de Chauves-souris. Afin de confirmer l’identification, une vérification est faite en comparant à l’écoute le son déterminé et des sons de références. Figure 1 Sons de Pipistrelle commune enregistrée sur la station n°19. Les limites de l’étude Avec le recul, il aurait fallu inventorier les espèces sur des stations d’écoutes supplémentaires afin de recenser davantage d’espèces. Certaines espèces n’ont pas été inventoriées alors que nous pensons qu’elles sont présentes (se rendre au chapitre 4.5 pour comprendre les raisons). Il y a eu trois nuits d’inventaires avec chaque fois 3 zones prospectées. Nous pensons qu’il aurait fallu trois nuits supplémentaires si une étude du même type doit avoir lieu.
2.6 Protocole écrevisses à pattes blanches (application sur l’ensemble de la plaine alluviale) L’étude des populations d’écrevisses nécessite des préconisations car l’écrevisse à pattes blanches est très réceptive à la « peste de l’écrevisse » portée par les écrevisses américaines : - Il faut procéder de manière systématique à la désinfection du matériel de prospection (bottes, waders, casiers, …) à l’aide d’un produit désinfectant biologique ; - Il est nécessaire de prévenir les habitants pour ne pas les inquiéter lors des prospections nocturnes ; - Prévenir les acteurs de la protection des cours d’eau et de la pêche qu’une étude est menée ; - La prise en compte de la météo est primordiale pour éviter des eaux troublées suite à des épisodes orageux. 14 Photo 3 : Désinfection des waders avant inventaire Le protocole mis en place doit permettre de confirmer ou d’infirmer sa présence actuelle. Ainsi, les méthodes quantitatives seront réalisées si la présence de l’espèce est de nouveau avérée sur le site d’étude. Recueil des données historiques Tout d’abord, il est nécessaire de faire le point sur les données existantes dans la bibliographie et auprès de personnes ressources, afin de compiler et de synthétiser les informations pour cibler l’inventaire à réaliser. A l’aide des photographies aériennes et de la cartographie des habitats, des points de suivis sont définis. Le but est de recouvrir la totalité du linéaire des berges des cours d’eau étudiés par un processus répétitif, en pratiquant un aller-retour sur le tronçon. Le plan d’échantillonnage initial a dû être adapté au vu de la réalité topographique et écologique du site d’étude. Les annexes hydrauliques situées dans le lit mineur sont ciblées, qu’elles soient en connexion avec la nappe phréatique ou le cours principal. La présence de l’Ecrevisse à pattes blanches est signalée jusqu’en 2007 sur un secteur amont du ruisseau de Chessin.
15 Figure 2 : Localisation des stations d’études 2003-2007 de la FDP74 - Source FDP74 Figure 3 : Linéaire colonisé par l'Ecrevisse à pattes blanches sur le Chessin - Source FDP74
La prospection de terrain L’approche qualitative a été privilégiée. Elle permet de vérifier la présence ou l’absence des écrevisses sur un cours d’eau ciblé. Dans le cadre de cette étude, deux techniques complémentaires ont été mises en œuvre : - La reconnaissance de nuit à la lampe (avantage : simplicité de mise en œuvre et efficacité) ; - La pose d’une nasse à écrevisses avec appât2 (avantage : attrait pour les individus discrets et détectabilité dans les zones très végétalisées). 16 Photo 4 : Nasse installée dans le Chessin Photo 5 : Prospection à la lampe torche haute intensité L’ensemble du cours d’eau de Chessin et une grande partie de l’Ectaz ont été parcourus à chaque prospection en aller-retour pour contacter les individus qui sortiraient plus tard (Annexe 3.1.14). Les prospections de terrain ont été entreprises lors de 4 soirées comme indiquées ci-dessous. Le temps de parcours par session est de 5h à partir de la tombée de la nuit. Session 1 Session 2 Session 3 Session 4 29 juin 2016 17 août 2016 14 septembre 07 juillet 2016 2016 Tableau 2 Planning des sessions-inventaires. Une lampe de terrain et une nasse à écrevisses sont utiles pour la détermination des individus. 2 L’appât est composé de maïs en boîte, de tofu fumé, de carottes, de sucre, de sel et d’huile. Il est important de mélanger du sucré, du salé et du gras pour l’appât, ce qui est très attrayante pour les écrevisses
Limites de l’étude Toutes les données récoltées sont issues de la prospection à la lampe torche à forte intensité. L’inventaire par nasse s’est avérée être un échec. Le fait d’avoir un unique piège peut justifier ce résultat ainsi que le temps de pose limité. En effet, la nasse était laissée uniquement lors des parcours du linéaire étudié. Une pose plus longue (plusieurs jours) serait plus pertinente. Le choix de ne pas laisser la nasse s’est justifié sur le terrain par l’abondance de l’Ecrevisse signal. Elle n’était utilisé que pour les secteurs très végétalisés. 2.7 Protocole orthoptères (application sur l’ensemble de la 17 plaine alluviale) Dans le cadre de la méthodologie RHOMEO, les orthoptères (et les cicindèles) sont recherchés à la vue et à l’ouïe en prospectant lentement le linéaire des surfaces en eaux. Les points de suivis Dans un premier temps, à l’aide des photographies aériennes et de la cartographie des habitats, des points de suivis sont définis. Le but est de tenter de recouvrir la totalité de la surface des milieux ouverts de la zone humide avec au minimum 2 points de suivi par type d’habitat (maximum d’un hectare). Le plan d’échantillonnage initial a dû être adapté au vu de la réalité topographique et écologique du site d’étude. Les annexes hydrauliques situées dans le lit mineur sont ciblées, qu’elles soient en connexion avec la nappe phréatique ou le cours principal. Les points de suivi peuvent s’apparenter à la forme géométrique la mieux adaptée pour couvrir les habitats les plus favorables ou diversifiés. Elle peut donc former une placette carrée ou un linéaire de 5 mètres de largeur sur une longueur de deux kilomètres (en bordure d’un cours d’eau par exemple). Dans le cas présent, nous avons délimité des transects transversaux et longitudinaux afin d’inventorier les plages de dépôts et les premiers mètres de berges. Nous avons défini 13 transects sur l’ensemble de la zone d’étude (Annexe 3.1.12). La prospection de terrain Les espèces indicatrices d’orthoptères et de perce-oreilles sont descellées le plus souvent au niveau des berges nues ou des surfaces à végétation clairsemée. Seul le Perce-oreille des rives se retrouve sous les galets et le bois mort déposé par les crues. Le suivi s’organise sous forme de placette carrée ou linéaire (largeur de 5m, longueur de 2km) selon si l’on s’occupe d’un cours d’eau ou non. Comme pour les autres indicateurs du protocole RHOMEO, 3 passages sont nécessaires avec de bonnes conditions météorologiques. Certaines espèces d’orthoptères peuvent voient leur population varier naturellement de façon notable sur une période de 1 à 3 ans. Elles deviennent donc nettement plus discrètes et difficiles à inventorier. Le protocole d’inventaire est donc particulier, puisqu’il préconise de réaliser des suivis 3 années consécutives tous les 10 ans ou 2 années consécutives tous les 6 ans. De plus, les passages s’effectuent plus tardivement que pour les autres groupes taxonomiques pour éviter d’inventorier les juvéniles, difficile à déterminer.
Session 1 Session 2 Session 3 Juillet Août Septembre Tableau 1 : Planning des sessions-inventaires. Une loupe de terrain et un filet à papillons sont utiles pour la capture et la détermination des individus. En comparaison avec les autres inventaires, les sessions sont plus tardives car les insectes ne sont identifiables qu’à la fin de leurs différentes mues (soit en général 6 mues). Les prospections ont lieu pendant les heures chaudes de la journée. Des écoutes crépusculaires et nocturnes complètent les inventaires. La chasse à vue peut s’effectuer à n’importe quel moment de la journée, en évitant l’aube car les températures sont encore trop basses et les individus sont en état de vie ralentie. L’écoute des stridulations et des ultrasons peut s’effectuer de jour mais également de nuit. 18 Référence taxonomique La liste de référence des orthoptères est disponible sur le site de l’ASCETE www.ascete.org . Une liste globale d’espèces autochtones est ensuite réalisée à partir de tous les relevés sur tous les points de suivi. Les listes dressées ne doivent comptabiliser que les espèces présumées autochtones. L’autochtonie est définie grâce aux données relatives au comportement reproducteur, au stade de développement, à l’abondance…L’observation d’un seul individu adulte à une seule reprise au cours de deux ans (ou trois ans en fonction du choix de la périodicité du suivi) ne peut être retenue. 2.8 Protocole odonates (application sur l’ensemble de la plaine alluviale) L'inventaire des odonates est basé sur le protocole RHOMEO. L'objectif de ce protocole est de réaliser un inventaire le plus complet possible en appliquant une pression d'observation calibrée et reproductible. La pression d'échantillonnage est répartie au niveau des différents habitats odonatologiques recensés sur le terrain. Au préalable des inventaires, l'analyse du site est effectuée au regard des habitats odonatologiques, afin de définir le plan d'échantillonnage. Au sein de chacun des habitats recensés, au minimum trois points d'observation sont mis en œuvre. En fonction de la configuration du site, l'observation se fait selon : des transects de 25 m de long et 5 m de large (2,5 m de part et d’autre de l’interface terre/eau). Cette option est à retenir dans tous les cas où l’interface terre/eau est bien marquée et où le déplacement à pied le long du transect est aisé. Les observations sont effectuées le long des transects à marche lente et constante ; des points d’un rayon de 5-10 mètres, permettant la détermination à vue (éventuellement à l’aide de jumelles) des libellules. Les points doivent être distants de 25 m au moins, pour éviter le chevauchement. Pour chacun des points, l'observation se déroule par tranche de 2 minutes, avec un minimum de 6 minutes. Si au cours d'une nouvelle tranche de 2 min, une nouvelle espèce est observée, l'observation se poursuit pour 2 min supplémentaires. Lorsqu'aucune nouvelle espèce n'est observée, la phase d'observation est terminée.
Il est important que l’habitat soit homogène au sein de chaque point de suivi. Les points de suivis sont localisés géographiquement avec précision afin de réaliser les relevés au même endroit au cours d’une saison ainsi que les années suivantes (si le milieu est stable). Période d'intervention et conditions météorologiques Les relevés sont effectués principalement entre 10h et 16h, par temps suffisamment chaud. 19 Conditions météorologiques permettant la réalisation des relevés (Source : Boîte à outils RhoMéO) Trois campagnes d'observation sont nécessaires pour obtenir des résultats les plus complets comprenant les espèces précoces et les espèces tardives : juin 2017 ; juillet 2016 ; fin août/début septembre 2016. Difficultés rencontrées Accès compliqué au niveau d’un étang privé clôturé (à proximité du hameau de Verdevant, Taninges). Difficultés liées au vent fort qui se lève fréquemment dans la journée.
3. Etat de référence de la faune et de la flore sur le Giffre L’état de référence présente les résultats bruts de chacun des groupes taxonomiques étudiés. 3.1. Etat de référence des habitats 3.1.1. Présentation générale des milieux naturels Sur une surface totale de 425 ha, le périmètre d’étude possède 30 habitats différents. 13 habitats sont humides ou alluviaux. 8 sont d’intérêt communautaire.(humides et non humides) et couvrent plus de 74 % de la surface totale d’étude. Ce caractère « d’intérêt 20 communautaire » renseigne sur la valeur patrimoniale de l’habitat. Les « habitats d’intérêt communautaire » sont en effet ceux retenus par la Directive Habitats comme nécessitant une préservation car rare ou en déclin à l’échelle européenne. Au sein du périmètre d’études, 43 % de la surface des habitats sont humides ou alluviaux. La typologie des habitats réalisée par Alexandre Maccaud est en annexes de ce rapport. Étiquettes de lignes Somme de surface_ha Groupe1 3140 0,2576 Communauté de characées des eaux oligo-mésotrophes basiques 0,2576 3150 0,5394 Herbier des eaux stagnantes à Myriophylle à fleurs en épis 0,5394 3200 68,4641 Cours d'eau et bancs d'alluvions a végétation pionnière éparse 23,0446 Cours d'eau, bancs d'alluvions a végétation pionnière éparse et Saulaies buissonnantes 45,4195 9130 168,5218 Hetraie Sapiniere hygrophile 110,4355 Hêtraies - Pessières mésophiles 58,0863 91E0 82,7191 Foret alluviale a Frênes, Aulnes et Saules, des rivières a débit rapide 43,0717 Forets hygrophiles de bois durs 39,6474 Total Groupe1 320,502 (vide) 111,1352 Total général 431,6372 Tableau Liste des habitats d’intérêt communautaire (Natura 2000)
26% 74% Habitat N2000 Autres 21 Proportion des surfaces d’habitats d’intérêt communautaire humide et non humide Étiquettes de lignes Somme de surface_ha Non 244,4665 Oui 164,2856 Communauté de characées des eaux oligo-mésotrophes basiques 0,2576 Cours d'eau 19,3729 Cours d'eau et bancs d'alluvions a végétation pionnière éparse 23,0446 Cours d'eau, bancs d'alluvions a végétation pionnière éparse et Saulaies buissonnantes 45,4195 Foret alluviale a Frênes, Aulnes et Saules, des rivières a débit rapide 43,0717 Lone 0,0946 Ourlets hygrophiles a Balsamine de l'Himalaya 0,03 Plan d'eau 29,7948 Prairie humide indiférenciée 0,3979 Roselières terrestres 0,4836 Saulaie arbustive ripicole pionnière à Saule drapé et Saule pourpre sur alluvions 0,2008 Saulaie basse pionnière à Saule drapé avec Myricaire d'Allemagne 1,1019 Zones rudérales hygrophiles 1,0157 Variable 0,6525 Groupement de Solidages invasifs 0,6525 (vide) 15,1712 Total général 424,5758 Tableau liste des habitats humides ou alluviaux 43% 57% Habitat autres Habitats humides ou alluviaux Graphique 1 Proportion d’habitats humides ou alluviaux
Dans le cadre de cette étude, les milieux alluviaux et/ou humides ont été ciblés et ont servi de références pour réaliser l’état initial. Ils permettront à l’avenir de mesurer les actions entreprises pour restaurer la qualité biologique de la rivière. 22 ZH (table attributtaire Ajustement Habitat envoyée le 9 (Menoge et alluviale Nom Français déc) suivants) typique Phyto CORINE EUNIS N2000 Communauté de characées des eaux oligo-mésotrophes basiques Oui Oui Non Charion vulgaris 22.12 C1.25 3140 Cours d'eau Oui Oui Oui 24.1 C2.2 Cours d'eau avec ripisylve caducifoliée mixte Oui Oui Oui Populetalia albae 44.3 G1.2 Cours deau avec ripisylve de Saules et d'aulnes Oui Oui Oui Salicion albae 44.13 G1.111 91E0 Cours d'eau et bancs d'alluvions a végétation pionnière éparse Oui Oui Oui Falcario - Poion 24.22 C3.55 3200 Cours d'eau, bancs d'alluvions a végétation pionnière éparse et Saulaies buissonnantes Oui Oui Oui Falcario - Poion 24.22 C3.55 3200 Foret alluviale a Frênes, Aulnes et Saules, des rivières a débit rapide Oui Oui Oui Aceri pseudoplatani-Fraxinetum excelsioris44.32 G1.212 91E0 Formations riveraines à Petite massette de l'étage collinéen Oui Oui Oui Typhetum minimae 54-33 D4.23 7240 (2) Fourré arbustif des alluvions torrentielles basophiles à Saule drapé et Argousier Oui Oui Oui Salici cinereae-Rhamnion catharticae 31.8124 F3.1124 Fourrés mésophiles à Saule pourpre et arbustes pré-forestiers Oui Oui Oui Salicion triandrae 44.121 F9.121 Lone Oui Oui Oui 24 C2 Saulaie arbustive ripicole pionnière à Saule drapé et Saule pourpre sur alluvionsOui Oui Oui Salicion incanae 44.112 F9.111 Saulaie basse pionnière à Saule drapé avec Myricaire d'Allemagne Oui Oui Oui Salicion incanae 44.111 F9.111 Tableau 3 Liste des habitats alluviaux et humides
3.1.2. Descriptions de quelques habitats emblématiques Habitats pionniers présents sur le lit vif du cours d’eau (propre aux rivières alpines) Formations riveraines à Petite massette de l'étage collinéen (Typhetum minimae) Il s’agit de gazons clairsemés de joncs et de petites cypéracées colonisant des alluvions sablonneuses et pauvres en matière organique de torrents alpins. L’eau qui alimente le milieu est pauvre en calcaire, mais souvent alcaline (pH 7/8). La présence d’un 23 facteur mécanique de régénération (alluvionnement, cryoturbation) semble nécessaire à sa pérennité. L’unité se trouve généralement en mosaïque avec des groupements fontinaux et d’alluvions. Ce groupement réunit des espèces pionnières à répartition arctico-alpine. La plupart sont des reliques post glaciaire de grand intérêt. La distribution actuelle de ces plantes est en grande partie due à des facteurs historiques et géographiques. Ce groupement pionnier est très vulnérable aux modifications du relief et de l’hydrologie comme le drainage, le comblement, barrages, correction des cours d’eau. C’est dans cet habitat que nous retrouvons l’une des espèces phare du Giffre : la Petite massette (Thypha minima). Bancs d'alluvions à végétation pionnière éparse (Dauco – Melilotion) Ces friches alluviales pionnières colonisent les bancs d’alluvions souvent récemment remaniés. La granulométrie des alluvions déposée est variable, mais souvent dominée des limons sableux ou d’éléments plus grossiers (galets, blocs rocheux). La végétation est dominée par des espèces vivaces ou annuelles habituellement caractéristiques des friches (zones de remblais par exemple), comme les Mélilots et les Vergerettes, appréciant les situations bien exposées. Ces milieux écologiquement intéressants (habitat pionnier pouvant abriter de nombreux insectes, oiseaux, etc.) sont menacés par la perte de dynamique de la rivière et la colonisation par les espèces exotiques envahissantes (voir carte ci-après).
24 Saulaies buissonnantes rivulaires et Saulaies pionnières à Myricaire (Salicion incanae), Ces Saulaies sont dominées par le Saule drapé et le Saule pourpre, le plus souvent accompagné d’une plante patrimoniale, la Myricaire d’Allemagne. Les « Saulaies buissonnantes rivulaires » correspondent à des habitats moins caractéristiques que ceux classés comme « Saulaies pionnières à Myricaire » Ces formations pionnière transitoire sont établies le long des tronçons amont et moyen des bords de cours d'eau de l'étage montagnard. Installée en situation protégée de la force directe du courant, elles colonisent souvent l'extrémité aval des ilots, là où l'alluvionnement progresse avec le courant (entrainant une migration progressive de l'ilot vers l'aval), ainsi que les anses des berges bénéficiant du dépôt de matériaux. En contact direct avec la nappe fluvio-torrentielle très proche de la surface, cette formation subit des immersions fréquentes lors de crues en particulier au printemps (fusion nivale) et au début de l'été (fusion nivo-glaciaire). Il s’agit de dépôts d'alluvions récentes sablo-graveleuses hétérogènes avec galets, graviers et sables, riches en éléments fins (argiles). Presque exclusivement minéraux et neutro- basophiles à faiblement acidiphiles, les sols sont dépourvus de matière organique. Cours d’eau avec ripisylve de Saules et d'aulnes (Salicion albae) Il s’agit d’une formation végétale dynamique, dont la végétation herbacée est périodiquement inondée et parfois balayée par les hautes eaux. Elle colonise des bancs d’alluvions fines. Le sol détrempé pendant une partie de l’année, offre des conditions temporairement asphyxiantes et défavorables à l’activité biologique, mais il devient très fertil e lorsque le niveau de la nappe s’abaisse. Ce groupement a une importance particulière pour l’avifaune des ripisylves et les chiroptères (ex : le Murin d’Alcathoe). Les vieux saules abritent de nombreux insectes saproxylophages (Cerembycidae). Ce milieu peut également abriter une flore rare comme la Nivéole d’été (Leucojum aestivum).
Cet habitat utilisé en génie végétale permet de protéger les berges de l’érosion. La principale menace reste l’endiguement, mais également l’abaissement de la nappe d’accompagnement. Fourrés mésophiles à Saule pourpre et arbustes pré-forestiers (Salicion triandrae) Il s’agit de manteaux de saules buissonnants ne dépassant généralement pas 10 m de hauteur. Ce groupement ne colonise pas les bancs d’alluvions du lit des cours d’eau mais se développe sur des milieux déconnectés de la dynamique alluviale. Cette formation pionnière contribue à la stabilisation des rives et des glissements de terrains superficiels. 25 Habitats post-pionniers Aulnaie blanche - Saulaie alluviale (Alnion incane, Calamagrostido variae-Alnetum incanae) Cette aulnaie blanche – saulaie (Saules blanc, saule drapé, saule pourpre…) des torrents montagnards est un boisement se développant sur des cônes d'alluvions torrentielles. Il prend place en bordure des torrents et des rivières à cours rapide avec des crues perturbatrices vigoureuses mobilisant des matériaux à texture grossière et aboutissant à un humus à forte activité biologique. Ce boisement alluviale est l’habitat forestier le plus caractéristique inventorié sur le secteur du Giffre, et constitue des entités d’une grande valeur écologique (espèces présentent, fonctionnalité du cours d’eau, etc.) Forêts alluviales à bois dur Cours d'eau avec ripisylve caducifoliée mixte (Populetalia albae) Cette unité comprend les forêts constituées de diverses essences à bois dur (Frênes, Chêne, Ormes, Aulnes blancs, etc.). Les fluctuations périodiques du milieu (alluvionnement, inondation) favorisent le développement de structures complexes, souvent en mosaïque avec d’autres formations hygrophiles. On retrouve ces habitats le long des cours d’eau ou sur des terrasses alluviales irrégulièrement inondées. Cette unité exige une bonne alimentation en eau et souffre souvent de l’abaissement du niveau de la nappe provoqué par les drainages ou la correction de la rivière.
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